ACQUISITION DU CONCEPT D'INFORMATION GENETIQUE PAR LES ETUDIANTS DE BIOLOGIE
Raul Pedro GAGLIARDI Laboratoire de Didactique et Epistérnologie des Sciences Université de Genève
Resumé
Dans unE-' recherche faite avec des étudi3nts de biologie de j'Université de Cenève, il a été constaté que le concept d'information génétique est 3cquis avant la Îin de la première année d'études, mais pour certains !:"xemples les étudiants de première année donnent une explication contra'" dictaire avec Je concept d'information génétique. Ceci montre la coexistence de deux modèles explicatifs différents dans ces élèves. Une explication à ce phénomène est la construction par étapes d'un concept - incorporation au cadre conceptuel; particularisation (application à des cas concrets); généralisation (arnpliation du cadre d'8pplicationl et réorganisation du cadre conceptuel.
:~J i.11 S es!-C.ilr,'1C il,'~'S _~é" ~.sych':Jl ieIl ( l , _I;:-iC C ':J1lciui5,::nt Les ~lèves un aDprorondissemp~t
se
l~ conn3isS2nc~,an science doivent =n~nger les
cs. '? ~JlL~S les
Jljr~s-"1 fin,
~;u 11.15
construit pr~alablement, et lBS rcmolacer par les c cepts fo~d2~entaux
de la ~isci~line ou'ils ~tudient. J la fin de leur c~rri~re les ~tu~iant~
ans les th~oTi~s 2cceGt6es oar la commUralJtC scientiFlhlJ?
'un scj.entifi~ue 1~'2st pas seulernent l'an8rentissage De
certains concects QU techniques les ~tudia~ts doiver~t r0pr~duire
(CQ~5-truire d~ns 52 penSBe) les Dar2dig~es, et aussi ils dDive~t les utilispr~
=1s ::JiV2i't r'~~Tojuire le C:::1dr2 0pistpnic-;uo de la science, r]L:'iIs /:tLi-:=i C '-,e s ~'J iV~ll~ 3cquerir ~~S t~ ' i s sil.=-, lr:-' 1 i lIrr ' "j ~..,r, ,-]!? :"_, J_tc·r: ?r'.j ]r -' U :-:n : J_~ ;~:.3.. -;"j ':.'--1~5_j':'ic '.'. 2l~. , , 5 :r IlJ!..'.J \-='J
S Ci~BS nucleioues :J partir cj~ la s~qLlerlce d'amirl08cicles d'un8
pro-Sel C~ p~racigme, l'inform8tion g6n~tiqu8 - s§quence de bases je
l' - d6termine tOIJtes les =aract6ristiques d'un &tre vivant. Il y ~
un passage d'information oui va des acides nucleiou8s l'orÇ)<?Jnisrnp-,
~ais Ce passage est ~ sens unique: tout changement dans l'infcrmation
g2r'~tique peut seuleme~t se produire para hasard et rlon co~mo r&suJtat
je i'adaptltion aux contraintes du milieu.
Le i='aracJi9 me est cché r eilt a v ecu n cou ra nt d' icié25 CHIi serii~'\1e 10PCle
partir dL! dix-huiti~me si~cle :
l'Le thème-=: du cristi3l fut revètu de sa dignit~, de modèle univers~l
~our la premi~re fois en 1784, pat ~ J. f~aGy de If~\c2d6mie des
sciences, qui venait de succ~der ~ A. L. de Jussieu dans SB ch8~ge
dl 3djoint en botanioue. Découvrir dans les formss const3nt~s des
cristaux une sorte d1algejre combinatoire, susceotible d1explirluer
les r~gularit~s des @tres vivants et les lois du monde tout entier,
~riger le paradigme du cristal en arch6type de l'explication
scien-tifisua signifie s'engager
a
30puyer alJ moins deux pr~suppos0s qlJimenant loin, à savoir 1) que toute forme visible et spÉciri~ue
52 L=i:;S2 Ei'. principe r6sCludro, Dar flostul~t méthQCCl.logi~U2, 2J
J'u-nivers microscopique, ou elle correspond, conform~m~nt ~ une loi
~ des configurations mol~culairestout aussi sp6cifiques; 2) que les
structures profondes, cristallines et mol~culaires, oeuvent chanqer
uniguement en obéeissant aUX lois propres du micro-univ"rs nu' elle,s
habitent. LeS tr3nsactions entre les deux mondes, celui
(macrosco-pique) des formes visibles et celui (microscopique) des forces mol~
culaires, se font toujours ~ sens unique : le microcosme dicte ses
lois au T12crocosme, sans réciprocité possible.11 (3,1
Les rpnr~sentationssociales sur les caract~ristiquesdes ~tr~s vivants s sur les
caract~Iistiquesmacroscopiques, visib18s, Sans prendre Brl consid~ra
tian les composants mo16culaires. I..haque organisme est aperçu cumrne
une unit~ [lui a des prorri{lt~s en tant que tella.
L.ettc contradiction entre les repr6sentatiorlS soci~les et le concert
dtinform~tiDn g6n0tique doit @tre surmont0e par les ~~udiants de
bio-logie pondant leurs étuces : toute explication fondee sur les
ropro-sentations sociales sera incompatible avec 10 paradigme, donc
contra-',3) assimo I-'iatelli-l'almarini : dans "Théories du langage-théories
ce l ' apprentissage- le débat entre Jean e'iaget et :'Ioam Lhomsky"
(organisé et recueilli par ~iatelli-~almarini),~d.du ~Ruil,1979,
P. 27.
J1 !J.i.Dl
scuuis et uti1i~,é d\/ant 18 fin UF=; La :JremièrE' êlnn!-?;.; c.J'(tu,'esJ tudiants de prRflier ,l',r:)l ":' l '::. . 'lTi'J
1[;5 f~lèves L'? cDr:sicll~:raient comm:.' T1naturE:l11
• Le iJroc:pssus
cl1,::cqui-:::;ition é-Jvait {:;t[~ aU mê:1E ternps un processus d 'ontolooisati.on conce~~t, J_(~5 ;~,tuciiants n Tn.::--Jrn'2ttaient pa.s 8Ul~ ri'autrt=?s eXGlic3t:ions aux.
rJ!I'.'no-es ~vo]lJtifs ou ~\JX GroDri~t&s d'un organis~~ snipnt C~Vi5
2.is, bipr, ue 1.'irJ e 'inFormation Q&r16tiou~ ~tait ainsi 2ccrot8P,
J.ES lff~rentes r~Dons8s des ~1~v2s 0e pre~ier et de troisi~me Rnn~e
t .11 OÏltr le5 diff&rents niveaux d'acouisition du paradigme.
de troisième ann~e g&~éralisai2nt le concept d'inform~tion
g6nétinup-tuus lr:;s Ca:-s disc!Jtl?S, pendant ~lue les '~'lèves de iJrr:?rnip.I" ,=:Jn:l:{;p ne
J_!~tGndaient pas QUX exemples sur le comportement.
Les diants de Drem3.er annke ont Dropos~ pour analyser l'~volution
du com~ortRment une exolication selon laquelle l'actlvit~ de chaoue
organis~e serait le orincipal facteur dans l'apparition d'un nouveau
com;Jort2 i,ent. oelon eux chaoue organisme !laporencl TT Un comportement
octimal, lefluel aprr::s olusieurs gf~nF:r;;:Jtio.'ls .se !tfixe " et devipr:t
h'~ré-ditaire.
Cette explication est similaire à celle proposÉe Jar ~iaqet sur
l'évolu-tion dans S3 th~orie de la ph~nocopie l4)tparce qu'elle donne oriorité
~ux org8nis~es et ~ leur activit6 comme factpurs d'6v~lutiono
5 cette explication les [tudiants de premier ann~e s'~loiqn~ient
la t~pllorB ~\J cristal aU lieu d'3ffir~er que tout oh~nom~ne m~-cr~3copique est rl~terminf par le niveau microscopique, ils postulaient
~lJ2 le cor~Dortement (caract~re macroscopique) transformp l'i~formatio~
1r.'rc~;~'" i.~:.i ' p
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~c~tes ~our ce~tains CaS particuliers.
~lgr~ le fait de r'2voir D3S fini le processus de généralisation (ce 'i~~liou2 12 coe>:iste~cB dE mco~~es eX21icatifs =ont=-~dic~J~res',
~'"' ~ t'-lJi2;-,~S US =r~0ier ann2e 2\,'2ier~ CE'j.~ :Jntülogis'~ le C~:tcc;Dt dlir1 _
a~paremm2nt se concept éteit consid~re comme
\~·r:i.(; de :l3nière lIindiscut3blsl', rnc=is i l n'était pas aPDli~u~ }, tous
20erm3S, Jurgen "La technique et la science comme id~ologie", ~diti~ns
~~~l ~ont~ie~, -~ris, 1972.
11 _,invention scientifie,ue '! , ~ditions ~'.~. ,='t"lris,~~82.
L...;l'., Tno~as ~• 11~2 s:'ruc:'t..;I'? :Je:: ri''v'clutions scientifiQues!l,Editior.s
. oscovici, 'Serge, Tll a psycno2nalyse, son image et son oubli::",::-ditic,ns
3ssimo (rcco~ilùteuret crganis~teurÎ 02~ '::lOn:Si<jl!!, -:-,j:'t.i:;ns du S::::ui2., -:::.ris, 107:.
nTh~ories
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