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M. Bernhard (ed.), Lexicon musicum Latinum medii Aevi

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Academic year: 2021

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3 9 0 CLAIRE MAÎTRE

Lexicon musicum Latinum medii Aevi. Wörterbuch der lateinischen M usikterminologie des Mittelalters bis zum Ausgang des 15. Jahrhunderts, éd. Michael Bernhard, München, Bayerische Akademie der Wissenschaften (Musikhistorische Kommission), 1992 — 8 fascicules parus plus la réédition du fascicule 1.

Le Lexicon musicum Latinum medii A evi a pour objet de recenser et de définir le vocabulaire latin de la musique médiévale, un vocabulaire puisé dans les traités qui ont bénéficié d’une édition à l ’époque moderne. L’utilité d’une telle entreprise n’est pas à démontrer : les dictionnaires généraux ne peuvent couvrir des domaines aussi spécialisés avec toute l ’acribie souhaitable.

Le LmL a été créé en 1961 à la Bayerische Akademie der Wissenschaften par un musi­ cologue, Thrasybulos Georgiades de Munich, et un médiéviste, Walther Bulst de Heidel­ berg, sous le patronage commun des Académies de Bavière et de Heidelberg. Installé à Munich, il a bénéficié du voisinage géographique du Thesaurus linguae Latinae et du

Mittellateinisches Wörterbuch. L’Académie de Heidelberg s ’est cependant bientôt retirée ;

le programme fut repris par Ernst Ludwig Waeltner et Hans Schmid, puis soutenu entiè­ rement par Waeltner, qui a dirigé le LmL jusqu’à sa mort en 1975.

Cet érudit avait pressenti les possibilités de l ’informatique et le LmL s ’est appuyé depuis le début sur l ’utilisation des bases de données, alors une terra incognita dans le domaine des lettres et de la lexicographie. Ces bases ont permis de réunir une documenta­ tion autrement inaccessible et, en 1976, Michael Bernhard, successeur de E. L. Waeltner, entreprend la rédaction du catalogue proprement dit, un opus magnum auquel participe depuis 1988 un deuxième collaborateur. Mais, parallèlement à la rédaction des articles, des travaux préparatoires se poursuivent, comme vérifier ou établir l ’authenticité des auteurs, contrôler la qualité philologique des éditions, avec, le cas échéant, leur correc­ tion d’après les manuscrits, pour assurer la qualité de la documentation matérielle. La numérisation de textes théoriques musicaux se poursuit parallèlement, au fur et à mesure de nouvelles éditions ; en 2006, la base comporte six cent quatre-vingt textes, formant un ensemble de trois millions de mots.

Le fait de travailler sur la musique médiévale présente des difficultés particulières, dont, premièrement, le fait qu’un accès direct à cette musique soit impossible, la tradition ayant été interrompue. Mais il est parfois possible de retrouver les clefs de cette musique dans les théories qui la décrivent; à l ’époque moderne, certains domaines ne sont plus connus que par des témoignages théoriques, comme par exemple le premier organum. Mais le nombre des sources est si grand que la discipline ne peut plus être maîtrisée par un seul chercheur et la condition de sa compréhension passe par l ’analyse de sa termino­ logie, précisément l ’objet du Lexicon musicum Latinum.

Les matériaux de base pour le LmL sont les éditions et la bibliographie des textes de la théorie musicale, et, dans ce domaine, M. Bernhard a toujours tendu à l ’exhaustivité. Il a en outre, à côté des traités musicaux proprement dits, retenu les textes qui compor­ tent des développements conséquents sur la musique, comme par exemple les commen­ taires sur le De nuptiis Philologiae et M ercurii de Martianus Capella, ou le chapitre sur la construction de l ’orgue dans le Schedula diversarum artium de Theophilus presbyter. Mais il a éliminé les présentations de la musique dans les œuvres encyclopédiques, le plus souvent des compilations qui n’apportent à peu près pas d’information lexicale, ainsi que les œuvres en plusieurs langues de la fin du Moyen Âge.

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CHRONIQUES ET COMPTES RENDUS 391

L’espace chronologique retenu va du début de la période carolingienne jusqu’à la fin du XVe siècle. Au IXe siècle une nouvelle théorie de la musique fonde les futurs dévelop­ pements de la musique occidentale ; elle n’est cependant pas née de rien, mais provient de textes antiques encore lus au Moyen Âge, tels Calcidius, Augustin, Macrobe, Martianus Capella, B oèce, Cassiodore ou Isidore. Le LmL étudie les termes antiques encore utilisés pendant la période médiévale. La limite basse de 1500 se justifie quant à elle par la profonde cassure qui s’opère alors dans la tradition de la théorie musicale, dont Tinctoris et Gafurius représentent le terme ultime.

Les lemmes retenus sont de deux sortes : les termes musicaux, dans leur sens propre, et les termes primitivement non musicaux, mais détournés de leur sens premier par les théoriciens de la musique. La forme des articles reprend celle du Thesaurus linguae

Latinae et du M ittellateinisches Wörterbuch, mais en limitant autant que possible les

précisions grammaticales ou morphologiques. A l ’intérieur d’un article, l ’ordre suivi est chronologique et les citations aussi nombreuses que possible; jusqu’au nombre de cent, les références sont toutes données, au-delà un choix a été fait selon des critères géogra­ phiques et historiques.

Le premier fascicule est paru en 1992. Il contient l ’inventaire général des sources, ou liste des éditions de textes, avec la bibliographie secondaire qui leur a été consacrée, suivie de la liste des incipits textuels. Puis, de 1995 à 2006 paraissent sept numéros du dictionnaire, qui couvrent les lettres A à D. Enfin, toujours en 2006 vient d’être éditée une deuxième édition du premier fascicule, augmentée des éditions de texte et de la biblio­ graphie des années 1992 à 2006. L’ensemble de ces huit fascicules constitue le premier volume, fort de 1250 pages, de ce dictionnaire destiné à devenir monumental. Sa parution complète est programmée pour 2015. Il faut enfin signaler que les articles sont rédigés en allemand et traduits en anglais.

A une époque où les ouvrages de référence se multiplient, cette entreprise reste exceptionnelle à la fois par la quantité et par la qualité des informations délivrées. Il s ’agit d’abord d’une première dans le domaine musical et les musiciens médiévistes sont comblés de passer du vide à la possession d’un dictionnaire dont peu de champs séman­ tiques peuvent se prévaloir. Mais on doit également signaler que la rédaction des articles est le fait de spécialistes à la fois de philologie latine et de théorie de la musique, qui fournissent des notices souvent éclairantes sur la matière traitée. Il faut remercier son auteur, le Dr M ichael Bernhard, de pourvoir la communauté scientifique des médiévistes d’une semblable somme.

Claire Maître

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