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La presse politique religieuse et sociale en Angleterre sous le protectorat d'Edward Seymour duc de Somerset, 1547-1549.

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La presse politique, religieuse et sociale en Angleterre sous le Protectorat d'Edward Seymour, duc de Somerset, 1547-1549

ABSTRACT

McGi11University Master of Arts

Between 1540-1550, the Eng1ish Kingdom goes through manifold po1itica1, re1igious and social mutations. The Duke of Somerset a110ws a new freedom of expression. A genera1 survey of publications between 1540 and 1553, according to the Short Tit1e Catalogue by Po11ard and Redgrave, shows a rapid growth in number of new books. The concept of a po1itica1 society, as forwarded by the press during the Protectorate, is basically biblica1 and not mediaeva,l.·· The religious pt;~ss is

reformed; Bu11inger's and Calvin's radical. Refo~tion bears the

larges~ influence. The social press, though quite sma11, channe1s a11 oppositions between po or and the we11-fed, merchants or gentlemen.

The ro1e of criticiSm devo1ved by Somerset to the press was understood in 1549 as being the tmmediate cause in the building of two

factions within the realm. Nobility, Henrician anglicans and the well-fed will unite, and depose Edward Seymour of his office. With this military putsch ended this freedom of the press.

(2)

iiiâ

,.

....

LA PRESSE POLITIQUE, RELIGIEUSE ET SOCIALE EN ANGLETERRE SOUS LE PROTECTORAT D'EDWARD SEYMOUR, DUC DE SOMERSET

1547-1549

par

Jacques Beauregard

Cette thèse est présentée à la Faculty of Graduate Studies and Research pour satisfaire partiellement aux exigences du degré de Master of Arts.

Univer~ité McGi11

Montréal • Juillet 1969.

®

Jacques Beauregard 1970 \

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PREFACE

Le Protectorat de Samer set et le règne de son jeune neveu sus-citent depuis quelques années un intérêt inconnu jusque là. H.W. Chapman publiait en 1958 The last Tudor king. Le professeur W.K. Jordan a pour sa part, déjà publié deux ouvrages dont l'un, Edward VI the young a paru il y a moins d'un an. Mlle Marjorie Blatcher a aussi étidé le catalogue des Seymour Papers au château de Longleat. Deux autres ouvrages doivent parat-tre incessamment, l'un du professeur P. Ramsey et le second tome du règne d'Edward par le professeur Jordan.

Les publications sur les mouvements d'idées au seizième, depuis plus de cinquante ans, se sont multipliées. Depuis l'ouvrage de E.P. Cheyney en 1895 ou les Tudors ideals de L. Einstein, le Social Criticism de H.C. White en 1944 et l'Articulate citizen d'A.B. Ferguson, le Early Tudor theoryof kingship de LeVan Baumer ou les Foundations of Tudor Policy de W.G. Zeeveld, l'intérêt est demeuré constant. A l'égard de la presse religieuse, l'apo-logétique des Ordres anglicans a provoqué des publications involontaires de documents et d'études. Les études sont d'autant plus valables que l'élément apologétique y diminue d'intensité.

Très souvent dans ces ouvrages, on utilise les publications posté-rieures à une crise pour expliquer la crise ou même on présente tout le siè-cle comme une crise unique. On est ainsi porté à fausser, bien involontai-rement, l'influence concrète de la presse à l'occasion d'un moment précis de

la vie d'un groupe d'hommes. La période qui cuhnine dans la rébellion de l'été 1549 a été soit ramenée à celle de 1536 ou même à des questions de la fin du siècle. C'est enjamber les générations!

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des ouvrages publiés durant quelques années. Le travail du directeur de la Houghton Library de l'Université Harvard, monsieur W.A. Jackson, a consisté à réorganiser sur une base annuelle le Short tit1e catalogue de Po11ard et Redgrave. Âvec le catalogue Jackson, j'ai ensuite utilisé la collection de Microfilms STe. Il sera donc possible de constituer des dé-buts de statistiques obtenus de la lecture de ces ouvrages publiés en 1540 et 1553 et surtout en 1547 et 1549.

Se limiter à trois ans, c'est déjà imposer une limite importante à ce travail. Mais ce travail ne se veut qu'un essai; une étude plus pous-sée devrait pouvoir être réalipous-sée avec l'aide de la cybernétique. Le micro-fibn impose aussi une limite: la collection n'est pas encore complète et surtout c'est une collection presque sans valeur puisqu'il n'existe aucun index digne de ce nom qui y soit attaché. Se limiter à l'imprimé, c'est re-jeter les manuscrits. Rere-jeter les manuscrits n'est pas mettre en danger la valeur de ce travail puisque ce sont des documents provenant du groupe même des gouvernants. Enfin, à l'égard de la presse religieuse, j'ai été pru-dent envers la question sacramentaire, source d'une apologétique chronique.

Pour mieux faire ressortir la presse et son influence dans sa société, j'ai voulu la situer continuellement dans le bouillonnement de vie de cette société anglaise de la fin du règne d'Henry VIII et durant le Pro-tectorat. En raison même de cette vie bouillonnante, j'ai axé cette recher-che vers les questions politique, religieuse et socio-économique. . .

Tout au long du travail comme de la bibliographie, les numéros STC ont été supprimés. De plus, en autant qu'une réédition autre que le micro-film a pu être trouvée, elle a reçu la préférence. Vu le grand nombre de

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graphie, j'ai l~ité cette section aux oeuvres citées ou auxquelles j'ai donné référence à une page ou l'autre de l'oeuvre. J'ai adopté la forme "page" et non pas "folio" ou "sig" en référant aux oeuvres sur microfilms. Deplus, quand certaines pages n'avaient aucune numérotation, je l'ai pour-suivi de la manière suivante: la seconde page non numérotée après A v sera

2

A v . Quelques ouvrages cependant n'ont aucune pagination, j'ai donc écrit "sans pagination". La taille même de l'appareil de référence a forcé un choix: il n'y a pas de notes au bas des pages, elles sont rapportées à la fin de chaque chapitre. Le lecteur pourra donc lire le chapitre sans avoir

la désagréable et fausse impression que le texte soit sans fin. Dans les no-tes, l'usage des collections Parker et Ear1y Eng1ish Text a été le suivant. A la première citation, référence exacte au titre de l'ouvrage édité dans un volume d'une de ces collections a été donné. Par la suite, il n'est fait mention que du nom de l'auteur, le numéro du volume si nécessaire et la page

sans mentionner le titre précis. Ce dernier réparait dans la bibliographie tmmédiatement après l'ouvrage de collection employé.

Au terme de ce travail, je désire remercier le professeur

Michael P.-Maxwell pour l'aide et les conseils qu'il m'a apportés. Sans lui, ce travail n'aurait pu être conduit à bon port.

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graphie, j'ai l~ité cette section aux oeuvres citées ou auxquelles j'ai donné référence à une page ou l'autre de l'oeuvre. J'ai adopté la forme "page" et non pas "folio" ou "sig" en référant aux oeuvres sur microfilms. Deplus, quand certaines pages n'avaient aucune numérotation, je l'ai pour-suivi de la manière suivante: la seconde page non numérotée après A v sera

2

A v . Quelques ouvrages cependant n'ont aucune pagination, j'ai donc écrit "sans pagination". La taille même de l'appareil de référence a forcé un choix: il n 'y a pas de nO.tes au bas des pages, elles sont rapportées à la fin de chaque chapitre. Le lecteur pourra donc lire le chapitre sans avoir

la désagréable et fausse ~pression que le texte soit sans fin. Dans les no-tes, l'usage des collections Parker et Ear1y Eng1ish Text a été le suivant. A la première citation, référence exacte au titre de l'ouvrage édité dans un volume d'une de ces collections a été donné. Par la suite, il n'est fait mention que du nom de l'auteur, le numéro du volume si nécessaire et la page

sans mentionner le titre précis. Ce dernier réparait dans la bibliographie immédiatement après l'ouvrage de collection employé.

Au terme de ce travail, je désire remercier le professeur

Michael P.-Maxwell pour l'aide et les conseils qu'il m'a apportés. Sans lui, ce travail n'aurait pu être conduit à bon port •

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Voici la liste des abréviations utilisées dans cette thèse:

AgHR Agricu1tura1 History Review AHR American Historica1 Review APC Acts of the Privy Counci1

CS Camden Society

CSP Ca1endar of State Papers EcHR Economie History Review EHR English Historica1 Review EETS Early English Text Society HLQ Huntingdon Library Quarterly

LP Letters

&

Papers, foreign and domestic, Henry VIII

PS Parker Society

RHST Royal Historica! Society Transactions Calendar of State Papers, Rome

Spanish Calendar of State Papers, Spanish

TCBS Transactions of the Cambridge Bibliographical Society TED R.H. Tawney et E. Power Tudor Economie Documents TRP P.L. Hughes et J.F. Larkin, Tudor Royal Proclamations YAJ Yorkshire Archaeo1ogical Journal

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PREFACE. • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •• i i ABREVIATIONS • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • CHAPITRE l II III IV V INTRODUCTION Notes • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •

SOMERSET ET LA LIBERTE DE PENSEE: LA PRESSE 1547-1553 Notes LA PRESSE POLITIQUE • • • • • • • • • • • • • Notes LA PRESSE RELIGIEUSE • • • • • • • • • • • • • • • Notes LA PRESSE SOCIALE. • • • • • • • • • • • • • •

·

Notes • • • • • • • • • • • v 1 13 21 33 35 57 65 84 89 106 CONCLUSION • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •• 111 APPENDICE 1 • • • • • • • • • • • • • • • • • 115 APPENDICE 2 • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • 116 BIBLIOGRAPHIE • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • 122

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INTRODUCTION

Au cours de la décennie 1540-1549, l'Angleterre vit des muta-tions politique, religieuse et sociale dont la presse se fit l'écho. Ces mutations n'ont pas été sans provoquer des heurts et des divisions. Elles ont amené des esprits à se préoccuper très sérieusement des problè-mes que ces mutations posaient aux sujets du Royaume.

1. La mutation politique

Le royaume n'est pas une monarchie centralisée. Il s'agit plu-tôt d'une série de comtés avec administration plus ou moins autonome. Les communications entre la Couronne et la population sont difficiles. Bien peu sont politisés. Comme le rappelait récemment le professeur

J. Hurstfield, environ cinquante pour-cent de la population mâle n'a aucune fonction dans la bonne marche de l'administration royale, pas m@me à l'oc-casion des élections. Les élections sont sous le contrôle des membres des

1

Communes recrutés parmi deux et demi pour-cent de la population. Ces "esquires and gentlemen" sont les administrateurs ordinaires du Royaume.

2 En moyenne, il n'yen a m@me pas un par village, paroisse ou hameau. Durant des périodes difficiles, Henry voudra gouverner directement par l'entremise de Conseils dans les régions les plus éloignées de Londres et aussi les plus instables: il y eut un Conseil de l'Ouest (1538-43), un Conseil du Pays de Galles (1536-1543) et une réorganisation du Conseil du

3 Nord (1537-1642).

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entre ses mains, Henry tenta d'obtenir du Parlement qu'on lui vote un statut par lequel les proclamations royales auraient eu même valeur qu'un statut du Parlement. C'était là demander au Parlement de voter sa pro-pre suppro-pression. Les Communes surent parer le coup. En autant que les finances du royaume deviendront plus chaotiques, plus déficitaires par suite des politiques étrangères de grandeur, les Communes rétabliront leur pouvoir aux dépens du Protecteur. En 1549, le Protecteur dat gouverner par

4

proclamations: il espérait forcer la main du deux et demi pour-cent.

La politique étrangère à la fin du règne d'Henry et sous le Pro-tectorat prend l'aspect d'une politique de grandeur désastreuse. Boulogne se révéla une affaire plus dispendieuse qu'utile. Quant à l'Ecosse, elle devint un bourbier. Vouloir unifier et centraliser la Grande-Bretagne sous un même sceptre devenait ünpossible à cause de ces interventions mili-taires. L'Ecosse était maintenant divisée en deux partis. Le parti roya-liste ou français et le parti anglais. Ces guerres de prestige ne servirent les fins que de quelques militaires, causèrent semble-t-il la mort de Sussex, détruisirent l'effort d'Henry VII et des ministres d'Henry VIII pour créer une monarchie centralisée, libérée de l'appel au Parlement: il n'y avait plus qu'un trésor vide, toujours vide. Si Somerset retira, du temps du vieux roi, un prestige de sa participation militaire ou diplomatique aux aventures de son beau-frère, il devait perdre ce prestige durant son Pro-tectorat. L'absence d'une victoire complète en Ecosse annula les effets des batailles de S61way Moss et de Pinkie. Le grand soulèvement ou Rébel-lion de 1549 obligea le rappel de troupes stationnées en première ligne à Boulogne, occasionna une victoire facile et prestigieuse pour Louis XII,

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5 souleva l'ère de plusieurs à Londres et parmi la noblesse.

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La question de la succession au trône trouble la décennie. Du-rant ces quelques années, le roi vieillissant craint plus que jamais pour son fils. Les Howard trop puissants sont réduits au silence ainsi que la seule forte tête, Stephen Gardiner.7 Même là Henry n'a pas

~u confianç~

en ses ministres. Seul Paget et Cranmer, chacun à leur manière, ont eu grâce à ses yeux. Incapable de s'emparer seul du pouvoir, Paget fit alliance avec l'oncle du jeune roi, Edward Seymour. Moins de quarante-huit heures après la mort d'Henry, le coup d'état avait réussi: Edward était entre les mains de son oncle, Paget détenait le testament, les membres du conseil de

8 régence échangeaient leurs fonctions contre titres et ~eubles.

Seymour, bientôt Samerset, n'a aucun flair politique. Insensible-ment il s'aliène les assises mêmes de ·son pouvoir. Dès l'automne 1547, la révolte se dessina au Parlement contre celui qu'on appelait déjà l'autocrate.

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Il ne perçut pas la menace. Bien plus, il refusa tout conseil de ses pairs; ses conseillers furent les jeunes universitaires les plus prestigieux. A

l'égard du peuple, il se révéla son protecteur contre les possédants, même lorsqu'il se rebellait. La proclamation de sa politique sociale lui attira un zèle intempestif de la part du peuple et une réaction de la part des pos-sédants. Réunis autour de son rival Warwick, les membres du Conseil Privé, les Lords et le jeune roi renversèrent un gouvernement qu'ils jugeaient

in-10 juste. Samer set ne devait pas survivre longtemps à sa chute.

2. La mutation religieuse

Janvier 1546-47 ne peut laisser nulle illusion sur l'unité spiri-Il

tuelle du Royaume. Le désir d'une réforme de l'Eglise réalisée sans l'in-tervention de la Curie Romaine avait souri aux Erasmiens. Depuis.la mort

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d'Adrien VI, ils avaient perdu confiance dans le leadership romain comme source de l'esprit de Réformation. Henry voulut donc conduire lui~@me

la réforme devenue essentielle pour l'Eglise de son Royaume. Pour ce faire, il utilisa à la fois l'anticléricalisme alors virulent dans le pays et les

12 penseurs "modernes" dont leur radicalisme ne tarda pas à le scandaliser. Un élément passionnel et encore plus explosif devait alors s'identifier à cette réforme: la question du Divorce. Le Divorce ne fit que mêler les idées, susciter des oppositions de la part d'hommes qui étaient

foncière-13 ment d'accord sur le besoin d'une Réforme ecclésiastique en Angleterre.

A la fin de son règne, Henry demeurait encore convaincu par les idées érasmiennp.3 et, par l'entremise de son épouse et confidente, Catherine Parr, il en préservait l'héritage. Il peut être bon cependant de faire re-marquer que la pensée érasmienne souffre d'être un compromis idéologique

idéaliste atteint de froideur intellectuelle •. Sa critique valable de la société chrétienne comme son insistance tout aussi juste sur les Ecritures restaurées par la science philologique répondaient à d'authentiques

aspi-14

rations. Mais elle manquait d'un souffle mystique. Lancé parmi le peu-pIe, ce mouvement ne pouvait pas satisfaire les nouvelles aspirations à la ferveur religieuse qu'il y suscitait. Luther, Calvin et Loyola en hérite-ront à travers l'Europe entière.

Entretemps, l'Angleterre des années 1540 souffre de la croissance d'un radicalisme spirituel. Henry permit à Bonner et à Gardiner de freiner ce mouvement par des poursuites judiciaires. On assistera en Angleterre à d'authentiques procès d'hérésie.15 Rien à l'heure actuelle ne pourrait per-mettre de croire qu'Henry VIII ait jamais personnellement accepté pour

lui-16

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théologique proposé par Cranmer et les théologiens de Cambridge, Henry n'en jugea pas moins nécessaire d'opérer des transformations radicales dans l'i-mage religieuse présentée par son Eglise. Ces transformations, opérées

par un intellectuel doté du pouvoir exécutif, ne pouvaient manquer de créer une impression très forte dans la pensée populaire, voire même troubler son peuple.

En voulant supprimer les monastères, le Roi satisfaisait à trois appels: l'idée érasmienne de la suppression des Ordres monastiques, l'appel anticlérical de la population anglaise et la pauvreté des coffres royaux

jointe au désir de réaliser enfin une royauté tout à fait indépendante des 17

impôts votés par les Communes. Supprimer les Ordres était d'ailleurs une idée soutenue dans des cercles romains influents: on voulait réduire les

18 Ordres au nombre de quatre.

Une autre idée érasmienne était celle de purifier les institutions par un retour aux sources. Le culte ne put échapper à cette aspiration. Il fallait restaurer la simplicité du culte autour de la Sainte Cène et rejeter les dévotions parasitaires. Les théologiens de Cambridge ne purent en

ob-19

tenir davantage du Roi. Henry crut qu'il était possible de faire de la messe le centre de l'agir chrétien par une loi.

Appliquer ces idées supposait de mettre toute la population dans le coup. Il fallait l'en convaincre. Pour ce faire, il lui aurait suffi d'en convaincre tous les prêtres. Leurs sermons hebdomadaires auraient ac-compli le reste."

Le Conseil Privé reconnut l'importance de ces prédicateurs sur l'orientation de la pensée populaire puisqu'il exigea de tous et de chacun d'entre eux de faire serment envers la Suprématie royale. A partir de

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1536, on constate cependant que certains d'entre eux se sont révélés des 20

propagandistes opposés à la volonté royale.

On ne semble pas avoir réussi à convaincre le peuple de la

valeur et de la nécessité de ces réformes. On ne réussit qu'à le diviser. Tel semble devoir être la conclusion. En effet, la suppression des mo-nastères ~~~ décrets et statuts n'ira pas sans provoquer d'amères réac-tions dans le Nord.2l L'exécution de moines comme les Chartreux ne pou-vait que susciter un climat de Violence. Autre phénomène important est la destruction des centres vénérables de pèlerinage comme Canterbury et

Walsingham, le bris des statues et crucifix polychromes qui se font sans 22

en expliquer la signification au peuple. On ne saurait oublier qu'au début du XVIème siècle le culte jugé central par le peuple chrétien d'Eu-rope occidentale était celui des saints et des anges auxquels on doit re-lier celui des reliques, du rosaire, du Corpus Christi; les supprimer com-me le fit Henry revenait à supprimer l'expression religieuse de tout un

23

peuple. Des troubles spirituels profonds ne pouvaient manquer d'en ré-sul ter au moins dans l'esprit de la population.

Il n'en demeure pas moins que les idées réformées se répandaient dans le pays par l'intermédiaire de l'm.primé contre lequel on serra

con-24

traint de proclamer la censure. Un certain nombre de prêtres et d'an-ciens moines se feront eux-mêmes propagandistes des idées "modernes" ou réformées. Cependant, il demeure encore impossible de dresser une carte

25 de l'expansion de la Réformation en Angleterre au cours de la décennie.

On peut penser que la tolérance marquée par Henry sous l'administration de Cromwell envers les idées et les penseurs de la Réformation ont

contri-26

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mar-1536, on constate cependant que certains d'entre eux se sont révélés des 20

propagandistes opposés à la volonté royale.

On ne semble pas avoir réussi à convaincre le peuple de la

valeur et de la nécessité de ces réformes. On ne réussit qu'à le diviser. Tel semble devoir être la conclusion. En effet, la suppression des mo-nastères par décrets et statuts n'ira pas sans provoquer d'amères réac-tions dans le Nord.2l L'exécution de moines comme les Chartreux ne pou-vait que susciter un climat de ~olence. Autre phénomène important est la destruction des centres vénérables de pèlerinage comme Canterbury et

Walsingham, le bris des statues et crucifix polychromes qui se font sans 22

en expliquer la signification au peuple. On ne saurait oublier qu'au début du XVIème siècle le culte jugé central par le peuple chrétien d'Eu-rope occidentale était celui des saints et des anges auxquels on doit re-lier celui des reliques, du rosaire, du Corpus Christi; les supprimer com-me le fit Henry revenait à supprimer l'expression religieuse de tout un

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peuple. Des troubles spirituels profonds ne pouvaient manquer d'en ré-su1ter au moins dans l'esprit de la population.

Il n'en demeure pas moins que les idées réformées se répandaient dans le pays par l'intermédiaire de l'imprimé contre lequel on serra

con-24

traint de proclamer la censure. Un certain nombre de prêtres et d'an-ciens moines se feront eux-mêmes propagandistes des idées "modernes" ou réformées. Cependant, il demeure encore impossible de dresser une carte

25 de l'expansion de la Réformation en Angleterre au cours de la décennie. On peut penser que la tolérance marquée par Henry sous l'administration de Cromwell envers les idées et les penseurs de la Réformation ont

contri-26

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mar-quée par le radicalisme intolérant de la nouvelle mystique. L'agressivité de la Réforme avait entratné cette réaction d'hommes qui, au départ, ne lui

27 étaient pas opposés.

Sous le Protectorat, la politique royale connut un autre bou1ever-sement. Sans être un croyant fervent, il permet la construction de Somerset Hause les dimanches et jours de fête, Edward Seymour encourage le rejet de la transsubstantiation, la venue de réformateurs continentaux dans le

royau-28

me, la réforme en profondeur du rituel sacramentaire. Durant la période des Six articles, Somerset et sa femme surtout s'étaient faits les

défen-29

seurs des réformés. Autour de lui, rendu mâttre du royaume, il regrou-pera des hommes jeunes, des intellectuels aux idées réformées comme Thomas Smith, William Cecil, William Turner. Il aura aussi l'appui du grand ora-teur et patriarche Hugh Latimer et de l'archev@que Thomas Cranmer et de John

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Hales. Ces hommes furent les vrais artisans des mesures réformatrices vo-tées au Parlement avec une majorité écrasante. Mais au-delà de l'action du deux et demi pour-cent, la grande question demeurait: comment réagirait le peuple?

3. La ItJ.ut~tionéconomigue et sociale

Vers 1546-1547, l'économie nationale est dans une impasse. De-puis déjà quelques années sévit une inflation qui a annulé le pouvoir d'a-chat du peuple: les prix ont grimpé en flèche tandis que les salaires

sta-31 gnent.

Parmi les causes p~ssib1es de cette inflation, la politique mi1i-tariste de Henry comme la guerre civile dans l'Empire Germanique en 1546 ont nui aux échanges internationaux du Royaume. La guerre contre la France et l'Ecosse (1542-1549) aura conté environ 3 millions tant pour l'armée que

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pour l'armement d'une flotte ,ou même la construction de fortifications c8-tières depuis la Manche jusqu'au Pas de Calais: la France avait répondu

32

à l'invasion du Boulonnais par la mise sur pied d'une Armada. Le main-tien de la domination anglaise sur l'Irlande exigea des investissements

33 de 1534 à 1537 et de 1547 à 1550.

34

Les finances royales sont dans un état lamentable. Henry s'est vu obliger de lever des taxes sous des prétextes de toute sorte. La

popu-lation grondera devant le fardeau ainsi imposé.35 On se verra aussi forcé, dans les milieux du Conseil Privé à vendre les biens monastiques à un bon prix. Il faut payer des dettes criardes. Le Roi perdit ainsi la dernière

36

possibilité pour la monarchie Tudor de s'affranchir du Parlement. A la Bourse d'Anvers où la vente de la laine brute était sérieusement affectée

,

par la guerre civile germanique et où Henry avait contracté des dettes plus qu'importantes, le Royaume se verra contraint de vendre à prix de dumping ses surplus de plomb et d'alum. Le Royaume en perdit du même coup

37 le monopole de la vente mais surtout le contrôle des prix.

Mais· de toutes les mesures financières prises par Henry pour équilibrer tant soit peu son budget, la plus désastreuse pour le Royaume

38

devait être la dévaluation de la monnaie. L'influence immédiate de cette mesure sur les marchés internationaux fut d'encourager les exportations de

laine brute venant d'Angleterre par l'entremise d'agents de commerce anglais comme les Merchant Adventurers. Cette mesure jointe au phénomène de libre entreprise et de capitalisme,déjà noté par Clément Armstrong en 1535, eut comme dernières conséquences à la fois de ruiner les villes autres que Lon-dres en y centralisant importations et exportations, de détruire l'industrie secondaire et donc de causer un chamage étendu à la grandeur du Royaume et

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une baisse du revenu habituel des taxes, d'amoindrir l'agriculture des cé-39

réales au profit de l'élevage des ovins. Il est peut-@tre utile de rap-peler que dans la société anglaise de cette époque, l'économie devait d'a-bord reposer sur une production suffisante d'aliments. Or l'économie de

la faim est toujours chose précaire: il y aura disette de 1543 à 1545 tan-dis que 1546, de ce point de vue sera une année de production record, le

40 double de la moyenne.

Le bourgeois de l'époque, le marchand, sera l'homme har; ce qui ne l'empêchera pas de réaliser des profits considérables à partir d'une é-conomie d'exportation liée à la spéculation des changes. Armstrong avait déjà fait remarquer que la balance commerciale du pays semblait déficitaire

41

déjà en 1535. Ce commerce des années 1540 et 1550 la ruinera. Ce com-merce était un comcom-merce avant tout de spéculateurs: il prendra fin avec la

restauration d'une monnaie saine en 1559. Entretemps, le pays pourra se croire envahi par quantité de vagabonds, de villes stagnantes ou en décrois-sance, d'une ville - Londres - dotée de quartiers malfamés et repoussant

42 qui lui mériteront le titre de capitale la plus sale de l'Europe. Et pourtant, durant ce temps-là, les goQts et les tendances diverses d'une Cour fastueuse créaient une demande accrue, un désir de mieux vivre et de

43 luxe chez les riches.

Somerset n'innova pas. Il poursuivit la même politique financière faite d'expédients. A sa manière, il maintint aussi une cour fastueuse. Il poursuivit la politique de dévaluation de la monnaie. La production agri-cole connut de bonnes années en 1547 et 1548. L'année 1549 sera le début d'une catastrophe. Il faut sQrement en attribuer partiellement la cause à

(19)

\

l'action des armées et des révoltes. Selon un tableau de mademoiselle Phelps Brown, le coat de la nourriture aurait augmenté de 34,78% entre 1540 et 1550. Durant le même temps, les salaires, selon Ashley, seraient

44 demeurés stables à environ 6 d. par jour.

Comme signe de troubles sociaux, Henry proclama neuf lois contre 1 a tra ison durant son regne. h , . ~ Durant ses demi res années e gouverne-è d ment, il devra faire face à une rébellion, le "Pilgrimage of Grace", qui

témoignait de l'instabilité des comtés du Nord. Une rébellion en 1541 dans 46

le Yorkshire pourra être étouffée peu avant de prendre forme. Henry et son secrétaire Cromwell créent des Conseils ou gouvernements régionaux dès 1537 dans le Pays de Galles, dans l'Ouest et rajeunissent celui du Nord.

Depuis 1536 l'esprit populaire s'agite. Comme le faisait remquer le professeur A.G. Dickens, la prophétie, la magie deviennent des

ar-47

mes contre le gouvernement de Londres. La rime, les ballades, les dic-48 tons populaires attaquent Wols~y puis Cromwell et enfin Henry VIII. La rébellion demeure une tentation constante. Elle semble s'alimenter à la fois du refus du nouvel ordre religieux (Suprématie royale, rejet de la

49 primauté romaine) et d'un chômage grandissant dans le royaume.

La suppression ~es monastères a entraîné une redistribution de la propriété foncière dans l'ensemble du pays. Les petits paysans n'en ont tiré aucun profit. Seuls ceux qui avaient quelques argents purent acheter ces terres. Elles passèrent donc entre les mains de financiers. Ces derniers voulurent retirer un taux normal de profit. Dans une période d'inflation comme celle où vécurent ces hommes, c'était inévitable: quelqu'un devait en faire les frais. Les propriétaires refusèrent de renouveler des baux

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très longs. Plusieurs considéraient les communes comme leur. Le petit

fe~ier, propriétaire ou locataire, fut coincé. Le grand propriétaire, à la recherche d'une meilleure productivité, réduisit son personnel, chan-gea de type de culture ou même passa de l'agriculture à l'élevage des ovins. L'Angleterre connut le chômage. Au chômage il faut ajouter aussi une

mon-50 tée rapide des taxes.

Un signe toujours révélateur de la santé économique d'un état, c'est le taux d'intérêt de l'argent. Le Parlement a fixé un maxUnum de 10% tandis que, au même moment, Calvin en fixe la lUnite à 5% pour Genève. Le taux usurier en Angleterre est donc encore plus fort et donc plus écrasant

51 pour le petit.

La justice dans le royaume, à part la Cour de la Chambre de l'E-toile et celle des requêtes sise chez le Protecteur, est entre les mains des riches propriétaires eux~êmes. La justice peut donc porter plus

faci-52 lement à la critique et à l'injustice.

Les idées des penseurs réfo~és, en raison même de leur radica-lisme envers l'Eglise et la foi, se sont identifiées aux perturbations so-ciales. Les mécontents pouvaient disposer d'une idéologie. Henry VIII et

53

Gardiner avaient été effrayés par cette possibilité. Somerset, guidé par ses conseillers, des jeunes universitaires réfo~és, encouragea une

Réfo~e modérée de l'Eglise anglicane et de la société anglaise rurale.

La situation était particulièrement explosive en 1536 selon 54

Cranmer. Henry VIII ne fit rien pour solutionner cette mutation sociale et économique qui poussait le pauvre comme le riche à émigrer vers Londres. Si l'irresponsabilité du gouvernement d'Henry VIII avait pe~is une mutation

(21)

fondamentale de son royaume, Samerset voulut intervenir et régulariser une situation dangereuse. Son échec permettra une régularisation de la situation en faveur des riches.

Le royaume passe donc par une période difficile. Les mutations ont remis en cause toute son organisation. Ces mutations, le royaume du jeune Tudor n'est pas le seul à se débattre avec elles. C'est l'Europe atlantique qui passe par ces mutations, semblables et diverses. Ces muta-~

,tions ne sont pas les premières ou même les dernières que le royaume an-glais ait connu. Mais elles sont les premières à profiter de l'invention de Gutemberg. Aussi avant de s'engager dans une étude de la presse, il a semblé utile de l'incarner dans cette société dont elle est sortie.

(22)

. ;

NOTES

1J • Hurstfie1d, "Was there a Tudor despotism after aU", R.H.S.T., 5e série, xviii, 100 (1967).

2J • Cornwall, "The ear1y Tudor gentry", Ec.H.R., 2e série, xvii, 457-459 (1964 ).

3G•R• Elton, Eng1and under the Tudors, Londres 1962, pp. 176-177, 420.

4

F.W. Brooks, The Counci1 of the North, fascicule n. G 25, publié par The Historica1 Association, Londres 1953.

R.R. Reid, The King's Counci1 in the North, Londres 1921, p. 448. Hurstfie1d, "Tudor despotism", pp. 104-105,

31 Henry VIII c. 8; T.R.P. i, 545-552. L P (1540) no. 698.

1 Edward VI, c. 4: retrait du statut des proclamations.

W.K. Jordan, Edward VI the young King, Londres 1968, pp. 168-169. 5H•W• Chapman, !WO Tudor portraits, Londres 1960, pp. 102-103; Jordan,

Edward VI, pp. 268, 300; R.B. Wernham, Before the Armada, Londres 1966, pp. 164-178; Spanish IX. 436-8, 334.

635 Henry VIII cc. 1, 3 • T.R.P. i, n. 140.

7

L P (1540) no. 498.

Lord Edward Herbert of Cherbury, Henry VIII, Londres 1649, p. 569.

A.F. Po11ard, Eng1and under the Protector Somerset, Londres 1900, p. 82. Chapman, Portraits, p. 107.

A.F. Po11ard, Henry VIII, New York 1966, pp. 299-300.

N. Williams, Thomas Howard fourth duke of Norfolk, New York 1965, pp. 16-17. J. Rid1ey, Thomas Cranmer, Oxford 1962, pp. 141-142.

Jordan, Edward VI, pp. 47-50.

8Jordan, Edward VI, pp. 57-65, 73, 100-103.

Spanish IX, 85-86; A.P.C., i, 3-8: 31 janv. et 1er févr. 1546-1547, amitié d'Henry pour Cranmer:

Rid1ey, pp. 216-217, 229, 246, 24~~249.

J.A. Muller, Stephen Gardiner and the Tudor reaction, Londres 1926, pp. 112, 364-365,

amitié d'Henry VIII pour William Paget: Jordan, Edward VI, p. 57.

(23)

9J .G. Nicho1s, "The second patent appointing Edward Duke of Somerset Protector ••• " dans Archaeo1ogia, 1ère série, XXX, 468, 475-476 (1844). Literary remains of King Edward the Sixth, édités par J.G. Nicho1s, Roxburghe Club, Londres 1857, i, LXXXVIII, note a.

Jordan, Edward VI, pp. 74-77.

G. Constant, The Reformation in Eng1and, ii, Edward VI, traduit par E.I. Watkins, Londres 1942, p. 92.

Odet de Selve, Correspondance politique, éditée par G. Lefèvre - Pontalis, Paris 1888, lettre datée de Londres, le 8 février 1547-48, p. 99.

M. Dewar, Sir Thomas Smith, Londres 1964, p. 62.

HMC Bath IV Mss., Seymour papers 1532-1686, édités par M. B1atcher, Lon-dres 1968, p. XIV.

10Nicho1s, "The second patent", pp. 476-478, Spanish IX, 445-446, 453, 458.

Jordan, Edward VI, pp. 511-512, il présente ici la position des bourgeois de Londres. C'est l'armée qui força Londres à se joindre à eux, 522. IlL P (1540) n. 629.

L.B. Smith, Tudor pre1ates and po1itics, Londres 1953, p. 207.

J.J. Scarisbrick, Henry VIII, Londres 1968, p. 508. 12scarisbrick, p. 249.

S. Fish, A supp1icacyon for the beggers, (vers 1529), ainsi que trois autres pamphlets édités par F.J. Furniva11, EETS, extra série n. 13, Londres 1871, pp. 1-14; le second pamphlet édité par Furniva11,

!

supp1ycacion to our moste Soueraigne Lorde,(1544), reprend le même thème, pp. 40, 41, 42, 50, 51, 53 à 57.

H.C. White, Social criticism in popu1ar re1igious 1iterature of the sixteenth century, New York 1944, pp. 13-17, 27-28, 61.

Po 11ard, Henry VIII, 251.

C. Armstrong, A treatise concerning the staple and the commodities of this reabne, (entre 1519-1535), T.E.D. iii, 113.

Scarisbrick, pp. 245, 249-50.

F. LeVan Baumer, The ear1y theory of kingship, New York 1966, pp. 65-68. F. LeVan Baumer, "Christopher St. German: the po1itica1 phi1osophy of a Tudor 1awyer", AHR XLII, 632-639, 644-651 (1937),

sur la montée du radicalisme:

L P (1540) nn. 349, 424, 473; (1545) ii, n. 733, par. 23. Rid1ey, p. 157.

J. Gairdner, Lo11ardy and the Reformation in Eng1and, Londres 1908-1913, i, 171-174.

Muller, Gardiner, pp. 85-89.

Smith, Tudor pre1ates, pp. 184-185, sur la Suprématie.

13J •K• McConica, Eng1ish humanists and Reformation po1itics, Oxford 1965, pp. 109, 139 n. 3, 150-1 et en particulier les chapitres 5 et 6.

Scarisbrick, p. 276.

(24)

9J .G. Nicho1s, "The second patent appointing Edward Duke of Samerset Protector ••• " dans Archaeo1ogia, 1ère série, XXX, 468, 475-476 (1844). Literary remains of King Edward the Sixth, édités par J.G. Nicho1s, Roxburghe Club, Londres 1857, i, LXXXVIII, note a.

Jordan, Edward VI, pp. 74-77.

G. Constant, The Reformation in Eng1and, ii, Edward VI, traduit par E.I. Watkins, Londres 1942, p. 92.

Odet de Selve, Correspondance politique, éditée par G. Lefèvre - Ponta1is, Paris 1888, lettre datée de Londres, le 8 février 1547-48, p. 99.

M. Dewar, Sir Thomas Smith, Londres 1964, p. 62.

HMC Bath IV Mss., Seymour papers 1532-1686, édités par M. B1atcher, Lon-dres 1968, p. XIV.

10Nicho1s, "The second patent", pp. 476-478, Spanish IX, 445-446, 453, 458.

Jordan, Edward VI, pp. 511-512, il présente ici la position des bourgeois de Londres. C'est l'armée qui força Londres à se joindre à eux, 522. IlL P (1540) n. 629.

L.B. Smith, Tudor pre1ates and po1itics, Londres 1953, p. 207. J.J. Scarisbrick, Henry VIII, Londres 1968, p. 508.

12Scarisbrick, p. 249.

S. Fish, A supp1icacyon for the beggers, (vers 1529), ainsi que trois autres pamphlets édités par F.J. Furniva11, EETS, extra série n. 13, Londres 1871, pp. 1-14; le second pamphlet édité par Furniva11,

!

supp1ycacion to our moste Soueraigne Lorde,(1544), reprend le même thème, pp. 40, 41, 42, 50, 51, 53 à 57.

H.C. White, Social criticism in popu1ar re1igious 1iterature of the sixteenth century, New York 1944, pp. 13-17, 27-28, 61.

Po11ard, Henry VIII, 251.

C. Armstrong, A treatise concerning the staple and the commodities of this reabne, (entre 1519-1535), T.E.D. iii, 113.

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F. LeVan Baumer, The ear1y theory of kingship, New York 1966, pp. 65-68. F. LeVan Baumer, "Christopher St. German: the politica1 phi1osophy of a Tudor 1awyer", ARR XLII, 632-639, 644-651 (1937),

sur la montée du radicalisme:

L P (1540) nn. 349, 424, 473; (1545) ii, n. 733, par. 23. Rid1ey, p. 157.

J. Gairdner, Lo11ardy and the Reformation in Eng1and, Londres 1908-1913, i, 171-174.

Muller, Gardiner, pp. 85-89.

Smith, Tudor prelates, pp. 184-185, sur la Suprématie.

13J •K• McConica, Eng1ish humanists and Reformation po1itics, Oxford 1965, pp. 109, 139 n. 3, 150-1 et en particulier les chapitres 5 et 6.

Scarisbrick, p. 276.

(25)

édité par S.J. Herrtage daris Eng1and in the reign of Henry VIII, E.E.T.S., extra série n. 32, Londres 1878, pp. XXIII et suivantes.

Le divorce complique l'action d'Henry: Po11ard, Henry VIII, 201, 251.

Scarisbrick, pp. 164, 167, 331, 332, 336.

Le divorce réussit à indisposer François 1er: idem, pp. 318-320.

l~cConica, pp. 231-234.

15

J. Huizinga, Erasmus and the Age of the Reformation, New York 1957, pp. 189-190, 192.

T.R.P. i, nn. 186, 188, 191. McConica, pp. 219-226.

Smith, Tudor pre1ates, pp. 67, 220-221. Muller, Gardiner, pp. 13-18, 53, 79-94. 16

L.B. Smith, "Henry VIII and the Protestant triumph", A.H.R. LXXI, 1237 et suivantes (1966).

McConica, p. 236. 17

Erasme, Eloge de la Folie, éditée et traduite par P. de No1hac et M. Rat, Paris 1964, paragraphe LIV.

T. Starkey, p. 77.

27 Henry VIII c. 28; 31 Henry VIII c. 13.

F.A. Gasquet, Henry VIII and the Eng1ish monasteries, Londres 1906, pp. 9-11, 75-77.

S.J. Li1jegren, The fa11 of the monasteries and the social changes in Eng1and 1eading up to the Great Revolution, Lund 1924, pp. 18-19.

F.C. Dietz, Eng1ish government finance 1485-1558, Londres 1964, pp. 128-132. 18p• Tacchi-Venturi, Storia della Compania di Gesu in Ita1ia, Rome et

Milan 1910-1953, l, 208-214, II i, 309-312.

J. Brodrick, The Origin of the Jesuits, Londres 1940, p. 77. 19

Smith, Tudor pre1ates, pp. 199-201, 207-208. Rid1ey, pp. 145-146.

c.w.

Dugmore, The mass and the Eng1ish Reformers, Londres 1958, p. 109.

20L P (1537) i, n. 572; ii,

n~

353; (1540) nn. 32, 64, 136, 183, 562, 939; (1541) nn. 588, 764.

Gairdner, Lo11ardy, ii, 471.

21A• Savine, Eng1ish monasteries on the eve of the dissolution publié

dans Oxford Studies in Social and Legal Historv. éditées par P. Vinogradoff, Oxford 1909, pp. 266-267.

-Dietz, Eng1ish finance, pp. 123-124.

(26)

22L P (1538) ii, n. 1280; (1539) i, n. 1073.

23

La correspondance politique de Mm. de Castillon et de Marillac, éditée par J. Kau1ek, Paris 1885, p. 351.

T. Carte, A General History of Eng1and, Londres 1747-1755, III, pp. 144-145. H. Latüner, Sennons and Remains, édités par G.E. Corrie, P.S., Cambridge 1845, p. 395.

F.A. Gasquet, Henry VIII and the Eng1ish monasteries, Londres 1906, p. 75. Gairdner, Lo11ardy, ii, 123-133, 142, 145, 149-154, 155, 171-174.

C. Wriothes1ey, A Chronic1e of Eng1and, éditée par W.D. Hamilton, C.S., n.s., II, 1875-7, i, 83-84, 86, 89.

A.G. Chester, Hugh Latüner: apost1e to the Eng1ish, Philadelphie 1954, p. 130.

Voir le chapitre VIII, intitulé Dévotions dans l'ouvrage de L. Bouyer, La vie de la Liturgie, ou sa traduction anglaise Liturgica1 piety Notre Dame, Ind. 1955.

24T•R•P• i, nn. 122, 129, 186.

F.S. Siebert, Freedom of the press in Eng1and 1476-1776, Urbana 1965, pp. 48-51.

25 Jordan , Edward VI, p. 30. Les expressions de foi traditionnelle ou non des testataires est un premier élément dans cette voie.

26

Smith, "Henry VIII", pp. 1257-1259. Scarisbrick, pp. 248-249.

27L P (1540) nn. 349, 424, 473; (1545) ii, n. 733 par. 23. Smith, Tudor pre1ates, pp. 184-185.

Muller, Gardiner, pp. 85-89. Rid1ey, p. 157.

Gairdner, Lo11ardy, ii, 171-174, 375-383. 28

Constant, pp. 34-35; Jordan, Edward VI, pp. 125-7, 498-499. De Se1vè, p. 145; Po11ard, Somerset, p. 314-315.

J. Strype, Anna1s of the reformation and establishment of religion ••• , Oxford 1820, IIi, 359.

J. Strype, Ecc1esiastica1 Memoria1s, Oxford 1820, IIi, 442; II ii, 257. Sur son· encouragement de la Réforme:

- Jordan, Edward VI, pp. 56-57, 125-130. - Po1lard, Somerset, pp. 94-97, 110-111.

P.M. Hembry, The bishops of Bath and Wells, 1540-1560, Londres 1967, pp. 105-109,. 113-122.

29Jordan, Edward VI, pp. 48-49, 92-93.

The 1attre examinacyon of Anne Askewe, Marbourg 1547, p. 44. John BaIe mentionne un don de 5 s. de ''My lady Hertforde".

(27)

30Jordan, Edward VI, pp. 84, 130, 135, 313, 315, 317; le raIe de Hugh

Lat~er et de ses sermons devant le roi, Sermons, pp. 59-281, ou celui de Cranmer ou même de John Hales ne saurait @tre mis en doute. Pour le cas de John Hales, voir: A discourse of the Cammonwea1 of this Realm of Eng1and, (vers 1550), édité par E. Lamond, Cambridge 1929, pp. XVIII, XXVIII-XXIX, IXL-XLI.

31p • Bowden, "Agricu1tura1 priees, farm profits, and rents" dans l'ouvrage édité par J. Thirsk~

The agrarian History of Eng1and and Wa1es, éditée par J. Thirsk, Cambridge

1~67; IV, 599-602.

G.D. Gou1d, "The priee revo1ution reconsidered" seconde partie, dans Ec.H.R., 2e série, XVII, 251 (1964).

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32F•C• Dietz, "Finances of Edward VI and Mary" publié parmi les Smith Co11ege Studies in History III, ii, 74, (janvier 1918).

Dietz, Eng1ish finance, pp. 144 et suivantes.

C.E. Cha11is, "The debasement of coinage 1542-1551", Ec.H.R., 2e série, XX, 454 (1967).

33Dietz, Eng1ish finance, p. 141,

34

pour les bnportations entraînées par les guerres:

L. Stone, "State control in the sixteenth century Eng1and", Ec.H.R., 1ère série, XVII, 112, (1947).

Jordan, Edward VI, p. 393.

Po11ard, Samerset, p. 45.

Dietz, Eng1ish finance, p. 158.

35L P (1537) nn. 62, 808; (1538) i, n. 392; (1540) nn. 592, 689; (1545) ii, nn. 272, 738.

37 Henry VIII c. 4.

Castillon et Marillac, pp. 236-237, 351, 384.

T. Becon, A p1easaunt new noseg~, édité par J. Ayre dans Ear1y works, P.S., Cambridge 1843, p. 220.

Challis, p. 454.

Dietz, Eng1ish finance, pp. 159-167.

J. Hurstfie1d, "The profits of fiscal feudalism 1541-1603", Ec.H.R., 2e série, VIII, 53-54, (1955).

(28)

w.c.

Richardson, "Some financia1 expedients of Henry VII", Ec.H.R., 2e série, VII, 33-35, 36, 37, 46 (1954).

Armstrong, A treatise, p. 101.

36Dietz, Eng1ish finance, pp. 131, 140, 148, 153, 156. 37Dietz, "Edward VI and Mary", p. 76.

Richardson, pp. 36-43, 45-46.

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Spanish 1568-1579, p. 85 Rome, 1558-1571, p. 303. 38Cha11is, p. 446-7.

Rogers, pp. 324-325, 342.

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Dietz, "Edward VI and Mary", p. 70. 39Nef , "Prices", p. 162.

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Armstrong, A treatise, pp. 90, 96, 97, 100, 101, 104.

C. Armstrong, Howe to reforme the realme in settying them to worke to restore tillage, (vers 1535-36), T.E.D. iii, 116.

26 Henry VIII cc. 8, 9; 27 Henry VIII cc. 1, 22; 32 Henry VIII cc. 18, 19; 33 Henry VIII c. 36; 35 Henry VIII c. 4. 40Cammonwea1 of Eng1and, p. 52.

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41Armstrong, A treatise, pp. 93-94, 110. Fisher, "Commercial trends", pp. 95-97. B owd en , p. 597.

(29)

42

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Brinke1ow, Lamentacicn~ p. 90. Starkey, pp. 74-75, 89, 90, 153. 27 Henry VIII c. 25, articles l à

x.

28 Henry VIII c. 6. 31 Henry VIII c. 7. L P (1547), n. 200; (1540), n. 416. 43Armstrong, A treatise, p. 110. Starkey, pp. 94-96, 175. Bowden, pp. 597-598.

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44H M C Bath Mss. IX, Seymour papers 1532-1686, édités par M. B1atcher, Londres 1968, p. XIII.

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4SHurstfie1d, "Tudor despotism", p. 103. 46Ibidem.

A.G. Dickens, "Sedition and conspiracy in Yorkshire during the 1ater years of Henry VIII", dans YAJ, XXXIV, 383 et suivantes, (1939). 47Ibidem, p. 383.

48

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W. Roy, Rede me and be nott wrothe,(1528), édité dans Har1eian Misce11any IX, 24.

(30)

L P (1537) nn. 40, 62, 126, 199, 200, 424, 567, 589, 784, 1019-1021; (1538) i, nn. 12, 34, 74, 95, 161, 306, 354, 358, 392, 469, 470, 1346, 1370; (1538) i, nn. 3, 12; (1539) i, nn. 1, 86; (1540) nn. 167, 183, 308, 318, 339, 416, 447, 689, 801; (1540-1541) nn. 20, 63, 260; (1541) nn. 518, 588, 638, 640, 641, 708, 764; (1542) nn. 181, 972, 981; (1543) i, nn. 79, 226, 346 par. 9, 623 par. 63, 90; (1543) ii, nn. 211; (1544) i, n. 444 par. 5; (1544) ii, n. 800.

(1545) i, nn. 282 par. 10

&

25, 620 par. 30. 49Dietz, Eng1ish finance, pp. 125-128.

Gasquet, Eng1ish monasteries, pp. 46-74.

Proclamations contre les vagabonds et les séditions: TRP i, nn. 131, 132, 138, 250, 274, 281.

W.G. Zeeve1d, Foundations of Tudor po1icy, Cambridge Mass. 1948, pp. 214-216. 50Starkey, pp. 53, 180-184, 197.

Gasquet, Eng1ish monasteries, pp. 75, 199-204.

F.W. Russell, Ket's rebe11ion in Norfolk, Londres 1859, pp. 3-5.

L P (1537) nn. 62, 808; (1538) i, n. 392; (1540) nn. 592, 689; (1540-41) n. 945.

H.J. Habakkuk, "The market for monastic property 1539-1603", Ec.H.R., 2e série X, 380 (1957).

Savine, pp. 227, 266-267.

Entre 1523 et 1546, l'ouvrage de John Fitzherbert, The boke of surveying, connut dix éditions.

5137 Henry VIII c. 9; pour Calvin: Registres de la Compagnie des pas-teurs de Genève au temps de Calvin, édités par J.F. Bergier et R.M. Kingdon, Genève 1964, l, 18, 18 n.

52

Starkey, p. 86.

Br inkelow, Lamentacion, pp. 91-92.

T. Becon, The fortress of the faithfu1 (1550) éditée par J. Ayre dans The Catechism, P.S., Cambridge 1844, T.R.P. i, nn. 131.

53 Smith , Tudor pre1ates, pp. 221-222, 240-241, 247,

T R P i, nn. 122, 129, 158, 161, 186, 191, 192, 210, 229, 251, 272. Zeeve1d, pp. 216-219.

(31)

SOMERSET ET LA LIBERTE DE PENSEE: LA PRESSE 1547-1553

1. Attitude de Somerset envers la presse

Le Protecteur encouragea une certaine forme de liberté de

pensée dans le pays. Il permit que les membres des Communes et des Lords puissent différer d'opinion avec lui. Il attendait d'eux plus que des

1

membres de son Conseil Privé. Dès la session de 1547, il fit rédiger une déclaration de principe qu'il joignit comme préambule au douzième sta-tut.

No thinge being more god1ie more sure more to be wisshed and desired betwixte a Prynce the Supreme Hed and Ru1er and the Subjects whose Gouvernor and Hed he is, then on the Prynces pte great c1emencye and indu1gencye, and rather to muche forgivenes and remission of his roya11 power and just punishment, then exacte severitie and

justice to be shewed, and on the Subjects beha1fe that they shou1de obeye rather for love and for the necessitie and love of a Kinge and Prynce, then for feare of his streight and severe Lawes; •••• 2 Cette liberté de parole accordée au Parlement lui fit essuyer des refus contre ses projets de loi. Il renonça, après un échec, à peupler les Com-munes de ses créatures. En politique étrangère, il dut consulter son

Par-1ement. Bien qu'il détint près du tiers des sièges des Communes, il ne put contrôler cette chambre. En fait, sauf en matièresre1~gieuses, les trois paliers, Conseil Privé, Lords et Communes, purent exprimer leur hostilité

3 envers le Protecteur.

A l'égard de ses rivaux, le duc de Norfolk et l'évêque de Winchester Stephen Gardiner, il se montrA généreux. Plutôt que de les

éliminer, c'est ainsi qu'Henry VIII disposait de ses rivaux, il les main-4

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en religion un réformé, il conserva l'amitié de la princesse Mary. Anne 5 Stanhope, la veuve d'Edward Seymour, devait un jour en~.voir les fruits.

Le Protecteur se fit le défenseur du petit contre le puissant. c'est dans ce contexte de la liberté de pensée qu'il faut mentionner l'ac-tion de la Chambre de l'Etoile et de la Cour des requêtes qu'il tenait chez lui. Cette ouverture le fit aimer du peuple mais détester de ses

suba1ter-6

nes et des possédants. Il posa le geste d'un esprit raffiné et"

sensible: il demanda au Parlement de retirer le statut barbare qui con-damnait tout empoisonneur à être bouilli dans l'eau jusqu'à ce que mort

, . 7

s ensu~ve.

Le Protecteur rétablit la liberté d'expression en rappelant tout statut de trahison excepté ceux formulés lors du Parlement de 1351. Ce retrait était la conclusion du préambule déjà cité plus haut. Le droit de parole et d'expression en matières sociale ou politique se trouvait rétabli. Le second paragraphe du même statue retirait tout acte ou statut du Parlement contre les Lo11ards, abolissait les Six Articles de religion commune, et per-mettait la presse religieuse en ces termes:

••• a11so the acte of p1yament and Statute •••• touchinge mentioninge or in anny wise concerninge bookes of the old and newe Testament in Eng1ishe, and the pryntinge utteringe sel1ing giving or de1ivering of bookes or writings and reteyninge of Eng1ishe bookes or writings, and reading preaching teaching or expounding of Scripture or in anny wise touching mentionynge or concerninge anny of the same matters... 8

sha11 framhensfurthe be repèa1ed and utterlie voyde and of none effecte. Il complétait cette libération des esprits en retirant tous les actes de félonie votés sous Henry VIII et enfin il retirait le statut sur l'égalité des statuts et proclamations. Un seul point, il va sans dire, demeurait un acte de trahison: nier la suprématie royale et accepter l'évêque de Rome.

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9 S'opposer à la Suprématie par la presse, c'est un acte de Haute Trahison. Le même statut rendait la délation plus difficile •. Ainsi le sujet pouvait être mieux protégé contre ses ennemis ou contre une autorité quL.pourrait

10

être trop expéditive et surtout naïve. Pour que cette législation ne puisse légalement être mise en doute, il fallait annuler un statut précé-dent qui accordait à Edward VI, le droit de pouvoir nier tout acte posé jusqu'à ses vingt-quatre ans révolus. Comme c'était un statut, le

Parle-11 ment put l'annuler.

Au terme de cette première session, Edward Seymour avait redonné au royaume les droits de penser, de parler et d'écrire. C'était un phéno-mène nouveau durant ce siècle. Il ne devait exister que durant le

Protec-torat.

Il est remarquable de noter, justement dans ce fameux douzième statut quelle importance on accordait déjà à la presse. C'était pourtant un phénomène nouveau. Comme D.M. Loades l'écrivait dernièrement, c'est Luther qui, le premier, fit de la presse un instrument de propagande. Tout au long de son règne Henry VIII avait limité la presse, il l'avait censuré. Il fut l'un des premiers sinon le premier à publier un index. La question du Divorce, de l'Anglicanisation de l'Eglise, amenèrent Henry VIII à se préoccuper à son tour de la presse. Il s'était fait publiciste. Après la révolte du Nord en 1536, Henry était devenu de plus en plus convaincu, tout comme Stephen Gardiner, que les réformateurs détruisaient non seulement des dogmes mais attaquaient les fondements de la société et de la société

poli-12

tique. Trois mesures principales avaient couronné cette censure et l'a-vaient rendue efficace. Il y eut la proclamation du 16 novembre 1538 qui défendait l'entrée du royaume aux ouvrages de langue anglaise publiés dans

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d'autres pays. Le Conseil Privé verrait à lire tout ouvrage avant qu'il ne soit mis sous presse. Les imprimeurs apprirent très vite que le roi

te-13

nait au respect de cette proclamation. Bien qu'il eut accordé en 1542 à Anthony Mar1er le monopole de l'impression de la Bible pour cinq ans, Henry faisait passer un statut quc:1ques mois après "for the advancement of true religion". Il y défendait la lecture de la Bible aux femmes et

14

aux petites gens. Quelques mois avant sa m.ort, il avait édité une liste de onze auteurs proscrits et exigé,une fois de plus, qu'en religion A necessary doctrine and erudition for any Christian Man fut la base

doctri-15

na1e de l'Eglise. Les auteurs condamnés étaient tous anglais: Frith, Tyndale, Wyc1iff, Joy, Roy, Basi11e (c'est-à-dire Thomas Becon), Ba1e, Barnes, Coverda1e, Turner, Tracy.

A l'occasion de la Rébellion de 1549, quelques semaines avant le renversement de Somerset, le Conseil Privé dut rétablir une forme de cen-sure. Somerset accepta le rétablissement de la proclamation de 1538. En cela, il demeurait logique. Rien n'était plus conforme à sa pensée expri-mée dans le statut 1 Edw. c. 12:

"They were made not without greate consideracion and pollicye moved and estab1ished and for the tyme to thadvoydaunce of further

inconvenyence verie expedientand necessarie; ••• as in tempest or winter one course and garment is convenyent ••• ,,16

Sous Northumberland, le gouvernement revint à un contrôle sévère de la presse. Il suffit de jeter un rapide coup d'oeil sur la quantité de publications en 1551 et 1552 pour voir combien le contrôle fut efficace. Ce contrôle avait nécessité un statut et une proc1amation.17 Il est re-marquab1e de noter cependant que le statut ne s'attaque qu'aux

(35)

même l'adversaire de la politique royale peut expr~er sa pensée. Ceci vaudrait aussi sous Henry, du moins en théorie; il n'est que de se rappe-1er la réaction d'Henry à la publication par son cousin Regina1d Pole de

18

son refus de la Suprématie royale. Avant comme après Somerset, le con-19

trô1e de la presse est à la fois religieux et politique.

Sous Edward Seymour, la suppression des lois henriciennes sem-b1e avoir permis une telle éclosion de plaintes, de rumeurs, de scènettes et de chansons politiques, de discours enflammés qu'il fallut limiter ces exagérations. En excluant les proclamations reliées à la rébellion du prin-temps et de l'été 1549, il faut compter au moins neuf proclamations contre

20

les fauteurs de trouble. Leur nombre même en trois ans peut porter à croire qu'elles n'eurent pas l'effet escompt~.

A l'égard des théologiens non-réformés, le Protecteur ne formula pas de loi semblable à celle d'Henry. Peut-être cela fait-il de lui un homme de tolérance. Néanmoins, Gardiner et Bonner furent emprisonnés. Ces hommes détenaient les deux évêchés les plus importants après Canterbury. Les rétractations de Richard Smith et de William Peryn, tout en étant des actes plus libéraux que l'exécution d'Anne Askewe, tendent à prouver qu'une

21 forme de censure existait contre les défenseurs de la transsubstantiation. En ce qui concerne la presse réformée de toute tendance, aucune législation ou proclamation ne la barre plus désormais dans le royaume. Pour cette presse, c'est un phénomène jusque là inconnu. Il sera bon de voir comment elle s'adapta à cette situation.

2- La presse sous Somerset

Les dernières années du roi Henry avaient été particulièrement une période de silence. Les effets des politiques appliquées depuis le

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même l'adversaire de la politique royale peut expr~er sa pensée. Ceci vaudrait aussi sous Henry, du moins en théorie; il n'est que de se

rappe-1er la réaction d'Henry à la publication par son cousin Reginald Pole de 18

son refus de la Suprématie royale. Avant comme après Samerset, le con-19

trôle de la presse est à la fois religieux et politique.

Sous Edward Seymour, la suppression des lois henriciennes sem-ble avoir permis une telle éclosion de plaintes, de rumeurs, de scènettes et de chansons politiques, de discours enflammés qu'il fallut l~iter ces exagérations. En excluant les proclamations reliées à la rébellion du prin-temps et de l'été 1549, il faut compter au mo~ns neuf proclamations contre

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les fauteurs de troublee Leur nombre même en trois ans peut porter à

croire qu'elles n'eurent pas l'effet escompté.

A l'égard des théologiens non-réformés, le Protecteur ne formula pas de loi semblable à celle d'Henry. Peut-être cela fait-il de lui un homme de tolérance. Néanmoins, Gardiner et Bonner furent emprisonnés. Ces hommes détenaient les deux évêchés les plus ~portants après Canterbury. Les rétractations de Richard Smith et de William Peryn, tout en étant des actes plus libéraux que l'exécution d'Anne Askewe, tendent à prouver qu'une

21 forme de censure existait contre les défenseurs de la transsubstantiation. En ce qui concerne la presse réformée de toute tendance, aucune législation ou proclamation ne la barre plus désormais dans le royaume. Pour cette presse, c'est un phénomène jusque là inconnu. Il sera bon de voir comment elle s'adapta à cette situation.

2- La presse sous Somerset

Les dernières années du roi Henry avaient été particulièrement une période d~ silence. Les effets des politiques appliquées depuis le

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