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Vivre au-dessus de ses moyens et faire face au traumatisme psychique. L'une des dimensions probables de l'irreprésentable du trauma.

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traumatisme psychique. L’une des dimensions probables

de l’irreprésentable du trauma.

Marco Araneda

To cite this version:

Marco Araneda. Vivre au-dessus de ses moyens et faire face au traumatisme psychique. L’une des dimensions probables de l’irreprésentable du trauma.. Recherches en psychanalyse, Université Paris 7- Denis Diderot, 2015, 1 (19), pp.59-67. �hal-01473553�

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Pour citer cet article, merci de se référer à la version publiée dans la revue (pagination officielle) :

Araneda Marco, « Vivre au-dessus de ses moyens et faire face au traumatisme psychique. L’une des dimensions probables de l’irreprésentable du trauma », Recherches en

psychanalyse, 1/2015 (n° 19), p. 59-67.

Vivre au-dessus de ses moyens et faire face au traumatisme psychique.

L’une des dimensions probables de l’irreprésentable du trauma

Marco Araneda

Psychologue. Docteur en Médecine scientifique, psychopathologie et psychanalyse. Maître de conférences. Université Paris VII Diderot, Sorbonne Paris Cité, Centre de Recherches

Psychanalyse, Médecine et Société (CRPMS), EA 3522.

Université Paris VII Diderot Campus Paris Rive Gauche Bâtiment Olympe de Gouges 11, rue Jean Antoine de Baïf 75013 Paris

France

Ce travail réalisé dans le cadre du LABEX Who am I ? portant la référence ANR-11-LABX-0071 a bénéficié d'une aide de l’État gérée par l'Agence Nationale de la Recherche au titre du programme Investissements

d’avenir portant la référence n° ANR-11-IDEX-0005-02.

Résumé

Cet article explore l'importance de l'inachèvement et de la conflictualité inhérente à la vie psychique, tels qu'ils ont été décrits par Freud dans sa théorie sur le traumatisme. Nous analysons particulièrement la présence hégémonique de la métaphore de la vésicule indifférenciée (1920) dans le discours actuel sur le traumatisme, au détriment d'autres notions freudiennes issues de sa deuxième topique (1923). Le recours à des métaphores qui matérialisent le psychique s'avère dans ce contexte un acte symptomatique, en ceci qu'il masque une partie des découvertes sur la vie psychique apportées par la psychanalyse.

Mots-clés : Traumatisme - vésicule - moi-diplomate - moi-corps - Freud - effraction - pare-excitation

« Mais fou et tourmenté chacun l’est inévitablement en tant que contraint de par sa nature psychique à vivre au-dessus de ses moyens et à ne pas pouvoir faire autrement. Vivre au-dessus de ses moyens, vivre à crédit, est un état de folie, incompressible. On peut essayer de courir encore plus vite en avant de soi. D’ailleurs à un moment ou à un autre, il est probable que tout humain cherche son salut hors l’excès de destin qui lui est dévolu par des sauts périlleux de ce type. Avoir recours à l’analyse est un de ces bonds périlleux, à charge pour l’analyste de reconnaître l’audace acrobatique du mouvement ».

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60 Introduction : vivre au-dessus de ses moyens

Cette affirmation de Nathalie Zaltzman décrit l’état psychique de tout humain comme foncièrement problématique, et cela en dehors de toute situation contingente ou accidentelle qu’on pourrait qualifier de traumatisme. Sa description pointe le déséquilibre et la démesure que la tâche de vivre comporte pour l’être humain. Pas d’harmonie de base qui serait troublée par la contingence traumatique. Il s’agit plutôt de la description d’un travail permanent du sujet pour trouver les rafistolages qui lui permettront de sortir d’un état d’exigence excessive liée à sa nature psychique profonde2. La construction d’un équilibre ou d’un semblant d’harmonie correspondra à un exploit et

à la réussite d’un pari « fou ». L’excessif signe ainsi cette nature humaine composant avec la contrainte permanente3. Ce qui fait dire à N. Zaltzman que :

« […] l’homme freudien est potentiellement un malade polymorphe […]. La métapsychologie freudienne n’est pas la reconstitution à partir des ratés révélés au microscope du processus analytique d’une figure humaine en état d’intégrité harmonieuse »4. 

André Green décrit fort bien ce même pari subjectif et l’insuffisance qui est sa source principale : « L’homme selon la psychanalyse [...] se conçoit essentiellement dans son rapport au désordre qui habite intrinsèquement la condition humaine et qui peut, en certains cas, évoluer de telle manière que celui qui le vit pour son propre compte a le sentiment que les conséquences incroyablement complexes qui en résultent ne sauraient trouver de solution dans les moyens, les opportunités ou les situations qui sont mises à sa disposition au temps où il vit »5. 

Ces deux auteurs soulignent, d’une part, l’inachèvement et le caractère profondément conflictuel qui caractérisent le psychisme de la deuxième topique freudienne et, d'autre part, le travail acharné du moi pour composer avec cet état de fait et accéder à un équilibre inédit. Si la condition humaine de base est tout sauf idéale puisqu’elle repose sur un pari « fou », alors que va-t-on réparer lors de la prise en charge thérapeutique des patients dits « traumatisés » ?

C’est probablement cet embarras qu’il faut reconnaître en premier à l’heure d’imaginer la thérapie des sujets ébranlés par la violence. Embarras parce que, si réparation il y a, elle sera la réparation d’une prothèse qui était déjà une solution de secours. Or, en lieu et place de cet embarras, nous retrouvons plus couramment, dans le discours psychanalytique, la description des processus qui « matérialisent » le psychique pour parler des effets de la violence sur lui. L’image d’une vésicule indifférenciée est devenue aujourd’hui plus qu’une métaphore, une « description » hautement vulgarisée de ce qui constituerait la vision freudienne du traumatisme psychique. L’utilisation de cette métaphore n’est pas sans conséquences. L’une des principales étant l’économie qui est faite des découvertes de la deuxième topique freudienne sur la vie psychique et ses contraintes. Nous allons essayer de décrire dans un premier temps la lecture qui est faite de cette métaphore. Dans un deuxième temps, nous allons distinguer deux figures du moi et leur inter-jeu dans la théorie sur le traumatisme chez Freud.

L’évocation de la vésicule

Une quantité importante de manuels sur la psychopathologie du traumatisme centre la vision freudienne sur son texte Au-delà du principe de plaisir (1920). En affinant davantage, les auteurs se centrent essentiellement sur une métaphore de ce texte. La voici :

« Représentons-nous l’organisme vivant sous la forme la plus simplifiée qui soit, comme une vésicule indifférenciée de substance excitable. Sa surface tournée vers le monde extérieur sera différenciée de par sa situation même et servira d’organe récepteur d’excitations […] Ainsi s’est formée une écorce qui, à force d’avoir été perforée par l’action, pour la brûlure pour ainsi dire, des excitations, présente les conditions les plus favorables à la réception des excitations et est incapable d’être ultérieurement modifiée »6. 

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« Nous appelons traumatiques les excitations externes assez fortes pour faire effraction dans le pare-excitations. Je crois qu’on ne saurait comprendre le concept de traumatisme sans le mettre ainsi en rapport avec une mise à l’écart d’ordinaire efficace, des excitations »7. 

Construite à l’aide d’une métaphore biologique, cette définition du traumatisme est devenue pour une partie des auteurs contemporains l’essence même de la vision freudienne sur la question. Et cela au détriment d’autres modèles freudiens sur le traumatisme8, notamment ceux qui sont venus

approfondir sa vision durant les vingt dernières années de son travail. L’engouement actuel pour le modèle de la vésicule indifférenciée semble appauvrir la vision que la psychanalyse a créée sur la problématique du traumatisme. Freud lui-même, trois ans après la publication d’Au-delà du principe de plaisir, commence ainsi Le moi et le ça (1923) :

« Ce qui sera débattu ici continue les lignes de pensée que j’ai commencé à formuler dans « Au-delà du principe de plaisir » (1920), pensées à l’égard desquelles j’avais personnellement, comme je l’indiquais dans ce texte, une attitude de curiosité bienveillante. Je reprends ici ces pensées, je les relie à différentes faits fournis par l’observation analytique, je cherche à tirer de ce rapprochement de nouvelles conclusions, mais sans faire aucun nouvel emprunt à la biologie et en me tenant, de ce fait, plus près de la psychanalyse que dans l’« Au-delà » ».9

L’affirmation est claire, ici, Freud se rapproche davantage de la psychanalyse. Nous pouvons nous demander pourquoi, en 1920, il a éprouvé le besoin d’une représentation sous « la forme la plus simplifiée qui soit » et plutôt éloignée de la psychanalyse. Quelles que soient ces raisons, le fait est qu’aujourd’hui on résume la vision freudienne, et souvent psychanalytique à une métaphore correspondant à un mouvement de simplification et d’éloignement des repères psychanalytiques réalisé par Freud.

Nous n’essaierons pas de contester la légitimité du recours à des métaphores, puisqu’il s’agit d’un mécanisme inévitable et indispensable. Ce qui est contestable, c'est la place que la métaphore d’une vésicule indifférenciée de substance excitable occupe aujourd’hui dans les discussions autour du trauma. Toute métaphore permet à la pensée d’aborder un certain objet à l’aide de repères éclaircissants. Cependant, chaque métaphore rend aussi moins probable la perception d’autres aspects du phénomène en question.

Il faut signaler que Louis Crocq rappelle que, pour P. Janet, le traumatisme psychique correspond à « des excitations liées à un événement violent [qui] viennent frapper le psychisme, y pénètrent par effraction, et y demeurent ensuite comme un “corps étranger” »10. Cette définition, nous pouvons la

retrouver point par point dans des notions d’orientation analytique sur le trauma.111213

Nous pourrions nous demander si la notion même de « traumatisme », issue de la chirurgie et de la traumatologie médicale, n’est pas, dès sa naissance, prisonnière d’une métaphore corporelle. Provenant des mots grecs traumatismos (action de blesser) et trauma (blessure), cette expression signifie en pathologie chirurgicale : « “transmission d’un choc mécanique exercé par un agent physique extérieur sur une partie du corps et y provoquant une blessure ou une contusion”. Transporté à la psychopathologie, il devient traumatisme psychologique ou trauma, soit “transmission d’un choc psychique exercé par un agent psychologique extérieur sur le psychisme, y provoquant des perturbations psychopathologiques, transitoires ou définitives” ».14

Force est de constater que, dans son transport de la médecine à la psychopathologie, la notion de traumatisme, en même temps qu’elle décrit un processus, donne au passage une matérialité au psychique ; non sans conséquences.

Aucun auteur de la traumatologie contemporaine, pratiquement, ne fait référence au premier paragraphe de Le moi et le ça (1923), référence qui permettrait d’abandonner la métaphore biologique pour aller chercher tout ce qu’elle permet de ne pas voir. Cette omission devient plus significative, et probablement symptomatique, quand on sait que ce texte constitue essentiellement l’introduction de la deuxième topique. Ce changement de cartographie devrait forcément obliger à une actualisation de la

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théorie sur le trauma. Or, une grande partie des auteurs contemporains hésitent à inscrire ce processus dans le langage de la deuxième topique, lui préférant une image « simplifiée ».15

Nous espérions trouver, dans la littérature psychanalytique, une description des processus traumatiques à l’aide de la complexe cartographie du moi de 1923. C’est-à-dire, un serviteur de trois maîtres, diplomate qui installe au sein de l’appareil psychique une conciliation gagnée au travers de ruses et de mensonges. Ce moi, à la fois vulnérable et fort, traversé à jamais par cette duplicité, ne retrouve pas la question traumatique dans le texte de 1923, mais il le fera dans les textes ultérieurs de Freud. Toutefois, le discours contemporain dit psychanalytique paraît refuser le droit de cité, celle de la deuxième topique, au traumatisme. Il est refoulé à une place précédente et étrangère (biologique). Mais quelle est la raison de cette difficulté à inscrire le traumatisme dans la deuxième topique ? Nous pourrions certes attribuer cette absence au caractère sensible que revêt le trauma à l’intérieur de l’histoire de la psychanalyse. Théorie première pour expliquer l’hystérie, elle s’est vue reléguée à un deuxième plan lors de l’abandon de la neurotica16. La réalité psychique et le fantasme viennent ainsi

jouer un rôle fondamental dans le déclenchement et le maintien des organisations psychopathologiques. Désormais, toute nouvelle référence au trauma ne risque-t-elle pas de bouleverser l’édifice psychanalytique dans son ensemble ? Cela pourrait expliquer en partie la réticence à inscrire le traumatisme dans la langue de la deuxième topique.

Nous pouvons avancer une autre raison à cette hésitation du discours contemporain : l’importance attribuée par Freud à la dimension économique. Dans ses Conférences d’introduction à la psychanalyse (1916-7), Freud reconnaissait sa difficulté à ranger les névroses traumatiques à l’intérieur de ses schémas nosographiques. Et il y dit :

« Et même, le terme traumatique n’a pas d’autre sens qu’un sens économique. Nous appelons ainsi un événement vécu qui, en l’espace de peu de temps, apporte dans la vie psychique un tel surcroît d’excitation que sa suppression ou son assimilation par les voies normales devient une tâche impossible, ce qui a pour effet des troubles durables dans l’utilisation de l’énergie ».17

L'affirmation est à prendre en compte à sa juste mesure. Alors que les névroses traumatiques restent réfractaires à la percée de la pensée psychanalytique, Freud réduit le traumatique à un phénomène purement économique. Des trois dimensions disponibles pour décrire n’importe quel phénomène de la vie psychique sur le plan métapsychologique – topique, dynamique et économique – le traumatisme se voit restreint à un seul. En fait, la vésicule indifférenciée de 1920 sert à la description de cette dimension. On y voit des parois faisant barrage à des quantités disproportionnées d’énergie qui pourraient faire effraction dans la vésicule. Les énergies extérieures feraient alors irruption dans le délicat équilibre qui avait été conquis à l’intérieur de la vésicule, produisant ainsi une perte de l’homéostasie. En 1920, Freud met l'accent sur le point de vue économique pour affirmer que les mécanismes de préparation par l’angoisse permettent souvent d’échapper au déclenchement du traumatisme :

« Nous voyons ainsi que la préparation par l’angoisse avec son surinvestissement des systèmes récepteurs représente la dernière ligne de défense du pare-excitations. Pour l’issue d’un grand nombre de traumatismes, le facteur décisif serait la différence entre systèmes non-préparés et systèmes préparés par surinvestissement ; à partir d’une certaine force du traumatisme, ce facteur cesse, il est vrai, de compter ».18

Dire qu’à partir d’un « certain point » l’effet préventif de l’angoisse ne compte plus, c’est dire que ces ruses pour contrer l’advenue du traumatisme ne réussiront pas à contrecarrer l’ampleur de la force attaquante, d’une part, et la logique implacable du déséquilibre des forces en jeu, d’autre part. Freud « avoue » dans cette affirmation une prépondérance de l’économique dans un contexte psychique qui voudrait la contester. Une fois tous les mécanismes épuisés, c’est d’une question de rapport de forces qu'il s’agit.

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La disparition des dimensions dynamique et topique répond-elle à la constatation de la prévalence finale de l’économique ? Cela semble le cas, mais le point mérite discussion. Freud n'affirme pas que le traumatique est un phénomène purement économique. Cela impliquerait une exception assez grande dans la description métapsychologique qu'il opère pour chaque production du psychique. Il semble plutôt faire allusion à une certaine prévalence finale de l’économique face à la décomposition des dimensions topique et dynamique.

Dans un temps primitif de la vie psychique, le même temps qui correspond davantage à la vésicule indifférenciée, l’équilibre relatif des forces en jeu signe peut-être une prépondérance absolue de l’économique. Mais très vite l’enfant – et d’autant plus le jeune et l’adulte – abandonnent ce stade primitif. La construction de la topique – espaces, structures – et la constitution d’une dynamique – de conflit et d’équilibre – ne viennent-elles pas justement essayer de réduire les tourmentes primitives qui faisaient basculer le psychisme des origines entre le tout et le rien ?

Faire appel à la métaphore de la vésicule indifférenciée pour décrire le processus traumatique pourrait vouloir dire que les dimensions topique et dynamique ont été démantelées par l’expérience traumatique. Cependant, une conséquence découle de ce recours à la vésicule. Étant elle-même un objet matériel avec une présence dans l’espace, elle installe une « topique » où elle était censée ne représenter qu'un jeu des forces relatives. La « topique » de l’« économique » remplace ainsi la deuxième topique freudienne.

Moi-corps / moi-diplomate

En 1933, Freud approfondissait ainsi la description de la triple allégeance du « moi » de la deuxième topique :

« Les trois despotes sont le monde extérieur, le surmoi et le ça. Quand on suit les efforts du moi pour les satisfaire tous en même temps, plus exactement pour leur obéir en même temps, on ne peut regretter d’avoir personnifié ce moi, de l’avoir présenté comme un être particulier. [...] Dans son effort de médiation entre le ça et la réalité, il est souvent contraint de revêtir les ordres ics du ça avec ses rationalisations pcs, de camoufler les conflits du ça avec la réalité, de faire accroire, avec une insincérité diplomatique, qu’il tient compte de la réalité, même si le ça est resté rigide et intraitable [...] Ainsi, poussé par le ça, entravé par le surmoi, rejeté par la réalité, le moi lutte pour venir à bout de sa tâche économique, qui consiste à établir l’harmonie parmi les forces et les influences qui agissent en lui et sur lui ».19

Il s’agit donc d’une incroyable créature. Menacé par trois maîtres tyranniques, il accomplira la tâche d’établir un compromis entre trois instances qui voudraient régner sans partage. Selon la définition de 1923, le moi est une partie du ça modifiée par son contact avec la réalité. Il est ainsi la partie du ça suffisamment au courant de la réalité extérieure. Le terme de « diplomate » lui convient bien. Il est placé à l’interface, non pas de deux pays, mais de trois. Ces maîtres – sources des forces toujours disproportionnées et excessives – sont de par leur constitution même, enclins à se heurter dans des conflits à mort. Au sein même de la limite entre le ça et la réalité, c’est la naissance du moi qui permet la diminution de la probabilité du conflit. Grâce à l’installation de mécanismes d’illusion au sein même du psychisme, le moi réussit à reconnaître et à tromper les tendances hégémoniques de chacun de ses maîtres. Il réussit à installer une conciliation là où rien ne permettait a priori d’imaginer la naissance d’un quelconque accord. Nous appellerons dorénavant moi-diplomate ce moi du compromis, de l’illusion et de la triple entrave.

Freud considère que c’est au travers de cette triple allégeance que le moi essayera d’accomplir son rôle économique : l’harmonisation des trois maîtres. Ici la dimension économique opère à travers les dimensions topique et dynamique qui constituent les instances et leurs conflits potentiels.

Il existe un écart significatif entre la vésicule indifférenciée (1920) et le moi-diplomate (1923). La première est seulement utile pour décrire un déséquilibre d’énergies à l’intérieur d’un organisme précaire. Le

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deuxième nous permet d’imaginer l’enjeu majeur que pourrait représenter une agression sur un être qui s’adonne silencieusement à la tâche de produire un équilibre inédit là où rien ne permettait d’envisager un tel accord. La vésicule renvoie à la dimension économique en tant que forces qui s’affrontent à travers une paroi de contention, tandis que le moi-diplomate nous présente une dimension économique liée à l’établissement d’accords et de compromis par une instance qui régule la cohabitation de ses trois maîtres. L’image de 1920 évoque un appareil psychique matérialisé. Celle de 1923 nous fait penser à un enjeu politique et immatériel. Ces deux figures doivent être distinguées dans le discours psychanalytique sur le traumatisme. Toutefois, ce que nous retrouvons à la place est l’omniprésence de la première au détriment de la deuxième.

Mesurons d’autres aspects de ce point de vue. L’idée d’une vésicule effractable est-elle vraiment absente du modèle de la deuxième topique ? Le recours à une métaphore qui matérialise le psychique est-il une simple particularité restreinte au texte de 1920 ? À ces deux questions, nous sommes obligés de répondre par la négative. Dans Le moi et le ça (1923), outre sa description du moi-diplomate, Freud définit le moi comme un moi-corporel :

« Le moi est avant tout un moi-corporel, il n’est pas seulement un être de surface, mais il est lui-même la projection d’une surface… »20

« […] le moi est finalement dérivé de sensations corporelles, principalement de celles qui ont leur source dans la surface du corps. Il peut ainsi être considéré comme une projection mentale de la surface du corps, et de plus, comme nous l’avons vu plus haut, il représente la surface de l’appareil mental ».21

Si le moi est avant tout un moi-corporel, dérivé des sensations qui ont leur origine dans la surface du corps, alors devrions-nous être étonnés de l’utilisation de la métaphore de la vésicule ? N’est-elle pas un corps ? Une vésicule attaquée par des excitations externes qui risquent d’effracter son pare-excitation, ou de trouer sa peau, n’est-elle pas une bonne représentation du moi-corporel ? Certainement. Si l’origine même du moi est la projection des sensations de la surface du corps, alors nous ne pouvons pas rejeter l’utilisation de métaphores matérielles ou corporelles pour rendre compte des effets du traumatisme sur le moi.

La notion de duplicité du moi22 nous fait penser à une cohabitation de ce corporel et du

moi-diplomate. Plus le moi se développera, plus il sera à même de produire et d’assurer cet équilibre précaire entre les trois domaines auxquels il est assujetti.

Mais alors pourquoi le moi-diplomate disparaît-il des descriptions psychanalytiques sur le traumatisme ? Pourquoi lui préfère-t-on la description d’un moi-corporel archaïque emprunté à la biologie ? La réponse est peut-être dans le même texte qui nous présente ces deux visages du moi :

« Dans l’apparition du moi et dans sa séparation d’avec le ça, un autre facteur que l’influence du système Pc semble encore avoir joué un rôle. Le corps propre, et avant tout sa surface, est un lieu dont peuvent provenir simultanément des perceptions externes et internes. Il est vu comme un objet étranger, mais en même temps il livre au toucher des sensations de deux sortes, dont l’une peut être assimilée à une perception interne ».23

À la lumière de cette citation de Freud, nous pouvons regarder autrement le recours massif à la métaphore de la vésicule dans le discours sur le traumatisme. Puisque le corps a permis au moi de se séparer du ça, autrement dit, puisque c’est le corps et ses sensations qui ont permis au moi de se constituer, alors il est compréhensible que le corps soit à nouveau convoqué, en métaphore corporelle, lorsque ce moi traverse des expériences qui font vaciller son existence.

Déjà, en 1920, après avoir introduit la métaphore de la vésicule et de l’effraction du pare-excitations pour expliquer le processus traumatique, Freud se défend de la possibilité que sa proposition puisse être comprise comme une régression aux modèles pré-psychanalytiques :

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« Ces vues opposées ne sont pas pour autant irréconciliables, pas plus que la conception psychanalytique de la névrose traumatique ne se confond avec la forme la plus grossière de la théorie du choc. Cette théorie voit l’essence du choc dans la lésion directe de la structure moléculaire ou même de la structure histologique des éléments nerveux tandis que nous, nous cherchons à comprendre ses effets sur l’organe psychique à partir de l’effraction du pare-excitations et des tâches qui en résultent ».24

En essayant de se différencier des théories pré-psychanalytiques, Freud transforme le psychique en organe. Il affirme que le psychique existe et que le trauma ne se réduit pas au choc physique. Sauf que, par là même, il traduit le psychique en une métaphore corporelle. Acte de différenciation et d’assimilation. Le traumatisme ne répond pas aux effets de l’agression sur le corps, mais le psychique est comme un corps.25

Signalant que la métaphore de l’amibe n’est pas compatible avec les relations ambiguës décrites à partir de la deuxième topique, Green critique l’entreprise même de donner une représentation du moi :

« […] j’aimerais préciser que l’on fait souvent une confusion entre image du corps et représentation du Moi. Car si le moi est une surface, ou ce qui correspond à la projection d’une surface, image du corps et représentation du Moi relèvent des niveaux théoriques différents. L’image du corps se rattache à une phénoménologie de l’apparence [...]. Quant au Moi lui-même, il est un concept théorique et non une description phénoménologique, c’est une instance. De même qu’il serait absurde de parler d’une représentation du ça ou du surmoi, il est absurde de parler d’une représentation du Moi ».26

Le recours au corps constitue une invocation des mécanismes qui ont donné naissance au moi. C’est comme si la théorie accomplissait un rôle non seulement descriptif, mais aussi immédiatement reconstructif. Les travaux de D. Anzieu ont largement exploré la question du moi-corps lors de processus traumatiques. Il définit un moi-peau comme « une figuration dont le Moi de l’enfant se sert au cours des phases précoces de son développement pour se représenter lui-même comme Moi à partir de son expérience de la surface du corps »27.  Peu d’auteurs font référence au fait que les travaux

d'Anzieu ont aussi pour caractéristique de reconnaître explicitement le rôle défensif et protecteur que ces « figurations » jouent pour le psychisme traversant des situations extrêmes : « L’activité psychique tente de construire en image ce qui fait défaut au sujet en tant que structure ou de s’opposer par des images de signification opposée aux dommages résultant de ces carences »28. Il est sûr que la tâche de

l’analyste est de respecter le rôle défensif et protecteur de telles représentations. Mais à un moment donné ces défenses devront être analysées pour connaître et reconnaître les carences qui s’y cachent.

Conclusion

On peut reconnaître l’importance des notions de moi-peau, moi-corps et pare-excitation dans l’étude de la constitution psychique. Mais, il faudrait refuser de remplacer la connaissance psychanalytique sur la structure psychique par une vésicule qui ne connaît ni la castration, ni la tragédie œdipienne, ni l’amnésie de l’Œdipe, ni le refoulement originaire, ni la détresse archaïque.

La vésicule installée en nouvelle topique du psychique ne se restreint pas à évoquer les origines et les assises corporelles du moi. Elle peut devenir un empêchement à l’observation du rôle que le moi-diplomate joue lors du processus traumatique et de sa souffrance de non-représentation lors du processus psychothérapeutique.

Il y a un accord assez large sur le fait que le traumatisme se caractérise par des expériences en souffrance de représentation29 30 31 32. Ces expériences se référent en général à l’événement

traumatique même, à la scène traumatique ou aux affects déclenchés au moment de l’agression. Or, ne pourrions nous pas imaginer aussi qu’une partie de ces expériences en souffrance de

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représentation, correspondent à l’embarras d’un moi-diplomate qui – faute de reconnaissance – ne peut pas recevoir les soins dont il a bien besoin ?

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1Zaltzman, N. (1998). De la guérison psychanalytique. Paris : PUF, p. 69.

2 Villa, F. (2009). La psychanalyse a-t-elle les moyens de penser le mal ? À propos de…« L’esprit du mal » de

Nathalie Zaltzman. L’Évolution Psychiatrique, 74(2), 314-324.

3 Villa, F. (2013). Devenir ami ou rester étranger avec ce qui vient incidemment à notre rencontre ? Revue

française de psychanalyse, 77(4), 1018-1029.

4Zaltzman, N. (1998). Op. cit., p. 95.

5Green, A. (2011). Le travail du négatif (1993). Paris : Les Éditions de Minuit, p. 356.

6 Freud, S. (2001). Au-delà du principe de plaisir (1920). In Essais de psychanalyse (traduit de l’allemand par J.

Altounian & al.). Paris : Payot & Rivages, p. 73-4.

7Ibidem. p. 78.

8Pour une lecture détaillée Voir : Barreau, J.-J. (2006). Du traumatisme à l’événement. Topique, 95, 103-125 &

Bokanowski, T. (2002). Traumatisme, traumatique, trauma. Revue française de psychanalyse, 66(3), 745-757.

9Freud, S. (2001). Le moi et le ça (1923). In Essais de psychanalyse (traduit de l’allemand par J. Altounian & al.).

Paris : Payot & Rivages, p. 245.

10Crocq, L. (dir.) (2007). Traumatismes psychiques. Prise en charge psychologique des victimes. Paris : Masson, p. 7. 11Sibertin-Blanc, D. & Vidailhet, C. (2003). De l’effraction corporelle à l’effraction psychique. Neuropsychiatrie de

l’enfance et de l'adolescence, 51, 1-4, p. 3.

12 Romano, H. & al. (2008). Le jeu chez l’enfant victime d’événements traumatiques. Annales

Médico-psychologiques, 166(9), 702-710, p. 705.

13Vallet, D. & al. (2008). La blessure physique, redoublement du psychotrauma. Stress et Trauma, 8(4), 229-235,

p. 229.

14Crocq, L. Op. cit., p. 6-7.

15 À titre d’exception, nous pouvons citer l’intéressant article de Q. Bullens, qui réalise – à travers d’autres

notions – une fine description du rôle lors du traumatisme de celui que nous appellerons ici moi-diplomate. Cf. : Bullens, Q. (2010). Les remparts de l’intime: Hypothèse sur les non-dits dans le processus de (méta-)révélation chez l'enfant victime d'abus sexuel. La psychiatrie de l’enfant, 53, 431-452.

16Freud, S. (1956). Lettres à W. Fliess (1887-1902). In La naissance de la psychanalyse. Paris : PUF.

17 Freud, S. (1961). Conférence 18 : Rattachement à une action traumatique. L’inconscient (1916-7).

In Conférences d’introduction à la psychanalyse (traduit de l’allemand par S. Jankélévitch). Paris : Payot, p. 256-7.

18Freud, S. (1920). Op. cit., p. 81.

19 Freud, S. (1984). Conférence 31 : La décomposition de la personnalité psychique (1933). In Nouvelles

conférences d’introduction à la psychanalyse (traduit de l’allemand par R.-M. Zeitlin). Paris : Gallimard, p. 107-8.

20Freud, S. (1923). Le moi et le ça. In Essais de psychanalyse, Op. cit., p. 264. 21Ibid. Note ajoutée en 1927.

22 Le Poulichet, S. (2005). L’informe temporel : s’anéantir pour exister. Recherches en Psychanalyse, 3(1), 21-29,

p. 22.

23Freud, S. (1923). Op. cit., p. 263. 24Freud, S. (1920). Op. cit., p. 80-1.

25Assoun, P.-L. (2002). De l’effrayant à l'effroyable. Figures freudiennes du Schreck. Apertura. 17, 31-43. 26Green, A. (2007). Narcissisme de vie, Narcissisme de mort (1983). Paris : Les Éditions de Minuit, p. 107-8, 154. 27Anzieu, D. (1995). Le moi-peau. Paris : Dunod, p. 1.

28Anzieu, D. (dir.) (2003). Les contenants de la pensée. Paris : Dunod, p. 72.

29Roussillon, R. (2004). Le jeu et le potentiel. Revue française de psychanalyse, 68(1), 79-94.

30Pestre, É. & Benslama, F. (2011). Traduction et traumatisme. Recherches en Psychanalyse, 11(1), 18-28.

31Guittonneau, M. & Le Poulichet, S. (2011). Composition et métaphores identifiantes. Recherches en psychanalyse,

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32Neau, F. (2010). « Dis-lui qu’elle enlève la peur". Quelques réflexions cliniques à propos d'un travail auprès

d’enfants arméniens de 6 à 13 ans, deux ans après le tremblement de terre de 1988. La psychiatrie de l’enfant, 53(1), 91-114.

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