• Aucun résultat trouvé

Le réseau spatial des Qikirtajuarmiut et l'ouverture d'un nouveau village à Akulivik

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "Le réseau spatial des Qikirtajuarmiut et l'ouverture d'un nouveau village à Akulivik"

Copied!
144
0
0

Texte intégral

(1)

THESE PRESENTEE

A L’ECOLE DES GRADUES DE L'UNIVERSITE LAVAL POUR L’OBTENTION DU GRADE DE MAITRE EN ANTHROPOLOGIE PAR MICHEL AUDET

LE_RESEAU SPATIAL DES QIKIRTAJUAJAMIOTJET L’OUVERTURE D’UN NOUVEAU VILLAGE A AKULIVIK.

(2)

AVANT-PROPOS ... iv

INTRODUCTION ... vii

PREMIEREJPARTIE LE RESEAU SPATIAL DES QIKIRTAJUARMIUT ... ... 11

CHAPITRE I : LE SOUS-RESEAU DE PIEGEAGE... 18

1.1 Localisation du sous réseau... 19

1.1.1 Les itinéraires côtiers...20

1.1.2 Les itinéraires intérieurs... 21

1.1.3 Les foyers de convergence des itinéraires de piégeage . . 24

1.2 Les distances parcourues... 25

1.3 Nombre d'emplacements de piégeage par itinéraire ... 30

1.4 Nombre de pièges par itinéraire... 32

1.5 Durée des itinéraires... 34

1.6 Rapports entre ces quatre variables ... 39

1.6.1 Distance moyenne entre chaque emplacement de piégeage . . 40

1.6.2 Nombre moyen de pièges par emplacement ... 42

1.6.3 Parcours journalier moyen... 46

CHAPITRE II : LES AUTRES SOUS-RESEAUX . ... 51

2.1 Le sous-réseau de la chasse aux mammifères marins... 52

2.1.1 Chasse aux phoques... 53

2.1.2 Chasse aux morses... 56

2.1.3 Chasse aux bélugas...58

2.2 Le sous-réseau de la pêche... ...60

2.3 Le sous-réseau des activités commerciales au poste de traite . . 65

2.4 Le sous réseau des visites . ... 70 Ç

(3)

DEUXIE>Œ_PARTIE

LES QIKIRTAJUARMIUT ET LEUR HISTOIRE RESIDENTIELLE... 75

CHAPITRE III : CARACTERISTIQUES DEMOGRAPHIQUES ET CONSTITUTION DU GROUPE... 76

3.1 Caractéristiques démographiques ... 77

3.2 Les deux sous-groupes: Tarramiut et Itivimiut . ...78

3.2.1 Le sous-groupe des Tarramiut . . ... .... . . 79

3.2.2 Le sous-groupe des Itivimiut ... 80

CHAPITRE IV : LOCALISATION DES DEUX SOUS-GROUPES...81

TROISIEME PARTIE_ UN VILLAGE A AKULIVIK... 87

CHAPITRE V : PERSISTANCE D’EXPLOITATION ET REVENDICATIONS ... 88

CHAPITRE VI : AKULIVIK, UN CHOIX JUSTIFIE ... 93

QUATRIEME PARTIE_ REFLEXIONS THEORIQUES ... 103

CHAPITRE VII: A PROPOS DE L'ESPACE SOCIAL... .... . . 104

CHAPITRE VIII: RESEAU SPATIAL, TERRITOIRE ET ESPACE NOMME .... 112

CONCLUSION... 120

BIBLIOGRAPHIE ... 122

LISTE DES TABLEAUX ... 124

ANNEXE I : CARTES DU RESEAU SPATIAL...125 Carte n° 1 : Péninsule du Nouveau-Québec

Carte n° 2 : Sous-réseaux de piégeage: trajets. Carte n° 3 : Sous-réseaux de piégeage: emplace­

ments de pièges.

Carte n° 4 : Sous-réseaux de piégeage: camps itinérants.

(4)

Page Carte n° 5 : Sous-réseaux de pêche

Carte n° 6 : Camps saisonniers

Carte n° 7 : Territoire des Puvimiturmiut.

ANNEXE II : CARTES DES ITINERAIRES DE PIEGEAGE, PAR INFORMATEUR

(13 cartes)...126 ANNEXE III : TABLEAU SYNTHETIQUE DES COMMENTAIRES A PROPOS DES ITI­

(5)

AVM4T-PR0P0S_

Après notre scolarité de deuxième cycle, en avril 1970, nous étions en rébellion contre l’académisme étroit du système d'enseignement dans lequel nous évoluions depuis dix-neuf ans. Le rituel de la thèse est un symbole de l'académisme. Quatre ans plus tard, bien que refroidi, nous persistons â croire que la formule actuelle des thèses de second cycle est ridicule, surtout par l'absence totale de souplesse dans sa forme; non seulement elle doit être un texte écrit, encore doit-elle être présentée conformément à une série de normes toutes aussi anachroniques les unes que les autres. Que le lecteur nous pardonne d'avoir, nous aussi, produit une sculpture de classeur mais deux raisons nous ont finalement convaincu de faire provisoirement abstraction de l'aspect ridicule que comporte un tel exercice.

L'année 1973-74 marqua de sérieux changements dans l'expression de la volonté des QIKIRTAJUARMIUT de retourner résider dans la région de QIKIRTAJUAQ. Elle ne s'exprime plus par des voeux pieux émis sur un ton résigné mais par des revendications précises et des actions concrètes.

(6)

Affaires Indiennes et du Nord Canadien, l'Association Inuksiutiit Katimajiit, qui anime la section inuit du Laboratoire d'Anthropologie, désire effectuer une recherche sur l'ouverture d'un village nouveau et conçu par ses futurs habitants, les QIKIRTAJUARMIUT, dans le territoire qu'ils exploitent, à proximité de QIKIRTAJUAQ.

Ces deux faits nous ont décidé à rédiger notre thèse.

Nous n'aurions jamais pu écrire une ligne si la population de Puvir­ nituuq, particulièrement les QIKIRTAJUARMIUT qui y habitent, n'avait pas

collaboré comme elle l'a fait à chacun de nos séjours là-bas. Ce sont les groupes domestiques chez qui nous avons demeuré qui nous ont appris tout ce que nous savons de la langue inuit. Lukasi Anautaq fut un colla­ borateur de premier ordre. Quelques résidents blancs tels que Suzanne et Guy Lemieux de la D.G.N.Q.1, Robert Morin du DIAND12, le révérend André P. Steinmann et enfin Réjean Cousineau nous rendirent à tout moment une foule de services inestimables.

1 Direction Générale du Nouveau-Québec (Gouvernement du Québec). 2 Department of Indian Affairs and Northern Development (Gouver­ nement du Canada).

Monsieur Bernard Saladin d'Anglure, à titre de professeur, de co­ directeur de thèse ou tout simplement de vieil ami, nous fut d'une aide inappréciable durant et après notre scolarité que ce soit par ses

(7)

encouragements à rédiger une thèse à laquelle il croyait sûrement plus que son auteur.

Monsieur Marc-Adélard Tremblay accepta sans hésiter d’être notre directeur de thèse. Nous sommes flatté d’avoir pu travailler sous la

direction du fondateur du département d'Anthropologie de 1'Université Laval.

Nos séjours sur le terrain s'inscrivaient dans le cadre d'un programme de recherches financé par le Conseil des Arts du Canada et

dirigé par Monsieur Bernard Saladin d'Anglure. Notre travail n'aurait pu s'effectuer sans la contribution financière de cet organisme subvention­ naire.

Enfin nos collègues chercheurs de l'Association Inuksiutiit ont collaboré à ce travail de multiples façons. Il est d'ailleurs temps que les travaux de deuxième ou de troisième cycle, lorsqu'ils s'y prêtent, ne soient plus l'oeuvre artisanale d'un seul mais celle d'une équipe, dans laquelle tous les membres ne sont pas obligatoirement des collectionneurs de diplômes, ce passeport de la vérité....'

L'excellente présentation du texte ainsi que sa conformité aux normes sont attribuables au travail de Madame Monique Thomas qui a toute notre reconnaissance.

(8)

En 1974, il se trouve à Puvirnituuq1, un groupe d’environ 275 per­ sonnes qui tentent de déménager leurs résidences permanentes à Akulivik, ancien camp sur la côte à environ 125 kilomètres plus au nord.

1 Pour tous les termes inuit, nous utilisons l’ortographe standar­ disée mise au point par Raymond Gagné. Puvirnituuq: Povungnituk.

2 Ile Smith.

3 H.B.C.: Hudson's Bay Company.

“ QIKIRTAJUARMIUT: habitants de QIKIRTAJUAQ.

Au début des années 1920, les ascendants de ce groupe s’étaient 2

installés près de QIKIRTAJUAQ , où ils exploitaient une région dont la ligne de côte s’étend sur plus de 200 kilomètres depuis Kuuvik au nord jusqu’à Manittuit au sud. Deux événements importants expliquent la pré­ sence de ce groupe à Puvirnituuq.

En 1951, la H.B.C.1 2 3 fermait le poste de traite de QIKIRTAJUAQ ainsi que celui de Kangirsujuaq situé à 175 kilomètres au sud du premier. Ils installèrent un seul poste à Puvirnituuq. Les QIKIRTAJUARMIUT1* devaient

(9)

donc, chaque fois qu'ils voulaient effectuer des opérations commerciales avec la H.B.C., se rendre à Puvimituuq. Pour cette raison, entre 1952 et 1955, le tiers des QIKIRTAJUARMIUT vint s'installer dans des camps saisonniers à proximité de Puvimituuq. En avril 1955, le navire fédéral C.D. Howe, jeta l’ancre dans la baie de Puvimituuq afin qu'une équipe médicale effectue les examens médicaux de toute la population environnante. Tous les groupes domestiques résidant encore dans la région de QIKIRTAJUAQ furent avisés de se rendre au plut tôt à Puvimituuq pour y subir ces examens. Intention louable mais qui entraîna des résultats plutôt inattendus. Des quelques 130 personnes identifiées comme étant des

QIKIRTAJUARMIUT, près de 50 furent évacuées dans des hôpitaux du sud pour des périodes variant de six mois à deux ans.

Les autres QIKIRTAJUARMIUT, leurs groupes domestiques étant décimés, décidèrent d'attendre à Puvimituuq le retour des malades. Ce fut le début de leur sédentarisation. Nous avons noté ces deux événements pour bien insister sur le caractère involontaire de leur déplacement à Puvir- nituuq.

De 1955 à 1974, les producteurs QIKIRTAJUARMIUT ont systématiquement continué à exploiter la région de QIKIRTAJUAQ pour toutes leurs activités de production. C'est cette persistance dans l'exploitation d'une région qu'ils n'habitent plus qui a retenu notre attention. Parallèlement, ce groupe ne cesse de répéter à qui veut l'entendre qu'il souhaite vivement retourner y résider en permanence et il prend le peu de moyens qui est à sa disposition pour y arriver.

(10)

A l’heure où les autochtones revendiquent, au nom de l’usufruit des territoires qu’ils occupent et exploitent, les droits sur ces régions dans les milieux politique, juridique et économique, nous tenterons de démontrer la pertinence des revendications des QIKIRTAJUARMIUT et 1*à-propos de leur solution, compte-tenu des projections écologiques et démographiques que nous sommes en mesure d'établir concernant la population inuit du Nouveau- Québec des vingt-cinq prochaines années.

Nous souhaitons que cette thèse puisse contribuer à la démonstra­ tion de la correspondance entre les aspirations et les solutions proposées par les QIKIRTAJUARMIUT et les solutions à envisager pour résoudre les problèmes d’aménagement que pose déjà Puvimituuq, ainsi qu’à alimenter

les revendications des QIKIRTAJUARMIUT.

Pour démontrer notre propos, nous partirons du fait empirique le plus percutant, soit la persistance du groupe dans l’exploitation de

cette région même si sa limite la plus proche est située à 45 kilomètres au nord de leur lieu de résidence permanent, Puvirnituuq.

Nous décrirons d’abord le réseau spatial des QIKIRTAJUARMIUT en insistant particulièrement sur les sous-réseaux terrestres. Nous ferons certes des allusions aux itinéraires marins; toutefois, des raisons conjonc­ turelles nous incitent à ne pas y insister. Le contentieux actuel

entre les Inuit et les divers gouvernements porte exclusivement sur les droits des terres et des eaux intérieures.

Le piégeage étant l’activité de subsistance qui a donné lieu au plus vaste sous-réseau, nous l’analyserons plus en détail et le chapitre

(11)

s'y consacrant démontrera à quel point une population "côtière" peut connaître et exploiter profondément et intensivement l'intérieur de la péninsule. Cette analyse du piégeage suffira à démontrer le bien-fondé des revendications territoriales des Inuit en général et des QIKIRTAJUAR- MIUT en particulier. Le lecteur constatera l'évidence de l'usufruit de

la région concernée et sera peut-être étonné qu'autant d'activités puissent être pratiquées par si peu d'Inuit sur une superficie aussi vaste.

Nous ferons ensuite une brève description des QIKIRTAJUARMIUT et de l'occupation de leur territoire durant les cinquante dernières années. Puis nous exposerons quelques observations à propos de la pertinence de la construction d'un village à Akulivik.

La dernière partie de notre travail est constituée de réflexions théo­ riques qu'a suscitées ce qui précède. Nous participerons humblement au

débat traitant de la notion d'espace social. Dans la notion d'espace social, nous expliciterons celle de réseau spatial. Nous terminerons en distinguant réseau spatial et territoire, deux notions trop souvent confondues et qui, pourtant, n'ont pas la même signification.

Notons que cette dernière partie n'est pas une théorie de l'espace social, ni du réseau spatial; tout au plus, est-ce une suite de réflexions que nous sommes de plus en plus tenté de poursuivre par des travaux con­ sacrés à une théorie de l'espace social.

(12)

LE_RESEAU SPATIAL DES giKIRTAJUARMIUT.

Dans cette partie, nous utiliserons une terminologie qu’il importe de bien comprendre immédiatement.

Depuis quelques années, les sciences sociales et particulièrement l’anthropologie font appel à la notion de réseau dans l'étude des

populations. Qu'il s'agisse de réseaux économiques, parentaux, spa­ tiaux ou de communications verbales, dans tous les cas, leur étude s'ef­ fectue en deux étapes: premièrement une description du réseau dans laquelle les uns insistent sur les points, les autres sur ce qui les relie; deuxièmement, une analyse des flux véhiculés dans ce réseau et des sources de ces flux.

A la limite, une population peut être complètement analysée en termes de réseaux dans lesquels tout est intégré. Notre intention n'est pas du tout de procéder ainsi.

Nous voulons décrire le réseau spatial des QIKIRTAJUARMIUT dans le seul but de démontrer l'importance culturelle de l'exploitation d'une

(13)

région particulière et l'intensité de l'occupation de cette région.

La notion de réseau donne souvent lieu à deux définitions, aussi partielles l'une que l'autre. La première est linéaire: un ensemble de

lignes (v.g.voies de communications) dans un espace donné. La seconde est ponctuelle: l'ensemble des éléments d'une organisation (v.g. camps saisonniers) répartis dans un espace donné. Dans l'un et l'autre cas, la tentation est de négliger ou les éléments ponctuels ou les éléments linéaires; or les deux constituent le réseau et sont d'importance égale pour sa compréhension.

Le réseau spatial des QIKITUARJUARMIUT est l'ensemble des trajets et lieux parcourus et occupés par cette population. Si le réseau spatial est l'espace parcouru et occupé, il ne coïncide pas nécessairement ni avec l'espace exploité, ni avec l'espace approprié. Nous reviendrons là-dessus dans nos réflexions théoriques.

Le trajet est l'élément linéaire du réseau, donc l'espace parcouru, alors que le lieu est l'élément ponctuel ou l'espace occupé.

L'itinéraire est un ensemble de trajets et de lieux pour une activité donnée, pour un utilisateur donné, à un moment donné. L'itinéraire est donc spatialement singulier mais le plus souvent temporellement répétitif. Ses caractéristiques sont fonction de l'activité qui le nécessite et de celui ou ceux qui l'effectuent.

Un sous-réseau est l'ensemble des itinéraires existant pour une activité donnée. Il rend compte de la dimension spatiale de l'activité. Ainsi nous avons le sous-réseau de piégeage, de visites, etc. Expliquons

(14)

pourquoi nous avons déterminé les itinéraires et les sous-réseaux par acti­ vité plutôt que par maisonnée, période de temps, etc...

Les données contenues dans cette partie furent obtenues lors de trois séjours à Puvirnituuq et QIKIRTAJUAQ en 1968 et 1969. Nous avions deux problèmes à résoudre avant de commencer la collecte de ces matériaux. Il

fallait d'abord privilégier un découpage du réseau spatial et ensuite réin­ troduire la dimension temporelle dans ce corpus de données spatiales.

Le découpage du réseau spatial, donc la façon de recueillir les données, était important pour nous penaattre le maximum d'analyse. La souplesse était de rigueur.. . .' Nous pouvions ou bien travailler avec un seul informateur à la fois ou plusieurs simultanément. Dans les deux cas nous pouvions utiliser un découpage de la région, par exemple quadriller

la surface présumément parcourue et demander aux informateurs de carto- graphier tout ce qu'ils y connaissaient, zone par zone. Aussi nous pouvions utiliser un découpage temporel qui nous eut permis de mesurer l'évolution spatiale de çe groupe durant une période de cinquante ans.

Bernard Saladin d'Anglure et Louis-Jacques Dorais avaient fait une enquête toponymique dans tous les villages inuit du Nouveau-Québec en 1968. Sommairement, la technique qu'ils mirent au point fut la suivante: trois à cinq informateurs étaient réunis autour d'une carte de leur région et devaient y localiser tous les lieux qu'ils connaissaient, en les nommant. Pour chaque lieu s'y prêtant, ils émettaient des commentaires explicatifs de l'étymologie, de l'utilisation du lieu, etc. Cette méthode émulative permettait de recueillir le maximum de toponymes et d'en vérifier la localisation et l'authenticité sur la foi de plusieurs informateurs

(15)

simultanément. Une numérotation continue de chacun des lieux nommés éliminait toute confusion entre deux toponymes identiques et permettait une correspondance avec les commentaires.

Nous nous sommes inspiré de cette méthode dans la cueillette de nos itinéraires en y modifiant des éléments importants. Nous avons retenu la cartographie faite par l'informateur, les commentaires s'y rapportant et la numérotation. Nous avons rejeté le fonctionnement par groupe d'infor­ mateurs ainsi que la localisation en vrac de tous les itinéraires connus par chaque informateur. Le sous-réseau le plus important, celui du piégeage, donnait lieu à des activités individuelles ou par groupe de coopération restreint; c'est pour cette raison que nous avons éliminé le fonctionnement par groupe d'informateurs réunis simultanément.

Le découpage qui nous est apparu le plus significatif est celui par activité principale: itinéraires de chasse, de piégeage, de pêche, etc. De la sorte, nous isolions une unité significative pour l'informateur et par conséquent, nous étions susceptible d'obtenir de celui-ci un rende­ ment maximal. Bien sûr les activités économiques constituent la majorité des unités de référence mais nous incluions aussi les activités "moins" économiques, telles que les visites.

Un informateur indiquait directement sur carte1 tous les itinéraires qu'il avait déjà utilisés ou qu'il connaissait, à propos d'une activité donnée.

1 Les échelles utilisées furent 1:500,000, 1:250,000 et 1:50,000. L'échelle au 250,000 s'est avérée plus pratique pour nous et la plus facile à lire pour l'informateur.

(16)

Nous obtenions alors une partie d’un sous-réseau. Nous numérotions tous les lieux, etc., afin qu’une correspondance soit possible entre les commentaires sur magnétophone et les itinéraires cartographiés. Ainsi construite, notre carte est diachronique. Elle contient tout ce que

l'informateur voulait révéler quelle que soit l'époque où cela se situait. Les commentaires accompagnant les cartes fournissaient toutes les préci­ sions temporelles à cet égard. Il nous est alors possible de décrire l'itinéraire de chasse, de tel informateur, en telle année, grâce à la numérotation, de la même façon qu'un joueur d'échecs peut décrire une séquence de coups.

Nous obtenions donc des données spatio-temporelles à flexibilité maximale pour l'analyse. Nous pouvons ainsi cartographier le sous-réseau

d'un individu, des membres d'un même camp, d'une activité ou de toutes les activités.

Nous pouvons aussi produire une carte des lieux, synthétisée ou par catégorie. Notre méthode a peu de limites mais nous avons omis certains itinéraires qu'il eut été intéressant d'obtenir. Leur absence n'empêchera pas notre démonstration mais diminuera son exhaustivité. Ainsi nous

n'avons aucun itinéraire de cueillette de baies, laquelle était effectuée par les femmes. Tous nos itinéraires furent obtenus avec des informateurs mâles. Il nous sera donc impossible de comparer des itinéraires masculins ou féminins.

Le découpage par activité rend aussi compte d'une réalité écologique. Il va de soi que dans la zone où est situé le sous-réseau de la chasse aux mammifères marins, nous retrouvons ce gibier.

(17)

Chaque sous-réseau sera exposé dans un ordre allant du plus utilisé au moins utilisé. Six catégories d'activités principales donnent lieu à ces sous-réseaux:

1) piégeage

2) chasse aux mammifères marins 3) pêche

4) activités commerciales au poste de traite 5) visites

6) chasse au caribou.

Pour chacun des sous-réseaux, avec la carte correspondante, s'il y a lieu, nous exposerons sa situation géographique, sa forme générale, son orientation, quelques indications sur son utilisation et les distances moyennes parcourues. Il s'agit bien sûr de distances théoriques

puisqu'elles sont les moyennes des distances réellement parcourues. Un relevé de ces distances est inclus dans un tableau synthétique, dernière annexe de la thèse (annexe 3).

Dans la description des sous-réseaux, nous excluons les informations concernant leur constructeur, leurs utilisateurs, les fluctuations dans le temps et l'époque durant laquelle furent ou sont exploités ces itiné­ raires. Elles seront brièvement traitées dans la seconde partie. Nous analyserons les commentaires concernant la localisation, la distance, le nombre d'emplacements et la durée de parcours des itinéraires des sous- réseaux. Nous ne développerons pas du tout la valeur économique des acti­ vités, tout au plus y ferons-nous quelques allusions lors de commentaires sur différents résultats. Cependant nous sommes bien conscient de

l'intérêt de ce corpus pour l'analyse que pourrait réaliser un anthropolo­ gue économique, que nous ne sommes pas.

(18)

Nous souhaitons donc mettre à la disposition de qui sera intéressé l’ensemble de nos données pour qu’elles subissent un traitement analytique conforme à l’approche qu’utilise l’anthropologie économique. Nous ne développerons pas non plus l'approche de l'écologie culturelle. Bien que nous ayons le sentiment que notre corpus soit aussi traitable avec

l'approche qu'utilise par exemple June Helm, nous préférons ne pas le faire d'abord parce que cela signifierait pour nous la lecture d'un bon nombre d'autres bouquins, ce que nous n'avons pas le temps de faire et ensuite parce qu'il est possible qu'une telle analyse puisse, consciemment ou non, nous écarter de la démonstration que nous souhaitons faire. Trop de fois sommes-nous tombé dans l'agréable piège du traitement théorique d'un corpus de données, la quatrième partie révèle d'ailleurs que nous n'y échappons pas complètement.

(19)

LE_SOUS-RESEAU_DE PIEGEAGE_

Le sous-réseau du piégeage que nous décrivons a une profondeur historique d’environ cinquante ans. Il est constitué de 72 itinéraires contenant 1,558 emplacements de pièges, 91 haltes-coucher et 26 lieux

de pêche. La longueur totale du sous-réseau est d’environ 3,000 kilomètres et parcourt une superficie approximative de 11,500 kilomètres carrés.

Trois documents permettent de visualiser l’ensemble du sous-réseau. La carte n° 2 indique l’ensemble des itinéraires. La carte n° 3 indique la localisation des emplacements de pièges et la carte n° 4 indique les

camps itinérants. D’après la liste des piégeurs-chasseurs contenue dans les registres officiels du poste de traite de la H.B.C. de QIKIRTAJUAQ, les informations fournies par les treize informateurs sont complètes. Elles incluent tous les itinéraires de ceux qui sont notés dans les registres.

Nous croyons donc que le sous-réseau du piégeage est exhaustif pour la période de 1920-1970. La carte n° 2 ne permet pas d’identifier les itinéraires par informateur, c’est pourquoi l’annexe 2 contient les treize cartes au 250,000e, reproduction intégrale de celles tracées par nos

(20)

treize informateurs. Le lecteur ne peut y identifier les 72 itinéraires 1/

mais au moins y trouve-t-il un découpage basé sur l’appropriation indivi- duelle des portions du sous-réseau. A la suite de ces treize cartes, nous ajoutons le tableau synthétique élaboré à partir des commentaires sur les cartes.

Voyons dans le détail, en ayant ces cartes constamment sous nos yeux, certaines mesures quantitatives du sous-réseau. Nous traiterons de sa localisation, en indiquant ses limites, en identifiant les zones de densité, l’orientation générale des itinéraires et autres informations pertinentes à notre propos. A l’aide de tableaux, nous exposerons les distances parcourues, le nombre d’emplacements, le nombre de pièges par itinéraire et la durée des voyages.

1.1 Localisation du sous-réseau.

Il couvre la région, à l'ouest du Nouveau-Québec, qui s'étend de la baie de Kuuvik au nord à la baie de Puvirnituuq au sud. A l’ouest, il longe la'côte Est de la baie d'Hudson, en passant par l'extrémité ouest de QIKIRTAJUAQ. A l'est, il atteint le lac Allemand, à 169 kilomètres de la côte. De la baie de Kuuvik à la baie de Puvirnituuq, nous comptons environ 200 kilomètres de distance en ligne droite. La superficie totale du sous-réseau est de 11,500 kilomètres carrés plutôt que de 16,000 kilo­ mètres carrés (169km X 200km) parce que la pénétration intérieure n'est pas parallèle à la côte; elle se fait plutôt sous forme d'un triangle dont la base est la côte et le sommet est formé par l'extrémité des iti­ néraires aboutissant au lac Allemand. Au total, 3,000 kilomètres d'itiné­ raires occupent cette superficie.

(21)

Ces itinéraires se répartissent en deux grands types établis selon leur localisation géographique générale: les itinéraires côtiers et les itinéraires intérieurs. Les premiers sont généralement orientés selon un axe nord-sud et les seconds suivant un axe sud-ouest nord-est.

1.1.1 Les itinéraires côtiers.

Ils couvrent la zone côtière située entre la baie de Kuuvik au nord jusqu'à la baie de Puvirnituuq au sud, en passant par l'extrémité ouest de l'île Smith; cela représente une distance totale de 290 kilomètres. Précédemment, nous avons indiqué une distance de 200 kilomètres de Puvir­ nituuq à Kuuvik. Il faut y ajouter 60 kilomètres en suivant l'intérieur des baies et 30 kilomètres pour contourner QIKIRTAJUAQ. Tous ces itiné­ raires sont orientés nord-sud sauf ceux qui parcourent QIKIRTAJUAQ, qui sont dans l'axe sud-ouest/nord- est.

Depuis la région immédiate de QIKIRTAJUAQ jusqu'à Puvirnituuq, les itinéraires forment un véritable couloir de 10 à 15 kilomètres de largeur qui recouvre une partie de la banquise et une partie de la côte. Les utilisateurs se rendaient directement de QIKIRTAJUAQ à Puvirnituuq, ou inversement, ils utilisaient la banquise, quand la saison le permettait. S'ils disposaient des pièges entre ces deux endroits, ils circulaient alors sur la côte, à très peu de distance de la banquise. La fréquence d'utilisation des itinéraires sur la banquise est beaucoup plus élevée que celle des itinéraires sur la côte. La distance Puvirnituuq - QIKIRTAJUAQ passe de 115 kilomètres sur la banquise à 165 kilomètres en suivant la côte. La pointe de Manittuit, entre les baies de Kuugaaq au nord et de Niaqunguut au sud, est l'endroit le plus fréquenté de cette partie du sous-réseau.

(22)

De QIKIRTAJUAQ à Kuuvik, une centaine de kilomètres plus au nord, tous les itinéraires côtiers longent la côte sauf bien sûr pour traverser le détroit séparant QIKIRTAJUAQ du continent. Notons qu'une seule baie, Ijaittuit, se trouve sur le parcours et qu'au fond de celle-ci était habi­ tuellement installé un camp qui constituait aussi une halte pour les piégeurs qui allaient dans l'une ou l'autre direction.

Les itinéraires de QIKIRTAJUAQ et Qikirtaaluk utilisent à la fois la côte et la banquise. Dans le cas des itinéraires entourant QIKIRTAJUAQ, ils empruntent assez souvent la banquise à cause du relief abrupt quoiqu'elle- même soit impraticable en plusieurs endroits pour la même raison. Les

itinéraires côtiers de piégeage sont moins longs, moins nombreux et, nous le verrons, moins fréquentés que les itinéraires intérieurs, en tout cas durant les cinquante dernières années.

1.1.2 Les itinéraires intérieurs.

Plus longs, plus nombreux, plus fréquentés, ils étaient aussi, pour la plupart, beaucoup plus difficiles à parcourir que les itinéraires côtiers. Les itinéraires intérieurs utilisent les voies d'eau: rivières et lacs. La chaîne des Qimiit, dont l'extrémité ouest forme QIKIRTAJUAQ, détermine la direction des grands itinéraires parce qu'il y coule trois rivières qui, gelées, deviennent de véritables voies de circulation. Cette chaîne est orientée sud-ouest/nord-est. Elle empêche à peu près toute communication entre la région intérieure nord et la région intérieure sud. Seules deux zones facilitent le passage: la première est côtière, le long du détroit qui sépare le continent de QIKIRTAJUAQ, la seconde se situe à environ 80

(23)

kilomètres à l’intérieur, alors que l’altitude moyenne des Qimiit diminue considérablement.

Les itinéraires de la région intérieure nord sont orientés selon l’axe général sud-ouest/nord-est sauf dans la région immédiate de Kuuvik où ils prennent l’axe côtier. Une seule voie intérieure nord-sud se trouve dans la région nord et elle emprunte la rivière qui alimente le lac Bolduc, au sud de Kuuvik. Six lacs sont utilisés par les itinéraires qui les tra­ versent ou font la boucle autour de ces lacs. Quatre de ces lacs donnent

lieu à des activités de pêche durant les voyages de piégeage. Ils sont identifiés sur la carte du sous-réseau (carte n° 5).

Dans la chaîne des Qimiit coulent les rivières1 Ilurqutaaq, Sarrutaaq et Qinguaaq.

1 Sur la carte du ministère de l'énergie, elles portent les noms suivants: Illukutat, Chukotat et Iktotat.

La région intérieure sud, entre les Qimiit et Puvimituuq, possède un relief beaucoup moins accidenté: nous y trouvons trois grandes rivières et de nombreuses chaînes de lacs. La circulation intérieure par traîneau est donc plus facile que dans tout le reste du sous-réseau. Suivant le même axe que les itinéraires côtiers de cette région, la circulation nord- sud est possible, à l'intérieur, par deux voies directes. Grâce à une sorte d’étroit couloir formé par une chaîne de lacs, 10 kilomètres â l’est de Niaqunguut, les piégeurs peuvent se rendre sans grande difficulté

jusqu’à la rivière Kuugaaq. Plus à l'intérieur, ils peuvent utiliser l'embranchement nord de la rivière Puvimituuq pour atteindre la région des grands lacs Bylot, Juet et Allemand. Ces deux voies de circulation

(24)

ne sont utilisées que pour rejoindre les itinéraires sud-ouest/nord-est qui se trouvent entre les Qimiit et Niaqunguut. Les rivières Kuugaaq et Niaqunguut permettent une pénétration intérieure relativement facile. Deux

faits caractérisent cette partie du sous-réseau. D’abord une bonne quantité des itinéraires se croisent sur la chaîne de lacs située à une dizaine de kilomètres à l'est de l'embouchure de la rivière Niaqunguut. Ensuite, les plus longs itinéraires convergent vers les trois grands lacs intérieurs qui se trouvent à plus de 125 kilomètres de la côte. Ce sont les lacs Bylot, Juet et Allemand. Ce dernier est aussi le plus éloigné de la côte, à 169 kilomètres de Kuugaaq. Les itinéraires bouclent autour des deux premiers lacs et vont se terminer dans la partie sud du lac Allemand sans le cir­

conscrire.

Sept lacs, la chaîne des lacs de Niaqunguut, les rivières Kuugaaq et Niaqunguut donnaient lieu à des activités de pêche lors des voyages de piégeages. Ils sont aussi identifiés sur la carte du sous-réseau.

Concluons en notant que le sous-réseau est plus dense dans la région nord et que les itinéraires de la région sud sont habituellement beaucoup plus longs, tout comme ceux qui utilisent les rivières coulant dans les Qimiit. Les contraintes du paysage sont déterminantes mais nous verrons en exposant certains résultats obtenus à propos des distances une seconde variable tout aussi importante pour comprendre cette opposition entre les itinéraires de la région nord et ceux de la région sud : la distance du point de départ jusqu'à l'emplacement du premier piège.

(25)

1.1.3 Les foyers de convergence des itinéraires de piégeage.

Le sous-réseau de piégeage s’articule sur cinq ^foyers de convergence^ importants. Ce sont, du nord au sud: Kuuvik, Ijaittuit, Qikirtajuaq,

Niaqunguut et Puvirnituuq. Des 72 itinéraires, 56 débutent, se terminent ou passent par un de ces foyers. Dans la zone de Kuuvik, Tikirarjuaq est le

lieu privilégié. Ijaittuit est une zone restreinte, à toponyme unique. La zone appelée QIKIRTAJUAQ inclut l'île et les pointes de la rive est du détroit: Pamialluk, Uugarsiuvik, Akulivik et Simiutaaq. La grande zone de Niaqunguut inclut Niagunguut et les lacs de Niagunguut, 10 kilomètres à l'est de la baie. Les autres itinéraires débutent de Qinguaaq, Kuugaaq et de certains points intérieurs.

QIKIRTAJUAQ est situé au centre géographique du sous-réseau. Kuuvik et Puvirnituuq sont tous deux à plus d'une centaine de kilomètres de l'île, Ijaittuit et Niaqunguut sont à 65 kilomètres respectivement au nord et au sud de l'île. QIKIRTAJUAQ était, nous l'avons dit, le passage le plus facile pour se rendre du nord des Qimiit au sud ou inversement. C'était le foyer de convergence le plus important. Puvirnituuq est forcément devenu une zone de convergence puisque la population y est concentrée et sédentarisée depuis quinze ans. Niaqunguut est une zone où convergent les itinéraires côtiers et intérieurs. La présence de la chaîne de lacs â proximité de la baie permettait à ceux qui exploitent les itinéraires côtiers d'aller pêcher facilement et sans long détour. D'autre part, c'est la principale voie d'accès vers l'intérieur de cette région; ceux qui exploitent plutôt ce type d'itinéraires doivent y passer. Le paysage a donc déterminé le caractère stratégique de Niaqunguut. Ijaittuit, à mi-chemin entre le poste de traite de QIKIRTAJUAQ et la zone riche de Kuuvik est comme

(26)

Niaqunguut, l'embouchure d'une rivière et le fond d'une baie. Cela

permettait de choisir le type d'itinéraires, au gré des mouvements saison­ niers du gibier, sans parcourir de distance inutile.

1.2 Les distances parcourues.

La carte générale du sous-réseau illustre bien la superficie qu'il occupe, les grandes directions et les zones de convergence mais ne rend pas compte du fait qu'il s'agit des 72 itinéraires utilisés à des époques précises, avec des distances précises. Cette carte rend compte de l'ensem­ ble des itinéraires de piégeage de l'ensemble des QIKIRTAJUARMIUT depuis 1920.

Nous exposons maintenant certaines données des itinéraires, chacun ayant des coordonnées très précises. Nous utiliserons les treize cartes dressées et commentées par nos informateurs.

Notre unité d’analyse sera l'itinéraire tel que cartographié et commenté par l'informateur. Il est important de ne pas confondre l'iti­ néraire avec la carte dressée par un informateur. Celle-ci contient toujours plus d'un itinéraire. Puisque nous traitons du sous-réseau spatial, notre classification ne procédera pas par informateur mais par les points de départ des itinéraires. Cette classification démontrera d'ailleurs ce qui n'est qu'indiqué au point 1.1. 3 alors que nous énumérions les cinq foyers de convergence du sous-réseau. Nous obtiendrons ainsi une première information sur la valeur des lieux d'où partent ces itiné­ raires .

(27)

TABLEAU I

DISTANCES TOTALES DES ITINERAIRES (km) (1) Points de départ (2) Nombre d'itinéraires (3) Distance minimale (4) Distance maximale (5) Distance totale moyenne par itinéraire TIKIRARJUAQ 02 45 120 82.5 IJAITTUIT 15 28 220 142 UUGARSIUVIK 08 52 425 150 QIKIRTAJUAQ 08 90 400 198 QINGUAAQ 02 115 140 128 KUUGAAQ 02 50 160 106 NIAQUNGUUT 01 - - 210 Camps provi­ soires 10 17 480 125 Total(2) Moyennes (3,4,5) 48 56.7 277.8 142.7 Puvirnituuq 22 226 576 388

Le tableau 1 indique les distances totales des itinéraires. Dans la première colonne est indiqué le nom du point de départ de l'itinéraire. Dans la grande majorité des cas, ce lieu est aussi le point d'arrivée. Des exceptions toutefois: les itinéraires de piégeage qui sont en fait des itinéraires de chasse ou de pêche au cours desquels furent disposés des pièges à la vue de pistes ou de terriers de renards. Ce sont des iti­ néraires de piégeage fortuit. Il existe d'autres itinéraires de ce type, à très courte distance: ceux que découvrent des personnes se déplaçant à pied à proximité d'un camp ou d'un lieu de chasse. S'ils disposent de

(28)

quelques pièges, ils les installent. Cette catégorie d’itinéraires de piégeage fortuit dépasse rarement un ou deux kilomètres de distance.

La catégorie "camps provisoires" est composée de lieux provisoirement occupés par les piégeurs qui sont parfois accompagnés de leurs groupes domestiques. Ces camps provisoires donnaient souvent lieu à des activités, de pêche en particulier, si les groupes domestiques étaient présents. Ils sont concentrés dans la région sud du sous-réseau, le long de la rivière Kuugaaq et autour des lacs proches de cette rivière.

La colonne 2 indique le nombre d'itinéraires ayant le même point de départ. Seulement 2 sur 72 sont absents de ce tableau. Elle constitue aussi un indicateur de la densité de convergence des itinéraires. Ainsi il y a 22 itinéraires qui partent de Puvirnituuq, empruntant une des voies de circulation côtières ou intérieures se dirigeant vers le nord. Suivent immédiatement QIKIRTAJUAQ et Uugarsiuvik que leur grande proximité nous permet de regrouper pour totaliser 16 itinéraires. Ijaittuit est troisième avec 15 itinéraires. Les camps provisoires totalisent 10 itinéraires mais ces camps étant au nombre de 5, nous obtenons une moyenne de deux itinéraires par camp, soit le même total que Tikirarjuaq, Qinguaaq et Kuugaaq. Bien que cela semble contradictoire, un seul itinéraire part de Niaqunguut. Beaucoup y passent mais un seul y débute.

Les colonnes 3 et 4 indiquent les distances de l'itinéraire le plus court et le plus long, pour chaque point de départ. L'itinéraire le plus court est de 17 kilomètres et part d'un camp provisoire. Le plus long est de 576 kilomètres et débute à Puvirnituuq. Nous n'avons pas mesuré l'écart

(29)

par lieu, entre l'itinéraire le plus court et le plus long; nous croyons que la distance moyenne est plus intéressante et directement utilisable pour comparer les distances parcourues par lieu de départ. Autrement dit,

il est plus pertinent de savoir de quels points de départ partent des itinéraires très courts et très longs que l’écart entre les distances extrêmes parcouru depuis chaque point de départ.

La moyenne fut obtenue en incluant dans nos calculs les distances de tous les itinéraires et non par la simple moyenne du plus court et du plus long. L'itinéraire moyen le plus court part de Tikirarjuaq alors que

le plus long part de Puvirnituuq. La moyenne générale de la distance totale pour les itinéraires ne partant pas de Puvirnituuq est de 142.7 km. compa­ rativement à 388 km. pour celle de cet endroit.

Un second tableau nous permet de raffiner davantage nos calculs de distance. Le tableau 2 indique la distance qui sépare le point de départ de l'itinéraire jusqu'au premier emplacement de pièges. Il permet de mesurer la distance inutilement parcourue. Nous disons inutile parce qu'aucun piège n'y est disposé, d'où une perte nette de temps et d'énergie. C'est un

indicateur indispensable pour mesurer la position stratégique d'un point de départ.

(30)

TABLEAU 2

(1) Points de départ

DISTANCES ENTRE LE POINT DE DEPART ET LE

(5) Distance moyenne PREMIER EMPLACEMENT DE PIEGES

(2) Nombre d'itinéraires (3) Distance minimale (4) Distance maximale TIKIRARJUAQ 02 0 0.5 0.25 IJAITTUIT 16 0 12.5 6 UUGARSIUVIK 08 5 2.5 9 QIKIRTAJUAQ 08 10 22.5 19 QINGUAAQ 02 - - -KUUGAAQ 02 0 42.5 21.25 NIAQUNGUUT 01 - - 50 Camps provi­ soires 10 0 10 1.8 Total (2) Moyennes (3,4 ,5) 50 7.5 15.0 15.32 Puvirnituuq 21 15 180 63

Quelques itinéraires partant de cinq endroits différents enregistrent au moins une fois 0 kilomètre entre ce lieu et le premier emplacement de pièges. Le seul itinéraire partant de Niangunguut n'est pas inclus dans

les calculs du minimum et du maximum à cause de sa singularité.

Encore une fois Puvirnituuq enregistre la distance maximale, 180

kilomètres, cette fois entre cet endroit et le premier emplacement de pièges d'un de ses itinéraires. La moyenne, excluant Puvirnituuq, est de 15.32 kilomètres avec un écart de 62.75 kilomètres entre la moyenne par point

(31)

de départ la plus basse, .25 kilomètre, et la plus haute, 63 kilomètres.

Nous ne notons aucune corrélation évidente entre les résultats du tableau 1 et du tableau 2 sauf dans deux cas, qui sont incidemment les cas extrêmes. Tikirarjuaq enregistre la plus faible moyenne de distances to­ tales d’itinéraires et la seconde plus faible moyenne de la distance au premier emplacement. Puvimituuq enregistre la plus longue distance moyenne et la plus longue distance au premier emplacement. Ces deux lieux sont non seulement aux extrémités géographiques du sous-réseau mais aussi opposés par la variable distance de leurs itinéraires.

La distance parcourue inutilement est, en fait, le double des valeurs indiquées dans le tableau, lesquelles sont calculées dans une seule direc­ tion. Ainsi dans le cas des itinéraires de Puvimituuq, en moyenne 126 kilomètres sont faits inutilement à chaque voyage de piégeage. Cette dis­ tance n’est que de 46 kilomètres inférieure â la moyenne générale de la distance totale des itinéraires parcourus avant le déplacement à Puvimituuq.

1.3 Nombre d'emplacements de pièges par itinéraire.

Le nombre d’emplacements de pièges est un des indicateurs de la valeur d’un itinéraire, du travail qu’il nécessite et de la durée à le parcourir. Il permet de mesurer la densité d'emplacements, elle-même indi­

(32)

TABLEAU 3

NOMBRE D'EMPLACEMENTS DE PIEGES PAR ITINERAIRE

(1) (2) (3) (4) (5)

Quantité Quantité

Points Nombre de pièges de pièges Quantité

de départ d'itinéraires minimale maximale moyenne

TIKIRARJUAQ 02 10 20 15 IJAITTUIT 14 08 40 21 UUGARSIUVIK 08 03 44 21 QIKIRTAJUAQ 08 10 41 19 QINGUAAQ 02 12 15 13.5 KUUGAAQ 02 10 11 10.5 NIAGUNGUUT 01 - - 11 Camps provi-soires 08 05 51 19 Total (2) Moyennes (3,4, 5) 45 8.3 31.7 18.5 Puvirnituuq 21 16 60 33

Pour 66 itinéraires, nous possédons des informations quant au nombre d’emplacements. Ce nombre est suffisant pour valider le tableau. Comme pour les tableaux de distance, nous indiquons par lieu les quantités mini­ males, maximales et moyennes de pièges. Niagunguut n’ayant qu'un itinéraire, nous le comptabilisons dans la colonne moyenne seulement.

Nous l'avons indiqué au début de ce chapitre, le total absolu d'em­ placements pour tous les itinéraires est de 1,558, localisés à 1,042 endroits différents. Puvirnituuq enregistre les quantités minimales, maximales et

(33)

moyennes les plus élevées. N’oublions pas qu’ils sont aussi les plus longs en distance. Dans les endroits autres que Puvirnituuq, seules les moyennes de Kuugaaq et Niaqunguut, deux zones contiguës, sont de beaucoup inférieures à la moyenne générale de 18.5 emplacements.

La mesure du nombre d’emplacements devient plus intéressante lorsqu’elle est mise en relation avec les distances, le nombre de pièges et la durée. Nous exposons donc ces dernières variables avant d’effectuer une série de rapports entre elles.

1.4 Nombre de pièges par itinéraire TABLEAU 4

NOMBRE DE PIEGES PAR ITINERAIRE

(1) (2) (3) (4) (5)

Quantité Quantité Quantité

Points de Nombre minimale maximale moyenne

départ d’itinéraires de pièges de pièges de pièges

TIKIRARJUAQ 01 - - 400 IJAITTUIT 06 53 100 85 UUGARSIUVIK 02 30 100 65 QIKIRTAJUAQ 06 40 400 130 QINGUAAQ 02 53 100 76 KUUGAAQ 02 60 100 80 NIAQUNGUUT 01 - - 100 Camps provi-soires 04 12 400 236 Total (2) , Moyennes (3,4,5) 24 41.33 200 146.5 Puvirnituuq 21 55 300 148

(34)

Il nous fut très difficile d’obtenir des données adéquates pour ce tableau. Peu d’informateurs ont des souvenirs précis de la quantité de pièges dont ils disposaient sur leurs itinéraires. De plus, les itinéraires étant rarement parcourus seuls, il arrivait qu’un informateur connaisse le nombre de pièges dont il disposait mais ignore la quantité de ceux qu’installaient ses compagnons. Pour les itinéraires sur lesquels ils ne faisaient que suivre leur père ou autre parent, ils ne savent pas du tout quelle quantité de pièges était disposée. La quantité de pièges disposés par emplacement est tellement variable que la connaissance du nombre d'em­ placements ne permet aucune extrapolation quant au nombre total de pièges. Ses variations intra et intersaisonnières étaient importantes. La quantité de pièges possédés est fonction de la capacité de possession du piégeur, de l'abandon et de la perte de pièges. Puisqu'ils sont propriété indivi­ duelle, la capacité de possession du piégeur était fonction de son

habileté et de l'évaluation de sa solvabilité que faisait le traiteur de la H.B.C. S'il restreignait le crédit du piégeur, ce dernier était for­ cément limité dans sa capacité de possession de pièges.

Si la propriété de l'équipement de piégeage est individuelle, celle de l'itinéraire ne l'est pas. En plus d'une combinaison piégeur-

technologie-territoire, les formes d'appropriation déterminent aussi cette activité. Un piégeur avec beaucoup d'équipement mais sans itinéraire riche en gibier est incapable d'obtenir des résultats satisfaisants. La réciproque est aussi vraie. Le contexte capitaliste qui favorise ceux qui sont déjà favorisés évitait que de telles situations se produisent. Pouvaient obtenir de l'équipement de qualité et en quantité ceux qui

(35)

obtenaient déjà d'excellentes prises. Or, ils étaient ceux qui parcouraient les meilleurs itinéraires. Les deux conditions se trouvaient alors réunies chez le même piégeur.

Le tableau 4 est basé sur les informations de 45 itinéraires, soit 62.5% du total. Nous avons au moins une information pour chacun des points de départ. La plus grande quantité de pièges (400) se retrouve à Tikirar- juaq et la plus petite quantité moyenne à Uugarsiuvik, avec 65 pièges. La moyenne générale est de 146.5 pièges par itinéraire. Nous remarquons que la moyenne de Puvimituuq est de 148 pièges, 1.5 seulement de plus que la moyenne générale. Or Puvimituuq, nous l’avons dit, possède les plus longs itinéraires et ceux ayant le nombre le plus élevé d’emplacements de pièges. Il est donc probable que la valeur potentielle de ces itinéraires soit non seulement pas plus élevée que les autres plus courts mais qu’elle soit inférieure à cause justement des longues distances à parcourir.

De même que pour le nombre d’emplacements de pièges d'un itinéraire, le nombre de pièges est intéressant lorsque mis en relation avec les trois autres variables. Il est beaucoup plus déterminé par des contraintes com­ merciales et la valeur du piégeur que par le sous-réseau. C’est donc uniquement pour le mettre en rapport avec d’autres variables que nous l’incluons dans la description du sous-réseau. Cette variable n’en relève pas mais l'affecte.

1.5 Durée des itinéraires.

Plusieurs facteurs déterminent la durée d'un voyage de piégeage. Les plus évidents sont la distance parcourue, le moyen de transport

(36)

utilisé, l'état du terrain, les conditions météorologiques, le nombre de haltes, le nombre de pièges â disposer, les activités d’exploitation secondaires, enfin le nombre des piégeurs et leur habileté. Dans la plu­ part des cas la durée de l'aller est différente de celle du retour mais nous considérerons la durée totale du voyage. Ensuite nous mettrons en rapport les quatre variables pour obtenir différents rapports et nous terminerons en établissant un itinéraire-type ainsi qu'une journée "théorique" de piégeage.

Deux tableaux rendent compte de cette variable: celui de la durée totale moyenne des voyages et celui de la fréquence des itinéraires par classe de durée.

TABLEAU 5

1

DUREE TOTALE MOYENNE DES VOYAGES (ALLER-RETOUR)

(1) (2) (3) (4)

Point de Durée

départ et Nombre Moyen de } moyenne d'un

d'arrivée d'1 itinéraires transport itinéraire (jours)

TIKIRARJUAQ 02 C 6 IJAITTUIT 15 C 3 UUGARSIUVIK 08 C 4 QIKIRTAJUAQ 08

c

5.2 QINGUAAQ 02

c

9 KUUGAAQ 02

c

5 NIAQUNGUUT 01

c

5 Camps provisoires 08

ç_

-Total (2), 46 5.3 Moyenne (4) Puvirnituuq 6

c

15 Puvirnituuq 16 M 6 C: chien; M: moto-neige.

(37)

Le tableau de la durée totale indique aussi le moyen de transport utilisé: chiens ou moto-neige. Un troisième moyen, la marche, n’est pas

comptabilisé parce que seulement deux itinéraires marchés furent recueillis. Ils duraient chacun une journée complète et avaient des distances totales de 8 et 12 kilomètres. Les itinéraires fortuits de moins d’un kilomètre sont négligés, trois nous furent signalés.

Les voyages les plus courts partent d’Ijaittuit et les plus longs de Puvirnituuq. Tikirarjuaq ayant les itinéraires à plus courte distance, nous aurions pu nous attendre â ce qu’ils nécessitent la plus courte durée. Or ils prennent en moyenne six jours, le double de la durée de ceux d’Ijait­ tuit qui sont pourtant presque deux fois plus longs en distance1. Les deux principales raisons sont que les piégeurs, partant de Tikirarjuaq avaient beaucoup plus de pièges à disposer et qu'ils pêchaient durant le voyage.

1 Tikirarjuaq: 82.5 km. Ijaittuit : 142 km.

Une explication s'impose â propos de la durée des itinéraires partant des camps provisoires. Huit itinéraires furent comptabilisés. De ceux-ci, sept ont une durée moyenne de trois jours et un,dure trente jours. Si nous cal­ culons la moyenne, nous obtenons une durée de six jours alors que si nous excluons l'itinéraire de 30 jours, nous obtenons une moyenne de trois jours. La moyenne d'une telle distribution étant sans signification, nous l'avons exclue du tableau.

L'utilisation de la moto-neige par les piégeurs partant de Puvirnituuq a réduit de plus de moitié la durée totale du parcours. Cette innovation technologique a donc une grande importance. Elle n'a pas modifié les

(38)

distances parcourues mais seulement la durée des voyages; les piégeurs de Puvirnituuq exploitent exactement les mêmes itinéraires qu'avec leurs chiens, cependant, ils les parcourent deux fois plus rapidement et peuvent donc les vérifier deux fois plus souvent qu'auparavant.

Si nous considérons l'ensemble du tableau, il est étonnant de noter que la durée moyenne générale, excluant Puvirnituuq, des itinéraires parcourus en traîneaux tirés par un attelage de chiens est de .7 journée inférieure aux voyages par moto-neige. Sachant que le transport par moto-neige réduit au moins de la moitié la durée d'un voyage, cet écart peut sembler bizarre.

Il ne l'est pas pour deux raisons. Premièrement, huit des neuf groupes d'iti­ néraires n'ont pratiquement jamais été parcourus en moto-neige, puisqu'ils

furent exclusivement utilisés avant 1965. Deuxièmement les itinéraires autres que ceux partant de Puvirnituuq sont beaucoup plus courts en distance. La moyenne générale de la distance totale est de 142.7 kilomètres alors que les itinéraires parcourus en moto-neige ont une distance moyenne de 388 kilomètres. Bref, le rapport de durée de voyage moto-neige/chiens est du simple au double, quelle que soit la façon de le calculer.

Nous avons élaboré un tableau par classe de durée pour mesurer la fréquence des itinéraires par durée de parcours.

(39)

TABLEAU 6

FREQUENCE DES ITINERAIRES PAR CLASSE DE DUREE DE PARCOURS.

Nombre d’itinéraires Classes de durée de parcours fjou: 1 @ 5 25 6 @ 10 12 11 @ 15 10 16 @ 20 02 21 @ 24 02 25 et plus 01 TOTAL 52

Le tableau a des limites d'interprétation qu'il ne faut pas dépasser. Il fut construit avec 52 cas sur 72 parce que nous avons exclu les 16 itinéraires parcourus en moto-neige. Nous ne savons pas s'ils sont ou non représentatifs des 20 cas pour lesquels nous ne possédons pas cette infor­ mation. Il est théoriquement possible qu'une partie de ces 20 cas se situe dans une des classes extrêmes, ce qui modifierait sérieusement la moyenne à son profit. Si nous postulons que les 52 cas sont indicatifs d'une tendance générale, il est clair que les itinéraires à courte durée sont beaucoup plus nombreux. Sur 52 itinéraires, 37 durent 10 jours au moins, de ceux-ci 25 durent cinq jours au moins. Seulement cinq itinéraires durent au-delà de quinze jours.

Nous venons d'établir une classification du nombre d'itinéraires par classe de durée de parcours. Il ne faut pas la confondre avec la fréquence d'utilisation de ces itinéraires. Autrement dit le sous-réseau peut être formé de 70% d'itinéraires à courte durée mais peut-être que le 30% d'iti­ néraires à longue durée est celui dont la fréquence d'utilisation est la

(40)

plus élevée. Malheureusement nos données ne nous permettent pas de traiter la fréquence d’utilisation. Elles sont d’abord trop sporadiques et ensuite les informateurs eux-mêmes insistaient pour nous dire qu'ils ne pouvaient faire une évaluation juste de cette variable.

Malgré cette lacune, nous concluons que non seulement les itinéraires à courte durée sont les plus nombreux dans le sous-réseau mais qu'ils furent et sont aussi les plus utilisés. Les faits suivants nous le permettent. Ce sont les piégeurs qui ont cartographié le sous-réseau constitué d'une majorité d'itinéraires à courte durée. Ils n'ont pas pu évaluer la fréquence d'utili­ sation de ces itinéraires mais nous savons qu'ils furent utilisés puisqu'ils sont sur la carte. Nous savons aussi, et c'est une remarque unanime, qu'ils ne pouvaient se procurer des pièges, et des approvisionnements à volonté, le crédit de la H.B.C. n'étant pas si ouvert....' Faute d'équipement et de provisions suffisantes, ils étaient dans l'impossibilité de parcourir régu­

lièrement des itinéraires à longue distance et â longue durée. De plus, il semble qu'ils préféraient les voyages de courte durée, leur permettant d'ef­ fectuer d'autres activités plus fréquemment. Il serait intéressant de

déterminer la durée idéale d'un voyage de piégeage pour les QIKIRTAJUARMIUT. Les itinéraires à très longue durée n'ont été utilisés intensivement qu'après leur arrivée permanente à Puvirnituuq, d'où ils sont obligés de parcourir 63 kilomètres avant de commencer à piéger.

1.6 Rapports entre ces quatre variables.

Les distances seront mises en rapport avec le nombre d'emplacements des pièges et le nombre de pièges. Ensuite nous introduirons la durée en

(41)

utilisant une période diurne. Nous mesurerons alors la distance journalière parcourue, le nombre d’emplacements de pièges visités durant une journée et

le nombre de pièges installés ou inspectés quotidiennement.

Ces différents rapports nous permettront d’établir assez précisément ce qu’est l'itinéraire moyen de piégeage et aussi d'extrapoler les conditions spatiales optimales d'un itinéraire. Si, à cela, nous avions ajouté des données concernant les fluctuations du marché international de la fourrure, les politiques commerciales de la H.B.C. et les migrations du renard, nous aurions alors obtenu le tableau complet du piégeage chez les QIKIRTAJUARMIUT durant la période 1920-1970.

1.6.1 Distance moyenne entre chaque emplacement de piégeage.

Par cette mesure, nous pourrons rendre partiellement compte de la densité des emplacements sur les itinéraires. Corollairement nous aurons une indication de la valeur stratégique des points de départ par rapport à la productivité des itinéraires. Pour raffiner davantage, nous établirons

deux mesures: la première sera la distance de l'itinéraire depuis le premier emplacement et le nombre d'emplacements, la seconde sera calculée entre la distance totale de l'itinéraire et le nombre d'emplacements. Le premier rapport sera une mesure théorique de la densité d'emplacements sur l'itiné­ raire. Ce rapport équivaut à situer le point de départ au premier emplace­ ment. Le second sera au contraire la distance moyenne réelle pour l'itinéraire concerné. En troisième lieu, nous calculerons l'écart entre les deux mesures. Cet écart sera une donnée privilégiée pour indiquer la valeur stratégique du point de départ. C'est un indicateur de la perte de temps et d'énergie dépensés pour effectuer le parcours entre le lieu de résidence et le début

(42)

réel des activités de piégeage.

TABLEAU 7

DISTANCE MOYENNE ENTRE CHAQUE EMPLACEMENT(Km/# emplacements).

(1) (2) (3) (4)

Depuis le

(5)

Points de Nombre Depuis le premier Ecart

départ d'itinéraires point de départ emplacement (3 - 4)

TIKIRARJUAQ 02 5.5 5.4 0.1 IJAITTUIT 14 10.4 10.1 0.3 UUGARSIUVIK 08 7.1 6.7 0.4 QIKIRTAJUAQ 08 10.4 9.4 1.0 QINGUAAQ 02 9.4 9.4 0.0 KUUGAAQ 02 10.6 8.5 2.1 NIAQUNGUUT 01 20.0 14.5 5.5 Camps provi­ soires 08 6.5 6.4 0.1 Total (2) Moyenne (3,4,5) 45 9.98 8.8 1.18 Puvirnituuq 21 11.7 6.3 5.4

C’est de Tikirarjuaq que partent les itinéraires avec les emplacements de pièges les plus rapprochés entre eux: 5.5 kilomètres. De Niaqunguut part l’itinéraire aux emplacements les plus distancés, soit 20 kilomètres entre chacun.

Les piégeurs qui partent de Puvirnituuq, à cause de la longue distance initiale à parcourir, font une moyenne de 5.4 kilomètres parcourus inutile­ ment, par emplacement de pièges visité. A l'autre extrême, nous trouvons

(43)

Qinguaaq, Tikirarjuaq, les camps provisoires, Ijaittuit et Uugarsiuvik qui ont un écart variant de 0 kilomètre à 0.4 kilomètre. C'est dire que de ces endroits, les piégeurs ne parcourent aucune distance inutilement. La densité des emplacements est pratiquement homogène sur tout l'itiné­ raire. La moyenne générale de l'écart entre les deux mesures est de 1.18 kilomètres. Puvirnituuq est donc très désavantagé avec un écart de 5.4 kilomètres.

Notons aussi que la moyenne générale de la distance entre deux empla­ cements de pièges est de 9.98 kilomètres.

La mesure qui suit est la quantité moyenne de pièges par emplace-ment. Nous l'exposerons puis nous la remettrons en relation avec précédente.

1.6.2 Nombre moyen de pièges par emplacement. TABLEAU 8

NOMBRE MOYEN DE PIEGES PAR EMPLACEMENT. (1) Points de départ (2) Nombre d'itinéraires (3) Nombre de pièges par emplacement. TIKIRARJUAQ 01 26 IJAITTUIT 06 4 UUGARSIUVIK 02 3 QIKIRTAJUAQ 06 7 QINGUAAQ 02 6 KUUGAAQ 02 8 NIAQUNGUUT 01 10 Camps provisoires 04 12 Total (2) Moyenne (3) 24 9.5 Puvirnituuq 21 4

(44)

Nous obtenons cette mesure en prenant le nombre de pièges par itinéraire divisé par le nombre total des emplacements de pièges de l’itinéraire.

Tikirarjuaq a de loin la quantité la plus élevée avec une moyenne de 26 pièges par emplacement. Rappelons-nous que c'est de ce point que partent

les itinéraires à plus courte distance, avec un nombre d'emplacements dans la moyenne mais ayant le plus grand nombre de pièges installés. Pour Tiki­ rarjuaq, la distance moyenne entre chaque emplacement est de 5.5 kilomètres, soit à peine plus que la moitié de la moyenne générale. Tikirarjuaq a donc des itinéraires à courte distance mais à haute densité d'emplacements et de pièges, et, conséquemment, à durée moyenne.

La quantité la plus basse est â Uugarsiuvik où nous avons une moyenne de trois pièges par emplacement. La moyenne générale est de 9.5 pièges par emplacement; elle est bien sûr grandement affectée par la moyenne de

Tikirarjuaq qui est presque trois fois plus élevée comme nous l'avons vu. Puvirnituuq a une moyenne de beaucoup inférieure a la moyenne générale avec quatre pièges par emplacement. Elle se compare à Ijaittuit. Les itinéraires partant d'Ijaittuit sont de plus courte distance, avec moins d'emplacements et moins de pièges que ceux partant de Puvirnituuq mais 1'identité des quantités moyennes de piège par emplacement est indicatrice d'une propor­ tionnalité entre Puvirnituuq et Ijaittuit, quant à l'effort du parcours. Plus loin, nous comparerons ce qu'était une "journée" à parcourir ces iti­ néraires ; nous pourrons alors mieux évaluer cette proportionnalité entre itinéraires.

Quelques remarques sont nécessaires pour bien comprendre les limites des calculs qui ont permis d'obtenir cette mesure. Lors de la cueillette des données, nous avons complètement laissé â chaque informateur le soin de cartographier ses informations. Nous leur disions d'indiquer sur la

(45)

carte tout ce qu'ils pouvaient: parcours, halte, etc. Nous n'avons aucu­ nement tenté de leur définir l'un ou l'autre terme. Il est donc possible que la signification du terme "emplacement de pièges" ait été différente d'un informateur à l'autre. Pour certains, il pouvait être le point précis où ils disposaient un piège et pour d'autres une zone plus ou moins étendue dans laquelle beaucoup de pièges étaient disposés. Cette ambiguïté

méthodologique nous interdit d'interpréter davantage cette dernière mesure puisqu'un traitement serré impliquerait d'abord que la discrétion des deux catégories soit vérifiée. Nous nous permettons malgré tout une interpréta­ tion parce que nous avons regroupé les itinéraires selon leurs points de départ et que l'ambiguïté méthodologique vaut pour chacun d'eux. Autrement dit, le fait que tous les itinéraires furent élaborés avec cette ambiguïté nous permet d'en faire un traitement. Seule est diminuée la portée de

l'interprétation, plus indicatrice qu'explicative

La mesure de la quantité moyenne de pièges par emplacement fait la jonction entre la possession individuelle (pièges) et l'utilisation d'iti­ néraires dont l'appropriation est moins individualisée. Des contraintes commerciales déterminent en grande partie la quantité et la qualité de

l'équipement de piégeage possédé par un individu. Le nombre d'emplacements, lui, est déterminé par la valeur de la région et par la distance parcourue. Une région à haute densité de gibier entraînera une haute fréquence d'em­ placements, ce qui aura tendance à raccourcir la distance parcourue à cause d'une durée plus élevée du temps de travail par kilomètre parcouru et d'un nombre limité de pièges.

Si nous associons une quantité élevée de pièges par emplacement à une faible distance entre chaque emplacement, nous obtenons une densité maximale d'emplacements et de pièges pour un itinéraire. Il nous faudrait

(46)

pouvoir établir la distance idéale d’un tel itinéraire pour que sa durée soit la mieux appropriée à l'ensemble des activités de production de groupe.

Nous décelons une tendance générale voulant que plus le nombre d’emplacements est élevé sur un itinéraire, moins le nombre de pièges par emplacement est grand. Certes, il s’agit plus d’une tendance générale que d’une corrélation sûre mais elle est intéressante. Si un itinéraire

comporte beaucoup d'emplacements, seuls quelques pièges sont disposés sur chacun; si au contraire, il comporte peu d'emplacements, le nombre de pièges par emplacement est alors augmenté. Cette interprétation implique que la densité du gibier et la quantité de pièges soient stables. En effet, le nombre de pièges par emplacement est particulièrement déterminé par la den­ sité de pistes ou de terriers. La densité du gibier affectant de façon analogue les piégeurs d’une même région et la période couverte étant longue, nous pensons que la densité du gibier est stable. De plus, considéré comme un agrégat, nous pouvons assumer la quantité de pièges comme étant stable durant cette même période.

La distance entre chaque emplacement n’intervient pas de façon

significative pour expliquer la tendance voulant que le nombre d’emplacements diminue lorsque le nombre de pièges par emplacement augmente. Nous savons aussi que la quantité de pièges, bien qu’elle varie d’un informateur à l’autre, n’intervient pas non plus de façon déterminante dans l’explication de cette tendance. Une hypothèse nous vient alors à l’esprit. Nous avons déjà souligné l’ambiguïté méthodologique contenue dans les explications données à l’informateur à propos de la cartographie de ses itinéraires.

(47)

signification de la terminologie utilisée. A savoir que la notion d’empla­ cement peut être variable chez ces informateurs de sorte que pour un, il

s’agissait d’une vaste superficie et pour l’autre d'une surface très restreinte. Par conséquent, plus l’emplacement identifié est vaste, plus le nombre de

pièges qui y est disposé peut être élevé et plus le nombre d’emplacements diminue soit pour limiter la durée de parcours, soit par épuisement du stock de pièges, soit pour les deux raisons.

Inversement celui qui identifie beaucoup de petits emplacements en augmente le nombre et automatiquement diminue la probabilité de retrouver beaucoup de pièges à chacun d’eux, faute de surface disponible et d'une

quantité suffisante de pièges. La tendance décelée serait alors attribuable à cette trop grande souplesse méthodologique qui permit aux informateurs d'attribuer au terme emplacement de pièges, la dimension spatiale qu'ils voulaient.

1.6.3 Parcours journalier moyen.

Il nous apparaît intéressant d'introduire la durée en reprenant les variables distance, emplacements et pièges et de les ramener sur une base quotidienne. En utilisant notre classification par point de départ, nous allons quantifier ce qu'était une journée de piégeage. Ce tableau a une valeur indicatrice puisque nous utilisons des moyennes. Néanmoins, il s'en dégagera des informations comparatives entre les itinéraires des neuf

(48)

TABLEAU 9

DISTANCES PARCOURUES ET NOMBRE DE PIEGES INSTALLES OU INSPECTES QUOTIDIENNEMENT.

(1) (2)

Distance (km)

(3) (4)

Pièges installés

Points de parcourue Durée totale ou inspectés

départ quotidiennement (jours) quotidiennement

TIKIRARJUAQ 14 6 67 IJAITTUIT 47 3 28 UUGARSIUVIK 37 4 16 QIKIRTAJUAQ 38 5.2 25 KUUGAAQ 21 5 16 NIAGUNGUUT 42 5 20 Camps provisoires 20 6__ 39 Moyenne 29.1 5.4 27.4 Puvirnituuq (chien) 25 15 10 Puvirnituuq (moto- neige) 64 6 24

Aux valeurs quotidiennes, nous avons ajouté une colonne indiquant la durée totale du parcours pour éviter au lecteur qui veut avoir un aperçu de l’ensemble des voyages de devoir retourner en arrière pour retrouver cette information. Tikirarjuaq et Qinguaaq enregistrent les plus courtes distances parcourues quotidiennement. La distance quotidienne maximale est de Puvirnituuq, en moto-neige, avec 64 kilomètres, suivi de Ijaittuit. C'est aussi de cet endroit que les piégeurs visitaient quotidiennement le plus grand nombre d'emplacements de pièges avec 6.1 emplacements.

(49)

1

Un ou des piégeurs, sur un itinéraire moyen , durant une journée i

moyenne , parcourent 32.2 kilomètres, visitent 3.4 emplacements dans lesquels sont installés ou inspectés 25.3 pièges. Le voyage total compte 173 à 175 kilomètres et dure environ six jours. C'est une journée d’hiver, à éclai­ rement court, avec une surface enneigée facilitant le transport par

traîneau. Huit â dix chiens tirent la charge. La distance entre le point de départ et le premier emplacement de pièges est d'environ 20 kilomètres. L’itinéraire depuis le premier emplacement de pièges a donc une longueur moyenne de 153 à 155 kilomètres.

En étudiant le tableau, nous sommes frappés par la similitude entre l’itinéraire moyen général et les valeurs moyennes obtenues pour l’ensemble des itinéraires de piégeage partant de QIKIRTAJUAQ. Ces derniers corres­ pondent à l’itinéraire moyen obtenu statistiquement. Le point de départ étant sur une île, avancée d’une dizaine de kilomètres dans la Baie d’Hudson, la distance jusqu'au premier emplacement de pièges est de 19 kilomètres; la moyenne générale de cette distance est, nous le savons, de 20 kilomètres. Les valeurs moyennes des itinéraires partant de QIKIRTAJUAQ correspondent presqu'exactement aux valeurs moyennes de l’ensemble du sous-réseau de piégeage. Or QIKIRTAJUAQ est situé au centre de la ligne côtière (axe nord-sud) du territoire exploité et c’est aussi dans sa région immédiate que veulent retourner les QIKIRTAJUARMIUT demeurant à Puvimituuq. Cette accumulation de faits ne manque pas d'étonner. Cette correspondance entre les valeurs moyennes du sous-réseau et les valeurs moyennes des itinéraires partant de QIKIRTAJUAQ signifie aussi que cet endroit n'est pas le point

1 Nous préférons utiliser "moyen" à "normal" puisqu'alors cette normalité résulterait exclusivement de nos calculs arithmétiques.

(50)

de départ des itinéraires permettant une production maximale. La distri­ bution statistique du sous-réseau est suffisamment étendue de sorte que les valeurs maximales sont relativement éloignées des valeurs centrales.

Les valeurs moyennes des itinéraires partant de QIKIRTAJUAQ sont, elles, très représentatives, puisque chacun d'eux a des valeurs qui s’écartent très peu de la moyenne.

Si le piégeage effectué depuis QIKIRTAJUAQ ne semble pas pouvoir donner lieu à une production maximale, comparativement à TIKIRARJUAQ par

*

exemple, peut-être donne-t-il lieu à une production optimale que nous définissons comme la plus grande production réalisable, compte tenu de l'ensemble des autres activités à effectuer. Toutefois, nous sommes dans l'impossibilité d'évaluer cette hypothèse.

Permettons-nous une parenthèse à propos de la façon avec laquelle la H.B.C. évaluait la productivité de "ses collaborateurs". Essentielle­ ment une entreprise capitaliste, elle évaluait la productivité d'un piégeur d'après l'attente de production maximale, basée sur les talents du piégeur, la saison, l'équipement, etc... Or cette maximisation est "inutile" pour évaluer la productivité des piégeurs inuit. Elle ne fait qu'introduire des notions de gaspillage, non-rentabilité, sous-production, mauvaise utilisation du capital, toutes aussi impertinentes les unes que les autres dans le calcul de la productivité inuit. La H.B.C. étant une entreprise commerciale capitaliste, elle mesurait constamment l'écart entre la pro­ duction réelle des piégeurs et ce qu'ils auraient pu faire s'ils n'avaient fait que que cela, hypothèse irréaliste.

Figure

Tableau 1 Tableau 2 Tableau 3 Tableau 4 Tableau 5 Tableau 6 Tableau 7 Tableau 8

Références

Documents relatifs

Mais au lieu de nous laisser nous confire dans nos petites certitudes définitives, dans nos fiches d e préparations établies en cinq années pour le reste de

Répartis en groupes de trois ou quatre, les stagiaires ont été accueillis dans des crèches et maternelles, dans des écoles primaires où se pratique la

Pour que le soutien pédagogique soit efficace il faut impéra- tivement que l’enseignant spécialisé soit acquis au principe d’intégration. Malheureusement, trop souvent,

Le réseau GS Airlines couvre actuellement 2 destinations à Madagascar : Fianarantsoa et

Rappelons que diagonaliser une matrice dans , c’est déterminer une base de vecteurs propres et de valeurs propres associées, c'est-à-dire trouver des nombres réels

Les enfants qui ont cette couleur sur eux se réfugient le plus vite possible dans leur refuge, les autres se réfugient dans la zone centrale.. On attend alors le deuxième signal du

Actuellement l'insuline est obtenue par transgénèse : le gène de l'insuline peut être extrait d'une cellule humaine et inséré dans l'ADN d'une bactérie?. Cette bactérie produit

Observation microsopique d’une coupe = Nous avons vu que la synthèse des protéines se fait dans le cytoplasme (autoradiographie des cellule acineuses pancréatiques).. Employé seul