-<.
C
fl
..,(
r 1r
, f r l ~i
~ , r-it
t
f '-~ .~ , ......
- Valeur monétaire de modifications permanentes
au niveau de santé: un essai d1
estimat1on basé sur les fonctions de bien-@tre individuelles
l'-Michel Bastien Department of Economies MeGill University, Montreal
A thesis submitted to the Faculty of Gr,duate Studies and Research in partial fulfillment
of the requ1rements for the degree of
Phil'osophi ae Doctor (Economi cs)
Àugust 1983 ~ Michel Bastien, 1983 , U Il 4PQIii4!lill!' lall44 • ~ 1 ~ i
1
-
,
_i!. ... _ .1(
,.
".
,. <-. <-. <-. _ _'o_ .... .., _ _ _ _ _ _ ... "... . . . _ _ _ _ ~~-~t>i'~('=.,.IFiT..., . . . . ç.~ ,'. ,Liste des tab1eau~ Sonmaire
SUITII1iI ry •
. . .
.
. .
.
".
'-
.
TABLE DES MATIERES
.
.
.
~. . .
.
.
. .
.
.
.
.
·
. .
INTRODUCTION
. .
.
.
. . . .
.
. . .
. . .
.
.
.
.
.
.
.
.
CHAPITRE 1 - ANALYSE CRITIQUE DE LA DOCUMENTATION SUR' LA VALEUR /
vi
'vii
ix
1
ECONOMIQUE DE LA VIE HUMINE • • • • • •• 6
. 1.1- - Introduction '" • . • • • • • • • • • • • • • • 1.2 - Nature particulière de rlobjet'd'~valuat10n
1.3 - Base théori que d' apprl1!ci at ion 1.4 - Approche "capital humainll
. 1.4.1 - Fondements thl1!oriques 1.4.2 - Evaluation ~ba1e ••
.
.
".
.
-1'. .
.
• •.
.
..•
.
·
·
.
.
,..
.
.
...
13 14 171.5 - Construction d'un marchê contingent.:!·. • • • • • • • • •• 19
1.5.1 - Introduction . . . • . • • • . • • • • • •• 19 ..
1.5.2 - Biais associ e!s
a
1 'utilisation d'un questionnaire-1.5.2.1 - Biais stratl1!gique • • • • • •1.5.2.2 - Biais hypothêtique • • • • • "-
·
.
1.5.3 -l'utilisation d'un marcM"contingentl1! et ledoma i ne de 1 a sante!
·
'" 1.5.4 - Evaluation globàle • • • • • • . 4 • •1.'6 - Recours
a
des indicateurs de ,marche!·
.
1.6.1 - Introduction • • • • • • •• • • • •1.6.2 - Rêmune!ration du risque sur le ~C;.b~ du trava11 • 1.6.3 - Mesure objective du risque et perception subjec- Yt
tive . . . .
.
1. 6.4 - Exploitation du marché des assurances et dumarche! juridique. • • • • • ••• 4 • • • • 1.6.5 - Evaluation globale • • • • • • • • • • • 1.7 - Conclusion • • • . • • • •
. . .
.
.
.
...
.
.
.
21 2124
27
30 31 31 , 33 36 36 38 39t
J
-(
/ "
CHAPITRE 2 - .LA VALORISATION DES ETATS DE SANTE
. .
.
. . . .
.
.
- i
2.1 -", Introduction • • . . • • • • • . • . • • • , ,
2.2
- Représentation numérique du statut méd~'C 1 • • . • . . • • 2.2.1~.
Les~ndices
desant~:
une rêp nse-â plusieursbesolns . . . . . .' . . . . . . . 2.2:2 - Les indices de sant~ et leur degr~ de couverture. 2.2.3 - Valeur relative d'un êtat de sant~ •
2.3 - Valori sation monAtai re des ~tats de santA
. .
~.
.
,
2.3.1 - Approche capital humain 2.3.2 - March~ contingentA •• 2.3.3 - Indicateurs de march~ • • 0' 2.3.4 - March~ juridique. 2.4 - Conc1 usion • • . • . •
· . . .
..'
. .
. .
. . .
" CHAPITRE 3 - L'ESTIMATION DESFONCTI~S
D'UTILITE: ASPECTSMETHODOLOGIQUES • • • • • • • • • 3.1
-
Introduction.
.
.
.
.
Qo•
.
,1
. 3.2 - Rêfêrences th~ori ques
'r'
3.3 - Perspecti.ve d'~valuat;on .
· .
. .
3.'\ - Source de donn~es • • • . • . • • •~ 3.4.1 - Echelle de niveaux de- santA 3.4.2 .. Design du questionnaire •• 3.4.3 - Mode de sondage • . • • . •
.
. .
.
.
e P . • • • •.
.
.
.
.
. .
. . _. • .J. . 3.4.4 - Caract~ristiques de 1 'êchantillon - •3.4.5 - Interpr~tation des réponses • • . 3.5 - Choix d'une spécification
· .
.,
~. . .
3.6 - Mêthodes d'estimation des paramêtres . • • . • 3.6.1 - La log-normale et la normalé bi-variêes 3.6~2 - La quadratique' et la translogarithmique ~
.'
.
,.
111.~"
41~
41 l 43 .:\44 1 45 48 55 55 56 57 61 p 62 64.
64 65 68 69 ~ 70 72 73 74 76 / ..' /
77 ", 80 80 83 ,. ~.
• c \ "
;-.,
, .1 ~ , ~ , , -' ~jUl$iJ •,
~i.e ia; 1'*4 P."" »4 , . . . J!JItI
• ;> p ~
-4 *" ... 1'1 ( \ ... ~_-.-- _ _ ... _-~~ ... _---Î...,.~ ... ... _ _ _ ,...,.wiill'"fl' 1,1M;: &1[ ... P4! ... ; ... ,.'J!fa!I""j.i;iIIt~~
.
, -...
, ~. PRESENTATION. .".
.
.
. .
4.1 - Introduction • • • • .. • . • • \ \. .
. .
.
.
o r4.2 - Analyse de rh 'performa ce des quatre spécifications sur " ensemb 1 e de l' échan i~; . • • . • • • • • • . • •
" /
4.3 - Comparaison des spééifications translogarittlmique et
- 1 og-no"!,!a 1 e . • .
'Y . . . . . . .
4.4 - Influence des caractéristjques socio-économiques . •
4.5 - Valorisation monétaire d'une modification marginale au , niveau de sant! des i ndivi dus . . . \ . . / • . •
.. 4.5.1 - Calcul de la valeur monêtaire d'une modification au ni veau de santê • • . . • • . • . ~... • • 4.5.2 - T~anspos i tian des val eurs JOOn~ta ires en uti 1 s
)
C~PITRE 5 - INTERPRETATION 'ET EVALUATION DES RESULTATS • '.
1
5.1 - Introduction . ."
....
,...
~.5.~ - Interprétation et domaine d'application des résultats 5.3 - Evaluat,ion des résûltats . . . .
5.3.1 -' Analyse comparative avec d,es indicateurs externes.
?
3.2 - Mode de èuell h!tte des donn~es . . 5.3.3 - Prob 1 ~mes ~conométri quesCONCLUSION
.
. .
.
.
.
. . .
. . .
.
ANNEXES •• l - Questionnaire. . .
2\- Lettre d'accompagnement 3 - Lettre de rappel. • • • ••
• •. .
4 7 SysUme de contraintes sur les paranêtres ••
..
.
.
.
.
.
.
.
. . .
• t •
. .
.
.
5 - Syst~me d'équations
a
solutionner pour estimer les paramêtres de 1 a 1 og-norma 1 e par l'al gorf thme mod f fiée de Fl etcher-Powell . .. . . . • ~ . . . . iv. 84 ... 84 84 92...J
99.,
103 104 115 l19 119, 119 122 122 125 129 132 136 137 138 140~41
142..
, , " ~ , ~
... ~~!4~~""~If'~,I!;/f}'l:.~( r"~l".f IJ .~- >Ml"';!'-\"""'"t~"""~r..!"I'.t.\ItWJ~".,..~.rt"'~ !-r"i("f~-,~1<"~'<'''4..t;,'''t''''''''''''''''~''1!''7''''1f'\l~1'''~~f~~'' "'Np"'r,""".~'!f~'~~ ... , ... ~~ 1l1lt!'l9 p:;t h*~ 0 a Il t",,"' ...
v.
6 - ~nalyse de l'influe~e des caract~ristiques socio-~conomiques
. sur les pr!f~rences etes individu's A l'aide de la sp~cification
trans 1 ogari thmi que • . . "'. . . .'. . . .". 144
CONTRIBUïIONS A l'AVANCEMENT DES CONNAISSANCES 156
REMERCIEMENTS 157 BIBLIOGRAPHIE . 158 a
(
•
l
\.
(
l
, " "--,
t
.c:
1
~ Î ,'.,
, 1 \ -\ ? \ ; <-\ .. \t 1:\
; ,t
l
, _ _ 4~_'IfIIII"",,", _ _ h : _ _ _ _ ' _ " _ _ . . . _ . _ _ _ _ _ _ _ • _ _ ... - " " _ _ _ ~~ _ _ 4 _ _ ~ ... _ - k - • ...-.>- ... '~ .... _ _ _ .. _-....~_LISTE DES TABLEAUX ,
Tableau 1 - Taux marginaux de sùbstitutfon Echantillon global • . • • • .
Tableau 2 - Coefficients de la fonction \og-normale
· .
.
Tablea ... 3 - Coefficf~nts de la fonction translogarithmfqu~. Tableau 4 - Taux marginaux de substitutionRegroupement bi -dimePisionnel J
Tableau 5 - Valeur monétaire d'une moqification de 15 un1t~s du niveau de san~
Echantillon global
. .
.
. . . · .
.
.
.
~·
. .
~
Tableau 6 - Val eur monétai re d'une modification de 15 unitês du niveau de sant~
Regroupement uni-dimensionnel .
· . . · . ·
· . .
Tableau 7 - Valeur monétaire d'une modification de 15 un1têsdu niveau ,de santê
Regroupement bi~dimensionnel
. · .
.
·
. ·
·
.
.
.
' , rabl eau 8 \.. < , •· .
87 .' ~·
.
92-93 94-95 97· .
106 109 ".
• . 111-112L - va~ur en "utils" d'une modification de 15 uniUsdu iveau de santê '~. ' 116-117 Regroupement bi,-dimensiqnnel " , > • ". " h
. . .
.
· . · ·
. .
·
, < 0. ~~I'i[I1A.""b!IMX{II;ti;;"'~Il!!I$ t4V!l~!tI144 • . Jl! O' . . . NnJ!!!!.Ll31l.tlstwwaIJ!iÙiMllIMilMtuaatit as :;gdU. k 1 a h 2 Al
a_*JP.!
1
..
r- ,,~
.
-
(. . 4..
' .,
SOMMAIRE
-"Une ana lyse t!conomi que de 1 a rentabi 11 t~ des progranrnes de san.té nt!cessite l'attribution de valeurs IIIOnt!taires
a
des variables~m~nem
-nent qualita~ives telles des variations de probabi 1 i tt!s de dt!ces ou des nodi fi cati ons aux condi ti ons sani ta; res des individus. Une documenta-tion abonda.nte couvre la premiêr~ c"atêQorie dl impacts, mais tres peu d'êtudes se sont attardêes A la valorisation des effets sur 1 a qual ite de vie des patients. L ~objet de notre thêse vise,
a
l'aide d 'ûne mt!tho-dologie basee sur l'estimation de fonctions de prêf~rences, A combler cette lacune en produi sant des mesurës"lllbnétai res· de 1 a val eur de1TlO-• ! difications marginales au statut ~dièal.
Dans notre premier chapitre, nous analysons les mêthodo 1 ogies
con-l' ventionnelles d'estimations de la valeur de la vie humaine, et
souli-gnons certains résultats théoriques et ~mpiriques pertinents ! ,nos pro..; pres travaux. Notre deuxi ême chapi tre revi se 1 es proc~dures dl êva 1 ua-tian sugg~rées pour quantifier les modifications a~ niveau de santê des individus. Nous distinguons les procêdures d'évallfation non monêtaires • 0
qui
{uperpose~t
les plus récentes techniques enPsycho~tri~',
auxre-cherches sur les échelles de niveaux de santê pour obtenir des estima-tions de la dêsitabili'té relative d'un état de santé, et les procédures mont!taires qui se résument ~ des suggestions opérationnel,les sans
fonde-\
ment ana lytique.
Dans le troi siême chapitre ~ nous présentons une 'f'IO'uvelle méthodo-logie baséé sur l'estimation directe de fonctions de préférences bi-. > variées où le niveau de revenu et 1e niveau de santé sont les arguments
\
...
. ...
• 4,
. tMu bJ
c
'0 , " l ' / /t
1 'Il;
0(:'
,..
, , . " l, ! 0 é ' " " _,l}de la
f~nc~
Lesfori~tS' théÔr~ql;J~"
de notre,~pproche
et ndtre~. source.
de
donn~es. son t d~cri ts dan~ ce chapi tre. Apr~s a VOl rexperi-viii.
J . . / " 0, ,
ment~ p1us,ieurs fo~s fonctionnel 1 e~, nous choi sissons la spêci fi cati on
• • L '
,.lo!Jfnonnale pour estimer la va'leur monêtaite d'une modification
margina-I O . • \ ~ ,'. Q . L
'le du
~h!~auo
dE'
sa~té
pour diff,êrents souso:;gf.Oupes d'individus.Q ~,. .~. • ~ .... ,
•
,. " J.
; , • 0 l J *' fi 0 ~ •'N'ous concluonS' avec une' discussion critiqueD sur
Ta
Val id1tê de,u ! _ ,.. ,~ a
.
"'.
'" o ,.. J' " , ;. " .~t . "op , , .' , " caC, , , , , , , o ~ l , ' ,.
o ' ,0, ",' ! • 0 ,~~ , ' . . , . ,,' ".
. t E , 0..
-;- fi -+ \ .: .. • 0 . ~...
~ "'-" , .. '\.
t . 1 ~ " ,~ ,.
' " ".
. , g.•
,.
.-~.,
.
1 " .... < ... __ .,;·--'Cè ".'",'"" .-C-:" • " .-:~
__ • , , __ " ' - ' W.~~;f~~~.~:-~
•
1 .'-/.:
(
, " , SUMMARY,,
, )Effici~nt'
allocation, Of' scareresso~
health programs involvesmeasuring the economic benefits of life saving and/or'improve~ent in health
status. While ~everal attempts have been made to quantify individual pre- '
ferences for life, onlY,a few, if eny,' have ~ttempted ta measur~ individual
; ,
preferences for 'quality of life. in this thesis, we develop a methodology basèd on'the estimati,on of indtvidua11 preference functions to arrive at
"
-monetary méasu,res 6f the value of ma~ginal improvements in health status.
The first chapt~r rev;ews :convéntional methodologies for estimating
the value of'human life, ana ,points out many theoretical and émpirical o , ,
proposi·t,.ions rel ated to our own concerns. The isecond chapter analyzes
- il --- ,
various procedures used ,te' quantify variations in health status. We distinguish non-monetary procedures, which combine recent psychometrie
"
"techniques and research on heartt.l level scal ing to obtain est.imates of
;
the relative ~es;rability of a state of health, and monetary procedures
"
which~ we_·canclude,.still need ta be developed.
J , ;..
:ir~' third chapter presents a new methodology based on the direct
"
~sti~ati~
of
~ivariate'welfare functi~
of income and level of health.J . . . '
:The th~oretical basis of our- approach and the data source are describect
.
1,~ 'tb~'; ~h~p'ter.
'Vari ous functi onâ.l forms were trl'ed but we have fi nally
• r ... ' : "
reta1ned the log-normal specification ta derive estimates of the monetary
• I~~ 1
va 1 ue' I
bf,
a ~arg; na 1 change in the state of heaJth )for di fferent subgroups, ',of indi'Viduals. ?
, 1 "
"--~-x.
We conclude with a critical discussion of our results. Sorne improvements over t are suggested 1 n the fi fth chapter.
1
!
~.
• 1 1
(
(
INTRODUCTION
Les gouvernements interviennent de multiples ,façons pour préserver ou améliorer le statut médical de leurs conmettants, que ce soit en fa-vorisant une prolongation de la vie ou en permettant l'élimination de souffrances ou de limitations propres à un êtat pathologique.
(
le contexte actuel de restrictions budgétaires a, en quelque sorte,
amplifié la nécessité de soumettre ces programmes gouvernementaux à un
calcul économique afin d'en évaluer la pertinence ou d'en justifier ,
l'existence. La problématique d'une utilisation judicieuse des ressour-
,
ces intervient
a
plusieurs niveaux: Consasre-t-on suffisamment deres-sources au domaine de 1 a santê? Comment réparti r ces resres-sources entre les différents organismes de la santê? Les bénéfices sociaux d'un
pro-''''
gramme ou d'un projet spéci~ique exeêdent-ils les eoOts soeiaux1
Une réponse
a
ces questions n'est envisageable que dans la mesure où',,'
il est possible de quantifier tous les bénéfjces et tous les coûts d'un
1
prograffmÊ! s ur une base monéta i re, ou de pouvo.i r démontrer que la SOITlT1E!
des bénéfi ces est supér;,eure ou in fêri eure aux coOts. Cette exi gence
est importante. Ces décisions requiêrent en effet une considération
for-melle des risques de mortal itê ou de morbidité inhérents
a
ces progranmes,et l'intégration dans le c~lcul économique de ces effets intangibles
ap-paraît une tâche di ffi cil e, sinon insurmontable aux yeux de pl usieurs analystes.
Au cours de la derni~re décennie, un grand nombre d'é,spnomistes ont
travail1ê sur ee 'thème des ~ar;ables qualitatives ou intangibles. Un
do-maioe privilégiê fut celui des modifications
a
la qualité de l'environnement.(
2.
)
Dans le domaine plus spécifique de la santé. une documentation abondante a émergé autour du concept de valeur économique de la vie humaine.
Cet-. ,
. ' 0 t . \ ...
te discussion a permis le dêvèloppement de méthodologies concr~tes -d'é-valuation de variabl es qual itatives, et une des prem~êres taches que NlU~ .. nous assignerons est celle d'une analyse critique delces 1
m~thodolo~ies\L:
. ,<
La nécessité d'étendre le cadre fonnel d'analyse de la valeur
écono-,
m;qu~ de la vie humaine au domaine plus général de la sant~ des individus est mai ntes -fois soul ignée dans' cette documentation sans toutefoi s que ces préoccupations n'aient débouché su~ des propositions concrètes. Il n'existe,
a
notre connaissance, aucune ~tude empirique pour mesurer ce que les individus sont disposésa
payer pour éviter une quelconquealtération de leur état de santé. Au contraire, la tendance générale est d'éviter de valoriser, en termes monétaires, les modifications au niveau de sant~. 1
Cette concentration autour des. effets sur la prolongation de la vie reflète, selon nous, beaucoup plus ,la d~ponibilité relative d'indicateurs sur la valeur de ce bien, que lJimportanèê particu1i~re de ces effets par rapport au tableau général de l'extrant des programmes de santé. En.effet, une quantité importante de ressources est allouée uniquement pour amê1iorer le statut fonctionnel ou la qualité de vie de ceux qui sont frappés par la 'maladie sans que ces programmes n'aient d'incidence perceptible sur la
mortalité. Les soins apportés aux handicapés permanents ou aux malades chroniques constituent des exemples évidents de programmes dont l'analyse nécessite une valorisation des états alternatifs de sant~.
1. De la centaine d'études de ren~abilité des programmes de santé recen-sées par Drummond (1981), une seule aborde directement ce problême. Les autres se contentent de mentionner ces effets sans chercher
a
les quantifier, ou inscrivent leur analyse dans un cadre ne nécessitant pas de quantification monétaire des bénéfices.1. '
1
1
1
1
1
1'.
(
3.
Notre recherche tente de rêpondre ~ cette nécessité en proposant une méthodologie permetta~t d~te~iner une valeur nXJnHai,:e ap~ro~i~ative de modifications marglnales au nlveau de santé permanent des lndlvldus.
Notre démarche sera la suivan.'f>e. Dans notre premier chapitre, nous analyserons d'un point de vue critique les diverses méthodologies proposées p~r mesurer la valeu~ de variations au r.isque de décès. Cette discussion sera éclairée par les enseignements
particul~a
apportés l'application de ces méthodologiesa
d'autres contextes. Ce chapitre nous permettra d'exposer la problématique générale de la valo-risation du statut médical, tout en introduisant certaines considéra-tions pertinentesa
notre objectif spécifique.Notre deuxième chapitre présente une revue sélective des diffé-
~
, -.,
rentes propositions pour intégrer dans le calcul économique les
modi-ft\. ....
-fications au statut médica~~-- Après avoir expos~ la s~ructure analy-tique associée
a
la valorisation des avantages d'une in~ervention mé-dicale, nous ferons état des diverses tentatives ~e mesure des préfé-rences des individus devant différents niveaux fonctionnels de santé, tentatives s'inscrivant dans la recherche sur les indices'de santé."
Nous analyserons également certaines propositions pour transposer en termes monéta ires ces effets- qua 1 i ta t ifs.
Nous développons dans notre troisième chapitre une approche basée sur l'estimation directe des 'prêférences individuell es" qui
,
combine les résultats des recherches sur les indicés de santé et les recnerches sur la quantification des préférences des consommateurs.
" ,
1
(
'" r' \r
4.estimer une fonction de bien-être, ainsi que le questionnaire que nous
.
avons utili'sê pO,ur obtenir les infonnations nêcessaires
a
notreexer-cice d'évaluation.
l' Les deux derniers chapitres de notre thèse présentent une analyse
.
, .empirique de la performance de diffêr~ntes spécifications de la fonction
de bien-être, une étude des caractéristiques socio-économiques qui ont
in-fluencé l'évaluation de nos répondants~ ainsi que des estimations de la
!
valeur monétaire de modifications marginales au niveau de santé permanent des individus- pour différents sous-groupes d'individus au profil
socio-~conomique différent. Notre méthodologie produisant des estimations de l'utilité marginale du revenu, nous modifierons nos estimations dè base pour
ténir compte de la disponibilité de cette information~
Comme nous le soulignerons dans notre premier chapitre, la procédure
habituelle est d'~carter, par manque de ressources, la difficile tache
d'évaluer monétairement les modifications au statut médical; le calcul
économique est ainsi limité
a
une analyse de l 'iropact d'un programme surle produit national brut. Cette procédure" en plus de suggérer que ce qui est plus important est la partie chiffrée, est susceptible d'affecter le développement ratjonne1 et l'évaluation de progranmes de santé. '
_ _ _ _ _ _ _ _ _ 1. _ _ ~
.
-Déjà, en 1965, Klarman, un spécialiste en économie de la santé, écrivait:
fiA pervasive prob1em in eeonomic calcu1ations is the' tendency to measure, and report what is readily
measurable, and this is not necessari1y relevant or most important, the less tangible losses, such as
pain and grief,~are not measured. ThiS is tantamount
to valuing them at zero. Il
Dix-sept a.nnées après ce constat, cettê propoSTtion présente mal
heu-\
J
\
,~' ,~j
(
5.
reusement la ~me pertinence. Dans le domaine de la santê, les seules
êtudes qui s'attardent à quantifier les bên~fices intangibTes se concentrent
exclusivement sur l'êvaluation des variations de probabilité de dêcès. Si
ce choix, comme nous 1la"fons indiquê, peut s~expliquer 'pa.~ la relative
dis-ponibilité d'un ensemble d'indicateurs pertinents et satisfaisants, des indicateurs de la valeur de modifications au statut médical des individus
doivent être développés si on ne'veut pas se restreindre à
n
1ànalyser queles programmes qui se traduisent par une prolongation de la vie.
Notre recherche, en apportant une mesure monétaire ap~roximat1ve des
préférences des individu~ pour des,modifications permanentes a'leurs
ni
-veaux de santé, permettra d'élargir le champ d'application de l'analyse
"
sOcio-économique des programmes de santé.
~
\
(.
-.-(
CHAPITRE l
ANALYSE CRITIQUE DE LA DOCUMENTATION SUR LA
•
VALEUR rCONOMIQUE DE LA VIE HUMAINE
1. 1 - Introduction
Le présent chapitre analyse d'un point de vue critique- la documenta-tion sur l a valeur écohomique de la vie humaine. Notre" discûssion 1
, j
établira certaines bases, analytiques pertinentes! l'éva1uation économi:que de modifications au statut médical des individusf , i,
Il n'existe pas de méthodologie objective d'évàluation de la vie htmaine •. Cependant,' chaque méthode imp1 ique fondamentalement un c?oix
, \,
spécifique dans l'allocation des ressources entre les dépenses favorisant une meilleure qualité matérielle de la vie et celles favori,sant un prQ.lon-gement de la vie. De plus, aucune des, approches disponibles ne s'impose par sa supériorité théorique ou empirique, ou encore son universalité •. Il
" (.
importe donc d'examiner chacune de ces approches. ~ la lumiêre de~ infonna-tians particuliêres qu'elle permet de révéler.
Trois approches ont été principalement utilisées pour valoriser la vie humaine. Toutes conformes aux postulats' théoriques de l 1 économie de
bien-être, qui établit la valeur économique de la vie humainè au montant
" 0
maximum que les membres dJune société paieraient pour bénéficier (ou
.
"
éviter de subir) d'un programme public qui réduirait (ou augmenterait) le
risque
~e
décês, l a documentation empi rique a dt!veloppé 1 es trois axes~
da) recherche suivants: 1) approximation par l'approche capital' humain;• 1 1
\. / ! .." " " (t !p't<~",?-",'f:;i''''~~~~l't.'-4.~ ,':K ~~~
-~l', ~" .. , ; ; .tY?/'~ .. ~ ''''~'''''''''''''~~jt';'+-''''~''''''''t'' .. -''i.;t fP"'"';'\.I._~"~"'W-A\.~.,t~~'l1!.~"9{;\l'-~~1.~I~Nr-r>J~""'i.,,'tf1""'~'~'~~~!~~~r,:t""~~~
7 •
•
" , .' ,..!"
. n ,12) construction d'un marché~èontingenté; et 3) réf~rence a_des indicateurs
(
) 1 1 r ,.
, de marché. •Le
pré~ent
chapitre développe~ ~ne
ana fyse' de cesdiffére~.~s
techni-ques. Auparavant, nous,pr~sentons,un cadre analytiq~e de référente qui.if , 1
, 11<. •
nous amênera
a
pr~ciser l~ nature ~de l'objet d," évaluati~n, ai~i,)qUe Je contexte d'évàluation •..
1.2.- Nature pa'rtitul;'êre de l'objet d'évaluat-ion
1) \ : ; : . . . . /).[
, ~~me 5';1 est fréquent de 'retrouver 'l'expression «valeur économique
, . I? -J •
r 'J .. 1
\ ~e la vie humaine» dans la documentation, le véritable objet d'évaluation
f <IIi Jj> ~_ \ ! : , (j \ •
0/
est 1â ..,àriation du risque. ded~ês
qu'accompagne uneProgra-~~~iC.
Tout~foi~,
la v!i leur~e
cette variat ion" de risquoe est généralem1ent
tr'ans~
fonnée e~~une figure, ~ prêtant mieuxa
l'évaluation de politique. C'est, , 1
,
cette donnée qu'on dénomme par va~eur de vie statistique ou encore valeur • conceptuelle de la vie hUmaine. "
On'doit ~ Schelling (19iS)'et
a
~i~han (197l) d'avoir sou11gné l'im-portaQce de l'ignorance des victimes ou de~s b~néficiaires pote.ntiels pourri
~eS'''finS du calëul éèollom2ue. L'analyse n'est pâs vra'iment c?ncernée par
le sauvetage d'une ,<ie spécifique, mais s'inscrit plutOt dans' un envi--ronnement probabiliste 00 cRaque membre' de la population affectée par un
'2
projet public est confronté
a
une'variation de sa probabilité de décès•
2.
Il peut arriver que la rép~rtition des effetsd'un
proje,t public ne , sO,it pas unifonne. Certaines caractéri stiques phys ique-s 'd'un individu pourraient, par exemple, influencer 11amplitude de ces bénéfices. Mais ces considérations'n'affectent pas la logique de 11exposé.
'. j Il \ • J
\
..
8., Dans ce contexte d'incertitude, deux interpratations peuven~ !tre données
a
la valeur d'une variation de risque. de d~c~s: cette valeur peutcorres-! . ' \ •
pondre ~ la valeur d'~ changementodans les pro~abilités de d~c~s ou encore,
, ~ la valeur de la pr~vention du déc~s d'un individu non identifiable
appar-tenant ~ une p~pulation donn~e. Ce qu'on entend par valeur de la vie ,
~
humaine correspond au ~apport
xlv
où x repr~sente la valeur ~conomique de, 3
la variation «v» de la probabilité de décès.
Jusqu'~ récemment, la totalité des économistes adhéraient à cette solution au paradoxe de l'évaluation de ia yie humaine. On distinguait deux types de situations: la situation classique où les victimes
poten-tielles n'étaient pas identifiables à priori, cette situation se p'r!tant
.
a
l'analyse économique, et la situation 00 l'identité des victimes étaitconnue. Effectivement, on déploie toutes les ressources disponibles lors-, '
a
que la probabilité de d~cès d'un indivi~u ou d'~n groupe 9;individus peut
êt.re réduite d'un niveau de certitude ~ un niveau inférieur. En présence
d'un mineur enseveli ou d'un malade à la veille de mourir, on'l'se sent
obligé moralement de se battre pour préserver ces vies, et la culpapil;tê
que nous partagerions si#on n'ess~yait pas de sauver ces vies nous a~ènent
à attacher un poids
sp~ci~l
à cessitu~tions4.
3. En termes stricts, cette terminologie n'est valable que si l'hypothèse
de linéarité s'~lique. En général, on ne pourra parler que de
valeur esp~rée par vie sauvée pour un niveau initial de risque de décès
et pour,une réduction donnée du risque'de décès.
4. ~ noter que ce comportement est tout A fait compatible avec le~ analyses
théoriques qui étab1i~sent une relation positive entre la probabilité
initiale de décês et
la
disposition m~inale à payer des individus(cf. section 1.3). Thaler et Gould (1982) trouvent également une
rela-tion po~itive entre l'information disponible sur l'hétérogénéité des
(
)
(
9. Le respect de ces considérations morales, êthiques ou ps~chologiq'ues entratne cependant urte certaine inefficacité du fait que les ressou~ces
ains~ investies dans Te sauvetage de vie particuliêre ne sont plus dispo-nfbles
a
d'autres fins. On symbolise donc notre intéret pour la vie hu-maine en consacrant des ressources qui, autrement utilisées, produiraient probablement une épargne dè vie en nombre supérieur.L'illogisme apparent de ce rêsultat est
a
la base de 1a critique de Broome (1918, 1980) qui fut,a
notre connaissance, le se~la
contester 1 'analyse tr~ditionne'le. Selon lui, il est touta
fai~ illogique de favoriser un projet qui tuerait, par exemple, 1,000 individus non identi-fiables au moment de "êvaluation du projet, au détriment d'un projet qui ne tuerait qu'un individu mais dont l'identité serait connue au moment ge l'êvaluation. En fait, ce que rejette Broome, c'est surtout le jugementde valeur d'établir des dêcisions collectives sur la base des préfêrences . !
telles qu'elles ~ manifestent au moment'de
ia
décision. Broome privilégie plutOt une évaluation ex post. Cependant, ayant rejeté la solution de Mishan au problême, 'Broome est amenéa
conclure que, puisquJaucun montant/ .
dJarg'nt ne pourrait compenser un individu devant une mort certaine, le 80Qt d',un projet qu'occasionnerait un décês est nécessairement infinj et
une analyse-coOt-bénéfice devrait rejeter tout projet qui entra!~e le décês d'un ou de plusieurs individus. En d'autres termes, Broome consid~
'f>
re i1lêgiti.me l'application d'une procêdure'par ailleurs appropriée pour d'autres biens plus standards.
,
...
, " ; :, t t " :'.
/ \ "la.
La réaction publique à l'analyse de BroomeS fut de rêitérer le
jugement de valeur, condamné par celui-ci, ! 1 1 effet que la connaissance
éventuelle de's victimes ne présente aucune intér~t pour la prise de déci:
i
sion actuelle, sauf via lla~xiétêlreliée au fait que llidentité des
o
victimes sera éventuellement connue.
/ '
1
M@me si nous adhérons
a
cette derni~re proposition, il nous fautnéanmoins souligner le mérite de Broome dlavoir fait ressortir
l'importan-ce de
'1
identifiabil it'é ex ante et ex post des victimes ou des bénéficiairespotenti~estionWde savoir si cette identifiabilité devrai.t
affecter' le calcul
~conomi9ue
nia pas vraiment de réponses évidentes.Par contre, il nous faut constater que cette identifiabilité affecte les
décisions courantes. Nous avons donné quelques exemples de situatïôns Ol)
.
tout est mis en oeuvre pour secourir ou sauver des individus confrontés !'
une mort certaine «ex ante». Il exi'Ste êgàlement des cas 00 les résultats' ,
peuvent' @tre ,a,ttribués, sinon avec certitude du môihs avec une probabi1 ité êlëvéè,! la décision. Il nlest pas possible? par exemple, dlidentifier ex ante les individ'us qui seront affectés par la construc:tion d'une cen-trale nucléajre. Par contre, s'il y a pertes de vie, ces décês pourront
éx post @tre attribués à la décision de la construction d'une centrale
nucléaire, entralnant l'émergence de sêhtiments dJrculpabilité et de
re-.
gret qui pourraient prendre une importance três grand~dans le calcul
éco-nomique, m@me le calcul économique ré~l;-sê ex ante~ On pourrait, dans le
--,
même espr)t, justifier les sommes énormes consac~êes l la dialyse rénale
par le fait que non seulement l'identité des victimes est connue ex ante, o
5. Buchanan-Faith (1979), Jones-Lee (1979), Williams (1979) et Mishan (1981) •
..
. ~ 1 1 1 t , . 1
:(
(
...
1L
mais qu'il est ~9alement possible d'attribuer ex post les vies sauv~es o~
-perdues
a
la d~cision de produire ce genre de traitemen't. Politiq,uement;.. '.1 Il
cette identifiabil it~"ex post pr~sente une, importance certai ne. Cette importance nlest toujours pas reflê,têe parol'analyse
~conomique
6.Pour 1 es fi ns de notr:e exposé, nous suflposerons qu 101 1 nI est pas poss i - . , 0 ble d'identifier, ni ex ante, ni ex post, la victime potentielle et, , da~s ce sens, ce contexte d'incertitude nous lêgitjmise à rechercher la"valeur d'une vie qui ne se mat~rialis. , que sur une base statistique:
1.3 - Base th~ori9ue d'appréciation
~~
Des efforts importants de formal isation théorique ont permis dl isoler 0
les printipaux paramètres susceptibles d'influencer la valeur de la vie humaine7. Outre certaines
ca~act~rist~ques socio-~cono~iques consti~uant
/
6. Unè justification ~ifférente est apport~ par BOdily'pour expliquer nos préoccupations devant upe catastrophe nucl~aire potent;~lle. Il parle en effet d'une aversion collective au risque qui reflêt~rait les senti-ments de la collectivité pour les accidénts impliquant un grand nombr& d'individus. La réaction sociale
a
ces situations serait associéea
un, «bunching effect». ... ';.. 7. Les modèles de Drêze (1962), de Fronm (19681 1978), de Jpnes-tee
(1969,1974, 1976) , de Con1ey (1976), de Cook (1978), de Freeman
(1979), de Weinstein et al (1980) et de Rosen (1981) adoptent un
hori-zon temporel défini par une période unique, i~e. on analyse les préf~
rences des individus pour une variation de leurs probabilités de décès pour la période ,courante, ~tant supposé que les probabilités subs~quen
tes ne seront pas affectées. Jones-Lee (1974',' 1976) pr~sente égal"ément une extension de son modèle pour un horizon temporel continu, ce qui lui permet d'analyser les modifications permanentes aux probab,lités de décès. 'Les propositions qualitatives associ~es
a
ce modèle continu sont consistantes avec les r~sultats gên~r~s par les mod~les préc~dents.o
, (0 t "
!
t , Do
,1
... ~-." _ - _ _ ~ • _____ ... _::'.1.~<".
J-•
,
"s
des facteurs explicatifs cOllllluns de la. demande d'un bien ., l'anal.yse , tMorique attribue une influence absolue aux paramêtr~s suivar:'lts: l'intensit~ du risque, le niveau initial de risque, la nature du et le niveau individuel de richesse.
--~.
1
"
risque, .
'
Les propositions q~alitatives issues de cette analyse "thêorique
ex-" *'0' .
"
,.
'.' & priment " importance de la nature de l'objet d ',~val uation ~t des cjrcon~-. , ,
tances particulières dans lesquelles s'ins~rit l 'évaluation. Théorique~ ment, il n'existe pas de 'va~eur ul},ique
a
la vie humaine ~ta
une vari,at10~,
donnée de probabil ités ,de décès. La tota lltê deS' modê'les , ~hêoriqu'es font êtat d'une relation positive ~ntre la di,sposit1on margina·le ! payer. des
~ , t
individus et le niveau initia', de probabil ité de dé~ês~ -'d'e tneme' q~'entre l'intensité du risque et la dispdsitio~
a
payer. L'analyse th~orique, .' ' 0
'l,
-
,-, • 1
révêle également que' le bien «varia~ion' des probabilités de décê~» est un" J ~
bien non inférieur, i.e. que la valeur d~u~e v?riation du risque est' associée positivement! la richesse ou aux, revenus des individus." Fina-, , . lement, le
c~nteicte
particul ier ct"évaluati-on peut' également exer,çerune
,
. '
influence sur la mesure des dispositions,! payer\ ,"
Toutes ces propositions,qualitati,yes- constituent' un~ base nous per:'
1 . "
() {} t 0
''mettant ~'interpr.eter et d'évaluer les estimations empiriques de ,la struc- . ture pes p~~fêrences des individus v;~-a~v1s des variations de leurs
_.. l ' .
-,
.
,prqpres probaHilitês de"decês. 1 b ' "
, '
,~
.'
.
.
, '
8. Au nombr~ d,es cara.ctêrisques 1mportan~es~ on retrouve ll~ge, le sexe et le statut fami'i~l.' " , , ,
.'
, '.
, '.c
i
Bien que les techniques que nous an~lyserons soient conceptuelle-ment valides, et qu'il n'existe aucune ambiguTt~ sur 1 1 objet d'~valua
tion, la pr~cision et la validi~ê empirique de ces techniques restent encore
a
dêmontrer., On remarque, en effet, une tres grande diversit~ , dans les r~sultats issus de l'application de ces techniques. Cette ,"disparit.:! t.:!moigne non seulement de l'influence vérit~ble qulexercentcertaines des variables mentionnées précédemment, mais également des difficultês m~thologiques qui affectent l'exactitude et la précision des indicateurs utilis~s. Ces problêmes empiriques seront mis en êvi-dence dans cette section.
1.4 - Approche "capital humain"
,-13. ~
, la plupart des .:!tudes empiriques pre"nant en compte les effets sur
les variations de probab;lit~s de d~cês utilisent une varia~e l'ap_ proche "capital humain" pour quantifier ces effets 9. Son
.
accessibilit~
~
" 1
ainSi~e l'impression qu'elle donne de produire une r.:!ponse numérique non ambiguê et exacte explique en grande partie le succês qu'elle c~~
nalt.
Jusqu'a r.:!cemment, il ~tait possible de rejeter, sans plus de
procês, l'approche capital":humain sur ,la base..qu'elle ne possédait pasr ,
de justifi~att9n no~t;ve satisfaisante, nl~tant pas associée étroite-ment
a
l'expression des préf.:!rences individuelles. Toutefois, certains1
.
,travaux théoriques récents ont permis de justifier l'utilisation de l'approche capita1-humaio pour mesurer les pr~férences individuelles.
~
l
(
S'il n'existait pas d'autres m~canismes disponibles pour évaluer la
variation compensatrice associ€e A la réduction anticipée de la
pro-babilité de d~cès, cette mesure s'imposerait sans plus de discussion.
,
La performance empirique de cette approche slav~re toutefois, comme
nous le verrons, de faible qualit~.
1.4.1 - Fondements th~origues
\
14.
~ venir jusqula r~eemment, l'approche capital humain n'avait pas
vraiment de bases théoriques comme mesure de la variation compensatrice
associée
a
une variation de probabilité de d~cès. La justificationa
l'uti1isation de cette approche relevait p1utOt d'un jugement de valeur
a
l'effet qu'un projet public n'avait d'intérêt que s'i1 contribuaita
...
110bjectif de maximisation du Produit National Brut. Exprimé autrement,
ce choix supposait que la santé et la vie n'avaient pas vraiment de valeur intrinsêqûe.
Jusqula récemment, en effet, tous les économnstes partageaient
...
l'opinion de SChelling
a
l'effet qu'il n'existait pas de lien entre\
les revenus.actualisés d'un individu et la valeur d'une variation de
---"--probabilité de décês ..
1
IIThere. i s no rea-son to suppose that what a man would pay to el iminate some specifie probabil ity, P, on;. his own death is more than, less than, or equal to, P times his discounted expected earnings. In fact, there is no reason ta suppose that a man's future earnings, discount-ed in any pertinent fashion, bear any particular relation to what he would pay to reduce some likelihood of his own
death. Il Sc he 11 i ng (1968), p. 149.
•
l
)
l
r
d'utilité individuelles ont donné une certaine crédib,lité théorique
a
l'utilisation de cette approche pour mesurer la variation compensa-trice associée ~iation du risque. L'intêrêt de ces études est qu'elles établissent une relation formelle entre les dispositionsa
payer des individus et leurs contributions au Produit National Brut telles qu'estimées par leurs revenus. ~15 •
Prêcisêment, Conley (1976), utilisant le cadre de la théorie de la décision en contexte d'incertitude, a estimê que pour un revenu supérieur
a
un niveau ;ndéterminê mais présumêment faible, la valeur de la vie êtait supérieurea
la valeur des revenus actualisês. Une interprétation intui-tive de Conley est qu'un individu tire ses satisfactions d'ordre matêriel des usages de son revenu. Conséquemment, la valeur actualisée des revenus futurs anticipês constituerait une borne infêrieurea
la satisfaction ma-térielle- qu'un individu réaliserait s'il vivai~ un terme normal. Ainsi~ l'approche capital humain se trouve légitimêe comme borne infêrieurea
la vêritable valeur de la vie humaine10 ,ll.10. Conley dérive son résultat
a
l'aide d'un modêlea
multiples périodes de maximisation de 1·' util i té antiéipêe. Le même résul tat péut toute-' fois être généré à l'aide d'un modêle moins complexea
simple période(cf. Conley (1976), note 16, p. 45; Cook (1978). Ce résultat quali-tatif est cependant lié au respect d'une condition sur la nature des préférences individuelles, soit que l'êlasticitê de l'utilité pour la consommation soit inférieure
a
un. D'aprês Co~ley (1978), cette con-dition devrait ~tre respectée pour un niveau de revenu supérieur au niveau de subsistance. Initialement, le modêle de Conley était cons-truit sous l'hypothêse que l'individu ne désirait laisser aucun hêri-tage mais le rel~chement de cette hypothêse n'affecte pas le sens de la relation entre les deux mesures (Conley (1976), p. 52). Jones-Lee (1978) démontre que le résultat central de Conley est affecté grande-ment~ar la possibilité de contracter une assurance-vie qui augmente l'utiJita associéea
l'atat mort et diminue l'utilitê associéea
l'état vivant. Bien qu'effectivement, oette possibilité influence la valeur(suite de la note A la page SUivante)
l
(.
16.
L'inter!t d'4ne association entre le concept de variation compensa-trice pour des variations de probabilitês de survie et l'approche capital humain s'explique par la três grande faèi1ita avec laquelle cette approche peut être rendue opérationnelle. La disponibilité de tables sur la valeur.
\
actuaTisae du flux de revenus ventil~e- suivant les caractéristiques que
)
l'on privilegie, combinee
a
l'impression qu'elle donne de produire uneréponse numêrique non ambigu~, justifient certes sa grande popularité.
Cependant, ~me si comme nous venons de le souligner, l'approche capital
humain présente certains fondements théoriques en tant que borne
inferieu-re au taux marginal de substitution entinferieu-re la richesse et les probabilit~s
de survie, cette procédure, pour ~tre,acceptable en pratique doit
démon-trer qu'elle gênêre une approximation raisonnable au concept qu'elle
cherche
a
mesurer, sinon il en rêsulte un sous-investissement dans'lesprogrammes publics impliquant des variations de probabilitês de dêcês. '
(suite de la note 10 de la page précédente)
11.
de la t vie humalne {Jorres-Lee' (1976, 1978) et Conley (1978», -le
rl!sul-tat de Conley subsiste '(Conley (1978) et Bailey (1978». Finalement,
on a reproché
a
Çonley d'accorder une trop grande importancea
laconsommation ,comme facteur générateur d'utilité, le niveau de consom-mation étant:le seul argument de la fonction d'utilité (Jones-Lee
(1978), Linnerooth (1979»). ~ cet effet, Linnerooth dêmontre que
l'addition d'activitês non matêriell~s dans la fonction d'utilitê
ac-centue l'écart entre la somme des revenus anticipês et la valeur de la vie humaine, résultat qui ne contredit pas celui de Conley, mais qui diminue l'intêr!t de l'approche capital humain comme approximation de
l'appr.oc~e disposition,
a
payer. 'J--- - ----~
-Akehurs-~etïCülyer (1974) proposent plutot comme mesure la moitié des
revenus actualis~s comme valeur minimale de la vie humaine. Selon
eux, la valeur économique dJun accroissement de la longêvité __ d~un _
individu correspond
a
l'amêlioration de bien-être resultant de lapos-sibilitê de benêficier d1
une période supplémentaire pour échanger du
loisir pour du travail et une mesure ~e cette satisfaction accrue
serait la moitié des revenus actua1isês d'un individu. Cependant»
si l'individu n'anticipe pas de mouri~ en cas d1
inactivité, le surplus
associé
a
la possibilité de travailler plus longtemps ne sera pasrelié li la valeur de la vie (Jones-Lee (1976».
\
1
,
-1l-i
l(
1.4.2 - Evaluation ~lobale
\
l'
Si on accepte l'idée que l'approche capital humain possède des
fondements théoriques, 1 'étape, suivante consiste
a
se demander sil'ap-plication de cette approche produit ~es résultats similair'es ! ceux
\
généré~ par des techniques moins opérationnelles, et si la structure
des préférences inhêrente
a
la méthodologie est acceptable •.
.
~
La question de savoir si l'approche capital humain génère desr€-~u tats se rapprochant de ceux générés par les autres approches est
av nt tout une question empi~ique. Yuivant l'approche capital humain,
un individu ne peut pas débourser plus que la valeur actuelle de ses flux de revenus pour éviter une mort certaine, et cette valeur est la
m~e
quel que soit le contexte d'êvaluation l,2, rêsulta.ts qui vont!~
l'encontre des ,prescriptions de l'analyse théorique.
17.
En effet, la valeur d'une vie statistique établie! partir de la
variation compensatrice pour des ~ariations marginales de probabilités de
déc~s pourrait être plusieurs fois supérieure
a
la valeur actualisée des,
,
flux de revenus, et cette valeur est susceptible d'être affectée par le contexte d'évaluation. Blomquist' (1981) a analysé la. relation empirique
entre différentes mesures inspir~es directement de l'approche disposition
a
payer et l" approximation que constitue le cal cul des revenus futursactualisés, et outre pour l'étude p'Acton (1973) dont les' conclusions
ont été de toute façon très critiquées, la somme des revenus actuali~
12. Par contexte d'évaluation, on entend aussi bien la nature du risque
que "l' tntensité du risque, la forme de décès et 1 â composi tion de
r
1
1
,
! 1 \ i f'c
(
18. " ~sés
s'av~re
un bien piètre indicateur des prêférences indi'viduel-les 13.L'utilisatio.n de cette approximation résulterait donc en un sous-inves-tissement injustifié au chapitre de la sécurité des individus.
Une application ~troite de l'approche capital humain. dans la mesure
où elle établit une correspondance direéte entre la valeur économique de
la vie hunaine et la valeur actualisée des .flux de revenus. révêle égale~
ment une vision tronquê~ des variations de bien-~tre vêcues par la
popula-tion, dans la mesure 00 le calcul des r~venus n'est pas pondérê par l'ut;:
lité marginale associé~ ~ ces mêmes revenus. Toutes les méthodologies
cherchant
a
monétiser la vie humaine"pa,rtagent d'ailleurs cetteimpor
-tante critique.
La nécessitê de cet ajustèment
.Sl.~~~o~.e
d'autant plus qu'il yl '
correspondance direct~ entre les deux concepts. '. l'intégration de l'utilité
marginale du revenu dans le calcul permettrait de nuancer ëortsidérablemènt -.,
les
prop~sHions
empiriques habituellement associéesa
l'approchècapit~l"
h,umain, ~ savoir, par exemple, qu'une vie! 10 000$ a la m!me valeur que
.dju.~ vieS.
a
5 000$, ou que les membres non productifs de la pop~la:tion neprésentent aucune valeur ou qu'une valeur três faible.
.
.
Finalement, l'application systémat1que de l'approche capital 'humain, en se concentrant uniquement sur les' revenus act,ualisés, nie toute
influence de variables telles la nature particuliêre du risque, le
13. Si on exclut les deux valeurs extrêmes issues de l'application d'un
questionnaire, la valeur de la vie humaine telle que révél~e par
divers indicateurs de march~ est, en moyenne, d'un ordre de grandeur
au moins dix fois sup~rieur
a
la valeur de la vie humaine mesuréepar l'approche capital humain.
(
19.
niveau initial de probab-ilitê ~e dêc~s et l'intensitê du risque,
va-ria~les qui prêsumêment exercent une influence empirique déterminante •
.
En particulier, deux individus du même age, du même sexe, de la même race, et gagnant des salaires identiques n'attribueraient pas né-cessairement la m@ne valeur A la !vie humaine. Cette valeur est reliée
aux expéri ences personnelles de Ices ind{v;dus et l'approche cap; ta 1
.
humain ne permet pas d'intégrer ces aspects. De plus, cette mesure
est tout
a
fa i t ,i ndêpendante du contexte d' éva l ua t i on. Ell e ne peutdone pas enregistrer les prêférences des individus vis-à-vis les para-f, (
mètres définissant ce contexte.
(J
1.5 - Construction d'un marché contingenté
1.5.1 - Introduction
.
<-t
L'insatisfaction maintenant gênéralisêe vis-a-v1s l'approche capi-
.
tal humain comme approximation au concept p~ent de variation
compen-satrice, a stimulé l'éclosion d'une documentation
empi~ique
cheI,:' '1
'è~t
a
mesurer directement la structure des préférences des individu~. pour"des variations de probabilitês de décès.
l'utilisation d'un marché contingenté, qui correspond ~ un marché
hypotMtique sur lequel est "offert" une certaine 'quantité de biens
a
un~ rêpondant, et la matérialisation de ce marché par un questionnaire, est
une pratique très fréquente dans le domaine de l'évalua'tion de ,biens en-vironnementaux, comme en têmoignent notamment les études de Bishop et Heber1ein (1979), Brookshire et al (1976), BrooKshire et Crocker (1981), Rowe et al (1980) et Thayer (1981). Cette politique est cependant moins
-courante dans le domaine de l'~va1uatjon, de la vie humaine, probablement,
..
..
20.
parce qu'un nombre important d'indicateurs de marché de la valeur d'une vari ation de ri sque rencontrant çl es préf~rences des économi stes, exi s-tent d~j! •
•
Par ailleurs, certaines expériences d'utilisation de marché con-tingenté peuvent être retracées dans la documentation empirique SU!
l'é-va 1 uation des l'é-vari
ati~ns
de probabil ités ded~cès
14, et ces études té-moignent, en quelque sorte, de la faisabilité d'obtenir des r~ponsesconcernant la disposition à payer pour des variations marginales du taux de morta 1 i té.
Toutefois, un certain scepticisme à l'égard de cette approche est
sans doute justifié par-les problèmes méthodologiques qui lui sont inhérents.
En effet, plusieurs sources potentielles de biais peuvent être as-sociées
a
l'utilisation d'un questionnaire qui reproduit né~essairement un contexte hypothétique. Traditionnellement, l'existence théorique de ~ces formes de biais a suffi à disèréditer l'utilisation de ce genre de procédés. Le potentiel d'applic~tion de cette technique dans un domaine où il n'existe que tr~s peu d'indic&teurs de marché S~~f.~isants et universels présente, toutefois, suffi samment d' intérê( pour justi fi er une analyse en profondeur des fondements tMoriques de cette critiqu~ ainsi que de ses manifestations empiriques.
Essentiellement, de~x formes de biais caract~risent le recours
a
un march~ contingenté: le biais stratégique et le,piais hypothétique.~La pro~aine section présente une définition non formalisée de ces biais
14. Parmi les études utilisant cette méthodologie, mentionnons: Frankel
(1979), Jones-Lee (1976), Mul1igan (1977) et Acton (1973).
/
0'
1
/)
(
(
21.
et, en utilisant la documentation pertinente, développe une analyse des manifestations pr~sumées et réalisées de ces formes de biais. A la 1u-m~ère de ces ense,ignements, nous étudierons et exposerons les princi:" , ,.. " paux résultats produits par l'application d'un marché contingenté au
\
problème de la Valorisation du risqu~.
1.5.2 - Bia;s associés ~ l'utilisation d'un q",estionnaire 1.5.2.1 - Biais stratégique
D'une façon g~nérale, le biais stratégique correspond ~ toute
tenta-~ ~.
tive d'influencer
le~
résultats d'un~~ocessus d~évaluation
enne~élant
pas ~<es v~ritables prH~rences. L'intérêt d,e f~usser ses préférences ré- ~•
side dans là possibilit~ de se'soustraire du fardeau financier associé ~
• , t~
-,
-ses répon-ses, ou de transférer en phrtie bu en tot'al ité ce fardeau tout en
.
,
bénéficiant ~omplètement de la production-du b~en public:
"
1
"
,
D'un point de vue th~6rique,' il existe en effet de fortes présomptions que le répondant adoptera un comportement stratégique dont le se~s dépendra
r '
de la formûlation des questions, du mode de répartition des coOts et de
15
11utilisation an~icipée des réponses Devant la possibilité théorique
de biais stratégiq'ue,' pl us i eurs voïes ont Hé explorées afin' dl él ;miner,
"
"sinon contrôler, l'influence des aspects particuliers des marchés hypothé-tiques qui engendrent ce comportement stratégique.
Outre,les/~odèles à l'intérieur desquels la répartition du fardeau fiscal déPendJd':::ne façon ou d'une autre des préférences révélées par les
S
L __
'"
1
autres r~pondaAts, modèles pr~sentant un intérêt analytique certain du fait que ces mécanismes motivent les répondants à rév~ler correc-tement leurs préférences, mais qui, étant donné les institutions
po-.
litiques présentes, n'offrent aucune solution opérationnelle au pro-blème de
rév~lations
des préférences16, on retrouve dans la documen-tation, plusieurs suggestions sp~cifiquement ax~es sur lq définition d'une structure concrète de questionnaire qui éliminerait les incita-tions au comportement stratégique ou,a
tout le moins, en permettrait le contrôl e 17.La certitude th~oriqùe de l'existence d'un biais stratégique doit cependant être atténuée devant la possibitë que d'autres facteur~, de caractère économique ou autre, exercent une influence déterminante sur le comportement du participant au marché contingenté.
\
22.
Ainsi, le répondant pourrait s'attribuer une certaine responsabi-lité morale d'aider les gouvernements dans l'exercice de leurs fonctions, ou encore pourrait fondamentalement privilégier une réponse honnête a J
16. Une bibliographie sommaire reflétant ces efforts incluerait:'Clarke
(1'9,71), Ma1invaud (1971), Drèze-de la Vallée Poussin (1971), Kurz
(1973), Groves-Loeb (1975), Tideman-Tullock (1976), Groves-Ledyard '(19)7), Green-Laffont (1977, 1979), Ferejohn et al (1979a, 1979b), V.t.. Smith (1979,1980). En particu1,ier, les deux derniers auteurs ont tenté de rendre opérationnel le concept de compatibilité incita-tive. rtablie sur ure base expérimentale ou dans le cadre de simula-tions en laboratoires, ces tentatives têmoignent de la possibilité que Tes travaux sur les mécanismes de révélation' des préférences aient une signification empirique. Cependant, ces recherches demeurent explo-ratoires, et si elles ont le'mérite d'ajouter·a notre compréhension du problème, le développement d'un mécanisme concret, opérationnel et économique ne demeure pas moins un objectif éloigné.
(
/ ...-(
J , " .une réponse biaisée, imputant ainsi une plus grande importance au res-pect de certaines valeurs morales qulaux bénéfices générés par un com-portement stratégique.
Dans la m~me, ligne de pensée, le caractère expérimental qui en-toure habituellement cette procédure, et l'importance du rôle attribué
23.
aux participants, motivent probablement les individus ~ adopter un "bon comportement" à l'i1)térieur duquel les éléments stratégiques niant pas de place.
Ce type d'argumentation qui fa'it ressortir le caractère particulier de 1 1 exercice et la dimension sociale du rôle du participant (à llopposé
de la dimension économique) s lapp1ique avéc la même pertinence,~ toutes les études expérimentales orientées sur une estimation de l"importance .
\..
du comportement stratégique dans des si tuations où 1 e systÏ!me d' incita-tions monétaires est clairement défini pour favoriser ce type de compor-tement18.
Par ailleurs, V.L. Smith (1980) accorde un grand pouvoir incitatif
a
la règle d'exclusion collective lorsque la somme des évaluations mar-ginales ne couvre pas les coûts de production. la crainte de ne pouvoir profiter de certaines opportunités intéressantes inciterait les indivi-dusa
révéler correctement leurs préférences. L'importance de cette18. Maxwell et Ames (1979), Sweeny (1973), Schneider et al (1981) et Bohm (1972) ont tous constaté un biais stratégique ayant une très faible incidence empirique. La même conclusion est dégagée par Brookshire et al (1976) qui, dans le cadre de la "méthode ité~~tive d~encMres, a analysé' la distribution des réponses pour déter:er la pr~sence d'enchères extrêmes nécessaires à toute influehce si-gnificative de la moyenne des enchères dlun '~chantil1on, et ils nlont trouvé aucune enchère extrême qui leur apparaissait injusti-fiable.
(
u
contrainte a d'ailleurs ~té d~montr~e tant d'un point de vue th~orique qu'empirique par Smith dans le cadre de ses propres travaux et par Schneider et al.
b
De plus, il nous appara1trait audacieux de croire que la majori-t~ des répondants bnt l'expertise technique nécessaire pour biaiser les réponses et ce, d'une façon cohérente. En effet, les problèmes de coh~rence des réponses qu'on rencontre fréquemment dans ce genre d'exercice r~duisent considérablement les possibilités de mauvaises r~vêlations stratégiques des préf~rences; nous croyons qu'un répondant
\
24.
confronté
a
la difficile tache de répondrea
un questionnaire, ne pour-rait fournir une ~valuation biaisée consistante de ses v~ritables pr~ férences.1.5.2.2 - Biais hypothétigue
La nature tout à fait hypothétique d'un marché contingenté est ~gale ment susceptible de provoquer l'émergence d'un biais du fait que les
~
~
.
r~pondants ne sont pis confrontés
a
une situation réelle et que le carac-tère hypothétique de l'exercice diminue grandement lés incitationsa
l'exactitude. Cette possibilité a tout autant discrédité l'utilisation de questionnaires comme mode de collecte de données que l'absence présumée d'incitations à révéler ses véritables préférences. Pour cette raison, il ~ importe dJen analyser la source ainsi que son bien-fondé.Un individu, confronté ~ l'achat d'un bien sur un marché privé, pos-sêde plusieurs sources d'informations privilégiées pour le guider dans son