1 N FORMATIONS
Depuis la parution de notre dernier bulletin, fin 1973, un bon nombre de faits nouveaux sont intervenus, en particulier à propos de la réforme de l'enseignement du second degré, et ont déterminé l'activite de notre bureau.
Notre participation active à la Conférence des Présidents des Associations a contribué à mettre en évidence l'intérit de l'enseigne-ment de la technologie et le problème des enseignél'enseigne-ments technolùgiques
en général.
Voici les principales étapes de cette activité.
Le Colloque organisé par le Hinistère, les 21, 22 et I~D novem-bre 1973, et auquel les Associations de Professeurs n'ont pas été invi-tées, n'a pas conduit à des conclusions précises; il a mime montré un bon nombre de divergences entre les participants. A l'issue, le Hinistre a,déclaré .•. " La concertation continue et les groupements qui, pour des raisons matérielles n'ont pu itre invités, seront entendus avant l'é~ laboration du projet de loi d'orientation ... "
Nous avons alors provoqué une réunion du Comité, qui s'est tenu le 5 janvier à l'ENSAJI de Paris et qU1 a permis de rédiger le texte SU1-vant
PROPOSITIONS
de l'ASSOCIATION des PROFESSEURS de TECHNOLOGIE de l'ENSEIGNEHENT PUBLIC
sur les PROBLEHES GENERAUX de l'EDUCATION
Note.
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LES
FINALITES
DE
L'EDUCATION
L'école doit contribuer à la formation intellectuelle, morale et civique des individus pour leur permettre d'être des hommes et des
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-citoyens à part entière.
Une formation intellecUtelle correcte pourra être assurée si' l'école permet à chaque individu d'accèder à la culture de notre socié-té, dans les domaines scientifique" r.echni.que et artistique, et ceci, au niveau que l'individu peut et souhaite atteindre.
La formation morale et civique pourra être âssurée :
- si les structures et les méthodes pédagogiques donnent aux élèves un cadre de vie qui permette le travail actif, l'exercice des resporisabilités et évite toute ségrégation d'origine socio-culturelle~
- si une information suffisante et objective est apportée sur les divers systèmes philosophiques et sociaux.
L'école doit également permettre à chacun de trouver sa meilleure place dans la société. A cet effet, l'école doit fournir une connaissan-ce suffisante des différents métiers par des contacts effectifs avec les différents secteurs de l'économie primaire, secondaire et tertiaire, ain-si qu'une certaine initiation permettant une réelle orientation.
L'école ne peut atteindre ces buts que si les hiérarchies tra-ditionnelles des disciplines sont fondamentalement reconsidéreés en fonc-tion de ce qu'elles apportent à l'individu sur le plan du développement mental, de la formation intellectuelle, des aptitudes au travail
effec-t'if et à la vie en société.
L'école a enfin pour r6le de permettre ~ tout individu de pârf~i re ses connaissances par une formation continue appuyée sur une formation de base suffisamment solide quel qu'en soit le niveau.
ENSEIGNEMENTS
SCOLAIRES (1°
~t2°
d~g~é)CONTENUS, PEVAGOGIE
ORIENTATION
P~éalabl~ :Les enseignements de premier et second degré, général et
tech-nique, constituent un tout; leur réorganisation doit faire l'objet d'une étude globale.
ContenU4
:Les enseignements de premier degré maternel et primairedoi-vent constituer un tronc comrr~n de formation, où la pondération des dif-férentes activités ainsi que les méthodes pédagogiques doivent être redé-finies en fonction des connaissances actuelles de la psychologie. L'ob-jectif primordial doit être un développement physique et mental harmo-nieux, associé à l'acquisition des techniques de base indispensables à
la communication.
Les enseignements du second degré peuvent encore être séparés en deux cycles :
- un premier cycle correspondant à la scolarité obligatoire, - un second cycle correspondant à la poursuite des études.
Dans le premier cycle, tant que le développement mental de l'en-fant n'a pas atteint un stade suffisant~ l'accent doit encore être mis sur le rôle formateur des disciplines (les acquis restant secondaires devant les développements mentaux qu'elles procurent).
Le tronc commun de ce premier cycle doit comporter, en plus des techniques de communication, une première ouverture sur les connaissan-ces scientifiques et techniques, ainsi que sur les autres domaines de la culture. Il doit aussi comporter une première information sérieuse sur les métiers.
Il doit pouvoir déboucher, soit sur un second cycle de spécia-lisation professionnelle plus ou moins long, soit sur le se~ond cycle d'études.
Le second cycle d'études doit compléter la formation culturel-le généraculturel-le, donner une première initiation aux sciences et aux techni-ques en montrant les dêmarches propres à chacunes des disciplines.
Il doit donner des bases pour suivre un enseignement supérieur, sans anticiper sur celui-ci. Il doit continuer l'information sur les métiers.
Pour les élèves désirant entrer dans la vie active, il doit com-porter une année de spécialisation vers une profession, effectuêe en mi-lieu scoalire, sous la responsabilité d'enseignants.
L~ 6~~~
et
le~ p~og~amme~:
Les filières et les programmes doivent être suffisamment souples tout en conservant une structure cohérente àl'enseignement secondaire, afin de déboucher sur des études ultérieures plus spécialisées.
Les enseignements doivent s'organiser autour d'un tronc commun unique et des options permettant de définir des filières optionnelles cohérentes.
Les programmes doivent être fixés en accord avec les associations de spécialistes, mais avec une concertation suffisante pour permettre l'harmonisation des niveaux et le respect des objectifs. La définition des programmes et des niveaux doit être faite en fonction des connaissan-ces psychologiques actuelles.
L~ méthod~ pédagogiqu~
:
La forme pédagogique générale doit évoluervers une certaine pluridisciplinarité, mais des expérimentations longues sont nécessaires. Les professeurs doivent être le moteur essentiel de cette mutation qui ne pourra se faire que progressivement.
La situation actuelle peut être fortement améliorée par l'utili-sation de pédagogies différenciées et adaptées au rythme des élèves afin d'éviter ou de résoudre des blocages.
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-La.
.6al1.c:U.ol1.
de.o étu.de.o :
La modificati.on de l'examen actuel ne pourra sefaire que progressivement, en fonction de l'évolution des méthodes péda-. gogiques. Il est indispensable que cette modification soit compatible avec la rénovation fondamentale de la pédagogie.
Une expérimentation sérieuse sera nécessaire avant de générali-ser cette modification.
O~entat1ol1.: L'obstacle principal à l'efficacité·de l'orientation est la filérarcfiie faite a priori entre les disciplines, conduisant à un re-crutement par l'échec dans les métiers les plus "appliqués" par opposi-tion aux métiers réputés "nobles".
Une orientation efficace ne peut donc se faire qu'en changeant cette hiérarchie et en premier lieu dans le milieu scolaire~
L'orientation doit être fondée sur une connaissance suffisante des familles de métiers donnée en milieu 'scolaire, de'saptitudes qu'elles requièrent et des conditions de vie auxquelles conduisent. .
Une information sur les débouchés doit être donnée, tehant compte des planifications nécessaires à une Société industrialisêe.
Les maîtres doivent prendre part à l'orientation des élèves. Ils doivent, à travers de leur pédagogie, en utilisant de véritables techp.i-ques d'observation, déceler les aptitudes des élèves et formuler des conseils pour leur orientation; cette intervention doit être structurée.
Des tests d'aptitude doivent également permettre'de donner des conseils, jamais de fermer des portes.
LES
ENSEIGNANTS:
Fo~m~ol1. il1.~ale
de.6 maltne.6 :
En plus des connaissances propres à sa discipline, le maître doit recevoir, dans sa formation initiale, un ba.... gage suffisant dans les sciences de l'éducation:- pour améliorer sa formation personnelle et son aptitude à la conununication,
- pour lui permettre de mieux juger de l'impact, sur un individu ou un groupe, des méthodes pédagogiques qu'il utilise,
- pour lui permettre de prendre réellement part à l'orientation. La formation des maîtres doit être d'un niveau équivalent quelle que soit sa discipline pour l'enseigner à un niveau donné.
L~on
(wec. le monde. euvueWt :
Les maîtres et les élèves doivent en-tretenir des contacts nombreux avec le monde extérieur. Dans cette optique, la participation épisodique de non enseignants à l'action d'enseignement est souhaitable dans le cas de l'information sur les métiers et les pro-fessions; mais, dans tous les cas, l'Ecole doit conserver l'initiative du choix et de l'importance des interventions.Les deux proposltlons suivantes doivent être mises à l'étude afin d'accroître la liaison des en s ei gnant s avec le monde extérieur :
- un enseignant peut ne pas faire la totalité de sa. carrière dans l'enseignement; il peut ·être détaché dans un autre secteur d'activité, pu-blic ou privé, pour y effectuer un travail dans sa spécialité;
- un non enseignant de formation initiale peut, pour une certaine période, et après un cycle de formation, devenir enseignant à temps plein. Fo~m~o~ Qonti~ue : Elle doit avoir un double but :
- information sur les ~volutidns de la discipline,
- information sur l'évolution des connaissances psychologiques, les méthodes pédagogiques, l'environnement. social et professionnel.
Chaque professeur devrait pouvoir bénéficier au cours de sa car-rière d'un stage de formation continue tous les cinq ans, par exemple.
Compte tenu de l'importance que doit avoir l'enseignement techno-logique dans la réforme, il est indispensable de créer un Institut de Re-cherèhe sur l'Enseignement de la Technologie, analogue à 1'1 R E H.
Ce texte a servi très utilement dans les discussions qui ont eu lieu au sein de la Conférence des Présidents, pour l'élaboration d'une position commune des différentes Associations.
Il a, d'autre part, été communiqué aux personnalités suivantes: - MOfUieWt le. Mi~Vte de. l ' EduQa:tlon Nat~o~a.te
- MOfUie.Wt PINET, Vi~e.cte.Wt d~.t~gué aux obje.Qti6~
- MOMie.Wt GUILLEBEAU, V~e.Ue.uA Gé~êJta-l. de. .t'EfUe.igne.me.~rt
E.té-. me.~twe.
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se.c.oYLda{;LC- AloM-<-.eLUl BRUYERE, tJ0eQteJUlc.ftcUlgŒ.
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1I·lM.-<-.9IleI1HJ.llt Tl'.ciUlO.t 0-g-<..que
- MOfU-<"e.U~ VANDEVOORV~,COIl.6e-i.Ue.Jt tedln-{que cm Cab-i.Vle.t du J\LÜli~-0't.e.
Il a enfin été envoyé à la Presse.
Les différentes Associations décident de demander une entrevue au t1inistère en se présentant groupées au sein de la Conférence des Présidents; celle-ci est accordée ... pour le 12 février, à II heures; elle aura lieu avec Monsieur VAIIDEVOORDE.
On peut d'ailleurs remarquer la délicatesse du choix de cette date qui se situe au milieu des congés de la zone B.
Quelques membres restant à Paris à cette date,l'entrevue a lieu sur les bases d'un texte COTImlun très complet portant sur:
- les études dans le premier cycle,
les secondes indifférenciées et llacc~s vers les sections techni-ques,
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-- les filières de l'enseignement général et de l'enseignement - tech-nique,
- le baccalauréat,
les maîtres de premier et second cycLe (opposition à la création d'un corps spécial de professeurs de premier c~cle,
- la redéfinition de la notion de service, - la formation des maîtres.
L'entrevue permet d'exposer le point de vue des Associations mais n'apporte que de très vagues réponses aux questions qui se posènt ..
c'est alors que le projet de loi d'orientati6n est rendu public par le Ministre de l'~ducation Nationale.
Pour la part revenant à notre discipline, on voit nettement se des-siner une finalité professionnelle étroite, aussi bien par des horaires sur-chargés (jusqu'à .10 heures hebdomadaires de plus que dans les filières dites "générales") que par le recours à la profession pour assurer l'année -de .spé-cialisation professionnelle.
Cet ensemble de mesures, qui met encore l'enseignement technologi-que à part de l'enseignement général, ne peut nous satisfaire, alors que nous défendons le caractère de formation générale de la technologie et une formation professionnelle large débouchant ultérieurement sur une spécia.i.. lisation rapide et une véritabie formation continue.
c'est pourquoi nous poursuivons notre action avec les autres Asso-ciations qui décident :
- d'être représentées aux "Etats Généraux- pour la démocratisation des enseignements de second degré",
- de publier un çommuniqué et d'organiser une conférence de presse pour demander de très larges amendements au projet de loi.
Les "Etats Généraux" se déroulent les 2 et 3 mars à la Bourse du Travail. Trois membres du bureau sont présents pendant ces deux jours et partiçipent activement aux travaux de commission. Ils y font, entre autre, adopter l'idée que les enseignements technologiques et professionnels ont un rôle important de formation générale, mais à condition que soit rejetée toute idée de spécialisation étroite et précoce, que l'orientation n'y soit p~s faite par l'échec, et que l'enseignement y soit dispensé par des enseignants préoccupés de leur rôle d'éducateurs.
La Conférence des Présidents se réunit à nouveau le 6 mars et rédi-ge le texte ci-après, à l'élaboration duquel nous avons largement participé.
