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Élaboration d'un modèle d'équilibre général calculable appliqué à l'économie du Mali pour évaluer les impacts de la diminution des subventions dans le secteur agricole et du coton

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Université de Sherbrooke Faculté d'administration

Département d'économique

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Elaboration d'un modèle d'équilibre général calculable appliqué à

l'économie du Mali pour évaluer les impacts de la diminution des

subventions dans le secteur agricole et du coton

Mémoire présenté

à la Faculté d'administration de l'Université de Sherbrooke

dans le cadre du programme de maîtrise en économie

pour l'obtention d'un grade de Maîtrise (M. Se.)

Par

JocelinDupré SV+8

Université de Sherbrooke 2007

HO

«3/13.5 on

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Tables des matières

Préface p.4

1 - INTRODUCTION P.5

1.1- Description de la situation du coton dans le monde P.6 1.2 - Importance de l'industrie du coton dans l'économie malienne P.9

1.3 - Description socio-économique du Mali P.12

2 - REVUE DE LITTÉRATURE

P.16

2.1- Travaux effectués sur la Mali P. 16

2.2 - Travaux sur le coton P.16

2.3 - MEGC et libéralisation du commerce P. 18

3 - OUTILS METHODOLOGIQUES UTILISES

P.20

3.1 - Tableau des entrées-sorties (TES) P.20

3.2 - Matrice de comptabilité sociale (MCS) P.21

3.3 - Modèle d'équilibre général calculable (MEGC) P.23

4 - LE MODÈLE

P.25

4.1 - Bloc 1 : Production et emploi P.25

4.2 - Bloc 2 : Épargne et revenu

P.29

4.3 - Bloc 3 : Demande P.32

4.4 - Bloc 4 : Prix P.33

4.5 - Bloc 5 : Commerce extérieur P.35

4.6 - Bloc 6 : Équation d'équilibre

P.37

4.7 - Bloc 7 : Loi de Walras P.39

5 - TES ET CONSTRUCTION DE LA MCS P.40

5.1 - Données macroéconomiques P.40

5.2 - Données microéconomiques P.40

5.3 - Construction de la MCS P.43

6 - SIMULATIONS ET RÉSULTATS

P.44

6.1 - Augmentation des prix mondiaux sur les biens agricoles P.45 6.2 - Augmentation des prix mondiaux dans le secteur du coton P.51

7 - CONCLUSION P.57

(3)

L

9 - ANNEXES

ANNEXE 1- Programme GAMS

P.61

ANNEXE 2 - TES de l'année 2001 du Mali P.78

ANNEXE 3- MCS del'année 2001 pourle Mali P.80

ANNEXE 4- Agrégation de l'enquête ménage

P.84

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1- Principaux producteurs de coton et niveaude production

(2001) P.7

Tableau 2 - Subventions directes à la production cotonnière

(en millions de dollars)

P.8

Tableau 3 - Production malienne de coton (en tonnes) et valeur

ajoutée exploitation de 1994 à 2003

P.10

Tableau 4 - Perte de certains producteurs africains due aux

subventions américaines P. 11

Tableau 5 - PIB par habitantau Mali et en Afrique

P.12

Tableau 6 - Structure des dépenses totales moyennes selon la région P.14

Tableau 7 - Niveau de la mortalité avant l'âge de 5 ans (en pour mille) P.15

Tableau 8 - Valeur ajoutée par secteurs d'activités en 2001 P.21 Tableau 9 - Statistiques descriptives des ménages enquêtes P.41

Tableau 10 - Résultats de la simulation 1 : Le demande de travail P.46 Tableau 11 - Résultats de la simulation 1 : La valeur ajoutée P.47 Tableau 12 - Résultats de la simulation 1 : Le rendement du capital P.48

Tableau 13 - Résultats de la simulation 1 : Le prix du bien composite P.49

Tableau 14 - Résultats de la simulation 1 : Variables macroéconomiques P.50

Tableau 15 - Résultats de la simulation 2 : Le demande de travail P.52

Tableau 16 - Résultats de la simulation 2 : La valeur ajoutée P.53

Tableau 17 - Résultats de la simulation 2 : Le rendement du capital P.54

Tableau 18 - Résultats de la simulation 2 : Le prix du bien composite P.55

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Préface

La recherche peut se faire sous différentes formes. Qu'elle se fasse en laboratoire ou sur le terrain, la recherche a un but unique. Ce but est l'amélioration de la qualité de vie et du bien-être des gens. C'est dans cette optique, que cette activité m'intéresse. Comment puis-je aider mes semblables ? La question ultime que les gens se posent. La réponse, je l'ai trouvé dans ce mémoire de recherche. Je contribue à ma façon à améliorer la qualité de vie des gens.

En économie, il y a plusieurs branches d'études qui nous sont proposées. La branche qui m'interpelle le plus est celle du développement international, car elle nous permet, à travers la recherche, d'aider les pays en voie de développement. Donc, à partir de mon intérêt pour ce domaine de recherche, nous avons exploré, les différentes possibilités qui s'offraient à nous. Une de ces possibilités, celle que nous avons choisie, est de faire un travail de recherche sur le Mali. Plus encore, c'est de réaliser un modèle d'équilibre général calculable, pour regarder les effets d'un changement au niveau du commerce international sur ce pays.

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L

1- INTRODUCTION

Le Mali comme nous allons le voir dans les prochaines sections de ce travail est un pays d'une

grande pauvreté. Donc, si nous pouvons réaliser un travail de recherche susceptible d'éveiller

certains esprits, afin de leur faire comprendre l'importance du commerce international pour ce pays, alors le travail de recherche vaut la peined'être fait.

Le sujet quant à lui est primordial pour ce type d'économie. La majorité des pays en voie de développement est axée vers le secteur primaire de l'économie. Pour subsister, ils doivent commercer et exporter leurs surplus. Lesprix surles marchés internationaux deviennent unenjeu majeur pour eux, car une chute des prix peut les appauvrir et les amener encore plus dans la

misère. Par contre, une hausse des prix va faire en sorte qu'ils vont augmenter leur bien-être, au

niveau global. Un premier lien peut être fait à ce niveau-ci. Les politiques économiques nationales des pays développés au niveau agricole, devraient influencer les prixmondiaux de ces mêmesproduits (relatifà l'importance de la production national versus la production mondiale).

Ce mémoire de recherche consiste à montrer aux gens l'impact que peut avoir certaines

politiques des pays développés à l'égard des pays en voie de développement. Une des politiques que nous allons explorés est la subvention des pays développés dans la culture du coton.

À première vue, il semble que ce type de subvention doit avoir un impact marqué dans les pays

en voie de développement. Nous sommes portés à croire que l'impact sera significatif. De plus, nous allons simuler une augmentation des prix de l'ensemble des produits agricoles, pour examiner l'impact sur le Mali. En y allant avec la logique, il devrait avoir un impact plus marqué

pour le Mali avec l'augmentation des prix des produits agricoles, qu'avec l'augmentation des

prix du secteur du coton.

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L

1.1 - Description de la situation du coton dans le monde

Malgré le fait que le coton ne représente qu'une infime portion des échanges mondiaux, environ 0,2% (Baffes, 2004), celui-ci est une source de revenu importante pour certains pays en développement (PED). Cette affirmation est surtout vraie pour les pays de l'Afrique de l'Ouest et du Centre. La part du coton dans les exportations totales pour certains de ces pays est impressionnante. Pour le Bénin la part du coton est de 65%, le Burkina Faso de 45%, le Mali de 42% et pour le Chad c'est de 34%. En 2001, les exportations mondiales ont atteint près de 5,4 millions de tonnes métriques. De ce nombre plus de 70% a été exporté par 5 grands pays

exportateurs, soit : États-unis, Ouzbékistan, Australie, laGrèce et le Brésil (Gillson etal, 2004).

Voici, un tableau présentant les plus grands producteurs de coton (fibres et graines) au niveau planétaire :

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L

Tableau 1 - Principaux producteurs de coton et niveau de production (2001)

Classement Pays producteur Production en

tonne métrique 1 Chine 15 970 510 2 États-Unis dAmérique 11 180 979 3 Pakistan 5 417 097 4 Inde 5 099 490 5 Ouzbékistan 2 840 000 6 Brésil * 2 537 150 7 Turquie 2 249 762 8 Australie 1 799 000 9 Grèce * 1 205 600

10 République arabe syrienne * 1 007 000

11 Egypte * 824 820 12 Turkménistan * 559 000 13 Mali* 469 000 14 Argentine * 424 000 15 Tadjikistan * 405 000 16

NigeriaF

396 000 17 Bénin * 357 100

18 Iran (République islamique d') * 225 000 Source : FAOSTAT Agriculture Database (2001)

* : Données non officielles F : Estimation FAO

Nous remarquons que la Chine est le plus grand producteur mondial de coton avec près de 16 millions de tonnes métriques. Pourquoi la Chine est-elle le plus grand producteur, mais pas un des grands exportateurs ? La raison en est fort simple, c'est que la Chine consomme presque entièrement sa production. La Chine est un grand exportateur de produit du textile, dont le coton

entre dans la fabrication. Outre la Chine qui importe 7% de la production mondiale, les autres

grands importateurs de coton sont l'Indonésie et les Etats-Unis qui importent chacun 13% de la

production, ensuite nous avons la Turquie avec 8% etfinalement le Mexique, laThaïlande et les

Indes avec 7%. Nous avons 7 pays qui à eux seuls importent plus de 62% des importations

(8)

Un des problèmes majeures avec l'industrie du coton, c'est le niveau élevé des subventions par

les grands pays industrialisés producteurs de coton. Les États-unis, la Chine et l'Union

Européenne subventionnent beaucoup l'industrie du coton, ce qui entraîne des distorsions

majeures sur le marché.

« En 2001, l'ensemble des subventions accordées par les États-unis, la Chine, la Grèce et

l'Espagne à leurs producteurs de coton atteignait six milliards de dollars, soit la valeur des exportations mondiales de coton cette année-là. » (Filipak et al, 2003).

Voici un tableau résumant les principaux pays subventionnaires ainsi que les montants d'aide accordés aux producteurs :

Tableau 2 - Subventions directes à la production cotonnière (en millions de dollars) Pays 1997-1998 2001-2002 2002-2003 Etats-Unis 754 3001 1996 Grèce 320 735 718 Espagne - 245 239 UE 320 979 757 Chine 2000 1196 750

Tous les pays 4227 5884 3800

Source : (E. Adjovi et al, 2004)

L'effet de ses subventions fait en sorte que des pays qui ne pourraient pas produire dans une situation de libre marché produisent. Ceci a pour conséquence d'augmenter artificiellement la production mondiale (offre de coton sur le marché) ce qui amène une diminution des prix mondiaux. En moins d'une décennie, le prix du coton est passé de l,15e71ivre en 1995 à 0,350/livre en octobre 2001. En cette même année, il y a eu une crise majeure sur le marché et certains pays en développement ont délaissé la culture du coton pour se consacrer à d'autres types de produits agricoles plus rentables (Adjovi et al, 2004).

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1.2 - Importance de l'industrie du coton dans l'économie malienne

Le coton est la culture industrielle la plus importante pour le Mali. Elle représente environ 15%

du PIB provenant du secteur primaire. De plus, elle génère approximativement 50% des recettes d'exportation du pays. Il est le plus important producteur de coton parmi les pays situés au sud

du Sahara etle deuxième plus grand producteur d'Afrique, après l'Egypte.

Au Mali c'est uneentreprise parapublique quicontrôle la production de coton, soitla Compagnie malienne pour le développement des textiles (CMDT). La CMDT estime que plus de 3 millions de personnes dépendent directement de la production du coton, donc soit approximativement

28%o de la population du Mali (Adjovi et al, 2004).

On voit bien l'importance du coton pour cette nation. Les distorsions causées par les subsides

dans cette industrie ont un impact majeur pour la Mali. La baisse du cours du coton sur les marchés internationaux affecte plus de 3 millions de personnes de façon directe dans ce pays et ce, sans compter les impacts indirects de cette baisse.

Voici un tableau montrant la production de coton au Mali, ainsi que la valeur ajoutée de cette production dans l'économie malienne :

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Tableau 3 - Production malienne de coton (en tonnes) et valeur ajoutée exploitation de 1994 à 2003 Campagne Productions en tonnes Valeur ajoutée Exploitation (,000 $) % PIB 1994-1995 293 021 220 000 22,03 1995-1996 405 939 375 000 31,59 1996-1997 452 033 390 000 29,56 1997-1998 522 903 375 000 26,35 1998-1999 518415 400 000 25,10 1999-2000 459 792 125 000 7,48 2000-2001 242 776 150 000 8,61 2001-2002 570 989 175 000 9,14 2002-2003 439 722 145 000 6,70 Source : CMDT, mars 2002

Dans le tableau, nous remarquons qu'en 2000-01, il y a eu une chute dans la production du coton. Cette chute provient d'un boycott des producteurs de cotons du pays, pour manifester contre la baisse du cours du coton. En 2001-02, la valeur ajoutée de production de coton s'élève à plus de 9 % du PIB du Mali. En 1999-00, la chute de la valeur du coton dans le PIB du Mali, s'explique par la baisse des cours du coton sur les marchés internationaux.

L'International Cotton Advisory Committee a fait en 2001/2002 des études pour tenter d'évaluer la perte subite par les producteurs de coton des pays africains due aux subventions américaines. Ce comité a fait une étude où il regardait l'impact sur les revenus de ces subventions. Voici un tableau résumant quelques résultats de l'étude :

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Tableau 4 - Perte de certains producteurs africains due aux subventions américaines

Pays Gain sur exportation

de coton, situation actuelle, 2001/02

(en millions $)

Gain sur exportation

de coton, sans

aucune subvention,

2001/02

(en millions $)

Perte due aux

subventions américaines (en millions $) Bénin 124 157 33 Burkina Faso 105 133 28 Cameroun 81 102 21 RCA 9 11 2 Chad 63 79 16 Côte d'Ivoire 121 153 32 Mali 161 204 43 Togo 61 77 16 TOTAL 725 916 191

Source: International Cotton Advisory Committee.

* Using ICACmodel resuit predicting an UeVlb net increase in world cottonprice.

Dans le tableau, concentrons-nous sur le Mali. La Mali a 161 million de $ de gain provenant de

l'exportation du coton pour l'année 2001-2002. D'après l'étude, s'il y avait libéralisation

commerciale dans l'industrie du coton, la Mali aurait eu 204 millions $ de revenu. Ce qui veut

dire que le Mali subit actuellement une perte d'environ 43 millions de dollars, causée par les

distorsions du marché. Donc, le Mali a une perte équivalente à 2,2 % de sont PIB, ce qui réduit

leur croissance économique et leurdéveloppement en général. L'hypothèse de l'augmentation de 110 la livre représente une augmentation d'environ 30% des cours du coton sur les marchés

internationaux. Si on considère que les subventions ont atteints un niveau record en 2001, le fait de diminuer les subventions aurait un impact certain sur le prix mondial, donc cette hypothèse nous semble plausible.

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1.3 - Description socio-économique du Mali (dnsi, 2004).

Les dernières années furent marquées par l'émergence d'une nouvelle philosophie d'échanges

internationaux. Cette nouvelle ère est celle de la mondialisation et de la libéralisation. Ce

phénomène a accentué les écarts de richesse entre les pays pauvres et les pays riches. Ce mémoire ne s'intéresse pas directement à ce problème, mais plutôt au développement et à l'application d'un outil, afin d'aider les pays les plus pauvres à mieux comprendre leur économie.

La Mali est l'un des pays les plus pauvres dAfrique et du monde. Selon le Rapport sur le développement humain (PNUD, 2003), le Mali se classe dans la catégorie des pays à faible

développement humain. De plus, il se classe I72lème sur 175 pays évalués. Le Burkina Faso, le

Niger et la Sierra Leone sont les seuls pays ayant un indice de développement humain pire que le Mali. Voici un graphique comparant le PIB par habitant de l'ensemble de l'Afrique au PIB par habitant du Mali. En l'examinant, nous remarquons que le Mali, pour l'année 2002, a un PIB par habitant environ 2,5 fois moins élevé que le PIB par habitant moyen de l'ensemble de l'Afrique.

Tableau 5 - PIB par habitant au Mali et en Afrique (en dollars courants )

800 700 600 500 400 300 200 100 --o •— _t_ 1990 1991 • Afrique Mal 1992 1993 1994 1995 1996 1997

Source : Ministèredu plan et de l'aménagement du territoire

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Dans la plupart des pays en développement, l'agriculture est la principale source de revenu pour la majorité des ménages. Pour le pays qui nous intéresse, cette affirmation est vérifiée, car environ 73% de la population (2001) vit en milieu rural. En cette même année, le Mali comptait approximativement 10 235 202 habitants répartis entre 1 091 124 ménages.

Voici les principales productions de ce pays en terme de pourcentage du PIB pour l'année 2001 :

- Textile 17,4%

- Agriculture vivrière 15,1%

- Élevage et pêche 11,2%

- Agroalimentaire, boisson et tabac 9,9%

- Riz 7,1%

- Sylviculture et cueillette 5,3% - Agriculture industrielle 2,6%

Comme nous pouvons le remarquer, le secteur primaire occupe une place de choix dans l'économie malienne. Effectivement, le secteur primaire représente plus de 48 % du PIB de ce

pays. Le secteur secondaire occupe environ 19 % du PIB, notamment dû à une bonne performance au niveau de l'exploitation minière. Le secteur des services quant à lui représente

environ 33 % du PIB.

Le Mali, comme la majorité des pays, exporte une partie de sa production. Le secteurqui exporte le plus, en 2001, est le secteur des produits de l'extraction qui représente environ 65% des exportations totales du pays. Le principal minerai exporté par le Mali est l'or. Par la suite, il y a le secteur du coton (principalement le coton égrené et le coton fibre) qui représente plus de 13%

des exportations et le secteur des transports et télécommunication représente un peu moins de

8%. Il y a 10 des 17 secteurs d'activités économiques qui exportent des biens. L'année 2001 est

une année spéciale, car il y a eu une crise internationale majeure dans le secteur du coton et une

partie des producteurs maliens ont délaissé la production de coton pour se concentrer sur des

cultures plus rentables. Comme nous allons le voir plus loin le coton est une production

importante pour le Mali.

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Au niveau des importations, c'est le secteurdes biens manufacturiers qui dominent avec 51,3%, suivit par le secteur du textile avec 17,8%, ensuite vient le secteur énergétique (surtout le carburant), qui représente environ 9% des importations du pays. Il y a 13 des 17 secteurs d'activités pour lesquels il y a des importations de biens.

Nous avons examiné quelques données macro-économiques du Mali, examinons maintenant quelques données micro-économiques de ce pays. La dépense annuelle moyenne par personne est de 169.334 FCFAen 2001 soit en moyenne moins de 500 Fcfa parjour et par personne. (1$ = 450 FCFA). Le pourcentage de la population qui consomme annuellement l'équivalent de moins de 144.022 Fcfa (Seuil de pauvreté pour le Mali) par personne et qui se trouve de ce fait classée dans la population pauvre s'élève à 68 %. Parmi cette population pauvre, une proportion de 55 % est frappée par l'extrême pauvreté. Ce qui veut dire que 22% de la populationtotale gagne moins de 108,017 Fcfa (moins de 240$ canadien).

Tableau 6 - Structure des dépenses totales moyennes selon la région

POSTES DE DEPENSES ENSEMBLE KAYES KKORO SIKASSO SEGOU MOPTI TBCTOU GAO KIDAL BKO

Alimentation 72,5 81,5 72,8 73,6 72,2 75,4 74,0 75,1 69,2 63,3 Santé 2,4 1,3 2,1 4,1 2,1 2.0 0,9 2,9 1,9 2,6 Education 1,0 0,9 0.8 1,0 1,0 0,5 0,3 0,9 0,8 1,6 Autres 24,1 16,4 24,4 21,3 24,7 22,0 24,7 21,2 28,1 32,5 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 I100,0 I100,0 1100,0 Total 100,0

Source : Enquête Malienne sur l'évaluation de la pauvreté (EMEP) 2004

En regardant ce tableau, on se rend compte que plus de 72,5% de la dépense de consommation

est affectée à l'alimentation et à peine 1% à l'éducation. Un fait important à dire est que

l'éducation au Mali est gratuite pour tous les niveaux. Le Gouvernement malien investit en éducation pour améliorer le niveau de scolarité de la population. Donc, la dépense de 1% en éducation n'est pas dramatique. En regardant de plus près, on voit que les régions urbaines ont une dépense en alimentation plus faible que les régions rurales et par le fait même, consomme plus de bien autres que ceux reliés à l'alimentation, la santé et l'éducation.

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Ce pays a une population assez jeune, car 46 % a moins de 15 ans. Donc, pour le bon

développement de ce pays, nous pourrions imaginer des politiques touchant la promotion de la

scolarisation et de l'alphabétisation de la population.

Une autre variable assez inquiétante et qui démontre la précarité monétaire de ce peuple, c'est la

mortalité infantile. Voici un tableaurésumant pour chaquerégion le taux de mortalité infantile :

Tableau 7 - Niveau de la mortalité avant l'âge de 5 ans (en pour mille)

Bamako 1 URBAIN 1 1 134 1 185 Koulikoro 1 1 219 Sikasso 1 235 PAYS 1 238 Ségou 1 1248 Kayes 1 1250 RURAL 1 1253

Tbctou/Gao/Kidal 1

|

Mopti 1 288 291

Source : Enquête Malienne sur l'évaluation de la pauvreté(EMEP)2004

On remarque dans le tableau que dans l'ensemble du pays le taux de mortalité infantile est de

238 pour mille. Ce qui veut dire qu'avant l'âge de 5 ans, un enfant a 23,8 % de chance de mourir

ou plus simplement il y a environ 24 enfant sur 100 qui meurent avant l'âge de 5 ans. Un autre fait intéressant c'est que ce taux est inférieur dans les zones urbaines et il est supérieur dans les

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2 - REVUE DE LITTERATURE

Nous avons divisé cette section en 3 parties. La première partie de la revue de littérature portera sur les travaux réalisés sur la Mali, la deuxième partie sur les travaux touchant le coton et finalement, la troisième partie sur la libéralisation commerciale dans les pays africains.

2.1 - Travaux effectués sur la Mali

Nous avons effectué quelques recherches pour trouver des modèles pays (modélisation partielle ou totale de l'économie malienne) ou des modèles d'équilibre général touchant le Mali, mais nous n'avons rien recensé dans la littérature. Donc, à notre connaissance aucun MEGC (modèle

pays) n'a été fait sur le Mali à ce jour. Les seuls travaux en équilibre général, utilisant uniquement le Mali, sont présentementen cours. Les recherches sont effectuées par un groupe de

recherche de l'Université de Sherbrooke, le GRÉDI (Groupe de recherche en économie et

développement international).

Par contre, il existe une matrice de comptabilité sociale (MCS) qui a été effectué par le pays et

celle-ci date de 1996.

2.2 - Travaux sur le coton

Une question intéressante à se poser est : Si les subventions sur le coton étaient retirées, quels en

seraient les impacts ?

Une étude de Miroudot et Shepherd (2004) suggère qu'il n'y a aucune corrélation entre les subventions aux producteurs américains et les bas prix mondiaux du coton, donc entre

l'augmentation des subventions américaines aux producteurs et la fonte rapide ducours ducoton.

Ils ont utilisé un modèle CGE mondial (GTAP). GTAP est une sorte de modèle d'équilibre

général calculable mondial. Dans le contexte d'analyse d'impact sur l'Afrique, nous pouvons

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nous questionner sur la pertinence de cet outil d'analyse qui agrège l'ensemble des pays africains

dans un seul groupe. Implicitement, tous les pays africains ont les mêmes structures économiques, les mêmes comportements, etc. Ceci limite fortement la portée de l'analyse au niveau de pays spécifique en Afrique car les gains des uns vont compenser les pertes des autres, ce qui peut cacher de fortes disparités entre les pays.

Il y a eu des études faites en équilibre partiel qui simulaient la disparition des subventions sur le coton, sur les prix mondiaux. Goreux (2004) arrive à la conclusion que le prix mondial du coton augmenterait de 12%, mais que des pays comme le Mali, le Bénin et le Burkina Faso, auraient des pertes entre 19 et 30 millions. Le CCIC a fait une étude en 2002/2003 et ils concluaient à une augmentation des prix mondiaux de 15%, mais eux aussi des pertes pour l'ensemble des pays africains de l'ordre de 230 millions.

Selon une étude de Macdonald, Meyer et Somwaru (2003), à l'aide d'un MEGC qui utilise la base de donnée GTAP à 40 pays, qui traite de la libéralisation commerciale sur le marché du coton, il y aurait un gain de bien-être positif, mais de faible amplitude. Le commerce international de coton subirait une augmentation d'environ 9% (en volume). L'ensemble des PED aurait un gain de 0,05%. Pour certains pays de l'Afrique Sub-saharienne ce gain pourrait atteindre une augmentation de 2 à 3% (Macdonald et al, 2003).

Dans la littérature, nous avons remarqué que les études tendent à montrer que la suppression de l'ensemble des subsides dans l'industrie du coton aurait un effet positif sur le cours du coton. Par contre, cet effet serait de faible amplitude et les gains de bien-être des pays africains seraient

minimes. La question que nous nous posons est la suivante : Pour le Mali, où 28 % de la population est touchée directement par l'industrie du coton, les effets d'une hausse du cours

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2.3 - MEGC et libéralisation du commerce

Depuis une vingtaine d'années une multitude d'applications du modèle EGC dans les pays en développement ont traité de la libéralisation commerciale. Pour cette raison, nous limitons la revue de littérature à des pays africains similaire au Mali, soit le Sénégal et le Bénin. De plus, nous limitons notre revue à quelques travaux qui sont pertinents dans le contexte de ce mémoire. Pour une revue de littérature complète touchant les modèles d'équilibre général calculables vous pouvez consulter les travaux de Iqbal et Siddiqui (2001) qui retrace les principaux articles des modèles EGC, ainsi que des thèmes comme le MEGC pour les pays en voie de développement, MEGC pour l'analyse du commerce international, MEGC pour l'analyse de politiques internationales, etc. Les auteurs retracent les articles récents, ainsi que quelques articles marquant des années 80 et début 90. Un autre article intéressant concernant ce sujet est l'article de Schubert (1993), qui dresse une revue de littérature des MEGC d'avant 1994. Donc, les deux sources d'informations sont complémentaires pour dresser un portrait des MEGC.

Au niveau de ce mémoire l'analyse distributive n'est pas traitée. Par contre, il serait intéressant dans des travaux futurs de regarder l'impact de la distribution de la pauvreté au Mali.

Au début des années 1980, plusieurs chercheurs ont commencé à étudier l'effet des politiques commerciales sur les distributions de revenus. Un des premiers groupes de chercheurs à s'intéresser à ce sujet fut Dervis, de Melo et Robinson en 1982.

Un article écrit par Boccanfuso, Diagne et Savard en 2004, traite des impacts de la libéralisation commerciale sur la pauvreté et la distribution de revenus au Sénégal. Les auteurs utilisent un modèle EGC pour évaluer les conséquences d'une ouverture commerciale dans différents secteurs de l'économie Sénégalaises. En plus de regarder la pertinence de certaines politiques

(bénéfiques ou non pour la société), ils tentent de répondre à la question : Est-ce que la politique

commerciale, mise de l'avant, atteint les objectifs visés ? Une des conclusions des auteurs est

que certaines politiques visant la réduction de la pauvreté des classes les plus pauvres, ne

(19)

Les auteurs (Boccanfuso, Cabrai et Savard 2004) étudient dans cette recherche les impacts de la libéralisation de la filière arachide au Sénégal à l'aide du MEGC multi-ménages. Ici, les auteurs veulent évaluer les impacts d'une libéralisation dans un secteur rentable de l'économie sénégalaise. De plus, ils cherchent à quantifier les impacts sur les distributions de revenus et la

pauvreté.

Au niveau du Bénin, un article intéressant est celui de Adjovi et Missinhoun (2004) qui étudie à l'aide d'un modèle EGC, les impacts des accords de partenariat économique sur l'économie du Bénin, ainsi que sur la pauvreté (Adjovi et al, 2004). Une des simulations effectuée est une

simulation de la libéralisation des échanges avec l'Union Européenne.

Le but de ce mémoire n'étant pas de dresser l'ensemble des publications sur l'évaluation des impacts de la libéralisation commerciale à l'aide d'un modèle EGC, alors nous allons poursuivrent avec les outils méthodologiques utilisés.

(20)

^

3 - OUTILS MÉTHODOLOGIQUES UTILISÉS

Les modèlesEGC s'appuient sur des matrices de comptabilité sociale(MCS). La construction de la MCS s'appuie, quant à elle, sur 2 sources de données soient une enquête ménage sur la population et un tableau d'entrées-sorties (TES).

Dans cette section, nous allons présenter les outils méthodologiques que nous utiliserons pour

analyser l'économie malienne. Nous présenterons le tableau des entrées-sorties, la matrice de

comptabilité sociale, ainsi que le modèle d'équilibre général calculable.

3.1 - Tableau des entrées-sorties (TES)

Nous sommes partis du dernier TES disponible pour le Mali qui est celui de l'année 2001. Voici une définition du TES par l'Institut national de la statistique et des études économiques de la

France (Insee) :

«Le tableau d'entrées-sorties (TES) est un des tableaux des comptes nationaux. Il analyse chacun des

produits de la nomenclature selon l'origine (production nationale ou importations) et sa destination

(consommation finale, exportations, investissements). Pourchaque produit, le TES établit l'équilibre comptable ressources-emploi. Production + Importations + Droits de douane + Marges commerciales + TVA grevant les

produits = Consommations intermédiaires + Consommation finale + Investissement (FBCF) + Exportations +

Variation de stocks. Pour chaque branche, le TES établit la valeur ajoutée (brute).

Production - Consommations intermédiaires = Valeur ajoutée (brute).»3

Donc, un TES modélise en un tableau la comptabilité nationale d'un pays. Il nous montre ce qui

est dépensé par une branche d'activité (colonne) et les revenus des différentes branches d'activité

(ligne). Le TES est un tableau où les revenuségalentles dépenses.

Les responsables maliens ont divisé leur économie en 17 secteurs incluant le secteur

non-marchand de l'économie. Voici les 17 secteurs et leur valeur ajoutée dans l'économie malienne (en million de Fcfa) :

(21)

Tableau 8 - Valeur ajoutée par secteurs d'activités en 2001 1- Agriculture vivrière 215212 2-Riz 64656 3- Agriculture industrielle 21291 4- Coton 63493 5- Élevage et pèche 212592 6- Sylviculture et cueillette 100069 7- Produits de l'extraction 206350

8- Agroalimentaire, boisson et tabac 55152

9- Textile 9604

10- Biens manufacturiers 43269

11- Électricité, eau et énergie 33061

12- Bâtiment et travaux publics 116213

13- Commerce 308738

14- Transport et télécommunications 93794

15- Autres services marchands 95560

16- Services bancaires et d'assurances 17936

17- Services non marchands 136229

Dans ce tableau on remarque que 4 secteurs de l'économie malienne génèrent plus de 50% de la

valeur ajoutée de l'ensemble du pays. De plus, nous pouvons ajouter que le secteur primaire génère plus de valeur ajoutée que les secteurs secondaire et tertiaire réunis. Il peut y avoir des

écarts entre les différentes sources de données. Pour le mémoire, nous avons développé une

structure pour éliminer les distorsions entre les différentes sources de données (la méthodologie est expliquée plus loin). Ceci nous amène à faire le constat suivant : le Mali est un pays où

l'économie est axée sur le secteurprimaire, donc où la transformation des biens est faible.

Voir Annexe 2 pour le TES du Mali pour l'année 2001. En consultant l'annexe 2, on se rend

compteque le Mali est un pays qui exporteplus qu'il importe.

3.2 - Matrices de comptabilité sociales (MCS)

Une MCS représente l'ensemble des flux de transactions et des échanges d'une économie. Voici

une vue plus précise d'une MCS (Abdelkhlek, 2002):

« Sur la plan strictement comptable, une MCS est un tableau statistique de

synthèse qui permet de retracer, pour une année donnée, l'ensemble des flux de

(22)

c

productions, de revenus, de demandes et d'échanges entre les différents agents

d'une économie assez désagrégée. [...] Une MCS est fondée sur le principe comptable de l'égalité entre les ressources et les emplois. Cette égalité se trouve vérifiée au niveau de chaque agent économique et au niveau global. En effet dans une MCS, qui est un tableau carré à double entrée, on enregistre pour

la période considérée, tous les flux comptables de recettes et de dépenses de

l'économie étudiée, à travers les opérations des agents en place. Les recettes sont données en lignes alors que les dépenses sont retracées en colonnes.

Chaque flux monétaire fjj définit ainsi une dépense du compte j et une recette

du compte i. Pour tout compte k d'une matrice de comptabilité sociale on a

donc :

2j fkj = li fik

C'est-à-dire que le total des dépenses k est égal au total des recettes du compte

k. »

Il y a plusieurs avantages à construire une MCS, même sans une application d'un modèle EGC. En premier lieu, la MCS est un outil qui s'adapte bien aux économies en développement du fait que nous nous concentrons sur une année donnée et non sur des séries temporelles de données. De plus, nous pouvons désagréger notre économie en autant de secteur que nous le désirons.

Aussi, nous pouvons désagréger notre section agent (on peut représenter nos ménages par différentes classes d'agent, ex : Ménages riches, ménages pauvres, ménages moyens). Un autre

avantage, est que la MCS est une représentation simplifiée de notre économie. Seulement en regardant notre MCS, on peut décrire notre économie et dire quelles branches d'activités sont

taxées, savoir la composition des revenus des ménages, de leurs dépenses, etc.

Il n'y a pas que des avantages à construire une MCS, il y a aussi des inconvénients. Lorsqu'on construit une MCS, il faut porter une attention toute particulière à la cohérence des données utilisées lorsqu'elles proviennent de sources différentes. Comme nous utilisons pourconstruire la MCS des données macroéconomiques (souvent provenant de la comptabilité nationale sous

forme d'un tableau entrée-sortie) ainsi que des données microéconomique provenant

majoritairement d'enquêtes ménages, on se doit d'ajuster les niveaux des deux sources

d'informations pour retrouver une certaine cohérence entre les deux types de données. Nous

traiterons plus loin de la méthode utilisée pour obtenir la cohérence entre les données micro et

(23)

3.3 - Modèle d'équilibre général calculable (MEGC)

Le principal outil méthodologique que nous utiliserons pour tenter decomprendre les impacts de

nos simulations sur l'économie du Mali est le modèle d'équilibre général calculable. Ce type

d'outil permet de prendre en compte les interactions entre les différentes branches d'une

économie sur les marchés, les prix et les effets (consommation, demande de main d'oeuvre, etc.) sur les différents agents du modèle.

Pourquoi utiliserun modèle en équilibre général plutôtqu'un modèle en équilibre partiel ? Lesmodèles en équilibre partiel ne prennent en compte qu'une portion de l'économie, donc nous ne pouvons connaître l'impact sur les autres marchés que le marché étudié. Par exemple, si nous voulons répondre à la question suivante : quel serait l'impact sur le marché de l'automobile de

l'abolition des subventions à la production agricole aux États-Unis ? Le modèle en équilibre

partiel nous permet d'examiner que le marché automobile ou le marché agricole, donc nous ne pourrions pas obtenir notre réponse. La conclusion pourrait être que les prix sur le marché diminueraient suite à un surplus de production sur le marché. Par contre, un modèle en équilibre général ne regarde pas seulement le marché du lait, mais aussi tous lesautres marchés, dont celui ou ceux qui nous intéresse. Donc, avec un modèle d'équilibre général, on pourrait avoir une conclusion que les ménages consomment plus de produits laitiers, mais que cette consommation

supplémentaire entraîne une diminution dans un autre secteur de l'économie, ce qui amène à son

tour une diminution de la demande de travailleur dans ce secteur, ce qui pousse les salaires de ce secteur à la baisse, ce qui ...

Un des avantages à utiliser les MEGC plutôt que les modèles en équilibre partiel, c'est que nous

avons plus de détails sur l'impact d'une politique dans notre économie. Chaque réaction sur un

marché entraîne des conséquences bonnes ou mauvaises dans un autre marché, ces effets qui ne

sont pas captés par l'équilibre partiel proviennent de l'interaction entre toutes les branches de

notre économie.

(24)

Un autre avantage est la prévision des effets. En équilibre partiel, on peut arriver à une conclusion comme le prix du lait va diminuer si on ôte les quotas. Par contre, il pourrait arriver qu'en réalité, en regardant avec un MEGC que le prix du lait va augmenter, car les chocs provoqués par la levée des quotas a entraîné des effets sur d'autres marchés et les effets de rétroaction sur le marché du lait sont plus forts que les effets de départs. Donc, avec l'équilibre général on s'assure (si le modèle est bon et les comportements bien identifiés) d'avoir une plus grande précision des politiques commerciales à effectuer et aussi d'avoir une plus grande fiabilité par rapport à la réalité de nos résultats.

Un inconvénient de l'équilibre général vis-à-vis l'équilibre partiel est la plus grande complexité

de l'outil. Il est nécessaire, d'avoir des données sur l'ensemble des secteurs de l'économie, de s'assurer d'équilibrer les comptes d'une MCS, et requiert une programmation informatique plus élaborée qu'un modèle d'équilibre partiel. Il y a aussi une plus grande flexibilité dans les comportements que nous pouvons introduire dans les modèles EGC.

(25)

4 - LE MODELE

Le modèle que nous avons construit s'inspire du modèle EXTER présenté par les auteurs

(Decaluwé et al, 2001). À la base, c'est un modèle qui reflète une petite économie ouverte avec

gouvernement. Il y a 2 types de ménages (ouvriers et capitalistiques), un type de firme, un

gouvernement et 4 secteurs de productions en incluant le secteur non-marchand (agricole,

industriel, services et secteur services non-marchand ).

Nous avons modifié le modèle EXTER pour qu'il soit compatible avec la matrice de comptabilité sociale malienne que nous avons construite. Nous avons seulement un ménage

représentatif et un type de firme. Au niveau de la production, nous avons 17 secteurs d'activité

en incluant le secteur services non-marchand. En somme, nous avons 4 types d'agents, soit : les

ménages, les firmes, le gouvernement et le restedu monde, ainsique 17 branches d'activités.

Dans notre application du modèle EXTER, nous distinguons entre les travailleurs qualifiés et les travailleurs non qualifiés. Ces deux marchés du travail sont parfaitement segmentés ce qui

implique que les travailleurs qualifiés ou non qualifiés sont mobiles entre les secteurs mais pas entre les deux marchés du travail.

Afinde présenter les équations de la manière la plus simple pour le lecteur, nous avons divisé les équations en 7 blocs, soit : Production et emploi, épargne et revenu, demande, prix, commerce

extérieur, équationd'équilibre et un dernierbloc qui représente la résolutiondu modèle. 4.1 - Bloc 1 : Production et emploi

Ce bloc d'équations présente toutes les équations utiles à la modélisation de notre économie et

touchant la production et l'emploi dans le pays. La production totale (XS) est composée de la

valeur ajoutée (VA) et des consommations intermédiaires (CI). Ce qui signifie que la valeur

ajoutée et les consommations intermédiaires sont parfaitement complémentaires. Voici les 2

équations représentant la production totale :

(26)

Aôi -

(1.01)

CI. = io.XSi (1-02)

où i : Branche d'activité i

vi : Coefficient de Leontief de la valeur ajoutée de la branche i

ioj: Coefficient de Leontief représentant l'intrant nécessaire pour produire i De plus, dans ce modèle iol + v,. = 1

La fonction de la valeur ajoutée est représentée par une fonction Cobb-Douglas pour le secteur

marchand de l'économie :

»\-Umar

VA_„ = A^LDlr: *KDL "(1.03)

mar mar mar

où LDmar : Demande de main-d'œuvre de la branche marchande KDmar : Demande de capital de la branche marchande

Amar : Paramètre d'échelle de la fonction Cobb-Douglas

amar : Paramètre de distribution entre la main-d'œuvre et le capital

Pour le secteur des services non-marchands de l'économie, nous avons que la valeur ajoutée des

services marchands (VAsnra) est égale à la demande de travail du secteur des services

non-marchands (LDsnm) :

VAsnm = LDsnm (\ 04ÏV1>vrv

La demande intermédiaire pour un secteur d'activité j est déterminée par le produit d'une part

(27)

c

chacun des biens intermédiaires consommés par cette branche j. Cette hypothèse est standard

pour les modèles EGC :

DImar,j = aiJmar,jCIj (1.05)

où mar : branche d'activité marchande

aijmarj : Volume de l'intrant mar par unité de demande intermédiaire de la branche j

La prochaine équation découle de la précédente. Elle nous dit que la demande intermédiaire totale (DIT) des biens et services marchands est la somme des demandes intermédiaires sur les branches j qui consomment ces biens et services. Cette variable sera une des composantes de la

demande totale des biens et services marchands sur le marché des biens et services. Donc, une

augmentation de la consommation intermédiaire d'une ou plusieurs branches d'activités de notre économie va faire en sorte d'augmenter la demande intermédiaire totale, étant donné que nos coefficients aijmarj sont constants :

DIT =Yaij

mar £^ J mar,j

CI. n

j (1 06)

Nous posons comme hypothèse dans notre modèle celui de la parfaite mobilité de la main-d'œuvre qualifiée et non qualifiée entre les différents secteurs d'activités. La demande de la main-d'œuvre de la branche d'activité j est obtenue en dérivant la fonction de maximisation du profit, ce sont les conditions de premier ordre :

PV a VA

T j~\ mar mar nnar

^Umar ~

çç

(1.07)

où SSmar : Salaire composite de la branche marchande de l'économie PVmar : Prix de la valeur ajoutée du secteur marchand de l'économie

(28)

La demande de travail est une fonction à élasticité de substitution constante (CES) entre le travail qualifié et le travail non qualifié. Dans cette équation, on suppose que les branches d'activité qui utilise le travail ont le choix d'utiliser des travailleurs qualifiés et/ou des travailleurs non qualifiés. Une fonction à élasticité de substitution constante (CES) est utilisée pour modéliser ce

comportement :

J . ix a!

LDt = PlU^LDN ;*• ) + (1 - A'JLDQ;4' f-'1} (1.08)

La demande de travail qualifié est représentée par l'équation suivante

(-!/#/)

LDQt

LD.

P\

1 i\ , ki

0-A',) +4(

A'S

(l-^)SN

«7-1 (1.09)

Le salaire composite est obtenupar les deux types de salaires qui sont présent dans notre modèle. Les salaires sont pondérés par le poids de chacune des mains-d'œuvre de la branche concernée

afin d'obtenir le salaire composite :

ss.

LDNsnmSN + LDQsnmS

LD„„„ (1.10)

Cette équation détermine la demande de main-d'œuvre pour le secteur des services non

marchands. Elle est déterminée par la différence entre la valeur de la production de ce secteur et la valeur des demandes intermédiaires par ce secteur le tout divisé par le salaire composite du

marché :

P XS

snm snm

—^ DI

/ j marj,snm z^i

PO

(29)

4.2 - Bloc 2 : Épargne et revenu

Ce bloc d'équations modélise les comportements de revenu et d'épargne des agents présents dans notre modèle, soit : le gouvernement, les ménages, les firmes et le reste du monde. Le

revenu des ménages (YM) provient des salaires des travailleurs qualifiés et non qualifiés, des

transferts gouvernementaux vers les ménages (TGM), les transferts du reste du monde vers les

ménages (TRMM) et des revenus en capital /placements :

YM = RTNQ + RTQ + TGM + TRMM + RDCM (U2)

Le revenu disponible des ménages pour la consommation ou l'épargne est le revenu du ménage moins les impôts payés (TD). De ce montant, nous devons déduire les transferts des ménages

vers les entreprises (TME), les transferts des ménages vers l'étranger (TMRM) et l'épargne des

ménages. Cette dernière est une proportion fixe du revenu :

YDM = YM-TD-TMRM-TME-pme*YM (1.13)

où pme : Propension marginal à épargner du ménage h.

Le dividende du ménage h estégal au revenu des entreprises (YE) moins lesimpôts payés parles

entreprises (TDE) moins les transferts des entreprises vers le reste du monde (TERM) multiplié

parle pourcentage de dividende retourné aux actionnaires (TDVh) :

DIV = TDV(YE-TDE-TERM) (i.i4)

Le revenu des entreprises est une part fixe de la rémunération du capital, des transferts du

gouvernement vers les entreprises (TGE), des transferts du reste du monde vers les entreprises

(TRME) etlasomme des transferts des ménages vers les entreprises (TME) :

(30)

YE = TME + TGE+ TRME + RDCE (U5)

L'épargne des ménages est une part fixe du revenu disponible du ménage :

SM = çYDM (i.i6)

où cp : Proportion fixe du revenu épargné

L'épargne des entreprises (SE) est calculée de la manière suivante :

SE = YE-DIV-TDE-TERM (i.i?)

où DIV : Dividende versé aux ménages TDE : Impôts payés par les entreprises

TERM : Transfert des entreprises vers le reste du monde

Des taxes sur la consommation de biens et services (TI) sont prélevées sur la part non exportée de la production intérieur et sur les importations des biens et services aux prix intérieurs :

77,. = {TXXPtXS, -PEfiX^ + (7X,)(1 + TMt)PWMtMfi (i.i8)

où TX;: Taux de taxation

Pi : Prix de la production du bien du secteur i aux prix des facteurs PEj : Prix payé par l'exportateur aux prix du marché intérieur EXj: Exportation, en volume, de la branche d'activité i

TMj : Droits douanes sur le bien i importé

PWMj : Prix du produit importé sur le marché mondial (Devise étrangère) Mj : Importation, en volume, de la branche d'activité i

(31)

TIM. =TM. PWM. M. e n \q\

±±lr±impg impg " impg impg Kl-ly)

Le prix intérieur des produits importés (PM) est défini par l'équation suivante :

PMlmpg =(l +TXlmpg)(l +TMimi>s)PWMimpse (i.20)

Les revenus de l'agent Gouvernement (YG) sont la somme des impôts des particuliers et des

firmes, des taxes sur les biens et services, des taxes à l'importation, des taxes à l'exportation, des

transferts du reste du monde au Gouvernement et de la rémunération en capital :

YG =£77, +TD+ Y^TIEavs +^TlMlmpjl +TDE +TRG +RDCG{X2l)

i expg impg

Destaxes à l'exportation sontperçues (TIE) sur les produits exportés vers le reste du monde :

TIEexpg=TTEexVgEXexPg (1-22)

où TTE : taux de la taxes à l'exportation de la branche exportatrice

Lesimpôts payés par les ménages (TD) sont uneproportion fixe de leurrevenu :

TD = TTYM*YM (1.23)

où TTYM : taux d'imposition des ménages

Nous avons le même raisonnement pour les impôtspayéspar les entreprises (TDE) :

(32)

où TY : Taux d'imposition des entreprises

L'épargne du Gouvernement (SG) est son revenu auquel nous retranchons les dépenses publics en biens et services (G), les transferts du Gouvernement vers les ménages (TGM), les entreprises (TGE) et le reste du monde (TGR) :

SG = YG-G-TGM-TGE-TGR (1.25)

4.3 - Bloc 3 : Demande

Le troisième bloc d'équations modélise les différentes demandes de notre modèle. Nous avons 3 équations dans ce bloc, soit celle de la demande de consommation des ménages, celle de la consommation du gouvernement et celle de la demande d'investissement.

La consommation finale pour chaque secteur d'activité par le ménage h (Ch) est obtenue en maximisant une fonction d'utilité, où l'utilité est représentée par une fonction Cobb-Douglas :

Li~ pQ (1-26)

où y : Part du revenu disponible attribué à la branche d'activité i

PQi : Prix composite du bien i

La même réflexion que l'équation précédente peut s'appliquer à l'équation de la consommation

du Gouvernement pour le secteur des services non marchands (CGsnm). Dans cette équation

Pmm et PQsnm sontégauxà un. Donc CGsnm est égal à G : Bcg G

(33)

Les biens et services pouvant servir à l'investissement (INV) proviennent de tous les secteurs d'activités à l'exception du secteur des services non marchands. Chacun des biens à l'investissement est substituable à un autre par nature. La fonction de la demande d'investissement est la suivante :

jrp

Uyybinv

pn

(1.28)

r V-binv

où mujnv : part en valeurdu bien ou service binv dans l'investissementtotal.

4.4 - Bloc 4 : Prix

Le quatrième blocmodélise les différentes équations relatives aux équations de prix. L'existence

dans notre modèle d'un agent Gouvernement et Reste du monde fait en sorte que nous avons beaucoup de prix différents dans notre modèle. Voici les équations du Bloc prix :

Dans la première équation, le montant de la valeur ajoutée du secteur d'activité i (VAj) est égale à la valeur totale de la production moins la valeur de la somme des dépenses en consommation intermédiaire du secteur marchand :

PY — ÏÏME.

VA

(1.29)

Le prix de la valeur ajoutée de la branche d'activité i (PVj) est la somme de la rémunération du

capital de la branche d'activité i et de la rémunération du facteur travail de la même branche, le

(34)

R^ + SS^D,

1'

VA,

(L30)

Au niveau des exportations, les prix des produits exportés sont égaux au prix sur les marchés internationaux (en monnaie local) multipliés par les exportations :

PE^g = pWE^ge (i.3i)

Le prix du produit local vendu sur le marché local est égal à la différence entre la valeur de l'offre total du produit mar au prix composite et la valeur du produit mar importé au prix du marché local par unité du bien et service mar :

PD^D^ + PM^M,

(1.32)

p/~) ~ mar mar mar mar

z-<mar

fi,

mar

Cette équationest utilisée pour l'agent Gouvernement. Le prix composite du secteurdes services non marchands est égal au prix local des services non marchands :

PQsnm = PDsnm (1-33)

Lesproducteurs quant à euxvontrecevoir pourleurs ventes sur le marché local :

PDi

pj - '—

' l+TX, <134)

Le prix vendu par les producteurs est une moyenne pondérée de lavaleur de la production totale

(35)

PLfi + PEfiX,

m-

(,.35)

L'équationde l'indice des prix à la consommation est représentée par l'équation suivante

PINDEX =£W;) (1.36)

4.5 - Bloc 5 : Commerce extérieur

Cette section provient du fait que nous avons dans notre modèle un agent Reste du monde. Ce bloc d'équations présente les équations relatives au commerce extérieur. Dans notre modèle, on pose l'hypothèse que le Mali a des interactions avec l'étranger(échanges commerciaux).

Le première équation de ce bloc, sertà faire l'arbitrage entre offrir le bien produit localement sur le marché domestique ou sur le marché extérieur (pour l'exportation). La relation entre les exportations et la vente au niveau local est définie par une fonction CET (fonction à élasticité de transformation constante). « Cette hypothèse de transformation finie du produit vendu localement et du produit exporté d'une même branche de production repose sur l'idée que les

deux produits ne sont pas nécessairement identiques. S'il s'agit d'agriculture, le produit local

pourrait être du sorgho et leproduit exporté du coton. L'élasticité de transformation commerciale

finie entre les deux produits, qui correspond à la stricte concavité de leur courbe de possibilités

de production, exprime tout simplement qu'il devient de plus enplus difficile, avec une dotation

en terres cultivables, ou capital, qui est fixe, du moins à court terme, de faire plus de coton et

moins de sorgho, ou l'inverse. » (Decaluwé et al, 2001) :

^exoe - Pe.

expg ^expg 'expg-^^expg V1 expg/ expg 1

(36)

Cette équation sert à déterminer l'offre du bien domestique non exporté

XS«expg D «expg (1.38)

Cette équation nous vient de la maximisation des revenus. La maximisation des revenus totaux, que peut tirer le producteur sur les deux marchés (local et extérieur), par le producteur exige

l'équation 1.41. De plus, le ratio Dexpg/EXexpg décroît avec l'augmentation du prix relatif que

reçoit le producteurpour ses ventesà l'étranger (PEeXpg/PLexpg) et l'inverse (fonction CET) :

EXexVg -

PE.

\aexpg

expg

PL

V exP£ j

1-A'expg \°"e

A'.expg J Dexpg (1.39)

Dans cette équation, on suppose que l'agent qui utilise le bien importé a le choix de consommer son volume total de ressource soit de l'étranger, par le biais des importations ou par la

consommation de la production local, sur le marché local. Une fonction à élasticité de

substitution constante (CES) est utilisée pour modéliser ce comportement. Ceci représente l'hypothèse de Armington (Decaluwé et al, 2001) :

sLimDS-impg ri

s

impg ASimpg %r P>»>Pgimpg

+(1 - A*. )D7Pmpg

impg impg •impg (1.40)

La demande de biens composites non importés est égale à la demande domestique des biens non

importés :

(37)

Cette équationest une fonction de production à élasticité de substitution technique constante. On peut voir cette équation comme si le volume du bien composite offert était produit à l'aide de 2 intrants soit le produit importé et le produit local. L'équation 1.42 est obtenue en minimisant les

coûts d'acheter des biens des deux sources sous la contrainte de la fonction CES 1.40 :

impg ' impg ( \s \a'">Pg /'nnPD \a»»Pg impg

VPMimPg;

impg , 1 - As. Vx ^impg J (1.42)

Cette équation sert à déterminer la balance des opérations courantes (BAC). Elle est égale à la somme des importations des biens importés ajustée avec les prix internationaux plus les transferts des entreprises vers les ménages ajustés avec le taux de change moins la somme des exportations des biens exportés ajustée avec les prix internationaux moins la somme des transferts des étrangers vers les ménages maliens plus la rémunération du capital versée aux étrangers par les firmes. Donc, si la balance des opérations courantes est négative c'est que le Mali finance son déficit avec un apport de fonds étrangers. Dans le contexte de la zone Franc, cette hypothèse est réaliste, car c'est la Banque Centrale Européenne qui finance ce déficit dans la réalité. Par contre, si la balance courante est positive le Mali dégage une épargne positive, placée à l'étranger :

BAC=Jj(PWMimpgMmJ +-TERM- Y,(PWEexpgEXexpg)--TRMM+RDCRDM (1.43)

impg e expg

4.6 - Bloc 6 : Équations d'équilibre

Cebloc d'équations représente leséquations d'équilibre de notre économie.

La demande de biens composites du bien marchand estégal à la somme des consommations du

bienmarchand. Elleest contrainte d'être égale à la somme desconsommations du bienmarchand

par le ménage h plus la demande intermédiaire du bien marchand plus les investissements du

(38)

bien marchand. L'équilibre se fait par un ajustement du prix composite. L'équilibre du marché

des produits est :

Qmar=Cmar+DITmar+INVmar (1.44)

Cetteéquation d'équilibre du marché du travail qualifié s'équilibre par un ajustement du taux de

salaire qualifié (S). L'équilibre du marché du travail qualifié est :

LDH=YLDQt

(1.45)

Cette équation d'équilibre du marché du travail non qualifié s'équilibre par un ajustement du taux de salairenon qualifié (SN). L'équilibre du marchédu travail non qualifiéest :

LDHN =YaLDNi

(1.46)

Cette équation est l'équation d'équilibre entre l'épargne et l'investissement. Nous avons postulé

une fermeture néo-classique pour l'investissement, de telle sorte que l'investissement total

s'ajuste à la somme des épargnes des autres agents de l'économie. De manière plus précise, l'investissement total est égal à la somme des épargne des ménages plus l'épargne des entreprises plus l'épargne du gouvernement plus la balance courante pondérée par le taux de change. Donc, une augmentation dans l'épargne des ménages, des firmes, du gouvernement ou

de la balance courante aura comme impact d'augmenter l'investissement total de l'économie. Il

faut noter que nous supposons que l'investissement n'est pas directement utilisé dans le processus de production mais joue un rôle au niveau de la demande dans le modèle. Par conséquent, nous n'avons pasà déterminer la destination (secteur qui demande l'investissement) des biensd'investissements qui sont consommés lors des simulations. L'équilibre entre l'épargne

(39)

IT = SM + SE + SG + BAC*e(\A7)

Bloc 7 : Résolution du modèle

Le dernier bloc d'équations n'est pas réellement un bloc d'équations, il sert plutôt à modéliser l'équation de Walras, qui nous dit que si on a n-1 marché en équilibre alors le dernier marché sera nécessairement en équilibre. Donc, cette loi de Walras est représentée par l'équation

suivante :

LEON = Qsemm - CGsernm (i.48)

Notre modèle compte 688 équations et 688 variables dépendantes. Toutes les équations seront résolues en même temps et on arrivera à un équilibre. Le modèle GAMS utilisé vous est présenté

(40)

5 - TES ET CONSTRUCTION DE LA MCS

Dans cette section, nous allons discuter des différentes sources de données utilisées dans le

mémoire. De plus, nous présenterons les différentes manipulations, des données, qui ont été

nécessaires pour la construction de notre modèle EGC.

En premier lieu, nous allons regarder les données macroéconomiques et les données

microéconomiques. Par la suite, nous présenterons la MCS qui a été construite.

5.1 - Données macroéconomiques

À l'annexe 2, nous présentons le TES (comme décrit à la section 3.1) de l'économie malienne

pour l'année 2001. Ce tableau nous a été fourni par les autorités en charge des statistiques du

Mali. C'est à partir de ces données que nous avons construitune partie de notre MCS.

5.2 - Données microéconomiques

L'utilisation des données microéconomiques dans le modèle EGC, nous permet de définir une

structure de consommation pour l'agent représentatif. De plus, avec cette structure de

consommationnous allons pouvoir déterminer l'épargne du ménage type.

Au niveau des ménages, nous avons utilisé l'enquête malienne sur l'évaluation de la pauvreté

publiée par la Banque Mondiale enjuin 2004. Cette enquête a été effectuée par le Ministère du

plan et de l'aménagement du territoire (Direction Nationale de la Statistique et de

l'Informatique). Cette enquête a été réalisée sur l'ensemble du territoire national, tant en milieu

urbain qu'en milieu rural, sédentaire et nomade, de façon à assurer une représentativité

équivalente de toute la population du pays (DNSI, 2004). La taille de l'échantillon utilisée au

départ est de 7500 ménages. Par contre, après avoir éliminé des ménages présentant des données

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Les données microéconomiques sont nécessaires pour élaborer la structure de consommation et

de revenu pour le ménage malien représentatif du modèle. La structure de consommation que

nous allons utiliser sera appliquée à un agent représentatif dans une matrice de comptabilité

sociale (MCS). Par contre, nous n'utiliserons pas la valeur des dépenses des ménages de l'enquête, mais plutôt le niveau de consommation provenant du tableau d'entrées-sorties (TES) de

l'économie malienne pour 2001.

Voici un tableau montrant quelques statistiques descriptives des ménages enquêtes :

Tableau 9 - Statistiques descriptives des ménages enquêtes

égion Nombre de répondant % population % enquêté

Koulikoro 1597 16,1 % 21,6% Ségou 1480 17,1 % 20,1 % Sikasso 1034 18,4% 14,0 % Kayes 985 14,0 % 13,4% Mopti 735 14,8 % 10,0% Bamako 668 10,8% 9,1 % Tombouctou 558 4,7 % 7,6 % Gao 224 4,0 % 3,0 % Kidal 92 0,1 % 1,2% TOTAL 7373 100,0% 100,0%

En utilisant le niveau provenant de l'enquête ménages et en multipliant ce montant par le nombre

de ménages, on retrouverait des résultats aberrants (qui ne font aucun sens). C'est pour cette

raison que nous utilisons, comme point de départ, la structure de consommation trouver dans

l'enquête ménages et ensuite nous allons l'appliquer au niveau de dépense du TES. Ainsi, nous

allons éviter d'obtenir une MCS où les résultats seront incohérents. On s'assure ainsi d'une certaine cohérence dans les chiffres de notre MCS, qui est l'outil principal pour développer un modèle d'équilibre général calculable.

L'enquête ménages est divisée en 750 grappes (de 1à 750). Chaque grappe contient 10 ménages

enquêtes (de 1à 10). La première opération qu'on a effectuée est de numéroter chaque ménage

avec un numéro unique. Pour ce faire nous avons multiplié le numéro de grappe par 100 et

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pour chacun des ménages (Exemple le ménage 5 de la grappe 398 nous donne le numéro de

ménage 39805).

Nous cherchons à obtenir une structure de consommation par secteur. De plus, cette structure

doit être le plus compatible possible avec le TES de l'année 2001. Le TES est décomposé en 17

branches d'activités. Étant donné qu'il est décomposé de cette manière, nous allons faire un

MEGC avec 17 branches d'activités. À partir de ces informations, nous devons identifier dans

notre enquête sur les dépenses des ménages une catégorie qui va nous permettre de nous approcher de cette désagrégation. Regardons dans notre enquête les catégories relatives aux

dépenses des ménages :

- Code du produit (Très désagrégé : plus de 1000 biens et services) - Type de dépense (11 catégories)

- Numéro de dépense (44 catégories) - Groupe de produit (8 catégories)

Ce sont les 4 catégories qui pourraient être utilisées pour élaborer notre structure de

consommation des ménages. La catégorie code du produit serait une excellente catégorie pour effectuer l'exercice, mais étant donné le nombre élevé de biens, plus de mille, qu'on souhaite

regrouper en 17 catégories, nous n'allons pas utiliser cette catégorie, car l'exercice serait très

long. Les catégories type de dépense et groupe de produit ne sont pas assez désagrégées pour

pouvoir les utiliser adéquatement. La catégorie restante est numéro de dépense. Elle possède 44

types debiens. De plus, les différents types debiens s'agrègent assez facilement pour obtenir nos

17 catégories du TES. Puisque cette catégorie semble idéale pour effectuer l'exercice, c'est elle

que nous utiliserons. Voir Annexe 4 pour l'agrégation des 44 catégories en 17 catégories. A

partir de cette agrégation en 17 catégories, nous pouvons déduire notre structure de

consommationdes ménages et ainsi l'appliquer au niveau du TES.

(43)

5.3 - Construction de la MCS

Une fois que nous avons transformé nos données provenant de l'enquête ménage, nous pouvons les exploiter pour compléter notre MCS. La MCS se trouve à l'annexe 3.

Notre MCS est divisée en en 6 sections. Dans la première section nous avons les facteurs de productions. Nous considérons dans notre modèle 3 facteurs, soit la main d'œuvre qualifiée et non qualifiée ainsi que le capital. Par la suite, nous avons la section Agents, qui décrit l'ensemble des agents de notre économie. Nous avons comme types d'agents les ménages, les entreprises, le gouvernement et le reste du monde. La troisième section est celle où nous retrouvons nos branches d'activité. Dans la quatrième section nous retrouvons la section des produits composites. La cinquième section représente les secteurs exportateurs de l'économie malienne. La dernière section quant à elle nous indique l'accumulation de capital.

(44)

6 - Simulations et résultats

Le modèle d'équilibre général calculable élaboré dans le cadre de ce mémoire de recherche, va

servir pour nos différentes simulations, afin d'évaluer les impacts de la modification des prix de certains biens sur les marchés internationaux.

Nous savons que les pays industrialisés subventionnent massivement le secteur primaire de leur

économie, pour se protéger de la concurrence des pays en développement. Plus particulièrement, ils subventionnent le secteur agraire. D'un autre côté, les principales sources de revenus des pays pauvres proviennent de ce secteur d'activité. Au niveau du Mali, nous savons que le coton

représente environ 15% du PIB.

Ce que nous voulons observer c'est l'impact des subventions des pays industrialisés dans les

secteurs agraires de l'économie. Étant donné, l'importance du secteur du coton pour le Mali,

nous regarderons l'impact des subventions de ce secteur précis de leur économie. Pour cette raison, nous allons effectuer 2 types de simulations.

La première simulation va consister à une augmentation des prix mondiaux de 25% et 50% des biens touchant les secteurs agricoles (Secteurs : Agriculture vivrière, coton, riz, élevage et pêche

et sylviculture et cueillette). Pour effectuer ces simulations, nous avons considéré une augmentation des prix à l'importation (PWM) et à l'exportation (PWE) des biens agricoles. L'intuition derrière cette méthode de simulation est la suivante : si les pays développés diminuent leur subvention dans ces domaines d'activité, alors la production mondiale devrait diminuer, car les subventions permettent une surproduction dans les pays développés. Ceci devrait faire augmenter les prix sur les marchés internationaux par la loi de l'offre et la demande. La deuxième simulation va toucher un secteur précis de l'économie malienne soit le secteur du coton. La part des exportations du coton pour le mali représente environ 42% des exportations totales du pays. De plus, il y a environ 3 millions de maliens, soit 28 % de la population totale,

Figure

Tableau 1 - Principaux producteurs de coton et niveau de production (2001)
Tableau 2 - Subventions directes à la production cotonnière (en millions de dollars)
Tableau 3 - Production malienne de coton (en tonnes) et valeur ajoutée exploitation de 1994 à 2003 Campagne Productions en tonnes Valeur ajoutéeExploitation (,000 $) % PIB 1994-1995 293 021 220 000 22,03 1995-1996 405 939 375 000 31,59 1996-1997 452 033 39
Tableau 4 - Perte de certains producteurs africains due aux subventions américaines
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Références

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