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Traitement des lésions carieuses profondes sur dents permanentes : exemple d'un essai clinique multicentrique

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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UNIVERSITE TOULOUSE III – PAUL SABATIER

FACULTE DE CHIRURGIE DENTAIRE

ANNEE 2020

2020 TOU3 3015

THÈSE

POUR LE DIPLOME D’ETAT DE DOCTEUR EN CHIRURGIE DENTAIRE

Présentée et soutenue publiquement

Par

MOULY Laura

le Mardi 18 Février 2020

TRAITEMENT DES LESIONS CARIEUSES PROFONDES SUR DENTS

PERMANENTES : EXEMPLE D’UN ESSAI CLINIQUE MULTICENTRIQUE

Directeur de thèse : Dr CANCEILL Thibault

JURY

Président :

Pr POMAR Philippe

1

er

assesseur :

Dr JONIOT Sabine

2

ème

assesseur :

Dr NASR Karim

(2)

DIRECTION DOYEN

Mr Philippe POMAR

ASSESSEURS DU DOYEN

Mme Sabine JONIOT

Mme Sara DALICIEUX-LAURENCIN

CHARGÉS DE MISSION

Mr Karim NASR (Innovation Pédagogique) Mr Olivier HAMEL (Maillage Territorial) Mr Franck DIEMER (Formation Continue) Mr Philippe KEMOUN (Stratégie Immobilière) Mr Paul MONSARRAT (Intelligence Artificielle)

PRÉSIDENTE DU COMITÉ SCIENTIFIQUE

Mme Cathy NABET

DIRECTRICE ADMINISTRATIF

Mme Muriel VERDAGUER

HONORARIAT DOYENS HONORAIRES Mr Jean LAGARRIGUE  Mr Jean-Philippe LODTER  Mr Gérard PALOUDIER Mr Michel SIXOU Mr Henri SOULET

ÉMÉRITAT Mr Damien DURAN

Mme Geneviève GRÉGOIRE Mr Gérard PALOUDIER

PERSONNEL ENSEIGNANT

Section CNU 56 : Développement, Croissance et Prévention

56.01 ODONTOLOGIE PEDIATRIQUE et ORTHOPEDIE DENTO-FACIALE (Mme BAILLEUL- FORESTIER) ODONTOLOGIE PEDIATRIQUE

Professeurs d'Université : Mme BAILLEUL-FORESTIER, Mr. VAYSSE

Maîtres de Conférences : Mme NOIRRIT-ESCLASSAN, Mme VALERA, Mr. MARTY Assistants : Mme BROUTIN, Mme GUY-VERGER

Adjoint d’Enseignement : Mr. DOMINE, Mr. BENETAH

ORTHOPEDIE DENTO-FACIALE

Maîtres de Conférences : Mr BARON, Mme LODTER, Mme MARCHAL, Mr. ROTENBERG, Assistants Mme ARAGON, Mme DIVOL,

56.02 PRÉVENTION, ÉPIDÉMIOLOGIE, ÉCONOMIE DE LA SANTÉ, ODONTOLOGIE LÉGALE (Mme NABET)

Professeurs d'Université : Mr. SIXOU, Mme NABET, Mr. HAMEL Maître de Conférences : Mr. VERGNES,

Assistant: Mr. ROSENZWEIG,

Adjoints d’Enseignement : Mr. DURAND, Mlle. BARON, Mr LAGARD, Mme FOURNIER

Section CNU 57 : Chirurgie Orale, Parodontologie, Biologie Orale

57.01 CHIRURGIE ORALE, PARODONTOLOGIE, BIOLOGIE ORALE (Mr. COURTOIS)

PARODONTOLOGIE

Maîtres de Conférences : Mr. BARTHET, Mme DALICIEUX-LAURENCIN, Mme VINEL Assistants : Mr. RIMBERT, Mme. THOMAS

Adjoints d’Enseignement : Mr. CALVO, Mr. LAFFORGUE, Mr. SANCIER, Mr. BARRE, Mme KADDECH

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CHIRURGIE ORALE

Professeurs d'Université : Mme COUSTY,

Maîtres de Conférences : Mr. CAMPAN, Mr. COURTOIS,

Assistants : Mme COSTA-MENDES, Mr. CAMBRONNE

Adjoints d’Enseignement : Mr. FAUXPOINT, Mr. L’HOMME, Mme LABADIE, Mr. RAYNALDI, Mr. SALEFRANQUE

BIOLOGIE ORALE

Professeur d'Université : Mr. KEMOUN

Maîtres de Conférences : Mr. POULET, Mr BLASCO-BAQUE

Assistants : Mr. TRIGALOU, Mme. TIMOFEEVA, Mr. MINTY, Mme. BLANC Adjoints d’Enseignement : Mr. FRANC, Mr BARRAGUE

Section CNU 58 : Réhabilitation Orale

58.01 DENTISTERIE RESTAURATRICE, ENDODONTIE, PROTHESES, FONCTIONS-DYSFONCTIONS, IMAGERIE,

BIOMATERIAUX (Mr ARMAND)

DENTISTERIE RESTAURATRICE, ENDODONTIE

Professeur d'Université : Mr. DIEMER

Maîtres de Conférences : Mr. GUIGNES, Mme GURGEL-GEORGELIN, Mme MARET-COMTESSE Assistants : Mme PECQUEUR, Mr. DUCASSE, Mr FISSE Mr. GAILLAC, Mme. BARRERE Assistant Associé : Mme BEN REJEB,

Adjoints d’Enseignement : Mr. BALGUERIE, Mr. MALLET, Mr. HAMDAN

PROTHÈSES

Professeurs d'Université : Mr. ARMAND, Mr. POMAR

Maîtres de Conférences : Mr. CHAMPION, Mr. ESCLASSAN, Mr. DESTRUHAUT

Assistants: Mr. EMONET-DENAND, Mr. HENNEQUIN, Mr. CHAMPION, Mme. DE BATAILLE, Mme. BROUTIN Adjoints d’Enseignement : Mr. GALIBOURG, Mr. GHRENASSIA, Mme. LACOSTE-FERRE,

Mr. GINESTE, Mr. LE GAC, Mr. GAYRARD, Mr. COMBADAZOU, Mr. ARCAUTE, Mr. SOLYOM, Mr. KNAFO, Mr. HEGO DEVEZA

FONCTIONS-DYSFONCTIONS , IMAGERIE, BIOMATERIAUX

Maîtres de Conférences : Mme JONIOT, Mr. NASR, Mr. MONSARRAT Assistants : Mr. CANCEILL, Mr. OSTROWSKI , Mr. DELRIEU, Adjoints d’Enseignement : Mr. AHMED, Mme MAGNE, Mr. VERGÉ, Mme BOUSQUET

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6

Remerciements

A mes parents et mon frère, ces études on les a faites ensembles, votre soutien sans faille et votre amour m’ont permis de réaliser ce rêve. Maman, toujours attentive, merci de

désamorcer tous mes doutes. Papa, tes ratatouilles et tes conseils avisés sont précieux. Julien, un rêve réalisé pour toi aussi, je suis très fière de toi. Nos chamailleries d’enfants se

sont transformées en confidences et séances ciné avec le temps, merci de tout partager. Je vous aime.

A ma famille, Mamie Odette, ta douceur est une force ; Tonton Claude, si tu savais que tu

m’émeus ; Jean-Marc, José, Zézé, Geneviève, Yoyo, Maryse et Françoise, Céline, Florian et Damien, Lucie et Nico, Nico et Yorick, vous m’avez fait grandir. A ceux qui nous manquent.

A ma belle-famille, votre accueil me touche toujours autant, je ne me lasse pas de me sentir

comme à la maison auprès de vous.

A mes vieux amis, de la maternelle au lycée, en passant par la bande parentale de copains

(qui s’est agrandie), la danse et l’aumônerie, des paquets de beaux souvenirs, j’espère m’en faire plein d’autres à vos côtés.

Marine, depuis le lycée et malgré les distances, on se retrouve toujours. Qui l’aurait parié,

on a réussi !

Mes copines de Paces, ils sont loin ces « 3 petits primants… ». Grace à vous tout était plus

facile, j’ai hâte de vivre d’autres aventures.

Clémence, des TP à la clinique, tu as su faire en sorte que tout fonctionne. Quelques gestes

que tu m’as confiés me font penser à toi quotidiennement.

Lorris, on en a bien profité de cette colloc’ ! On s’est un peu assagis depuis, mais j’espère

qu’on continuera de bien s’amuser.

Aux copines de la fac pour les salons de thé, les apéros, les concerts et les soirées…, Aurore

ma petite aveyronnaise, Camille et ta joie de vivre, Elsa notre maman, Flo’ et nos orga (entre autre), Lisa notre miss Périgord et Marianne et ce gala de l’ICAM.

A toutes les belles rencontres que j’ai faites durant ces études.

A tous les cabinets, dentistes et assistantes qui m’ont permis de confirmer mon amour pour ce métier, Auvillar, Pamiers et à Georges B. qui m’a aidé le premier.

Clément, mon chéri, mon amour, chaque jour à tes cotés est un bonheur de plus. Merci pour

tes bons petits plats, souvent de bons mescladis, ton soutien et ta patience (enfin fini !), ton amour et ta confiance. Nos projets futurs vont nous mener très loin, merci pour ça !

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7 Au président du jury

Monsieur le Professeur POMAR Philippe

Doyen de la Faculté de Chirurgie Dentaire de Toulouse,

Professeur des Universités, Praticien Hospitalier d’Odontologie,

Lauréat de l'Institut de Stomatologie et Chirurgie Maxillo-Faciale de la Salpêtrière, Habilitation à Diriger des Recherches (H.D.R.),

Officier dans l'Ordre des Palmes Académiques

Colonel de réserve citoyenne du service de santé des armées (CDC-RC)

Nous vous remercions de nous avoir fait l’honneur d’accepter la présidence de ce jury de thèse. Pour votre implication tout au long de nos études, Pour vos précieux enseignements théoriques, Pour notre amour commun pour la nature

et surtout le Tarn et Garonne, Veuillez trouver ici l’expression de notre plus grand respect, et nos remerciements les plus sincères.

(6)

8 Au membre du jury

Madame le Docteur JONIOT Sabine

Maître de Conférences des Universités, Praticien hospitalier d’Odontologie, Vice Doyen de la Faculté de chirurgie dentaire de Toulouse,

Docteur en Chirurgie Dentaire, Docteur d'Etat en Odontologie,

Habilitation à diriger des recherches (HDR), Lauréate de l’Université Paul Sabatier.

Nous sommes très honorées de vous compter parmi les membres de notre jury. Nous vous remercions pour vos enseignements théoriques

et pratiques dès la première année, Ainsi que pour votre encadrement clinique très bienveillant. Veuillez trouver ici l’expression de toute notre estime, notre sympathie et nos remerciements.

(7)

9 Au membre du jury

Monsieur le Docteur NASR Karim

Maître de Conférences des Universités, Praticien Hospitalier d’Odontologie, Docteur en Chirurgie Dentaire,

Lauréat de l’Université Paul Sabatier.

Master1 mention Biotechnologie-Biostatistiques Master 2 Recherche en Science des Matériaux

Certificat d’Etudes Supérieures de technologie des matériaux employés en Art Dentaire

Certificat d’Etudes Supérieures de prothèse Dentaire (Option prothèse Scellée) Responsable du domaine d’enseignement Imagerie et Numérique

Responsable de l’Attestation d’Etudes Universitaires d’Imagerie Maxillo-Faciale (CBCT).

Responsable du Diplôme Universitaire de CFAO en Odontologie Chargé de mission à la Faculté de Chirurgie Dentaire de Toulouse

Nous vous remercions d’avoir accepté de faire partie de notre jury. Merci pour votre enseignement le plus souvent teinté d’humour, Pour nous avoir permis de réaliser des TP de CFAO Veuillez trouver ici l’expression de toute notre estime, notre sympathie et nos remerciements.

(8)

10 Au directeur de thèse

Monsieur le Docteur CANCEILL Thibault

Assistant Hospitalier-Universitaire Docteur en Chirurgie Dentaire

Master 1 Santé Publique : Biostatistiques, modélisation et méthodologie des essais cliniques

Master 2 de Physiopathologie : du moléculaire au médical CES Biomatériaux en Odontologie

D.U.de conception Fabrication Assisté par ordinateur en Odontologie (CFAO) D.U. de Recherche Clinique en Odontologie

Attestation de Formation aux gestes et Soins d’Urgence Niveau 2

C’est un honneur d’avoir été sous votre direction lors de la rédaction de cette thèse. Nous vous remercions pour la disponibilité, l’inventivité et la patience dont vous avez fait preuve au cours de ce travail.

Nous vous remercions pour vos conseils théoriques et pratiques tout au long de nos études. Veuillez trouver ici et dans ce travail l’expression de toute notre estime, Notre amitié et nos remerciements.

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Table des matières

Introduction ... 12

I – Les différents traitements des lésions carieuses

... 13

A. Traitements préventifs des lésions carieuses initiales ... 13

1. Mesures individuelles ... 13

2. Mesures communautaires ... 14

3. Mesures professionnelles ... 15

B. Traitement curatif : Eviction totale ... 17

1. Définition et Protocole ... 17

2. Suite opératoire ... 18

a. Coiffage pulpaire indirect ... 18

b. Coiffage pulpaire direct ... 19

c. Pulpotomie partielle ... 19

d. Pulpotomie totale ... 20

e. Pulpectomie ... 20

3. Restauration coronaire ... 21

C. Traitement curatif : Eviction partielle ... 21

1. Définition ... 21

2. Eviction partielle en une étape... 22

a. Protocole ... 22

b. Résultats ... 22

3. Eviction en 2 étapes : stepwise excavation ... 23

a. Protocole ... 23

b. Résultats ... 23

D. Décision thérapeutique ... 24

1. Classifications ... 24

2. Arbre décisionnel ... 27

II – DECAT : Exemple d’un essai clinique multicentrique récent

... 29

A. Description générale ... 29

1. Objectifs ... 29

2. Hypothèses ... 29

B. Méthodes : résumé du protocole ... 30

1. Essai interventionnel ... 30

2. Critères d’inclusion ... 30

3. Critères d’exclusion ... 30

4. Randomisation ... 31

C. Consultation d’inclusion à l’étude ... 31

D. Consultation de traitement (éviction et restauration) ... 33

1. Première randomisation ... 33

2. Seconde randomisation ... 34

E. Consultations de Contrôle ... 35

F. Résultats partiels du centre de Toulouse ... 39

Conclusion ... 40

Bibliographie ... 41

Table des illustrations ... 45

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Introduction

Selon l’OMS, en 2016, la moitié de la population mondiale (soit 3,58 milliards de personnes) souffrait d’affections bucco-dentaires, la lésion carieuse en étant le chef de file[1]. Cette carie survient lorsqu’il existe sur la surface dentaire un déséquilibre infectieux de l’écosystème bactérien. On constate une production d’acides par les bactéries cariogènes (les

Streptococcus mutans, les Lactobacillus casei, et Actinomyces naeslundii en font partie)

lorsqu’elles sont en contact avec des sucres fermentescibles. Cela provoque la déminéralisation de l’émail et de la dentine[2]. La maladie carieuse est considérée comme une maladie infectieuse chronique, et comme une maladie comportementale par certains auteurs comme J.E. Frencken [3]. La lésion cavitaire en est le signe clinique principal. L’apparition de la carie est favorisée par certains facteurs environnementaux comme la précarité [4], l’éducation, ou le comportement alimentaire [5]. L’apparition de celle-ci peut en revanche être limitée par des facteurs protecteurs de l’émail, le plus connu étant le fluor (cf. annexe 1).

Le traitement de la carie ne peut se réduire à une simple éviction de la lésion. Le chirurgien-dentiste doit traiter la maladie dans sa globalité. Des stratégies de prévention, détaillées dans la première partie de ce travail, existent en France pour tenter d’enrayer un phénomène pathologique qui voit sa prévalence globale diminuer mais dont l’éradication complète semble impossible. Devant une lésion active, les traitements curatifs sont multiples et seront détaillés dans la seconde partie de cette thèse. Les choix thérapeutiques peuvent s’appuyer sur les avancées dans le domaine des biomatériaux dentaires et sur les consensus qui se dégagent des groupes de travail internationaux. En France, un essai clinique, appelé DECAT pour DEep CAries Treatment, a la particularité d’étudier un protocole d’éviction sur caries profondes et s’inscrit dans le concept d’odontologie minimalement invasive. Ses grands principes seront détaillés dans la troisième partie.

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I – Les différents traitements des lésions carieuses

A. Traitements préventifs des lésions carieuses initiales

Plusieurs stratégies de prévention existent, toutes en rapport avec le processus de formation de la lésion carieuse. Ces stratégies préventives ont pour objectif d’aider la reminéralisation de l’émail ou de contrer la déminéralisation[6]. On distingue deux acteurs clés dans la démarche de prévention : le patient qui à l’échelle individuelle entretient ses habitudes d’hygiène alimentaire et bucco-dentaire, et le chirurgien-dentiste qui, en tant que professionnel de santé, réalise des actes de prophylaxie et un enseignement à l’hygiène régulier auprès de son patient. Les pouvoirs publics mettent également en place des actions collectives à l’attention du patient et du praticien. Toutes les stratégies de prévention ne sont pleinement efficaces que lorsqu’elles sont associées.

1. Mesures individuelles

La prévention au niveau personnel s’intéresse aux comportements individuels et spontanés des usagers du système de santé ainsi que des professionnels de santé[6].

Il est recommandé d’adopter des mesures d’hygiène bucco-dentaire très rigoureuses basées sur le brossage des dents, l’utilisation de brossettes, de fil dentaire et éventuellement de bains de bouche lorsque cela est nécessaire. Tous ces éléments sont mis en place pour éliminer au mieux la plaque dentaire (composée des bactéries cariogènes entre autres). Le brossage dentaire (au moins 2 fois par jour) doit être supervisé par les parents jusqu’à l’âge de 6 ans. Dès 3 ans, un dentifrice à 500 ppm de fluor peut être utilisé, et à partir de 6 ans un dentifrice à 1000-1500 ppm. Si le risque carieux individuel est élevé, un dentifrice à plus de 1500 ppm peut être envisagé après l’âge de 10 ans. La chlorhexidine de son côté est un antibactérien à effet rémanent. Ce produit ne peut pas être utilisé sur une longue période car il possède des effets indésirables, comme l’apparition de mycoses sur le dos de la langue ou encore l’altération du goût.

Le Fluor, présent naturellement dans la salive, permet la reminéralisation de l’émail lorsque ce dernier a subi une attaque acide. Il aurait aussi une action inhibitrice sur la production d’acides par les bactéries cariogènes [6].

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14 D’un point de vue alimentaire, les habitudes nocives comme le grignotage, ont un impact très négatif sur l’apparition de lésions carieuses. Les sucres cachés ne sont pas toujours connus par les consommateurs, et leur consommation est parfois excessive.

2. Mesures communautaires

De façon collective, les problèmes de santé sont appréhendés à travers l’ensemble des déterminants de l’état de santé d’une population. Les pouvoirs publics s’appuient sur ces informations pour mettre en œuvre des stratégies collectives de prévention qui doivent avoir une répercussion au niveau individuel.

D’un point de vue bucco-dentaire, le gouvernement, via l’Assurance Maladie, propose la prise en charge d’un examen de prévention chez le chirurgien-dentiste pour les enfants à 3, 6, 9, 12, 15, et 18 ans, aux adultes de 21 et 24 ans ainsi qu’aux femmes enceintes. Ces consultations portent le nom de Bilans Bucco-Dentaires (BBD) et entrent dans le cadre du programme M’T Dents (Figure 1). Durant les consultations, les praticiens vont pouvoir établir un diagnostic des lésions présentes et réaliser gratuitement les soins nécessaires avant que la pathologie carieuse ne se développe. L’évaluation du risque carieux, de l’hygiène alimentaire ainsi que de l’hygiène bucco-dentaire est menée. S’y associent des conseils pour améliorer ces déterminants.

Figure 1 : Logo du programme M’T dents de l’Assurance Maladie

L’enseignement d’habitudes alimentaires adaptées dans les établissements scolaires, passant par une diminution de la fréquence d’ingestion de sucres, doit être prodigué dès le plus jeune âge. Pour faire face à la consommation excessive de sucres, il peut, de plus, être intéressant d’inciter la population à utiliser des substituts du sucre, comme le xylitol et le sorbitol, dans l’alimentation. Leur fermentation produit peu d’acides, et donc n’engendre quasiment pas de déminéralisation de l’email. Le xylitol présenterait même des propriétés

(13)

15 anticariogènes [7]. Il existe sur le marché des chewing gums au xylitol : utilisés après un repas, ils permettraient de diminuer l’acidité buccale [8], sans pour autant remplacer un brossage dentaire. La HAS recommande même la généralisation de substitution du sucre par un édulcorant dans les médicaments (type sirops) [9].

3. Mesures professionnelles

Ce sont les actes de prophylaxie prodigués par les professionnels de la santé bucco-dentaire. Les topiques fluorés pour un usage professionnel, ont une efficacité prouvée contre l’apparition de caries. Utilisés sous forme de vernis ou de gels en cabinet dentaire, ces 2 modes de formulation, sont à destination des sujets à risque carieux élevé et impliquent des contrôles et des applications régulières au cabinet dentaire (application de vernis fluoré 2 fois par an) [10].

Le Fluor peut aussi être administré par voie systémique, en comprimés ou en gouttes. En France la prescription par voie orale n’est plus recommandée pour les nourrissons de moins de 6 mois [11]. Après cet âge, elle est possible, à hauteur de 0.05mg de fluor par jour et par kg de poids corporel, sans dépasser 1mg/jour, tous apports confondus [12]. Cette administration orale doit faire suite à la réalisation d’un bilan d’apport en fluor quantifiable (eaux de boisson et sels fluorés) pour éviter la fluorose dentaire [12]. Elle peut survenir quand un apport en fluor est trop important durant la minéralisation dentaire de 6 mois à 8 ans. Il existerait selon l’EFSA (European Food Safety Authority) un risque de fluorose à partir du seuil d’apport de 0.1mg/kg/jr, pour les enfants jusqu’à 8 ans, ou 1,5mg/jr pour les enfants de 1 à 3 ans et 2,5mg/jr pour ceux de 4 à 8 ans [13].

Afin d’assurer un dépistage efficace des caries, des visites de contrôle régulières chez le chirurgien-dentiste sont recommandées. La SFOP (Société Française d’Odontologie Pédiatrique) et l’AAPD (American Academy of Pediatric Dentistry) préconisent une visite chez le dentiste dans les 6 mois suivants l’éruption de la première dent temporaire [13]. D’après le NICE (National Institute for health and Clinical Excellence), l’intervalle entre 2 visites doit être espacé de 3 à 24 mois, selon l’âge du patient et ses facteurs de risque associés [14]. Lors de ces visites, chez un patient à risque carieux élevé, des révélateurs de plaque colorés peuvent être utilisés pour évaluer sa motivation à l’hygiène. Le débit salivaire

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16 stimulé (normal à 1mL/minute [6]) peut aussi être évalué pour estimer la qualité de « l’effet de chasse salivaire » en bouche.

En bouche, il existe un acte de prévention que les chirurgiens-dentistes sont amenés à réaliser lorsqu’ils constatent la présence d’anfractuosités susceptibles de se carier à la surface des dents : il s’agit du scellement prophylactique des sillons. Cet acte est non invasif et permet d’éviter l’accumulation de plaque bactérienne dans les zones difficiles d’accès pour le brossage [15]. Davantage réalisé sur les molaires, ce soin présente une pérennité intéressante dans le temps. Selon la HAS, un scellement de sillons doit être réalisé dès que possible avant l’âge de 20 ans pour des personnes ayant un risque carieux individuel (RCI) élevé (cf. annexes 2, 3 et 4) [9]. La SFOP donne davantage de détails en recommandant un scellement :

- pour tous les sillons non cariés sur dents définitives lors d’un risque carieux élevé ; - pour tous puits et sillons anfractueux sur dents définitives non cariées, même pour

les sujets avec un risque faible ;

- pour tous les sites cario-susceptibles chez tous les patients de moins de 20 ans présentant des troubles médicaux, physiques ou intellectuels [12].

Figure 2 : Illustration Scellement prophylactique des sillons d’une 36 [16]

Le scellement prophylactique peut également être utilisé de façon thérapeutique (Figure 2), pour endiguer la progression de lésions carieuses limitées à l’email. Pour réaliser un scellement de sillons au composite, la dent doit être isolée à l’aide d’une digue autant que possible. Si cela est trop complexe, un vernis fluoré ou un CVI seront préférés au composite.

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17 Suite à l’isolation, un nettoyage de la surface occlusale à l’aide d’une brossette en rotation lente (ou d’un aeropolissage) est entrepris. Le protocole se poursuit par le conditionnement de l’émail à l’aide d’un mordançage à l’acide orthophosphorique à 37%, , l’application d’un adhésif et enfin application du matériau de scellement uniquement au niveau des sillons[17]. Depuis 2016 il existe des composites fluides auto-adhésifs, spécialement conçus pour les scellements de sillons, qui s’utilisent sans adhésif préalable (TheraCem Ca® de Bisico, Vertise Flow® de Kerr…).

B. Traitement curatif : Eviction totale

1. Définition et Protocole

L’éviction carieuse peut être définie comme un curetage des tissus carieux infectés. Ces derniers ne peuvent plus se reminéraliser à ce stade. Des instruments rotatifs et manuels sont utilisés pour réaliser ce traitement.

Le traitement de la carie est précédé par un bilan clinique, un bilan biologique pulpaire et un bilan radiologique complémentaire. Le bilan clinique est composé d’un temps de détection et d’un temps d’évaluation des lésions carieuses (atteinte, activité) [18]. Vient ensuite le bilan biologique pulpaire, qui va guider la décision du traitement de choix, car une lésion carieuse profonde, du fait de sa situation juxta-pulpaire, implique une réaction de la pulpe. Lors de l’interrogatoire certaines informations sur la sensibilité ou non de la pulpe auront pu être relevées. Les tests thermiques (froid ou chaud) ou électriques en bouche seront enfin le gage d’un diagnostic correct entre pulpe saine, hyperhémie, pulpite irréversible ou nécrose avec les éventuels symptômes qui l’accompagnent [19].

A ce stade, une radiographie rétro-alvéolaire peut aider à réaliser les traitements qui vont suivre. La radiographie rétro-coronaire (bite-wing) peut aussi avoir un intérêt afin de visualiser les couronnes des dents antagonistes en un seul cliché, et de mettre en évidence les caries proximales [19].

Suite à tous ces bilans et avant de passer à l’éviction carieuse, une anesthésie locale ou loco-régionale selon la zone buccale concernée est réalisée. Les anesthésies para-apicales conviennent parfaitement pour les dents antérieures, au maxillaire elles peuvent être complétées par une infiltration au niveau palatin pour les dents pluriradiculées. A la

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18 mandibule, en secteur postérieur, une infiltration au foramen mandibulaire, au niveau de l’épine de Spix est réalisée si l’état de santé général du patient le permet et peut être associée à des compléments para-apicaux [19].

D’après les recommandations du Collège National d’Endodontie et d’Odontologie Conservatrice (CNEOC), le premier accès à la lésion dentinaire est mené, généralement par l’utilisation de fraises diamantées sur turbine (jusqu’à 400 000 tours/minute) ou contre-angle à bague rouge (jusqu’à 300 000 tours/minute) pour obtenir une vitesse de coupe importante, enlever les pans d’email inférieurs à 2 mm restants et rendre la carie plus accessible. On utilise ensuite des fraises à lames carbure de tungstène ou céramique montées sur contre angle bague bleue (jusqu’à 10 000 tours/minute, idéalement 1500 tours/minutes) sans irrigation pour éliminer la dentine infectée et ne pas léser les tissus sains. Par la suite, le chirurgien-dentiste pourra utiliser un instrument manuel type excavateur, cela permet également de vérifier la bonne réalisation du curetage [20]. En complément, une désinfection à la chlorhexidine peut trouver son indication. Pour terminer, la cavité est contrôlée et son aptitude à permettre l’adaptation du biomatériau de restauration est vérifiée.

2. Suite opératoire

a. Coiffage pulpaire indirect

Le coiffage pulpo-dentinaire indirect permet de préserver une pulpe saine, de prévenir la douleur, d’aider la cicatrisation pulpaire et d’accentuer la fabrication d’un pont de dentine tertiaire [21].

Cette thérapeutique est indiquée lors de caries profondes, pour éviter l’effraction pulpaire, en laissant une partie de dentine affectée (et non pas infectée) en regard des cornes pulpaires et en interposant un coiffage pulpaire indirect avant la reconstitution coronaire.

L’utilisation de CVI en juxta-pulpaire, après éviction carieuse et désinfection de la surface dentinaire à l'aide de chlorhexidine, est un des protocoles de coiffage pulpaire indirect qui a longtemps été appliqué. Pour autant l’acidité de prise de ce matériau et son manque de liaison à la résine ont mené à délaisser son application dans une telle indication. Le recours à des silicates tricalciques s’est aujourd’hui considérablement développé (exemple de la Biodentine®, Septodont), sachant qu’ils peuvent être utilisés en bloc pour combler l’intégralité de la cavité de façon provisoire. Après un temps de temporisation

(17)

19 permettant d’obtenir une dent asymptomatique et suite à un contrôle radiographique, une restauration coronaire définitive, soit par méthode directe (résine composite), soit par méthode indirecte (inlay-onlay), sera proposée.

Le recours à un biomatériau à base d’Oxyde de Zinc – Eugénol ne peut être écarté mais l’augmentation du nombre de procédures de restauration par collage restreint son utilisation.

b. Coiffage pulpaire direct

Le coiffage pulpaire direct a différents objectifs : préserver la vitalité pulpaire, prévenir les douleurs post-opératoires, stimuler l’élaboration d’une dentine tertiaire, prévenir une infiltration bactérienne, assurer la pérennité de la future restauration.

Le coiffage direct est indiqué, toujours selon les recommandations du CNEOC, soit lors d’une exposition pulpaire après traumatisme récent, soit lors de l’éviction de la dentine cariée sur une dent à pulpe vitale asymptomatique.

Ce soin est réalisé sous champ opératoire, après une anesthésie et éviction carieuse complète. La cavité est désinfectée à la chlorhexidine et l’hémostase de la pulpe réalisée. Lorsque cette dernière est correctement contrôlée, la mise en place du matériau peut commencer. Trois biomatériaux sont applicables dans cette situation clinique : le MTA (Mineral Trioxide Aggregate), la Biodentine précédemment décrite ou encore l’hydroxyde de calcium (de moins en moins utilisé aujourd’hui face aux propriétés des deux précédents) [22] [23]. Le biomatériau sera positionné simultanément sur la zone pulpaire exposée et sur une zone périphérique dentinaire. La restauration coronaire provisoire peut être réalisée en CVI par exemple. Le recours à un biomatériau à base d’Eugénol (type IRM®, Dentsply) doit être réfléchi selon la procédure de restauration d’usage qui sera menée par la suite.

c. Pulpotomie partielle

Cela correspond à l’amputation d’une portion de la pulpe camérale enflammée. Le coiffage se fera au contact direct d’une pulpe saine [19]. Les objectifs de ce soin sont les mêmes que ceux du coiffage pulpaire direct, malgré une atteinte de la pulpe plus importante. Indications principales : exposition pulpaire après traumatisme récent ou lors de l’éviction d’une carie profonde, quand l’atteinte pulpaire est importante et l’hémostase difficilement réalisable seulement au niveau de l’effraction pulpaire.

(18)

20 Après une anesthésie et la mise en place du champ opératoire, l’exposition pulpaire est désinfectée avec de l’hypochlorite. La taille de l’effraction est élargie en préparant une cavité de 2 mm de profondeur à l’aide d’une fraise boule diamantée et une irrigation abondante : cela permet une section nette des tissus. Il faut obtenir une hémostase normale au bout de 5 minutes (si ce n’est pas le cas, le reste de la pulpe doit être éliminé). La plaie pulpaire est séchée avec des pointes de papier stériles avant de mettre en place le matériau de coiffage. Le MTA est aujourd’hui le matériau de référence [24] ; il sera recouvert de CVI en attendant sa prise complète et la réduction de la symptomatologie de la pulpe.

d. Pulpotomie totale

La totalité de la pulpe camérale est retirée, jusqu’au niveau cervical. Cette pulpotomie est indiquée lorsque l’inflammation dépasse la pulpe coronaire. Cela se produit dès que l’exposition est supérieure à 72 h, lors d’un traumatisme cela est souvent le cas. Cette technique est de moins bon pronostic car elle ne permet pas de conserver suffisamment de cellules pulpaires coronaires et donc le dépôt physiologique de dentine en est diminué [25]. Elle est surtout préconisée actuellement sur dent immature avec un apex ouvert et des parois dentaires étroites. Ses capacités de cicatrisation sont supérieures à celles de la dent permanente mature. Autrement, la pulpectomie sera réalisée [19].

La façon de procéder est la même que pour la pulpotomie partielle, sauf que l’amputation pulpaire se fera sur toute la hauteur camérale, jusqu’à atteindre la pulpe cervicale.

e. Pulpectomie

Elle correspond au traitement endodontique de la dent. Le protocole complet n’est pas détaillé ici car il ne fait pas l’objet du sujet de ce travail.

(19)

21 3. Restauration coronaire

La restauration coronaire doit remplir un cahier des charges précis :

- Elle se doit d’être étanche pour permettre une bonne intégration du matériau de coiffage, une cicatrisation de la pulpe et éviter que des bactéries ne s’insinuent dans le réseau canalaire.

- Présence d’un joint étanche entre matériaux et tissus dentaires, c'est-à-dire une bonne adaptation marginale.

- Obtenir une intégrité anatomique pour retrouver le rôle fonctionnel de la dent [26]. - Être esthétique, de façon plus importante en antérieur qu’en postérieur.

- Propriétés mécaniques les plus proches de celles des tissus dentaires. - Les matériaux utilisés doivent être biocompatibles [27]

Ce cahier des charges est évalué a posteriori lors du contrôle des restaurations. C’est notamment le cas dans le cadre des visites d’évaluation de l’essai clinique détaillé dans la deuxième partie de ce travail. Les critères d’évaluation FDI (Fédération Dentaire Internationale) font aujourd’hui référence pour évaluer la qualité des restaurations coronaires, selon ses propriétés esthétiques, fonctionnelles et biologiques (cf. annexe 5).

C. Traitement curatif : Eviction partielle

1. Définition

Elle repose sur l’excavation sélective de la dentine infectée et la conservation de la dentine affectée en juxta-pulpaire. Cela permet d’éviter une effraction pulpaire ainsi qu’une réaction inflammatoire post restauration. Le concept d’un point de vue biologique est de préserver la vitalité pulpaire pour maintenir le développement normal de la pulpe et ses fonctions de défense et de proprioception. Un récent rapport de consensus a indiqué que le curetage complet ou non sélectif était maintenant considéré comme un traitement excessif [28].

L’éviction partielle peut se faire en une étape ou en deux étapes, dans ce cas aussi appelée stepwise excavation (voir ci-après). Ces évictions carieuses se font sous digue pour

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22 être à l’abri des fluides buccaux ; cela permet lorsqu’il y a effraction pulpaire de réaliser toutes les étapes dans un milieu propice à la cicatrisation future.

2. Eviction partielle en une étape a. Protocole

Réalisation du curetage sélectif de la lésion carieuse, la dentine molle et décomposée sera retirée de façon délicate et sans pression excessive alors que la dentine ferme et déminéralisée sera conservée. Cependant afin d’éviter une exposition pulpaire lors de lésion profonde, on préférera laisser de la dentine décomposée (molle, affectée) sur le plancher de la cavité. Ce n’est pas de la smear layer, elle a été touchée par les bactéries mais pas fraisée par le praticien et elle est laissée en place pour être recouverte de Biodentine® ou de MTA®, sans mordançage préalable. On place ensuite dans cette cavité la restauration finale durant la même séance [3] [29].

b. Résultats

Une revue de bibliographie récente relevant les résultats de différentes études cliniques traitant des lésions carieuses sur le principe de l’économie tissulaire et de l’éviction partielle chez des cohortes de patients montrent que des lésions sont demeurées asymptomatiques pendant des périodes de suivis allant jusqu’à 10 ans [29]. De plus, dans une étude de 2010, sur 55 analyses radiographiques, une dentine tertiaire a été observée dans 76,9% des cas traités par éviction partielle en une étape [30].

Ce protocole d’éviction carieuse permet une réduction du risque d’exposition pulpaire en comparaison aux autres techniques d’éviction carieuse.

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23 3. Eviction en 2 étapes : stepwise excavation

C’est une technique sélective d’éviction carieuse réalisée en 2 séances. Le but de la première séance est de modifier l’environnement bactérien cariogène au niveau de la dentine atteinte [28], en laissant en place une partie de dentine cariée au contact pulpaire et en obturant à l’aide d’un matériau temporaire [31]. Celui de la seconde séance est de retirer les derniers millimètres de dentine infectée.

Cette éviction carieuse s’avère donc complète à la fin de la seconde étape du protocole. En effet si toute la dentine est d’aspect dur en fin d’éviction secondaire, on se retrouve face à une cavité que l’on peut définir comme saine.

a. Protocole

Il faut réaliser un curetage sélectif de la dentine infectée molle, celle que l’on peut aisément enlever à l’aide d’un instrument manuel [3], pour laisser un espace suffisant à une restauration provisoire étanche. Avec le temps, l’aspect du tissu carieux laissé en place va changer vers un tissu plus dur, une carie « arrêtée ».

La seconde séance a lieu après 2 à 3 mois de temporisation [32]. La consistance de la dentine est modifiée, de ce fait il ne reste plus qu’à enlever les dernières zones de dentine encore molle et active, avant de placer un coiffage juxta-pulpaire.

b. Résultats

Une méta-analyse récente a révélé une réduction de 56% de l'incidence de l'exposition de la pulpe lors de stepwise excavations par rapport à l'élimination totale de la carie. Cependant, le risque de réaliser une effraction pulpaire est tout de même de l’ordre de 15 à 20 % lors de la deuxième étape du protocole [27], [33]. Les principaux problèmes de cette technique sont le risque d'exposition de la pulpe lors de la seconde séance, l'échec de la restauration temporaire et l'augmentation des coûts résultant des 2 sessions nécessaires à l'achèvement du traitement. De plus, il a été observé que l’une des causes d’échec est que certains patients ne reviennent pas pour la restauration finale en raison de l’absence de symptômes [29].

(22)

24

D. Décision thérapeutique

1. Classifications

La classification SI/STA (Figures 3 et 4) permet de classer les lésions carieuses en fonction du site concerné et de l’évolution de la lésion. Cette classification propose 3 sites et 5 stades d’évolutions [34].

Le site 1 est occlusal : au niveau des puits, sillons, fosses, cingulum et autres reliefs coronaires des faces occlusales.

Le site 2 est proximal : au niveau des zones de contact entre dents adjacentes.

Le site 3 se situe en cervical : au niveau des espaces cervicaux coronaires et/ou radiculaires.

Figure 3 : Schéma des 3 sites au niveau de dents antérieures [2]

(23)

25 Le stade 0 est censé être réversible car la lésion est active en surface mais il n’y a pas de cavité. Le traitement ne sera pas invasif et pourra reposer sur la seule reminéralisation. Lors du stade 1, la lésion est active et comporte des altérations superficielles ne dépassant pas le tiers externe de la dentine. La reminéralisation n’aura pas lieu à ce stade, une préparation a minima sera nécessaire pour retirer le tissu carieux. Elle peut être réalisée à la fraise ou par air-abrasion.

Le stade 2 est une lésion cavitaire atteignant le tiers moyen de la dentine sans fragiliser les structures cuspidiennes. Une restauration a minima sera réalisée.

Le stade 3 correspond à une lésion étendue ayant progressé dans le tiers interne de la dentine, et qui a fragilisé les poutres de résistance de la dent (cuspides, pont d’émail, crètes marginales…). Ce type d’atteinte nécessite une intervention restauratrice de comblement et de renforcement des structures restantes.

Pendant le stade 4, on fait face à une lésion pouvant atteindre le plan para-pulpaire. Le recouvrement coronaire partiel ou total est indiqué lors du traitement [2].

La classification ICDAS (International Caries Detection and Assessment System) évalue de 0 à 6 la sévérité de la lésion carieuse [35], [36]. De façon simplifiée, l’évaluation se fait sur dent sèche et humide après nettoyage prophylactique (cf. annexes 6 et 7) :

- Score 0 : dent saine

- Score 1 : début de changement visuel de l'émail, opacité blanche ou brune visible après séchage prolongé

- Score 2 : changement visuel perceptible de l’émail, opacités visibles mêmes sur dent non séchée

- Score 3 : cavité amélaire sans exposition dentinaire

- Score 4 : opacité dentinaire avec ou sans effraction amélaire - Score 5 : effraction amélaire majeure et exposition dentinaire

- Score 6 : effraction amélaire majeure et exposition dentinaire sur au moins la moitié de la face concernée

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26 La classification de Baume est une classification clinique décrivant la symptomatologie pulpaire et les douleurs ressenties par les patients. Elle permet de fournir des indications précises sur le traitement à mettre en place. Cette dernière se découpe en 4 catégories (cf. annexe 8) :

- Catégorie I : pulpe vivante, asymptomatique, pouvant être protégée par coiffage pulpaire.

- Catégorie II : pulpe vivante symptomatique, la vitalité pulpaire peut être conservée à l’aide d’un coiffage ou d’une pulpotomie.

- Catégorie III : pulpe vivante dont l’indication est la biopulpectomie, pour causes esthétiques, iatrogènes, prothétiques ou pronostiques.

- Catégorie IV : pulpe nécrosée associée à une atteinte infectieuse de la dentine radiculaire, complications périapicales souvent associées, l’indication adaptée est la pulpectomie. [37]

En se référant à ces classifications, la carie profonde peut être considérée comme juxta pulpaire. Cela peut correspondre selon la classification Si/Sta aux trois sites potentiellement et aux stades 3 et 4. Selon la classification ICDAS, une lésion carieuse est considérée comme profonde à partir du score 4. Pour pouvoir prendre une décision thérapeutique, il faut aussi et surtout prendre en considération l’aspect pathologique ou sain de la pulpe, en réaction à la lésion carieuse, en s’appuyant pour cela sur la classification de Baume [37].

(25)

27 2. Arbre décisionnel

Ces différentes classifications permettent d’obtenir un arbre décisionnel qui suit un gradient thérapeutique en accord avec le concept de dentisterie minimalement invasive. Il est basé sur l’observation clinique du praticien, donc l’activité et la sévérité de la lésion, la symptomatologie pulpaire et l’examen radiographique. Des thérapeutiques différentes peuvent être proposées pour une même sévérité de lésion, cela dépend de la réponse de la pulpe, de l’expérience du praticien et de la survenue, même avec beaucoup de prudence, d’une effraction pulpaire. N’ont été intégrées à ce schéma que les dents sans symptomatologie ou bien celles présentant une pulpite réversible. Les évictions totale et partielle, en distinguant celle en une étape et la stepwise excavation (en deux étapes), sont développées au cours des choix thérapeutiques. Au protocole d’éviction carieuse s’ajoute la restauration avec ou sans coiffages pulpaires, ainsi que les pulpotomies partielle et totale. Nous nous sommes limités volontairement aux lésions profondes sans pathologie pulpaire ou bien présentant une pulpite réversible sur dents permanentes postérieures, pour se rapprocher au maximum de l’indication de l’essai clinique DECAT (voir plus loin).

Lors d’une lésion à un score Icdas 6, il est encore possible de tenter une éviction partielle si la radiographie montre qu’il n’y a pas de continuité entre la cavité carieuse et la pulpe. Les cas de pulpite irréversible ou de dent nécrosée ne sont pas abordés car ils ne rentrent pas dans le cadre d’une conservation de la vitalité de la pulpe.

Pour des lésions Icdas 6 ou Si/Sta stade 4, la restauration directe au cabinet dans certains cas risque de ne pas être suffisante. Un CVI et/ou une couronne provisoire ou un inlay/onlay provisoire pourront être mis en place. Cela permet un contrôle régulier de l’évolution du traitement, en attendant une cicatrisation de la pulpe, notamment si une effraction a eu lieu.

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28

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29

II – DECAT : Exemple d’un essai clinique multicentrique

récent

A. Description générale

1. Objectifs

L’objectif principal est la comparaison de l’éviction partielle en une étape à l’éviction complète lors de caries profondes sur dents permanentes postérieures matures. L’objectif secondaire est de comparer l’efficacité d’un adhésif antibactérien à un adhésif traditionnel (SAM 2). Cette étude a pour but de valider un traitement de caries profondes pouvant préserver la vitalité pulpaire en s’appuyant sur son potentiel de cicatrisation, ainsi que la qualité d’une restauration coronaire directe au composite mise en place lors de la même séance de soin [38]

.

Pour ces deux objectifs, le critère de jugement est le succès du traitement après un an. Il est mesuré selon cinq critères FDI (cf. annexe 5) : fracture et rétention du matériau d’obturation, adaptation marginale, examen radiographique (pathologies apicales comprises), sensibilité postopératoire et vitalité de la dent, et récidive des lésions carieuses [31]. De plus, d’autres objectifs secondaires seront examinés comme l'identification des facteurs prédictifs de succès à 1, 2 et 3 ans ou encore la description des conséquences d'un échec du traitement et des effets indésirables pour chaque groupe de traitement.

2. Hypothèses

Les hypothèses de départ de l’essai clinique sont que l’excavation partielle d’une lésion carieuse serait moins pourvoyeuse de lésions irréversibles de la pulpe dans le futur en comparaison à une éviction complète, et que l’utilisation d’un adhésif antibactérien permettrait de prévenir la reprise de carie secondaire [31].

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30

B. Méthodes : résumé du protocole

1. Essai interventionnel

L’étude DECAT (DEep CAries Treatment) est un essai contrôlé, multicentrique, randomisé en bras parallèles, comparant l’élimination de la carie de façon

partielle à l’élimination complète, suivi, durant la même séance, d’une restauration adhésive [31]. L’essai est mené en simple aveugle pour le premier objectif (éviction partielle ou complète) et en double aveugle pour le second objectif (utilisation d’un adhésif antibactérien ou traditionnel). Cette étude multicentrique est en cours dans 13 centres hospitaliers universitaires et 2 cabinets libéraux en France. Les Hospices Civils de Lyon sont les promoteurs de l’étude. Avant inclusion dans l’essai, les participants et leurs parents (si mineurs) reçoivent une information claire et détaillée sur le déroulement de l’essai et doivent signer un consentement pour valider leur participation.

2. Critères d’inclusion

Pour être inclus dans l’étude DECAT, un patient doit respecter les critères suivants : avoir entre 8 et 80 ans, être capable de recevoir des soins dentaires, être couvert par un système d’assurance maladie français et avoir en bouche une dent permanente postérieure mature affectée par une lésion carieuse profonde. La dent concernée quant à elle doit répondre normalement aux tests de sensibilité pulpaire (test au froid et électrique), ne doit pas comporter de lésion périapicale et doit nécessiter une restauration directe [31].

3. Critères d’exclusion

Sont exclues : les personnes ne parlant pas français car elles ne seraient pas en mesure de recevoir une information claire et détaillée avant de donner leur consentement à leur inclusion, les personnes sous tutelle, les femmes enceintes, les personnes porteuses d’un pacemaker ou étant considérées comme à haut risque d’endocardite infectieuse.

D’un point de vue buccal, sont exclus les patients atteints d’une maladie parodontale sévère (mobilité latérale ou axiale élevée et/ou profondeur de la poche supérieure à 5 mm), présentant une mauvaise hygiène buccale (patient avec plaque abondante, c’est-à-dire indice

(29)

31 de plaque égal à 3 selon l’indice de plaque de Loe & Silness [39]) et/ou allergique à tout composant des matériaux utilisés pendant l’étude.

Les dents présentant une usure excessive, des lésions cervicales carieuses, des résorptions internes ou externes, et celles supports d’une prothèse partielle amovible ne peuvent pas faire office de dents traitées dans le cadre de l’étude (cf. annexe 9).

4. Randomisation

La randomisation permet d’affecter les participants par le biais du hasard dans l’un des bras de l’étude [40]. Deux randomisations successives sont effectuées, la première pour le type d'éviction carieuse choisi (partielle ou complète) et la seconde (si aucun traitement endodontique n'est nécessaire) pour le type d'adhésif utilisé (antibactérien par rapport à traditionnel) [31].

C. Consultation d’inclusion à l’étude

Premièrement, l’investigateur vérifie les critères d’inclusion et/ou d’exclusion et détermine si le participant peut intégrer l’essai. Le consentement est signé après lecture et compréhension de l’information donnée au patient.

Ensuite la consultation se poursuit avec les tests de sensibilité pulpaire, le test au froid et le test électrique. Les clichés radiographiques bite-wing et rétro-alvéolaire complètent cet examen. Ces derniers permettent de valider l’étendue de la lésion carieuse, l’absence de continuité entre lésion et pulpe et la bonne intégrité du périapex, c'est-à-dire l’absence de lésion périapicale au niveau de la dent à traiter.

Ces éléments sont souvent réalisés lors d’une première consultation en service hospitalier avec des étudiants. Ils constatent la présence d’une lésion carieuse profonde et proposent au patient de rencontrer l’investigateur de l’étude dans leur établissement universitaire.

(30)

32

Figure 6 : Bite-wing présentant une lésion carieuse profonde sur 24 lors d'une consultation d’inclusion,

(31)

33

D. Consultation de traitement (éviction et restauration)

Après anesthésie de la zone à traiter, prise de la teinte et mise en place de la digue, la première randomisation est menée.

1. Première randomisation

Quel type d’éviction carieuse réaliser : complète ou partielle ? Une fois la réponse obtenue, l’investigateur réalise le traitement de la lésion carieuse. Les tissus nécrotiques superficiels et la dentine périphérique déminéralisée sont enlevés de façon complète afin d'éviter toute éviction à proximité de la pulpe. Le gros de la dentine cariée est éliminé à l'aide de fraises stériles en céramique, rondes, sous refroidissement à l'eau, en finissant par des instruments manuels (excavateurs). Le traitement est contrôlé à l'aide d'une caméra à fluorescence intra-orale induite par la lumière (Soprolife®, Groupe Acteon, La Ciotat, France) et l'image correspondante est enregistrée (Figures 7 et 8)..

Figure 7 : Caméra à fluorescence intra-orale induite par la lumière

(32)

34 Les tissus carieux infectés apparaissent en vert foncé fluorescent. L’interface dentine infectée / affectée émet une fluorescence rouge vif dans les lésions actives et une fluorescence rouge foncé dans les lésions inactives. La dentine sous-jacente apparaît en fluorescence gris-vert.

De fait, lors de l’éviction partielle, on arrête le traitement dès que la dentine à proximité pulpaire est rouge vif sur l’image de la caméra après avoir retiré la dentine infectée.

De même, pour l’éviction complète, l’arrêt du traitement a lieu au moment où l’on aperçoit la dentine para-pulpaire en gris-vert, après avoir retiré la dentine infectée qui apparait vert foncé, ainsi que l’interface dentine infectée / affectée.

Lors de cette première randomisation, si la pulpe subit une effraction, le matériau de coiffage de l’étude est mis en place (Biodentine®).

2. Seconde randomisation

Elle concerne le type d’adhésif utilisé, traditionnel ou antibactérien. Cette étape est en double aveugle car les compositions des adhésifs sont cachées à l’investigateur. La propriété antibacterienne est obtenue grâce à l’acidité du mordançant contenu dans le

composite auto-mordançant utilisé, associé au MDPB

(12methacryloyloxydodecylpyridinium bromide, 5% de la composition). La préparation des tissus a lieu en suivant les instructions du fabricant puis la restauration à l’aide d’un composite est mise en place. A la fin de la séance de soin, une radiographie rétro-alvéolaire est prise pour contrôler le traitement.

(33)

35

Figure 9 : Radiographie de contrôle, suite à la restauration de la 24, lors de la même séance de soin

E. Consultations de Contrôle

Lors de ces séances, deux évaluateurs vérifient le succès du traitement 1 an, 2 ans et 3 ans après l’intervention. Ceci est possible grâce à l’évaluation des critères FDI qui ne doivent pas dépasser le score de 3. Si ce score est supérieur à 3, il faut réintervenir, ce cas est considéré comme un échec.

La consultation est guidée par un questionnaire rempli par l’évaluateur local et sera validée par un évaluateur lyonnais soit en présentiel, soit par vidéo. Il est important de noter que l’évaluateur est une personne différente de l’investigateur ayant réalisé le soin. Il commence par noter la dent concernée par l’étude, et si le patient a ressenti une douleur depuis l’intervention. Son tabagisme, s’il existe, est renseigné, ainsi que la présence ou non d’un stimulateur cardiaque (car un test électrique est normalement utilisé pour contrôler la vitalité pulpaire, si ce n’est pas possible, il sera remplacé par un test au chaud). L’indice CAOD et l’indice de plaque au niveau de la dent traitée sont indiqués dans le protocole.

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36 L’évaluateur se base sur une dent de référence saine, précédemment répertoriée lors de la première consultation, elle sert d’élément de comparaison lors du test électrique qui suit le test au froid sur la dent traitée.

Les scores des différents critères FDI sont évalués, si le score de 3 est dépassé (score 4 et 5), on est en présence d’un échec (détail des critères FDI sur la figure ci-après).

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38 La consultation se termine par une radiographie de la dent concernée par l’étude.

Figure 11 : Radiographie rétro-alvéolaire de la 24, 1 an après l'intervention initiale, lors de la première visite

de contrôle.

Un évaluateur peut avoir la surprise, lors de ces contrôles, de ne pas retrouver la dent traitée lors de l’étude. Pour exemple, une patiente suivie pour la dent 25 s’est présentée en consultation de suivi, mais lors du 2ème contrôle, la dent était manquante car avulsée entre temps par un confrère pour cause de fracture.

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39

F. Résultats partiels du centre de Toulouse

Depuis 2017, les inclusions sur le centre de Toulouse sont terminées. Trois praticiens ont réalisé des inclusions, parmi lesquels le Dr. Sabine Joniot qui était l’investigatrice principale dans le service. 27 patients ont été inclus à Toulouse et les dernières consultations de suivi sont en cours. 6 personnes sont notées comme perdues de vue, n’ayant pas répondu aux propositions de consultations ou ne s’étant pas présentées au rendez-vous. Jusqu’à ce que l’étude soit terminée, les relances continuent.

4 patients ont dû être exclus de l’analyse pour cause d’échec du traitement. Les causes sont les suivantes :

- Une personne a vu sa dent extraite suite à une fracture

- Deux personnes ont vu leurs restaurations refaites suite à une reprise de carie - Une personne a développé une pulpite sur la dent traitée,

18 des 27 dents traitées dans le cadre de l’étude étaient des molaires, les autres des prémolaires.

Du fait de l’évaluation en aveugle des patients, il est impossible de dire si parmi les quatre sujets écartés pour cause d’échec tous sont porteurs du même type d’adhésif ou s’ils ont tous été soumis au même type d’éviction carieuse par exemple. Cependant, en ce qui concerne les autres patients évalués (au nombre de 17 après avoir retiré du décompte les perdus de vue et les échecs), tous décrivent une satisfaction maximale vis-à-vis du soin réalisé ainsi que l’absence de douleurs depuis sur leur dent.

Le plus jeune des patients inclus avait 16 ans lors de la réalisation du soin. Deux ans après le traitement, la molaire traitée ne présente pas de lésion péri-apicale et la dent répond correctement aux tests de vitalité, signe d’un succès réel de la thérapeutique.

(38)
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(43)

45

Table des illustrations

Figure 1 : Logo du programme M’T dents de l’Assurance Maladie ... 14

Figure 2 : Illustration Scellement prophylactique des sillons d’une 36 [16] ... 16

Figure 3 : Schéma des 3 sites au niveau de dents antérieures [2]... 24

Figure 4 : Illustration des différents sites sur dents postérieures [2] ... 24

Figure 5 : Arbre décisionnel pour aide thérapeutique en présence d'une carie profonde ... 28

Figure 6 : Bite-wing présentant une lésion carieuse profonde sur 24 lors d'une consultation d’inclusion, photographie personnelle ... 32

Figure 7 : Caméra à fluorescence intra-orale induite par la lumière ... 33

Figure 8 : Prise de vue de la caméra Soprolife® enregistrée après éviction carieuse sur 24 ... 33

Figure 9 : Radiographie de contrôle, suite à la restauration de la 24, lors de la même séance de soin ... 35

Figure 10 : Protocole lors de la visite de contrôle, à 1 an, 2 ans et 3 ans ... 37

Figure 11 : Radiographie rétro-alvéolaire de la 24, 1 an après l'intervention initiale, lors de la première visite de contrôle... 38

(44)

46

Annexes

(45)

47 Annexe 2 : Critéres d’évaluation RCI selon la HAS [6]

(46)

48 Annexe 3 : Recommandations HAS Risque Carieux [41]

(47)
(48)

50 Annexe 4 : Critéres d’évaluation RCI selon la SFOP[6]

(49)

51 Annexe 5 : Tableaux critères FDI [37]

(50)
(51)
(52)

54 Annexe 6 : Définition de la sévérité des lésions carieuses selon l'ICCMS/ICDAS simplifié [42]

(53)

55 Annexe 7 : Système d’évaluation radiographique de l'ICDAS/ICCMS [42]

(54)

56 Annexe 8 : Classification de Baume [37]

(55)

57 Annexe 9 : Organigramme critères d’inclusion et d’exclusion étude DECAT [38]

Figure

Figure 2 :  Illustration Scellement prophylactique des sillons d’une 36   [16]
Figure 3 : Schéma des 3 sites au niveau de dents antérieures [2]
Figure 5 : Arbre décisionnel pour aide thérapeutique en présence d'une carie profonde
Figure 6 : Bite-wing présentant une lésion carieuse profonde sur 24 lors d'une consultation d’inclusion,
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