ANALYSES ET
COMPTES-RENDU S
Conversations latines suivies d ' un vocabulaire français-latin des
principaux termes de la vie moderne, par Ch .
DUMAImß .3°
édi
-tion, refondue
etaugmentée .
Paris, Tralin,1930,
in16, xvr -416 pages . Prix : 20 fr .This handy little book is one of the best of the modern attempts t o use Latin as a living language,
and
its success since the appearance o f the first edition in 1914 is evidence of its worth . Since then, numerou s additions and corrections have been made, and its value now is greatl y enhanced . Even for scholars of long experience in the study of Lati n there is in these pages much to learn . The author, who died in 192 7 (this edition is due to thepietas ofdom
Ii . Dumaine, O . S . B ., of Farn -borough Abbey), has been very successful in culling from the Latin o f the Empire terms which aptly fit the needs and usages of modern civi-lisation, and when he has created a neologism, it has a rule all the inevitability of a native Latin word . The work consists of a series of forty -three conversations on matters of ordinary life, after the manner of th e modernconversation-book ;
this is followed by a large vocabulary o f terms to be used in conversation . In particular the geographical inde x of countries, towns, rivers, mountains, etc . will be serviceable, as pre-senting in short compass a full list of names that are often in deman d and sometimes difficult to discover . The book may be warmly commen -ded anddom
Dumaine praised for the care and thoroughness with whic h he has revised his father' s work and made it so acceptable .J . H . BAXTER .
Mathieu
G .
NICOLAU,L'origine du « Cursus » rythmique et les
dé-buts de l ' accent d'intensité en
latin .
Paris, 1930, in8°, vlIi
-161 pages . (Collection d ' études latines, publiée par la Sociét é
des Études latines, sous la direction de J . Marouzeau . )
Ce gros mémoire, qui a valu à son auteur le titre d'élève diplômé d e
l' École des hautes études historiques et philologiques, remet en question
ANALYSES ET COMPTES-RENDUS .
22 7 l ' essentiel de ce qui a été dit sur le sujet . Le problème est de détermine r à quelle date et sous quelles influences la quantité, sur laquelle reposai t la clausule de la latinité classique, a fait place à l ' accent qui jusqu ' alors n'avait pas de rôle rythmique . L'auteur subdivise le problème (10) . Il veu t rechercher, d ' une part, les conditions linguistiques de l ' apparition du
cursus (fonction rythmique de l' accent et disparition de la quantité), et , de l'autre, la date à laquelle est apparu ce cursus .
Une première partie (p . 13-30) passe en revue les théories modernes sur les origines ducursuset la méthode des recherches . L ' auteur montre , après d'autres, les illusions de la méthode comparative fondée sur l'écar t qui existe entre , un texte métrique et un texte amétrique . Insuffisante , cette méthode n'est pas inutile, mais il faut la compléter avec le témoi-gnage des Anciens et l ' étude de l ' évolution de la langue .
Dans la deuxième partie, M . Nicolau recherche les conditions de l'ap -parition ducursus rythmique . L'accent musical ou de hauteur ne pouvan t jouer un rôle rythmique, le nouveau cursus ne pouvait naître que lorsqu e l ' accent d 'intensité aurait fait disparaître la quantité, sur laquelle son t bâties
la
versification et la prose élégante de l'époque classique . lVlais c e rythme quantitatif ne pouvait-il comporter déjà un élément d'intensité ? On est amené tout de suite à la « célèbre question » de l'ictus . Jusqu e vers le ir e siècle de notre ère l'ictus s'entend du battement de la mesure ; mais, à partir du m e siècle, ce terme commence à être compris comm e une modulation de la voix ; en même temps le sens des mots arsis etthesis change du tout au tout . L ' existence d ' un ictus vocal est désormai s attestée et dans l'ensemble de l ' Empire romain . Il implique un renforce -ment du son au temps fort, donc un élé-ment d'intensité, non de hauteur . Une syllabe d ' un mot est prononcée avec intensité, constituant ainsi u n sommet rythmique . L'accent tend à devenir 1' s âme du mot », comm e disent les grammairiens latins du temps . L' apparition d' une nouvell e scansion du vers en mots séparés, et non en pieds métriques, est un autre indice de cette révolution (p . 66) . Le témoignage du grammairien Sacerdos, qui se place à la fin du me siècle, est capital : en examinan t les clausules qu ' il recommande (p . 101-105), on peut se persuader que, dè s cette époque, la quantité était en ruine . Quelques novateurs euren t l'idée de fonder une nouvelle poésie fondée sur l ' accent . C ' est bien c e qu'a voulu faire Commodien, quoi qu'on ait pensé (p . 138) ; sa scansio n poétique s'accorde avec celle que recommande Sacerdos, son contempo -rain . Le cursus rythmique remonte donc au lu e siècle, en dépit d e Louis Ilavet qui ne l'admettait qu'à partir du vil e . L'auteur termine par des considérations sur la transmission du cursus latin au moyen âge e t son enseignement . Ces quelques lignes ne donnent q u ' une faible idée de
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ANALYSES ET COMPTES–RENDUS .
ce beau livre qui fera réfléchir n me ceux qui n'en admettent pas toute s les conclusions' . Ajoutons que ce sujet difficile est présenté en une langu e d ' une aisance et d' une clarté qui ne laissent rien a désirer .
Ferdinand LOT .
1 . Pour ma part, j'ai peine ù croire que la quantité eût disparu dès le in' siècle . Elle était atteinte, mais vivait encore . J'inclinerais à croire ù une révolution d u goilt . Un rythme fondé sur l'accent d'intensité a paru plus vigoureux, plus plaisan t même, qu'un rythme fondé sur la succession des longues et des brèves encore percep -tibles, mais avec application . Les deux rythmes ont chi coexister un certain temps . Symmaque, comme l'a montré _M . Nicolau (contre Navet), use de clausules ryth-miques aussi bien que métriques .
AVI S
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