Rencontres ouverture sociale et diversité du 17 novembre 2010
Atelier n°3
Construire et faire vivre un réseau
Maria Giuseppina BRUNA
Doctorante contractuelle à l’Université Paris-Dauphine
IRISSO (Dauphine-CNRS) / Chaire «Management et Diversité» (Fond. Dauphine) maria-giuseppina.bruna@dauphine.fr
Qu’est-ce que un réseau social ?
1.Un réseau social est un système de relations(inter-individuelles, intra- ou inter-organisationnelles) ;
2.Il s’assoit sur un système de relations durables (directes ou intermédiées) ;
3.En son sein circulent des ressources de nature variée;
Qu’est-ce que un réseau social ?
1. Un réseau social est un système de relations
•
Un système de relations inter-individuelles, intra et-ou inter-organisationnelles.•
Dans la perspective des théories de l’échange social, la relation est considérée : l’une des conditions de réalisabilité de l’échange marchand,
un engagement vis-à-vis d’autrui un vecteur d’identité sociale.
• Un réseau social permet une meilleure circulation et allocation des ressources disponibles et repose sur la socialisation et la coopération entre acteurs du système.
2.
Un réseau s’assoit sur un système de relations durables (directes ou
intermédiées) :
• Les nouveaux médias sociaux (Facebook, Tweeter…) peuvent constituer des intermédiaires de la relation sociale et faciliter la construction de réseau. Mais :
• les relations purement virtuelles ne les remplacent pas les liens sociaux.
• aucune relation exclusivement virtuelle n’est créatrice de réseau. Car le réseau se construit, vit et s’alimente grâce à un tissu de relations personnelles.
• Ainsi les médias sociaux peuvent aider à la création, vivification et consolidation de relations sociales. Ils peuvent faciliter la durée des liens sociaux, dans le temps et par delà la distance, les relations sociales.
• Ils peuvent faciliter et fluidifier la circulation de l’information notamment dans le cadre professionnel (LinkedIn…) :
en accroissant la visibilité des candidats (contourner les barrières socio-géographiques );
en améliorant considérablement la publicité des offres d’emploi;
3.
Au sein d’un réseau circulent des ressources de nature variée
• Un réseau constitue un circuit de transfert de ressources diverses en nature (information, biens matériels, ressources symboliques et de prestige…) et en quantité Multiplexité d’un réseau social.
4.
Un réseau s’inscrit dans une dynamique d’échange social
• Un réseau offre des opportunités aux individus tout autant qu’il crée des obligations réciproques (Lazega Emmanuel, 1994, 2007).
• La possession d’un réseau crée :
des opportunités d’échange, de captation (oligopolitistique) de ressources tout en nourrissant des systèmes coopératifs (collégiaux ou hiérarchisés) ; des contraintes (relation comme engagement vis-à-vis d’autrui).
• Le capital social : «ensemble des ressources actuelles ou potentielles qui sont liées à la possession d’un réseau durable de relations plus ou moins institutionnalisées d’inter-connaissance et d’inter-reconnaissance» (Bourdieu Pierre, 1980 :2).
• Le capital social d’un individu résulte d’un parcours en socialisation où s’entremêlent relations héritées et liens acquis au bénéfice d’investissements stratégiques.
• La mobilisation d’un capital social nécessite d’un investissement relationnel orienté vers la construction, le développement et l’entretien du réseau.
• Le réseau constitue une ressource mobilisable dans la trajectoire de carrière des individus, notamment dans le champ professionnel.
Réseaux et capital social :
• Avoir un réseau n’a rien de distinctif (puisque c’est le propre de toute relation sociale – même dans sa forme la plus élémentaire qu’est la dyade – d’alimenter la constitution d’un social network).
• Cependant tous les réseaux ne se valent pas au regard de l’accès aux
ressources stratégiques recherchées par les acteurs.
• Et ce car, tous les contacts ne procurent pas la même profitabilité à l’individu (accès plus ou moins facilité, rapide et exclusif –vs coûteux et partagé- aux ressources stratégiques: informationnelles, matérielles et symboliques).
Penser et mettre en œuvre les investissements relationnels à même de
construire un réseau ad hoc mobilisable dans le processus de recherche d’embauche et la progression professionnelle.
• Les facteurs de contingence (genre origines sociales et-ou
culturelles, âge) font qu’une même configuration de réseau
peut produire des effets différents, voire inversés, selon l’acteur qui la possède.
Identifier et mettre en œuvre des stratégies relationnelles
adaptées pour la construction du réseau le plus efficace
possible, compte-tenu du genre et de l’assise sociale
d’origine de l’individu.
Stratégie entrepreneuriale :
• Auto-développement de son capital social, via la construction d’un réseau étendu, faiblement dense et riche en trous structuraux.
• Intermédiarité entre des sous-systèmes
non-connectés acteur-pont tertius
gaudens (Georg Simmel)
• Stratégie gagnante pour les candidats
traditionnels aux fonctions d’encadrement
(jeunes diplômés hommes blancs…) ou de direction (cadres hommes blancs).
Stratégie de patronage :
• Mobilisation d’un capital social d’emprunt construit autour d’un ou de plusieurs contacts centraux, prestigieux et influents. • Emprunt de capital social
transfert de légitimité (accès facilité à
l’information, aux ressources stratégiques, aux savoir-faire et savoir-être…)
•Stratégie gagnante pour les cadres
femmes et les plus jeunes et les cadres issus des minorités visibles.
1. Tout individu possède un réseau, plus ou moins étendu et diversifié. 2. Un réseau social est un tissu de relations plus ou moins
personnalisées. Si une relation peut être techniquement dématérialisée
(nouveaux médias sociaux), pour être efficace elle doit toujours s’assoir sur la « connaissance directe ou intermédiée » entre partenaires.
3. Si un réseau peut s’hériter, il se sédimente aussi au cours de la socialisation. Pour le rendre effectif, il faut le construire dans la durée.
4. Investir un réseau requiert du temps et des efforts (coûts relationnels
et temporels de construction et d’entretien d’un réseau).
5. Pour espérer un retour de ses « contacts », il faut savoir donner en premier. Car l’engagement vis-à-vis d’Autrui se place au fondement de la
relation.
Faire des réseaux sociaux des vecteurs d’égalité des chances
:
6. La diversification des contacts est gage d’élargissement du réseau : il
convient d’agrandir les cercles de socialisation des individus Force des
liens faibles.
7. Les networks institutionnalisés (réseaux d’anciens élèves d’Université ou de Grande Ecoles, les cercles professionnels, les associations et les clubs d’intérêts)
constituent les espaces privilégiés de construction d’un réseau.
8. Le mentoring (parrainage) au sein du Lycée, de l’Université ou de
l’Entreprise constitue un vecteur essentiel d’intégration et de promotion
de l’égalité des chances.
9. Le parrainage s’avère un instrument de promotion de la diversité dans les sphères académiques et professionnelles. Par ce biais, le filleul acquiert
la légitimité et les savoir-faire et savoir-être indispensables à la réussite
10. Le défi de l’égalité des chances nécessite de :
a) Refuser l’homophilie élitiste dans les sphères de pouvoir et d’influence échelle
politique et macro-organisationnelle renouer avec la méritocratie républicaine en recréant les conditions de l’ascension sociale.
b) Sortir d’un enclavement relationnel et d’un défaitisme de positionnement des
outsiders (étudiants et jeunes diplômés issus de la diversité) investir les Institutions afin
de développer une socialisation diversifiée et d’élargir son capital social.
c) Reconsidérer à l’aune de l’histoire et de la culture républicaine française la notion même de réseau : « dédramatiser le concept » et outiller les plus défavorisés en vue
de la constitution de leur réseau;
d) Créer des espaces de réflexion et de rencontre autour des problématiques de la diversité (Journée « Ouverture sociale et diversité » à l’UTBM, « Cordées de la réussite »
sous l’égide des Rectorats d’Académie, Programme « Egalités des Chances » à Dauphine… )
UTBM
90010 Belfort Cedex Tél. 03 84 58 30 00