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Senez, cathédrale Notre-Dame de l’Assomption Premiers résultats de la campagne de fouille archéologique 2018

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Academic year: 2021

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HAL Id: halshs-02092933

https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-02092933

Submitted on 29 Apr 2019

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Senez, cathédrale Notre-Dame de l’Assomption Premiers

résultats de la campagne de fouille archéologique 2018

Mathias Dupuis, Erwan Dantec, Elise Henrion

To cite this version:

Mathias Dupuis, Erwan Dantec, Elise Henrion. Senez, cathédrale Notre-Dame de l’Assomption Pre-miers résultats de la campagne de fouille archéologique 2018. Patrimoine(s) en Provence-Alpes-Côte d’Azur, Lettre d’information de la Direction Régionale des Affaires Culturelles, 2019, 47, pp.en ligne. �halshs-02092933�

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Senez, cathédrale Notre-Dame de l’Assomption

Premiers résultats de la campagne de fouille archéologique 2018

Mathias Dupuis (Chef du service départemental d’archéologie des Alpes de Haute-Provence) Erwan Dantec (Service départemental d’archéologie des Alpes de Haute-Provence)

Élise Henrion (Service départemental d’archéologie des Alpes de Haute-Provence)

L’opération archéologique conduite en 2018 à l’intérieur de la cathédrale de Senez constitue la dernière étape d’une fouille archéologique programmée pluriannuelle amorcée en 2016. Suite à la réalisation de deux diagnostics aux abords de l’édifice, en 2012 et 2014, il s’agissait de documenter l’intérieur de la cathédrale, pour mieux comprendre la chronologie du chantier de construction des XIIe-XIIIe siècles ainsi que le potentiel archéologique du monument.

© service départemental d’archéologie des Alpes de Haute-Provence

Si les campagnes de fouille conduites en 2016 (https://sda04.hypotheses.org/341 ) et 2017 (https://sda04.hypotheses.org/804 ) s’étaient concentrées sur la sacristie et sur le clocher situés au sud-est de la cathédrale, l’opération 2018 visait l’exploration de la nef de l’église. En effet, la réalisation d’une prospection géophysique (radar-sol) en 2017 avait indiqué la présence d’une abside antérieure à l’édifice actuel.

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La campagne de fouille, qui s’est déroulée entre la fin du mois d’août et la mi-novembre 2018 a donc principalement concerné la réalisation d’un sondage d’environ 17 m², à l’emplacement du chœur canonial, entre les stalles du XVIIe siècle.

© service départemental d’archéologie des Alpes de Haute-Provence

Le dallage de l’église, installé en 1839, recouvre immédiatement des niveaux médiévaux anciens, qui appartiennent aux dernières phases de transformation architecturale de l’église antérieure à la cathédrale des XIIe-XIIIe siècles. On distingue très clairement, parmi ces niveaux, un dallage de grès, délimité du côté est par un mur correspondant au chevet plat de cet édifice, dont la reconstruction pourrait se situer aux alentours de l’an mil.

© service départemental d’archéologie des Alpes de Haute-Provence

Cet aménagement semble en effet former le prolongement oriental d’un grand bâtiment de plan rectangulaire, identifié lors des campagnes de fouille précédentes.

Le sol en grès avait scellé un niveau de remblais de démolition, épais d’une soixantaine de centimètres et qui contenait de nombreux matériaux de construction : fragments de tuiles (tegulae)

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et de blocs de tuf. La présence, parmi ces remblais, d’un lot particulièrement important de fragments de peintures murales constitue une découverte particulièrement importante, étant donnée la rareté de tels ensembles attestés en Provence pour la première moitié du Moyen Âge.

© service départemental d’archéologie des Alpes de Haute-Provence

Ce niveau de démolition comblait l’abside d’une église antérieure. Le plan de cet édifice reste encore inconnu, mais son espace oriental était formé par un chœur semi-circulaire, enchâssé dans un chevet plat postérieur, probablement installé lors de la reconstruction des environs de l’an mil. L’intérieur du chœur présente un état de conservation remarquable. Du côté est, l’hémicycle est cantonné par l’embase d’un banc presbytéral, couvert de mortier de tuileau.

© service départemental d’archéologie des Alpes de Haute-Provence

Le banc presbytéral encadre une maçonnerie centrale, qui pourrait correspondre à l’emmarchement menant à la cathèdre, confirmant ainsi la fonction épiscopale de ce premier édifice.

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© service départemental d’archéologie des Alpes de Haute-Provence

Le sol du chœur est formé par un mortier de tuileau lissé, identique à celui du banc presbytéral. Au centre du chœur, le soubassement de l’autel majeur est conservé sur environ 80 cm de haut. Il est encadré par des trous de poteaux, creusés dans le sol en tuileau, et qui indiquent sans doute l’emplacement du ciborium.

L’analyse fine des relations stratigraphiques entre les mortiers, les différents revêtements muraux et les maçonneries permet d’établir les séquences successives de transformation et de réaménagement de ce dispositif liturgique. Le banc presbytéral conserve ainsi les vestiges d’au moins trois états successifs et le soubassement de l’autel porte différentes couches d’enduits, dont certains badigeonnés, qui attestent de réfections fréquentes.

Vers l’ouest, les vestiges appartenant à cet ensemble n’ont pas encore été dégagés. Les niveaux anciens sont en effet couverts par un dallage en grès, qui appartient vraisemblablement au sol de la cathédrale tardo-romane. Ce dallage est nettement délimité par un muret du côté est, pouvant correspondre à une séparation interne à l’édifice (jubé).

La découverte d’un dispositif liturgique complet, dans un tel état de conservation, est particulièrement remarquable. La datation de l’ensemble formé par le banc presbytéral, le trône épiscopal et l’autel n’est pas encore établie avec précision, d’autant qu’il comprend plusieurs phases de réfection et de transformation. Il paraît cependant acquis que ces éléments sont antérieurs au début du XIe siècle, période de reconstruction des parties sud de l’église. Des autels maçonnés, proches de celui découverts à Senez ont été mis au jour à l’église de Saint-Raphaël (phase VIIIe-Xe siècle) ou encore dans l’hypogée des Dunes de Poitiers (phase VIIe-VIIIe siècle). La disposition de l’abside est identique à celle attestée dans certains édifices tardo-antiques, comme à la cathédrale de Cimiez (Ve-VIe siècle). Une fourchette chronologique large, comprise entre le VIe et le Xe siècle, peut donc être retenue pour l’instant, dans l’attente d’éléments de datation absolue. L’état de préservation exemplaire de ces vestiges a été permis par l’abandon complet de l’édifice primitif, son comblement et le scellement des remblais par un nouveau sol de circulation. Il est probable que les autres parties de cette église du haut Moyen Âge soient en grande partie conservée sous le sol de l’édifice actuel.

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