• Aucun résultat trouvé

Les protocoles de coopération et la prise en charge en ergothérapie

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "Les protocoles de coopération et la prise en charge en ergothérapie"

Copied!
113
0
0

Texte intégral

(1)

Mathilde CHIROUZES UE 6.5 S6 Mémoire d’initiation à la recherche

Les protocoles de coopération et la prise en charge en ergothérapie

Sous la direction de SCHOUMACHER Hélène Diplôme d’Etat d’Ergothérapie

(2)

SOMMAIRE

Remerciements p.1

1. Introduction p.2

1.1 La Loi Hôpital, Patient, Santé, Territoire et la collaboration des professionnels p.3

1.1.1 L’article 51 p.3

1.2 Répartition démographique des professionnels de Santé p.4

1.3 La formation des paramédicaux p.6

1.4 La mise en place d’un protocole de coopération, recommandation de la Haute Autorité

de Santé (HAS) p.7

1.5 L’enquête exploratoire p.8

1.5.1 Pourquoi une enquête exploratoire ? p.8

1.5.2 Le choix de l’outil pour l’enquête exploratoire p.8

1.5.3 Présentation du questionnaire p.9

1.5.3.1 Question 1 : Dans quelle structure travaillez-vous ? Et dans quel département

travaillez-vous ? p.9

1.5.3.2 Question 2 : Avec quels professionnels de santé travaillez-vous ? p.10 1.5.3.3 Question 3 : Avez-vous participé à la mise en place ou adhérez-vous à un

protocole de coopération dans votre établissement ? p.12 1.5.3.4 Question 4 : Si oui, comment avez-vous mis en place ce protocole ? p.12 1.5.3.5 Question 5 : Sur quel(s) texte réglementaire(s) s'appuie le protocole de

coopération dans votre service ? p.12

1.5.3.6 Question 6 : Est-ce facile de mettre en place la coopération au sein d'une

équipe de soignants ? p.13

1.5.3.7 Question 7 : Quelles sont les difficultés rencontrées lors de la mise en place du

travail de coopération au sein d'une équipe ? p.14

1.5.3.8 Question 8 : Quels moyens, outils ou supports utilisez-vous pour mettre en

place la coopération au sein de votre équipe ? p.15

1.5.3.9 Question 9 : Qu'est-ce que la coopération a apporté à votre équipe ? p.16 1.5.3.10 Question 10 : Vous arrive-t-il de travailler en coopération avec les

professionnels d'autres structures ? p.16

1.5.3.11 Question 11 : Si oui, pourriez-vous préciser le type de structure et les

(3)

1.5.3.12 Question 12 : Est-ce que la coopération entre professionnels vous a permis

d'évoluer dans vos compétences ? p.18

1.5.3.13 Question 13 : Comment vos patients perçoivent-ils le bénéfice de la

coopération des professionnels de Santé ? p.19

1.5.3.14 Question 14 : Avez-vous des éléments supplémentaires à me communiquer

sur le travail de coopération ? p.19

1.5.4 Limite de la pré-enquête p.20

1.6 Questionnement p.20

2. Question de recherche p.21

3. Cadre théorique p.22

3.1 La CIF p.22

3.2 Notions de collaboration, coopération, travail pluridisciplinaire, interdisciplinaire et

transdisciplinaires p.23 3.2.1 La collaboration p.23 3.2.2 La coopération p.23 3.2.3 La pluridisciplinarité p.24 3.2.4 L’interdisciplinarité p.24 3.2.5 La transdisciplinarité p.24

3.3 Les enjeux et modalité de la coopération p.24

3.4 Guide méthodologique de la Haute Autorité de Santé p.25

3.5 Le référentiel de compétences en ergothérapie p.26

3.6 Le référentiel d’activité en ergothérapie p.27

3.6.1 Recueil d’informations, entretiens et évaluation visant au diagnostic

ergothérapique p.27

3.6.2 Réalisation de soins et d'’activités à visée de rééducation, réadaptation,

réinsertion et réhabilitation sociale p.27

3.6.3 Application et réalisation de traitements orthétiques et préconisation d’'aides techniques ou animalières et d'’assistances technologiques p.28 3.6.4 Conseil, éducation, prévention et expertise vis à vis d'’une ou de plusieurs

personnes, de l’entourage et des institutions p.28

(4)

3.6.6 Organisation, coordination des activités en santé et traitement de l’information p.29

3.6.7 Gestion des ressources p.29

3.6.8 Veille professionnelle, formation tout au long de la vie, études et recherche p.29 3.6.9 Formation et information des professionnels et des futurs professionnels

p.30

4. Matériel et méthode p.30

4.1 Choix de la méthode de recherche p.30

4.2 Population p.31

4.3 Choix et construction de l’outil de recueil de données théorisé p.32

4.3.1 Choix de l’outil p.32

4.3.2 Construction de l’outil p.32

4.3.2.1 Question 1 : Parlez-moi de votre parcours p.33 4.3.2.2 Question 2 : Quelles pathologies prenez-vous en charge ? p.33 4.3.2.3 Question 3 : Quels sont les professionnels qui travaillent avec vous ? p.33 4.3.2.4 Question 4 : Comment s’organise la coopération au sein du service ? Selon

vous, pourquoi mettez-vous en place cette coopération ? p.34 4.3.2.5 Question 5 : La coopération est-elle mise en place selon une demande

institutionnelle ou plutôt une volonté d’équipe ? p.34 4.3.2.6 Question 6 : Ressentez-vous que cette coopération vous apporte des avantages

? Des inconvénients ? p.34

4.3.2.7 Question 7 : Connaissez-vous la loi HPST et l’article 51 qui légifère la

coopération des professionnels de santé ? A votre connaissance, y a-t-il des demandes précises au niveau de la coopération par les administrations telles que l’ARS ou

l’HAS ? p.35

4.3.2.8 Question 8 : Quelles compétences pensez-vous avoir travaillées et avoir acquises grâce à la coopération ? Votre parcours a-t-il une influence sur votre

coopération avec vos collègues ? p.35

4.3.2.9 Question 9 : Comment organisez-vous vos prises en charge ? Pouvez-vous me parler de l’organisation de vos prises en charge en fonction de la coopération ? p.35 4.3.2.10 Question 10 : Avez-vous ressenti les conséquences de cette coopération

(5)

4.3.2.11 Question 11 : Peut-on conclure cet entretien ou avez quelque-chose à

rajouter quant à la coopération ? p.36

4.4 Déroulement de l’enquête p.36

4.5 Choix des outils de traitement de données p.37

5. Résultats p.37

5.1 Les entretiens p.37

5.1.1 Entretien avec l’ergothérapeute 1 p.37

5.1.2 Entretien avec l’ergothérapeute 2 p.40

5.1.3 Entretien avec l’ergothérapeute 3 p.42

5.1.4 Entretien avec l’ergothérapeute 4 p.43

5.1.5 Entretien avec l’ergothérapeute 5 p.45

5.1.6 Entretien avec l’ergothérapeute 6 p.46

5.2 Analyse p.48

6. Discussion des données p.51

6.1 Interprétation des résultats p.51

6.2 Réponse à l’objet de recherche p.55

6.3 Discussions et critique du dispositif de recherche p.56

6.4 Transférabilité p.57

6.5 Apports, intérêts et perspectives de recherches p.58

Bibliographie p.60

(6)

A Sandrine et Fred A Hélène et David Aux ergothérapeutes ayant pris le temps de répondre à mes questions

(7)

1. Introduction

J’ai découvert les métiers paramédicaux lors du visionnage d’un reportage à la télévision. J’ai alors fait le choix de faire un stage d’observation au lycée sur le métier d’ergothérapeute qui m’avait fortement interrogé. Ce stage m’a permis de comprendre que cette profession me plairait. Parce que c’est un métier de la relation à l’autre et qui est concret. Je suis toujours touchée par le sourire des patients en fin de séance. Mon stage en Maison d’Accueil spécialisée a mis l’accent sur l’accompagnement global de la personne : l’ergothérapeute était en lien avec le patient et son entourage, elle parlait de projet de vie et pas uniquement de projet de soin. J’ai complété cette expérience par des recherches documentaires et je me suis orientée vers cette profession.

J’ai intégré l’institut de formation en ergothérapie de Marseille en 2013. J’avais alors une vision réduite des domaines d’activités de l’ergothérapeute. Lors de ces trois années de formation, j’ai beaucoup apprécié les périodes de stages qui me permettaient de mettre en pratique tous les enseignements. J’ai également découvert le cadre institutionnel, la relation aux patients et aux aidants, et le travail en équipe.

Lors de mes cinq stages j’ai été accueillie par des équipes interdisciplinaires disponibles qui m’ont permis de découvrir les différents métiers paramédicaux. J’ai découvert le travail d’équipe : l’importance de l’échange, l’écoute, la confiance, accepter d’être questionner, se soutenir. J’ai pris conscience que savoir travailler en équipe apporter de la cohérence à l’accompagnement du patient.

Au début de ma formation je n’envisageais pas que l’ergothérapeute pouvait être intégré à une équipe de soignant. Aujourd’hui, après ces trois années de formation, je ne peux imaginer mon travail d’ergothérapeute en étant isolée.

Les enseignements sur les modèles conceptuels, m’ont permis de prendre conscience de la nécessité d’avoir une vision globale des répercussions du handicap. Et donc de l’importance d’échanger avec l’ensemble des professionnels de santé qui accompagnent le patient afin de recueillir leurs observations sur les capacités et difficultés du patient.

J’ai vraiment pu découvrir des actions de collaboration lors de mon stage du troisième semestre que j’ai effectué en service de Médecine Physique et Réadaptation (MPR) de l’hôpital de St Vallier (26). C’est un service qui accueille une soixantaine de patients atteints de pathologies traumatiques ou neurologiques. Il comprend un plateau technique avec une équipe de rééducateurs composée de dix kinésithérapeutes, de six ergothérapeutes, d’une orthophoniste, d’une psychomotricienne, d’une neuropsychologue, et d’une psychologue.

(8)

Lors de ce stage j’ai pu prendre en soin, avec une grande autonomie, des patients atteints de troubles neurologiques : Accident Vasculaire Cérébral (AVC) et tumeur cérébrale. Cela m’a permis de compléter mes connaissances sur ces pathologies. Cela m’a également permis de travailler en étroite collaboration avec les autres professionnels, essentiellement le kinésithérapeute, l’orthophoniste et la neuropsychologue. Au sein de ce service, la règle était de communiquer et d’échanger les informations entre professionnels quotidiennement. Je n’ai pas retrouvé cette consigne dans tous mes stages. Donc l’ergothérapeute et les autres professionnels échangeaient autour des besoins et attentes du patient et de son évolution. Ces échanges se faisaient d’une manière quasi quotidienne lors de temps informels, la synthèse ayant lieu une fois par mois. Pour certains patients fatigables, nous organisions les séances en fonction de leur fatigue. Avec le kinésithérapeute nous avons construit des séances de rééducation commune pour une patiente avec des troubles de mémoire et d’attention. Pour favoriser l’apprentissage des transferts, le kinésithérapeute a intégré dans sa séance de rééducation à la marche, un temps en ma présence pour mettre l’accent sur le travail de transferts que j’avais amorcé en séance d’ergothérapie.

J’ai alors trouvé ce travail en coopération très intéressant au regard des progrès de la patiente et du respect réciproque entre professionnels.

Je me suis questionnée sur la réglementation en termes de coopération, que dit la loi Hôpital Patient Santé Territoire ? Y-a-t-il des recommandations de l’HAS ?

Je me questionne aussi sur l’intérêt pour le patient et les professionnels. Est-ce que la coopération est la même dans chaque établissement ?

1.1 La Loi Hôpital, Patient, Santé, Territoire et la collaboration des professionnels.

1.1.1 L’Article 51

C’est « l’article 51 de la loi n° 2009-879 du 31 juillet 2009 portant réforme de l’hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires (dite loi HPST) qui a créé un cadre permettant la mise en place de coopérations entre professionnels de santé ». [1] L’objectif est alors double : premièrement de permettre aux patients d’avoir une meilleure qualité de prise en charge qui répond de mieux en mieux à leurs besoins, et dans un deuxième temps permettre aux professionnels de santé d’avoir une « perspective d’évolution de leur rôle en

(9)

matière de soins, un enrichissement des tâches, susceptible de renforcer leur motivation et leur perspective de carrière » [1].

Néanmoins les projets de coopération des professionnels de santé ne peuvent se faire qu’en accord avec les administrations sanitaires qui sont plus ou moins disponibles pour accompagner les projets des soignants et permettre leur formation.

L’article 51 de la loi HPST permet d’envisager des perspectives de déploiement des coopérations. En effet, lorsque la loi a été publiée, il est « apparu indispensable de desserrer les contraintes auxquelles médecins et soignants sont trop souvent assujettis pour permettre à chacun de mieux satisfaire les exigences spécifiques à ses missions » [6]. Chaque professionnel veut être en mesure de pouvoir « exploiter au mieux ses compétences ».

D’un point de vue juridique, l’article 51 tend à favoriser les transferts d’activités et les actes de soins, à réorganiser les prises en soins des patients ainsi que les modes d’interventions, réorganiser également les modes d’exercices partagés répondant à des besoins de santé afin de mieux s’adapter aux pratiques des professionnels en assurant aux patients sécurité et efficacité. [6]

C’est à l’Agence Régionale de Santé (ARS) que les professionnels de santé soumettent leurs projets de protocoles de coopération ou qu’ils demandent une adhésion à un protocole déjà existant. Pour les professionnels de santé salariés, il est indispensable d’avoir l’autorisation de leur employeur. C’est donc l’ARS qui vérifie que les protocoles proposés par les professionnels répondent bien à un besoin de santé au niveau régional, elle transmettra ensuite ce protocole à la Haute Autorité de Santé (HAS).

Les protocoles de santé présentés doivent définir l’objet et la nature de la coopération, c’est-à-dire définir la pathologie ou la discipline, les actes concernés par cette coopération, ainsi que les lieux et champs d’intervention des professionnels. Ces protocoles pourront permettre de créer une nouvelle répartition des tâches ou des activités, de répartir de nouvelles tâches ou de nouvelles activités, et de diversifier les activités. Ils tendent également à « valoriser des pratiques existantes non reconnues » [6]. Ils visent aussi à améliorer la qualité des soins en développant certaines activités, l’éducation thérapeutique du patient par exemple, ou en réorganisant les prises en charge des patients.

Des protocoles de soins proposés à l’ARS, peuvent être généralisés par l’HAS et étendus au territoire national. Ils seront alors intégrés dans les formations initiales et continues, mais les modalités de cette application ne sont pas encore définies.

(10)

Les professionnels désirant intégrer un protocole existant doivent faire une demande en déposer un dossier d’adhésion à l’ARS. Elle vérifie « leur volonté réelle de coopérer et de s’engager dans une démarche collaborative ». Le directeur général de l’ARS a alors deux mois pour instruire le dossier.

L’ARS a la possibilité de mettre fin à un protocole de coopération si celui-ci compromet la qualité et la sécurité des soins. Bien que la loi HPST vise à arrêter les expérimentations quant à la coopération des professionnels de santé et à mettre en place des actions réelles, l’article 51 encadre vraiment les initiatives des professionnels afin que la sécurité des patients et des soins soit garantie. Lorsque le patient est intégré dans un protocole de coopération il doit en être informé.

Chaque profession a des attentes quant à l’article 51. Si pour les médecins cet article vise à « améliorer les conditions d’exercice » en développant de nouvelles stratégies comme par exemple l’exercice pluri professionnel, et à être une « réponse au temps d’optimisation du temps médical », pour les autres professions de santé la coopération offre d’autres possibilités. Elle vise pour eux à augmenter l’attractivité des professions, à permettre d’envisager une évolution de fonction ou de nouvelles perspectives de carrière par « l’accroissement des missions et la reconnaissance de l’évolution des compétences ». Cette coopération « peut apporter une légitime reconnaissance à certains professionnels paramédicaux en redéfinissant les contours de leur métier, en les faisant évoluer, en créant de nouveaux métiers, en faisant émerger de nouvelles compétences ». Il faudrait envisager de nouvelles compétences adaptées aux besoins de la société et ainsi faciliter les passerelles entre différentes professions. Cela mettrait de la cohérence entre le métier, l’emploi et la formation. C’est également l’enjeu de l’intégration des formations paramédicales dans la coopération. [6]

1.2 Répartition démographique des professionnels de Santé

Un autre objectif derrière cet article est de pouvoir palier aux déserts médicaux. En effet en France la répartition des professionnels de santé est inégale sur le territoire, ce qui entraine une fragilisation de l’offre de soins dans certaines régions. Or pour qu’une coopération et des échanges se mettent en place entre professionnels, il est important qu’ils soient proches géographiquement. De plus en France, le développement des techniques d’échanges indirectes (télé médecine, dossier patient informatisé) est faible. De même, bien que l’effectif de professionnels de santé augmente régulièrement, cela ne traduit pas une baisse de l’inégale

(11)

répartition sur le territoire des professionnels de santé. Cette situation ne favorise pas la mise en place de coopération entre professionnels de santé.

Mais certaines études mettent en évidence que la proximité des professionnels de santé n’est pas à elle seule suffisante pour permettre une bonne coopération. En effet les professionnels de santé reconnaissent une ignorance mutuelle. Ils déplorent également le manque d’une grammaire commune. On constate aussi la singularité de chaque profession et l’existence d’une hiérarchie entre profession. La création de métiers dédiés à la coopération, ainsi qu’une meilleure connaissance des compétences des uns et des autres permettrait d’ouvrir les professionnels de santé à la coopération. [2]

1.3 La formation des paramédicaux

Les instances ont réformé les formations des paramédicaux, en suivant deux « courants fondateurs » [3]. Le premier est centré autour de la notion de compétences : « combiner savoir et savoir-faire dans l’action pour agir dans une situation en vue d’obtenir un résultat ». [3] Plus la situation est complexe, plus le niveau de la compétence sera élevé. Ainsi les diplômes sont maintenant des « référentiels d’activités et de compétences » permettant ainsi « la liaison entre la formation et l’action ». [3]

Le deuxième courant fondateur est marqué par un cadre européen de formation. Il permet des échanges de personnes, formateurs et étudiants, et de savoirs de façon organisée. Ainsi on retrouve une valeur commune dans les crédits de formation. Ce qui rapproche les étudiants des différentes formations paramédicales, ils ont un vocabulaire et des modalités de formation communes, ce qui est un bon présage pour de futures collaborations professionnelles.

Cette réforme permet aux formations paramédicales d’envisager une ouverture, une réorganisation des études pourrait permettre une réorganisation de l’offre de soins sur le territoire français, mais aussi s’adapter à la « modification de la demande : vieillissement de la population, augmentation des pluripathologies et des maladies chroniques, avancée des technologies, modification des modes de communication et d’accès aux savoirs ». [3] C’est aussi une ouverture à la coopération des professionnels de santé, en ayant un apprentissage de cette méthode de travail directement dans les instituts de formation.

(12)

1.4 La mise en place d’un protocole de coopération, recommandation de la Haute Autorité de Santé (HAS)

L’article 51, de la loi HPST, indique que c’est aux professionnels de santé de créer des protocoles de coopération, l’HAS a alors rédigé un guide méthodologique sur lequel les professionnels peuvent s’appuyer.

L’HAS rappelle qu’une collaboration entre professionnels a des objectifs bien précis : permettre une optimisation du parcours de soins du patient, permettre l’évolution de l’exercice professionnel des soignants, permettre aux professionnels de gagner du temps de « centrer leur activité sur des missions d’expertises ». [4]

Le protocole de coopération est rédigé à « l’initiative des professionnels de santé, volontaires pour organiser autrement la prise en charge des patients qu’ils soignent. » [4] Il permet de concrétiser la démarche de coopération et de définir correctement des rôles de chacun.

Tous les professionnels de santé ne peuvent pas rédiger un protocole de coopération, seul ceux listés dans l’article L. 4011-1 du code de la santé publique peuvent le faire. Ces professionnels sont : les aides-soignantes, les audioprothésistes, les auxiliaires puéricultrices, les chirurgiens-dentistes, les conseillers génétique, les diététiciens, les ergothérapeutes, les infirmières, les manipulateurs d’électroradiologie médicale, les masseurs kinésithérapeutes, les médecins, les opticiens lunetiers, les orthophonistes, les prothésistes-orthésistes, les pédicures podologues, les pharmaciens, les psychomotriciens et les sages-femmes.

Il est important de noter que « la coopération entre professionnels de santé est possible quel que soit le mode d’exercice (libéral, salarié, mixte) et le cadre d’exercice (établissement de santé, maison de santé, pôle de santé, réseaux de santé, centre de santé, cabinet médical, EHPAD, HAD, SSIAD, etc…) ». [4]

L’HAS rappelle ce qui est dit dans les articles L. 4011-1 à L. 4011-3 du code de la santé publique, et met en garde les professionnels de santé sur ce que n’est pas la coopération. En effet la coopération ne doit pas induire une baisse de la qualité et de la sécurité de soins. Elle ne doit pas être mise en place pour palier à un manque de professionnels. L’adhésion des professionnels de santé à un protocole de coopération doit se faire uniquement sur la base du volontariat. Les professionnels de santé, même s’ils transfèrent des actes ou des activités, ne doivent pas s’éloigner des prises en charge globales du patient. Enfin le protocole de coopération ne doit pas légitimer un dysfonctionnement du service.

(13)

1.5 L’enquête exploratoire

1.5.1 Pourquoi une enquête exploratoire ?

Après avoir lu les textes de loi, je me questionne sur la mise en place de protocoles de coopération dans les services. En effet tout est formalisé dans les textes de loi mais qu’en est-il en réalité dans les services ?

La loi a été mise en place en 2010, quel est le bilan aujourd’hui ?

Est-ce que depuis 2010, les professionnels se sont sentis concernés par cette réforme, et a-t-elle était mise en place dans leurs services ?

La mise en place de la coopération chez les professionnels de santé a deux objectifs : permettre au patient d’avoir un parcours de soins simplifié, d’avoir une qualité des soins optimisée et permettre au soignant d’avoir des possibilités d’évolution dans sa carrière. Est-ce que ces objectifs sont atteints ? Quels sont les ressentis des soignants ? Ont-ils un retour de leurs patients ?

J’aimerais également me rendre compte de la facilité ou non à mettre en place un protocole de coopération, quelles sont les difficultés rencontrées, est-ce que les soignants sont alertés quant aux textes de loi qui légifère cette mise en place ? Est-ce que les soignants sont accompagnés par les institutions telles que l’ARS ?

1.5.2 Le choix de l’outil pour l’enquête exploratoire

Dans mon enquête exploratoire je souhaiterais avoir un panel de réponses important. Plus j’aurai de réponses plus je pourrai avoir une image juste de la réalité. J’aimerais diffuser mon questionnaire sur l’ensemble du territoire. En effet, les protocoles de coopération sont validés par les ARS, il y treize instances régionales sur la métropole. Y a-t-il une différence de mise en place de ces protocoles d’une région à l’autre ?

J’ai donc choisi de préparer un questionnaire que je diffuserai par mail, sur les réseaux sociaux et à une liste de contacts établie à l’aide de ma directrice de mémoire.

(14)

1.5.3 Présentation du questionnaire

Le questionnaire comporte quatorze questions. Le questionnaire se trouve en Annexe 1. Quarante-trois ergothérapeutes y ont répondu.

1.5.3.1 Question 1 : Dans quelle structure travaillez-vous ? Et dans quel département travaillez-vous ?

Les ergothérapeutes ayant répondu à ce questionnaire travaillent dans beaucoup de structures différentes. Il est également important de noter que 25,6% de ces ergothérapeutes travaillent dans au moins deux structures, ce qui a un impact direct sur leur collaboration avec les autres professionnels. En effet, il faut alors s’adapter à plusieurs structures et plusieurs équipes. Dans les réponses on note que huit ergothérapeutes travaillent en EHPAD, six travaillent en Soins de Suite et Réadaptation, quatre travaillent en Centre Hospitalier, six travaillent en centre de rééducation fonctionnelle, neuf travaillent en pédiatrie (centre de rééducation fonctionnelle, IME, IEM, CAMSP, SESSAD), un travaille en centre gérontologique, quatre ont un exercice libéral, deux travaillent en unité mobile gériatrie ou ESA, un travaille dans un établissement médico-social autonome, un travaille en MDPH, un travaille en MAS et deux travaillent en clinique psychiatrique.

Dans les réponses dix des treize régions sont représentées. Les ergothérapeutes travaillant en Ile de France représentent 18,6% des réponses. L’Ile de France est la région est la plus représentée. La région Auvergne Rhône Alpes représente la deuxième région la plus représentée par les ergothérapeutes qui ont participé à ce que questionnaire avec 16,3% des réponses. Bourgogne Franche Comté et Languedoc Roussillon Midi Pyrénées sont identiquement représentées avec 11,6% de répondant chacune. Bretagne est représentée à 9,3% ainsi qu’Alsace Champagne Ardenne. Provence Alpes Côte d’Azur, Centre Val de Loire et Pays de la Loire présentent le même pourcentage de répondant : 4,6%. Enfin Normandie ne représente que 2,3% des réponses. Deux répondants n’ont pas indiqué leur département ou région d’exercice et un ergothérapeute travaille dans deux régions différentes.

Il est intéressant d’avoir un grand nombre de régions représentées. Bien que le nombre d’ergothérapeutes travaillant dans chaque région soit faible et que nous ne devons pas

(15)

généraliser, nous pouvons cependant avoir une vision nationale. Nous constatons alors que les ergothérapeutes travaillant en Ile de France sont très représentés. On peut supposer que ce territoire est peut-être plus développé en termes d’innovations dans la coopération des professionnels de santé. 25,6% des ergothérapeutes travaillent dans plusieurs structures. Le travail sur plusieurs structures n’induit-il pas une expérience de la coopération plus développée ?

Les ergothérapeutes sensibilisés à cette enquête sont les plus nombreux en secteur pédiatrique et en EHPAD. Cela représente des étapes clés dans un parcours de vie.

1.5.3.2 Question 2 : Avec quels professionnels de santé travaillez-vous ?

Dans cette question les ergothérapeutes devaient choisir des professionnels de santé dans une liste prédéfinie. Cette liste leurs permettait une réponse rapide en cochant simplement des cases. C’était une réponse à choix multiples. La liste était composée des professionnels de santé suivants : ergothérapeute, kinésithérapeute, professeur d’activité physique adaptée, orthophoniste, psychomotricien, infirmier, aide-soignante, médecin généraliste, médecin spécialiste, neuropsychologue, psychologue, assistante sociale, éducateur, auxiliaire de vie et conseiller en économie sociale et familiale. Cette liste se devait d’être la plus exhaustive possible mais une case autre a été rajoutée afin de permettre aux ergothérapeutes de compléter la liste si besoin.

On peut relever que les professionnels avec qui les ergothérapeutes travaillent le plus sont les infirmiers, 86% des répondants travaillent avec ces professionnels. Il y a ensuite les kinésithérapeutes et les aides-soignantes : 83,7% des ergothérapeutes répondants travaillent dans une équipe où ces professionnels sont présents. 79,1% travaillent avec des médecins spécialistes. 72,1% travaillent avec des psychologues, des assistantes sociales et des orthophonistes. Il est intéressant de constater que les ergothérapeutes peuvent travailler avec des professionnels du secteur médico-social. 67,4% des ergothérapeutes travaillent avec d’autres ergothérapeutes, ce pourcentage indique que dans certaines équipes les répondants sont les seuls représentants de la profession ou que les ergothérapeutes ne travaillent pas forcément en coopération ou collaboration entre eux. 53,5% travaillent avec des psychomotriciens. 51,2% travaillent avec des neuropsychologues et 48,8% avec des médecins généralistes. Les autres professions représentent de faibles pourcentages. Aucun ergothérapeute ne travaille avec des conseillers en économie sociale et familiale.

(16)

Il est intéressant de voir ici que les ergothérapeutes ne travaillent pas seuls et sont intégrés dans des équipes pluridisciplinaires. La coopération de tous ses professionnels est alors un sujet pertinent à aborder.

Les professionnels avec qui les ergothérapeutes travaillent le plus sont les infirmières, les kinésithérapeutes et les aides-soignantes. La collaboration des professionnels n’est-elle pas dépendante de la pathologie des patients, de son stade de prise en charge et du type de structure ?

La coopération avec ces différents professionnels de santé est également une des compétences requises par l’ergothérapeute : c’est la neuvième compétence du référentiel de compétence en ergothérapie : « Organiser les activités et coopérer avec les différents acteurs ». Elle comprend notamment les précisions suivantes : « Coopérer au sein d’une équipe pluri-professionnelle et avec les différents acteurs, notamment médicaux, dans le cadre de son champ professionnel, dans le but d’optimiser la qualité de l’intervention sanitaire et médico-sociale, et afin de faciliter l’activité et l’implication sociale » et « Travailler en réseau et coordonner les actions ou les soins avec les aidants, les professionnels de santé, les intervenants dans le champ social, économique et éducatif pour conduire des projets d’intervention pertinents ». [8]

(17)

1.5.3.3 Question 3 : Avez-vous participé à la mise en place ou adhérez-vous à un protocole de coopération dans votre établissement ?

Seulement 9.3% des ergothérapeutes répondants ont déjà mis en place ou participé à un protocole de coopération. C’est un chiffre faible. De plus on peut se demander si ces protocoles de coopération ont tous été présentés à l’Agence Régional de Santé.

1.5.3.4 Question 4 : Si oui, comment avez-vous mis en place ce protocole ?

Cette question s’adressait aux ergothérapeutes ayant répondu « oui » à la question précédente. Ils pouvaient alors préciser les modalités de mise en place de ces protocoles.

Il en ressort qu’un seul répondant travaille à l’aide d’un protocole formalisé permettant un travail de coopération dans l’équipe. Il souligne que l’équipe fonctionne par programme : « programme AVC » et « programme amputés ». Dans la définition de ces programmes les protocoles de rééducation sont formalisés.

Pour les autres répondants la coopération est formelle mais non protocolisée et se fait autour de réunions de synthèse et du dossier patient.

1.5.3.5 Question 5 : Sur quel(s) texte réglementaire(s) s'appuie le protocole de coopération dans votre service ?

Cette question est destinée à connaitre les textes sur lesquels les professionnels s’appuient lorsqu’ils mettent en place la coopération dans leur équipe.

9,3%

90,7%

Ergothérapeutes ayant mis en place des protocoles de coopération

oui non

(18)

Sur trente et un répondants à cette question, 83,9% n’ont pas de texte de loi régissant leur coopération. 6,5% des répondants utilisent la loi HPST comme texte de référence, le même pourcentage utilise les décrets de compétences pour encadrer leur coopération. Un répondant utilise le règlement intérieur de son établissement. Un répondant se base sur le code de l’action sociale et de la famille. Enfin un répondant utilise le MCRO afin de montrer à ses collègues les différents domaines d’intervention de l’ergothérapeute.

Suite à cette question, on peut constater que peu de coopérations sont fondées sur un texte de loi.

1.5.3.6 Question 6 : Est-ce facile de mettre en place la coopération au sein d'une équipe de soignants ?

Pour répondre à cette question les ergothérapeutes avaient le choix entre quatre propositions : « Non, ce n’est pas du tout facile ! », « c’est moyennement facile », « c’est facile », c’est très facile ». Ils ne pouvaient cocher qu’une seule réponse.

Sur les quarante-trois répondants à cette question, 69,8% pensent que la coopération est moyennement facile à mettre en place, 25,6% pensent que la coopération n’est pas du tout facile à mettre en place et 4,7% pensent qu’il est facile d’instaurer la coopération au sein d’une équipe de soignant. Aucun ne pense que c’est très facile de mettre la coopération en place.

69,8% pensent que la coopération est facile à mettre en place, c’est paradoxale au regard des réponses de la question 3.

Cependant plus d’un quart des répondants constatent qu’il est très difficile de mettre en place un travail de coopération. Il serait alors intéressant de connaitre les différentes difficultés rencontrées par les professionnels.

(19)

1.5.3.7 question 7 : Quelles sont les difficultés rencontrées lors de la mise en place du travail de coopération au sein d'une équipe ?

Pour cette question, les ergothérapeutes avaient plusieurs réponses proposées et pouvaient cocher plusieurs cases. La liste des réponses comportait les propositions suivantes : mauvaise entente entre collègues, mauvaise connaissance des compétences de chacun, manque de temps, manque d’intérêt, manque de soutien de la hiérarchie, manque de clarté dans la mise en place des protocoles de coopération, manque de soutien des administrations sanitaires, manque d’informations sur la loi Hôpital Patient Santé Territoire (HPST), et une case « autre » leur permettant de rajouter des réponses.

A la suite des réponses des ergothérapeutes on constate que 78,6% évoquent le manque de temps comme difficulté, c’est d’ailleurs la difficulté qui ressort le plus de ce questionnaire. Mais 76,2% des répondants évoquent la mauvaise connaissance des compétences de chacun comme autre grande difficulté. C’est un chiffre relativement grand, qui met en lumière un dysfonctionnement important dans les équipes. En effet il est très difficile de coopérer entre professionnels si on ne connait pas les compétences de chacun.

Ensuite à 33,3% les deux difficultés qui émergent sont le manque d’intérêt et le manque de soutien de la hiérarchie. Puis à 28,6% apparait la mauvaise connaissance de la loi HPST. 21,4% des répondants évoquent une mauvaise entente entre collègue, 16,7% mettent en avant un manque de clarté dans la mise en place des protocoles et un manque de financement. Enfin 4,8% évoquent un manque de soutien des administrations sanitaires.

25,6% 69,8%

4,7%

perception de la facilité de mise en place de la

coopération par les ergothérapeutes

ce n'est pas du tout facile c'est moyennement facile c'est facile

(20)

Le manque de temps et la mauvaise connaissance des compétences de chacun apparaissent comme les difficultés majeures à la mise en place de coopération au sein d’une équipe de soignants.

Difficultés rencontrées par les ergothérapeutes lors de la mise en place de coopération au sein de leur équipe

1.5.3.8 Question 8 : Quels moyens, outils ou supports utilisez-vous pour mettre en place la coopération au sein de votre équipe ?

Lors de cette question, les professionnels ont pu faire une liste des méthodes et moyens qu’ils utilisent afin de faciliter la coopération dans leur équipe. On peut alors distinguer deux grands modes de communication : la communication orale et la communication écrite.

Dans la communication orale on relève comme moyens les réunions d’équipe, les synthèses mais également les temps informels, mais également des transmissions orales. Dans la communication écrite, les professionnels utilisent les dossiers du patient, l’outil informatique avec plusieurs logiciels, les mails, les cahiers de transmissions, les dossiers infirmiers, des fiches de suivi partagées. Le PIII est également utilisé. Enfin on remarque aussi que des ateliers sont mis en place dans certains services afin de favoriser la mise en place de la coopération en équipe. Les professionnels participent notamment à des réunions et des

(21)

formations communes, il leur est parfois demandé de travailler en binôme ou de mettre en place des projets.

Pour certain la coopération est très difficile à mettre en place et ils supposent que cela vient d’un manque de compréhension des professionnels entre eux et d’un manque d’implication des personnes.

On peut faire le constat, que sans protocoles formalisés une certaine coopération pour partager l’information est mise en place dans les équipes à l’aide de documents écrits et de réunion. Dans d’autres équipes il n’y a aucun partage d’informations et les ergothérapeutes s’en plaignent.

1.5.3.9 Question 9 : Qu'est-ce que la coopération a apporté à votre équipe ?

Une grande partie des répondants à cette question estime que la coopération a apporté une meilleure efficacité à l’équipe et une meilleure communication. Il est également mentionné que la coopération fait réfléchir les professionnels sur une prise en charge globale et pluridisciplinaire du patient. Les professionnels ont remarqué que le fait de coopérer entre eux leur permettait de mieux coordonner leurs soins et de proposer aux patients une meilleure prise en soins. La coopération leur a aussi permis de mieux connaitre les compétences de chacun. Il ressort de ce questionnement également une meilleure entente entre collègues. Seulement deux répondants ont signifié qu’ils ne pouvaient apporter de réponses à cette question.

On peut faire un bilan positif de l’influence de la coopération sur une équipe de soignants pluridisciplinaire. D’une part le patient gagne en qualité dans sa prise en charge et d’autre part les professionnels améliorent leurs compétences, c’est un second paradoxe par rapport au peu de protocoles mis en place.

1.5.3.10 Question 10 : Vous arrive-t-il de travailler en coopération avec les professionnels d'autres structures ?

Cette question nous permettait de nous renseigner sur le travail en coopération des ergothérapeutes avec des professionnels d’autres structures. Par exemple, est ce que des

(22)

ergothérapeutes d’un centre de rééducation fonctionnel travaillent avec les professionnels d’un SAMSAH ?

Sur les quarante-trois répondants, 69,8% travaillent avec d’autres structures.

C’est un chiffre élevé, qui nous permet de comprendre que la coopération ne s’opère pas exclusivement au sein d’une équipe d’un service mais surtout se met en place lors d’un accompagnement entre plusieurs services voire plusieurs structures.

1.5.3.11 Question 11 : Si oui, pourriez-vous préciser le type de structure et les modalités de cette coopération ?

Dans cette question les professionnels ont pu nommer les structures avec lesquelles ils travaillaient, pourquoi ils le faisaient et quelles modalités ils mettaient en place afin de rendre cette coopération possible.

On peut alors répartir les coopérations des structures en fonction des types de patients ou des pathologies de ces derniers.

Pour les ergothérapeutes travaillant en pédiatrie, on relève que les structures travaillent entre elles : CAMSP avec SESSAD, SESSAD avec SAMSAH ou IME ou IEM afin de pouvoir mettre en place le projet de vie de l’enfant et d’assurer son avenir. Les ergothérapeutes libéraux prenant en charge des enfants travaillent avec d’autres libéraux, avec des IEM ou des

69,8%

30,2%

Ergothérapeutes travaillant en coopération avec d'autres structures

oui non

(23)

IME, pour le matériel ou les mises en situation conduite notamment, ils collaborent également avec les écoles, les collèges et les lycées.

Les ergothérapeutes travaillant en centre de rééducation ou en SSR, travaillent avec d’autres SSR ou avec des centres hospitaliers. Le travail inter SSR, permet d’orienter les patients en fonction de leurs besoins. Le travail avec les centres hospitaliers se fait notamment par l’échange de matériel et le suivi des patients d’un établissement à l’autre. Les SSR peuvent également travailler avec les services d’aides à domicile afin de prévoir le retour à domicile des patients et de pouvoir envisager une continuité dans la prise en charge des patients.

Les ergothérapeutes travaillant en psychiatrie coopèrent avec des services d’aide à domicile.

Enfin les ergothérapeutes travaillant en EHPAD, coopèrent avec des professionnels d’autres EHPAD pour harmoniser leurs pratiques. Ils travaillent également avec les services d’aide à domicile et les SSIAD pour découvrir les compétences de chacun et permettre une meilleure prise en charge des patients.

Ces coopérations sont formelles mais non protocolisées. Elles s’articulent autour de réunions d’équipe, d’appels téléphoniques, de mails et d’informations retranscrites dans un dossier patient.

1.5.3.12 Question 12 : Est-ce que la coopération entre professionnels vous a permis d'évoluer dans vos compétences ?

La plupart des répondants ont pu voir l’apport de la coopération sur leur pratique. Pour l’ensemble c’est la meilleure connaissance des compétences de chacun ainsi que l’apprentissage de nouvelles connaissances qui sont mises en évidence. Certains évoquent aussi avoir pris une meilleure confiance en eux et de l’assurance pour communiquer avec tous les professionnels. Certains mettent en évidence également une évolution dans leur pratique professionnelle. Un ergothérapeute répondant évoque avoir pu acquérir des connaissances juridiques et administratives. Quatre répondants considèrent que la coopération ne leur a pas permis d’évoluer dans leurs compétences.

(24)

On remarque que 90,7% des répondants retirent un bénéfice de la coopération, notamment en termes d’acquisition de nouvelles connaissances et donc d’évolution de leurs compétences.

1.5.3.13 Question 13 : Comment vos patients perçoivent-ils le bénéfice de la coopération des professionnels de Santé ?

Les ergothérapeutes ont pu pour certains avoir des retours des patients quant à la coopération de leur équipe. Les patients remarquent alors une meilleure prise en charge et une meilleure qualité des soins. Les remarques des patients permettent aux professionnels de discuter en équipe des points positifs et des points négatifs à améliorer. La plupart des patients et leur entourage apprécie la coopération des professionnels de santé. Cette coopération pose un cadre rassurant pour certains, et leur permet de mieux s’impliquer dans leur soins ou de mieux accepter certaines aides techniques, notamment les orthèses.

Certains ergothérapeutes ont fait part d’un manque de recul ne leur permettant pas de donner de réponses quant au retour des patients sur la coopération des professionnels. Certains ergothérapeutes n’ont également pas de retour sur le travail d’équipe. Parfois le travail de coopération des soignants n’est pas perçu par les patients.

Enfin, selon la population que les ergothérapeutes prennent en charge, il leur est parfois impossible d’avoir des retours de leurs patients.

On remarque que certains patients apprécient le travail de coopération des professionnels. Ils évoquent une meilleure prise en charge, une meilleure qualité dans les soins et une meilleure écoute et réponse à leurs besoins.

1.5.3.14 Question 14 : Avez-vous des éléments supplémentaires à me communiquer sur le travail de coopération ?

Cette question permettait aux ergothérapeutes de s’exprimer librement sur le sujet de la coopération des professionnels de santé mais également d’approfondir des sujets qu’ils n’auraient pas pu aborder dans les questions précédentes.

J’ai pu relever grâce à cette question, que le travail de coopération des professionnels était quelque chose qui était ressenti comme difficile à mettre en place. Les ergothérapeutes ont

(25)

insisté sur l’importance dans la coopération que les professionnels connaissent les compétences et les domaines d’activité de chacun.

Certains rencontrent des difficultés au travail d’équipe car leurs missions ne sont pas bien définies au sein de l’équipe.

Un ergothérapeute m’a également fait part de la difficulté de s’intéresser à l’évolution des textes de loi par manque de temps.

Certains ont fait part aussi de l’intérêt à travailler en coopération d’un point de vue plus personnel.

1.5.4 Limite de la pré-enquête

Nous avons choisi quatorze questions pour ce questionnaire, il manque tout de même des domaines à explorer. En effet lors de l’analyse des réponses, nous avons constaté qu’il manquait des éléments pour aller plus loin dans notre enquête. Notamment le fait de ne pas savoir depuis quand les ergothérapeutes sont diplômés, afin de savoir s’ils avaient obtenus leur diplôme avant ou après la parution de la loi HPST par exemple.

Il nous manque également leur date de prise de poste dans le service, nous permettant de savoir depuis combien de temps ils ont intégré l’équipe. En effet la collaboration n’est pas la même si les ergothérapeutes viennent d’arriver dans le services et s’ils doivent découvrir un nouveau fonctionnement d’établissement et d’équipe ou si cela fait déjà quelques temps qu’ils sont dans le service et qu’ils en connaissent le fonctionnement. Connaitre les pathologies que les ergothérapeutes prennent en charge aurait également était intéressant, en effet les pathologies lourdes et complexes demandent souvent l’intervention de plusieurs professionnels et donc de la coopération.

De plus on ne peut bien sûr pas généraliser les résultats car on a un petit échantillon d’ergothérapeutes. Quarante-trois ergothérapeutes ont répondu. En 2015 il y avait 9691 ergothérapeutes en France.

1.6 Questionnement

Suite à cette pré enquête exploratoire, un questionnement peut être établi. On sait que les ergothérapeutes mettent en place la coopération avec les autres professionnels de santé, mais pourquoi ne formalisent-ils pas cette coopération auprès de l’ARS ? Comment les protocoles

(26)

de coopération validés par l’ARS dans le cadre de la loi HPST influent-ils sur la prise en charge en ergothérapie ? Quand il n’y a pas de protocole ils coopèrent tout de même, pourquoi ? La coopération est-elle une volonté d’équipe ou une demande institutionnelle ? La date de diplôme des ergothérapeutes influe-t-elle sur leur démarche de coopération ? Comment la coopération influe-t-elle sur la prise en charge en ergothérapie ? Quelles influences sur les patients et leur entourage ?

Suite à ce questionnement nous avons recherché les protocoles de coopération validés par les ARS et l’HAS sur le site coop.fr [9], en sollicitant les ARS par téléphone et par mail, en interrogeant des ergothérapeutes. Nous avons cherché d’abord dans les régions PACA- Corse et Rhône-Alpes. Nous avons étendu ensuite notre recherche au territoire national. Nous nous sommes alors rendu compte qu’aucun n’intégrait des ergothérapeutes dans sa mise en place. Pourtant nous avons trouvé des protocoles formalisant le travail entre des infirmières et des médecins, entre des médecins généralistes et spécialiste ou entre des pharmaciens et des infirmières. Le premier protocole de coopération entre professionnels de santé a été signé le 13 juillet 2011 en région PACA. Il régit la coopération entre oncologues et infirmiers.

Nous n’avons pas trouvé de protocoles de coopération qui régulaient le travail entre les professionnels d’une même institution, ni de protocoles qui formalisaient le travail de coopération entre plusieurs institution (entre SSR et SAMSAH).

2. Question de recherche

Le terme coopération est celui employé dans la loi HPST, c’est donc le terme coopération qui sera utilisé dans la problématique. L’Etat à régit la coopération des professionnels par l’article 51 de la loi HPST en justifiant cette coopération, l’HAS a alors élaboré un guide méthodologique permettant aux professionnels de santé de construire eux-mêmes des protocoles de coopération en fonction de la demande de santé. Nous savons également qu’aucun de ces protocoles n’intègrent d’ergothérapeutes mais notre pré-enquête exploratoire nous permet tout de même de faire le constat que les ergothérapeutes travaillent en coopération et ont besoin de cette coopération. Dans le référentiel de compétences de l’ergothérapeute, il est demandé qu’il soit capable de travailler avec d’autres professionnels. De plus, le référentiel d’activités décrit également des activités que l’ergothérapeute doit réaliser en étroite collaboration ou coopération avec les différents professionnels de son équipe.

(27)

Après ce constat nous pouvons donc nous demander :

En l’absence de protocoles, comment les ergothérapeutes intègrent-ils la

coopération avec les autres professionnels de santé dans leurs prises en soin ?

3. Cadre théorique

3.1 La classification internationale du fonctionnement, du handicap et de la santé (CIH) [5]

La CIH est un modèle interprofessionnel pouvant donc être utilisé par différents professionnels de la santé. C’est également un modèle bio-psycho-social reposant sur l’assemblage de deux modèles opposés : le modèle médical et le modèle social. Le modèle médical considère que « le handicap est un attribut de la personne et relève d’une politique de santé » tandis que le modèle social indique que « le handicap est un problème créé par la société », il est « en lien avec l’intégration et relève d’une politique de santé ».

Ce modèle incite donc à penser le patient dans sa globalité. En effet « l’état de fonctionnement et de handicap d’une personne est le résultat dynamique d’interactions entre son état de santé (maladies, troubles, blessures, traumatismes, etc.) et les facteurs contextuels. »

Il est alors décrit dans ce modèle les fonctionnements et le handicap et les facteurs contextuels. La partie fonctionnement et handicap comprend toutes les informations relatives au disfonctionnement de l’organisme de la personne, les limitations d’activités de la personne mais également ses capacités. Elle comprend également la liste des activités effectuées par la personne dans tous les domaines que ce soit de l’entretien personnel, la mobilité ou encore la vie communautaire, sociale et civique.

Les facteurs contextuels comprennent les facteurs environnementaux qu’ils soient facilitateurs ou obstacles et les facteurs personnels.

Ce modèle est intéressant car il a « une portée internationale et cherche à harmoniser la vision du handicap ». Il permet d’avoir une vision globale du patient, de ses limitations mais également de ses capacités.

(28)

3.2 Notions de collaboration, coopération, travail pluridisciplinaire, interdisciplinaire et transdisciplinaires [5]

3.2.1 La collaboration

Dans la collaboration la mission des professionnels est commune mais les activités restent indépendantes les unes des autres. Les prises de décisions sont partagées. Dans la prise en charge d’un patient cela serait illustré par : un désir commun des ergothérapeutes et des masso-kinésithérapeutes à atteindre leurs objectifs afin de permettre au patient de retourner à domicile. Chaque professionnel partagerait le travail fait en séance, avec ses collègues mais les activités d’ergothérapie et de kinésithérapie resteraient indépendantes. Les professionnels font des réunions afin de coordonner leurs objectifs et leur prise en charge.

Schéma en annexe 2.

3.2.2 La coopération

Lorsqu’une équipe travaille en coopération la mission commune est définie et les professionnels se répartissent les activités et les prise en charge à réaliser. Les différents professionnels de l’équipe s’entraide, il y a donc une certaine cohésion d’équipe. Il y a aussi des apports réciproques entre chaque professionnel.

Dans la prise en charge, cela s’illustrerait par différentes actions. D’abord une réunion commune afin de définir les objectifs de prise en charge, le plan d’intervention et les rôles de chacun dans cette intervention. Puis des séances pouvant être co-animées par des ergothérapeutes et des kinésithérapeutes par exemple. C’est aussi travailler ensemble dans la mise en place des aides techniques, et faire ensemble la visite à domicile. Enfin c’est également former et informer ses collègues rééducateurs ou leur demander de l’aide et des renseignements. Cela demande d’avoir une forte cohésion d’équipe.

(29)

3.2.3 La pluridisciplinarité

Dans la pluridisciplinarité il y a peu d’échange entre les professionnels. Chacun se concentre sur la pathologie du patient en fonction de ses compétences. Ce sont le symptôme, la pathologie et l’urgence qui définissent la façon d’agir des professionnels, l’histoire, les projets et les particularités du patient interviennent très peu dans le processus de prise en charge.

3.2.4 L’interdisciplinarité

Les professionnels collaborent autour de la prise en charge de la pathologie. En fait ils s’associent dans un projet à l’aide d’une partie commune d’action professionnelle. Ainsi ergothérapeutes et kinésithérapeutes peuvent être réunis par les mêmes connaissances sur la rééducation de la fonction motrice. C’est une collaboration entre professionnels ayant des champs d’actions proches, cela permet de dépasser la technique tout en restant centré sur la pathologie.

3.2.5 La transdisciplinarité

Les professionnels dépassent la technique afin de se centrer sur les projets du patient et de sa famille. Ils acceptent alors l’idée d’interchangeabilité, ils peuvent modifier leur organisation afin de se concentrer sur les particularités de la personne. L’abord du patient mais aussi des autres professionnels est relationnel. C’est un niveau de fonctionnement basé sur le handicap et permettant de prendre en compte de la façon la plus vaste possible les interactions mises en jeu. Les professionnels construisent alors un projet de soins qui tient compte du projet du patient et de sa famille. Ils prennent en compte l’histoire, la culture, les valeurs, les difficultés environnementales de chaque patient.

3.3 Les enjeux et modalités de la coopération [10]

La coopération des professionnels de santé est d’abord une demande de l’Etat. Pour le ministère de la santé et des sports la coopération consiste « en des transferts d’activités ou d’actes de soins voire en une réorganisation du mode d’intervention auprès des patients ».

(30)

Plusieurs constats ont été faits et ils mettent en évidence différents enjeux à la coopération des professionnels de santé : premièrement « les besoins croissants de prise en charge sanitaire liés au développement des maladies chroniques et des polypathologies dans un contexte de vieillissement de la population », ensuite « l’évolution défavorable de la démographie médicale, accentuée par les disparités de répartition territoriale », il y a également « les progrès technologiques médicaux qui facilitent l’émergence de nouveaux partages de compétences entre professionnels de santé ». D’autres enjeux sont définis comme « la nécessité d’assurer l’efficience des prises en charge au regard des difficultés croissantes de financement des dépenses de santé » ou encore « l’aspiration des professionnels à faire évoluer leurs activités et leurs compétences tout au long de leur vie ».

Le ministère a alors développé des modalités afin que les professionnels de santé puissent mettre en place cette coopération. Il a alors créé les protocoles de coopération. Ces protocoles sont à l’initiative des professionnels de santé, « Ils doivent intervenir dans les limites de leurs connaissances et de leur expérience et disposer d’une garantie assurantielle portant sur le champ du protocole ». La démarche de coopération des professionnels de santé dans le cadre d’un tel protocole doit être soumise à l’Agence Régionale de Santé. « Ceux-ci doivent préciser l’objet et la nature de la coopération, le lieu d’exercice et le champ d’intervention des professionnels concernés. L’ARS vérifie que le protocole répond à un besoin de santé de la région ». L’ARS peut alors valider le protocole après que celui-ci ait été présenté à l’HAS. Les professionnels voulant participer à la coopération selon un protocole peuvent alors faire une demande auprès de l’ARS.

Si le protocole concerne de demande de santé nationale, l’HAS peut alors étendre ce protocole au territoire national.

3.4 Guide méthodologique de la Haute Autorité de Santé [4]

L’HAS rappelle que l’article 51 de la loi HPST a été pensé pour les professionnels de santé et leur permet de « déployer des protocoles de coopérations, sur tout ou partie du territoire national, tout en garantissant la qualité et la sécurité des soins dues aux patients ». L’HAS a alors un rôle de contrôle et s’assure que les protocoles de coopération garantissent : « un niveau d’efficacité clinique au moins équivalent, un accès à des soins de qualité, une maitrise des risques inhérents à la nouvelle prise en charge des patients ».

(31)

Pour l’HAS « la coopération des professionnels de santé s’inscrit également au-delà de l’article 51 de la loi HPST ». En effet les techniques tendent vers de nouveaux modes d’intervention des professionnels de santé avec des prises en charge pluri-professionnelles et un parcours de soin coordonné pour le patient.

Le guide méthodologique est un outil pédagogique qui est mis à disposition de tous les acteurs pouvant entrer en jeu dans la réalisation d’un protocole de coopération. Il est composé de fiche permettant à chaque acteur d’appréhender « rapidement leur rôle et leurs attributions respectives ».

Le guide méthodologique a pour but « d’aider les professionnels de santé à rédiger des protocoles de coopération éligibles au titre de l’article 51 de la loi HPST ».

Il définit le protocole de coopération comme un outil « concrétise la démarche de coopération entre professions de santé et permet de comprendre qui fait quoi, quand, comment, où et pourquoi. »

3.5 Le référentiel de compétences en ergothérapie

« La compétence est la mobilisation ou l'activation de plusieurs savoirs, dans une situation et un contexte données. » Guy le Boterf

Cet auteur distingue six types de compétences : savoirs théoriques, savoirs procéduraux, savoir-faire procéduraux, savoir-faire expérientiels, savoir-faire sociaux, savoir-faire cognitifs. [11]

« La compétence permet d'agir et/ou de résoudre des problèmes professionnels de manière satisfaisante dans un contexte particulier, en mobilisant diverses capacités de manière intégrée. » Sandra Bélier

Cette auteure aborde la compétence selon cinq approches : les savoirs, les savoir-faire, les comportements et le savoir-être, les savoirs, savoir-faire et savoir-être, et enfin les compétences cognitives. [11]

Au regard de ces deux définitions nous pouvons donc définir la compétence comme un ensemble de savoirs permettant de résoudre dans un contexte donné, par exemple professionnel, des problèmes de manière satisfaisante.

(32)

Le référentiel de compétences en ergothérapie compte dix compétences. Les élèves des instituts de Formation en Ergothérapie doivent alors valider ces dix compétences au cours de leurs trois années d’étude afin de pouvoir prétendre au diplôme d’Etat d’Ergothérapeute. Dans ce référentiel, nous pouvons être attirés par la neuvième compétence pour notre recherche. Elle s’intitule « Coopérer avec les différents acteurs et organiser les activités ». Elle est définie par différents objectifs : l’étudiant doit savoir « identifier les différents acteurs et coopérer avec eux », « respecter la réglementation, les normes et les protocoles d’hygiène et de sécurité s’appliquant à la pratique professionnelle » et « assurer la traçabilité de sa pratique ». [8]

3.6 Le référentiel d’activités en ergothérapie [12]

Le référentiel d’activités en ergothérapie est constitué de neuf activités chacune détaillée.

3.6.1 Recueil d’informations, entretiens et évaluation visant au diagnostic ergothérapique

Cette activité consiste en la prise de connaissance de données relatives au contexte d’intervention : lecture de la prescription médicale, prise de connaissance des demandes de la personne et de l’institution… elle consiste également en la réalisation d’un entretien avec le patient, avec l’entourage du patient ou avec un groupe de patient. Elle peut également comprendre l’observation d’une personne ou d’un groupe de personnes. Enfin cette activité définie également le fait que l’ergothérapeute fasse passer des évaluations et des bilans afin de pouvoir poser un diagnostic ergothérapique.

3.6.2 Réalisation de soins et d'’activités à visée de rééducation, réadaptation, réinsertion et réhabilitation sociale

Les opérations constituant cette activité sont la mise en place de « soins de rééducation et de soins en santé mentale par la médiation d’activités », l’ergothérapeute peut également réaliser des activités visant à la réadaptation, la réinsertion et la réhabilitation sociale des patients.

(33)

3.6.3 Application et réalisation de traitements orthétiques et préconisation d’'aides techniques ou animalières et d'’assistances technologiques

Cette activité consiste en la préconisation, l’application et la surveillance de mise en place d’orthèses de série. L’ergothérapeute s’occupe de l’installation de la personne, de la pose d’éléments moteurs et de l’essai dans des situations écologiques pour le patient. L’ergothérapeute peut également confectionner des orthèses ainsi que des vêtements compressifs. Il a rôle d’information auprès du patient et de son entourage sur ce type de matériel. L’ergothérapeute peut également réaliser des cahiers des charges afin d’informer ses confrères sur l’utilisation et la différence des orthèses.

Il préconise aussi les aides techniques, les aides animalières et les aides d’assistances technologiques.

3.6.4 Conseil, éducation, prévention et expertise vis à vis d'’une ou de plusieurs personnes, de l’entourage et des institutions

Cette activité consiste en l’écoute du patient et de son entourage. Elle consiste ensuite en l’information et le conseil d’un patient, d’un groupe de patients ou de leur entourage sur une problématique de santé. L’ergothérapeute a alors pour rôle de faire de la prévention primaire, secondaire et tertiaire. Il agit dans la prévention et la promotion de la santé. Il peut également avoir un rôle d’expert auprès de structures et d’entreprises permettant de prévenir des risques ou d’expertiser certaines situations.

3.6.5 Réalisation et suivi de projets d’aménagement de l’environnement

L’ergothérapeute a ici pour mission de faire un état des lieux des besoins du patient, en concertation avec ce dernier, son entourage et l’équipe médicale. Il peut alors réaliser des visites à domicile et ou des mises en situation écologiques pour le patient. Il peut préconiser des aides techniques et des aménagements du domicile, du poste de travail ou du véhicule et prendre contact avec les partenaires concernés par les demandes d’aménagements. L’ergothérapeute réalise alors un dossier d’aménagement formalisant toutes les demandes et les conseils.

Figure

Graphique récapitulatif des professionnels travaillant avec les ergothérapeutes.

Références

Documents relatifs

définit les moyens physiques de transmission de bits à l’état brut gère l’interface entre les supports et les équipements réseaux définit les caractéristiques

Le présent document spécifie des extensions au protocole d'acheminement IS-IS pour la prise en charge du transport des informations d'état de liaison pour la commutation

Le champ Valeur de ce sous TLV contient quatre octets d'identifiant de liaison locale suivis par quatre octets d'identifiant de liaison distante (voir le paragraphe 2.1 "Prise

L’envoyeur devrait notifier au gestionnaire qu’un L-LSP ne peut pas être établi et devrait éventuellement prendre des mesures pour réessayer l’établissement du LSP sans

Par exemple, si un tunnel obligatoire devait porter M liaisons pendant sa durée de vie, 2(M+1) messages de comptabilité RADIUS pourraient être envoyés : un pour marquer l’initiation

En quoi le changement sur les hypothèses influe-t-il sur les réponses que nous avions données.. 2.3 Description

Mise en œuvre d’une prescription médicale en lien avec un protocole... R.4311-2 – les soins infirmiers, préventifs, curatifs ou palliatifs, intègrent qualité technique et

Le protocole du service prévoit la préparation d’une dilution de 25000UI d’Héparine avec du chlorure de sodium à 0,9% pour un volume final de