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La notion de salut dans Le salut de l'Irlande de Jacques Ferron /

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Academic year: 2021

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Texte intégral

(1)

o

/

0,

",

LA' 'NOT l

.

GN DE

SALU'I DANS

"tE

SALUT

DE

L'IRLANDE"

". DE

JACQUES'FEijRON

PAR

- - -)~.,

SUZANNE GIROUX-LEUTENEGG$R

<l . , 1

..

.

/

Thèse pr.éun-té-e·

à-

-la p'acult:' des Etudes

d~

11Universlt6 MeGill pour l'Dbtentlon

la Mattrtae ès arts

" 1

Gradu6ea

de

..

D'p.rt.men~,Ae

Langue et

~ltt'ratu~. tranç.i8e~

Le

7

aoat'

1975. ,

'"

...

}

"

®

SUZANNE QlROUX-LEUTENE6&ER

1976

(2)

.J

'.

~,-

-,

..

LE SALtrr DANS ,"LE SALUT DE L' nuârDE" DE JAcXlUES FERRON

.

Suaanne ~iroUx -Leu

.

teué88,el'

M.A. Frehch ~ 1 il '. \ .

.

1· • ~. /

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1

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ABSTRACT

La notion de salut dans Le Salut Jacques Ferron. \ ,

.

\ \ de \1' Irlapde de \ j

Le" Salut de l'Irlande Is very\reprrsentative of the / "ferl'oni an" novel based on the

se'lfred~mp~i o~

of the hero who

Is a1so the'narrator. In the first

pa~t

ff this study, we

1

will examirie ln brief the themè\ of saI at/ion in the full scope

\ ' 1 1

of Ferron's novels. This willl lead us t6 state exactly thls !

essentIalltheme in Le. Salut de l'Trlan e by the application

1

of a fornÙilltst ana1Y9i9. The theme of commt1lf11ty salvation

1

\

and ...,. ft '" s toral-l'ari es are thus stu'd ied .i n the whol e struc ture

~ ,

of ~he Jovel. We will approach the studypf the narratIve perspec,tive, of the structure of ,time and space, af the

com-l '~

positipn of the "drâmatis

persana~"

and t air funct'lons ln the urlwlndtng of the plot Ql"d at iast, t e

st~ucture

of the

\

stor~

Itself. 1 wlll try to

'demo~strate

that Jacques Ferron

has g\ven ta his story a

slgnlrlca~t

st ucture wlth regards to th. thomos studlod. The lntoroJ\t

01'

tho formal1st on8-1ysis la as

m~ch

evldeht as Ferron

~s

rore a story teller

than a novellst. ,

1

Département de Lantue et Lltté~ature franîalsea. Ùnlverslt6 McGl1 •

..

, \ Suzanne pour la

..

Glraux-Leutenegger M.rtrl~ arts. j i

~'''''~ ~r '; ~.I~ ::. '7 --~",i"~\' ~, < , • \ " . );:i'~'. 1 ~ • ''l, • ~

(4)

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\

R E S U M E ,

1

Li noÙon de 98 ut dAns Le :.lut de . ' rrlande

de

'\

J~cques'

Ferron.

\ "'\

i

\

\ 1 4 \

\

Lie Sal'1't de l'Irlande est très représentatif' du

ro~an

fe~ronien

à

1~

première personne axé sur

l'autorédemptio~ d~

hér~s

pri nc

l~al

Cet te ét ude comprend une, première p'art ie

\ 1

con acrée

à

un bref tour d'horizon

d~

la notton de salut dans

l'e semble

de l'oeuvr~

romanesque

de

Perron qui nous mène

à

préciser

tette

notion essentielle

dans

Le Salut de l'Irlande'

par l'application d"une méthode d'analyse fot-maliste.

Ainsi"

.

,

- la notton de salut communauta1re et

s~s c.prol'l.ai~8s

sont,

étu-dlés dans la structure d'ensemble du roman.

Nous

y

abordons

''"'

l'étude

de

la perspective narrative,

de

la structure du temps

et de l'espace, de la composition des personnages du potnt

de vu~ de

leurs fonctions dans le déroulement de l'intrigue

et enftn, de la

s~ructure

de démontrer que

~errotl

a

significative par

~apport

du

r~cit

lui-même.

Je tenterai

donné à son récit une structure

aux notions que véhicule l'oeuvre.

L'intérêt de l'étude formaliste est

d'~t

plus évident

q':1

e Jacques;Ferron est davantage,un conteur

qu'u~

romancier.

D6partement de Langue et

Li tt'érature françéi ses.

Université MeGill •

Suzanne Giroux-Leutenegger

Pour la Mattrtse

ès

arts.

, ~

,

i .,' , , ,;

(5)

l'

,

,

,e

Chapitre l Chapitre 2 <:hapitre 3

,

~

f 1

C~Pitre

4 •• .,1 J~

,

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.

r ' Chapitre S 1-,1

t

,

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,

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1 / 1 ' / ---. --

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I~-JI

!P ,

'rMI&

DES MATURES

.

!/

l' '

1

Introduction •....•.•.•.••... ,

.

'1" ... ,'

Le salut' cO\D11lunautaire et le ï.moyens

d'y parvenir ... ~,~ ... , ... . , ,

/

-Le s8;.lut collect i f ... / : ... . L'apprentiss8'ge de la vh! ..•....••.•..•... A L '1.âent itê ... . ... , ... ". '.' .

De l'amour au patetot sme ..•.••.••.•... : .•

'\

.

,,-La perspective narra Ive .•.••..•.••••.•..•

Autres narrateurs

j ... , ... .

Structure du temp

!

et de l'espace •.•.•..••

Le passé et le pfêsent •..•. , ...•••....

Le jour et la

n~it

•••••.•..••.•.••••••.••.

1

Dualisme

SP.tl~l

•...••...•..

,

La composit i des p,èrsonnages ... .

Les têvolut! nnaire~ ..•••••••••..••.••••••

1

Le ur sntI-révolutionnaire ..•.•.

Le cou"le i lt1.tt~ur-initi6 ... ' ...

La structur du r cit ...•.•..•.••••.•••.••

Cane lu. ion ..•.••• , ••..••••.••••.•••••.•.••

Bibliographie ... .

/

.

j \ / / /; / / / ,1Io.è. '~ / "'V PAGE l 8 1(>

12

19 ~2 28 35 42 45 r 48 51' 57 62 66 70 73

1

93 99 "

(6)

".

1

En guise d'introduction A l'analyse du Salut de l'Irl.nd.~ je souligne-rai l'importance ae la notion de salut dans

l'~

Ferron.

Le salut, la rédemption de l'homme. est la toile de fond de tous'les

& (1)

romans de Ferron. Or, ce salut peut 'tre traité de différentes màniares.

La ~thode de prédilection de Ferron est 'celle du roman A la premiAre personne

oô le hêroa principal qui est 1 la fois lul-œ8me l'hi.toire

~e son autorédemption.

La

Nuit, Le SaI t d, l'Irland A'Am4lanchi,r èt ~

Ciel d. Québec sont ainai rédigés. Ce dernier est intéressant dans la m..ure

o~ le rachat du héros coincide avec sa personnali.ation. Frank A. Scot est d'abord décrit de l'extérieur par le

"il"

du chroniqueur 'jusqu'au jour 00 11 se fait "Qu'becquois". Das cet ,instant, i l change de nom et paase du

"il"

au "Je".

Cotnoir est aussi écrit 1 la premilre personne mais par un personnage observateur. Ce roman eat le récit du sauvetage d'Emmanuel, un ai.ple d'e.-prit. Incapable de prendre en charge la r'aliaation de son propre salut,

Elllllanuei sera aauvé par le. efforts conju8J'ade deux' familles. L'aventure

,

dp héros ut donc vue de l'extérieur par le narrateur qui est pour ain.1

~' ... ~

diro, l aa façon, par le r'cit, un .alvateur.

Le.

Ros •• sauv.s.s, La Chai •• du . . r'chal ferrant et Le S,int-Elia, aont r'dia" par un narrat.ur omniscient qui raconte d'un point de vu. aupé-,

faitr~~rt d. l'hi.toir. du h'ro.

.alut dan. 1. folla .t la mort.

Le preai.r.du genre roman psychologique, noua d'aillusionné par la vie, qui trou~

Dana '1. s.cond, l'auteur 'e donn.~our d.s b'ro., en r'tabli.sanc l'ordre autour d'un. l'send.. Enfin 1. ,a1nt-llia. a pour titr.

t.

na. du troi.-"t. qui a.surera la prisa de libert' d'I ,ens da latiscan.

"

*(1) J',nc,nda par"ro.aae"toui 1 .. cant . . U.bo. de F,rron car c:alui-c:1

,st davanta ••

un

cont,ur,

qu'un

ra.anci.r.

.'

,>

(7)

...•. (2)

D~ux récits semblent cependant faire exception A la r~gle puisqu'ils

i

décrivent une déperdition et une damnation. Ainsi Papa Boss et la Charrett~

sont aux antipodes du salut. Ils od~upent pourtant une place importante

dans l'oeuvre de Ferron: en montrant l'opposé du salut, l'auteur fai~ le tour

du sujet et l'exploite ainsi à fond.

Examinons donc rapidement ces différents \écits tirés de l'oeuvre ru-manesque de Ferrun.

...

C'est dans Cotnoir que s'amorce l'entreprise salvatrice de Ferron.

petit roman a pour sujet l'histoire d'un médecin qui me~ en faisant de sa

mort le salut d'Emmanuel. Le rêcit est d'ailleurs enveloppé ~ar la sc~ne

des funérailles de Cotnoir. La forme du roman, le cércle refermé, est

l'ima-ge même du salut puiaque Cotnoir meurt au moment précis où Emmanuel s'est

trouvé une raison de vivre. Les Aubertin et les Cotnoir font preuve de

soli-o \

darité dans l'

entrepr~\s~ -A~

salut d'Emmanuel. Au moment où ce dernier reprend

confiance en lui, une image $ymbolise la réussite des efforts de ces deux

familles pour le sauver. Deux trains se croisent

a

toute vitesse: "Ermnanuel

ressentit l'haleine chaude des deux engins ( •.. ) Deux feux rouges s'éloignaient.

Emmanuel re$tait environné de vapeur. Ce brouillard se dissipa

1 i l aperçut le

scintillement de la ville et du ciel. Toute confusion avait disparu _de sa t~te.

(1)

Une sorte de confiance le pênêtra~ Le salut est donc la notion centrale de ce

roman. L~1mage de l'Arche de No' dans le journal de bord de la femme de Cotno1r

se trouve au centre du rêcit. !mage biblique du sauvetage des }ustes, ce bref

passage reprend en abyme l'image du livre, la conceptiGR de la ll'~tA.r,at.JJ,.~. chez

\ J

Ferron. :

'~ fe~ construit une arche, une arche qui flotte d'jl au-dessus d'luge

où noua pataugeons tous sur le point d'y p'rir. Da~. Cette arche j ai fait

monter beaucoup de gena et tous les animaux que jtai rencontr6s depui vin~t

ans aux mille d'tours, du faubourg les derniers cheva l h~ ,

vieillIt li 1 J ux, es C cvres de la

e a enne, e. coqs Clandestin" le. chien 1 .

qui .ont tous tras vieùx et ne camp s sans tCanee, les perroquets,

h rennent que l'anglais. bl

C evreuil, aperçu une fâis par un mati dl ' an. ou 1er le beau

ne comprenait pas. Il. àeront tous

.a:*,.aut~~,

iqUi

r~gardalt

Montr6al et

Aubertin, avec ta f . 0 au.s, Emmanuel. Kt t9.i.

- eaae et vos six fUie. s \2)

*(1) Jacques Ferron, Cotn§lr Kontr'al id an. oublier les perruches:' /

dl JOur" 1970, P.

89-

0.' J itions du Jour, "les rOlllàncl~ ...

*(2) Idem, P. 80-81

\

\

(8)

r

f'

~.

...

4 / ... (3)

La ~uit poursuit ~'aventure rédemptrice de Ferron en çe qu'elle raconte

"

l'hist~ire du rachat du héros principal cherchant l récupérer- l'Ime qu'on lui

...

'

a volée jadis. ICOmmé je l'ai déjA mentionné. ce récit est écrit l 'la prami~re

pevsonne par le héros qui se sauve lUl-m~me l la faveur de la traversée de la \.y.

nUlt. La recbnquête de, l'Ame du narrateur s'opAre au cours d'un r~ve qUl évoque

s~our

au sanatorium

o~

il avait entrepris la

q~~te

de son moi .

Au moment ~récis o~ le héros retrouve son !me. son nom nous est dlVUlgué. En récupérant son Ame, 11 ret rOuve du

mame

coup 80n nom: "DalU mon jC)urnal je notai en gros caract~res comme au début d'une ~re nouv~lle - tout ce qui précédait me sembla d'un autre auteur. d'un petit garçon sans personnalité, d'un anonyme - je notai: LA VIE EST UNE FOI SAINtE-AGATHE EXISTE, LA.,Il.EALITE

(1)

SE DISSIMULE DERRIERE LA REALITE. Et je signaf: François Ménard". L'abou-tissement de la qulte d'identité du héro8 coincide donc avec son salut. La

notion d'identité est d'ailleurs chez Ferron le corollaire du salut .

Dàns ce ~me recueil, se trouve par opposition le récit de la déperdition \

de t'kéroi'ne de Papa 8OS8 dont l'llDe passe aux mains d'un tout*puissant narrateur. /

L'h~orQe sans nom n'a d'existence que par le récit du narrateur qui en prend

si ~tet\ pouession qu'il finit par la déligner par le "vous". Ce pronom signifie

,

la dépos.easion par excellence de l'bérorne muette, victime du dieu-narrateur. La Nuit et Papa BQ,s forment dooc un tout cohérent par la description de. daux possibilités qui .'offrent aux per.onnages ferrantens: la conqu4te de l'identité et 1. salut d'une part, la d.po ••••• ion et la damnation d'autre part.

Dans un

ma ...

ordre d' lct~s,

La

Charrette nOUI raconte l '-'listoire d'une dalmat ion , c.ll. du p.r.o~ag. narr~t.ur qui pa ... du

"j,"

d. la vie au

"il"

d. la mort. C' •• t ainsi que notre narrat.ur, parv.nu aux po~t"es de 1. mort,

.

abandonne son "je" . t p •••• au "il" d. l'aut.ur omnisci.nt qui pr.nd la r.llve: .

*(1) Jacque. '.rron~

Le.

Confiture.

de

coin • •

t autre. t.xt •• , Hoqtr.al, Edition. Parti pria, "Parole", 1912, P. US.

\

1

1 ; :

(9)

4

1

1

)

/

---

...• (4)

Il Le mieux que je pouvai. faire, c"tait de le. 'couteT, de les 'couter bien

simplement, sana Atre sQr de les coœprendre, de leur laiaaer l chacun la

pre-~ilre

perlonne de la conjugal.on, la seule qui 80it vraiment

pers~e,

et de ne garder que la

troi.i~me,

e:lle qui s'en va, qui est déjl en-dehors du

(1)

jeu .•..• Il lea écoutait donc.

Cette mêtamorpbo.e est le d'but du sabbat infernal qui .e d'roulera

pendant la nuit avec l'apparition de Rouillé. le macabre cocher de la charrette. Le r~n n'esc cependant pa. uniquement une descente aux enfers mais aus.i une promes.e de lumilre grace l Marguerite 'Rouillé. ln effet, la mort du narrateur a en son centre l'accouchement de Marguerite et l'image d'un .alut futur, re-pr'''anté par l'enfant.toujours vu en compagnie de. chevreaux qui gambaden t •

"-

"

Le roman ., termine d'ailleurs par une nouveUe vi. qui s'ouvre l Marguerite et l ses enfants. Les Rouillé échappent ain.i au malheur.

Le

Ci.l d. Qu'b,c pour .a part, parcourt exactement le chemin contraire puisque le peraonnase ~rineipa~ passe du non-'tre écos.aia (le il) l l"tfe qu'bécoia r'v'lé par l'apparition du je. Frank A. Scot est rachet. ,par la

nataune. de R'dempteur Fauch'. Il trouve son .. lut en .a fahant "Qu'becquats". Par le bapt'me des bGrdel. de la rue Saint-Vallier, 11 change de nom et

de-Il

vle~t François. Il peut d'aor.ai. prendre la rellve du narrateur omniscient:

"I.ou Manicbou annonça encore l 'rançoi. qu'apr~a le. 4uarante-n.uf Jour. d'attep-te, la porte d. la matrice enfin francbie, il ae fondrait .1 naturellement

dan. 1. pay.ase de .on nouveau paya qU'il en d.viendrait l'expr ••• ion . t

qu'apra. avoir 't'un personna,. co..a les autre. dan. la relation pr'.ente

(2)

il en devien/rait l'auteur ( ••• ) Il .t 1. -anif.ster dans la

prem1~re

peraonn.

de son id.ntit' en achevant la chronlque d • • • propre . . ln.

*(1) Jacque. 'erron,

La

SCHIntt', Montr'al, IdttlOIII R.M.H.) "L'arbr.': 1968,

P. 48.

'"

*(2) Jacqu •• '.rron,

Id Cill

d, Ou'b,ct Montdal, Idltiora du Jour,

"10-. "10-. n~l.r. du jour, 196 , P. 376.

\

\

(10)

.

-1

1 1 1 / / 1 • • . . . • (5)

L'Am61anchier résume cependant toutes les dimensions des oeuvres précé-dentes et les porte l u~ degré de perfection inégalé. Ce roman repose sur les ndtions d'identité et de salut. Il nous fait assister l l'autorédemption de la narratrice Tinamer de Portenqueu l la recherche de son identité

per-sonnell~ et de sa mémoire intérieure. L'Am&larlchler ayant été étudié en

(1)

détaU/dans l'étude qu'en a faite Jean-Pierre Boucher, je me cuntenterai

/

simplèment de mentionner que la recherche de salut entreprise ~ar chacun des " perahnnag'es du r'c i t est réaltsable et r'aUsée. De plus. <.:e roman nous ind ique

un~ nouvelle dimension l la ~otion de salut: celle du salut collectif. Si 1;e personnage se

rach~te

lui-mime c

'e~t

finalement parce qu'il falt appel 1 'toute la communauté humaine. La d'couverte par l'homme de so~ identité

person-nelle n'est en fait que le prélude l la découverte de l'identité nationale. Cette notion de salut communautaire sera développée beaucoup plus en profondeur dana le roman qui nous intér._se 1ci particuli~rement Le Salut de l'Irlande.

Avant de paaaer l l'analy.e d'taillée de celui-ci, J'étudierai en dernier lieu deux romans qui exploitent la notion de salut collectif de façon) tr~s

différftte.

La Chai,e du maréchal f.rrant se diatingue de toua les autres romans de

Ferron par a. struéture cyclique. En effet, les anecdotes du récit obéissent l la formation d'un cycle r'uniaaant une trilogie de h'roa qui répondent tous au mime nom: troi. Jean Goupil mais aussi troi. entreprises

de

a.lut. La

(

premilre est priae en main par le narrateur lui-m&me qui le donne comme but de .auver ila mémoire de Jean Goupil. Il écrit donc un conte pour retrouver

l' identitJ tritahlO

d~

h'r08, pour . . uvar .a rApuUtion .qui •• ra porp"u"

aux g'n,Jattons

f~ture.

1 par la tradition orale. Le deuxilme héro., orphelin

.ana rac n.',a.ra lu1 au •• l .auva par différents per_oonages_et enfin, Jem

1

___ ~l

. '

.a"vera le diable en dévoUant Ion id.ntit' v't'i'table

.

'

,

acque_ ".rr univerait'

(11)

r

f

1 \

1

't ... (6)

prenant parallalement en charge le salut du Do Boul'. Il y a donc gradation' l travers ces différents récits par une am'lioration constante des trois h~ros: le premier héros,a été sauvé par un personnage 'extérieur ,au texte, l ,

le

narrateu~;

le second, par différents pe,raonnages l l'intérieur m8me du dcit et enfin, Jean

\

t

Goupille peut l aqn tour sauver (pren~re la rel.ve du narrateur) puisqu'elle est la descendante directe du h'ros pdcédent. et que S88 parents l'ont déjà

ft

sauvée en lui transmettant le secret de la chaise, l'h'ritage familial.

Ce

tryptique a donc pour fonction d'illustrer la notion de salut et celle d'h'·, ritage familJal.

L'entrepri.e de salut menée par

le

narrateur ne se limite

cepen~t

pa,

"

au premier héros mais devient 'CODIIIUhe l tous puisque: "dans notre prodigie\,lx

(1)

pays, dis qu'un Jean Goupil meurt ausslt8t un autre natt".

La

possibilité d'une pluralité de h'ros.se perp'tuant l l'infini est signifiée dans cette affirmet ion. Le r'cit a donc pour but ultime une entreprise de salut collectif " ,l

/

et non plus un salut li' aux seula peraonna8ès.

La

pluralité de. Jean Goupil

est d'ailleurs significative de la volonté de sauver non pas un seul individu mail une collectivité.

Le

Saint-Bli •• pour .a part. est

une

chronique de la petite ville de Batilcan. L'auteur nous fait une peinture de. 'vénementl survenus lora du lancemant d'un navire qui lib6rera 1 •• gen. de Batisean. Ces derniers, en

qulte de leur identit4, pourront grace au Sa1nt·El1 •• prendre c,ontact avee 1. monde et .'affirmer comme un pèup1e fiel et ~'pendant.

Le

discours du

T'

eur~Tourigny. prononc4 en l'hon~.ur du baptam. du trbis-mat~e.t .ignifieatif

d. la l1 .... r.tion de. Batbcanab:'

"VoU. _

deman~ez pourquoi nous

1

'~von. cons· truite Je vous r'pondrai qUI e'e ft' pour bri.er,l'6crou d. notre peys. Il

'tait

bon de

r •• ter

enferm6.

aù •• i.1ongt.-pi 'que

.

~ou.

n'étion. pa. un peuple.

,

*(1)

La

Chail, du Klr

4cyl

ferrant, Montdal. Idition. du Jour

'ta.0Mnc1817'

'.

du Jour,"

1970,

P. 66

..

(12)

~ ,

t

0 J

..

" ;'

\

" < 1 ~ •

,/

j ..

" , •• " •• (7)

.

,

Mala ce peuple, nous le

.0IIII8.

enfin dev~nlJs: que .oit brir" l' 'crou du :

Golfe! que cu.ent

1 . . .

...,.che_nt. d./1 'enfance! Noua avona blti la Saint-/ Ilia. pour aller au-da11 de TarTaneuve.,

dan.

le gr~d ocfan~ v.rs l~ Bermude et les Antill.s, au b.soin v.~e'la. vi.ux paY~, .• Qui sommee-nous, gan. de Batiscanf

Le.

'gaux d •• MAloin., capable de d'couvrir l'Europe et d'y p'lanter la croix. Avec vo~r. bénfd1ction. Mon.eigneur, plu. rien ne nou. entrararai nQUs serons libree" nous seron. gens de toute. les _ra du IIlQtlde"(l)

1

Le.

Bathca~aiS;"~al

le h'rol d

17'!

Nuit, tel Frank A. Scot

l

Ciel

d~Qu'~ee

. ét l 'b6ro'1na de l'Am41ancbler,rouvent, leur

.a~ut

d",. la conqu'te

dei

leur 1den-tU,.

Le

Sa1nt,EU:f' n'ut c endant ,pal le

't6moi~nage

d'un ealut"1JdiVi'dUel mais celui de la 1ib6ration d tout

u~'paup~e.

Le

.a~ut ~et

dohe

~t1memen~

li' au paya. Le

publ~.quelque~

annAIs

~u~ara~t.

trai-te du lllme suj.t maia

à~uII

Apra. ce

b~f

lurvol/de

autre angle.

l'oeuvre romane.qua d. Jacque. 'ertan. noua aoœaee

~ ,. -~

"

maintenant prlte l abordar l"tude de la notion d~,~lut 'eommunautatre daB'

Le S.lut d, l'ldapd,. Cel~1-c1,.' inthre parfaitement l l',enae.,'l •. fo~

0 '

Ainli.f! Salut, da l~IrlfDde annonce par

/ ,

du ,.tlCbal ferret et

'Lt

Saint-Ilia,', par laI dernier. roman. farroqi.n~.

.u t

hallal.

l' Wlanshtir,

LI

Cbai ••

f \'

..

\ 1

*(1) Jacque. 'lerron.- \ Saint-Illa •• Montr6al, Iditloa. du Jour, 1972. P. 19. , \

!

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<.-, ~ t ,-••• (8) ~prrRE '1 o

'"

Le

aalut cOI1III1nautaire et les moyens d'y p.rv'B,ir.

JI

Le Salut de l'Irl.n~e appantt COIIIQ8 un thaoignage. onnie

nous fait part du proce8sus par lequer il a pu se sauver et prendre en main '"

le salut de son peuple.

Contrairement l la narratri~e de l'Am'lanch!er, Connie n"crit pas pour

t_

retrouver le sens d~ sa vie. le chemin qui le conduira 1 son autor'demption,

mais nous d'crH son passage de l'enfance l l'age adulte qui co'incide avec son initiation l l'amour du pays. Lorsque Connie entreprend de r'diger son

t'cH', i l a atteint le but qu'il s'était fixé et nI est nullement perdu mais

plutet d'tenteur du secret qui lui indiqua le sens de t'a vie.

Ir

est mainte--.".

nant '~n adulte. un Itre responsable et de qui, de q~oi re~ponsable? Du salut

(1)

de l'lrlande". , -Ferron. par l'intermédiaire du h'ros-narrateur, parcourt

done dans

c.

récit le'ch~in inverse de celui qu'il emprunte dans L'4!6Iancbiet.

La

d'marcb. du h'ros n'est plus celle d'un adulte perdu dans le labyrintbe de la vi., qui cherche l ,'orienter en 18 rappelant Ion enfanc •• mais celle

.~

d'un enfant subissant les 'preuves qui le conduiront 1 l ',age adulte et lui

l

permettront ainsi de toucber l Ion but: 1 • • alut de l'Irlande.

, Or,

la n~çessit' du .alut, implique

un.

situation\ initiale d'favorable.

La

confusion de CDA Haffigan •• t, pour alnli dire, le point de d'part de ce r'cit. In

~ffet,~

e

de~j. longt.mp.·~rl.

con.eiene.

d.~la lituat~on

,,~

,

d'b~11i. et du manque qui afflig. les Irlandai.. Il le rem6m0re a~.c no.tal·

, gle "la sage de (.on) alorlnx p... ie. royaux U'ff1aan et le renard .. cd

(2) figurant .ur toute. le. effigie. du clan, .ur le. at1ies, bl •• on. et armoiri.s". *(1)

*(2)

Jacque. '.rron, Le Salut

clt

l'll'lpcle. ~,twlal. Iclttionadu Jour

• ... OIMIlci.r. du Jour.·'P. 220 ,.

U . . , p ... 23.

,

(14)

... (9)

~lbeureusement la vie mod.lne a,coup' le8 Irlandais de l.urs racines avec

le pau' des ancltrel. Les rites ont disparu avec le rhultat que "cOIIIDIe tous les Irlandais de la deuxilme ou de 1. troisilme g'n'ration qu'b6coi •••

(cDA)

avait quelque confu.ion'dans la t@te, en partlcul~er sur le sens de la

(1) ~

,tribu et de l'.appar'tenance". N"tant plui "sous la protection d.s divinit4.

(2)

familial •• " les Irlandais de la nouvelle g'n'raUon .orlt menact. de perdre leur td.n~ it'. La n,'ceuit4 de rem'dier 1 cette situat,io1'l"s'impose puisque •

.

comme leur pare COA, les membres de la fratrie Haffigan sont en voie de

J

perdition.

Tout a commenc' lorsque

COA,

suivant les rlgle. de la tradition irlandaise du Fosterage, confia pa~ ar;eur et surtout par ignoranc., son fil. atn& Mike

l un ennemi, le major Bellow, qui le traneformera en v'ritab·le "gentleman

(3) ,

britannique~' Mike, sous cette mauvai.e influence, renonce l son identtt',

et plua tard, Tim et Buck.uivront ae. traces. Connie, le cadet de la famille, vit pour sa part dans l'ombre de le. frlres atn's qu'il admire b6atement: "Quant l moi, d'un

age

ouvert l toute. les opinions. je ne me sentais pas

(4) le couragé de prendre parti pour l'un ou pour l'autre. encore mOiné contre". Ayant par ailleurs 't4 priva de .on b'ritase familia~. il est plutOt confus au .ujet de la n,Atur. de.r.on id.ntit': "je lM n~ Connie co_ mon plre

U)

CDA, c' •• t-l-dire que je ne .ah pu pourquoL"

La

situation de la famille Haffigan

.e

trouve donc en voie d. d'gradation.

COA,

con.cient d. c. manque, croit 'pouvoir r.conqulrir 'on identit' par une participation active l la pOlitique qu'b'coi ••• mai. il .et rapid.ment

d'-.111usionn'. Cep.ndant. un 'vlu . . . nt inatt.~dulcbanaara .ubit.ment 1. cour.

*

(1)

*

(2)

Jacque. Ferron,

,14

Sllyt d. l' Irllnd,. P. 49

Jacque. Ferron,

L'A!t1ancbifr.

Montr4a1, IcHtlon-s du Jour. "Romand. ra du Jour". 1970,.P. 69

*

1 (3)

*

(4)

ft- (.5)

Jacque. 'erron,

Le

Salyt

d,

l'lEltedt.

P.

20

Ida., P. 18

Id . . , P. 6t

(15)

1

1

.•.• (10)

de sa vie: "les bouabes dans Weatmount" lui ouvrirqnt les yeux sur là solution

(1)

de 80.n probllme, soit "la port'e de la dynamite". Cet inc ident marquera W1 tournant d'cilif dans l'6volution de la perlonnalit' de CDA. gn effet, das cet inatant, i l d'couvre la signification de Ion paya:, "l'Idande fUit

'" (2)

.. l'honneur de' tous les humlliês du Canada."

l'

(3)

Le

terrorisme semble doné êtrè le remlde, ultime pour' If.auver soo bonneur." Toutefoia, CDA se lent incapable d'assumer une telle mi.sion et la confie l

aon fils cadet d'sormei. le leul reat' fidale au pays: '~u sauvera. l'Irlande

(4) .

et tu te .auveraa, mais 1Il01 j'en ai bien peUT, j'y laia.~ral ma peau."

Il cQmpl~tera et êclaiTcira plu. tard cette premiare affirmation Test'e confuse:

(5)

"Connie, tu seras Effelquoia". La Ub'Tatlon de la nouvelle Irlande qu'b'coiae s'impose donc au destin de Connie.

,

.

• 1

LE SALUT COLLEcriF

Le .alut cbez F.T~on n' •• t Jamais un .alut ind'ividuel

_is

eat toujours li' l la communaut'. C'eat ainai quel partiT du pays que l'on aima, le lalut peut Itre atteint li l'bomme aort de aa lolitude pour S8 pencher sur ae. sem- ~

b1abl... Le p'ch' 1. plu. grave 'tant pour Ferron de a'intirea.er l .01

plut8t qu'aux autres.

La

.18.10n de Connie lera donc de .e .auv.r pour .n.uite accider au .alut de toute la patrie car "l'Irlande c'e.t VOU" cre.t moi,

(6)

c'a.t tout 1 • • ond.... Le aalut al'larglra d'ailleura plul tard l 1I

bu-.nlt' antllr. lOU8 l'tBf1uence du frare Tbad'u., pr'cieux auxiliaire d. Conni. dana .on antrepriae:

"e.

.era l ton tour de croire et de .auver au jour le jour

:U~

Jacque. Perron,

Ide., P. 75 lA Salut de 11 Irlud!. P. 75

:~l~

Id . . , ,. 73 Id_.'. 18

*(S) Id •• , P. 196

(16)

,

! . 1

... (11)

la deuxi~me Irlande ( ••• ) Plus tard, beaucoup plus tard, tu seras devenu

,

1

plus grand encore, tu dépasseras ton petit pays et pautras voir le monde (",)

(1)

Oui, tu souffriras l cause de ton pay~ d'abord, du monde ensuite."

La situation du fr~re Thadéus lui-mime illustre parfaitement la notion de salut collectif chez Ferron. L'homme aolitaire n'est rien moins qu'une molécule dans l'immensité de l~univers. L'isolement 'loue l'individu 1 sa perte:"Grlce

..

l Lui (Dieu) je suls en rapport avec le reste du monde. Je parle aux hommes

mes fr~res et les hommes mes fr~rea me répondent. Autrement je ne serais qu'un

(2)

vieux fdre Lunat ique. abandonné dan, une infirmerie déserte."

,

La collectivité, le grand tout, fait la force de l'humanité: L'homme doit se s~tuer par rapport

l sea semblables. Il ne peut survivre sans l'influence réciproque qu'tmplique cette union. La c~aut' s'organiae ain8i 1 partir de deux actions indisso-ci_bles: donner et recevoir. Rien n'illùsttë mieux cette communion que l'ex- \ emple de l'osmose des êl6ments de la nature •. Connie en fait un jour la d6cou-verte: "Le hatre contre lequel j'étais assis et tout le bosquet ne s"levaient pas de ce gravier mais d'eux-mames par le lacis, par un extraordinaire réseau

o~ 1. vie s'organisait 1 pàrtir de la vie, par un ingénieux systlme autonome développé entre la roche mare et le feu du ciel gr'ce auquel une noce intime avait lieu, l chaque instant pour ci14brer da~s une pfogéniture. dont je faisais

, (3)

sans doute partie. le mariage de l'.au et de la lumi~re."

Ce bref passage est une .ia8 en abyme de tout le récit. A l'image de

iii.

cette 'tonnante r'ciprocitê de chaque unit' du grÂnd tout, chacun doit

contri--buer l l"dification de

.on

pay •• L'entraide eat une _tape n'cea.a1re au .alut de la communauté.

*(1) *(2) *(3)

Jacqu •• Ferron,

Le

Salut-dl

l'Irland •• P. 183-184.

Ide.,

P. 143-144

Id.m. P. 165. \ \ \ \ \ ,

.

"'

(17)

8

)

. . . (12)

c'est ici qu'intervient la notion de l'apprentissage de la vie. Con~ie ne peut prendre en charge le salut de l'Irlande sans l'aide préalable de bons samaritains qUl lui indiqueront le chemin l suivre. Ces initlatuurs le

~ne-ront

A

la d~couverte des moyens essentiels

A

'la réussite de son entreprise. Seul un apprentissage de la vie bien mené permettra à Connie de rêaliser la mission difficile que CDA lui a confiée. C'est d'ailleurs pour cette raison que, lorsque le salut s'impose pour la première fois

A

son destin, Connie

semble complètement démuni et ignbre encore toute la 8~gnification et la portée de la simple phrase que son p~re prononce dignement: "-Connie, mon fils, c'est toi qui 8auvera~1'Irlande -Tout ce que j'en déduisis, c'est que je n'irais pas dans l'armée et qu'il me faudrait me trouver une autre carri~re que celle

(1)

d~ mes frlres". N'ayant pas encore reçu l'initiation nécessaire. Connie reste impuissant face 1 la proposition de CDA. L'apprentissage de la vie le

'1

condu,ira cependant aux m0y'~s essentiels de parvenir l la libération, soient la dêcouvet'te et' ltaffirmation de son·identitê et l'amour du pays. Ces deux notions sont indispensables 1 l'obtention du salut.

Bref, le salut de la communauté peut ltre atteint si l'un de aes membres

8e tourne vers les siens et, par une initiation et Un apprentissage de la vie,

accepte l'aventure révolutionnaire pour reconquêrir l'identitê de son peuple devenue confuse. Dans cette perspective. Le Salut de l'Irlande doit Itre ) consid'r' comme le r'cit du salut collectif par excellence.

L' APPUHT lSUGE DE VIE

Cependant. Conota n'eat pa. lancé d a cette aventure p4rl11euse

compla-tement d'-unl. pui.qu'au cour. de la rou e hasard.u •• qui le conduit ver. la révolution et le salut, de nombreux auxil:~alre. l'aideront l

r

falre

.on

appren-ti ••

a,.

d. la vie.

tOUt

le. personnase.

~e

ce r'clt

\ le d6fini ••• nt d ' i l a leur. *(1) Jacque.

lerron. t.

Salut .. - l'

-

Irland.,

P. 71 J 1

1

1

1

(18)

os

(

\

.... (13)

paT leu~ statut d'initiateur ou d'initié, les deux actions ~éciproques

nécessai-res A l'apprentissage. Comme nous l'avons vu précédemment, le Fosterage jouera un rOle prépondérant

A

l'intérieur de ce récit. Tous les Jeunes Rafflgan y

seront soumis t~ur A tour, 80U8 la tutelle de différents matts"es plus ou moins

~ecommandable8. Ces derniers seront responsables ne leur Init lation A la vie

adulte et surtout de la voie qu'ils emprunteront plus tard.

Le

choix judicieux -le ces "directeurs de conscience" s' av~re capital' puisque l'avenir de, la lignêe Baftigan en dépend. Voici comment le narrateur définit le Fosterage: "vieille coutume irlandaise (qui) consUtait l confier l'enfant mile sur qui on fondait plu8 d'espérance que sur un autre, soit l son oncle maternel, soit l quelque per-sonnage aupr~s duqqel il faisait 80n apprentissage de la vie, apprenait les

r~gle8 de la tribu, SI'iriitiait aux métiers et plus particulièrement l celui

des armes ( ... ) Le F~~teragé se pratiquait dans le sens du Sin Fein. Il ne

1 (1)

s'agissait pas de confi~8on ga~çon l un étranger, voire l un ennemi."

Or, Mike, contraire nt au principe fondamental de la tradition, sera initié par un ennemi de 1 nouvelle Irlande qui con8id~re le nationalisme comme

1 (2) \

"une hérésie majeud'. ' I l \te pourra conséquemment prendre en charge le salut de 1. communauté en devenant Effelquois mais se tournera plutOt vers le clan opposê, celui de l'oppresseur chasseur de révolutionnaires: l'armée et la gendarmerie royale. Tlm et Bu suivront ses traces mais leur situation va

\

en s'aggravant puiaque leur tute,r les prend en eharge dana le seul but 'gofste de les utiliaer 1 ses propres

fin~."

n'ayant pu ae trouver un nouveau major. Bellow, ils avaient dO -11er f ~ a re eur olterage 1 F aille~r. aupra. d'un dénomm.

" \ j

'.

Papette le long du Chemin de Chambly \ •• • ).d Ap'r'los Mike. ,t

CI , la f1ert' de~ Baftigan •

*(1)

*(2)

Jacque. Ferron, ; . Salut de l'Ir1,?de, P. 49 Idea, f. 41

(19)

/

J

.... (14)

\

"(1)

n'avait plus été aussi bauté et sinclre." Papette, un vulgaire voleur,

re-présente le mauvais mattre par excellence et la voie l .vite-r pu1squ'il n'est

, ~ ,

,nl fidHe A un clan, ni sincère, contraiument 1 Bellow qui, mà'lgré tout, reste

J

fid~le l ses origines brit4nniques e~ guide Mike dans cette voie.

Connie a failli lui aussi ma1.A~urner l l'instar de ses fl'hes et s'

appd-, /

te l tomber entre les mains de Papette lorsque, tout comme pour son p~re CDA,

un événement imprévu viendra changer radicalement sa destinée. Il s'agit de

son entrée au Coll~ge de Longueuil o~ il sera récupéré et sauvé par le fr~re

Tbadéus et parall~lement par le renard, puisque sa première rencontre avec

J

c'ette bête merveille!lse date de la même époque. Connie-narrateur reconnatt

que "ce fut ainsi que ma carri~te cOlDIDença l dévier du chemin tracé par mes

(2)

fl'~re8, plus ou moins". Il affirmera plus tard que son F08terage aupds

du fdre Thadéus est 1 la base de Bon initiation A la révolution: "Je' n'y ai

rien étudié mais j'y ai beaucoup appris. CDA Haffigan .avait peut-être ce

qu'il voulait. Si j'étais demeuré au Catholic High School de St- Lambert,

(3)

cooment aurait-il pu Ille deman~er de devenir Effelquois?"

Le premier mAttre de Connie sera naturellement CDA qui tente bon gré mal

,

,gré d'êduquer ses fils. Avec l'aide de '1had'us et du renard. il, guidera Connie

dans le droit chemin. Apr~s 8"~e lui-~me rendu coap~e de la nécessitê de

la révolution pour sauver l'Irlande, i l s'oriente dans cette voie et'''y entratne

Ion fUs: "Je cqmpren.is que CDA Hdfigan, apra. m'avoir quelque peu n6gUg'

" .

comme mes frarel d·ailleurl, avait d'cid' de'p,endre en main mon instruction

~

(4)

et la sienne en mime tempa." Ma1ar' aa confusion initiale. CDA se souvient

inst inctivement' de ses anc'tres et de 8e8 ràclnes. Ayant la nostalgie de

, *(1) Jacques Ferron, Le ~.lut de l'Irlande. P. 101

*{2} Idem, P. 100

*(3) Ida .. , P. 105

*(4) Ide .. , P.' 77

..

(20)

,

1

l,

.••. (lS)

l'Irlande pet4ue, i l transmet machinalement 1 ses fils les se-t:tets de

l'héri-\

tage famil ia 1 :

''Non. li ne peut s'agir que.de lui, notre renard"tot6111ique. Hoa p~re m'a

appris comment i l proc~ait. Pl'J\6 tard, quand viendra l'heure de mon testament

je vous l'apprendrai. Depuis le cOlIIIIenceme'nt de leur lignée, tous tes Haffigan,.r

qU'li.s soient d'Irlande ou d'Amérique. qu'iis aient ou non un royaume.l'ont 8U,

le savent ou le sauront ( •.• ) Un prodigieux'passê est garant d'un prodigieux

avenir ( ••. ) C'est une chose que m'a apprise votre grand-p~re qui la tenait

de l'areul. une chose qui nous vient par cons~quent de la~re patrie, de 1'Ile

des saints. de Dieu peut-~tre." (1)

CDA radote peut-être ainsi d4S phrases trans~ises de génération en génération

sans en bien comprendre le sens. mais le seul fait de se remémorer la tradition

"",

irlandaise contribuera indirectement au salut de l'Irlande. En effet, le renard

totémique. surgi de la mémoire des ancêtres, est la clé qui ouvre la voie l

la révolution. C'e~t ce qui explique la présence du renard merveilleu~ dans le

d'roulement de l'intrigue.

Loin d'~tre une amusante figure de style ou un simple 'lAment fantaisiste

habilement inséré

a

l'intérieur du récit romanesque, comœe on pourrait le

-croire de prime abord, le renard doué de la parole prend toute sa .ignificat ion

l..

dans la pe-rspective du but l atteindre, 80it l'aventure dvolutionnaire .. Chez

Fe1l'ron, rien n'est d'àUleur. hissé au hasard, chaque 41êment est dot4 d'une,

signification bien prêche. Les rOllllln8 ferroniens, tris pds du genre du

conte, comportent certaines re.semblances avec celui-ci au niveau de la struc-,

ture de l'intrigue.' L'imagination peut laisser li.b,re cours l sa fantaisie

\

etril devient ain~i possible de créer un personnage aussi inattendu que ce

renard lorti directement de la tradition du conte merveilleux.

~8 le d'b~t du roman, le renard occupe une place de choix au niveau de

l'intrigue. Le lecteur et les personnagea principaux se trouvent mis en pdsence

'1:1>

t,

*(1) Jacque. Ferron. Le Salut de l' Irland ••

P.

24-26 ,t ~ ,

1

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(21)

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L

~ ~ ,1 . . . (16)

de deux renards diff'rents: l'un vivant que l'on chasse l courre, l'autre

embl~me de la 11gn'e des Haffigan. Ceux-ci semblent jouer des l'Ole. tout

a

fait diff'rents et n'ont apparemment rien en commun.

Le renard merveilleux est un personnage au ~me titre que les autres, i l

est ~me doté du statut de narrateur car il prend la parole en plusieurs

occa-sions au cours du r'cit. Le renard peut donc @tre conudéré

a

juste titre

,

COlœle l'un des principaux initiateurs, puisqu'il tente, par 80n exemple,

d'in-citer Mike et plus tard Connie A la sincérité. D'autre part, en tant que

gibier pourchassé, il est aU8si possible de le voir comme le symbole vivant

dU,Effelquois, en c. sens qu'il doit rester fid~le 1 sa mission jusqu'A la

mort. Lors d'un passage tras important pour la compréhension de cette fonction

du renard, celui-c i tente d'initier ;M1ke l la révolution par la narrat ion de

sa loyaut' l la tredit ion de la chasse l courre: "-La mort m'importe peu, Haffigan,

pourvu que je co_nde l toute cette

gra~de

chasse et la tratne apds moi ( ... )

,

/

51 je voulais, je pourrais ne pas ftre tué; je n'aurais quia me .auver dans les

champs cult ivé. ( ... ) Mais je ne me sauverai pas dans les champs cultiv's, je

reaterai dans le. broussaUles du domaine de chasse. Ha vie n'est rien, Haffi,gan,

(1)

auprls du grsnd jeu qu'on m'offre." Le renard est ainsi un mattre Indispenuble

l l'apprentissage de la dvolution qui ne peut se faire sans une loyauté l toute

'preuve.

Face l l'existence de ce renard, les me~es de la fratrie Haffigan se

po-•• nt un. quest ion cruciale au tout début du roman: "Chacun de nous se de,mand~

quant-et-soi comment apparier ce reaard avec celui de no. origines. Etait-ce

(2)

fahabl.?" Cette .imple phraae contient t0':lte l ' id'_ directrice du roman.

La r'pon.e l cette question .e r'v'lera plu. tard Itre aff1rmative. L'aventure

*(1) Jacques F.rr~, Le Salut de l'lrlaDd,. P. 53-54

*U)

Idem, P. 21

(22)

1

1

/

1

i

)

,

... (17)

r6volutionalre en sera la solution. Seul Connie pourra faire l'apprtntissage de la rfvolution et découvrira ainsi que le renard totémique et le renard mer-veilleux n'en font vraiment qu'un. Aux mOIIIenta-cl4Jde l'intrigue.le renard est

4

toujours p~élent et luide pas l pas Connie dans les différentes 'tapes de Ion apprent is sage.

Mike, mil en présence du renard, n'a pu slinitier l la r'volution car la bête mythique des Raffigan a ' t ' .upplant'e par un renard anglais. or.ee qui distingae ces deux renards, clest d'abord et avant tOut la perspective, dans laquelle les diff~rents personnages envisagent 1. chas.e 1 courre. Mike. sous l'influence du major Bell~, n'y voit qu'une façon aristocratique de se

distin-f

gue't des gens du ~ODIID.1n:" 111u1 faut alors toute la finesse et la ruse du renard.

(1)

ln tuant celui-Cl i l les acquiert." CDA, au contraire, a compris que "l'apanage du renard n'est pas la ruse. La ruàè finit par lui Itre n'cessaire, et la

four-(2)

berie aussi peut-@tre, mais Ion apanage d'abord, c'est la s1nc'ritê." Pour le 'r6volutionnaire, le renard doit Itre considêrê dans la seule perspective de .t la

loyauté l sa missiot. ~

Le but ulÙme de l'apprentissage de Connie aupr~s de la b'te merveill.euse est qu'il accepte de prendre la rel~vè du renard pourchassé. c'e~t-l-dlre qu'il d.vienne symboliquement lui-mime renard. L'Irlande re\peut ~tre sauvée qu'l cette condition. CDA a pr'c'dê son fils dans 1'accoœp1issement de cette trans-formation pubqu'il s'est lui-m8me d'clad nnard:" Or, Connie ( ... ) je sais qui

t (3)

je sula en r .. Ut6 ( ... )~ un renard, je 8uia un ren~rd." Et c'est justement lorsque Connie eonstat. et accepte ce fait, qu'il comprend toute la port6. de

~

*(1) Jacqu.s F.rron. Le S.lut d. l'Irl.ud., P. 52

*(2) Id .... P. 176

*(3) Id ... , P. 174

(23)

,

\

\

t

•. : .. (18)

l'exemple du renard:"Et voilA que Ces deux renards se trouvÀient réunis en un seul, soudés par des amours dont j'étais encore chaud et que je-ne pouvais m'empêcher de mettre 1 la sourcè de tout. Ce renard unlque devait 4!tré celuL

(1)

des Haff igan."

D'autre ~art, la situation dégradante du renard qu'on ne chasse plus

re-fl~te parfaitement celle des Irlandais plongés dans la confusion parce qu'ils

ont oublié les traditions de leur pays. Lors de la nuit initiatique raI' contre, le renard sera de nouveau pourchassé par la meute. L'histoire du renàr~

pré--\

(

figure pour ainsi dire le sort de Connie r4volutionnaire puisqu'en acce~~ant sa mission de Effelquois, 11 sera pourchassé

A

son tour par l'armée et devra faire preuve de la même sincérlté pour réussir l sauver son peuple. Il est donc

possible d'affirmer qué le sous-récit merveilleux du renard, entremêlé

A

l'action principale, reprend 1 un deuxi~me niveau de sens le récit du narrateur Connie .

Ce sous-réclt est donc mis en abyme par rapport au récit pribcipal.

L'apprentissage de la vie ~ne les initiés l deux voles possibl~: d'une part, celle de Mike, Tiro et ~ck qui est l'armée et la gendarmer,~ royale,

d'autre part, celle de Connie et de CDA: la révülution. Comme nous l'avons vu, la révolution ne peut se faire sans un cer~aln renoncement et sacrifice de soi.

A l'exemple du renard, deux qualités sont nécessaires l la réussite de l'entreprise

':\

la sincérjt' et la fidélité qui impliquent un amour inconsidéré pour sa caUSe.

,

"

Mike n'a pas su accéder au r&le de Effelquois parce qu'il n'a pas franchi la deuxiame itape qui est celle de l'amour. Il est au contraire resté figé

l son rele de chasseur et de soldat, toujours l la recherche du gibier. Le narrateur affirme au sujet de Mike: "La passion de la chasse

es

t sans aucun

(2)

doute ant4!irieure l l'amour." La ch .. se et l'amour sont en quelque sorte les

~(l) Jacques Ferrou, Le Salut de l'Itlande, P. 176-171

*(2) Idem, P. 16

(24)

1

... (19)

/deux pele. oppos6s de ce romani ceux-ci correapond~nt aux deux attitude.

possi-1

Ibles des personnagea face , 1 leur Identit'~~~

"

L'IDENTITE

neat 'vident que pour dhablliter l'honneur de aon peuple, le hiros

~. ,

doit lui-mAme avoir re~onqui8 s~dentlt' et luI .tre fidlle jusqu'l la ,orto Cette notion est,

a~ec2:'a ~du

pays que nOU8 'tudierons en dernier lieu,

le moyen essentiel de oucher l son but. Or, daux possibilit6s's'offrent l la

1

"

nouvelle Irlande: " i t qu'eUe l ' inUode aux institutions britanniques et l

la finance am6rlca~, qu'elle s'enqu'becqoise; elle 8e fond dans l'un ou l'autre des partie.

ea Haffiaan elt an quelqu~ sorte la mime: chatun 'tant

1 la en qulte de son ident Hf. Cependant"

(' ;

d

';..<'

leur. che.ina parall l.s n. se c~ols.ront JamaIs et ne tarderont pas 1 ~~erger

vlrs de. veias oppos'es.

La

langue facteur de tout pre.ler ordre dans le choix de au sujat de l'avlnir d. son pay.:"cet honnaur, cette lr-bmde . . paraissa nt surtout po.slble. par le langage. Le langage porte au.si

(2) •

'un. r'aUt'." Mik., ria at Buck, parce qu '11s poursuivent leur. 'tude. au

CatboUc bigb pour la pr . . i&r. po8sibillt'. Il. se, rangent ainsi

du cGt' da l'oppre . . aur an c oiabsant la cb-.1n da la facUit':"vo1l1 ledroit

~

cb_in. the ri,bt

."Y.

(3)

r en &nglais on va plu. loin. Il

*(1)

*(2)

*(31

o

Jacques

'arron. La Salut

dt

l'Irlande.

P. 92

Ida., P. 74

Id . .

,

P.'

33

0

(25)

..

,

--,"1 1. •.. (20) Il

s'fearfa au contraire de celle de sea frtres parce qu'il a eu la cbancè d'antrer au Collage de Lonsueuil et de faire aon apprentissage aupraa de mattras'fidales

et ainc~re8 l la tradition qu'bicoise. Son avenir est doqc dirigê v~rs la

seconde' p08sib!litê qui est celle du Qu'bec. Toutefois, la vo~e que devra

, emprunter Connie s'av~re diffieUe et se~e d'embQchea. La qulte d~

l'iden-titi qu'bicoise Be fait par un l~cheminement qui conduit au statut de Effelquoia.

L' :>lution de Connie 8st d'ailleurs marquêe par le parcours d'un-chemin qui

d'bute lors de la s,Huation initiale 00, çomplltement dêsoeuvd, i l i~ore

tout 1 fait qui i l est, pour a8 teruliner par la situation finale où, m'tam",- ...

phod d~ ~t au tout, le nouveau ,"'volutionnait'e.s"crie

orguèilleuBement:"j'~-(1)

tale Effelquois, bien sQr :CooaDent aurais-Je pu sauver l'Irlande autrement."

Au cours de cette longue route, Connie devra s'allier l aon p~ré CDA reat'

• ·1 C2h

fidUè l l'Irlande et l-"son petit Dublin-en-Montr'al" mais toujours :lncertain

de la vraie nature d~ la nouvelle Irlande. Il pourra .ln8i remédier

l

la

con-fusion qui ,fv~êiepu1a longtemps chez Son p~re et lui permettra de conqu6rir

\,

,/

l son tour sa v6ritable ident ltê. Dls cet Instant, CDA peut pour~\livre 800

6volution parallalement 1 celle de son fils .

. ~ conquete de l'identit' est une notion indi.p.nsable au salut de l'Irlande

et l'auteur a su la mettre en "'idence l travers un de 8e8 personn .. ges: celui

du major Bellow.

Certe.~ ce vieux major britannique incarne l'enne.i par excellence d. la

---nouvelle Irlande en ce sen. qu'il 'appartiant au groupe du colant.ateur qui

()

" apda trente ans dlll "jour qu'b'coia, (ne) .avait encore rlan d.s canadianis . . . . ",

aefusant d • • e plier aux coutu . . s ~b'coiaea, Bellow .st en oppoaltlon compllte

{.'

*(1,) lb- Salut d. 1 t Irlande, P. 221

*(2) Id •• , P.84

*(3) Id_, P. 43

(26)

/ 1 /

1

1

t

... (21)

avec les aspirations du Effelquois. Cependant, dans une toute autre

perspec-t ive, cet endtement l demeurer anglais en d'ptt de tout, nous le fait

cOQsi-.

1

..

coaae' le type parfait de l'individu loyal 1 son J.dentitê et l ses racines. d'rel'

Sa principale caract6ristique 'tant d'ailleurs de faire preuve d'une Ï!à6litê

---

--

--" .. - -- - --- --

---in4branlable l son pays et 1-'eà--e-r-ad4t1..~.: "F'~u d"tiquette coloniale.,

connais-/

(1)

sant toutes les rlgl. du, polo et de la cha88e l courre. Il C'e.t pour cette

raison que l'auteur, Jacques Ferr~, n'eat pas tout l fait hostile l ce

per-\

sonnage et nous le d'peint dans ùne '-aimable carlcature oi) i l nous apparatt

, 11-'

coœae une relique d'un tse r'volu.

- ,

L'attitude du major Bellow face l la tl:adition anglai.e de la chasae

a

courre est .d'ailleurs-empreinte d'une v'n'~ation •• ns bornes pour le. rite. ~

et les conven~c.8: "Il a

ma.

ajouté qU? ce .erait un p'cti" un p'ch' tout aussi gtand quë de tuer, une hirondelle, que de le cha •• er (le renard) .a~.

1.,

convenance. d'usage ( ••• ) ~i, Conni.,un p4ch' mortel. Pou~ le cbas.er, Il

, ' ,

'"

faut Itre un sentl.~p. av~ir son 'q~ipa8e, .a meute, le. uniforme., la fanfare

(2)

jet tout • • inon on le lah.e tranquille ou 1'00 est un voyou."

1

Or, c'e.t en regard de cette caract'ri.tique que le major Bellow r4app.· rattra lors de la nuit initiatique. Tran.forml en grand veneur, il l~i incom-be malntenant d11nitler'CDA_et Connie l' la cha ••• l ~urre. Grace l lui, le

tI.oard

aer~

de

~ouveau,pourcha

•• ' et Connie sera airSi guida vers aa .ission, puiaque la scAne de le cha •• e e.t la r.pl~que exactt de ce qui adviendra au

r4vol~tionnaire cern4 par l'ar.6e. Connie-narrateur rend co.pte au lecteur

de cette d~_rn1ire apparence du . . jor Bellow r'concUi6 en quelque aorte avec

CDA: "J~ vil le grand ~neur t c' 'talt le _jar . :Bellow danl-, aon vieU un1fo~

l'i,

de l'ar.4e d •• Inde., .'approcher

de

~_Haff18an, .an

pAre et lui tendre le br •• , .".c courbette. et .al ... lecs c __ dan. un .. nuet , •• 1011 UIle ch~r'8r.Ph1e

1 *1) Jacqu •• 'erron,

~

§.&g~

!II

&'1,11!~"

P.

38 *2).

Ide.,

P. 19-20

(27)

(J

1

,

· , • (22)

(1J

dglêe depuis des sUcies. et je vis

mon

p~re suivre le major ~el1OW". Tl .

Si ce vieux major, .pras tant d'annie. d·exil. v'nlre toujours les cou-tumes de l' Angletèrre. c' eat aana aucun doute parce qu,' 11 aime son P.Y.' La

loyaut' 1 son identitf ne s'acquiert que par un amour

d's~nt're8S' p~~r

80n

\

pay.; cea deux notiona 'tant india.ociables. C'eat ainai qu'il teste .u futur Ejfelquois une dernilre 'tape l franchir avant de parvenir l 1. vie adulte:'

l'f~i-tiatian l l'amour et plus ap.cifiquement l l'amour du p.ys.

I l existe plusieurs fat;,oredi1mer: an peut ,a.r Dieu 11'.xemple du fdre Tbad'us 1 ou ailler une f .... ou tout sillpl .... nt at..r

.on

pays. Connie,

n'ayant pas encore exp'rLm.nt' l'amour 'aou8 aucune de ••• forme., devt.

,

y ttr.

r,

initi' car au dire du fUre Tbad'us "tout aIaOUr. ai particulier 10it-il, COla-porte un. voie d • • elut et pour atre .auv' 11 faut d'abord ai~. p.u t.port.

la façon. La pira vaut mieux encore qua de ne pa. at.ar du tout( •.. ) cle.t

"

la grande leçon de l'tvanglle: Aimer, atmer de n'L.porte qu'elle façon, aimer n' iaporte\ q~i, nLaporte quoi. •. "

(2)

'Le renard . . ~ei11eux. en tant qu'initiateur et t6moin .ill'naire

de

..

la vie de. Haffigan, devra .e charger de cette . i ••

lon

et impo.er l

.on

prot"_

1',-preuve de l'aaour. Il .era cependant aid' par le {rare '~bad4u. qui, ayant devin' le p.nobant de Connie pour

i.

petite . . ie Doreen: le fait ca.pl1ce de

j

,

80n initiation -.oureu.e en lui confiant le. ,cl'. du collage. D'autre part,

D

Linda.

1. band-guidoune da rapette, pr'parera et lnlt1er~

Connie .ux

rud~nt.

de l'..our phy.lqua

pour

'v1tet

que celui-ci r"choue

*il)

*(2)

\

Jacque.

'erroa,' .:=z..--a.::::.j.ZI~""""iIU... P

218

Iel.," 188 1 ---;- ----1

~

••

~

•• loa1,.r

1 f.

(28)

~ ...

_-1

" , J 1 ••. (23) simple

,ig~Orance.

1

Le hêros est maintenant pr't l accomplir son exploit amou-reux et ~e renard le lui dicte: "Une renarde, Haffigan, une renarde. - Une renarde pour toi, tu la mignonneras et je vou~ regarderai faire. Il serait

) (1)

temps, Haffigan, l ton 'ge~'

L'initiation l l'amour phY8iqu~ se fait aVéc une Anglaise de St-Lambert et-non avec une Qu4bêcoise comme on aurait pu s'y attendre. Danielle Dubois

(2)

a soulign6 d'une façon tr~8 juste dans son article que ce fait constitue une 'tape essentielle verl le salut de l'Irlande parce qu'en poss'dant la femme

11 ..

de l'ennemi, Connie se dêvdile plus fort l son adversaire. Cette hypothl8e

me semble juste puisqu'un fait de fiction vient en confirmer la vêracit': apr~s

.voir fait l'amour avec Doreen, Connie la reconduit ebez elle et .u lieu de voir flotter l'Union Jack au mat de Kr. Bayne, le narrateur affirme: "Quel dra-peau j'ai his.6tce soir

Il: ( ... )

c'elt lui dorfnavent qui flotte jusqu'.u

(3)

matin. " L'image de ce drapeau est effectivement le .~Qle d'une premiare

~tictoir. d~ Connie sur son adversaire pul.que, aprls .a rencontre avec CDA au

Ca.tle, le h~os repa.se devant la maison de Dor.en et croit y entendre son

(4)

"dr.pe.u claque au bout du mit."

L'initiation l l'aaour physique elti .en quel-qua lorte un long pr6ambule l l'amour du pays, .u p.trioti.... Connie,ayant rfu •• i l trioapber de cette

pre.~are 'preuve, peut d'sormei. envis.ger ~ amour b~aucoup pl~ ~rofond,

celui du .acrifice de .oi pour 80n pays.

LJ

Bffelquois

n~

peut valacl'a' l'agr.;:/

seur san8 un d'voue_nt qu i

,~

peut al14r juaqu'au don de 88 vie. c'est aupr&s

du frlre Tbad'us que Connie fera son apprenti •• ag. de l'amour du pay. et Cons'~

- q .. _ . du '0«0<1_. Celui-ci (Tbad .... ). ayant l·.xp'"I ... de

.ou~_

*(1)

*(2) *(3)

*(4)

Jacqu •• 'erron, Lt Salut 4. l'IdeM,P. 166

,DanieUe DuboiaJ ln

quit.

ft

hrWlh

in

~!:!-..!e!.!it~!!!IW~U~!..J~

de

l'un1v.r.lt'

du Qulbec,

1973.

P.

111-ï21

Jacqua. ~.rr~,

Le

Salut cil

l'IdID.U.

P.

173,

1

lei

e .. , P • 177

Pres a ••

(29)

\

• .. (24)

vie derri~re lui, a d'libérément choisi la carri~re de religieux par amour pour

Dieu. Au cours de sa longue existence, il a été témoin de nombreux cas de personnes s'étant sacrifiées par amour. Ce vieux frlre est donc, par sa po-sition, le maltre idéal pour initier Connie au patriotisme.

Or. il est évid~nt que pour aimer 80n pays, il faut d'abord le connaltre. Connie, plongé dans l'ignorance la plus complate, n'a aucune idée de l'étendue ou m!me de la nature du pays o~ ilhabite. C'est pourquoi, lors d'un long dialogue avec son protégê. Thadéus lui dévoilera l'identité et surtout la

81-tuation politique d'savantageuae d'un pays "ouvert coame un moulin (qui) reste incertain et menacé ( ••• ) par les intrus devenus mattr88 et le'. compatriotes

(1)

mercenaires". Pour la premUre fois, le vieux frare f_ft allusion au Qu'bec:

(2)

"Plus qu'un pays (11) est une fai qui ne veut pas mourir." Il iden tif 18 ensuite le Qu'bac l "la deuxiame Irlande" qui doit être aauv'e. Ce rapproche-ment l l'Irlande perdue fait prendre cons~ience l Connie de la n'cessité du terrorie . . pour la défense de son pays: "Je ferai mieux-Coanent?-Dynamlte. Bt

. (3)

qu'il .aute le systame maudit." Cependant, avant de poaer un tel geste. Connie doit avoir acquis la a1nc6rit' et la fid'lit' en Sa cause; en d'autre. mots. il doit aimer profondément son pay.. Tbad'us lui d'voile donc le. im-pl1catiCXII d'un tal amour par la narration d. l'biatoir. de. Soeura Griae. dont

. (4)

"une bonne part le d'entre elle • • • • ont crev'-s

l

soigner let:yphua irlandais. fi

Un .econd sOI.II-r'c:it viendra c.oaapl'ter le premier: par l 'biat'oire du patrio-tl ... du frire Marie-Victorin. Thad'uI exhorte Connie l l'amour du paya:

"lui ai_it, la terr., la .ale terre des champ" celle qui noircit le.

_ln.

"

*(1) !acque. Ferron, La Salut

dt

l'IrlaDd" P. 182.

*(2) U . . ,P. 183 *(3) • Id ... ' . 184

(30)

, ••.. (25)

et porte la

p~~e

( •. ) Et pourquoi est-il mort penses-tu? Pour une petite

fou8~re qu'il n'avait pas dans ses herbiers et qu'il 'tait aIL' chercher dans

les ~Oi8 de Saint-Hyacinthe alors qu'il aurait da tout bonnement se reposer

dans son lit. Pour une toute petite foug~re. Connie Haffigan. pour uo\ petit

(1) \

être. pour un symbole d'amour."

1< 1

Apris avoir subi te~interrogation. Connie est jug' prit 1 commencer sa

"

véritable initiation: Icelle qui le conduira ver. la r'volution et le salut

de l'Irlande. la dynam~te. Lors du c6rimonial nocturne qui .at un pr'lude 1

la nuit initiatique.

COA

prédit

1

sOb fila sa future vocation en lui rappelant l' histoire du Christ sactifi' par amour: ilLe Christ est tomb' trois fois, Conni., et la quatril_ foie on l'. allong' 8ur la croix pour l'y clouer ( •.• )

(2)

Il l'a fait pat' amollC." L'aventure de Connie-effelquoia 88ra'1 parti~ de

ce moment compar'e l celle du Christ au' Jardin des Oliviers. Nou. verrona

,

caa.r

nt ce rapproch.ment sera d'veloppê dan. la 8uite du r'cit. CDA rappe Ue

1

d'.flleurs au hêros la n'ce •• Jt"de. croix).ymboles de • • acrifices d'amour:

1

"Toutes ~es croix c:eltiques qui te .erviront.e 'IDQft glorieux fils, 1 .auver

, (3)

\ .

l'lt'lande~ car c'est par eUe. que tu vaincra. et par la dynamite."

Conniè revit d'abord, dans un r.ve pr6œonitoire, sa dêmarche vers l'av.nture révolutionnaire: i l 8e volt parai, ••• frlt'e~ "coaae un J'.U8 au ,lDil1e~ des

(4)

soldat. romain.. le. piede nu.~ et 1 .. bras en croix. Il Deux Achelles .ont

mis.s 1 la port'. de. quatre frar •• Hlffigan: une 'chelle blanche et une

l

'ch.Ue roug., ayabole du .ang et de la révolution. CDA et Thad'u. le. app.llent du baut de l"cbeUe rouge . . i~ .eul Connie grimpera au .a.et d. '.eUe-ci

*(1) Jacqu •• F.rron. Le Salut d, L'Irl.aft, P. 188-189

*(2) Id .... P. 195

~(l) Ide.,P. 196

*(4) Idea,P. 211

Figure

figure  pour  ainsi  dire  le  sort  de  Connie  r4volutionnaire  puisqu'en  acce~~ant  sa  mission  de  Effelquois,  11  sera  pourchassé  A  son  tour  par  l'armée  et  devra  faire  preuve  de  la  même  sincérlté  pour  réussir  l  sauver  son  peuple
tableau  des  démarches  de  CDAI  1  en  quête  d'un  idéal  politique.  Les  conclus ions

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