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La transition nutritionnelle, l'alimentation et les villes dans les pays en développement

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Academic year: 2021

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Texte intégral

(1)

Synthèse

La transition nutritionnelle, l'alimentation et les villes

dans les pays en développement

Bernard Maire

Francis Delpeuch

UR106 Nutrition, Alimentation, Sociétés, Centre collaborateur de l'OMS pour la nutrition, Centre IRD, BP64501. 911, avenue Agropolis. 34394 Montpellier, France <maire@mpl.ird.fr> <delpeuch@mpl.ird.fr> lirés à part: B. Maire

Résumé

Un certa

in

nombre

de

pays émergents et de

pays en dé

veloppeme

nt

qui s'affranchissent

progressivement d

es

problèmes

d'

in

séc

urit

é a

lim

entaire, se

trouvent de plus en plus

so

u

vent

co

nfrontés,

comme

l

es

pays

industrialisés,

a

u

x

ma

l

adies chroniqu

es

li

ées

à

l

'a

lim

entation. Associée

à

des cha

n

gements

maj

eurs

da

ns

l

es sys

tèmes alime

nt

aires, et

notamment

à

l'industrialisation de l

'

alimentation, cette transition s

'

y effectue cependant de

mani

ère

plu

s rapide

par s

uit

e

d'

un

e

urb

anisation

so

ut

enu

e et

de

l

a

mondia

li

sation des

éc

han

ges

.

Les v

ill

es sont en effet les premiè

r

es so

umi

ses

à

ces change

ments, du fait de leur

expos

iti

on

a

u

x

import

ations

massives

de

produits

ali

me

nt

a

ir

es

manufacturés,

à

l

a

publi

c

it

é et

a

u

marketing actifs

des groupes

agro-alime

ntair

es

,

e

t

à

des c

h

angements

imp

ortants

des

modes

de vie

.

Séde

nt

a

ri

sation

et diminution de

l'activité

physique au

quotidi

en (emplois et loisirs), alime

ntation ric

h

e en éne

r

g

i

e, en graisses e

t

en sucres libres,

apparition d

e

l'alimentation

ra

pide

,

des

boissons gaze

u

ses et/ou

alcoo

li

sées :

tous ces

fac

teur

,

avec

l

e tabac et le stress

des v

ill

es, contribuent

à

l

a

plus grand

e

fréque

nce de

ma

l

adies chroniques

telles

que

l

e

diabète

de

type

Il

,

l

es

ma

l

adies cardio- o

u

rébro-vascul

a

ir

es et certains cance

r

s, ains

i

qu

'

a

u

surpoids et

à

l

'obésité

qui en sont so

u

vent

l

es

marque

ur

s

précoces

.

La morta

lit

é

par ma

l

adies chroniques es

t

ains

i

en

train

de surpasse

r

prog

r

ess

ivement la

morta

lit

é

par ma

l

adies

infe

ctie

u

ses e

t

ce

ll

e

li

ée a

u

x

maladies

de

ca

r

e

n

ces cla

n

s ce

rtain

es sociétés en développement.

Ce

phénomè

ne touch

e

d'abo

rd

les

plus riches, mais au fur et à mesure que

la

trans

ition

ava

n

ce,

l

es milie

u

x

interm

édiaires e

t

l

es

plu

s

pauvres sont touc

h

és e

u

x auss

i

. Ces sociétés sont ains

i

confrontées,

de

ma

ni

ère

paradoxa

l

e,

à

des problèmes de ma

lnutriti

on par carence comme de «surcharge

"

a

u

sein

parfo

i

s

des mêmes ca

tégories sociales. Cette s

itu

ation nécessite

des solutions o

ri

gina

l

es

pour des

pays

qui ne

disposent pas encore

des

resso

urces abondantes

des

pays

indu

stria

li

sés.

M

o

t

s

cl

é

s

:

Transformation

, comme

r

c

i

a

li

sa

tio

n

; Qualité et séc

urit

é

des produits ;

Alime

nt

ation,

consommation, nutrition.

Summary

Food and nutritional transition, and cities, in developing countries

According

to

the

WHO

, middl

e- to

low-

in

come countries

are

facing

a graduai rise

in

mortality

rat

es

from food-related no

n-tran

smissible chro

nic

disease coinc

idin

g w

ith

economic

development. While

mortality due

to infec

tiou

s

disease declines, these

coun-tri

es a

r

e confronte

d

with a double

burden of

morbidity,

which poses se

riou

s

problems to

still frai!

economies

. The

pace

of

this

epide

miol

ogical

tran

s

ition is

rathe

r

fast

in

comparison to

that

hist

orica

ll

y experi

enced by

indu

s

triali

secl

co

untries

, being fu

ell

ed in

developing nati

ons by hig

h

rates of urbanization and active g

l

obalization of their markets.

Cities a

re at the

fore

front

of suc

h

changes, as they are

more

direc

tl

y exposed to a

large

cliversity of imp

orted manufactured food

a

nd

active

marketing efforts from the agro-food

business. The cons

umpti

on

of fo

od

ri

ch in

energy,

pa

rti

cularly

from fats

and re

fin

ecl

carbo

hydrat

es, is often exacerbated by tl1e

introdu

ction of fa

st food and soft-clrinks. At the

same

time,

urban r

eside

nt

s are

mo

r

e sedentary both

at work

a

nd

at

l

e

i

s

ur

e, and more

exposecl to tobacco or

tl1

e stress of

urban

life.

If

the phe

n

omenon conce

rns th

e

ri

ch at first,

it r

apicl

ly spreads

to

rniddle

in

come and

even the

poor,

as

the

trans

ition

progresses

.

In

creasecl preva

l

ence

of obesity, type

II diabetes, vasc

ul

ar diseases a

nd

some

types of

ca

ncer,

whil

e

in

the sarne community

unclernutrition may still be

preva

lent,

requires

(2)

Transitions

alimentaires

et nutritionnelles

L

'

histoire

de

l

'

alimentation

des sociétés

est jalonnée par des évolutions

successi-ves

po

ur

s

'

adapter

aux changements

de

l

'

environnement et des modes de vie

tout

en

assurant

l

a sa

tisfaction des

besoins

physiologiques

des

individus et une vie

en relative bonne sa

nté

au quotidien.

On

parl

e

de

transitions alimentaires et

nutri-tionnell

es (1)

po

ur caractériser les évo

lu-tions

les

plus

marquées comme

le

pas-sage de

l

a chasse et de

la cue

illette à l'ère

de

l

'

agriculture et de

l

'

é

levage, o

u

celui

d

'

une

péri

ode

de

famines

récurrentes à

une

périod

e

de

plus grand

e

prospérité

alimentaire comme celle

qui

a

accompa-gné

l

'

indu

strialisation des

pays

du

Nord

(2). Ces évolutions se sont produites selon

les régio

ns et

les sociétés à

des

mo

me

nts

diff

é

re

nts et

sur des

ri

odes

de

te

mps

variables

,

géné

ralement longues

,

et

ont

contribu

é

à

une

modifi

cation importante

des profils épidé

miologiques (3).

L

es sociétés

industrialisées sont

globale-ment

confrontées, aujourd

'

hui

,

à

un défi

croissant de

déséquilibre

entre

la

relative

abondance

des

disponibilités

alimen-taires d

'

un cô

,

et la

baisse consid

érabl

e

des

beso

ins é

nergétiques

d

'

individus

assistés pa

r de formidables moyens tec

h-niques

de

l

'

autre,

clans

un

cadre

d

e

vie

pa

r

aille

urs

largeme

nt

sédentaire. Cette

te

ndance lourde es

t généralement acco

m-pagnée de

déséquilibres

quali

tatifs

,

et

il

e

n résulte une

montée de l

'

obésité et des

maladi

es chroniqu

es

liées à

l

'

alin1enta-tio

n

,

comme

J

e

diabète

de

type

II ou les

maladi

es cardia-

et cérébrovasc

ulaires

(

4,

5)

. L'alime

ntation n'es

t pas seule en ca

use,

bien sür

,

le tabac ou

l

'a

lcool par exemple,

et plus géné

ralement

le stress

de

la

vie

quotidienne

,

jo

uant un rôle significa

tif.

To

ut

le

monde

n

'

est pas égal deva

nt

le

phéno

mène,

la

géné

tique

intervient cla

ns

le

déterminisme d

'

apparition de ces

mala-dies

;

toutefois

,

une

telle généralisa

tion

special strategies to

make the

best use of limited

available

resources.

Increased preva

lence of obes

ity

,

type

Il diabetes

,

vascul

ar diseases

and sorne types of

cance

r

s

,

while

und

ernutrition rnay still be

preva

l

ent in th

e sarn

e community

,

r

equires

original strategies to make the

best use of limited

availab

le

resources.

K

ey

w

o

rds:

Processing,

M

arketing; Product Quality a

nd S

ecurity;

Food

,

Consumption

,

Nutrition

.

au niveau de

l

'

ensemble

de

nos sociétés

pointe

vers

une ca

use sous-j

ace

nte

com-mune

,

liée

à

une

modification

progres-sive

de

notre

mode

de

vi

e, alimentation

comprise

(6).

On songe à

diverses

para-des

,

allant d

'

une

médicalisation

générali-sée,

à

partir d

'un

certa

in

âge, avec

des

pilu

l

es miracles

(7)

à

l

a mise en p

l

ace

de

politiques

nutritionnelles de santé

publi-qu

e

(

8-10)

.

Mais cette évolution qui ne

paraissait devoir atteindre que

les

person-nes d

'

un âge déjà ava

ncé

,

ran

ço

n

momen-tanée

d'un progrès e

ncore

mal

géré

,

se

traduit aujourd

'

hui dès le

jeune âge

,

indi-qu

ant une

inadaptation

globale

de ces

sociétés

,

avec

des conséqu

ences encore

imprévisibles

(

1 adulte sur

3 est

obèse

aux États-Unis, et

environ 1 enfant

sur

7 l

'

est déjà

(11)). Surpoids

,

obésité

,

signes

de p

l

us e

n plus précoces d

'

atteinte

cardio-vasculaire ou

de

diabète

nou

s alarment

dès

lors

qu

'

ils surviennent

chez

des

en-fa

nts

(1

2

,

13),

au point de

questionne

r

durablement nos

modes

de vie et d

'

ali-menta

tion. Proposition de

taxer des

ali-ments à

faible valeur nutritionnell

e en

Grande-Bretagne

(1

4), tentative en France

de

l

égiférer

contre

des

publicités

pour

produits alimentaires jugées délétères

vis-à-vis des jeunes

(15),

n

ous entrons à tâtons

clans

la recherche

d

'

une

nouvelle

transi-tion vers

une è

re où

l

'a

pparition des

maladies chroniqu

es li

ées à l

'

a

limentation

reculerait à des âges plus avancés (16).

Transition et pays

en développement

Cela

ne

pourrait être

qu

'

une

préoccupa-tion

de

pays

riches, confrontés à

une

incroyable

diversité et quantité

de

biens

alimentaires nés du travail et d

e l

'

ima

gina-tion de sociétés

bien décidées à

ne

plus

connaître

le s

pectre

de

pénuries

dont

elles o

nt

,

à di

verses

reprises, affronté

la

réalité.

Mais soudain

,

les enquêtes

me-nées

dans

des

pays à

moyen

o

u

faible

r

e

venu

,

qu

alifiés selon

les

régio

ns

de

pays éme

rgents,

de

pays en transition

ou

de

pays en

voie de

développe

ment

,

no

us

apprenn

ent

que

l

'o

bésité

et

les maladies

chroniques non transmissibles liées à l

'

ali-mentation y gagnent une

place de plus en

plus

importante

(1

7-19]

,

alors même

que

ces pays

reste

nt encore

large

ment

dému-nis co

ntre

nombre

de

maladies infectie

u-ses et parasita

ires o

u de problèmes

de

malnutritio

n par carences

.

Une

bonne

partie

de cette évolution d

é-coule

d

'

un progrès certain

clans

la

lutte

conu·e la

mortalité

par maladies

infectieu-ses

.

L

'

allongement de

la

durée moyenn

e

de

vi

e

dans ces

pays

,

et donc

une

plus

longue exposition a

ux

fa

cte

urs de

risque

entraîne

une

hausse des maladies c

hroni-ques non transmiss

ibles liées à l

'

alimenta-tion

,

plus fréquentes aux âges avancés de

la

vie

pa

r suite

d

'

une évolution lente

de

ces maladies

.

Mais ces changements

sem-blent se faire à

une vitesse e

ncore

jamais

égalée

dans

nos sociétés

,

et po

ur un

nivea

u

atteint de

développe

ment techni

-qu

e et social très différe

nt

,

en liaison avec

la

mondialisation ra

pide en

cours (20-22).

Comme

l

e

décrit Po

pkin pour la Chine (et

on peut éte

ndre

le

propos à de

nombreux

pays

dans

le

monde

,

tout du moins e

n

Asie et

en Amé

rique

latine)

,

il

y a

20 ans

seulement ce pa

ys

ava

it des sou

cis

récur-rents de

disponibilités alimentaires

insuf-fisantes

;

il

n

'

y avait pas

de

postes

de

télév

ision

,

peu de

u·anspo

rts publics,

pe

u

de commerces et de

produits u·ansformés

clans

le secteur d

e

l

'

alimentatio

n

;

une

part

importante

de

l

'ac

tivité

qu

otidienn

e

reposait sur un

exercice physique

vigou-reux.

De

nos

jours,

les

petits

u·acteurs à

gaz sont

omniprésents

,

les

techniques

modernes o

nt

fait

le

ur

apparition

à

tous

les ni

veaux

,

une

large

palette

d

'

alime

nts

u·ansform

és et de

boissons gazeuses est

maintenant

dis

ponible

, 90 %

des

foyers

possèdent

une

télévision,

les enfants

ne

font plus

de

bicycle

tte, et

les

transpo

rts

publics so

nt de

plus e

n plus utilisés

[

21).

Auu·e

facteur important, une

urbanisation

rapide,

qui se manifeste

pour no

mbre

de

migrants

récents

par des changements

radicaux cla

ns les modes de vie,

(3)

ti

o

n

co

mpri

se.

M

a

i

s ces c

hang

e

m

e

nt

s s

ur-v

i

e

nn

e

nt dans d

es éco

n

o

mi

es e

n

co

r

e

lar

-ge

m

e

nt domin

ées

par d

es

ph

é

n

o

m

è

nes

d

e

p

a

uvr

e

t

é, e

ntraîn

a

nt d

es s

itu

a

ti

o

ns

fortement contrastées

a

u

x

deu

x ex

tr

é

mi-tés du

s

pectr

e a

lim

entaire e

t nutriti

o

nn

e

l

,

et

limit

a

nt

l

es capac

it

és

d

e

r

éac

ti

o

n

indivi-du

e

ll

es

et

co

ll

ec

tiv

es

.

Il

es

t

ce

rt

a

in que

de

s c

hang

e

m

e

nt

s

d

e ce

t

ordre

o

nt

mi

s

b

ea

u

co

up plu

s

de

t

e

mp

s à a

pp

ara

ître

dan

s

n

os soc

i

é

t

és

,

l

'

urb

a

ni

sa

ti

o

n

aya

nt

progr

essé

d

a

ns un

co

nt

ex

te d

e

plu

s

grande

pro

spé

rit

é

.

D

'

o

ù

l

'

ur

ge

n

ce

de

mi

e

u

x co

mpr

e

ndr

e

l

e

ph

é

n

o

m

è

n

e e

t

ses

co

n

qu

e

n

ces, et

de

co

n

cevo

ir d

es so

lu-tion

s a

dapt

ées

(2

3-25

].

Un phénomène

mondial

mais non synchrone

On di

s

p

ose

m

a

int

e

nant d

'

un

e v

i

s

i

o

n

l

arge

d

e

l

a

tr

a

n

sition

nutriti

o

nn

e

ll

e

d

a

n

s

l

es

diff

é

r

e

nt

es

r

ég

i

o

n

s

du m

o

nd

e

[2

6-28].

Il

apparaît

clair

e

m

e

nt

que

i d

e

n

o

mbr

e

u

x

p

ays so

nt

co

n

ce

rn

és, se

lon un pr

ocess

us

assez

n

é

ral

,

il

s e

n

so

nt

à

d

es s

t

a

d

es

d

'

évo

luti

o

n tr

ès divers.

L

'

Amérique

l

a

tin

e

,

a

amorcé

un

e

tran

s

iti

o

n d

émogra

phiqu

e

,

é

pid

é

miologiqu

e e

t nutritionn

e

ll

e

l

a

r

ge-m

e

nt

avan

t

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es a

utr

es

r

ég

i

o

n

s

du m

o

nde

e

n d

éve

l

o

pp

e

m

e

nt

(

m

ê

m

e s

i qu

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l

ques

p

ays

n

e so

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as e

n

co

r

e so

rti

s

d

e

l

'

è

r

e

de

l

a

dis

e

tt

e e

t d

es

famin

es). Ua

uy

et

al.

[29]

m

o

ntr

e

nt

a

in

s

i

que

l

e G

u

a

t

e

m

a

l

a (e

t il

e

n

es

t d

e

m

ê

m

e

pour

l

e

P

éro

u

,

l

a Bo

li

vie,

l

'

Équateur ou

l

e N

i

ca

ra

g

u

a,

par

exe

mpl

e)

,

avec

un t

a

u

x e

n

co

r

e

tr

ès é

l

evé

d

e

d

écès

p

a

r

ma

l

ad

i

es

inf

ec

ti

e

u

ses

,

e

t

peu de

pro-bl

è

m

es

de maladi

es ca

rdiova

sc

ul

aires

,

amor

ce

à

p

e

in

e

un

e

pr

e

mi

è

re ph

ase

d

e

tr

a

n

s

iti

o

n

l

es c

han

ge

m

e

nt

s

int

e

rvi

e

n-n

e

nt

dans

l

es classes a

i

sées

d

e

l

a popu

l

a-tion

, e

t princip

a

l

e

ment

e

n milieu urbain.

Le M

ex

iqu

e co

nnaît d

e

pui

s

le

s an

n

ées

19

80

un

e

diminuti

o

n p

ec

ta

c

ul

a

ir

e

des

d

écès

p

a

r mal

a

di

es

inf

ec

ti

e

us

es

,

tandis

qu

e

l

es

d

écès

par maladi

e

card

i

ovascu-l

a

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es o

nt doubl

é

dan

s

l

e

m

ê

m

e

t

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mp

s

.

Pro

c

h

es

de

ce

m

o

d

è

l

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'

évo

luti

o

n rapide

se

rai

e

nt

l

e

H

o

ndur

as et

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a

Jam

a

ïqu

e.

Le

Chili

ava

it

qu

a

nt

à

lui

d

é

j

à

amorcé

ce

tt

e

ph

ase

d

a

ns

l

es

années

19

70,

e

t

il

vo

it

d

ep

ui

s

qu

e

lqu

es temps

l

es

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r-diov

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,

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,

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x

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,

l

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m

a

l

a

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u

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d

e

déc

ès

,

d

e

mani

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r

e s

t

a

bl

e,

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l

e

mili

e

u

d

es

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19

60, o

u

e

n

co

r

e Cuba, so

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es

p

ays

aujourd

'

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n p

e

r

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d

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,

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'

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,

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un

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,

l

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d

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l

a

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e

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l

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n

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r

a

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,

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l

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e

u

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r

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it l

'

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d

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e

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l

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o

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e

m

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'

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r

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h

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,

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é

d

'

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o

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h

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m

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a

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e

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l

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n

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n d

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x

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n

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n

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e

u

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1999).

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n

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l

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n

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l

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r

a

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,

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l'

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n

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r

e

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7 à

53

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à

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u

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%

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,

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32

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e

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l

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e

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se

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niv

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n

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,

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e

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,

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l

es

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t

50

%

p

o

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e

f

e

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es

,

e

n

milieu

privilégié

;

16,2

et 30,3

%

resp

ec

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e

ment

,

clan

s

l

es

cl

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m

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nne

s ; e

t

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,

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t

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,

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dan

s

l

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m

o

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s

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ul

s

l

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es

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a

n

s

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,

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l

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nimal

es

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es

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es

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représentent

m

a

int

e

n

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%

d

e

l

'

é

n

e

rgi

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n

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nun

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dans

l

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e

u

x

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,

co

ntr

e

1

7

%

dans

l

es gro

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l

e

r

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.

L

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l

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m

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m

o

d

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vie so

nt

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n r

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n

c

h

e

m

a

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do

c

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nt

és,

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o

t

a

nun

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nt

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ce

qui

co

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ce

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e

l

'

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'

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l

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es ca

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ri

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i

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u

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ur

li

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u de

vie

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l

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l

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r

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l

e

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n

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u

ses

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r

a

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s,

p

es

ti

c

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es

,

p

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o

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s

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ll

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p

o

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a

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aug-m

e

nt

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l

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d

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a

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c

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es

,

dan

s

un pa

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l

es

r

ég

ul

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nt

e

n

co

r

e

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ni

vea

u

[

33

].

En Afrique,

s

ubsahari

e

nne

,

l

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t

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m

es

d

e sa

nt

é

p

e

in

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nt

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un

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m

o

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é et

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m

o

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n

co

r

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lar

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ti

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u

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t

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n

qu

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ces

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e

r

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r

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n

ces

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ll

es,

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d

e

l

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r

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t d

e

l

'

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e

nt.

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co

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e

l

e

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[

34

]

,

l

a

pr

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es

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es

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es

li

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l

'

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a

r

e

m

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s

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nd

a

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e

l

a

sa

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e

.

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,

ces

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a

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e cesse

nt

de croître

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ce

tt

e

r

ég

i

o

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éga

l

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ment

,

p

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ri

eux

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d

es systèmes

d

e sa

nt

é

déjà

s

ur

c

h

a

r

gés

(

35]

.

Si

l

es évo

lution

s

s

p

ec

t

ac

ul

a

ir

es e

n

ce se

n

s

de

l

'

îl

e Maurice

[

36

]

o

u d

e

l

'Af

riqu

e du Sud

[

37

,

38]

r

es

t

e

nt

e

n

co

r

e

un

e exce

pti

o

n

s

ur l

e co

ntin

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nt

,

l

a

m

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rt

a

lit

é co

rr

es

pondant

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es

r

é

brov

asc

ul

a

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es

,

p

a

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exe

mpl

e

,

à âge

éga

l

,

es

t pr

opo

rti

o

nn

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ll

e

m

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nt

p

lu

s é

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evée

a

u

s

ud du

Sa

h

a

r

a

que

d

a

n

s

l

es

pa

ys

indu

s

tri

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li

sés

[

39

l.

Et

d

e

fa

it

,

l

es

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d

e

ri

s

qu

e co

rr

es

p

o

nd

a

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cl

a

n

s

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e ce

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,

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u

N

i

ge

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,

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Ghana

,

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n

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l

,

e

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Gamb

i

e

,

e

n

Tanzanie

,

o

u

e

n

co

r

e a

u

Ca

m

ero

un [

40-50

].

À

Yaoundé

,

par exe

m-p

l

e

,

1 f

e

nun

e s

ur

2 e

t

1 h

o

mm

e s

ur

3

se-r

a

i

e

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actue

ll

e

ment

e

n

s

ur

c

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ge

pond

é

-r

a

l

e

[51].

Alimentation

et transition

nutritionnelle

Avec

l

'

a

m

é

li

ora

tion

des

r

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nu

s e

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l

'

urb

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es

ri

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n

s

u

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exes e

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l

ace

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,

m

ê

m

e s

i

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es céréa

l

es

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e

nt

e

nc

o

r

e

un

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,

à

d

es

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énergé

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m

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ses

,

ri

c

h

es

e

n lipid

es et s

u

c

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impl

es,

n

at

ur

e

ll

Figure

Figure  1.  Évolution de la structure du régime alimentaire en fonction du revenu et du taux d'urbanisation  d ' un pays

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