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Du vide médiatique à l'injonction normative des rôles sociaux de sexe : la (re)présentation de l'allaitement dans la presse parentale française

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sociaux de sexe : la (re)présentation de l’allaitement

dans la presse parentale française

Elise Vinet, Stéphanie Gosset

To cite this version:

Elise Vinet, Stéphanie Gosset. Du vide médiatique à l’injonction normative des rôles sociaux de sexe : la (re)présentation de l’allaitement dans la presse parentale française. B. Damian-Gaillard; S. Montañola; A. Olivesi. L’assignation de genre dans les médias, Presses Universitaires de Rennes, 2014. �halshs-01213146�

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des rôles sociaux de sexe :

la (re)présentation de l’allaitement

dans la presse parentale française

Élise VINET et Stéphanie GOSSET

En matière d’allaitement 1, hier comme aujourd’hui, les Françaises se démarquent des autres pays européens. En effet, si la pratique de l’allaitement maternel a baissé au xixe siècle dans toute l’Europe avec l’industrialisation, en France, le recours aux nourrices a été massif et s’est même institutionnalisé ce qui a, avec la banalisation de l’utilisation du biberon, renforcé et accentué ce phéno-mène 2. Ainsi, aujourd’hui, seules 56 % des Françaises contre quasiment 100 % des Scandinaves allaitent leur enfant à la naissance au sein et de façon exclusive. À 4 mois, seuls 5 % des bébés français sont allaités au sein maternel, tandis qu’ils sont encore 65 % à l’être en Suède 3. On constate par ailleurs au niveau mondial un effort accru de promotion de l’allaitement au sein (Déclaration d’In-nocenti, 1990, UNICEF) avec l’apparition du label « Hôpital Ami des Bébés » (crée par l’UNICEF et l’OMS en 1992). Aussi, Badinter 4 dénonce-t-elle le regain contemporain des discours naturalistes qu’elle considère comme visant à river les femmes à leur rôle de mère, notamment à travers les tentatives d’ériger l’allaitement au sein en norme sociale. En effet, « le geste implique, avec acuité, le regard social, la loi des codes et le conflit des normes 5 ».

La notion de norme peut être appréhendée comme un « guide pour l’action 6 » qui contient l’« ensemble des règles et prescriptions portant sur la manière de

1. Nous utilisons les termes « allaitement » et « allaiter » tels qu’ils sont employés dans le Larousse (« nourrir de lait un enfant ou un animal nouveau-né »), indépendamment du mode d’allaitement. Lorsqu’il s’agira d’allai-tement au sein, nous parlerons d’« allaid’allai-tement au sein » ou d’« allaid’allai-tement maternel », sinon, nous parlerons d’allaitement au biberon. Larousse en ligne : <www.larousse.fr/encyclopedie/rechercher?q=allaiterett=>, consulté le 22 avril 2013.

2. Rollet C., Histoire de l’allaitement en France : pratiques et représentations, Co-naître, mai 2006. 3. Plan d’action “allaitement maternel”, rapport du professeur Dominique Turck, juin 2010. 4. Badinter E., Le Conflit, la femme et la mère, Paris, Flammarion, 2010.

5. Jodelet D., « Le sein laitier : plaisir contre pudeur ? » Communications, n° 46, 1987, p. 230.

6. Goffman E., La mise en scène de la vie quotidienne : La présentation de soi, Paris, Les Éditions de Minuit, 1973, p. 101.

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percevoir, de sentir et d’agir 7 ». Or, ces dernières sont fondées sur des valeurs sociales perpétuant notamment une « valence différentielle des sexes 8 ». Ainsi, dans une société marquée par la différenciation et la hiérarchisation des sexes 9, filles et garçons sont socialisés différemment 10, et différemment en/dé-coura-gés selon que leurs aspirations adhèrent aux ou s’éloignent des rôles et normes socialement dévolus à leur sexe 11.

La norme se caractérise également par sa régularité au sein d’un groupe social et par l’attente qu’elle suscite vis-à-vis d’un comportement ou d’un mode de pensée jugés « appropriés » en référence à un « standard 12 ». Ce versant de la norme sociale renvoie à la fonction informative et au caractère descriptif des normes, renseignant les individus sur ce qu’il est d’usage de faire, sur ce qui est censé être « typique 13 ». Le volet prescriptif 14 renvoie lui à la notion de contrainte, « ce qui doit être ». Le caractère prescriptif s’accompagne de sanc-tions potentielles « qui tendent à empêcher l’écart par rapport à la règle 15 ». Cependant, toute norme est nécessairement précaire au sens où elle constitue un standard artificiel ou « idéal 16 » cherchant à conformer le réel. Si les régularités observées dans le champ social sont produites et reproduites en permanence, alors elles sont aussi susceptibles de se transformer et d’être transgressées 17. En tension permanente, les normes sociales suivent un cycle de vie comportant trois étapes 18 : émergence, cascade et internalisation. Dans cette dernière étape, la norme n’est plus discutée et semble « aller de soi 19 ». Sa vie dans le corps social passe par différents agents parmi lesquels figurent, après la famille et les autres réseaux sociaux, les médias 20.

Les médias contribuent en effet à l’apprentissage social au sens où ils renseignent les individus sur l’acceptation sociale liée à un comportement exposé médiatiquement 21, notamment via les images, omniprésentes dans l’espace

7. Léyéns J.-P. et Yzerbit, V., Psychologie sociale, Bruxelles, Mardaga, 1987, p. 42. 8. Héritier F., Masculin-Féminin : La pensée de la différence, Paris, Odile Jacob, 1996. 9. Delphy C., L’ennemi principal : Penser le genre, Paris, Syllepse, 2001.

10. Rouyer V., La construction de l’identité sexuée, Paris, Armand Colin, 2007.

11. Eagly A., « The his and hers of prosocial behavior: an examination of the social psychology of gender », American Psychologist, n° 64 (8), 2009, p. 644-658.

12. Codol J.- P., « Schème d’équilibre et normes sociales », L’année psychologique, n° 74, 1974, p. 201-218. 13. Cialdini R., « Crafting normative messages to protect the environment », American Psychological Society,

n° 12, 2003, p. 105-109. 14. Ibid.

15. Fritsch P., L’activité sociale normative: une notion problématique, Paris, CNRS Éditions, 1999, p. 19. 16. Codol J.- P., « Schème d’équilibre et normes sociales », art. cit.

17. Butler J., Défaire le genre, Paris, Amsterdam, 2006.

18. Pour un état des lieux, voir Renaud L., « Modèle du façonnement des normes par les processus média-tiques », P. Mongeau et J. Saint-Charles (dir.), Communication : Horizons de pramédia-tiques et de recherche, Québec, Presses de l’université du Québec, 2005, p. 235-254.

19. Desrochers S. L. et Renaud L., « Les normes de l’allaitement maternel et de l’accouchement naturel : un examen de leur instauration », L. Renaud (dir.), Les médias et la santé : de l’émergence à l’appropriation des normes sociales, Québec, Presses de l’université du Québec, 2010, p. 53-72.

20. Renaud L., « Modèle du façonnement des normes par les processus médiatiques », art. cit.

21. Yanovitzky I. et Stryker J., « Mass media, social norms and health promotion efforts », Communication Research, vol. 28, n° 2, 2001, p. 208-239.

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public 22. Ce faisant, les médias jouent un rôle de « pouvoir normalisateur » au sens où « ils ne diffusent pas uniquement des informations, ils permettent égale-ment de créer ou de renforcer des idées relevant du sens commun ou de ce qui est normal 23 ». Comme le rappelle Caron 24, la représentation des femmes et de la féminité dans les médias constitue un thème récurrent des analyses féministes des trente dernières années, mais est peu traitée lorsqu’elle émane de la culture popu-laire. Or, comme les articles de presse écrite et orale, les images de presse « trans-mettent des idées, des représentations et des valeurs particulières 25 », et tendent notamment à reproduire et pérenniser des stéréotypes de sexe 26. Qu’en est-il des magazines parentaux ? Selon la nouvelle étude d’audience One, publiée par Les

clés de la presse 27, l’audience de ces magazines est considérable (par exemple, le mensuel Parents totalise 2 053 milliers de lecteurs, dont 75 % de femmes ; Enfant

magazine totalise 1 375 milliers de lecteurs, dont 82 % de femmes). Ainsi, dans

un contexte sociétal marqué par l’avènement de nouvelles formes de parentalité (mono- et homo-parentalité notamment, familles recomposées, etc.), les maga-zines parentaux se font-ils l’écho, voire les « précurseurs » de ces changements en cours ou contribuent-ils à pérenniser les normes sociales de rôles traditionnels liés au sexe ? Nous avons exploré cette question au travers du thème de l’allaitement et de sa mise en scène écrite et imagée dans la presse parentale française.

Méthodologie de recherche

Afin de contrebalancer un éventuel effet de parasitage lié à l’orientation édito-riale d’un magazine particulièrement pro- ou anti-allaitement, nous avons fait le choix d’analyser plusieurs éditions issues des 6 magazines parentaux diffusés en version papier dans le paysage de la presse française : Infobébés (ou Infocrèche selon le circuit de diffusion), Parents, Neuf Mois, Maman !, Famili et Enfant Magazine. Selon la méthode du choix raisonné 28, nous avons sélectionné tous les numéros de ces 6 magazines parus de façon synchronique au cours du dernier trimestre 2010, soit en tout 17 numéros. Nous avons analysé 424 documents, dont 191 articles écrits et 233 images traitant, même de façon ponctuelle, de la question de l’allaitement (32 % des articles sont accompagnés d’images). Notons que les pages publicitaires en lien avec l’allaitement ne sont pas incluses dans l’analyse

22. Vidal J.-M., Le caractère polysémique des images sur la santé. Santé médiatisée : La force des images et des représentations, Paris, Éditions de Santé, 2008.

23. Henderson L., Kitzinger J. et Green J., Representing infant feeding: content analysis of British media portrayals of bottle feeding and breast feeding – BMJ, November 2000, 321, Article 7270, <http://www.bmj. com/content/321/7270/1196.1.full> (consulté le 17 janvier 2011)

24. Caron C., « Dis-moi comment être la plus belle ! Une analyse du contenu photographique de la presse féminine pour adolescentes », Recherches féministes, n° 18, 2005, p. 109-136.

25. Ibid. p. 111.

26. Jewitt C., et Oyama R., « Visual Meaning : A social semiotic approach », T. Leeuwen van et C. Jewitt (ed.), Handbook of Visual Analysis. Thousand Oaks, Sage Publications: 2001, p. 134-156.

27. Les clés de la presse, mars/avril 2012.

28. Desabie J., « Méthodes empiriques d’échantillonnage », Revue de Statistique Appliquée, n° 11 (1), 1963, p. 5-24.

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puisque leur mise en page et le message véhiculé ne relèvent pas d’un choix rédactionnel. En revanche, certains articles, sans être des pages publicitaires, ont un caractère promotionnel. Certains produits y sont conseillés, soit par un-e jour-naliste, soit par des parents (par exemple dans les rubriques « parents-testeurs » ou « banc d’essai »). Ces articles sont inclus dans l’analyse.

Nous avons analysé ces magazines à l’aide d’une grille construite ad hoc, analysant les stéréotypes et les normes se rapportant au rôle dédié aux femmes, et systématiquement appliquée à l’ensemble du corpus. La construction de la grille s’est appuyée sur l’analyse iconographique et textuelle (d’albums de jeunesse) de Houadec 29 et a été adaptée à notre corpus. La grille interrogeait (pour les textes et/ou les images, selon les cas) la nature de l’article (témoignages, conseils, infor-mations, etc.), le statut de l’auteur(e) de l’article, le sexe de la personne allaitant l’enfant, le type d’allaitement (sein/biberon), le contexte spatial de l’allaitement, la situation parentale du/des parent(es), l’orientation sexuelle du/des parent-e-s, la mention de la vie professionnelle du/des parent-e-s et le cas échéant (dans le texte), la mention d’un type de congé (parental, maternel, paternel, etc.), et enfin le type de normes associées dans les textes à chaque forme d’allaitement (descrip-tive ou injonc(descrip-tive 30) et ceci via 3 axes : la nature des articles (conseil, témoignage, etc.), le statut de l’auteur(e) et enfin le mode des phrases. Nous n’avons pas traité du type de normes dans les images, car « les images et significations transmises décrivent, expliquent et prescrivent à la fois 31 ».

Résultats de la recherche

À qui s’adressent les articles ?

Dans 64.4 % des articles, il n’est pas possible de définir si leur cible est spéci-fiquement masculine ou féminine ou bien les deux. Cependant, environ un tiers des articles (33 %) s’adresse directement aux femmes, parfois même en les interpellant directement : « Votre enfant est au sein et il est comblé 32. » Seule une infime minorité d’articles s’adressent aussi bien aux hommes qu’aux femmes (2 %) : « Parce que ce magazine n’a qu’une raison d’être : vous, ses lectrices et lecteurs 33. » Aucun article ne s’adresse qu’aux hommes. Il est à noter qu’un des magazines ne s’adresse d’emblée qu’aux mères, à travers son titre (« Maman »). Cependant, bien que le titre soit explicite, seuls 2 articles sur les 18 traitant de l’allaitement s’adressent de façon explicite aux femmes, les 16 autres s’adressant à des personnes de sexe indéterminé.

29. Houadec V., Masculin-Féminin dans la littérature de Jeunesse, IUFM Midi-Pyrénées. Rapport de stage de DESS Politiques sociales et rapports sociaux hommes-femmes non publié, université de Toulouse-Le Mirail, Toulouse, 2003.

30. Cialdini R., « Crafting normative messages to protect the environment », art. cit.

31. Jodelet D., Les représentations sociales, Paris, PUF, coll. « Sociologie d’aujourd’hui », 1993, p. 22. 32. Enfant Magazine, « A chaque âge, son menu », novembre 2010, p. 46.

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Aussi bien dans l’image (I) que dans le texte (T), ce sont surtout les femmes qui sont (re)présentées et/ou décrites en train d’allaiter (I 70 % / T 70.1 %). Dans l’image, les bébés sont plus souvent représentés tenant eux-mêmes leur biberon (10 %) qu’ils ne sont représentés allaités par un homme (2.5 %). Certaines personnes qui allaitent au biberon ne sont pas identifiables (17.5 % ; seule la main est visible, sans ongles particulièrement longs ou encore de vernis qui permettraient d’attribuer la main à une femme selon les normes culturelles). Seuls 1.6 % des textes décrivent un homme et une femme allaitant ensemble et 1 % des textes un homme allaitant seul. Un quart des personnes décrites en train d’allaiter sont de sexe indéterminé/able (26.5 %). Notons enfin qu’aucune variation du dimorphisme sexuel n’est évoquée ni illustrée (aucune mise en scène de personnes intersexes ou encore affiliées trans*).

…de quelle façon ?

Graphique 1 : Sexe du sujet et type d’allaitement dans l’image

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L’allaitement au sein est majoritaire dans les images comme dans les textes. Cependant, les 40 % d’allaitement au biberon mis en scène dans les textes et les images restent l’apanage des femmes ou d’individu(es) indéterminé(es), mais pas directement des hommes, largement minoritaires (1 % à 3 %).

…dans quels contextes sociaux ?

Nous nous intéressons ici aux contextes dans lesquels l’allaitement est prati-qué, i. e., aussi bien le contexte « spatial » de l’allaitement que le contexte profes-sionnel (évocation de la vie profesprofes-sionnelle mais aussi d’un congé maternel, pater-nel ou encore parental).

L’allaitement est le plus souvent représenté dans des lieux indéfinis (I 62,5 % / T 49,2 %). Dans l’image, il est caractérisé la plupart du temps par un fond clair dans lequel se fondent les vêtements de l’adulte (le plus souvent la mère) et de l’enfant. Un tiers des scènes d’allaitement sont représentées en milieu familial ou amical (I 32,5 % / T 32,2 %), à l’intérieur d’une maison : « Pensez à congeler les purées de légumes que vous avez confectionnées 34. » Dans l’image, ni le milieu professionnel, ni le milieu hospitalier ne sont représentés (bien qu’une partie des lieux indéfinis le suggère, en particulier quand le fond est blanc). En revanche, dans le texte, le milieu hospitalier est représenté (9,5 %) mais pas le milieu professionnel. Enfin, les autres milieux, c’est-à-dire l’extérieur (jardins, campagne, milieu urbain) ne représentent que 5 % des lieux dans lesquels l’allaitement est mis en scène pour les images, et 8 % pour les textes.

Le contexte professionnel n’est le plus souvent pas évoqué (89.5 %). Lorsque la vie professionnelle des parents est évoquée, il s’agit surtout de celle de la mère (8,5 % versus 1,8 % celle du père). Par exemple, l’actrice Isabelle Carré témoigne : « Comme beaucoup de femmes qui travaillent, je me suis dit que j’arriverais bien à me débrouiller. J’ai même réussi à les allaiter 35. »

Tout comme la vie professionnelle des parents, les congés parentaux, paternité et maternité ne sont pas évoqués dans la plupart des articles (85 %). Lorsqu’ils le sont, c’est le congé paternité qui est le plus souvent nommé (7,2 %) : « Rendons au congé de paternité le mérite de faciliter le “paternage” 36. »

Quelles formes de parentalité et d’orientation sexuelle sont (re)présentées ?

Dans trois quarts des cas, le statut parental des personnes pratiquant l’al-laitement n’est pas défini (I 97 % /T 72,5 %). Cependant, alors qu’une seule image représente une situation biparentale, dans le texte 27 % des personnes sont présentées en couple. C’est surtout dans les témoignages qu’un « nous » apparaît comme par exemple dans un article : « J’espère que tout se passera bien et que nous pourrons vivre à trois ce premier contact, le peau à peau, la première

34. Infobébé, « Lui faire aimer les légumes », Hors-Série, p. 45. 35. Parents, « Carte blanche à… », décembre 2010, p. 69.

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tétée 37… » Enfin, aucune personne en situation monoparentale n’est mise en scène, ni dans le texte ni dans l’image.

Concernant l’orientation sexuelle des personnes, elle n’est pas évoquée dans la grande majorité des cas (I 97 % / T 80 %). En effet, dans les articles de « conseils », le « vous » ou le mot « parents » sont souvent utilisés, impliquant un couple mais non la nature de ce couple : « les parents doivent être vigilants 38 ». De même dans les « témoignages » où le « nous » et le « on » apparaissent souvent : « Elle ne se rendort que dans notre lit 39. » Seules des personnes hétérosexuelles sont mises en scène (20 % dans le texte versus une seule photo).

Le type de normes véhiculées dans les articles La nature des articles

De façon significative, une majorité d’articles (41 %) donnent des conseils, surtout des conseils d’ordre technique, d’hygiène et de santé. Il y a peu de conseils concernant la relation au bébé soit 3 %. On trouve ensuite les articles-informa-tions (21,5 %, décrivant essentiellement ce que contiennent le lait maternel et le lait artificiel) et les articles-témoignages (21 %), et enfin les articles à carac-tère promotionnel (12,5 %). Si nous reprenons la classification de Lapinski et Rimal 40, nous avons ainsi 42 % d’articles descriptifs au travers des documents d’information et des témoignages, et 57 % d’articles injonctifs au travers des divers conseils (santé, psy, juridique) donnés et des articles promotionnels.

Le statut de l’auteur(e)

La majorité des articles est écrite par un(e) journaliste conseillé(e) par un(e) expert(e) (23,5 %) (avant tout expert[e] du monde médical) ou est un témoi-gnage parental (20,4 %, courrier ou interview). Peu d’articles sont écrits ment par des journalistes (17,3 %). Une minorité d’articles est écrite unique-ment par des expert(es) (6,8 %). En reprenant les critères de classification des normes de Lapinski et Rimal 41, nous obtenons donc 37 % des sources qui se positionnent sur un mode descriptif (journalistes et parents), 30 % sur un mode injonctif (expert[e] et collaboration journaliste/expert[e]) et 33 % indéfinissables.

Le mode des phrases

62 % des phrases concernant l’allaitement dans les articles sont déclaratives, renvoyant à l’expression d’une norme descriptive, tandis que 38 % des phrases

37. Neuf Mois, « Elles adorent être enceintes », octobre 2010, p. 14. 38. Famili, « La diversification, tout un art », Numéro Spécial, 2010, p. 86. 39. Maman !, « SOS nuits blanches », octobre 2010, p. 61.

40. Lapinski M. K. et Rimal R. N., « An Explication of Social Norms », Communication Theory, n° 15, 2005, p. 127-147.

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du corpus sont sur un mode impératif, renvoyant à l’expression d’une norme injonctive 42.

Parmi ces phrases exprimant une norme, 56,7 % concernent l’allaitement au sein et 43,2 % concernent l’allaitement au biberon. Les phrases concernant l’allaitement au sein véhiculent bien plus souvent une norme descriptive (85,5 %) qu’une norme injonctive (14,5 %), alors que celles qui concernent l’allaitement au biberon véhiculent seulement un peu plus souvent une norme descriptive (54,7 %) qu’injonctive (45,2 %).

Graphique 3 : Type de normes en fonction du type d’allaitement évoqué dans les articles

Discussion

Un média traditionnel qui renforce les normes de rôles de sexe

Dans l’ensemble, les journaux parentaux, lorsqu’ils traitent de l’allaitement, mettent en scène des rôles parentaux traditionnels et largement stéréotypés. En effet, lorsque le sexe de la personne allaitant est identifiable, les personnes qui allaitent sont très majoritairement des femmes (70 %) allaitant au sein (60 %), même si l’allaitement au biberon est (re)présenté dans 40 % des cas, ouvrant grand la porte à la participation des hommes/pères. Cependant, lorsque ce n’est pas le rôle assigné aux femmes, c’est le bébé qui s’auto-allaite (au biberon, dans les images), et ce 4 fois plus qu’il n’est allaité par un homme (10 % versus 2,5 %). Il semblerait donc que l’autonomie d’un bébé soit plus « représentable » que la contre-stéréotypie d’une pratique d’allaitement par un homme qui ce faisant contrevient aux rôles sociaux attendus des deux sexes 43. Si une asymétrie existe entre hommes et femmes concernant la possibilité biologique d’allaiter au sein, il n’en reste pas moins que, comme nous l’avons évoqué supra, la pratique de l’allaitement au sein en France, est en moyenne limitée à quelques semaines. Par

42. Cialdini R., « Crafting normative messages to protect the environment », art. cit.

43. Eagly A., « The his and hers of prosocial behavior: an examination of the social psychology of gender », art. cit.

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ailleurs, la pratique du tire-lait est peu (re)présentée alors qu’elle permet à l’enfant d’être nourri au lait maternel par une tierce personne, et notamment par le père.

De façon tout aussi traditionnelle, lorsque le statut parental est précisé, les mères sont exclusivement présentées en couple et jamais seules avec leur bébé, renforçant ici la norme de biparentalité au détriment de la monoparentalité. Or, si la monoparentalité reste minoritaire en France, elle est en constante évolution et représente tout de même actuellement 20 % 44 des familles. La (re)présentation de la situation parentale faite par la presse parentale dans le contexte de l’allai-tement ne rend ainsi pas compte de l’évolution de la société en la matière et ce faisant, renforce la norme dominante traditionnelle en la présentant comme plus régulière encore que dans la réalité. Or, Macé dit des industries culturelles qu’elles doivent se développer « dans le cadre d’une […] économie du risque 45 », devant naviguer entre l’innovation et le conservatisme. Ainsi, elles ont la possibilité d’accompagner l’évolution de la société, ce que les magazines analysés ne font manifestement pas lorsqu’ils traitent de l’allaitement. Ainsi, la pratique de l’allai-tement au sein pourrait être présentée de façon plus diversifiée, en évoquant par exemple les femmes qui ont repris le travail et continuent à allaiter, la pratique du tire-lait pour que le père ou une autre personne puisse allaiter, les femmes qui allaitent en public, etc. Or, comme le souligne Renaud « les médias peuvent aussi influencer les changements lorsqu’ils décident de ne pas traiter certains comportements existant dans la société 46 ».

De la même façon, lorsqu’elle est explicitée, l’orientation sexuelle des parents est exclusivement hétérosexuelle, tandis que l’homosexualité n’est jamais évoquée. Nous assistons ici également à un renforcement de l’hétéronormativité qui ne correspond pas non plus à l’évolution sociétale actuelle, témoignant quant à elle d’un nombre croissant de familles homoparentales 47.

Enfin, lorsque le contexte spatial de l’allaitement est défini, les mères sont (re) présentées quasi-exclusivement dans un espace intérieur domestique, familial et/ ou amical, i. e., dans la sphère privée qui relève stéréotypiquement du féminin 48. De plus, si la sphère professionnelle est quasi absente des magazines parentaux dans le cadre du thème de l’allaitement, le congé parental du père est évoqué plus souvent que le(s) congé(s) (maternité et/ou parental) de la mère, et le plus souvent par un homme dans les rubriques « témoignage », soulignant l’aspect inhabituel de cette pratique.

Cependant, si les magazines parentaux dans leur traitement de l’allaitement se révèlent explicitement très traditionnels eu égard aux rôles sexués, ils sont également très marqués par un vide représentationnel ou « vide médiatique 49 » qui interroge.

44. <http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1195>.

45. Macé E., « Mouvements et contre-mouvements culturels dans la sphère publique et les médiacultures », É. Maigret et É. Macé (dir), Penser les médiacultures. Nouvelles pratiques et nouvelles approches de la repré-sentation du monde, Paris, Armand Collin, 2006.

46. Renaud L., « Modèle du façonnement des normes par les processus médiatiques », art. cit., p. 33 47. Gross M., L’homoparentalité, Paris, PUF, 2003.

48. Hurtig M.-C., et Pichevin M.-F., La différence des sexes, Paris, Éditions Tierce, 1986. 49. Renaud L., « Modèle du façonnement des normes par les processus médiatiques », art. cit.

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Un vide médiatique assourdissant

En premier lieu, notons une écrasante indétermination des cibles des articles (exception faite du magazine Maman, qui explicite la cible à travers son titre), des contextes d’allaitement, qu’ils soient spatiaux ou professionnels, ainsi que des modes de parentalité et de l’orientation sexuelle des parents. Assiste-t-on, au travers de cette indétermination, à une ouverture du champ des possibles ou à une manifestation de l’implicite de la norme internalisée (phase de stabi-lisation de la norme pour Desrocher et Renaud 50) ? Quel sens prend ce « vide médiatique 51 » ?

Commençons par l’indétermination du contexte spatial, ou « lieu » de l’allai-tement (62 % des textes et 49 % des images). Le lieu évoqué par l’iconographie contribue à la production d’une signification représentationnelle 52. L’absence de lieu identifiable constitue-t-elle alors un espace neutre dans lequel toutes les catégories de personnes peuvent se projeter et tous les espaces sont envisageables ? Caron, dans le cadre de son analyse des images de la presse pour adolescentes au Québec, écrit : « L’impossible détermination du lieu […] correspond à une décontextualisation de l’information 53. » Or, en l’absence de contexte intrinsèque à la mise en scène d’une pratique sociale, cette dernière est à interpréter selon le contexte extrinsèque dans lequel elle vient s’intégrer 54, autrement dit en fonction des lieux explicites du reste du corpus. Or, ces derniers sont quasi exclusivement liés à la sphère domestique, teintant ainsi ce vide représentationnel d’une couleur traditionnelle perpétuant les normes de rôles de sexe. Cette décontextualisation de

l’information n’affecte pas que l’indétermination des lieux, mais également

l’indé-termination du champ professionnel du/des parent(s), des modes de parentalité, de l’orientation sexuelle du/des parent(s) ou encore des cibles des articles. Dans le même registre, 20 % (texte et images) d’allaitement au biberon sont effectués par un(e) individu(e) indéterminé(e). Or, pour chacun de ces axes d’analyse décontextualisé per se, il existe des éléments connexes contextualisant (voir supra) traditionnels et sex-typés.

Ainsi, cette décontextualisation « généralisée » de l’information dans notre corpus pourrait constituer l’indicateur d’une internalisation de la norme (phase trois du cycle de vie des normes selon Desrocher et Renaud 55), de rôles de sexes en l’occurrence, au sens où elle est si ancrée qu’elle ne mérite plus d’être explicitée ni donc contextualisée intrinsèquement. De plus, la décontextualisation de

l’infor-mation facilite très probablement l’émergence d’un processus de naturalisation

50. Desrochers S. L. et Renaud L., « Les normes de l’allaitement maternel et de l’accouchement naturel : un examen de leur instauration », art. cit.

51. Renaud L., « Modèle du façonnement des normes par les processus médiatiques », art. cit.

52. Kress G., et Leeuwen van T., Reading Images: The grammar of visual design. Londres/New York, Routledge, 1996.

53. Caron C., « Dis-moi comment être la plus belle ! Une analyse du contenu photographique de la presse féminine pour adolescentes », art. cit., p. 124

54. Joly M., L’image et les signes, Paris, Nathan, 1994. (Édition 2008, 1re édition, Armand Colin).

55. Desrochers S. L. et Renaud L., « Les normes de l’allaitement maternel et de l’accouchement naturel : un examen de leur instauration », art. cit.

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contribuant de ce fait à la reproduction de l’ordre social et à sa légitimation 56, puisque ce qui est le fruit d’une construction sociale apparaît alors comme « aller de soi », de façon inhérente, a-contextuelle, in fine « naturelle ». On retrouve ici une fonction des normes soulignée notamment par Oberlé et Beauvois 57, à savoir leur « utilité sociale » et particulièrement leur rôle dans le maintien de la hiérarchie sociale. Enfin, l’absence de contexte intrinsèque conduit à une absence d’ancrage culturel de la norme, or c’est ce dernier qui lui confère une certaine variabilité et donc une certaine relativité. Ainsi, le caractère décontextualisé d’une grande partie des messages médiatiques liés à l’allaitement, couplé au caractère stéréotypé du reste du corpus, rend toute déviance ou transgression d’autant plus « anormale » et « répréhensible » qu’elle apparaît comme « non naturelle ». Ce n’est donc pas à une ouverture du champ des possibles que nous assistons, mais bien plutôt à une réaffirmation des normes traditionnelles relatives aux rôles sociaux de sexe, et ce en grande partie au travers d’un silence médiatique assourdissant.

Des normes pour prescrire :

variations en nature selon le type d’allaitement

Concernant le type de normes véhiculées dans les textes, elles varient selon les indicateurs sélectionnés. Tout d’abord, le type de normes varie en fonction de la nature des articles. En reprenant les critères de classification de Lapinski et Rimal 58, nous constatons que les articles d’information et de témoignage véhi-culent une norme descriptive qui représente 42 % du corpus, tandis que 57 % du corpus est injonctif au travers d’articles de conseil (santé, hygiène, psy, juri-dique) et d’articles promotionnels. Ensuite, le type de normes varie en fonction du statut de l’auteur(e) de l’article. En effet, lorsque les sources sont identifiables, 55 % d’entre elles (les journalistes et les parents) se positionnent sur un mode descriptif tandis que 45 % des sources (les expert[es] et les collaborations jour-naliste/expert[e]) se positionnent sur un mode injonctif. Ainsi, selon que l’on prenne en compte la nature des articles ou le statut des auteur(es), la proportion des normes s’inverse, alors que l’ensemble reste très homogène et proche d’une répartition équivalente.

Considérons à présent le type de normes à travers lesquelles les deux formes d’allaitement sont présentées dans les textes au travers du mode des phrases. Si la norme descriptive domine largement (68 %), en revanche la répartition entre norme injonctive et descriptive par type d’allaitement est plus contrastée. En effet, si cette répartition est relativement équilibrée pour l’allaitement au biberon, elle est très largement plus descriptive qu’injonctive quand il s’agit de

56. Douglas, M., Comment pensent les institutions, Paris, La Découverte, 1999.

57. Oberlé D. et Beauvois J.-L., « Cohésion et normativité », G. Mugny, D. Oberlé et J.-L. Beauvois (dir.), Relations humaines, groupes et influence sociale, Grenoble, PUG, 1995, p. 75-90.

58. Lapinski M. K. et Rimal R. N., « An Explication of Social Norms », Communication Theory, n° 15, 2005, p. 127-147.

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l’allaitement au sein. Le type de normes par lesquelles sont (re)présentés ces deux types d’allaitement peut-il nous renseigner sur la relation qu’entretiennent ces deux pratiques ? Desrochers et Renaud 59 évoquent dans leur modèle le fait que lorsqu’une norme sociale émerge, elle entre en conflit avec une norme qui lui préexiste. L’allaitement au biberon étant plus ancré dans la culture française que l’allaitement au sein (voir supra), pourquoi ce dernier est-il présenté de façon aussi injonctive que descriptive s’il représente la norme, alors que l’allaitement au sein est présenté majoritairement de façon descriptive alors qu’il représente une minorité de pratique ? L’allaitement au sein, bien que minoritaire, serait-il perçu comme si « naturel » et internalisé (phase de stabilisation des normes) qu’il ne nécessiterait pas de recourir à des normes injonctives, quand bien même certains lobbies (Leche League notamment) œuvreraient à le faire devenir majoritaire ? En revanche, le recours plus important à des normes prescriptrices concernant l’allai-tement au biberon tiendrait-il à son caractère moins « naturel » dans la pensée sociale et/ou répondrait-il à des enjeux commerciaux et notamment publicitaires dans le magazine qui justifieraient ce mode injonctif ? En lisant ces résultats sous l’angle des normes, une autre piste se dessine : l’enjeu ne serait pas tant qu’une norme descriptive « informe » et qu’une norme injonctive « prescrive », que le fait qu’un mode normatif s’adapte à la nature de son objet. Autrement dit, nous pourrions lire dans les deux cas une prescription, mais adaptative : prescrire par un mélange d’injonction et de description une pratique médiatisée par un objet de consommation industriel (le biberon) ; et prescrire en la « naturalisant », donc via le mode descriptif, une pratique médiatisée par le corps biologique (le sein), afin d’assurer plus de puissance à l’injonction cette fois ancrée dans la nature. Interviewé dans La Fronde du 19 octobre 1899, Émile Zola tint ces propos : « L’allaitement maternel est une obligation si naturelle, qu’il semble inutile de la commenter. » Nous pourrions ajouter « et de l’imposer par injonction ». Cela constituera une piste de recherche à approfondir dans de futurs travaux interro-geant le lien entre type de norme et nature de son objet.

Ainsi donc, les médias occupent un rôle important dans la diffusion et la créa-tion des stéréotypes et des normes 60, renseignant notamment les individus sur l’acceptation sociale d’un comportement. Notre recherche a montré que les jour-naux parentaux traitant de l’allaitement véhiculent une représentation tradition-nelle et largement stéréotypée des rôles sociaux de sexe, l’allaitement étant dévolu aux femmes, finalement peu importe sous quelle forme, allant jusqu’à privilégier la (re)présentation autonome d’un bébé s’auto-allaitant à celle contre-stéréoty-pique d’un homme allaitant son bébé. Par ailleurs, un récent article d’Acrimed signale une stéréotypisation générale (et pas seulement nourricière) des rôles

59. Desrochers S. L. et Renaud L., « Les normes de l’allaitement maternel et de l’accouchement naturel : un examen de leur instauration », art. cit.

60. Henderson L., Kitzinger J. et Green J., Representing infant feeding: content analysis of British media portrayals of bottle feeding and breast feeding, op. cit.

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parentaux dans l’un des magazines que nous avons analysés 61. Nos résultats inter-rogent également le lien entre type de norme et nature d’une pratique sociale, notamment lorsque cette dernière est médiatisée par un « objet » biologique. Par ailleurs, notre recherche a mis en avant un « vide médiatique » qui semble reposer sur une internalisation de la norme de rôles de sexes et constitue ce faisant une contribution à la modélisation de Desrocher et Renaud 62.

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62. Desrochers S. L. et Renaud L., « Les normes de l’allaitement maternel et de l’accouchement naturel : un examen de leur instauration », art. cit.

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Figure

Graphique 1 : Sexe du sujet et type d’allaitement dans l’image
Graphique 3 : Type de normes en fonction du type d’allaitement évoqué   dans les articles

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