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Escalade: sport individuel et activité d'animation

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HAL Id: hal-00948286

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To cite this version:

Anne Griffond-Boitier. Escalade: sport individuel et activité d’animation. Images de Franche-Comté,

Association pour la cartographie et l’étude de la Franche-Comté, 1997, pp.6-9. �hal-00948286�

(2)

FRANCHE-COMTE

Escalade:

s

port individuel

e

t activité d

'

animation

Anne Griffond-Boitjer, CNRS. UPRESA ~9•

A

près avoir été longtemps un simple entraînement à

l'alpinisme. l'escalade se pratique !>Ur tous les types de falaises et suscite même, si be oin est, la création de blocs

artificiels. Ainsi la géographie des sites d'escalade est de plus en plus déconnectée des régions montagneu!>es. En

Franche-Comté, l'escalade investit systématiquement des

aires de loisir périurbaines et apparaît comme un véritable

outil d'animation sociale.

Sport aux multiples facettes. elle procure aux plus

aventu-reux des sensations vertigineuses et aux néophytes un plaisir

nouveau. Ces caractéristiques peu communes en ont fait une pratique très prisée des Francs-Comtois. si l'on en juge du moins au nombre de sites aménagés. qu'ils soient naturels

ou artificiels.

Les sites naturels

L'essentiel du potentiel aménagé est directement lié aux

escarpements des plateaux du Jura; la carte met en évidence

la répartition spatiale des lieux de pratique liée à ces cond

i-tions topographiques.

amégnagés et fréquentés

Les 70 siles naturels qui sont équipés aujourd'hui (le tracé

des voies est matérialisé par des pitons) semblent répondre

aux auentes des grimpeurs, puisque ceux-ci sont

directe-ment responsables de l'aménagement et de l'entretien des

voies. S'il est difficile de chiffrer précisément l'

impor-tance de la pratique, car elle s'exerce souvent •·en

indivi-duel'' en dehors des clubs, on constate que le potentiel

exploité n'est jamais saturé. Toutefois, d'autres espaces

sont encore disponibles, ne serait-ce que par l'extension du

nombre de voies dans les sites existants, celui d'Ornans

par exemple.

Globalement. la localisation des sites aménagés semble

gui-dée par la proximité des villes, principales sources de

clien-tèle. Chacun des pôles urbains possède un site dans sa

péri-phérie proche : les falaises de Montfaucon pour Besançon.

celles de Pont-de-Roide pour le Pays de Montbéliard ...

Dans une seconde ceinture périphérique, d'autres sites

d'accès facile complètent les précédents : les rochers de Lepuix pour Belfort. ceux de la Brême (Ornans) et la roche

• D'nprè~ le mémoire de mnitrise de géogrnphie de Sé,erine Maillol

de Hautepierre pour Besançon, ou encore les sites de Doucier. Macornay et Poligny pour les villes du Jura ...

Dans le nord-ouest de la région, par contre. le seul potentiel

aménagé se concentre dans le secteur de Vesoul ; les villes

de Luxeuil, Gray et Lure sont relativement dépourvues. On peut s'étonner, également. de la faible ampleur des sites

aménagés dans le :..ud du Jura, où les touristes s'ajoutant à la

population locale relativement importante pourraient

consti-tuer un vivier de pratiquants non négligeable.

en jonction de leurs qualités

L'inégale répartition des sites d'escalade sur le territoire régional sc trouve encore renforcée par leurs cnractères

intrinsèques:

•La qualité de la roche - partout composée de calcaires à

l'exception des sites de Lepuix qui se développent dans les granites vosgiens- favorise l'ouverture de voies plus nombreuses dans le nord du massif que dans sa partie méri-dionale. Cependant. la dégradation menace certains sec-teurs, tel celui de Montfaucon où la roche "se patine". En

outre, nombreuses sont les falaises où les grimpeurs

doi-vent composer avec d'autres populations: les faucons

pèlerins viennent y établir leurs nids à la fin de l'hiver: la

fréquentation est donc interdite par" arrêtés de biotope"

jusqu'au début de l'été.

•Le dénivelé des voies est souvent assez faible, limitant le niveau de difficulté de l'escalade. Il atteint

exceptionnelle-ment 140 mètres au rocher de la Baume à

Mouthier-Hautepierre et à la groue Sarrazine de Nans-sous-Sainte-Anne. Dans la partie septentrionale des plateaux, la plupart des sites offrent un dénivelé de l'ordre de 40 mètres.

Ailleurs, il ne dépasse guère 10 à 20 mètres.

•La difficulté des voies est mesurée par un système de

cowtion un peu complexe. mais une cla<>sification plus

synthétique. établie par la Fédération française de

mon-tagne ct d'escalade. permet de distinguer les sites sportifs, les terrains d'aventure et les blocs d'escalade. On peut regretter que cc cla!>sement ne fasse pas directement réfé-rence à la variété des niveaux d'escalade proposés aux pra-tiquants. ce qui leur garantit pourtant la possibilité d'amé-liorer leurs performances et rend la pratique beaucoup plus

(3)

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Escalade : caractéristiqu

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n1veaux mulupJe, allant du faible au fort - ni,eaux mu1iplc~ plutôttrè~ forts

- mvcaux homogènes. tres l;ubles a moyens - ni\caux homogènes. tort' iltrè' forh

non communiqué numero de sile

(4)

FRANCHE-COMTE

En Franche-Comté, presque la moitié

des sites permet l'initiation, mais bon

nombre sont aussi réservés à l'élite

sportive. Les plus fréquentés sont

situés dans les plateaux jurassiens du

nord, sans doute parce qu'ils

propo-sent la plu'> grande variété de niveaux.

Remarquons également que le secteur

de Belfort, avec seulement 5 sites,

propose un large éventai 1 de voies.

alors que les aménagements de la

péri-phérie de Vesoul ne se prêtent qu'à

lïnitiation.

Cette variété d'équipement ne

traduit-elle pas, finalement, une plus

clas-sique opposition entre des milieux

marqués par des comportements

urbains, auxquet:. l'escalade participe

pleinement, et les secteurs ruraux. de

Haute-Saône ou du Jura. où cette

acti-vité ne fait encore qu'une timide

appa-rition ? li nous semble, en effet, que

l'inégal développement des sites

amé-nagé!> ne peut être le fait d'un

détermi-nisme purement naturel.

Des structures artificielles de

proximité

pour développer la pratique et

l'ini-tiation

En 1996, la Franche-Comté possède

un minimum de 55 structures

artifi-cielles d'escalade (SAE). alors qu'il

n'en existait que 18 à la fin des années

quatre-vingts. Caractéristiques des

zones urbaines, elles apparaissent

comme un relais des sites naturels trop

éloignés et offrent aux citadins un

accès immédiat à la pratique. Leur

répartition régionale vient plutôt

conforter le potentiel aménagé ct tr

a-duit bien la" sportivisation "de l'esca-lade dan!> les cantons où la pratique e'>t

d'ores et déjtt bien ancrée. Ccl>

struc-ture~ satbfont ainsi les besoins liés à

la compétition et à l'activité del.

'>CO-laires. tout en offrant une

complémen-tarité saisonnière aux <,ites naturels :

Les clubs d'escalade et .\iles naturels en Franche-Comté

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l'oht:nv

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70 % des murs d'escalade sont

d'ailleur'> couvert'>, ce qui pennet un

allongement de la période de pratique

durant le~ mois pluvieux.

Les stations touristiques du massif du

Jura ont également largement misé sur

ces nouvelles installations qui offrent

une pos~ibilité de diversifier leurs

acti-vités tout en animant le cœur des

sta-N11mbre de licencié~ • de 1:1 'iO e de SI a 100 • de 101 à 350 • plu-. de 500 5UOm .lOO m :!OOm

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club nnn :~flilié • ~itc naturel

tions et en renforçant une image. à la

fois !>port ive et conviviale. À Métabief,

aux Rousses. comme dans les petites

stations de La Pesse ou de Cemiébaud.

ces stn1ctures servent aussi de palliatif

lorsque les conditions d'enneigement

ne permettent pas la pratique du ski.

Certain~ centres de vacances, comme

(5)

égale-/..es structures artificielles d'escalade Dl•t~""''an'e

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01\1 \Ci~\ l~ (·r.mchc-C"nmté ment leurs propres murs, afin de proposer une initiation à

l'escalade quelle que soit la localisation géographique.

Précisons, également. que le recours à une telle structure (si sa hauteur est toutefois inférieure à 3 mètres) n'implique pas la présence d'un moniteur sportif diplômé. allégeant ainsi les dépenses del> organismes responsables. tout en

leur permettant d'afficher une telle activité dans leur

pro-gramme.

pour créer de nouveaux espaces de vie

La crémion des clubs d'escalade est fortement liée à la

pré-sence d'une SAE, utilisée comme ba<,e d'entraînement. Le

rôle de ces structures est essemiellement d'assurer aux jeunes une continuité de la pratique à leur sortie de l'école.

Mais l'escalade se passe fort bien de ce genre de cadre. et

les clubs, tel le célèbre GAG (lire Gang des allumés de la grimpe). sont souvent constitués de groupes d'amis,

diffi-ciles à intégrer.

Les municipalités sont, elles aussi, favorables à une

ani-mation "autour de l'escalade'· qu'elles définissenL comme

un relais entre le monde scolaire et le monde associatif.

Certaines. Belfort et Pontarlier par exemple, ont directe-ment exploité les richesses que leur offraient, pour l'une,

les imposantes fortifications de la ville, pour l'autre, une

ancienne carrière directement intégrée au tissu urbain. Ces structures pseudo-artificielles ont l'avantage d'offrir tous les niveaux de difficultés et remportent un vif succès

auprès des citadins. mais drainent aussi une clientèle plus lointaine d'Alsace ou de Suisse. À Besançon. le site de la

Malcombe utilise. de même, un potentiel naturel qui se

décline, ici. en blocs d'escalade. Sa fréquentation est plus

confidentielle, peut-être parce qu'il présente des situations

d'escalade trop limitées. mais aussi parce que les falaises de Montfaucon lui font une rude concurrence.

D'autres initiatives se soldem par des résultats inégaux. Dans la cité de Champvallon à Bethoncourt, la mise en

place à grands frais d'une structure de plein air n'a pas insufflé la dynamique sociale escomptée. On assiste même

à un phénomène de rejet de la part des jeunes du quartier. Le mur, mis en valeur par une fresque et un éclairage noc-turne qui permettrait la pratique jusqu'à des heures tar-dives, est aujourd'hui complètement délaissé. À

Montbéliard. en revanche, la structure du Pré La Rose . située dans l'enceinte d'un parc protégé, est en libre accès durant la journée et sert notamment d'aire de jeux aux enfants du quartier.

Avec le recul dont on dispose aujourd'hui sur le foncti

on-nement de ces installations, on connaît un peu mieux l'alchimie qui permet d'atteindre les objectifs ciblés, c'est-à-dire organiser au sein des villes des lieux de vie et de

convivialité. L'une des clés semble reposer sur une anim

a-tion très souple de la pratique que les clubs fortement

structurés n'offrent pas toujours. L'expérience concluante

de certaines cités, les recherches réalisées pour perfecti

on-ner les équipements et les initiatives sur les «circuits enfants» de la Forêt de Fontainebleau par exemple permet-tent au moins de signaler des démarches exemplaires.

Rappelons ici les résultats d'une enquête effectuée dans le département du Doub!) et portant sur la notion de plabir

associée à l'escalade selon le type de support utilisé. L'analyse met en parallèle l'attrait réel des falaises et des

SAE et les sensations procurées. Le contact sensuel de la roche semble être fondamental pour les grimpeurs.

sensa-tions très appauvries sur structures artificielles. Pour les puristes. le plaisir suprême demeure indissociable du cadre

montagnard. Mais. heureusement pour la Franche-Comté

qui n'offre pas les mêmes atouts que les Alpes. ces" allu

-més" !>Ont aujourd'hui minoritaires parmi les adhérents

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