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Innovation et achats responsables : dans quelle mesure la fonction achats peut-elle contribuer à la démarche RSE de l'entreprise par l'innovation ?

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Academic year: 2021

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Fig. : 2 Logo IAE

Innovation et Achats responsables

Dans quelle mesure la fonction achats peut-elle

c

o t i ue à la d a he RSE de l’e t ep ise par

l’i ovatio ?

Mémoire d’alternance

Présenté par : Mona Aïqui

Nom de l’entreprise : POSTE IMMO

Tuteur entreprise : Michel PALKOVICS

Tuteur universitaire : Philippe GOY

Master 2 Pro. alt.

Master DESMA Management Stratégique des Achats

2018 - 2019

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Master 2 Pro. alt.

Master DESMA Management Stratégique des Achats 2018 – 2019 Présenté par : Mona Aïqui

Nom de l’entreprise : POSTE IMMO Tuteur entreprise : Michel PALKOVICS Tuteur universitaire : Philippe GOY

Innovation et Achats responsables

Dans quelle mesure la fonction achats peut-elle

contribuer à la démarche RSE de l’entreprise par

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Avertissement :

Grenoble IAE, au sei de l U i e sit Grenoble Alpes, e te d do e au u e app o atio i improbation aux opinions émises dans les mémoires des candidats aux masters en alternance : ces opinions doivent être considérées comme propres à leur auteur.

Tenant compte de la confidentialité des informations ayant trait à telle ou telle entreprise, une éventuelle diffusion relève de la seule espo sa ilit de l auteu et e peut t e faite sa s so a o d.

(5)

5

R

EMERCIEMENTS

Dans le cadre du Master 2 DESMA « Management Stratégique des achats », dispensé par

l IAE de G e o le, je tie s à e e ie l e se le du pe so el, les i te e a ts et les

professeurs

ui o t pe is depuis la li e e d tudie et de e i hi da s u ad e

exceptionnel.

Je tiens à remercier Mme Gaelle BATOUX, directrice du Master en alternance, pour son

support.

Je souhaite remercier aussi mon tuteur universitaire Mr GOY, pour sa gentillesse et son

soutien tout au long de cette année.

Je veux remercier tout particulièrement mon

Maît e d app e tissage qui est aussi mon

manager, Mr Michel PALKOVICS,

ui a accompagné tout au long de mon alternance. Il a su

encourager dans mes cho

i et es id es. Il a fait p eu e de soutie et d appui e i te e.

Je souhaite remercier mes collègues Annie LOBJOIS, Corine MALIE, François BERGER,

Isabelle SCHENONE, Benoit CHAUX et Audrey BALANDREAU qui ont pris de leurs temps pour

transmettre leurs ex

pe tises. Ils o t pe is de o p e d e l e t ep ise et le se teu de

l i

o ilie et d ide tifie e sujet o

e

ateu de aleu pou Poste I

o. Ils o t

gale e t fait p eu e d u e o e hu eu o tagieuse et d u e ou e ture à mon égard qui

à contribué à mon implication.

Enfin, je remercie à titre personnel mes proches qui ont été à mes côtés tout au long de

mes études supérieures et qui ont permis à leur façon de faire concrétiser ce projet de

carrière.

Ce t a ail a pe is de croire u il tait possi le de ha ge le o de et a pe suad

ue le

tie d a heteu est st at gi ue pou o t i ue à la so i t dans son ensemble.

J esp e ue a production pourra nourrir les réflexions de mes pairs et les convaincre que

nous devons être ambitieux en matière de performance globale.

(6)

6

S

OMMAIRE

AVANT-PROPOS ... 7

INTRODUCTION ... 8

PARTIE 1 : - QUE NOUS DIT LA THEORIE ? ... 9

CHAPITRE 1–DEFINITION, ENJEUX, TENDANCES ... 10

I. Définition des termes du sujet ... 10

II. Enjeux et tendances ... 17

III. Des notions de plus en plus stratégiques dans les achats ... 23

CHAPITRE 2–LINNOVATION RESPONSABLE DANS LA FONCTION ACHATS ... 29

I. Innovations responsables organisationnelles et de procédés ... 29

II. Les i o atio digitales au se i e d u e d a he d a hats espo sa les ... 39

III. M thodes pou sti ule l i o atio espo sa le pa les a hats ... 46

PARTIE 2 - EN PRATIQUE ÇA DONNE QUOI ?... 51

CHAPITRE 1–CONTEXTUALISATION ... 52

I. Présentatio de l e t ep ise ... 52

II. Diagnostic de la maturité RSE de la fonction achats de Poste IMMO ... 56

CHAPITRE 2–METHODOLOGIE DU BENCHMARK ... 62

I. Méthodologie générale ... 62

II. Interviewés ... 62

CHAPITRE 3–DISCUSSION DES RESULTATS ... 64

I. Mise en perspectives des réponses... 64

II. Synthèse des résultats ... 74

PARTIE 3 - QUELLES PRECONISATIONS ET LIMITES ? ... 76

CHAPITRE 1– LIMITES DU SUJET ... 77

I. Valeu s de l i di idu et Volonté de la direction ... 77

II. Calcul du TCO ... 78

III. Limites des innovations digitales en matière de RSE ... 79

CHAPITRE 2.PRECONISATIONS ... 80

I. Faire évoluer sa stratégie et son organisation achats ... 80

II. Faire évoluer son processus achats ... 83

III. Sensibiliser, former et motiver les acheteurs ... 92

IV. T a sfo e l app o he a hats ... 96

(7)

A

VANT

-

PROPOS

A tuelle e t e Maste DESMA Ma age e t St at gi ue des a hats da s le uel s i s it ce oi e de fi de le, j effe tue mon alternance au sein de la foncière immobilière Poste Immo. Cette entreprise appartient à 100% au Groupe La Poste. Elle gère, développe, entretient et valorise son parc immobilier, composé de plus de 10 326 immeubles.

L ADEME, Age e de l e i o e e t et de la ait ise de l e gie, esti e ue le âti e t est le « P e ie o so ateu d e gie % de la o so atio atio ale d e gie fi ale do t % pour le résidentiel et 35% pour le tertiaire), … le quatrième émetteur de GES en France ». Poste Immo, en tant que foncière immobilière, o stitue do u se teu d a tio s p io itai es e ati e de RSE au ega d des pote tiels d o o ies d e gie, d issio s de CO2 ou encore de confort des o upa ts et de sa t pu li ue. D auta t ue le tau d uipe e t lectrique et électronique ne cesse de croitre, contribuant ainsi à la hausse de la consommation globale.

Selo l O se atoi e de l I o ilie Durable (OID), les e jeu e ati e de RSE ou d ESG dans le secteur immobilier sont multiples (voir figure

ci-contre). L OID affi e ue l intégration du d eloppe e t du a le da s l i estisse e t et la gestio d a tifs peut permettre :

o « L amélioration de la réputation d e t ep ise »

o « L augmentation des gains sur le long terme »

o La « diversification du portefeuille » et la « diminution des risques »

Aussi, l i estigatio su la o t i utio de la fo tio a hats à la d a he RSE de l e t ep ise pa l i o atio a se l ide te afi d appo te des solutions innovantes à Poste Immo.

A noter que Poste Immo, par effets de ricochet, est soumise aux règles dictées par la directive européenne 2014/25/UE quand elle réalise des achats pour des immeubles dont la vocation est de servir la mission de service public postal que détient le Groupe (cas de la majorité de ses achats). Ainsi, da s l o je tif d appo te des solutio s, ais aussi de ele e des p ati ues à d li e , des e t ep ises relevant du secteur public seront interrogées.

(8)

I

NTRODUCTION

Selon le directeur associé d Oresys, Laurent Dequéant « Le bâtiment devient de plus en plus intelligent et un vrai rattrapage technologique est en cours." D ap s leu tude, 63% des entreprises o t la olo t d a oit e leu s i estisse e ts da s les te h ologies de l i o ilie . % d e t e elles pensent réduire les coûts et % à a lio e l e p ie e lie ts g â e au o jets o e t s. Les i o atio s oule e se t ai si le o de de l i o ilie et ou e t de o euses pe spe ti es notamment en matière de développement durable.

Le d eloppe e t du a le des âti e ts d u e entreprise constitue un facteur de compétitivité. E effet, le p i de l e gie subit une augmentation constante et continue ces dernières années, estimée à environ 5,1% par an selon la Cour des Comptes. Les p i de l i o ilie o se e t la même tendance. Une gestion durable de ses bâtiments peut donc constituer un avantage concurrentiel.

Poste I o, filiale i o ili e du G oupe La Poste, a la ha ge d e t ete i u pa de plus de 10 326 immeubles à valoriser et faire fructifier ui s te d su toute la F a e, au œu des territoires. Poste Immo gère ainsi le deuxième poste de charges du groupe de par notamment sa consommation en énergie. Le parc conditionne le bien-être de ses occupants et de la clientèle du groupe. Il est également un générateur de déchets et de polluant.

Constatant les enjeux RSE intrinsèquement liés au œu de métier de cette entreprise et sa valeur ajoutée potentielle su ette p o l ati ue pou le g oupe, il a t u e ide e de s i te oge sur la capacité de la fonction achats à innover pour concourir à cette démarche.

Ainsi nous nous sommes posé la problématique suivante : Dans quelle mesure la fonction achats peut-elle o t i ue à la d a he RSE de l’e t ep ise pa l’i ovatio ?

A travers cette interrogation, le but de ce mémoire est de démontrer la contribution de la fonction achats à la démarche RSE de l e t ep ise par sa capacité à être innovante. Il s agit de o p e d e so ôle, sa o t i utio ais aussi de d te i e les fa teu s d i flue e et les o es prati ues fa o isa t l i o atio espo sa le .

Dans une première partie, nous développerons une revue de littérature. Nous aborderons dans un chapitre introductif les otio s de RSE et d i o atio , les e jeu et les tendances associés, et leurs liens stratégiques avec la fonction achats. Dans un second chapitre nous identifierons les innovations responsables dans la fonction achats, digitales ou non et les méthodes de créativité sus epti les de l i o atio .

Dans une seconde partie, nous formulerons la méthodologie et présenterons les résultats de notre enquête qualitative menée afin de confronter les écrits à la pratique. Le benchmark sera réalisé auprès d entités adjudicatrices et de sp ialiste de la RSE et de l i o atio . Les sultats d u questionnaire diffusé en interne seront également mis en parallèle. Nous terminerons par des préconisations générales d u e pa t et d aut e pa t p op es à la société Poste IMMO.

(9)

P

ARTIE

1 :

-

(10)

10

C

HAPITRE

1

D

EFINITION

,

ENJEUX

,

TENDANCES

Via ce premier chapitre, nous allons poser le cadre du sujet à travers la définition de sa terminologie, les enjeux et les tendances qui lui sont associés. Nous expliciterons également le lien stratégique de ces deux notions dans la fonction achats.

I. D

EFINITION DES TERMES DU SUJET

La RSE o e l i o atio so t des d a hes ui o t pou ut de po d e à des uestio s actuelles que sont la pression des marchés, des clients, des fournisseurs, des partenaires, des salariés, des citoyens ou encore les contraintes réglementaires et les problématiques environnementales.

A. Une définition de la RSE difficile à appréhender

La Co issio eu op e e de d fi it la RSE de la a i e sui a te : u e d a he olo tai e visant à aller au-delà des obligations légales et des o e tio s olle ti es ; u sou i d i t g e du a le e t les ues des diff e tes pa ties p e a tes de l e t ep ise ; et u e gage e t à u e

e tai e t a spa e e . Diffi ile de o p e d e uels e jeu se a he t derrière cette définition.

1. RSE vs Développement durable

La notion de RSE vise à tenir compte des impacts sociaux, sociétaux et e i o e e tau de l a ti it de l e t ep ise afi d i t g e les e jeu de d eloppe e t du a le da s l o ga isatio et da s ses i te a tio s a e l e se le de so cosystème. Mme Gro Harlem Brundtland, Premier Ministre norvégien (1987) a défini le développement durable comme « un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs ». La notion est officialisée lors du Sommet de la Terre à Rio, en juin 1992, sous l gide des Natio s u ies a e l ide tifi atio de t ois pilie s :

Fig. : 4 - Schéma trois piliers de la RSE

Un développement

(11)

11

Le ministère de la transition

écologique et solidaire a défini 17 objectifs de développement durable pour la France.

2. Normes et lois en lien avec la RSE

Normes

La norme RSE la plus répandue est la norme ISO 26000, un standard international créé en 2010. Elle se structure autour de sept notions centrales que sont :

Cette o e e do e pas lieu à u e e tifi atio ais l ISO e tifie pa e e ple le management environnemental.

Lois

Loi NRE

La loi sur les nouvelles réglementations économiques, entrée en vigueur par décret le 20 février 2002, oblige les grandes entreprises côtés à fournir des informations sur les conséquences sociales, territoriales et environnementales de leurs activités dans leur rapport annuel. La loi Grenelle 2 de 2010 a ajouté un pilier sociétal à ce reporting extra financier et a élargi la catégorie des sociétés qui y sont soumises.

Loi SAPIN II

Depuis le 5 janvier 2017, cette loi a introduit la notion de « devoir de vigilance », soit une obligation générale de transparence et de prévention de la corruption pour les sociétés de plus de 500 salariés et l ta lisse e t d u pla de p e tio a ti-corruption pour les sociétés de plus de 5 000 salariés dont le siège social est basé en France.

La gouvernance de l o ga isatio Les communautés et le développement local Les relations et conditions de travail L e i o e e t La loyauté des pratiques Les droits de l ho e Les consommateurs

Fig. : 5 - Les 17 Objectifs de développement durable des Nations unies

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12

Loi PACTE

La loi PACTE a été publié au journal officiel du 23 mai 2019. Avec l'article 169, elle impose que "la société [soit] gérée dans son intérêt social", soumettant explicitement toutes les sociétés, quelques soit leurs tailles, à une responsabilité sociale et environnementale sans obligation de résultats. D aut es pa , l a ti le 176 crée la qualité de « société à mission ». Une société peut en faire pu li ue e t l tat si dans ses statuts figurent:

o Une raison d'être ;

o Un ou plusieurs objectifs sociaux et environnementaux que la société se donne pour mission de poursuivre dans le cadre de son activité (en plus de son objectif de réaliser des profits) o Les modalités de suivi de l'exécution de cette mission

3. La RSE selon Alaina-Charles Martinet et Marielle A. Payaud

Il e iste su le a h diff e ts t pes d e t eprise se distinguant par leur taille, leur actionnariat, le secteur et leurs propres visions. Ainsi, les activités et les pratiques que la RSE recouvre sont plus floues. O e d duit u il e iste u e d a he RSE p op e à ha ue e t ep ise. Alaina-Charles Martinet et Marielle A.Payaud disti gue t la RSE os ti ue , a e e ou p iph i ue et la RSE i t g e :

La RSE os ti ue

La RSE os ti ue s appa e te à la p ati ue l g e de la RSE. E d aut es te es, elle vise à répondre aux impératifs légaux initiés par la loi NRE. On ne trouve pas ici de volonté de partenariat sur le long terme avec les acteurs. Elles adaptent leurs pratiques et leurs discours en fonction de la sensibilité des parties prenantes selon Gabriel (2005).

La RSE annexe ou périphérique

La RSE annexe ou périphérique est une démarche impliquée mais qui se retranscrit par des actions a a t pas de lie di e t a e le œu de tie de l e t ep ise. Ai si, u e aut e e t ep ise au ait t s bien pu mettre en place les mêmes actions. On parle ici des actions de type mécénat, fondation ou encore la création de filiale do t l o jet est e appo t a e la RSE.

La RSE Intégrée

La RSE dite i t g e est u e d a he faisa t pa tie i t g a te du a age e t de l e t ep ise. Elle fait do l o jet d u outil de pilotage et d u e esu e de la pe fo a e. E appa aissant au ta leau de o d de l e t ep ise, les i di ateu s so i tau et/ou e i o e e tau pe ette t de contrebalancer les indicateurs financiers permettant de pouvoir prétendre à une performance dite globale voire durable. Les actions menées sont au œu de l a ti it de l e t ep ise, l e se le des d pa te e ts et des phases du p o essus so t sus epti les d t e i pa t s.

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B. L’innovation, une définition complexe

L i o atio est usuelle ent perçue comme positive de par l asso iatio faite à la ati it , au p og s et au d a is e. Le o u l assi ile à la e ise e uestio des gles d su tes. C est pourquoi les politiques annoncent vouloir innover, étant synonyme de progrès social. Pour autant elle peut également être mal pe çue si o l assi ile au hangement déstabilisateur et à la destruction. L i o atio est do u te e g al u il o ie t de d fi i à t avers les préceptes théoriques.

1. Un processus et le résultat

« Le ou eau e so t pas de l a ie , ais à ôt de l a ie , lui fait o u e e jus u à lui nuire ». Joseph S hu pete , g a d o o iste de l après-guerre, définissait en 1942 à travers ces mots le p o essus de dest u tio at i e u est l i o atio . L i o atio et le p og s te h i ue so t pou lui le moteur de la croissan e du s st e apitaliste. Ils e pli ue t ue le le de l o o ie soit fluctuant.

L i o atio d t uit e tes l o d e so ial et la so ialisatio ui d oule t des gles et p ati ues e ise t e uestio ais pe et d e digue la outi e ui e d i apa le d agi pou o le des besoins encore non satisfaits, d all ge oi e supprimer les contraintes et les gaspillages ou encore d ou i de ou eau ho izo s. C est ai si ue est deu fa es de l i o atio agisse t de manière simultanée sur le marché et à l i t ieu des e t ep ises. L i o atio est do u p o essus e

ou e e t pe a e t ui e peut a outi sa s t e po t pa u e se le d a teu s.

Fa e à l e i o e e t a tuel de plus e plus ou a t et o ple e et u e i te sit o u e tielle ui se du it, la essit de se e ou ele et de s adapte est u ial pou p osp e et olue . Alors ue e tai es e t ep ises s e ou e t da s leu s p o essus, leu s gles et leu ad e i stitutio el, d aut es à la ultu e plus o te po ai e fo t p eu e d agilit et de a ti it .

Si o Lee ualifie l i o atio o e u p o essus » et l a al se plutôt o e « l e se le des actions qui ont permis la mise en œu e de la ou eaut da s l o ga isatio .

E o s ue e l i o atio est à la fois un processus, une démarche (innover) pour arriver à un résultat (la nouveauté).

(14)

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2. Une pratique sociale

L i o atio est pas u p o essus li ai e ue l o peut o t ôle da s so e se le. C est u mécanisme incertain, bien souvent synonyme de sécurité et de confiance insuffisantes, facteurs pou ta t i dispe sa les à l adh sio des do eu s d o d e. L i o atio est asso i e à l'a i ale e des a teu s : Ils o t e , pa ti ipe , ett e l effo t et da s u e ou se o d te ps se o fo er aux règles pour se protéger des mouvements permanents et désordonnés.

L i o atio est do u d so d e pa u a ue de gulatio so iale. O se et ou e ie i i da s la a i e ilitai e sui a te Réfléchir est o e e à d so i . Pou u une organisation dérégulée mais innovante fonctionne cela demande une analyse fine des expériences de la part du collectif et une rétrospective individuelle.

L i o atio poss de do u a a t e olle tif.

3. Des formes d’innovation

En latin, le mot in o atio se d oupe ai si : i s o e de da s et o a e sig ifia t e d e nouveau, efai e, t a sfo e , ha ge .

J. S hu pete , , Ak i h, Callo et Latou , o t d fi i tou à tou l i o atio et a al se les mécanismes de diffusion de ce dernier.

J. S hu pete disti gue l i e tio de l i o atio . L i e tio o espo d à la conception de nouveauté de différents ordres (cité ci-ap s alo s ue l i o atio est la ise su le a h de ette i e tio ou l i t g atio da s u ilieu social. Akrich et al (1988) complète cette notion avec la notion d usage. Lo s u u e i e tio est ou e à t e utilis e pa l e t ep ise elle p e d la fo e d u e i o atio lo s u elle est ise e appli atio du fait d u e app iatio positi e de la hose par l utilisateu . Il ide tifie t pes d i o atio ui ale te au T pes d i e tio à sa oi :

 De produit : exemple le Maïs transgénique

 De ode de p odu tio : e e ple le juste à te ps  De d ou h s les i hes des o st u teu s auto o iles  De matières premières

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L’i ovatio de p oduit e oi à la o eptio et la o e ialisatio d u p oduit ou d u se i e a lio . Pou Loilie et Tellie est u p oduit p se ta t au oi s u e ouveauté par

appo t au off es e ista tes et pe çu o e tel pa le a h is .

L’i ovatio de p o d o espo d à la atio d u ou eau p o essus pou pa e i à u sultat, u p oduit, e ista t selo Loa e et Bla o . Ils at go ise t quatre types :

 L i o atio de p o d a e peu ou pas de odifi atio du p oduit/se i e  L i o atio de p o d seule

 L i o atio de p oduit/se i e sa s i o atio de p o d  L i o atio de p oduit/se i e a e i o atio de p o d

L i o atio de mode de production évoqué par Schumpeter correspond à la seconde.

L’i ovatio o ga isatio elle, selon Birkinshaw et al , po d à l i p atif des e t ep ises d a lio e leu effi a it et leu effi ie e. Le Ma uel d Oslo stipule u elle peut

o espo d e à u e ou elle a i e de olla o e ue e soit e i te e où à l e te e, u e innovation de méthode de gestion des connaissances ou encore une façon nouvelle de solliciter la créativité des salariés.

On distingue également différents deg s d i o atio :  Incrémentale ou continue

 De rupture ou discontinue.

L i o atio i e tale aussi appel e o ti ue, sulte d a a es sur un produits, une te h ologie ou u se i e d jà e ista t. Elle peut t e i i e ais sulte d u e d marche d a lio atio o ti ue esse tielle pour le maintien de la compétitivité des entreprises. Elle est donc réalisée bien souvent par des acteurs déjà en place et est de faite moins risquée et plus accessible.

A o t a io, l i o atio de uptu e ou discontinue correspond à un changement radical permettant une réalisation jusque-là i possi le ou à u t a sfe t à u aut e se teu d a ti it . L i o atio dis o ti ue e p suppose pas u e o aissa e app ofo die de l tat de l a t et peut do t e inventée par de nouveaux entrants. Elle a donc souvent pour conséquence de bouleverser les hiérarchies entre les acteurs. On peut citer comme exemple le CD-rom, le e-commerce ou encore l appa eil photo u i ue ui a fait dispa aît e la so i t de e o e i ternationale Kodak.

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16

J. Potage les distingue selon leurs degrés de nouveauté :

 En diffusion

 Nou elle pou l e t ep ise  Nouvelle pour le marché  Nouvelle pour tout le monde  Innovation de rupture

4. Innovation environnementale ou innovation verte

Nacer Gasmi et Gilles Grolleau répertorient da s le ta leau sui a t les d fi itio s de l i o atio environnementale :

Fig. : 7 - Définitions des innovations environnementales

"Le processus d'adoption des innovations environnementales est généralement moins transparent que celui des innovations 'normales'" (Nijkamp et al. 2001)

O peut o state ue la otio d i o atio e i o e e tale est appa ue e et exprime à la fois l i te tio de l i o ateu et les effets de l i o atio su l e i o e e t. Les auteu s disti gue t gale e t l i o atio e i o e e tale olo tai e et o ligatoi e, est-à-dire celle qui permet de se conformer à la réglementation. Elle peut t e i e tale a lio atio d u p oduit ou p o d connu) ou radicale.

Nacer Gasmi et Gilles Grolleau définissent gale e t la otio d i o atio « propre » comme les « changements « préventifs » au sei du p o essus de p odu tio a e la e he he d u p o essus de production moins polluant, dès la source ». Ils soulignent que cela nécessite un investissement important en matière de ressources humaines et financières car ce sont souvent des changements p ofo ds. Ce t pe d i o atio souff e d u e uasi i possi ilit de o state les effets positifs su le i o e e t selo Da et Ka i . Pou auta t les effets o e iau , est-à-dire en termes d i age, so t o ale e t ie isi le et o t des effets positifs su les p i .

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17

L innovation responsable se a a o d e e pa tie II, a est u e te da e e ati e d i o atio et de RSE.

A l issue de ette partie nous etie d o s la d fi itio de l INSEE, d ite da s le a uel d Oslo, ui d fi it uat e at go ies d i o atio :

De produit (bien ou prestation de service) : une innovation de produit correspond à l i t odu tio d u ie ou d u se i e ou eau ou se si le e t a lio su le pla de ses a a t isti ues ou de l usage au uel il est desti . Cette d fi itio i lut les améliorations sensibles des spécifications techniques, des composants et des matières, du logiciel intégré, de la convivialité ou autres caractéristiques fonctionnelles.

De procédé : une innovation de procédé est la mise en œu e d u e thode de production ou de distribution nouvelle ou sensiblement améliorée. Cette notion implique des changements significatifs dans les techniques, le matériel et/ou le logiciel.

D'organisation : u e i o atio d o ga isatio est la ise e œu e d u e ou elle thode o ga isatio elle da s les p ati ues, l o ga isatio du lieu de t a ail ou les relations extérieures de la firme ;

De marketing : une innovation de marketing est la mise en œu e d u e ou elle thode de commercialisation impliquant des changements significatifs de la conception ou du conditionnement, du placement, de la promotion ou de la ta ifi atio d u p oduit.

II.

E

NJEUX ET TENDANCES

Au travers de cette partie nous allons identifier les enjeux et les tendances qui gravitent autour de la otio de RSE et d i o atio .

A. La RSE en vogue de par ses enjeux lourds de conséquences

« Le t ep ise so i tale, de plus e plus te da e selo le a i et Deloitte »

1. Des enjeux lourds de conséquences

Enjeux économiques

L e jeu est d aug e te la aleu o o i ue « qualitative » de l e t ep ise ui est aujou d hui largement délaissée au profit de la valeur économique « quantitative ». Cela o p e d l thi ue da s les elatio s d affai es, la a ue, les e ets, l i pa t lie ts, le apital hu ai et e i o e e tal, les pa te ai es et les s st es d i fo atio , et . L o je tif est de passer à un management anticipatif

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18

as su le o e et lo g te e a e u e logi ue d i estisse e t et o de p ofit à ou t te e ; il s agit de p e ise l entreprise sur le long terme par une optimisation des coûts intelligente notamment. Le développement durable est également une opportunité de développer de nouveau business en apportant de la valeur et du sens à ses clients. Avec la progression de la prise de conscience il s agi a p o a le e t d u e uestio de o fo it da s les a es à e i , soit de maintenir ses parts de marché. E fi ou lia t ue l e jeu o o i ue de la RSE el e de la lutte o t e la pau et ia la atio d e plois u s o e a le e t afi de ga a ti u e ie dig e au citoyens et à leurs descendants.

Enjeux environnementaux

Le di tio ai e F a çais La ousse d fi it l e i o e e t o e « l Ensemble des éléments (biotiques ou abiotiques) qui entourent un individu ou une espèce et dont certains contribuent directement à subvenir à ses besoins. L e i o e e t des ho es se o pose de l ai , de l eau, des mers et océans, des sols, de la faune et de la flore. CCI France identifie les enjeux environnementaux suivant :

Fig. : 8 – Enjeux environnementaux identifiés par CCI France

CCI France expli ue ue l a ti it hu ai e g e l issio direct ou indirect de gaz à effet de serre comme le C02 ui so t o ifs pou l ho e et fastes pou l e i o e e t. Ils e t ai e t e effet un réchauffement climatique durable et extrêmement rapide dont les conséquences sont d sast euses à te e pou les ilieu atu els ui e tou e t l ho e, sa sa t et pou l a ti it économique mondiale. En Annexe 1 vous trouverez un tableau établi par le GIEC, le g oupe d experts intergouvernemental pour le climat, qui décrit de façon succincte les effets provoqués à échéance 2050 mais déjà visibles (Ex : fo te des gla ie s de l a ti ue et de fait l l atio du i eau de la e .

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Il faut p ise ue l issio de es gaz est d u e telle p opo tio que la biodiversit est plus à même de le t a sfo e e O g e ota e t de pa sa dest u tio pa l ho e et pa la déforestation.

L a ti it hu ai e a gale e t u i pa t gatif su la iodi e sit . En effet, l ho e, minute par minute, modifie son écosystème en surexploitant les ressources primaires, en polluant les sols, l ai et l eau via des substances chimiques synthétiques (créées pa l ho e g â e à l i dust ie hi i ue ou naturelles (si elles sont modifiées ou rependues da s u aut e ilieu ue elui d o igine) ou via des agents pathogènes (virus, bactéries, champignons ou végétaux pouvant provoquer des maladies). On pense communément aux gaz, déchets en tout genre non dégradables et/ou polluants.

Les écosystèmes sont bouleversés et de nombreuses espèces de toute origine disparaissent ou so t aujou d hui e oie de disparition. Les effets, d is p de e t, i pa te t l ho e

lui-e a il fait pa tilui-e d u lui-e hai lui-e ali lui-e tai lui-e lui-et u il lui-est o lig dlui-e colui-existlui-er avlui-ec son environnement. En :

o Consommant des ali e ts, di a e ts et/ou de l eau pollu e o Rentrant en contact avec des substances et/ou agents polluants

L ho e est aujou d hui plus e pos au a e s, aladies, alle gies, pe tu atio s e do i ie et neurologiques ou encore à des anomalies lors de la reproduction. La fracture sociale entre les riches et les pau es est e fo e ua t à l a s à la ou itu e et à l eau.

WWF estime que 90% des terres seront impactée d i i soit d i u e t e tai e d a e. L asso iatio e pli ue gale e t ue % des populatio s d a i au sau ages o t dispa u e a s. En résumé, en dépit de la surpopulation qui démultiplie le problème, les modes de vie humains sont à l o igi e des p o l ati ues e i o e e tales, lesquels provoquent des enjeux sociétaux.

Enjeux sociaux et sociétaux

Les organisations ont un rôle social que ce soit vis-à-vis de leurs salariés comme de la société dans son ensemble. En complément des problématiques cités précédemment su l galit d a s à l eau, la nourriture et les soins, CCI France identifie les enjeux sociaux suivant :

Le t ep ise doit t e igila te su le espe t des d oits de l ho e su l e se le de sa hai e de valeur, y compris ses fournisseurs, les sous-traitants de ses fournisseurs, ses salariés comme ses clients et les consommateurs finaux. En outre, elle doit :

o Favoriser les relations et garantir de bonnes conditions de travail.

o Encourager le dialogue et la motivation des salariés comme des fournisseurs (via une juste rémunération notamment).

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o Veiller à l galit et la non-discrimination (avec les salariés ou les fournisseurs)

Du poi t de ue so i tale, l e t ep ise a u ôle à joue da s l adi atio de la pauvreté et des inégalités sociales. De plus, elle doit o t i ue à la o st u tio d u e so i t plus juste, plus

e tueuse pou l e se le des pa ties p e a tes et à e ue l olution se face de façon durable.

E o s ue e, l e t ep ise doit s i s i e da s e ue l o appelle l o o ie i ulai e pour espérer relever les défis énoncés. C est u odèle économique à vision systémique qui consiste à concevoir durablement, consommer autrement, redonner vie aux produits et à la matière via des une écoconception pour faire plus avec moins.

Fig. : 9 – S h a ep se tatif de l’ onomie circulaire (Source ADEME)

2. Des parties prenantes qui s’impatientent et qui bougent :

Des citoyens qui marchent pour le climat

2018 a vu la pétition « L affai e du si le » o t e l Etat f a çais ui avait pour but de dénoncer son inaction climatique avec plus de 2 millions de signatures. Un sursaut écologique chez les citoyens, démontré par les trois dernières marches pour le climat dont la dernière dite « Marche du siècle » a rassemblé 350 000 personnes selon les organisateurs (donnés recueillis pa l E p ess . Cette vague verte sest gale e t e p i e aux élections européennes avec 13,5% des votes pour le parti Europe écologie les verts, principalement issus de la population jeune, préoccupée par ses perspectives d a e i .

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Les salariés de demain comme les médias mettent la pression

De nombreux étudiants sensibilisés, au cours de leurs études et par les médias, aux problématiques de RSE, comptent trouver du sens à leur futur travail. Ils sont au moins 30 000, inscrits dans des grandes écoles comme HEC ou polytechnique, à avoir signé un Manifeste lancé en octobre 2018 pour un réveil écologique. Les nouveaux diplômés ont donc une vision responsable qui a pour conséquence de contribuer à casser les codes et à accélérer le changement vers une économie durable. Les entreprises comme les services achats courent donc le risque de ne pas attirer les perles rares du marché pour

ause d atte tis e ologi ue et so ial oi e de au ais o po te e t.

Côté médias, il e se passe pas u jou sa s u ils ne traitent les enjeux RSE. Pour autant, les entreprises du secteur des médias affichent des comportements très mitigés.

Les investisseurs plus regardants grâce au Reporting extra-financier

La loi NRE de 2001 est la première loi à imposer aux sociétés cotées en bourse la publication d i fo atio s sociales et environnementales via un reporting RSE. La loi Grenelle II de 2010, via l a ti le , et son d et d appli atio du 26 avril 2012, ont ajouté un pilier sociétal. Depuis le 1er août 2017, suite à la directive européenne n°2014/95/UE, transposée par une ordonnance du 18 juillet, on parle de déclaration de performance extra-financière (DPEF) dit « reporting extra-financier ». Ce reporting o e e les e t ep ises ot es e ou se do t le Chiff e d affai es est supérieur à 40

illio s d eu os et a a t plus de sala i s ou o cotées a a t u hiff e d affai e sup ieu à illio s d eu os.

Des clients qui réclament des Normes/Labels/certifications et qui auditent

Une multitude de labels sont apparus es de i es a es o e le la el Lu ie ui s alig e su les sept uestio s e t ales de l ISO et ui est a o d pa l Af o ou e o e Vigeo a e u audit à intervalles réguliers pour vérifier les engagements et la démarche de progrès. Le label permet aux o ga isatio s d alue , de alo ise et de d eloppe leurs engagements RSE sur la base de la norme internationale.

Une Europe qui réfléchit

En mai 2018 ont été publiés des te tes ui doi e t t e sou is à l app o atio du Pa le e t et du Conseil de l Eu ope et do t l o jet est de construire une taxonomie soit un référentiel européen d a ti it s dites du a les. L o je tif à te e est d ta li u do u e t o u susceptible de pousser les investissements dans les modèles identifiés comme durables. La commission réfléchit également à la atio d i di es as a o e ou à i pa t a o e positif. Pou auta t, l Eu ope stag e su e tai s sujets. Par exemple, face aux lobbying la directive sur la qualité des carburants est bloquée depuis le

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23 février 2018. En outre, une réglementation pour la protection des sols a également été bloquée en 2006.

B. L’innovation responsable et le digital au cœur des enjeux

L’innovation responsable

L i o atio espo sa le est une notion encore floue. Dans les écrits du philosophe Hans Jonas , o peut t ou e les o igi es de l i o atio espo sa le do t la itatio sui a te e d it l id e p i ipale : « Agis de façon que les effets de ton action soient compatibles avec la Permanence d u e ie authe ti ue e t humaine sur terre".

L i o atio espo sa le est as e su les t ois g a ds p i ipes du d eloppe e t du a le au uels s ajoutent le uestio e e t des esoi s de l i di idu et la esu e des i pa ts di e ts o e i di e ts de l i o ation. Il s agit d ide tifie da s e tai s as si ous a o s pas i t t à e pas répondre au besoin. Y-at-il des i pa ts di e ts su l utilisateu ? sur les populations autour des utilisateurs ? sur notre écosystème ? L o igi e lati e du ot espo sa le est « Respondere » qui veut dire « rendre compte de ses actes ». L i o atio espo sa le i lut do ue l i o ateu soit apa le de e d e o pte de ses a tes du a t la phase d la o atio de l id e jus u à sa ise su le a h .

L i o atio espo sa le prend une tournure politique à l issue de la o f e e "S.I.S.-R.R. I : Science, innovation et société" dont la déclaration est parue le 21 novembre 2014. La RRI, Responsible Research and innovation ou Recherche et innovation responsable en français a pour but de trouver colle ti e e t des solutio s du a les et i lusi es au d fis so i tau et est pou l Eu ope u o je tif

o u à l e se le des a teu s de la so i t .

Nous retiendrons la définition de l i o atio espo sa le de Ingham (2011) : « l i t g atio volontaire et proactive des considérations sociales et environnementales, dans les stratégies, les comportements et les processus et qui produisent des solutions nouvelles et plus performantes par le d eloppe e t et l utilisatio p odu ti e de essou es et ui o t pour résultat de créer de la valeur

so i tale o o i ue, so iale et/ou e i o e e tale ».

René von Schomberg, d it l i o atio espo sa le o e : « un processus transparent et interactif par lequel les acteurs sociaux, les chercheurs et les innovateurs collaborent pour l a epta ilit thi ue, la du a ilit et la pe ti e e so i tale so ietal desi a ilit de l i o atio – pe etta t ai si l i se tio des a a es des s ie es et des te h i ues da s la so i t ». Si l i o ateu se halle ge lui- e su l thi ue de so i o atio , il o f o te so i o atio à l opi io des age es de e he he et au g a d pu li .

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- L e t ep ise espo sa le, espo si le g een, qui agit pour une mise en conformité légale et en

fonction de la demande pa de l i o atio i e tale.

- L e t ep ise efficiente, efficient green, qui recherche une performance globale notamment au niveau énergétique et de la gestion des déchets

- L e t ep ise diff e i e, diffe e tiated g ee , ui pla e l e i o e e t au œu de sa stratégie par une approche collaborative

Van der Yeught (2014 esti e ue l i o atio espo sa le o stitue u e possi le po se aux enjeux du développement durable.

L’innovation digitale

L i o atio est aujou d hui ajo itai e e t po t e pa le digital et ot e so i t ie u e ita le révolution numérique. Le nombre de start up explose utilisant des solutions numériques pour proposer des nouveaux business modèles, couvrir de nouveau besoin ou offre de nouvelles solutions digitales. U g a d o e d e t ep ises définissent une stratégie digitale et des nouveaux métiers appa aisse t. L i o atio digitale peut t e o ga isatio elle o e les outils digitau pou t a ailler en mode projet, de processus comme les solutions de e-sourcing qui digitalise entièrement le p o essus a hats ou e o e de p oduit a e l i t g atio de apteu s, de logi iel ou e o e d algo ith es.

Au travers de cette partie nous avons pu constater les nombreux enjeux lourds de conséquence autou de la RSE et de l innovation, à la fois économique, social et environnemental. Les tendances so t lai e e t à la espo sa ilisatio , à la digitalisatio et à l i te sifi atio des atte tes su es sujets. Dans le cadre de notre problématique, la heteu doit do se pose les o es uestio s et vite.

III.

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ES NOTIONS DE PLUS EN PLUS STRATEGIQUES DANS LES ACHATS La fo tio a hats ta t st at gi ue pou l e t ep ise elle est de fait impactée par les enjeux qui la tou he. Ai si, la RSE et l i o atio so t au œu de l olutio des p ati ues et des st at gie a hats. La RSE est d li e pa e ue l o appelle les a hats espo sa les et la e he he d i o atio au

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A. Achats responsables

Sous la pression actuelle des différentes parties prenantes comme les actionnaires et les clients en matière sociale et environnementale, la majorité des entreprises se retrouvent à être notées par des agences de cotation dont la mission est de contrôler le respect des règles et règlements dictés soit par la réglementation soit par des normes. Alors que les exigences réglementaires se renforcent du fait d u e p ise de o s ie e des le teu s et d u e u ge e li ati ue a e, le d eloppement durable de ie t u e sou e de is ue ue l a heteu , e ta t ue isk a age , se doit d a ti ipe et de manager. En sachant ue les a hats ep se te t e o e e % du hiff es d affai es d u e entreprise, on comprend donc les propos de Sandrine Grumberg : « les dépenses sont le reflet direct des e gage e ts p is e ati e d e i o e e t ou so ial ». C est ai si ue le d eloppe e t durable entre progressivement dans l u i e s de la fo tio a hats depuis uel ues a es ais este un sujet encore mal appréhendé et sous-développé dans de nombreux secteurs.

Le Comité 21, comité français pour l'environnement et le développement durable, identifie les directions des achats comme « des le ie s esse tiels, à la fois pou la ise e œu e des o je tifs de l'entreprise (protection des droits humains, réduction des émissions de CO2, mobilité durable, haute qualité environnementale des bâtiments ...) et pour soutenir les filières économiques du développement durable, en France et dans le monde.

L OBSAR, observatoire des achats responsables, asso iatio ui a pou o je tif d ha ge des bonnes pratiques concernant les Achats Responsables, définit les achats responsables comme « tout a hat i t g a t da s u esp it d uili e, e t e pa ties p e a tes, des e ige es, sp ifi atio s et it es e fa eu de la p ote tio et de la ise e aleu de l e i o e e t, du p og s so ial et du développement économique. L'acheteur re he he l effi a it , l a lio atio de la ualit des p estatio s et l opti isatio des oûts glo au i diats et diff s au sei d u e haî e de aleu et en mesure l'impact ».

Drumwrigh en 1994, Min et Galle en 1997, Carter et Carter en 1998, Carter et Jennings en 2000 et Walker et Brammer en 2009, tous es auteu s o t a e p og essi e e t la otio d a hats responsables telle u elle est d fi ie aujou d hui. O pa le gale e t d a hats « durables », apparus en 2000 lors de la transformation des achats pu li s sous l i pulsio de l Eu ope ia la possi ilit d i t g e des it es e i o e e tau et so i tau aux appels d off e. Nous utilise o s d ailleu s les deux termes au cours de ce mémoire. Les entreprises privées commencent à les appréhender en

g â e à la loi NRE et l o ligatio de pu lie leu s a tio s lo s u elles so t otées en bourse. Les premiers écrits littéraires se so t o e t s su l opti isatio ologi ue des a hats et so i pa t su la pe fo a e glo ale de l e t ep ise e la ati e. L thique et les aspects sociaux ont

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ensuite été intégrés suite à de nombreux scandales. Carter et Roger en 2008 ajoutent des critères environnementaux, sociaux et sociétaux. Carter et Jennings (2000) puis Preuss (2001) et enfin Walker et al (2008), Lee (2011), démontrent progressivement le rôle des fournisseurs dans une chaîne de valeur responsable et le rôle- l d i itatio de la fo tio a hats pou que les ressources externes se tournent vers une démarche écologique et éthique.

Dans cette optique, Vachon et Klassen (2007) identifient une première approche consistant à choisir uniquement les fournisseurs qui respectent certaines normes en passant par du contrôle de pe fo a e. A l opposé, il propose par le relationnel de développer chez les fournisseurs connus une démarche responsable (Lee, Vachon et Klassen en 2008, Paulraj en 2009). Lee en 2011 explique que ette app o he fa o ise l i o atio , soit la atio de aleu et est do plus p ofita le pou l a heteu .

On retrouve dans la litt atu e les te es d a hats « verts », « éthiques », « équitables » ou encore « solidaires » ais es de ie s e ou e t u u e pa tie des a hats du a les ou espo sa les. En effet, combien de produits « bio » sont suremballés et/ou ont un impact carbone considérable lié à leur transport ?

La norme Afnor « Achats Responsables » NF X50-135- d Août , qui se base sur la norme ISO 26000, donne des recommandations pour aider à la mise en place une démarche d a hats responsables. La norme XP X 30-029 donne qu’en à elle des informations sur l’évaluation de la performance de la démarche. ISO 20 400.

Il est e tai ue les p ati ues d a hats espo sa les se diffusent et vont tendre à se généraliser dans les années à venir, à voir si elles deviendront la norme.

B. Achats innovants

I o e ou d p i … les e t ep ises o t plus le hoi . On observe une tendance à la différenciation ia u e aptatio de l i o atio . L i o atio doit donc être aussi dénichée à l e te e et l a heteu est en premier ligne pour effectuer cette tâche. A noter ue l i o atio est aujou d hui po t e pa la digitalisatio et ue les a heteu s se doi e t d t e u ieu e la ati e. D aut e pa t, le d eloppe e t du a le s il peut t e a o d o e u is ue à a age , il peut également être app he d o e u e sou e d oppo tu it .

L’Open Innovation

« Le XXIe si le est a u pa deu olutio s ajeu es lo s ue l o a o de la p odu tio d off es technologiques de pointe. Le niveau de compétence requis grimpe de jour en jour. On ne parle plus de système, mais de systèmes complexes, et maintenant de systèmes de systèmes. Dans le même temps,

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les financements, qui auraient dû s'accroître, à la hauteur des difficultés à surmonter les nouveaux défis, se sont au contraire trouvés réduits… La st at gie des e t ep ises a t ise à l p eu e. Il a fallu ha ge adi ale e t de pa adig e : est l e de l i o atio ou e te, seule solutio à es d fis ». Emmanuelle Serrano (2013), à l po ue Responsable des achats pour Thales Research & technologie, pa le i i d Open innovation.

« L Ope I o atio a été popularisé en 2003 par Henry Chesbrough dans son ouvrage « The new imperative for Creating a d P ofiti g f o Te h ologie . Von Hippel avait déjà évoqué en 1986, le fait ue l i t g atio e a o t d utilisateu s pio ie s pou ait pe ett e d a ti ipe les besoins futurs. L Ope I o atio consiste à consulter, à puise l i spi atio o t plus u i ue e t au e t e R&D de l e t ep ise ais à l e t ieu , via différents partis comme les entreprises classiques, les PME, start up, université ou encore les centres de recherche. Cette approche est inspirée de l Ope sou e, u e thode d i g ie ie, ui o siste à développer un logiciel ou des composants et de laisser en libre accès le code source de ce dernier ; démarche possible car le développeur du logiciel est aussi un utilisateu . Il a do tout i t t à i itie le p ojet d i o atio , à t e op odu teu da s la solutio du problème pour être enfin un des utilisateurs finaux satisfait de l olutio p oduite. Da s l Ope Innovation, le client a les mêmes intérêts que le développeur mais va a contrario rémunérer les appo teu s d i o atio ou se l app op ie e ui ua e l utilisatio du ot « ouvert ».

L Ope I o atio a pou ut de capter les ressources externes et de détecter les possibilités d e ploitatio de essou es e i te e. S il o pa le des essou es e te es, o fait do appel à la fonction achats qui va animer les relations avec les différents intervenants dans le cad e d u e démarche de Crowdsourcing. « Le o dsou i g est u e fo e d e te alisatio oi e de olla o atio possi le a e des i di idus à l e t ieu de l e t ep ise ». Les acheteurs doivent pour cela a oi u e t s o e isio du esoi du lie t de l e t ep ise, a oi des otio s su l off e p opos e et savoir organiser le travail en mode collaboratif.

Pisano et Verganti identifient en 2008 les quatre formes d e te alisatio de l i o atio sui a tes : Da s le ad e d u e gou e a e

ayant une structure hiérarchique, l e t ep ise lie te ga de le pou oi décisionnaire. La participation dite ouverte se traduit par la possibilité pou i po te uel pa ti de participer.

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O disti gue le o dsou i g d a ti it s routinières ui pe et d appo te du temps et/ou de la apa it à t aite de l i fo atio , le o dsou i g de o te u ui pe et d appo te su tout de l i fo atio et le o dsou i g d a ti it s i e ti es ui pe et d appo te des solutio s i e ti es. Les espaces de co-working qui se démultiplient et qui accueillent u e o u aut d e t ep e eu s ou encore les FabLab, « lieu ph si ue, pe etta t des i te a tio s et des ha ges au sei d u espa e dédié a priori au plus grand nombre … da s l opti ue d du ue au te h ologies u i ues pour e /fa i ue et d ta li u seau o dial i te o e t » (www.fabfoundation.org), sont des lieu où l i o atio se asse le et où les a heteu s peu e t t ou e leu s pa te ai es de de ai .

Démocratisation de l’achat public innovant

Au niveau de la commande publique, Ka l Di at, ha g de l i o atio au sei de l ta lisse e t CESCOF du commissariat des armées déclare que « La réglementation de l'achat public n'est pas un carcan, elle offre une batterie d'outils qu'il faut utiliser". Il explique que"l'innovation est très largement compatible avec les trois principes de la commande publique que sont la liberté d'accès à la commande publique, l'égalité de traitement des candidats et la transparence des procédures... et un axe de performance à part entière. La phase 3 de la réforme des achats de l'Etat permet de mieux coopérer avec les acteurs économiques et de mieux professionnaliser les achats." (2017)

La réforme de la commande publique est arrivée à son terme et est rentrée a en vigueur le 5 avril 2018. Le décret 2018-1225 « ise à soute i l i o atio da s la commande publique ; ce texte crée une expérimentation de trois ans permettant aux acheteurs de passer des marchés négociés pour leurs a hats i o a ts d u o ta t i f ieu à € ». Une réforme de la commande publique doit arriver en avril 2019.

S il est diffi ile pou les a heteu s de la o a de pu lique de visualiser tout e u il est possi le de faire, des acteurs, comme la préfecture de la région PACA travaillent à la d o atisatio de l a hat public innovant grâce à la mise à disposition du e oîte à outils des achats innovants hébergés sur une plateforme en ligne. Elle met par exemple à disposition des règlements de consultation types dans les phases de R&D et des e e ples d appel à p ojet et des o t ats t pes.

Démocratisation du Green procurement dans les achats publics

La commande publique est en avance de manière globale par rapport au secteur privé. En effet, les acheteurs publics sont désormais autorisés à inclure des critères pour abaisser le poids du prix 50% contre 75% auparavant. Il existe même une plateforme « achats responsables » ui pe et d a de à des guides. Des circulaires sont apparues pour fixer des objectifs en matière de RSE comme par exemple l attei te d u e certaine part de produits biologiques sur le total du volume acheté auprès de

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la restauration collective (20% en 2012). La « clause sociale » qui définit un objectif ambitieux en ati e d a hats aup s du se teu adapt et/ou protégé est également une démonstration de la olo t du se teu pu li d t e e e plaire en la matière.

La RSE et l i o atio so t do deu otio s i ti e e t st at gi ues pou la fo tio a hats u elle e peut ett e de ôt da s so a itio de e de la aleu pou l e t ep ise et da s sa quête de reconnaissance.

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C

HAPITRE

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L’

INNOVATION RESPONSABLE DANS LA FONCTION ACHATS

Selon Sandrine Grumber, auteur chez Afnor édition, « u p o essus d a hats du a les i pli ue u uestio e e t et des a it ages o sta ts. Il e iste pas de d fi itio u i e selle, ais des solutio s à inventer ». O o p e d ie ue l i o atio est au œu de la p o l ati ue ua d il s agit pou la fo tio a hats de o t i ue à la d a he RSE de l e t ep ise.

Pou appel, il est possi le d i o e su t ois aspe ts : l o ga isatio a hats, les p o essus achats et les p oduits/se i es a het s. Il est ide t u u e utatio de l app o he o ga isatio elle au a des conséquences sur les processus, comme des changements dans la manière de procéder pe ett o t i fi e d a hete des p oduits et se i es esponsables.

Alo s o e t t e i o a t da s la a i e do t ous ous o ga iso s pou a hete afi d t e plus éthique, plus vertueux en matière sociale et environnementale ? C est e ue ous allo s essa e de déterminer au travers de cette partie tout e ide tifia t des i o atio s sus epti les d aide la fonction achats à être plus responsable. Dans un premier temps, nous évoquerons des innovations organisationnelles et de procédés et dans un deuxième temps en quoi les innovations digitales qui tirent aujou d hui l i o atio , peuvent contribuer à la d a he RSE de l e t ep ise. E fi , ous e o s les thodes d i o atio ue la fo tio a hats peut d tou e au p ofit du d eloppe e t durable.

I. I

NNOVATIONS RESPONSABLES ORGANISATIONNELLES ET DE PROCEDES

Li o atio o ga isatio elle est aussi appel e l i o atio organisationnelle et managériale. Birkinshaw et al. (2008) la d fi isse t o e « l i e tio et la ise e œu e de p ati ues de management, procédés, structures ou techniques nouveaux pou l tat de l a t et desti s à fa o ise l attei te des o je tifs o ga isatio els » p. et . O e te d do i i toutes les a i es de fai e, d o ga ise les essou es fi a i es, informationnelles, matérielles et humaines) et d ha ge e t e les collaborateurs susceptibles de générer des innovations responsables mais aussi du bien-être social. Bien sûr, les concepts que nous allons évoquer ne représentent u une petite pa tie de e u il est possi le de fai e et o po tent des limites.

A. Innovation responsable organisationnelle et managériale

La fo tio a hats doit fai e p eu e de apa it d a i ue au se s de Tee e et al , est-à-dire avoir « l aptitude à i t g e , o st ui e et e o figu e les o p te es i te es et e te es pour fai e fa e au ha ge e ts apides de l e i o e e t » et e ia l i o atio espo sa le. E effet, e solli ita t u app e tissage pa dou le ou le, l a heteu se a à e d appo te des solutio s

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innovantes au service du développement durable. Le schéma de Natacha Tréhan dans son article sur l a heteu e t ep e eu su e ette th o ie, e oi i u e ep odu tio :

1. L’acheteur entrepreneur responsable

Il e iste u g a d o e d its su l e t ep e eu espo sa le su les uels ot e attention doit se po te da s la esu e où l a heteu de de ai est ide tifi o e u a heteu e t ep e eu , ui doit « développer une approche entrepreneuriale » (Natacha Tréhan).

Selon les écrits de Charreaux et Desbrières (1998) et Verstraete et Fayolle (2005), Véronique Bon et Corinne Van Der Yeught expliquent que « L e t ep e eu doit ai si d eloppe u e o ga isatio à laquelle les partenaires, apporteurs de ressources, adh e t et o ti ue t d adh e , do u e organisation permettant de créer une valeur partenariale à la hauteur de leur contribution ». En o s ue e, la p e isatio de l o ga isatio o e la atio de aleu so i tale essitent un management responsable des parties prenantes (Freeman 1994). Les travaux en responsabilité sociétale des PME (RSPME), de Jenkins (2009), Spence (2007) et Moore et Manring (2009) expliquent ue la ise e œu e de politi ues i o a tes e ati e de d eloppe e t du a le est fa ilit e pa la souplesse de ces structures. Quand le dirigeant est animé par la RSE, il cherche à mobiliser les capacités de ses parties prenantes pour construire son projet. Il se traduit bien souvent en management participatif voir un entrepreneuriat collectif. Ce type de structure observe une politique RH de sélection des collaborateurs portée sur les valeurs des candidats dans le but de « soutenir une ultu e o ga isatio elle fo te, oh e te a e l i age d e t ep ise espo sa le e he h e ». Le fo de e t d u e thi ue de l a tio olle ti e est as su la atio d u so le de valeurs partagées pou a t g e de la aleu d o igi e o po te e tale et og iti e Dhe e t-Férère et Van der Yeught, 2011). Enfin, Véronique Bon et Corinne Van Der Yeught e pli ue t ue l e t ep e eu responsable a une capacité de jugement réflexif (Clarke et Holt, 2010), soit la capacité à dégager des principes éthiques et généraux qui deviendront force de loi pour lui, à partir de situations concrètes et particulières. Il observe également une sensibilité, car il est capable de se mettre à la place des parties

CROYANCES

Pourquoi faisons-nous ce que faisons-nous faisons

STRATEGIES & ACTIONS

Ce que nous faisons

RESULTATS

Ce que nous obtenons Single-Loop Learning

A lio atio de l e ista t

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prenantes, et une imagination morale (Buchholz et Rosenthal, 2005) en recourant à ses principes pour agir et arbitrer. Véronique Bon et Corinne Van Der Yeught résument leur théorie sur la figure suivante :

Fig. : 12 – Cad e o eptuel de l’e t ep e eu espo sa le

Ai si l a heteu e t ep e eu pou a de e i u « l a heteu e t ep e eu espo sa le », grâce à sa capacité de jugement réflexif, sa sensibilité et son imagination morale, réalise un management inclusif, participatif et sélectif, lui permettant de saisir les opportunités stratégiques en DD et de pousser le d eloppe e t de apa it d a i ue d i o atio espo sa le hez ses olla o ateu s.

2. Innovation managériale responsable dans les OBNL

En compl e t des th o ies su l e t ep e eu espo sa le, l i o atio a ag iale appa ue dans les organisations à but non lucratif (OBNL) peut également constituer une base de benchmark pou la fo tio a hats pou o t i ue à la d a he RSE de l e t ep ise pa l i o atio . La fo tio achats peut apporter un tel modèle dans le but de rapprocher les entreprises traditionnelles de la notion de « société à mission » défini par la loi PACTE.

Les aleu s fo da e tales d u e OBNL o ie te t so o ga isatio e s u management par les valeurs (Akingbola, 2013 ; Ridder et McCandless, 2010). Ainsi les managers ont pour mission de vérifier l ad uatio du t a ail alis a e les aleu s de l o ga isatio . E a a t des o je tifs RSE lai e e t définis par la Direction achats et en ayant des attentes similaires que les OBNL vis-à-vis de leurs pe so els, il est fa ile de pe e oi les fi es d u a age e t pa les aleu s da s la fo tio a hats. Da s les e t ep ises pu li ues est d jà e pa tie le as a e o e aleurs ancrées les trois principes de la commande publique que sont pour rappel : la t a spa e e des p o du es, l uit de t aite e t et la li e t d a s.

E out e, les OBNL s i s i e t da s u e logi ue de esu e de la pe fo a e glo ale Anheier, 2014 ; Kaplan, 2001 a elles se doi e t d t e e esu e de p ou e leu e e pla it ota e t

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auprès des organismes financeurs. « Celle-ci vise à suivre une approche à la fois interne et externe de la performance, mais aussi financière et sociale, approches parfois antagonistes et source de tensions » (Marc Robert, Marouane Khallouk et Sophie Mignon). Kaplan (2001) a démontré l adaptatio sp ifi ues des ta leau de o d et ala e s o e a d à et o je tif. Appli u pa la fo tio a hats, il s agit de fai e olue l aluatio de la pe fo a e u i ue e t ua titati e de os a hats e s l aluatio de la pe fo a e glo ale, est-à-di e l aluatio ualitati e su les t ois enjeux du développement durable. Cela se traduit par une amélioration des tableaux de bord achats et des s o e a d fou isseu , est-à-di e l adaptatio des thodes de al ul des i di ateu s ou de nouveaux indicateurs et des nouveaux critères.

La fo tio a hats peut do s i spi e des thodes de a age e t d elopp es pa les OBNL dans le but de rapprocher les entreprises traditionnelles de la notion de « société à mission » défini par la loi PACTE.

3. Le « Lean start up » appliqué aux achats

Le Lean start-up est à la fois u ou e e t et u e thode d e t ep e euriat qui vise à réduire le tau d échec des jeunes entreprises. E pa ta t du postulat ue l a heteu ui eut i o e e matière de développement durable devient un « acheteur entrepreneur responsable » et u il dispose de peu de ressources dans un contexte de réduction des équipes et des budgets achats nous nous so es i t ess s à ette thode ui peut pe ett e à l a heteu espo sa le d attei d e so o je tif e ha gea t de faço adi ale sa a i e de s o ga ise . De plus, ette p ati ue est tout à fait adaptée au o te te de usi ess o ple e, t s o u e tiel et à l u ge e li ati ue, so iale et o o i ue au uels il faut t ou e des solutio s. Cette thode est as e su la olle te apide d u maximum de connaissances sur les clients et leurs besoins afin de ne pas épuiser les quelques essou es de la jeu e e t ep ise a a t u elle e t ou e so ad uatio p oduit- a h . Il s agit de a i ise l app e tissage de l e t ep e eu et de i i ise ses d pe ses Alexandre Terseleer et Olivier Witmeur, 2013). Appli u à la fo tio a hats, ette thode essite la olle te d u maximum de connaissances sur les parties prenantes (prescripteurs, marketing, R&D, fournisseurs, fili es de e lage… o e leu s i t ts, leu s esoi s, leu s apa ilit s et afi d opti ise so te ps de t a ail s o e de d pe se pou l e t ep ise su le p ojet. Le Lea sta t up est fo d su 4 principes :

- Construire - Mesurer - Apprendre

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- Gérer ses ressources

La phase de o st u tio a pou o je tif d ta li u p oduit inimum viable appelé MVP en anglais. Cela passe pa l ta lisse e t d u p otot pe aussi asi ue ue possi le pou ite les oûts i utiles tout e esta t ia le, est-à-dire rendre visibles les bénéfices supposés. La fonction achats a donc tout intérêt à modéliser (ou faire faire) un prototype de type MVP pour convaincre et persuader ses parties prenantes.

Vient ensuite la phase de mesure consistant « à collecter des données quantitatives objectives de l utilisatio faite du p otot pe et de ses diff entes fonctionnalités) par les utilisateurs, ainsi que de feedbacks qualitatifs ». L a heteu doit d te i e les fo tio alit s atte dues ou pe çues de so innovation responsable et son utilisation par les parties prenantes. Il doit valider les hypothèses quant à sa faisa ilit . Da s le as d u e i alidatio , o pa le de « pivot » car il faut faire marche arrière ou changer de direction.

La phase d app e tissage « pla e u e su essio de les d i te a tio s a e les lie ts-cibles, où chaque cycle doit pe ett e à l e t ep e eu de teste u e h poth se-clé qui traduit son idée ». Il doit poser une hypothèse, définir une méthode de mesure pour la valider, mettre en place une expérience avec le client potentiel, effectuer la collecte de données et leurs analyses pour enfin en tirer des conclusions. La fonction achats a donc intérêt à effectuer des tests (ou faire faire), à mettre e situatio ses olla o ateu s s ils so t les utilisateu s fi au ou les lie ts de l e t ep ise si l i o atio po te su le produit ou le service vendu. Il doit encourager son fournisseur à tester l écoconception réalisée auprès de ses autres clients par exemple.

E fi , il s agit de g e les essou es e i i isa t leu s utilisatio s et leu s oûts ui e seront pas récupérables (appelé « sunk costs » . Si l a heteu est e pe t e la ati e pou g e les p ojets des aut es fo tio s de so e t ep ise il doit pe se à i i ise l utilisatio de essou es lo s u il se la e da s u p ojet i o a t de t pe e t ep e eu ial.

L i t t pou l a heteu de ase so app o he su le Lea sta t-up est de minimiser ses essou es, de a i ise la ussite du p ojet da s u te ps est ei t ia l i t g atio des pa ties prenantes et des usagers, utilisateurs, consommateurs finaux. Si nous avons fait le travail d i te p tatio de l appli atio de ette thode pa la fo tio a hats, elle au ait tout i t t à t e

tudi e plus e p ofo deu da s le ad e d u e th se ou d u oi e.

Les app o hes su l e t ep e eu espo sa le, le management dans les OBNL et le Lean start-up peuvent être considérées comme des innovations organisationnelles et managériales responsables

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susceptibles de constituer des modèles sur lesquels les fonctions achats peuvent se baser pour innover afin de construire le contexte favorable à une création de valeur sociétale pour leur entreprise. N a oi s, ela i pli ue des a heteu s fo s et se si ilis s à e ue l o appelle l app e tissage par double boucle.

B. Innovation de procédés achats

Après avoir constat ue la fo tio a hats doit epe se sa faço de s o ga ise , il s agit de oi les impacts qui en découlent sur le processus achats.

1. Innover en amont, pendant et en aval du processus

Selon Sandrine Grumberg, « Les deux changements les plus importa ts so t d u e pa t la otio de pe fo a e de l a heteu et d aut e pa t, le esoi d i estigatio ».

U a hat asi ue est alis su la ase du t ipt ue oût, ualit , d lais. Lo s ue l a heteu po te l a itio d a hete espo sa le, est à la fois sa a i e d a o de ses dossie s, ses p es ipteu s et l e se le de so p o essus a hats u il faut e oi et epe se « Out of the box ». E effet, lo s u il s agit de sou e des p oduits plus espo sa les, il lui faut d fi i de ou eau o je tifs et les inclure dès la rédaction du besoin. Carter et Rogers (2008 e pli ue t u il ous faut i lu e des aspe ts environnementaux, sociaux et sociétaux.

R. Perrotin et F Soulet de Brugière décrivent le processus de façon visuel sur la figure 13 ci-contre.

Lo s ue l o eut effe tue u a hat responsable, il faut à la fois innover en amont, pendant et en aval du processus. Il faut évaluer très en amont les impacts économiques, sociaux et écologiques de la satisfaction future du besoin (1). Ainsi la rédaction du cahier des charges est une étape clé pour réaliser un achat responsable.

Si les exigences de développement durables relatives au besoin sont définis de façon précises dès l a o t, elles se t adui o t auto ati ue e t lo s de la phase d tude du arché et du sourcing fournisseurs (2). Il faut les garder en perspectives lors de la rédaction du dossier de consultation (3) et ta li u e g ille d a al se des off es e o s ue e . La go iatio doit t e thi ue et a o de

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les axes de développement en la matière (5). La contractualisation ne doit pas comporter de clauses abusives et prévoir les obligations économiques, sociales et environnementales négociées. Des clauses de partage de gains peuvent être opportunes pour pousser les fournisseurs à sa lio e su des aspe ts RSE. Les o t ats de pe fo a e peu e t t e u e o e a i e d i o e e poi t se a développé plus tard). E a al, l a heteu doit esu e la pe fo a e de es aspe ts et se doit d t e i o a t su la a i e d a i e . Il doit ett e e e e gue les oûts it s o o ie d e gie, diminution des déchets à traiter, maintenance moins fréquente par exemple).

2. Approche par le TCO et le cycle de vie

« L app o he à p i il gie est u e app o he de d o positio de oût, de du e d utilisatio et de coût de destruction ou de recyclage » (Sandrine

Grumberg). Autrement dit, pour innover en matière d a hats espo sa les, l a heteu doit e e u e analyse en coût complet appelée TCO (Total cost of ownership) en ayant un regard su l e se le du le de ie du p oduit. L OBSAR visualise le TCO sur la figure ci-contre.

- Coût d a uisitio : coûts relatifs au p o essus a hat d lais de paie e t, fa ilit d a s des PME au appels d off es, et .

- Coût d usage : elatifs à l usage des p oduits e e ple : oût de la o so atio de gaz d u matériel)

- Coût de fin vie : elatifs au sto kage, à la olle te, au t aite e t et à l e tuelle alo isatio des déchets

- Coût des risques RSE : coûts sociaux, environneme tau et o o i ues de l a hat e : is ues d i age, is ue o so ateu

- Opportunités RSE : bénéfices relatifs à une meilleure intégration des enjeux sociaux et/ou environnementaux dans la décision achat (ex : soutien aux PME, soutien aux ESAT, etc.)

Il est possi le d a hete des ati es e l es, des p oduits e o ditio s ou e plo s pou e de la aleu . Pou auta t, uel ue soit le t pe de ie a het , il faut l app he de a e eau oup de

e ule a il faut d a o d s assu e :

 Qu il existe bien une filière de recyclage et en amont une filière de récupération

 Que le produit/matière ne sera pas rendu impropre au recyclage du fait de sa transformation ou de son utilisation

 Que l e p ei te a o e li e à so e lage e soit pas plus levée que sa production.

Figure

Fig. :  2 Logo IAE
Fig. :  3 Principaux enjeux ESG dans le secteur immobilier
Fig. :  5 - Les 17 Objectifs de développement durable des Nations unies
Fig. :  7 - Définitions des innovations environnementales
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