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ARTheque - STEF - ENS Cachan | Quatre concepts pour analyser l'activité de conception

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Quatre concepts pour analyser

l'activité de conception

Éric Blanco

1. INTRODUCTION

Il est inutile de rappeler que l'évolution du contexte industriel force les entreprises à développer de plus en plus rapidement des produits nouveaux. Les systèmes productifs ont beaucoup travaillés pour rationaliser la production. Les gisements de productivité se situent aujourd'hui dans le développement de produit. La conception se situe donc au cœur de la compétitivité de l'entreprise.

Comme le suggère la figure 1, les décisions prises en amont du processus de production, engagent la majeure partie des coûts des phases en aval. Un mouvement d'intégration de la conception s'opère donc qui vise à prendre en compte au plus tôt les contraintes de l'aval.

Dans le domaine du génie mécanique cet axe de réflexion a coïncidé avec les opportunités nouvelles offertes par les technologies de l'information dans le milieu des années 80. Porté par la vague des systèmes experts et de l'intelligence artificielle (I.A.) des recherches se développent dans l'idée d'une formalisation des connaissances métiers de manière à les rendre disponibles au plus tôt pour les concepteurs. On retrouve par exemple dans

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le projet du groupement PRIMECA1 de 1990 cet esprit. Ces recherches sont axées principalement sur la modélisation du produit et la formalisation des connaissances métiers.

Coût du produit

Coût engagé par les décisions prises Évolution relative des dépenses 100 % 75 % 50 % 15 % 5 % temps production industrialisation conception

Figure 1 : Source : AFNOR, National Research Council, 1991

À partir de ces travaux de modélisation de nombreux outils d'aide à la conception ont pu voir le jour et pour certains sont aujourd'hui largement utilisés dans l'industrie (calcul élément fini, la CAO notamment). Mais ce courant de recherche c'est heurté à l'extrême hétérogénéité des savoirs de conception et de fabrication qui pour une part sont très locaux et peu formalisés.

Les axes classiques des recherches dans le domaine du génie mécanique : outils de représentation du produit, outils d'analyse du produit et formalisation de méthodes de conception, se sont complétés par une analyse de la conception comme processus. En réalité l'activité de conception reste encore mal connue surtout dans sa dimension collective. Depuis le début des années 90, de nombreux travaux se sont intéressés à cette question.

Dans ce champ de recherche nous nous intéressons plus particulièrement aux outils d'aide à la conception dans l'action. Notre démarche de recherche interdisciplinaire sur l'activité de conception couvre deux champs de questionnement :

• Qu'est ce que l'activité de conception ? Qui conçoit et comment ? Porté principalement par les sociologues de l'équipe CRISTO2.

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• Avec quels outils ? Qu'est ce qu'un outil d'aide à la conception ? Porté par les mécaniciens.

La démarche de recherche se veut inductive, partant de l'observation de situations concrètes (industrielles ou expérimentales) pour en dégager des concepts génériques et finalement intervenir sur ces situations. L'observation participante, le compte rendu ethnographique et la recherche intervention sont les méthodes privilégiées.

La dynamique présente dans l'entreprise autour de cette question est pour cela intéressante. Deux axes sont privilégiés :

• L'axe organisationnel avec la mise en place de dispositifs visant la coopération structures croisées, matricielles, plateaux projet etc…

• Un axe numérique avec l'intégration par l'outil numérique : CAO3 3D, maquette virtuelle, SGDT4 comme vecteurs d'intégration.

Les évolutions des pratiques de conception déstabilisent les outils. Ceux-ci ont été développés dans un modèle séquentiel de la conception et du concepteur seul. Ils se trouvent utilisés aujourd'hui dans des situations d'usage beaucoup plus collectives, au sein d'équipes de conceptions dans lesquelles différents métiers doivent coopérer.

Les recherches que nous avons menées montrent que l'organisation et les outils doivent être pensés ensembles.

Le présent article présente quatre concepts clés qui nous permettent de penser et d'analyser l'activité de conception.

• Les objets intermédiaires de la conception • La distribution

• L'incertitude

• L'apprentissage et la dynamique des connaissances.

Ces quatre regards différents sur un même objet sont complémentaires et se recoupent sur certains points. Ils nous permettent d'analyser la complexité de l'activité de conception dans ces dimensions sociales cognitives et techniques. Cet article s'appuie principalement sur les travaux réalisés dans la coopération CRISTO-3S mais aussi sur les travaux sur la conception du CGS5 et CRG6 qui mobilisent les mêmes méthodologies de recherche plus particulièrement sur les outils de gestion.

2 Centre de recherche sur l'innovation Socio-techmique et les organisation (Equipe de recherche en

sociologie industrielle)

3 Conception Assisté par ordinateur 4 Système de gestion de données techniques

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2. LES OBJETS INTERMEDIAIRES. (MER 1995, JEANTET 1998, VINCK ET

JEANTET 1995)

C'est le premier concept qui nous permet d'analyser les processus de conception. Premier car c'est le point d'entrée que nous avons choisi pour analyser l'activité des concepteurs. Les concepteurs passent une grande partie de leur temps à développer écrire dessiner, construire ou manipuler divers objets. D'autre part comme technologues nous nous intéressons aux outils d'aide à la conception.

Ce concept générique renvoie à tous les objets qui transitent dans le processus de conception. Derrière cette désignation générale, nous regroupons tous les objets que nous rencontrons dans le processus de conception. Il s'agit aussi bien des plannings, que des comptes rendus de réunion, plan épures, prototypes physique ou virtuels, modèles de calcul, croquis ou brouillons ou encore comptes rendus d'essais. Ces objets bien que de natures différentes, ont en commun leur finalité : concourir à la définition du futur produit.

Nous nous saisissons de ces objets comme analyseurs de l'activité de conception. En effet ils nous permettent de saisir la complexité de l'activité de conception dans un premier temps en nous permettant d'identifier les acteurs de cette conception. Ces objets sont aussi les révélateurs des différents états successifs du produit, depuis le cahier des charges, jusqu'au dessins de définition des pièces et au produit final.

C'est leur caractère hybride, à la fois représentation du produit et support de l'activité des concepteurs qui nous permet d'avoir accès à la fois aux acteurs de la conception et au contenu de l'action de conception. En tant que vecteur de communication, ils évoluent et structurent le réseau de conception. Comme modélisation du futur produit, ils donnent à voir son évolution.

2.1. Objets comme trace du processus

Dans un premier niveau d'analyse les objets peuvent être pris comme traces du processus. En analysant les informations dont ils sont porteurs, dates de réalisation validation, auteurs récepteurs etc… Ils nous permettent de comprendre quels sont les acteurs de la conception.

Dans ce premier niveau d'analyse on peut aussi voir l'évolution des formalismes mobilisés. fiche client exprimant les spécifications, listing de

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calculs, plan d'ensemble, gamme de fabrication par exemple dans le cas de la conception de roulement (Mer 98) ; modèle volumique, fiche d'accompagnement, modèle surfaciques etc… Chez Renault V.I. (Laureillard 00) : textes puis schémas, plans d'ensemble puis de définition (Blanco 99).

Ces différents formalismes correspondent aux actions que réalisent les différents acteurs de la conception. Le passage de l'un à l'autre constitue des traductions. Ces traductions ne constituent pas uniquement un changement de formalisme mais constituent un déplacement de sens. Mer (98) identifie deux types de traduction :

- Les traductions de complémentation. Dans le passage d'un formalisme à l'autre, l'acteur apporte, par exemple, des connaissances nouvelles, en appliquant ces propres contraintes métiers.

- Les traductions de communication visent quand à elles simplement un changement de formalisme et cherchent à minimiser l'écart entre les deux représentations.

Cette approche de la traduction interroge de manière importante les recherches qui sont menées actuellement sur les formats d'échanges dans la conception. En effet, les entreprises sont confrontées à la très grande hétérogénéité des données manipulées en conception. Dans la dynamique d'intégration menée autour des outils numériques, la gestion de la cohérence de cet ensemble de données est fondamentale. Or la notion de traduction souligne le fait que le changement de format n'est pas toujours réductible à un protocole d'échange mais constitue parfois un apport de connaissances qui est au cœur même du métier d'un concepteur.

2.2. Les objets offrent des prises aux acteurs

Ainsi les représentations du produit ne sont pas équivalentes l'une de l'autre. La matérialité même de ces objets est aussi importante. Chaque objet offre des prises (Bessy, Chateaureynaud 92) aux acteurs qui vont lui permettre d'évaluer, de mettre à l'épreuve le futur produit. Ces prises nécessaires à l'action des concepteurs sont différentes suivant leur tâche. L'évolution actuelle avec l'apparition des prototypes virtuels est intéressante à ce titre. On s'aperçoit en effet que le passage des représentations CAO des concepteurs à la maquette numérique n'est pas aussi lisse et immédiat que l'on pouvait le penser. En effet la maquette numérique est elle-même le résultat d'un processus de construction. Il faut pour la construire récupérer les données puis ensuite les transformer partiellement. Sur des ensembles important ce travail suppose un délai qui du même coup pose la question de la validité des données représentées dans

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la maquette. En effet de leur coté les concepteurs avancent en parallèle. D'autre part la manipulation de la maquette suppose pour les concepteurs l'acquisition de compétences nouvelles sur ces nouveaux outils. Ainsi la maquette numérique que certains imaginaient virtuelle, reprend une certaine forme de matérialité et apparaît elle-même comme résultat d'un processus. On voit aussi apparaître un nouvel acteur : l'intégrateur maquette qui a en charge la construction de ce nouvel objet intermédiaire.

2.3. Qualifier les objets intermédiaires

Tous les objets intermédiaires n'ont pas le même statut dans la conception. Ce statut dépend à la fois des propriétés de l'objet mais aussi de la situation d'action dans laquelle il est engagé. Ce statut peut être décliné suivant deux axes.

Un premier axe commissionnaire/médiateur qualifie la capacité des objets à transmettre l'intention de l'émetteur. (Mer 1995) Un objet commissionnaire est un objet transparent qui ne fait que transmettre une intention, une idée. Il ne modifie en rien l'idée ou l'intention de son producteur. Un objet médiateur au contraire modifie l'idée, l'intention initiale, de par son existence et son utilisation comme support de transmission.

Le second axe Ouvert/fermé qualifie la marge de manœuvre qui est laissé à l'utilisateur. Un objet fermé transmet une prescription forte alors qu'un objet ouvert est un support de négociation. Il offre la possibilité de plusieurs interprétations.

commissionnaire

médiateur

Ouvert Fermé

Figure 2 : Différents types d'objets intermédiaires (Vinck 1995)

Dans un modèle séquentiel de la conception, la prescription forte du bureau d'étude vers les acteurs de production mobilisait des objets plutôt commissionnaires et fermés. Au contraire une logique coopérative favorisera à certains moment clés des objets ouverts, comme support de négociation. Les brouillons qui sont souvent mobilisés dans les réunions de

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conception par les acteurs sont des objets ouverts et médiateurs ; ils autorisent des interprétations différentes et ont un statut de conjectures. Les outils actuels ont été développés majoritairement pour une démarche séquentielle et évoluent difficilement vers une logique coopérative. Par exemple un modèle volumique dont la réalisation a demandé plusieurs centaines d'heures de travail perd de fait sont statut d'objet ouvert car toute modification entraînera un coût important. Au contraire un modèle volumique pourra du fait de sa grande malléabilité avoir un statut de conjecture et être support de coopération.

3. LA CONCEPTION EST UNE ACTIVITE DISTRIBUEE.

3.1. Approche informatique

La distribution dans la conception semble être un résultat acquis dans les recherches actuelles sur la conception. Les travaux sur les nouveaux outils d'aide à la conception mettent l'accent sur les possibilités offertes par les nouvelles technologies qui autorisent l'accès des multiples acteurs aux données concernant le produit. Mais il nous semble utile de revenir sur la notion de distribution car ce terme est non univoque.

La distribution est souvent abordée à partir de la notion de métier. Les métiers renvoient aux connaissances qui sont mobilisées par les acteurs et aux représentations spécifiques du produit dont a besoin chaque métier. Les travaux sur les modèles produits proposent des plates-formes capables de faire communiquer et de maintenir une cohérence entre des représentations multi-vues du produit [Tichkiewitch et al 96]. Les multiples acteurs de la conception doivent pouvoir s'échanger des données hétérogènes. Dans cette problématique se développent des travaux sur les formats d'échange (norme STEP par exemple) qui tentent de standardiser les modes de description des différents types de données.

Cet aspect de la distribution pose de réels problèmes dans les entreprises tant la diversité des types de données manipulées est importante. Le développement actuel des systèmes de gestion de données techniques tente de répondre en partie à ces aspects.

La notion de distribution renvoie souvent aussi à une distribution spatiale. Le développement des technologies de l'information autorise en effet le partage de données à distance. Pourtant certaines entreprises ont fait le choix de l'unité de lieu par la mise en place de plateaux projet. Cette unité de lieu est toute relative étant donné la multiplication des intervenants dans la conception à l'intérieur et à l'extérieur de l'entreprise. Le développement

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d'outils permettant le travail collaboratif à distance semble nécessaire et est déjà engagé.

3.2 Approche socio-technique

Outre cette approche technique et informatique de la distribution un autre niveau d'analyse plus socio-technique montre que les questions posées par la distribution sont diverses. Il ne s'agit pas seulement de problèmes de compatibilité de données mais aussi d'échelle de grandeur, de logiques d'actions qui sont portées par les différents acteurs.

Chacun des acteurs que l'on peut identifier est porteur d'enjeux et de contraintes relatifs à la conception de ce produit. Le mythe du concepteur unique (l'inventeur) ne tiens pas longtemps à l'épreuve de la réalité du fonctionnement d'un bureau d'études. Moisdon et Weil (92) décrivent les interactions entre les techniciens comme l'activité d'un réseau hypercommunicant. Ils qualifient ce fonctionnement d'« adhocratie technicienne » qui est faite d'ajustements mutuels largement informels. Les chercheurs en gestion notamment s'intéressent aux modèles d'organisation de la conception qui structurent cette distribution. En effet, si l'activité de conception est une activité collective, c'est une activité organisée qui met en œuvre différents registres de coordination.

Midler (97) nous présente l'évolution des modèles dominants et leurs principes de régulation, depuis l'inventeur schumpétérien jusqu'aux nouvelles logiques projets autour de la notion d'ingénierie concourante. Ces modèles proposent différentes gestions de la distribution et consacrent le rôle de différents acteurs :

• l'inventeur-entrepreneur dans le modèle entrepreneurial,

• le maître d'ouvrage, le maître d'œuvre et les entreprises de réalisation dans le modèle de l'ingénierie des grands projets,

• les métiers et les directions fonctionnelles dans le modèle de la grande entreprise fonctionnelle,

• le chef de projet dans le modèle de l'ingénierie concourante.

Les dimensions organisationnelles de l'entreprise ne sont pas les seuls éléments qui structurent la distribution dans la conception.

Le découpage du produit est tout aussi important. Ce partage de la conception peut être réalisé autour des éléments structurants du produit mais aussi autour de fonctions complètes du produits ou encore autour des technologies clés.

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Les stratégies de partage de la conception évoluent elles aussi, restructurant ainsi l'activité de conception autour d'équipes fonctionnelles, par exemple, qui ont en charge des sous-ensembles complets.

La conception fait apparaître de nombreux acteurs qui se différencient de par leur connaissances mais aussi par leur logique d'action, et leur rapport au produit.

Bucciarelli (94) développe la notion d'« object world » pour décrire la diversité des approches qu'il rencontre dans la conception de systèmes pluri-technologiques. Il nous montre que les différents spécialistes n'utilisent pas les mêmes systèmes symboliques ; les mêmes représentations du produit, les mêmes instruments… Ainsi ce qui différencie selon lui chacun des acteurs de la conception ce sont les différentes connaissances qu'ils mobilisent dans la conception du produit. Mais cette vision cognitive et individuelle ne nous permet pas d'explorer complètement les dynamiques collectives de l'action de conception et laisse de côté les instruments des concepteurs.

Aussi pour analyser cette dimension collective, il apparaît important d'inclure à la fois les objets et outils que manipulent les concepteurs ainsi que la logique d'action dans laquelle ils les utilisent.

Le concept de « monde » de la conception proposé par Mer est un outil d'analyse pour caractériser les différents acteurs collectifs de la conception.

« Un monde de la conception est un ensemble hétérogène regroupant des entités qui peuvent être des outils, des objets des personnes qui développent la même logique d'action, relèvent de la même échelle de grandeur et partagent des connaissances collectives. » (Mer 98).

Il nous permet de nous dégager des services ou des métiers de l'entreprise pour ainsi analyser la dynamique d'évolution de ces entités.

On peut ainsi décrire que ce qui rend difficile la coordination entre hommes d'études et hommes de fabrication. Ce sont non seulement des connaissances et des règles d'action différentes, mais aussi deux logiques d'action pas toujours compatibles.

Une logique de court terme des hommes de la production qui doivent « sortir les pièces » et une logique de long terme et de projection des hommes d'études qui travaillent sur le futur produit.

On retrouve dans ce concept de monde autant les dimensions cognitives de l'action de conception que les logiques d'action et les valeurs qui font que ce collectif d'entités hétérogènes représentent à un instant donné un ensemble cohérent.

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Ces acteurs et ces mondes doivent se coordonner pour concevoir. Dans l'évolution des méthodologies de conception ce sont les modes de coordination qui sont remis en question. La coordination des tâches dans les organisations séquentielle permet d'assurer la cohérences d'actions préalablement distinguées. L'intégration nécessaire est rendue possible par la recomposition des résultats des différentes tâches. Cette coordination s'appuie sur des dispositifs de gestion (hiérarchie, contrats, standardisation, planification, contrôle etc…).

Avec la réduction des délais de conception, il n'est plus possible d'attendre les résultats des différents acteurs pour les recomposer. Cela impose de mettre en œuvre à certains moments clés du processus un nouveau type de coordination : la coopération.

Dans la coopération c'est l'action même qui est commune ou conjointe. Ce ne sont pas seulement des résultats qui sont mis en commun mais les ressources et les savoirs nécessaires pour y parvenir. Cette coopération est présente dans les pratiques des acteurs techniques mais elle est souvent informelle et non reconnue. Un des enjeux comme le montre Laureillard est de l'instituer et de l'instrumenter pour permettre aux acteurs d'engager une démarche réflexive sur leurs pratiques.

4. LA CONCEPTION EST UNE ACTION QUI VEHICULE DE L'INCERTITUDE.

4.1. Problèmes et solutions émergent conjointement

Les méthodologies classiques comme Pahl et Beitz (77) sont basées sur l'hypothèse que la conception correspond à une démarche de résolution de problème. On identifie donc bien dans ces méthodologies deux temps : Le temps de la mise en place du problème puis le temps de la recherche de solution. On peut donc décomposer cette activité en tâche et ensuite planifier la résolution.

Le problème de conception est considéré comme posé, il faut alors trouver la solution optimale pour répondre à ce problème.

Il semble aujourd'hui admis que l'une des caractéristiques fondamentales des problèmes de conception est qu'ils sont mal ou incomplètement définis (Simon 91, Darses 94). L'analyse de l'activité de conception industrielle montre bien en effet que le problème n'est absolument pas défini de manière complète au départ. Il évolue en fonction de l'avancée du projet, de l'environnement du produit, des besoins du client, des concurrents, du marché, des normes en vigueur etc…

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Ainsi l'apparition des solutions ne peut pas être abordée comme un processus déterministe dont la résolution peut être conduite avec une rationalité instrumentale. (Piorre et al 1997) Nous proposons d'aborder cette question à partir de la notion d'émergence (Blanco 98). Le problème et les solutions émergent conjointement dans l'interaction entre les acteurs de la conception.

Cont raint es

Conje ct ure

Figure 3 : un acteur exprime une conjecture à partir d'une représentation du produit

L'analyse des échanges lors de situation de conception coopérative nous à permis de proposer une modélisation de cette émergence des solutions autour des notions de conjecture, de contrainte, de critères et de registre de référence. Le produit émerge de Pinteraction entre les différents concepteurs dans un mouvement de conjecture et d'évaluation qui en permanence mettent en relation les éléments de solution proposés avec les représentations (mentales) du projet qu'ont les acteurs. À partir de leur vision du projet et des contraintes qui le caractérisent, les concepteurs proposent des conjectures au groupe qui va les valider ou non en évaluant ces propositions à l'aide de critères (figures 3 et 4).

Regist re deréf érenc e Regist re de réf érence Regist re de réf érence Crit ère Crit ère Crit ère Év a lua t io n

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Nous avons montré que les critères ne sont pas prédéfinis mais sont choisis et renégocier au cours du processus. La négociation autour des critères permet aux acteurs de reconstruire, de traduire partiellement le problème qu'ils ont à résoudre. Il y a donc « entre-définition » du projet et de la solution (Blanco 97).

La représentation d'une nouvelle conjecture en donnant à voir certaines caractéristiques du produit, offrent des prises nouvelles aux acteurs. Ils peuvent alors évaluer cette nouvelle proposition de solution. De nouveaux critères sont choisis qui participent à la reformulation du projet de conception.

Nous avons développé les concepts de critères de conception et de registre de référence pour analyser ces évaluations. Les multiples dimensions du projet s'expriment dans la mobilisation par les acteurs de registres de référence dans lesquels s'inscrivent les critères de conception et les contraintes qui permettent de proposer des conjectures. Si les contraintes constituent le cadre à partir duquel les concepteurs peuvent proposer des conjectures, les critères permettent l'évaluation de ces éléments de solution. Critères et contraintes sont donc différenciés par le mouvement d'action d'évaluation ou de projection.

Les critères appartiennent donc aux deux termes : la solution et le projet. Dans un processus de conception distribuée, chaque acteur va mobiliser des prises sur l'objet qui lui donnent la capacité d'évaluer le produit suivant sa propre représentation du projet de conception. Ces prises dépendent des connaissances de l'acteur, de la situation dans laquelle il est engagé et de ses visées propres (on parle parfois de préférences ou de buts). La multiplicité des acteurs engagés dans le processus de conception va faire apparaître une multitude de prises possibles sur l'objet et donc de critères différents. C'est pour cela que les critères mobilisés vont être négociés. Ainsi les prises pertinentes (les critères) pour l'évaluation d'un produit ne seront pas les mêmes pour les différents acteurs de la conception car ils ont des points de vue différents sur l'objet à concevoir et le projet. Outre leur connaissances, leur métier ou leur appartenance à des mondes différents, c'est dans la prise en compte des différentes dimensions du projet que les acteurs vont exprimer leurs différences.

Les concepteurs pour estimer la pertinence d'une solution, doivent inscrire leur évaluation dans un registre de référence. La hiérarchisation des registres de référence et des critères se négocie en partie dans le cours de l'action et modifie donc le projet de conception.

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En effet, l'évaluation peut faire apparaître une dualité entre des registres de référence différents. Ainsi un intervalle de tolérance très serré sur une cote pourra être pertinent dans un registre fonctionnel mais ne pas avoir de sens dans un registre lié à la fabrication ou dans un registre économique. De même une forme géométrique complexe pourra être pertinente dans une registre esthétique mais pas dans un registre technique (mauvaise résistance du mécanisme aux sollicitations mécaniques par exemple), ou de fabrication. Ainsi les mêmes caractéristiques du produit peuvent donner lieu à des évaluations contradictoires suivant le registre de référence auquel elles sont rattachées par les acteurs. Les différents registres de référence sont représentatifs des multiples dimensions qui sont présentes dans un processus de conception. Nous avons identifié différents registres : stratégique, marchand, juridique, fabricabilité, assemblabilité, fonctionnel, technique, environnemental.

4.2 Conception innovante ou routinière

À l'échelle macroscopique d'un projet de développement, la conception n'apparaît pas non plus comme un processus déterministe. Le problème auquel doivent répondre les concepteurs est mal défini et évolue de manière dynamique en même temps que les solutions. L'évolution du réseau de conception modifie fortement le problème de conception.

Les contraintes du problème évoluent fortement en fonction de l'apparition de nouveaux acteurs qui amènent avec eux leurs propres contraintes et éventuellement des solutions nouvelles. C'est la situation problématique du Ce phénomène est accru dans le cas d'une conception innovante dans la mesure où l'incertitude touche non seulement le produit mais aussi le réseau de conception et son fonctionnement.

En effet dans une conception plus routinière, le réseau de conception est mieux identifié. Les nombreux dispositifs techniques et organisationnels qui président au fonctionnement de ce réseau sont stabilisés dans des contrats, des habitudes, des règles, des conventions des rapports de confiance, des procédures qualité, des plans standardisés, des formulaires etc… Ces dispositifs constituent les entités sur les quelles s'appuient les personnes pour s'accorder. Dans une innovation les acteurs doivent à la fois concevoir le produit mais aussi mettre en place et stabiliser ce réseau nouveau qui autorise l'innovation.

Il nous semble que ce qui caractérise une conception innovante d'une conception plus routinière c'est le degré d'incertitude véhiculée par la distribution.

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La distribution est donc présente dans les deux cas, mais dans une conception plus routinière, le degré d'incertitude est moindre car l'action s'appuie sur des conventions et des règles établies.

Dans l'innovation, l'enrôlement de nouveaux acteurs s'appuie sur des traductions qui font évoluer le produit parfois de manière importante. Dans une conception routinière l'enrôlement des acteurs est acquis, ces traductions sont donc moins visibles car beaucoup plus implicites. Ce type de conception permet des économies cognitives et temporelles pour les concepteurs. Mais la frontière entre conception innovante et routinière est extrêmement difficile à tracer. En effet, en entreprise de nombreux projets fonctionnent souvent en parallèle et les frontières ne sont pas étanches. Certaines innovations constituent des sauts majeurs qui s'insèrent dans un ensemble dont l'architecture et la technologie sont peu modifiées. Conception innovante et routinière sont donc intimement mêlées dans les processus industriels.

On peut dès lors s'interroger sur l'intérêt d'outils conçu pour des situations de conception routinière pour un seul métier et sur leur capacité à prendre place dans un processus de conception qui par nature est distribué. En effet l'innovation déstabilise le réseau de conception. On peut donc faire l'hypothèse qu'une structure organisationnelle ou des outils trop rigides constituent un frein à l'innovation.

L'enjeu actuel pour les entreprises est bien de favoriser l'innovation tout en maîtrisant le risque qui s'y rattache. On ne peut plus dès lors, aborder la conception comme un processus rationnel et déterministe basé sur l'application de connaissances. Il s'agit d'un processus distribué dans lequel émergent des connaissances nouvelles.

5. APPRENTISSAGE ET DYNAMIQUE DES CONNAISSANCES

Les théories classiques décrivent la conception comme une démarche analytique s'appuyant sur une épistémologie d'application des connaissances.

Autour de la mouvance des systèmes experts, de nombreux travaux ont été réalisés pour formaliser les connaissances des différents acteurs intervenants dans la conception.

Ce travail important de formalisation à permis de montrer que ces savoirs n'étaient pas toujours formalisables, extrêmement locaux et surtouts dynamiques et en constante évolution. Ainsi la problématique des outils à base de connaissances à été transformée. La conception ne peut pas être

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analysée comme l'application de connaissances établies et stabilisées, mais comme un processus d'apprentissage mettant en jeux des connaissances qui évoluent.

Midler (97) montre que les modèles d'organisation de la conception ne peuvent faire l'abstraction de traité d'une économie des savoirs En effet, les savoirs mobilisés par les concepteurs sont par nature en perpétuelle évolution et recomposition. Sardas (97) souligne que les logiques métiers qui prévalaient dans le secteur automobile, impliquaient une évolution endogène des savoirs des concepteurs. Les acteurs métiers tentaient de faire évoluer les domaines dont ils avaient la charge. La mise en place des logiques projet a mis en avant des sources exogènes de remise en cause des savoirs. Les métiers d'études ont été pressés par les fabricants de justifier leurs conceptions.

Moisdon et Weil (96) montrent que les savoirs de conception sont souvent lacunaires et que les nouvelles organisations orientées projet ne permettent pas toujours la constitution de nouveaux savoirs sur les produits. La logique d'action dominante du projet entre en effet en tension avec des logiques d'anticipations et de constructions de connaissances nouvelles. Ils montrent la nécessité de développer des dispositifs organisationnels qui formalisent et reconnaissent ce travail d'anticipation.

L'évolution des modes de coordination et des rapports de prescription forts entre les études et les métiers de l'aval modifie cette économie des connaissances. Hatchuel (94) analyse la coopération comme un rapport de prescriptions réciproques, qui provoque des apprentissages croisés.

La rationalisation de la conception qui est à l'œuvre dans l'industrie doit donc prendre en compte cette dimension des apprentissages. La rationalité analytique, celle de la planification des tâches doit s'articuler avec des dispositifs qui autorisent des apprentissages organisationnels.

Laureillard (00) montre que dans le cas de l'intégration produit-process dans une filière de pièces forgées cette nouvelle forme de rationalisation passe par une action sur les trois niveaux : les acteurs, l'organisation et les outils.

L'intégration entre les métiers d'études et de production passe par l'instauration d'une dynamique d'apprentissage synonyme de positionnement réflexif des acteurs de la conception. La coopération mise en place autour d'un objet commun fait ainsi émerger de nouvelles connaissances à l'interface des métiers. L'apprentissage devient collectif à travers les interactions des acteurs et la confrontation des savoirs. De nouvelles règles d'action sont ainsi crées qui modifient les métiers.

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Dans les processus innovants cette dynamique des connaissances est encore plus cruciale. En effet il s'agit d'acquérir rapidement des technologies clés permettant la mise sur le marché du produit. Cette acquisition de connaissances nouvelles est souvent difficilement compatible avec les impératifs de délais de conception et de minimisation des risques liés au produit. Jouini (98) présente les caractéristiques importantes permettant aux entreprises de développer des stratégies d'offre innovante. On retrouve dans son modèle deux niveaux de compétences nécessaires pour cela : hors du projet et dans le projet (figure 5).

Les entreprises doivent, selon elles, développer des compétences dans ces différents domaines pour pouvoir développer des produits innovants. Du côté des outils, il s'agit d'instrumenter ces différents dispositifs de construction de connaissances sur le produit.

La conception apparaît comme un processus permanent de construction de connaissances qu'il est nécessaire de prendre en compte.

Exploreret developper de nouvelles compét ences Incite r à, oriente r, financer selecti onner le développement des compéten ces et des off res innovante s

Évaluer, mémoriser et capita liser HORS PROJET DANS LE PROJET Developper de nouvelles connaissances spécifi ques à l' off re

développée

Valoriser, coordonner les compét ences

acquises

Figure 5 : les dimensions du processus de conception des offres innovantes (Jouini 98)

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6. CONCLUSION

Dans cet article nous avons essayé de présenter un certain nombre de caractéristiques des processus de conception. Ces réflexions sont les fruits de recherche encore en cours en partenariat avec de nombreux industriels. Les quatre notions présentées constituent un outillage théorique de base pour analyser et comprendre les dynamique des processus de conception. Ces outils permettent de croiser les dimensions méthodologiques et organisationnelles avec les outils d'aide à la conception qui sont mis à disposition des concepteurs. L'évolution des outils actuels notamment autour de l'intégration par la chaîne numérique modifie fortement les pratiques des concepteurs. Par ailleurs l'évolution vers des méthodologies basées sur les concepts du concurrent engineering se heurte à la rigidité d'un certains nombre d'outils et modifie les rôle et les métiers des concepteurs. La conception peut difficilement être appréhendée d'un seul point de vue technique, l'organisation et les outils doivent être pensés conjointement.

REFERENCES

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Figure

Figure 1 : Source : AFNOR, National Research Council, 1991
Figure 2 : Différents types d'objets intermédiaires (Vinck 1995)
Figure 3 : un acteur exprime une conjecture à partir d'une représentation du produit
Figure 5 : les dimensions du processus de conception des offres innovantes (Jouini 98)

Références

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