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Théorie des systèmes et analyse des filières de production et de transformation des produits agricoles

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Théorie des systèmes et analyse des filières de

production et de transformation des produits agricoles

Claude Broussolle

To cite this version:

Claude Broussolle. Théorie des systèmes et analyse des filières de production et de transformation des produits agricoles. Séminaire Européen des économistes ruraux, Association Européenne des Economistes Ruraux. INT., Jun 1982, Budapest, Hongrie. 12 p. �hal-02857937�

(2)

B-CUOTH::QuE

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-C~H•4~

THEORIE DES SYSTEMES ET ANALYSE DES FILIERES

DE PRODUCTION ET DE TRANSFORMATION DES PRODUITS AGRICOLES (1)

' - - - C. BROUSSOLLE

RESUME

INSTITUT NATIONAL DE LA RECHERCHE AGRONOMIQUE (INRA)

Station d'Economie et de sociologie Rurales

65, rue de St-Brieuc - 35042. RENNES CEDEX FRANCE

Ce papier présente la synthèse d'une serie d'études réalisées

ou en cours de réalisation sur les filières de production et de

transfor-mation des produits agricoles.

La première partie analyse la structure concurrentielle des

firmes dans un environnement caractérisé par l'interdépendance des agents

éconoffiiques et par le caractère aléatoire des comportements.

La deuxième partie met l'accent sur la dimension spatiale des

processus analysés et pe::::met d'apprécier. la situation concurrentielle des

entreprises sur les différents marchés.

Dans la troisièrae partie, l'introduction des zones de production

rend possible l'analyse simultanée des trois niveaux de la filière et la

détennination des zones les mieux adaptées à la demande.

(1) Communication au 4ème séminaire Européen des Economistes Ruraux

sur "la théorie des systèmes et l 'anal~1se des systèmes dans 1 'Economie

(3)

- 2

-L'épistémologie nous apprend que la science se construit autour

de relations entre des concepts opératoires, fruit de la logique mathématique et .de l'observation expérimentale. Elle nous montre, également, qu'à partir

des travaux de la biologie moléculaire de la neuro-physiologie, de

l'ethnologie, de l'informatique, de la science économique et de la sociologie,

s'est dégagé un concept majeur: celui de système avec toute sa ·constellation

de notions associées: régulation auto-organisation, adaptation, apprentissage

... Le mot-clé de la connaissance qui était l'analyse, devient aujourd'hui

la conception; concevoir, donc modéliser ou représenter, pour tenir compte

de la globalité et de la complexité des phénomènes étudiés.

Le recours à la méthode analytique dépend, en effet, de deux

conditions. La première, c'est que les interactions entre "parties" soient

absentes ou assez faibles pour qu'à certaines fins de recherche on puisse

les négliger. La seconde condition requise c'est que les relations exprimant

le comportement des parties soient linéaires: on peut alors faire la somme

des processus partiels afin d'obtenir le processus global. Cette démarche

décomposante et hiérarchique, impliquant une causalité simple, devient

insuffisante pour appréhender la globalité et la complexité en elles-mêmes.

Il faut lui substituer une approche totalisante intégratrice. En économie,

cette démarche s'impose si l'on veut tenir compte du caractère intégrateur des sociétés contemporaines. Des phénomènes qui seraient restés autrefois cloisonnés, s'interconnectent aujourd'hui presque instantanément.

En fait, il n'existe pas de formule passe-partout pour l'analyse

des systèmes, mais une approche méthodologique qui doit s'adapter aux

problèmes étudiés or, l'étude des systèmes économiques et sociaux montre qu'ils sont le domaine d'élection de l'aléatoire. L'incertitude des

comportements et de l'avenir conduit à identifier les problèmes sous forme

de processus stochastiques.

Partant de l'idée que l'évolution économique est le résultat d'un

ajustement continuel entre les besoins et les ressources, entre l'offre et

la demande, nous nous sommes attachés à définir les conditions nécessaires

pour que cet équilibre se réalise d'une manière satisfaisante. Ces conditions

doivent être appréhendées, non d'une façon statique, mais continuellement,

par l'étude des flux. La prise en compte de leur caractère aléatoire dans le

cadre d'une analyse de systèmes conduit à substituer à l'approche analytique

qui cherche à établir des relations entre les différents éléments pris un à

un, une approche globale. Il ne s'agit donc pas, dans cette étude, d'analyser

le fonctionnement de chaque unité mais de voir dans quelle mesure il s'accorde

correctement avec celui du système constitué par l'ensemble des entreprises

de production, de transformation et de distribution que l'on trouve aux

différents niveaux de la filière étudiée, ces entreprises étant en

interrela-tions mutuelles par l'intermédiaire de la demande qui se manifeste au niveau

du système et par celui de l'offre dont chacune assure une fraction.

Le problème d'ajustement des structures au flux pour la filière

considérée, se double par conséquent, d'un problème de cohérence entre les

actions des entreprises situées à chacun de ses niveaux. En fait, ces

entre-prises étant localisées géographiquement et les coûts de · transports des

facteurs de production et de biens n'étant pas nuls, le problème étudié se

pose également en termes d'aménagement de l'espace. L'équilibre des flux ne

peut être dissocié de celui des localisations.

(4)

La recherche de l'accumulation optimale du capital dans les systèmes analysés est au centre de tous ces développements. Elle conduit à

prendre en compte les structures économiques importantes que sont les

rendements croissants, les externalités, les effets d'encombrement en

particulier, lorsqu'il s'agit d'étudier la conjonction d'une capacité

de production limitée et d'une demande incertaine. Pour l'analyse de ces

problèmes, la théorie des processus stochastiques offre un immense champ

d'applications potentielles encore peu exploré.

L'étude que nous présentons porte sur la filière "lait". Elle

s'articule autour des entreprises de transformation et comprend trois

parties. Dans la première, nous étudions les structures concurrentielles

des firmes industrielles. Dans la seconde, après avoir introduit le facteur

spatial, nous élargissons l'étude en y introduisant les centres de distribu

-tion. Enfin, dans la troisième partie, la prise en compte des zones de

production nous permet d'étudier l'ensemble de la filière.

I- STRUCTURES CONCURRENTIELLES ET STRATEGIES CONTRE-ALEATOIRES DES ENTREPRISES (1)

Existe-t-il une relation entre les structures de production des

entreprises et leurs performances sur les marchés? L'étude de ce problème

dans l'industrie laitière conduit à s'interroger sur l'adéquation des

structures aux flux qui les traversent et sur les possibilités d'adaptation

des firmes dans une conjoncture incertaine. Elle requiert l'établissement

d'une hiérarchie dans laquelle le rang occupé par chaque entreprise exprime

son degré de compétitivité, c'est-à-dire son aptitude à satisfaire une demande

fluctuante dans les meilleures conditions de prix.

Cette étude a porté sur quatorze entreprises de dimensions inégales.

Elle a nécessité l 1analyse systématique journalière, pendant une période d'un

an, de la fabrication et de la vente de 2321 articles regroupés en 85 familles.

Par ailleurs, le relevé des caractéristiques techniques et économiques des

équipements nécessaires, a été effectué. La collecte d'une information aussi

détaillée, se justifie par la nécessité de prendre en compte tous les éléments

qui jouent un rôle plus ou moins grand dans la concurrence que se livrent les entreprises et expliquent leur degré d'efficacité. La multiplicité des

installations, des produits fabriqués et des marchés approvisionnés, fait que

la même entreprise peut être compétitive pour certains produits sur certains

marchés et insuffisante pour ces mêmes produits sur d'autres marchés.

Cette façon de procéder revient à raisonner en termes de "segments".

L'entreprise est considérée comme un portefeuille de segments qu'il convient

de gérer au mieux face à ses concurrents, sachant que chaque firme n'est pas

également compétitive sur chacun d'entre eux.

Les segments étant ainsi spécifiés, nous les avons classés en

fonction de leurs contributions respectives d'une part à l'ajustement de

l 'offre à la demande et d'autre part, à la minimisation du prix des produits. Le classement obtenu permet donc de les situer les uns par rapport aux autres,

c'est-à-dire de hiérarchiser leur aptitude à satisfaire, dans les meilleures

conditions de prix, une demande fluctuante.

(1) Competitive structures and anti-risk strategies of entreprises, in

"Consideration and modelling of risk in the agribusiness sector "Edited

by

c.

Hennig Hanf, Gerhard Schiefer, Kieler Wissenschaftsverlag Vauk 1981,

79-87, Proceedings of the 2nd Symposium of the European Association of Agriculturel Economists- Kiel.

(5)

4

-La solution de ce problème comprend deux parties:

. Dans la première, on étudie la conjonction d'une demande aléatoire

et d'une capacité de production limitée en exprimant que la probabilité du

délai nécessaire pour satisfaire cette demande ne doit pas dépasser une valeur que l'on s'est fixée. On détermine ainsi, pour chaque segment, le nombre

minimum d'établissements nécessaires et suffisants permettant de satisfaire la demande globale qui se manifeste pour l'article fabriqué .

• De cette façon, on dispose pour chaque produit, d'une série de solutions techniquement possiblès, c'est-à-dire d'un ensemble d'installations

dont le nombre et la capacité sont juste nécessaires pour satisfaire différents

niveaux d'une demande aléatoire (1).

Des résultats obtenus, il ressort qu'en univers aléatoire, il existe une relation non linéaire entre la demande globale qui se manifeste au niveau d'un système et le nombre minimal d'unités de différentes dimensions

qui le constituent. La surcapacité nécessaire pour absorber un flux aléatoire

est fonction de la dimension des unités de production et par conséquent, de

leur nombre. En d'autres termes, l'espérance mathématique du taux maximal

d'utilisation des installations, est fonction de la dimension unitaire de ces installations, pour un niveau donné de la demande globale.

(1) Le processus étudié est markovien. Il est, par conséquent, entièrement

défini par la matrice des probabilités de transition

[Tl

d'un état du

système à un autre état et par le vecteur des probabilités à l'instant

initial. Les équations d'état du sous-système constitué par une catégorie

de segments seront données par l'égalité [ p (t+dt)] = [(p (t)] [TJ

De ces équations, nous tirons les relations (1) et (2) qui permettent de déterminer la capacité de production des établissements

p (> t)

=

e - (N. l. - C.) l. t P (>o) (1}

c~

l. (Ni

-

C.) {N.

-

1) l. l. (2) p (> 0

=

N.

-

1 n N l. C. C. L

--

l. + l. n=o n ! (N. 1.

-

Ci) (Ni

-

1)

La première relation exprime la p=obabilité d'une attente supérieure à une

certaine valeur t et la seconde la probabilité qu'il y ait attente.

C est la densité des demandes C = N. P . • ~. est le taux d'utilisation des

l. l. l.

établissements et N. leur nombre. Dans ces deux relations l'unité de temps

1.

(6)

L'existence de cette relation a de nombreuses conséquences. En

particulier, elle conduit à constater que les conditions nécessaires pour

qu'il y ait économie d'échelle ne sont pas toujours réunies. Ainsi, il apparaît que des opérations de restructuration et de modernisation peuvent, dans

certains cas, aller à l'encontre des résultats escomptés et se traduire par

une hausse des coûts unitaires de production.

Dans la deuxième partie, on généralise l'étude en l'étendant à des

ensembles hétérogènes constitués de firmes de tailles inégales. Les résultats

précédents nous permettent, en effet, de sélectionner parmi les différentes possibilités techniques, la solution économiquement la plus intéressante. Pour cela, et compte tenu de l'espérance mathématique de la demande de

chaque article, on combine les segments un à un, deux à deux, etc ... et on

ne retient, chaque fois, que la combinaison qui minimise la fonction de prix.

Cette procédure permet de détecter les segments à supprimer,

à maintenir, ou à développer. Elle rend possible, par conséquent,

l'établisse-ment d'une hiérarchie dans laquelle le rang de chaque segl'établisse-ment exprime sa position concurrentielle dans l'ensemble étudié.

On peut évidemment s'interroger sur la stabilité de tels classements dans la mesure où les équilibres qu'ils traduisent sont la résultante de

l'évolution d'une série de facteurs dont les changements peuvent être fréquents. Cependant, on constate que cette stabilité augmente avec la dimension des

ensembles étudiés, l'hétérogénéité des entreprises et la diversité des produits fabriqués.

II- CONCURRENCE SPATIALE EN AVENIR ALEATOIRE ET DE SES MARCHES (1)

LE CAS DE L'INDUSTRIE LAITIERE

Dans cette deuxième partie de l'étude, nous avons élargi l'analyse en mettant l'accent sur la dimension spatiale des processus analysés. En effet, les entreprises étant localisées géographiquement et les coûts de transport des facteurs de production et des biens n'étant pas nuls, le

problème de l'adéquation des structures de production à la demande, se pose

également en termes de concurrence spatiale. Négliger cet aspect du problème

revient à simplifier abusivement la réalité, car l'espace n'est pas

économiquement neutre, il est source de différenciation.

Malheureusement, il n'existe pas de théories satisfaisantes de l'économie spatiale. Celles qui sont proposées comportent de nombreuses

lacunes: en particulier, les discontinuités, les indivisibilités, les effets extennes et les rendements croissants dont l'espace est le siège, ne sont pas

pris en compte d'une manière satisfaisante; l'interdépendance des

localisa-tions a été peu étudiée, et il n'y a pas de substitution entre l'implantation géographique des entreprises et leurs niveaux de producticn; enfin, le

caractère aléatoire des processus analysés est généralement ignoré.

Cet énoncé des principales insuffisances de la théorie, souligne

les difficultés qui restent à surmonter pour introduire valablement le facteur spatial dans l'analyse économique. L'approfondissement théorique et méthodo-logique que nous avons effectué nous a permis cependant, d'en résoudre un certain nombre.

(1) Concurrence spatiale en univers aléatoire: le cas de l'industrie laitière

(7)

- '6

-D'une maniere générale, toute activité économique implique

l'occupation conjointe d'un certain volume d'espace et de temps. C'est ainsi

qu'une entreprise localisée géographiquement vend ses produits en différents

points de son espace-temps, par exemple le territoire national pendant une

période d'un an. Toutefois, son action commerciale ne se manifeste pas avec

la même intensité et le même succès en tous les points de cet espace-temps.

L'extension de la firme sur certains marchés est, en effet, limitée par celle

d'autres entreprises. Dans la mesure où l'offre et la demande ne sont pas

infiniment élastiques et où il y interdépendance entre les firmes, i l y a

encombrement de concurrence entre les producteurs et les acheteurs. Ces effets

d'encombrement, négatifs ou positifs, suivant qu'ils sont favorables ou non à ceux qui les subissent, constituent des économies ou des déséconomies externes.

Ils apparaissent dans le modèle de concurrence imparfaite que nous proposons,

puisque celui-ci repose sur la théorie des phénomènes d'attente qui les prend

explicitement en compte (1).

Il nous a semblé en effet, que la théorie des phénomènes d'attente

convenait parfaitement pour analyser. l'ajustement spatial de l 'offre

à la demande, car la confrontation de ces deux flux génère soit un phénomène

de file d'attente si, sur la période analysée, la demande est supérieure à la

capacité de production; soit dans le cas contraire, une surcapacité

préjudi-ciable au bon fonctionnement du système sachant par ailleurs, qu'en univers

aléatoire, il existe nécessairement, une capaci té de production supérieure à

l 'espérance mathématique de la demande. Encore convient-il que cette

surcapacité soit la plus faible possible.

Concrètement, l'introduction du facteur spatial s'est traduite par

la spécification de 1600 segments "article - usine - entreprise - marché". Chacun d'eux est défini par la combinaison d'une "dimension" production et d'une "dimension" marché; l'objectif étant d'établir un classement de ces

segments qui exprime leur degré de compétitivité, c'est-à-dire leur aptitude

à satisfaire, dans les meilleures conditions de prix, une demande fluctuante

sur les lieux où celle-ci se manifeste.

La méthodologie utilisée pour résoudre ce problème est la même

que celle que nous avons présentée précédemment . La seule différence réside

dans la composition de la fonction d'objectif. Au prix départ-usine, nous

avons ajouté le coût unitaire de transport multiplié par la distance séparant

l'usine du marché, le tout multiplié par l 'espérance mathématique de la demande de chaque article sur chaque marché.

avec p, l. j r s t. j l. r s d. l. j r s À. j l r s

ï

f. L E i j r s (p. . l. ] r s + ti . J . r s d 1 . J . r s

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prix départ-usine de l'article i fabriqué dans l'usine j de la firme r et destiné au marchés

coût unitaire de transport de l'article distance de l'usine au marché

espérance mathématique de la demande

(1) On peut considérer que le modèle proposé s'inscrit dans le cadre de la théorie de l'oligopole dans la mesure où il intègre les deux caractéristiques essentielles de cette théorie, à savoir : l 'inter

(8)

Les résultats des calculs figurent dans le tableau.

Il convient d'insister sur le fait que la hiérarchie obtenue ne reflète pas un

ordre basé uniquement sur la localisation, la dimension, et les prix. Elle

tient compte, également, des problèmes que pose l'ajustement de l'offre à une

demande irrégulière. Or nous savons que la surcapacité minimale nécessaire pour

satisfaire une demande aléatoire est variable, Elle est fonction de la

dimension des unités qui constituent le système. Dans ces conditions, la

compétitivité des segments et par conséquent, des entreprises, est fonction,

en particulier, de leur aptitude à satisfaire une demande fluctuante grâce à

des installations dont l'espérance mathématique du taux d'utilisation sera la

plus élevée possible. Cette raison explique le classement satisfaisant de

certains segments de petites dimensions ou de segments fournissant un produit

dont le prix est relativement élevé sur un marché éloigné du lieu de production.

A certains niveaux de la demande, ils jouent un rôle essentiel dans l'ajustement

de l'offre aux besoins exprimés.

Ces considérations facilitent la compréhension du tableau. La

lecture de celui-ci peut d'ailleurs s'effectuer de différentes façons suivant

que l'on privilégie la firme, le marché, ou le produit.

Le classement obtenu donne par ordre de priorité décroissante et

pour chaque produit fabriqué

les marchés sur lesquels chaque firme a intérêt à vendre

. les entreprises auxquelles chaque marché doit s'adresser.

Il est donc possible d'apprécier la situation concurrentielle des

entreprises sur les différents marchés. Les cartes 1, 2, 3 et 4 visualisent

quelques résultats et montrent que, dans certains cas, le croisement de flux

de produits substituables se justifie si l'on tient compte de l'interdépendance

des firmes et du caractère aléatoire de la demande.

Ces résultats montrent également, que les intérêts des agents

écono-miques ne coïncident pas nécessairement. Dans ces conditions, le problème de

l'adéquation spatiale de l'offre à la demande se pose lorsque les priorités

dégagées par les firmes en faveur des marchés, ne correspondent pas à celles que

ceux-ci leur attribuent. Dans la mesure où les industriels doivent se conformer

aux caractéristiques géographiques, techniques et économiques des centres de

consommation, une stratégie d'adaptation pose le problème de l'orientation, de

la capacité de production et de la localisation de leurs usines. L'introduction

de nouveaux segments dans le modèle permet de répondre à ces questions. Si leur

classement est meilleur que celui de leurs concurrents, cela signifie que la

nouvelle implantation et/ou le nouveau produit, contribuent à améliorer les

performances de l'entreprise. Dans le cas contraire, les modifications envisagées

doivent être abandonnées.

Il convient de remarquer

. que l'on peut calculer de façon très precise le taux de substitution

marginal entre l'implantation géographique et le niveau de production: le

transport des produits étant considéré comme un "input" au même titre que les

autres, l'étude consiste à trcuver à quelle distance maximale du marché y

devrait se trouver l'usine X fabriquant le produit P pour qu'elle précède

l'usine Z dans le classement qui a été établi. La solution de ce problème

nous donne également la capacité souhaitable de l'usine

x

.

En effet, une

compétitivité accrue se traduit par une demande supplémentaire et, par conséquent,

(9)

8

-Tableau : Classement des segments

"Firme-usine-installation-article-marché" ( 1 ) •

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1S93 D11 83 A 1,17639 349 552 K40 48 I. 0,66739 135 1594 L42 65 u 1,1408? 993 553 009 47 U 0,6S306 575 1595 !l49 65 u l, 18005 97S 554 E18 48 L 0,66073 221 1596 J35 65 ;J 1,19847 1026 555 JJ4 ~B I. 0,6696 341 1597 N48 62 I\ 2 ,07708 27S 556 B02 63 Il 2,25495 409 1598 B02 62 A 2,15812 252 557 F27 63 N 2,29~16 397 1599 ,27 62 A 2, 25606 315 S58 F26 63 l'i 2,29416 387 1600 F26 62 A 2,2S606 315 559 !30 92 B o, 87569 590 560 E18 49 t1 0,66135 216

(1) Dans cette ~tude chaque entreprise n'a ~u•ur,e usine,

(2) 1A code ••gment ccir;,rend quatre parties : l'indication de la !ir::ie notée

de A à e, celle de l'inatallation (notée de 1 à 55), l'identif1cat1cn de l'uticle : 12 4 16 pour les luts, 21 l 23 pour las crèces de =~sca:=· tien, 31 à 51 pour les beurres, 61 à 8~ pour las troca~es, 92 ! 99 pou:

le• poudres, 101 ec 104 ~cu.r les desse!":.s, et 1• i:.a..::ehé net~ de Ai V

(Il n'y a pas de corresponda.nce ent.re le code usine et le code march~l. (3) A l'excepcicn des laits de consom:i:aticn, les prix des autres articles ecnt

(10)

C.JC'Ct: n° L - ClêiS!;i:eml!nt, r,o.r ordre de oriorité pour

la firme G, des marchés qu'elle approvisionne

en produit 12.

Carte n° 3 - Première priorité des marchés pour les entreprises fabricant le produit 47.

Cartw nq 2 - Classement, par ordre de priorité p.:>ur

la firme D, des marchés qu'elle a~provi~ionne

en produit 2 1 .

Carte n° 4 - Deuxième priorité des marchés pour lds entreprises fabricant le produit 47.

(11)

- 10

-. que la méthode proposœpermet d'associer à chaque demande, l'offre

la mieux adaptée. Celle-ci est assurée par des entreprises de taille variable,

classées par ordre d'intérêt décroissant pour cette demande. Si, pour une

raison quelconque, une ou plusieurs firmes ne veulent pas ou ne peuvent plus

contribuer à la satisfaction de cette demande, le modèle utilisé indique les

entreprises - moins bien placées dans le classement - qui peuvent éventuellement

les remplacer.

En ce qui concerne plus précisément la délimitation des aires de

marché et l'orientation de certains flux de vente, les résultats fournis par le

modèle, diffèrent de ceux obtenus par les auteurs qui se sont intéressés à ces

problèmes.

Ces résultats ne sont pas en opposition avec les faits. Dans la

réalité, en effet, nous ne constatons pas une juxtaposition d'aires de marché

dans lesquelles chaque firme bénéficierait d'un quasi monopole comme le voudrait

la théorie classique, mais au contraire, une interpénétration des zones de

vente, interpénétration qui semble irrationnelle, mais qui doit avoir,

néanmoins, une certaine justificationpuisqu'elle se perpétue et se traduit, en

particulier, par le croisement de flux de produits substituables.

Ces résultats peuvent être le point de départ d'une réflexion sur

les circuits commerciaux, aussi bien nationaux qu'internationaux, qui sont

souvent considérés comme irrationnels, incohérents, et source de gaspillage.

Bien entendu, il ne saurait être question ici de défendre les pratiques de

certains intermédiaires, mais il n'en demeure pas moins que l'appréciation

que l'on porte généralement sur l'enchevêtrement de certains circuits, et

l'interpénétration de certains marchés, relève parfois d'un jugement dans

lequel l'interdépendance des agents économiques et l'incertitude des

compor-tements et de l'avenir, ne sont pas toujours suffisamment pris en considération. III- LOCALISATION DES ACTIVITES DE PRODUCTION ET DE TRANSFORMATION DU LAIT

La méthodologie que nous avons utilisée pour étudier la concurrence

spatiale des entreprises, nous a permis, simultanément :

de déterminer l'équilibre optimal des flux d'achat et de vente

entre des agents économiques localisés géographiquement

. de classer l'efficacité des firmes en fonction des lieux

d'implan-tation de leurs usines.

Il est évident que ce deuxième résultat n'a été obtenu que dans la

mesure où les points de l'espace occupés par les agents économiques étaient

un des éléments de l'optimisation. S'il est vrai que le choix a été effectué

à partir de localisations données, i l n'en demeure pas moins que le classement

obtenu a permis de hiérarchiser les usines en fonction des avantages que leurs

implantations respectives présentaient pour la vente de tel produit sur tel

marché. A un espace préformé mais indifférencié du point de vue de l'intérêt

présenté par les différentes localisations, nous avons substitué un espace

hiérarchisé (1).

(1) La contrainte que présente l'espace préformé peut d'ailleurs être levée

sans difficulté. Plus exactement, nous pouvons élargir le cadre d'analyse

et y englober l'ensemble de toutes les localisations possibles; l'espace économique initial servant en quelque sorte de point d'appui à cet

(12)

Carte n• 5 - c:;,.,,sse~en~, par crdre de prioritf pour•• 111arché A

(produit 090) des fir111e• et des zone• de production

qui l'&?provisionnent.

Carte n• 6 - Classement, par ordre de priorit6 pour le 11111.rch~ e

(produit 090) des fin,es et des zone• de production

qui l'&p?rovieioMent.

*

CJ

marché usine zone de collecte A

(13)

12

-Il existe un autre champ d'optimisation relatif à la répartition

spatiale des ressources naturelles et à 1 'influence qu'elle exerce sur les

décisions d'implantation des usines. Ce domaine n'a pas été exploité car nous

avons admis que, globalement, l'offre de lait est supérieure à la demande.

Cette simplification, valable en première approximation est néanmoins abusive

dans la mesure où les zones de production qui concourent à l'approvisionnement

des usines, ont des caractéristiques techniques-et économiques très variables.

Eléments de différenciation, elles doivent être intégrées dans le modèle si

l'on veut trouver une adéquation spatiale de l'offre à la demande qui tienne

compte de leurs potentialités différentes. Les zones de collecte retenues sont

au nombre de 26. Chacune d'elles est spécifiée par les caractéristiques

techni-ques et économiques des flux de matières premières qu'elles fournissent aux

usines. Concrètement, leur introduction dans le modèle s'est traduite par la

spécification de 3800 segments "marché-article-entreprise-usine-zone de collecte".

Chacun d'eux. est défini par la combinaison d'une "dimension" marché, d'une

"dimension" transformation et d'une "dimension" approvisionnement, l'objectif

étant d'établir un classement de ces segments qui exprime leur aptitude à

satisfaire, dans les meilleures conditions de prix, une demande fluctuante sur

les lieux où celle-ci se manifeste (1).

La prise en compte simultanée de ces trois niveaux de la filière lait,

permet d'analyser l'incidence d'une variation des caractéristiques de chacun

d'eux sur les autres. En particulier, on peut estimer dans quelle mesure

l'implantation d'un établissement industriel dépend de la proximité des zones

de collecte, compte tenu des produits fabriqués et des marchés approvisionnés.

Inversement, on conçoit que si l'on connait les localisation et les

caractéris-tiques techniques et économiques des marchés et des firmes, il est possible de

déterminer, dans une optique de minimisation des coûts, les zones de production

les mieux adaptées à la demande. Bien entendu, cette demande devra être confrontée

à l'offre. Il n'en demeure pas moins que nous serons en mesure de sélectionner

les zones de production et éventuellement, d'orienter leurs activités, en

fonc-tion des ·besoins et des localisations des centres de consommation.

A titre d'exemple, les cartes 5 et 6 indiquent, pom:-le produit 090

et par ordre de priorité, les préférences données par les marchés A et Haux

firmes et aux zones de production qui les approvisionnent. Le premier nombre

donne le classement de l'usine et de la zone pour le marché considéré

isolément. Le second situe la filière correspondante par rapport à toutes

celles qui concernent le produit 090,

CONCLUSION

La méthodologie proposée permet d'appréhender le caractère

aléatoire des processus analysés et l'interdépendance des agents économiques

dans un espace hétérogène. Elle peut être étendue, sans difficulté, à

l'analyse d'autres produits. Elle peut même être élargie à l'étude

simultanée de plusieurs d'entre eux. Nous disposons ainsi d'un outil qui

permet l'analyse de plusieurs filières et qui est susceptible de nombreuses

autres applications : étude des circuits de commercialisation, étude de la

lccal~sation des activités de production et de ~ransfor~ation débouchant

sur des propositions d'aménagement et de développement régional etc •..

(1) La méthodologie utilisée est la même que précédemment; nous avons

Figure

Tableau  :  Classement  des  segments  "Firme-usine-installation-article- "Firme-usine-installation-article-marché"  ( 1 )  •  .

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