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Développement financier et ouverture au commerce

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EURIsCO, Université Paris Dauphine

Cahiers de recherche

EURIsCO

Cahier n° 2007- 05

Développement financier

et ouverture au commerce

Par

Michel Blanchard Et Frédéric Peltrault Inalco EURIsCO

EURIsCO Université Paris Dauphine Université Paris Dauphine

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EURIsCO, Université Paris Dauphine

DEVELOPPEMENT FINANCIER ET OUVERTURE AU COMMERCE

Michel Blanchard et Frédéric Peltrault Résumé

Cet article propose un modèle de commerce international avec incertitude qui fonde les spécialisations sur les différences internationales de développement financier. Lorsque la fonction d’utilité des individus est vulnérable au risque au sens de Gollier et Pratt [1996], le développement financier réduit leur aversion pour le risque. Les différences de développement financier entre deux pays peuvent alors engendrer des différences internationales d’aversion pour le risque. Avant la résolution de l’incertitude, nous montrons que tous les individus ont le sentiment que l’ouverture au commerce améliore leur bien être. Ils sont donc favorables au libre échange ex ante. En revanche, après la résolution de l’incertitude, il est possible que le bien être ex post du pays le plus averse au risque diminue. Contrairement au pays le moins averse au risque, le pays le plus averse, dont le système financier est le moins développé, peut donc regretter son choix en faveur du libre échange.

FINANCIAL DEVELOPMENT AND TRADE OPENNESS Summary

This paper proposes an international trade model under uncertainty in which international differences in financial development provide the basis for trade. When preferences exhibit risk vulnerability as defined by Gollier and Pratt [1996], financial development reduces individuals’ risk aversion. Hence, international differences in financial development can induce international differences in risk aversion. We show that all the individuals have the feeling that trade is welfare improving before the resolution of uncertainty. So, all individuals are in favour of free trade ex ante. But, the ex post welfare of the more risk averse country can decrease after the resolution of uncertainty. Contrary to the less risk averse country, the more risk averse country, with the less developed financial system, is likely to regret his decision in favour of free trade commitment.

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Section 1. Introduction

Le faible développement des marchés financiers, particulièrement marqué dans les pays les moins avancés, engendre un grand nombre de distorsions économiques1. L’imperfection des systèmes financiers conduit les décisions d’investissement à ne plus se fonder sur leur rentabilité intrinsèque, pondérée par le risque, mais à dépendre aussi d’autres variables, telles que le revenu, la richesse, le statut social, le capital relationnel. L’inégalité d’accès au crédit engendre par conséquent des distorsions d’investissement et une mauvaise allocation du capital. Le développement des marchés financiers a ainsi des conséquences importantes en termes de croissance à long terme2. Dans cet article, nous considérons un autre enjeu du développement financier en privilégiant une approche statique qui met l’accent sur l’influence du développement financier sur le bien être des pays qui s’ouvrent au commerce.

Levine [2005] distingue cinq fonctions du système financier : (i) faciliter la diversification et la gestion des risques, (ii) produire de l’information ex ante sur les investissements réalisables, (iii) contrôler les projets d’investissements financés, (iv) collecter l’épargne et (v) favoriser les échanges de biens et services. En améliorant la première fonction du système financier, le développement financier permet une meilleure couverture des risques réduisant ainsi le degré d’incomplétude des marchés. Il existe plusieurs pistes à suivre pour formaliser le développement financier et l’incomplétude des marchés. L’une d’entre elles, comme le rappelle Gollier [2001, page 196] consiste à introduire un risque idiosyncrasique non assurable de moyenne nulle dans une situation de marché complet. Dans ce contexte, on peut montrer à la suite de Gollier et Pratt [1996] que l’incomplétude des marchés augmente l’aversion pour le risque des individus dont la fonction d’utilité est vulnérable au risque. Autrement dit, le développement financier diminue l’aversion pour le risque dans le pays car il étend la couverture des risques idiosyncrasiques auxquels sont confrontés les agents. Cette idée est étayée par l’étude empirique de Guiso et Paiella [2001] sur des données régionales italiennes. Les auteurs montrent ainsi que l’aversion pour le risque des italiens est d’autant plus élevée que l’accès au crédit local est difficile.

Dans l’esprit de la théorie des divergences domestiques de Bhagwati [1971], on peut se demander si le commerce international accentue ou au contraire réduit l’impact sur le bien être des distorsions engendrées par des marchés financiers incomplets. Dès lors que le développement financier influence les décisions d’investissement et l’allocation des ressources dans les secteurs risqués, les différences internationales de développement des systèmes financiers déterminent toutes choses égales par ailleurs les

1 Par exemple, le rapport de la Banque Mondiale 2006 Equité et développement montre que les inégalités intérieures entraînent

une mauvaise allocation des ressources.

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avantages comparatifs des pays. Dans cet article, nous supposerons que la fonction d’utilité des agents est vulnérable au risque et que les différences internationales d’aversion pour le risque peuvent donc refléter les différences de développement financier entre les pays. Le pays dont le système financier est le moins développé, c’est-à-dire le plus averse au risque, se spécialise dans la production du bien certain. Pour ce pays, il semble bien que le commerce international accentue la sous production de bien risqué.

Grossman [1984] a le premier construit un modèle de commerce international avec risque idiosyncrasique dans lequel un petit pays en développement fortement averse au risque exporte un bien traditionnel et importe un bien nouveau. Dans ce contexte, Grossman [1984] analyse l’effet du commerce international sur le bien être ex ante et montre que le petit pays gagne à l’échange. Dans cet article, nous considérons également les effets de l’ouverture sur le bien être après la résolution de l’incertitude. Nous montrons que seul le pays doté du système financier le moins développé, et donc le plus averse au risque, peut perdre à l’échange ex post. Cette situation est d’autant plus délicate que la décision de s’ouvrir au commerce est prise avant la résolution de l’incertitude ; or nous montrons que le libre échange augmente toujours le bien être ex ante. Le pays le moins développé peut donc regretter ex post un engagement pour le libre-échange fondé sur une analyse ex ante de son bien-être. Nos conclusions en termes de bien être sont similaires à celles de Blanchard et Peltrault [2004, 2005] qui supposent un comportement optimiste ou pessimiste des individus. Notre article s’écarte cependant de ces deux contributions sur deux points importants. D’une part, le lien entre l’aversion pour le risque des individus et le développement financier souligne le rôle potentiel de ce dernier sur le commerce international. D’autre part, les pertes à l’échange ne peuvent plus être imputées aux seuls biais psychologiques engendrés par des comportements optimistes ou pessimistes.

La section 2 présente la théorie et les faits stylisés qui lient négativement le développement financier des pays et l’aversion pour le risque des individus. La section 3 caractérise l’équilibre d’autarcie et l’équilibre de libre échange. Les effets du commerce international sur le bien être ex ante et ex post sont exposés dans la section 4. La section 5 conclut.

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Section 2. Développement du système financier et aversion pour le risque

Lorsque les marchés sont complets, les systèmes financiers permettent aux individus de se couvrir contre les risques idiosyncrasiques associés à leur projet d’investissement risqué. L’aversion pour le risque des individus est alors sans effet sur la décision de s’engager ou non dans un projet risqué. En revanche, l’aversion pour le risque devient une variable centrale dès lors que les marchés sont incomplets [Magill et Quinzii, 1996]. En outre, plus les systèmes financiers sont développés et moins les pays sont averses au risque.

2.1. Fondement théorique

Selon Gollier et Pratt [1996], une fonction d’utilité est vulnérable au risque si la présence d’un risque de fond exogène de moyenne non positive augmente l’aversion pour le risque pour tout autre risque indépendant. Soit un agent averse au risque avec une fonction d’utilité u(c)où c est sa richesse initiale. L’aversion pour le risque de l’agent R s’écrit alors : u Ru =−u′′(c) u′(c). Supposons qu’il soit à présent confronté à un nouveau risque x~ tel que E(x~)≤0. La fonction d’utilité indirecte de l’agent est maintenant v(c)=Eu(c+x~). L’aversion pour le risque de l’agent R s’écrit alors : v Rv =−v′′(c) v′(c). La fonction d’utilité u(⋅) est vulnérable au risque si et seulement si Rv >Ru3. Gollier et Pratt [1996] démontrent que les fonctions d’utilité Von Neumann Morgenstern (VNM) de type DARA4 sont vulnérables au risque.

On peut établir un lien direct entre développement financier et aversion pour le risque d’un pays lorsque la fonction d’utilité de l’agent représentatif est vulnérable au risque. L’environnement économique dans lequel l’agent réalise ses choix d’investissement comporte un ensemble de risques de fond qui affecte son capital humain [Weil, 1992]. Par exemple, la maladie diminue le capital humain de l’agent représentatif et affecte son revenu. L’existence d’une assurance santé va ainsi limiter les fluctuations de son revenu et réduire son aversion pour le risque. En créant de nouveaux instruments financiers, le développement financier permet de couvrir progressivement cet agent contre ce type de risques. Toutes choses égales par ailleurs, un pays A est donc moins averse qu’un pays B si le système financier du pays A offre une meilleure couverture contre les risques de fond que le système financier du pays B.

3 L’addition d’un autre risque de fond dans la fonction v(.) augmentera encore l’aversion pour le risque.

4 Decreasing Absolute Risk Aversion. Cette classe de fonction inclut les fonctions de type CRRA que nous utilisons dans la

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2.2. Une illustration empirique Estimation de l’aversion pour le risque

Il existe peu de données sur les différences internationales d’attitude envers le risque. La base de données la plus utilisée est celle réalisée par Hofstede [2001] qui propose pour une cinquantaine de pays un indicateur croissant d’aversion à l’incertitude (IAI)5. L’étude révèle ainsi que l’aversion pour l’incertitude est plus forte au Japon (IAIJ =92) qu’en Allemagne (IAIA =65) et aux Etats-Unis (IAIUS =46). Ces résultats sont cohérents avec d’autres enquêtes menées sur un nombre de pays plus restreint. Par exemple, les résultats de l’Eurobaromètre flash n°134 révèlent que 46% des européens contre seulement 25% des américains pensent que « l’on ne devrait pas créer une affaire s'il y a un risque que cela échoue ». De leur côté, Nakagawa et Shimizu [1999] estiment avec un Modèle d’Evaluation Des Actifs Financiers (MEDAF) que les ménages japonais sont deux à trois fois plus averses au risque que les ménages américains.

Mesure du développement financier

Nous reprenons deux indicateurs de développement financier utilisés par Demirgüç-Kunt et Levine [2001] pour les années 90. L’indicateur de taille du système financier est un indicateur quantitatif du développement financier. La taille du système financier est mesurée par la somme des dépôts bancaires et de la capitalisation des marchés boursiers divisée par le PIB. L’indicateur d’efficacité du système financier est un indicateur qualitatif. L’efficacité du système financier est mesurée par la valeur des transactions financières divisée par les marges bancaires. Ces indicateurs sont d’autant plus élevés que le système financier est développé.

Corrélation entre le développement financier et l’aversion pour le risque

En utilisant ces bases de données (cf. annexe), nous étudions la relation entre le développement financier et l’aversion pour le risque pour 44 pays avec la méthode des moindres carrés ordinaires. Les résultats (cf. graphique 1) confirment l’existence d’une relation négative entre le développement financier et l’indicateur d’aversion pour l’incertitude (IAI) quelle que soit la mesure du développement financier : l’aversion pour le risque des pays est d’autant plus faible que leur système financier est développé. Cette relation pourrait cependant provenir des différences de développement des pays. Nous avons donc contrôlé l’influence des différences de niveau de développement en testant l’hypothèse d’homogénéité

5 Hofstede [2001] met à jour les données tirées, dans la première édition de son ouvrage séminal, d’une enquête internationale

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des comportements suivant le niveau de développement des pays. Pour ce faire, les pays de l’échantillon sont classés par ordre croissant de PIB par habitant évalué à la parité des pouvoirs d’achats. Puis, nous avons effectué un test de Chow en divisant l’échantillon en deux avec d’un côté les pays en développement et de l’autre les pays à haut revenu suivant le critère établi par la Banque Mondiale6.

Graphique 1 Corrélation entre le développement financier et l’aversion pour le risque

Note : t de student entre parenthèses. Les coefficients sont significatifs au seuil de 1%.

Avec une probabilité critique supérieure à 70%, le test de Chow nous conduit à ne pas rejeter l’hypothèse d’homogénéité des comportements. Il existe donc une relation négative entre le développement financier et l’aversion pour le risque même si l’on contrôle l’influence du niveau de développement des pays.

Section 3. Le modèle

Afin d’étudier dans ce contexte les effets de l’ouverture au commerce sur le bien être, nous proposons un modèle qui fonde les spécialisations sur les différences de développement financier identifiées par les différences internationales d’aversion pour le risque.

3.1. Structure du modèle

Considérons deux pays A et M. Dans chaque pays, un continuum d’individus indicés par i sur l’intervalle [0,1] choisit d’investir leur capital humain de façon exclusive entre un projet de production certain C et un projet risqué R7. La fonction d’utilité des individus est une fonction VNM de type CRRA8 vulnérable

6 Les données sont présentées en annexe. Pour le test de Chow, les pays en développement sont ceux dont le niveau de vie est

inférieur à celui de la Corée du Sud.

7 La structure de ce modèle s’inspire de Kihlstrom et Laffont [1979] dans lequel des individus, au sein d’un continuum,

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au risque. Les individus sont ainsi caractérisés par leur degré d’aversion constante à l’égard du risque notée α . Par souci de simplification, nous supposons que les individus d’un pays J (i J=A,M) ont le même comportement envers le risque : ∀i∈

[ ]

0,1, αiJJ, J=A,M.

Supposons que les deux pays sont totalement identiques à l’exception du niveau de développement de leur système financier. Considérons ainsi que le système financier du pays A est moins développé que celui du pays B. Comme la fonction d’utilité est vulnérable au risque, cela implique que les individus du pays A sont plus averses au risque que les individus du pays M : αAM.

Les technologies et l’incertitude

Le projet C est certain et délivre une unité de bien traditionnel C. Le bien C est le numéraire et p désigne le prix du bien R en termes de bien C. Le revenu w procuré par le projet C est donc égal à un. Le projet C R est risqué et délivre une unité de bien innovant R avec une probabilité θ et k > unité de R avec une 0 probabilité 1−θ. Le revenu procuré par le projet R est donc une variable aléatoire qui prend la valeur p avec une probabilité θ et la valeur kp avec la probabilité 1−θ.

Le risque est idiosyncrasique pour chaque manager plutôt que global9. Comme le risque est idiosyncrasique, l’incertitude agrégée est annulée par application de la loi des grands nombres10. Soit n J la proportion d’entrepreneurs dans le pays J, c’est-à-dire la proportion d’individus qui choisit de produire le bien R. En appliquant la loi des grands nombres, la production de bien R dans le pays J est alors :

(1) yRJ =µn

où µ =θ+k(1−θ)est la productivité moyenne de chaque entrepreneur. Il s’ensuit que le revenu national du pays J s’écrit

(2) yJ =(1−nJ)+pµnJ.

8 Blanchard et Peltrault [2004, 2005] utilisent un cadre analytique similaire mais ils supposent que les agents sont neutres au

risque et adoptent des comportements optimistes ou pessimistes. Les agents connaissent la probabilité objective θ de réussite du projet risqué mais ils la déforment selon leur optimisme ou leur pessimisme. Ce biais psychologique est modélisé par une fonction de distorsion g(θ) selon la théorie duale de Yaari (1987).

9 Newbery et Stiglitz [1984] étudient les conséquences de l’incertitude sur les spécialisations et le bien-être ex ante lorsque le

risque est global. Ce choix de modélisation est plus adapté aux risques climatiques qu’aux risques associés à l’innovation.

10 Comme le montre Judd [1985], il y a un certain nombre de difficultés avec l’application de la loi des grands nombres dans

un continuum. Cependant, nous suivons ici la tradition de la littérature économique, notamment les travaux fondateurs de Diamond et Dybvig [1983] ou Lucas et Prescott [1974], qui passent sous silence explicitement ou implicitement cette difficulté.

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Les comportements de demande

Les fonctions de demande agrégée pour les deux biens ont des fonctions d’élasticité prix et revenu unitaires et b correspond à la part du revenu allouée à la consommation du bien R. Les fonctions de demande agrégée s’écrivent donc :

(3) dCJ =(1−b)yJ et

p by dRJ = J .

La fonction d’utilité indirecte ex post du pays J est donc

(4) b J b 1 b J b (1 b) y p U = − − . La règle de décision

Les individus choisissent leur projet de production avant la résolution de l’incertitude. Chaque individu i choisit le projet qui lui assure la plus forte espérance d’utilité de consommation. Pour cela, il maximise une fonction d’espérance d’utilité de Von Neumann et Morgenstern (VNM) en présence d’une aversion relative constante envers le risque notée α . i

La fonction d’utilité indirecte ex-ante dépend de l’aversion pour le risque, du prix des biens et du revenu de l’individu qui dépend, pour le projet R, de l’état du monde. En notant EVi(C) et EVi(R) l’espérance d’utilité indirecte ex ante11 de l’individu i lorsqu’il choisit respectivement les projets C et R, nous avons :

(5)

(

)

[

]

      = α − − − + ≠ α α − − = α − − − 1 pour p ln b ) b 1 ln( ) b 1 ( b ln b 1 pour 1 p b 1 b ) C ( EV i i i 1 b b 1 b i i (6)

(

)

[

]

(

)

      = α θ − + − − − + ≠ α θ − + θ × α − − = −α −α α − − − 1 pour k ln ) 1 ( p ln b ) b 1 ln( ) b 1 ( b ln b 1 pour ) kp )( 1 ( p 1 p b 1 b ) R ( EV i i 1 1 i 1 b b 1 b i i i i

L’espérance d’utilité indirecte ex ante prend des valeurs positives quand α<1 et négatives quand α>1. Pour des commodités d’exposition, le cas α=1 ne sera plus évoqué par la suite. L’individu i choisit alors le projet qui maximise son espérance d’utilité EVi(⋅ avec la règle suivante. )

Règle de décision : un individu i choisit le projet risqué R si et seulement si

(10)

EURIsCO, Université Paris Dauphine (7) . k ) 1 ( 1 p ) C ( EV ) R ( EV i i 1 1 1 i i α  −α      θ − + θ > ⇔ >

Ce choix n’est pas trivial car les individus doivent anticiper le revenu de chaque projet et donc le prix relatif du bien risqué à l’équilibre. Toutes les caractéristiques de l’économie, en particulier les aversions pour le risque des individus, sont par hypothèse des connaissances communes. Il est alors possible d’écrire les équilibres d’autarcie et de libre échange.

3.2. L’autarcie

Considérons tout d’abord le cas d’un pays J en autarcie. Pour simplifier l’exposition de l’équilibre, nous omettons l’indice J dans les équations. Formellement, l’équilibre en autarcie est caractérisé par un prix

a

p qui égalise ex post l’offre et la demande de bien risqué. Comme les individus ont la même aversion pour le risque, le prix d’équilibre en autarcie est tel que les individus sont tous indifférents entre le bien risqué et le bien certain. Dans le cas contraire, l’un des deux biens ne serait pas produit dans l’économie.

L’équilibre d’autarcie

L’équilibre d’autarcie est donc caractérisé par les deux équations suivantes :

(8) n n 1 b 1 b pa aa µ − × − = (9) α −α      θ − + θ = 1 1 1 a k ) 1 ( 1 p

L’équation (8) est obtenue en égalisant l’offre et la demande de bien risqué à l’aide des équations (1), (2) et (3). L’équation (9) donne la valeur du prix relatif pour lequel les individus sont indifférents entre les deux projets, conformément à la règle de décision (7). Le prix relatif du bien risqué est une fonction croissante de α.

En remplaçant l’expression du prix relatif d’autarcie dans l’équation (8), on obtient le nombre d’entrepreneurs à l’équilibre na: (10)

[

(1 )k

]

b ) b 1 ( b n 1 1 1 a + θ − + θ × − µ = − α α − .

(11)

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A partir de (10) nous pouvons vérifier que le nombre d’entrepreneurs en autarcie est une fonction décroissante de la mesure de l’aversion envers le risque. Donc, le nombre d’entrepreneurs est bien une fonction croissante du développement des systèmes financiers12.

L’optimum de premier rang

La situation dans laquelle tous les individus sont neutres au risque (α=0) est équivalente à celle d’une économie dotée d’un marché parfait de l’assurance. Dans cette situation de référence, l’allocation des ressources est optimale et l’utilité collective atteint son maximum.

En remplaçant α par 0 dans les équations (9) et (10) on obtient le prix relatif du bien risqué p~et la proportion d’entrepreneurs n~à l’optimum de premier rang avec :

µ = 1

p~ et n~= . b

Dans ce cas particulier, le prix d’équilibre est donc égal à la productivité relative des deux biens dans l’économie et la proportion d’entrepreneurs dans l’économie est égale à b. Lorsque les marchés sont incomplets, les individus sont réticents à s’engager dans la production de bien risqué et l’économie souffre d’un déficit d’entrepreneurs comme dans Kihlstrom et Laffont [1979]. Les individus demandent une prime de risque pour s’engager dans la production de bien R : à l’équilibre, le prix relatif du bien risqué est donc toujours supérieur à p~. Cet écart de prix montre que l’absence de marchés complets introduit une distorsion dans l’économie. Dans l’esprit de la théorie des divergences de Lipsey et Lancaster [1956] et Bhagwati [1971], il s’agit d’étudier si le commerce international accentue ou réduit l’impact de cette distorsion sur le bien être. Suivant les recommandations de Hammond [1981], nous considérons à la fois le bien être ex ante et le bien être ex post.

3.3. L’équilibre de libre-échange

Les avantages comparatifs

Dans ce modèle, les spécialisations commerciales sont déduites de l’application de la loi des avantages comparatifs fondés sur les différences internationales d’aversion pour le risque. D’après l’équation (9), le prix relatif du bien risqué en autarcie est une fonction croissante de α. On a donc :

(11) paA >pMa ⇔αA >αM.

12 Guiso, Sapienza et Zingales [2002], dans une étude empirique sur l’Italie, démontrent que le développement financier local

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Le pays le moins averse au risque a donc un avantage comparatif dans la production de bien risqué. Avec l’ouverture au commerce, le pays M (resp. le pays A) se spécialise dans le bien risqué (resp. le bien certain) et exporte ce bien. A l’équilibre de libre échange, le prix relatif du bien risqué p est tel que :

* RA * RM * RA * RM y d d

y + = + . Quand les deux pays sont complètement spécialisés, on a donc (12) µ − = ) b 1 ( b p* car * =µ RM y , y* 0 RA = ,y*M = pµ et y*A = . 1

Cependant, les conditions de demande peuvent influencer le degré de spécialisation. Par exemple, une modification des préférences des consommateurs en faveur du bien risqué (hausse de b) augmente p

jusqu’à ce que a A * p

p = . Ainsi, la spécialisation du pays A est incomplète quand a

A a A p 1 p b µ + µ ≥ où a A p est

donné par l’équation (9). De même, la spécialisation du pays M est incomplète quand a

M a M p 1 p b µ + µ ≤ .

Section 4. Développement financier, aversion pour le risque et pertes à l’échange

En incertitude, Hammond [1981] montre que l’analyse du bien être doit être fondée à la fois sur une mesure ex ante (avant la résolution de l’incertitude) et une mesure ex post (après la résolution de l’incertitude). Cette distinction a des implications en termes de politiques économiques. Ainsi, nous supposons que chaque pays décide de s’engager ou non en faveur du libre échange avant la résolution de l’incertitude. Cependant, cette décision peut avoir un effet opposé sur l’évolution du bien être ex post. Un pays peut donc regretter ex post un engagement pour le libre-échange fondé sur une analyse ex ante de son bien-être.

4.1. L’effet du libre-échange sur le bien-être ex ante

Le critère ex ante prend en considération l’attitude de l’individu face au risque qui influence sa prise de décision. Les individus anticipent les prix et les salaires puis évaluent le bien être que leur procurent les projets de production d’après les équations (5) et (6). Ainsi, le bien être ex ante de l’individu i est mesuré par l’espérance d’utilité indirecte du projet qu’il choisit en autarcie et en libre échange. Si le bien être avant la résolution de l’incertitude est plus élevé en libre échange qu’en autarcie, alors l’individu est favorable à l’ouverture au commerce. Autrement dit, le libre échange améliore le bien être ex ante de l’individu i si :

(13)

EURIsCO, Université Paris Dauphine C R, où ) ( EV ) ( EV a i *

i λ > λ λ= en fonction du choix de l’individu.

Dans le cas contraire, l’individu i s’oppose à cette politique économique. Comme les agents sont identiques dans chaque pays, l’espérance d’utilité agrégée se déduit immédiatement de l’espérance d’utilité individuelle. Il est donc possible d’interpréter la décision de l’individu i comme le choix collectif du pays auquel il appartient.

Le cas de la spécialisation incomplète

Lorsque le prix de libre échange est égal au prix d’autarcie, les individus sont indifférents entre les deux projets de production, en libre échange comme en autarcie.

Ainsi, on a :

[

(

)

]

J 1 b a J b 1 b * J a J 1 p b 1 b EV EV J α − − = = α − − − .

Le passage de l’autarcie au libre échange est donc sans effet sur le bien être ex ante.

Le cas de la spécialisation complète

Si la spécialisation en bien C est complète, l’espérance d’utilité des individus du pays A en libre échange s’écrit en reprenant l’équation (5):

(13)

[

(

)

]

A 1 b * b 1 b * A 1 p b 1 b ) C ( EV A α − − = α − − − .

Le revenu des individus du pays A reste égal à un alors qu’ils bénéficient d’un effet prix positif avec la baisse du prix du bien risqué en libre échange.

Algébriquement, le rapport des espérances d’utilité en libre échange et en autarcie est

(14) ) 1 ( b * a A a A * A A p p ) C ( EV ) C ( EV × −α       = .

Comme l’espérance d’utilité est positive pour α>1et négative pour α<1, on a bien 0 ) C ( EV ) C ( EV a A *

A > ∀α> . L’espérance d’utilité de tous les individus du pays A augmente donc avec

l’ouverture au commerce.

Si la spécialisation en bien R est complète, l’espérance d’utilité des individus du pays M en libre échange s’écrit en reprenant l’équation (6) :

(14)

EURIsCO, Université Paris Dauphine (15)

[

(

)

]

(

M M

)

M 1 * 1 * M 1 b * b 1 b * M p (1 )(kp ) 1 p b 1 b ) R ( EV −α −α α − − − θ − + θ × α − − = .

Les consommateurs subissent un effet prix négatif avec la hausse du prix du bien risqué mais cet effet est compensé par l’augmentation de leur revenu espéré. En effet, le rapport des espérances d’utilité en libre échange et en autarcie donne :

(16) ) b 1 )( 1 ( a M * a M * M M p p ) R ( EV ) R ( EV −α −       = .

Comme l’espérance d’utilité ex ante est positive pour α>1et négative pour α<1, on a bien 0 ) R ( EV ) R ( EV a M *

M > ∀α> . L’espérance d’utilité ex ante du pays M augmente donc avec l’ouverture au

commerce.

Proposition 1: Lorsque les spécialisations sont complètes, le passage de l’autarcie au libre échange s’accompagne d’une augmentation du bien être ex ante.

Avant la résolution de l’incertitude, les différences internationales d’aversion envers le risque affectent les prix relatifs d’autarcie et le bien être de la même façon que les différences de productivité du travail dans le modèle standard. Dans ce cadre, l’ouverture au commerce améliore le bien être ex ante des deux pays quel que soit le niveau de développement de leur système financier. Nous allons à présent montrer que le pays dont le système financier est le moins développé risque de regretter son choix après la résolution de l’incertitude.

4.2. L’effet du libre échange sur le bien-être ex post

Le bien être ex post est mesuré par l’utilité collective définie par l’équation (4) qui ne dépend plus de l’attitude face au risque. Le pays J gagne alors à l’échange après la résolution de l’incertitude si

(

)

(

a

)

J a J a J * J * * J p ,y U p ,y

U > . Dans le cas contraire, le pays perd à l’échange et regrette ex post la décision de s’ouvrir au commerce ex ante.

En écrivant sous forme logarithmique le rapport de l’utilité ex post en libre échange et en autarcie, l’effet du libre échange sur le pays J dépend donc du signe de :

J J a J a J * J a J * J ER EP p * p ln b y y ln U U ln = +      −       =      

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où ER et J EP désignent respectivement l’effet revenu et l’effet prix. L’ouverture au commerce engendre J un effet revenu positif pour le pays M et négatif pour le pays A. Comme les deux pays sont averses au risque, les entrepreneurs reçoivent ex post une prime de risque positive (p*−1µ>0). Une augmentation (diminution) du nombre d’entrepreneurs provoque une augmentation (diminution) des primes de risque dans le pays et donc une augmentation (diminution) du revenu national ex post.

Le cas du pays M

Lorsque la spécialisation du pays M est incomplète, l’effet prix est nul et l’effet revenu est positif. Sans ambiguïté, le pays M gagne alors à l’échange. Quand la spécialisation du pays M est complète, l’augmentation du prix du bien risqué en libre échange implique un effet revenu positif et un effet prix négatif. Dans ce cas, nous allons montrer que l’effet revenu l’emporte toujours sur l’effet prix.

En reprenant les expressions du revenu en libre échange et en autarcie, l’effet revenu s’écrit :

      − + µ µ = a M a M a M n 1 n p * p ln ER .

Avec les prix d’équilibre donnés par les équations (8) et (12) on a donc

      − = a M M n 1 b ln ER et       − − = a M a M M n 1 n ln b EP .

Comme le pays M est averse au risque, il souffre d’un déficit d’entrepreneurs en autarcie. (na b

M < ). L’effet revenu est donc plus fort que l’effet prix et le bien être ex post du pays M augmente

avec l’ouverture au commerce. Le libre échange réduit ainsi la distorsion induite dans le pays M par l’absence de marchés complets en stimulant sa production de bien risqué.

Le cas du pays A

L’effet de l’ouverture au commerce sur le bien être ex-post du pays le plus averse au risque est a priori indéterminé. Il dépend notamment des conditions de demande comme le montrent les simulations numériques (graphique 2).

Le cas du monde

Le gain à l’échange obtenu par le pays M est parfois insuffisant pour compenser la perte du pays A. En d’autres termes, l’ouverture au commerce dégrade le bien être ex post du monde dans son ensemble pour certaines valeurs des paramètres.

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Graphique 2 Effet de l’ouverture au commerce sur le bien être ex post

Note : les simulations sont effectuées avec les valeurs suivantes αA =4 αM =0,2 k=0,1 θ=0,5.

Appelons B le revenu compensé hicksien qui maintient le niveau d’utilité d’autarcie du pays J après la J variation de prix consécutive à l’ouverture au commerce international :

) y , p ( U ) B y , p ( U a J a J * J J * J * *

j + = . Lorsque le pays J gagne à l’échange, il faut donc diminuer son revenu pour maintenir le niveau d’autarcie, soit BJ < . Donc, le bien-être du monde augmente en libre échange si 0

0 B

J J

<

. Dans le cas contraire, un transfert compensatoire du pays M vers le pays A ne suffit pas à compenser la perte du pays le plus averse au risque.

Illustration numérique: quand b=0,8 αA =4 αM =0,2 k =0,1 θ=0,5 Dans ce cas, les spécialisations sont complètes et on obtient :

97 , 0 BM =− BA =1,43 et B 0,46 0 J J > =

.

Proposition 2 Lorsque le bien être est mesuré après la résolution de l’incertitude : • le pays le moins averse au risque gagne toujours à l’échange ;

• le pays le plus averse au risque peut perdre à l’échange ;

• le monde dans son ensemble peut perdre à l’échange. En conséquence, les transferts compensatoires ne sont pas toujours possibles.

Ces résultats complètent les conclusions de Blanchard et Peltrault [2004, 2005]. Les pertes à l’échange ex post proviennent donc, au sens large de l’attitude face aux choix incertains, qu’elle soit modélisée par l’aversion pour le risque ou le pessimisme. Cependant, les recommandations de politiques économiques

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sont différentes : les pays les plus averses au risque ont intérêt à développer leur système financier tandis que les pays les plus pessimistes ont intérêt à promouvoir l’esprit d’entreprise.

Section 5. Conclusion

Lorsque la fonction d’utilité des individus est vulnérable au risque au sens de Gollier et Pratt [1996], le développement financier réduit leur aversion pour le risque. Toutes choses égales par ailleurs, les différences de développement financier entre deux pays peuvent alors engendrer des différences internationales d’aversion pour le risque. Dans ce cadre, nous montrons que le pays dont le système financier est le moins (plus) développé exporte les biens sans risque (risqués). Cette spécialisation s’accompagne toujours d’un gain à l’échange ex ante mais peut être à l’origine d’une perte ex post pour le pays le plus averse au risque. Le libre échange renforce alors l’impact sur le bien être des distorsions engendrées par des marchés financiers peu développés.

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EURIsCO, Université Paris Dauphine Taille Efficacité Afrique du Sud 49 9,4 2,32 3,46 Allemagne 65 22,94 1,45 11,18 Argentine 86 11,34 0,32 0,5 Australie 51 22,76 1,48 16,3 Autriche 70 25,19 1,38 4,22 Belgique 94 24,18 1,53 2,37 Brésil 76 6,79 0,5 1,09 Canada 48 23,54 1,24 16,8 Chili 86 7,62 1,3 1,96 Colombie 80 6,26 0,31 0,21 Corée du Sud 85 12,8 0,92 19,77 Costa Rica 86 7,18 0,24 0,03 Danemark 23 25,41 0,82 3,31 Equateur 67 3,38 0,28 0,19 Espagne 86 18,35 1,27 6,3 Etats-Unis 46 30,3 1,53 15,76 Finlande 59 21,82 1,09 7,42 France 86 22,94 1,35 4,91 Grèce 112 15,08 0,56 1,73 Honk Hong 29 22,81 3,45 45,54 Inde 40 1,96 0,62 2,58 Indonésie 48 2,85 0,68 1,85 Irlande 35 19,78 0,63 9,95 Israël 81 20,39 1,25 5,86 Italie 75 22,91 0,91 2,18 Jamaïque 13 3,75 0,7 0,55 Japon 92 24,95 2,1 15,84 Malaisie 36 7,23 2,83 44,24 Mexique 82 8 0,56 2,54 Norvège 50 29,48 0,95 4,82 Nouvelle Zélande 49 17,63 1,34 6,06 Pakistan 70 1,75 0,52 2,17 Panama 86 5,4 0,66 0,12 Pays Bas 53 24,84 1,8 28,83 Pérou 87 4,3 0,23 0,51 Philippines 44 3,75 0,88 3,88 Portugal 104 15,43 0,92 1,55 Royaume Uni 35 23,12 2,29 26,97 Singapour 8 18,43 2,32 32,2 Suède 29 22,72 1,16 12,91 Suisse 58 29,54 2,75 47,04 Thaïlande 64 5,83 1,39 13,7 Turquie 85 5,91 0,33 1,61 Venezuela 76 6,08 0,27 0,38

Source : l’indicateur d’aversion pour l’incertitude élaboré par Hofstede [1991] est téléchargeable sur la page web de l’auteur http://www.geert-hofstede.com/geert_hofstede_resources.html; la moyenne du PIB par habitant à la PPA en dollars constants de 2000 est calculée avec les données de la Banque Mondiale (World Bank Indicators); les indicateurs de développement financier sont tirés de Demirgüç-Kunt et Levine [2001].

IAI PIB PPA par habitant années 90

Développement du système financier années 90

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