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Deux édifices triconiques de Normandie : Saint-Saturnin de Saint-Wandrille et Saint-Germain de Querqueville (Varia)

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Academic year: 2021

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de Saint-Wandrille et Saint-Germain de Querqueville

(Varia)

Béatrice Hernad

To cite this version:

Béatrice Hernad. Deux édifices triconiques de Normandie : Saint-Saturnin de Saint-Wandrille et

Saint-Germain de Querqueville (Varia). Cahiers du CRATHMA (Centre de recherche sur l’Antiquité

tardive et le haut Moyen Âge), Université de Paris X-Nanterre, 1977, Du VIIIe au XIe siècle : édifices

monastiques et culte en Lorraine et en Bourgogne, II, pp.121-124. �hal-03034401�

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V A R IA

D E U X E D IFIC E S T R IC O N Q U E S DE N O R M A N D IE :

S A IN T -S A T U R N IN DE S A IN T -W A N D R IL L E ET S A IN T -G E R M A IN DE Q U E R Q U E V IL L E .

Il ne reste que fo r t peu des nom breux édifices bâtis à Saint-W andrille depuis le V ile siècle, avant la co nstruction de l ’actuel édifice gothique. Parmi ces vestiges, à quelques centaines de mètres de l’abbaye, sise au creux d ’un vallon boisé qu i débouche sur la vallée de la Seine, au bord d ’une petite ri­ vière, la Fontenelle, se dresse la curieuse p e tite cnapelle trico n q u e de Saint-Saturnin qui, m aintenant encore, ne cesse d ’ intéresser les historiens de l ’a rt par les problèmes q u ’elle pose. Pour te n te r de les résoudre, il nous fa u t revenir brièvem ent à l ’histoire mouvementée de S aint-W andrille de Fontenelle.

Le monastère fu t fondé par saint W andrille, com te du palais de Dagobert, qui acquit, avec son neveu G ond, d ’ E rchinoald, maire du palais de Clovis II, par un acte passé le 1er mai 649, le domaine de Fontenelle. Très vite, l ’abbaye co n n u t une grande prospérité, et de nom breux bâtim ents surgirent.

A l’origine, un prem ier ora to ire dédié à saint S aturnin fu t c o n stru it entre 650 et 668, à une centaine de mètres du monastère, renferm ant les reliques de cet évêque de Toulouse, qui auraient été rapportées à Fontenelle par le m oine Sindar.

On ne sait rien de l ’a rchitecture de cet o ra to ire . Mais on sait que sous A u s tru lf (747-753 ?) et sous W itla îc (754-787 ?) vivait dans la cella de l ’ illu stre m a rty r S aturnin, en reclus, le prêtre H ardouin, qui y rédigeait des traités de co m p u t ecclésiastique et y re cop ia it des manuscrits (1 ).

En 858, le monastère fu t pillé et to ta le m e n t dévasté par les Normands. Les moines s’en­ fu ire n t avec les reliques par la région de la Somme et de Boulogne-sur-Mer ju sq u ’à Gand, dans la com m u­ nauté du M ont-B landin. Ils revinrent vers 960, après plus d ’un siècle d ’absence, sous la conduite de Maynard, et l ’abbaye fu t restaurée, et de nom breux bâtim ents reconstruits, parm i eux l ’o ra to ire de Saint- Saturnin.

Classé en 1862, il nous est d é c rit de la façon suivante (2) :

«sur la c o llin e voisine, au N ord, à 350 mètres environ à vol d ’oiseau, mais faisant partie de la propriété, la petite chapelle Saint-Saturnin avec ses tro is absidioles voûtées en cul-de-four, son appareil en fougè­ res, une porte, face sud, du X le siècle, au tym p a n curieusement appareillé ; cette charm ante construc­ tio n antérieure à l ’an m il est une des plus intéressante du départem ent».

C’est un p e tit édifice orienté, d o n t la façade refaite est hors de l ’enceinte, et surm onté sur la croisée d ’une tour-lanterne. En avant s’étend une nef é tro ite et courte qu i porte une charpente appa­ rente.

Le m onum ent est de dimensions assez restreintes. Les conques latérales sont larges de 1,32m et profondes de 1,92m ; l ’abside centrale a 2,23m de large pour une pro fo n d e ur de 2,35m ; elles ou vre n t sur une croisée rectangulaire, plus large que longue, de 2,86m sur 2,18m , qui com m unique par un arc en berceau de 2,24m de large avec la n e f longue de 5,57m et large de 3,25m .

L ’abside centrale est percée de tro is baies et l ’abside m éridionale d ’une baie. Un banc pres- bytéral occupe les deux conques latérales.

(1) Dom F. L O H IE R , R. P. J. LA PO R TE : «Gesta sanctorum patrum Fontanellensis cœ nobii», Paris, Picard, 1936.

A u s tru lf : «Haec de eo narrare erat solitus bonae recordationis Flarduinus, cellae sancti S aturnini mar- tiris presbiter, qui sub eius tem poro, hoc in cœnobio clericatus suscepit habitum . T e n u it autem huius cœnobii regimen annis ferm e V I» . (p. 78).

W itla îc : «Sub huius tem pore bonae recordationis presbiter egregius nomine H arduinus flo re b a t, qui in cella clari m a rtyris S aturnini, quam beatus Vuandregisilus aedificauerat, ob gratiam uitae contem platituae re m o tio r de gens, quae sita in latere m ontis plagae aquilonalis praefatum cœ nobium spectat, plurim os arithm eticae artis disciplina alumnos im b u it ac arte scriptoria e ru d iu it ;...» (p. 89-90).

(3)

La nef, les trois absides et le clocher sont appareillés en opus spicatum , semblable à celui du m ur du réfectoire de l’abbaye, d o n t on sait q u ’ il date de 1014. Dans les conques, les arêtes de pois­ son alte rn e n t avec des assises de p e tit appareil cubique irrégulier. Dans la nef, Vopus spicatum est sur­ to u t em ployé ju sq u ’à la rangée de deux fenêtres q u i éclairent l’o ra to ire de part et d ’autre. Elle est percée, du côté m éridional par une porte qui perm et aux moines de pénétrer dans l’édifice sans s o rtir de la clôture.

Dans la to u r, on trouve quelques sculptures : les impostes des piles. Sur la pile sud-est, le ta illo ir est occupé par un entrelac à deux brins, là où il est encore visible. Sur le chanfrein, on tro u ­ ve un basilic au corps cloisonné, et crachant un m o tif flo ra l à trip le enroulem ent, placé sous les entre­ lacs, et deux g riffo n s affrontés. A la pile sud-ouest, sous une rangée de palmettes, un basilic crache des feuillages, et une frise d ’entrelacs à quatre brins surm onte une palm ette. Sur la pile nord-est, sur le chanfrein, une suite de rosettes surplombe des feuillages, et un m onstre à tête de poisson crache une palm ette. A la pile nord-ouest, sous un chanfrein occupé par un entrelac, quelques palmettes sont en­ core visibles.

Les m o tifs sont souvent cernés par un cadre qui les d é lim ite strictem ent. Les m o tifs vé­ gétaux o n t plus de re lie f que les m o tifs anim aux, assez plats. Le travail d ’exécution est soigné. Ces cha­ p iteaux o n t été détériorés lors de leur mise en place ; certains sont cassés, des m o tifs sont brusquement interrom pus, comm e sur la pile S.W.

Il est assez d iffic ile de dater ces chapiteaux rappelant parfois la tra d itio n préromane (pal­ mettes de la pile S.W., feuillages de la pile N .E .). Il ne semble pas q u ’on puisse les faire rem onter au V ile siècle, époque à laquelle fu t bâtie la première cella. Si ce sont des chapiteaux de rem ploi, ils p ourraient provenir d ’un autre édifice du monastère. Mais ils n ’o n t pas dû être taillés pour ce m onum ent, puisque, pour les in tro d u ire là, on les a endommagés.

On se heurte à la même d iffic u lté en ce qui concerne la cella. Les moines ne sont rentrés q u ’en 960. L ’édifice ne peut donc pas être antérieur à la fin du Xe siècle. La ressemblance de son opus

spicatum avec celui du réfectoire qui est daté de 1014, p o u rra it nous amener à dater la c o n stru ctio n de

la prem ière m o itié du X le siècle. Peut-être S aint-S aturnin fu t-il re co n stru it sur les fo n d a tio n s du sanc­ tu a ire p r im itif et en copie-t-il le plan (3) ?

La cella actuelle de Saint-Saturnin a souvent été rapprochée de la chapelle Saint-Germain de Q uerqueville, par les ressemblances qui les lie n t en ce qui concerne le plan (4) et l’u tilis a tio n de Vopus

spicatum (fig. 10).

Saint-G erm ain de Q uerqueville, d o m in an t la rade de Cherbourg, est bâtie, au nord de l ’église

paroissiale, sur un cim etière. Lors de fo u ille s répétées, des sarcophages mérovingiens o n t été mis à jo u r. C’est un édifice orienté, de dimensions assez restreintes :

la n e f a une largeur de 3,43m pour une longueur de 4,70m . L ’abside principale est p rofonde de 3,40m et large de 2,10m . Sa paroi méridionale s’ incurve vers l ’intérieur. Les conques latérales o n t 1,99m de large pour 3,58m de pro fo n d e u r. Les tro is absides s’ou vre n t à une hauteur de 3,80m .

Les murs sont bâtis en plaquettes de schiste disposées en arêtes de poisson, à l ’extérieur. L ’ in té rie u r est recouvert d ’un enduit. Les absides sont voûtées d ’un berceau pour la partie d ro ite et d ’ un cul-de-four. Elles s’o u vre n t sur la croisée par un doubleau en plein-cintre, qui retom be sur des pilastres rectangulaires par l ’ interm édiaire d ’un ta illo ir sans aucune m oulure.

A l ’origine, chaque abside é ta it éclairée par une ouverture donnant vers le sud, o u ve rtu ­ res qui fu re n t bouchées et remplacées.

(3) Dom Jean LA PO R TE a bien voulu a ttire r notre a tte n tio n sur la cella quadrichore de Rosny-sur-Seine, découverte en 1893, qui p o u rra it être attribuée au V ile siècle, et d o it assez probablem ent l ’existence à l’abbaye de Saint-W andrille, à laquelle elle appartenait dès le V ille siècle. Peut-on vo ir là une réplique du prem ier o ra to ire de Saint-Saturnin ?

(4)

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La nef ne date que d ’une époque ultérieure ; le clocher carré fu t bâti en 1655-1656, par Monseigneur de l ’ Épine, curé de Q uerqueville, en rem placem ent d ’une ancienne to u r. En e ffe t, il est divisé par deux simples m oulures horizontales. O r, l ’appareil du bas de la to u r est très d iffé re n t du reste du clocher. De même, la couverture des conques semble avoir été surhaussée.

Quelques restes d ’une fresque à personnage, seul décor, subsistent encore dans l ’abside centrale. Dans la croisée, on trouve une dalle ancienne sous laquelle a été découverte une sépulture.

Des fo u ille s o n t été commencées cet été par le Père Bernard Leblond, curé de Querqueville, q u i nous p e rm e ttro n t de savoir quelle é ta it le form e originale de cette église, avant l ’adjonction de la nef :

cella tric h o ra ou cella quadrichora. Il semble to u te fo is que cet édifice, d iffic ile à dater, en l ’absence de to u t

décor et de to u t te xte , ne puisse rem onter avant le Xe ou le X le siècle. Il serait à souhaiter que des fo u ille s soient aussi effectuées à S aint-S aturnin de Saint-W andrille p o u r co n n a ître le plan originel de l’oratoire.

Dans l’é ta t actuel des recherches, nous nous tro u vo n s en présence de deux édifices triconques, assez proches géographiquem ent et chronologiquem ent, l’un bâti pour a b rite r les reliques du m a rty r saint Saturnin, et l’autre, sur un ancien cim etière, to u jo u rs utilisé. Il est à noter que Saint-Germain s’élève au nord de l’église paroissiale, plus récente, et Saint-Saturnin, au nord de l’abbaye. Il nous semble que l ’on p o u rra it rapprocher ces deux sanctuaires des cellae trichorae paléochrétiennes de Rome, Saint-Sœter, Saint-Sixte-et-Sainte-Cécile et Sainte-Symphorose, construites com m ém orativem ent, et q u 'ils se rattachent à une très ancienne tra d itio n litu rg iq u e funéraire.

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