ARTheque - STEF - ENS Cachan | Analyse des besoins et relance de la recherche pédagogique en français

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ANALYSE DES BESOINS ET RElJ\NCE DE LA RECHERCHE PEDAGOGIQUE EN FRANCAIS

Gilbert DUCANCEL

Unité Didactique et pédagogie du Français

Institut National de Recherche

pédagogique - Paris

Résumé:

Pour _{reiancer les recherrhes pédagogiques sur l'enseignement de la langue} maternelle et reconstituer le dispositif d'équipes de terrain, il a été procédé à _{une analyse des besoins selon une méthodologie s'apparentant}

à l'enquête-participation.

Les données recueillies révèlent l'influence} entre autres, du statut et du rôle des enquêtés dans le système d'éducation sur 11expression de ces besoins.

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_L~s recherches pédagoL-~=-o_ue8en Frar~çais[L l'LE~F ont ~té sU:Jp;:-,i.;nées autoritairement en

1~80. Le changement politlque, l'objectif prioritaire de lutte contre l'échec scolai~e

lu nouveau Hinistère ont rendu nécessaire leur redémarrage. Hais comment procéder? '1 nous a semblé quti,l fallait s tappuyer sur trois analyses complémen-tai res

l'analyse de la conjoncture politiQue (textes et déclarations), celle de la conjonct~re

sci~ntifique (l'état des linguistiques et des ~ciencesde l'éducation), celle enfin, de

la conjoncture pédagogique (besoins et demande en matière de recherches su~ l'ense~ gnement de la langue maternelle). L'objectif était de re-créer un réseau d'équ:pes de terrain *~i s'engagent dans une vaste recherche-action comportant différents volets (recherche -innovation, recherche-description, expérimentation scientifique, évaluation). Il ne sera question ici que de l'analyse de la conjoncture pédagogique. Kous avons choisi de procéder selon la méthodologie de l'enquête-particlpation. Deux modes de recueil d'information ont été utilisés: des interviews collectives et un questio~~8ire. La trame du questionnaire pour les interviews et celle du questionnaire étaient sembla-bles et permettaient aux sujets de développer librement leur point-de-vue. On s'adres-sait systématiquement aux sujets en tant qu'acteurs sociaux dans le système d'éducation. On s'adressait aussi à eux comme à des gens intéressés, concernés par la recherche, et

l'on terminait en leur demandant s'ils pa.rticipera.ient à cette recherch.e, avec qui, sur quel thème, etc .•.

Il a ainsi été procédé à 35 interviews collectives, et l'on a reçu 264 réponses au questionnaire (un certain nombre étant collectives). On peut estimer qutenviron 600 personnes se sont ainsi exprimées. Une analyse de contenu classique a été effectuée, dont nous donnons ici quelques résultats.

Ont répondu les gens les plus intéressés, ceux qui étaient prêts à s'impliquer dans une recherche : les refus de participer aux recherches représentent moins de 1 des in-formations. Les données recueillies ne rendent pas compte de l'attitude de la popula-tionparente de tous les acteurs sociaux impliqués, mais de cette sous-population. Ce

que nous cherchions.

:;ous présenterons ici des données concernant seuleœnt les réponses au questionnaire sans les interpréter.

1. Nombre total d'informations.

9337 unités. 35 par réponse en moyenne. Les Professeurs d'Ecoles Normales sont plus loquaces que les autres, les Universitaires moins que les autres.

2. Répartition des informations en 5 dimensions

A. Infôrmations, attitudes, représentations ayant trait aux recherches connues ..•...

2);'

B. Etat actuel de l'enseignement du Français 21

C. Prospective en matière de recherche 48

D. Refus de participer aux futures recherches ...•.•.•.•...•.•.•.•.•.•.•.•••.

1;

E. Acceptation de participer aux futures recherches ...•.•.•.•.••..•.•.•.•.•..••••.•. 6:, Les universi ta.ires insistent moins sur B. Les Instituteurs ins~_,stentmoins sur A et plus sur B que les autres.

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~des, représentations aiant trait aux recherches cor~"ues.

l..'ES ca.nsu?p':'-'}il";gi.?s sont les inforI!lations et discussions personnelles, et la

~':":";8.~:.:.<}G iL:.t::'e:' O') continue. Les Professeurs d'E.N. insistent moins sur le canal

:Jr~cteurs et SC' :·3q1..::._pe~ Les Inspecteurs et les Instituteurs y insistent plus, ains~

"'1'.::,.:..' sûr les l.nio:"atio:1s et discussions da.ns le ~roupe institutionnel~ Les

'C"niversi-~8.j.::·8;;-; Ee dj.sen-:'· h pel) près rien des canau.."{ de diffusion.

7 ) Obstacles ~ la diffusion.

':88 ob::;;tacl,ef, sont, dans l tordre, le dysfonctionnement des canaux institutionnels, 1: 3.l1aciaptation des prod'J.i~;3 aQ>:: besoins et a.ux attentes des publics visés, l'ig~ore.nce

:le~] recherches par le1JT3 iestinataires potentiels. Les Inspecteurs insistent moins sur

'1':i.gnorance, s-t plus Sil,:- Itina.daptati.on. Les Instituteurs ont ici Itattitude inverse.

~.3. Reurésentation des chercheurs, de leurs activités.

Ce qui vie~t en tête est une représentation négative : théoriciens "planeursfl ,

pL::caseurs, narcissiq,uest ou, simplement loin du terra..in, ne dialoguant pas av·ee lui. Pli.w ::"oin, on trou'le d~ux const8ts : ils sont rares, isolés ; ils sont à la fois

com-p~ten:s quant 8 la théorie et à la pratique, ce sont les équipes pluri-compétentes~

Les In.sp~ctouI·sinsistent moins s"":J.r les jugements négatifs. Les Instituteurs st

expri-mer": peu g'J.!' l·:;ur re})résentation.

-" =tat actuel de l'6!"'.seÜ;nement du Francais

1-JÎ', t<:_la.:~1 est extrêmement sévère : 90~;; 0.es j.nforms.tions le concernant sont négatifs. ,es plUS 3Gvère.8 sont les Univers:}, taires 8t les Inspecteurs. l,es moir:s sévè.!"68 sont les Instituteurs (81 de jugements négatifs toutefois).

4.2. Les points négatifs

i)ans l ' ordrep ils sont centrés su~ les sa.voirs, savoir -faire, démarches et

acti-:...~é,':"') de FTa:1çai,g, 8'1.1" les er-Sant::39 sur des fa.cteurs internes a.u système d~éducation,

;:'UT les mai+':('68~ IJes Uni versita.:;.~~es insistent plus Si)r sa.voirs, savoir-faire,

i.'i~T:B,rchGs et activités et SUT les facteurs internes au système. Les P~ofesseur8::1':2:.N

-~0"1-;. '.ie ~nême, e~ i!-Lsistent plus sv::.' i.es 1JlFl,îtres et moins sur les en:fants. :0es

Inspec-::'r:S·t:L t1ltp.urs, eu..:x: :.n;3istsnt plus SUI' les enfantsG

ont de2 (~ifficu:'tss P, l'écY":t, des difficul t:?s global.es pour co:~,m1J.niquer

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~.rJ"'/O; ~I', .'3œToiF-fa~ret d·':marches et. actj.~tit6s cle :'TB.r.çaLS

A peu pros È'. 8gali.t::' -.:rie:Gnent les affiITlatLo~S sU'~vant":)s : les con:enus et

pro-,~4ra.mme3 SOy.t .-inadaptés, la rénova.tion a étR mal comprise. la rénovation n'a pa.s eu

1~8u, les maîtres ont des difîicult8s quant à la démarche d'ensemble.

4.6. l"acteurs internes au système d'ooucation.

Se détache nette~g~t la mise en cause du dispositif de formation. Puis viennent

en3emble l' organi$tion clo~_sonnéedu cursus scolaire et le dé~l.J1ge entre 11école et

l'expérience des enïants. Les ~nive~sitairesinsistent plus sur le dispositif de

for-mation et le décalage école-expérience des enfants, et moins sur le cloisonnement du

cursus. Les Professeurs d 'B.

l,.

insistent plus sur le décalage école-expérience des

enfants. Les Instituteurs insistent plus sur le cloisonnement et moins sur le décala-c;e. ',es Inspe' veurs disent très peu de choses sur ces points.

J.

Prospective en matière de recherche pédagogigue.

D S8 consacre en premier aux champs des recherches, puis, à égalité, aux produits, à

l'organisation et au fonctionnement, aux eîfets attendus. Les P~ofesseursd'E.N.

insistent moins sur l'organisation et le fonctionnemnt, les Inspecteurs sur les champs Les Instituteurs j.nsistent plus sur les effets attendus.

5.1. Champs des recherches.

Les champs priviligiés sont les activi tés de CO!ill!lunicatian (37~',;), lt

interdisci-plinari té et la pédagogie de la langue dans l'ensemble des activités scolaires (1T,') ,

les activités d'analyse de la langue

(16p),

les méthodes, démarches et pratiques

d'en-semble (10%). Les Universitaires insistent plus sur le second thème. Les Professeurs dfE.N. insistent moins sur les activités de communication. Les Inspecteurs insistent moins sur l'interdisciplinarité et la pédagogie de la langue dans l'ensemble des actc-vités, et sur les activités d'analyse de la langue, mais plus sur les activités de communication.

5.2. Produits des recherches.

Se détachent les outils pour la classe et des articles pour des revues. Les Pro-[esseurs d'E.N. et les Instituteurs insistent plus que les autres sur les outils pour la classe.

5.3.

Organisati~net fonctionnement de la recherche.

Sont massivement rejetés à la foisUll programme national strict, et des initiatives

locales entièrement autonomes. Les sujets souhaitent d'abord un cadrage, un programme national "souple et évolutif", puis une décentralisation, un réseau d'équipes de terrain (ce qui ne s'exclut pas). Les Professeurs d'E.n. insistent moins sur la

décen-t~alisation, les Instituteurs y insistent plus.

Les participants doivent se regrouper en équipes pluri-compétentes. Les Universitaires

y insistent plus que les autres.

5.4. Effets attendus.

Il s'agit d'aider avant tout les maîtr€sà changer leurs pratiques, et les

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~t? CG~te e.nalyse ont ~t<,; IL1e des références des s<?minaires

~iJ.i ~__ .sont rr:~uL_3 Ils ont con:ribué à orienter le re-démarrage àes recherches,

C~·-1.: se con(':::~éti8' .c~t;.ellemntpar équipes de terrain et 4 groupes na.tionau..,,: en vo:'e