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La polyvalence de l'agent de développement rural et son rôle dans le développement territorial du Centre du Québec

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Academic year: 2021

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(1)

UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL

LA POLYVALENCE DE L'AGENT DE DÉVELOPPEMENT RURAL ET SON RÔLE DANS LE DÉVELOPPEMENT TERRITORIAL

DU CENTRE DU QUÉBEC

MÉMOIRE

PRÉSENTÉ

COMME EXIGENCE PARTIELLE

DE LA MAÎTRISE EN GÉOGRAPHIE

PAR

MARIO FLORVIL

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Avertissement

La diffusion de ce mémoire se fait dans le respect des droits de son auteur, qui a signé le formulaire Autorisation de reproduire et de diffuser un travail de recherche de cycles

supérieurs (SDU-522 - Rév.01-2006). Cette autorisation stipule que «conformément à l'article 11 dU Règlement no 8 des études de cycles supérieurs, [l'auteur] concède à l'Université du Québec à Montréal une licence non exclusive d'utilisation et de publication .de la totalité ou d'une partie importante de [son] travail de recherche pour des fins pédagogiques et non commerciales. Plus précisément, [l'auteur] autorise l'Université du Québec à Montréal à reproduire, diffuser, prêter, distribuer ou vendre des copies de [son] travail de recherche à des fins non commerciales sur quelque support que ce soit, y compris l'Internet. Cette licence et cette autorisation n'entraînent pas une renonciation de [la] part [de l'auteur]

à

[ses] droits moraux ni à [ses] droits de propriété intellectuelle. Sauf entente contraire, [l'auteur] conserve la liberté de diffuser et de commercialiser ou non ce travail dont [il] possède un exemplaire.»

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Remerciements

Nous tenons à remercier les intervenants qui ont facilité cette recherche. Ils ont fait preuve d'une parfaite collaboration en nous permettant de réaliser des entrevues à l'intérieur de leurs bureaux, plus particulièrement, les MRC, les CLD de la région du Centre-du-Québec, les deux agentes du Ministère des Affaires Municipales et des Régions, Mesdames Manon Filion et Céline Girard, de nous avoir permis d'assister à la réunion de la table régionale Mauricie - Centre-du-Québec et de présenter notre avant-projet à l'assemblée présente.

Nos remerciements vont également à notre directeur de recherche, le professeur Louis Allie, pour avoir su nous guider judicieusement dans cet exercice et, de nous avoir fourni à maintes occasions, les orientations et encouragements nécessaires, du commencement jusqu'à la fin dudit document. Sa disponibilité, son authenticité et sa générosité sont très appréciées.

Nous tenons aussi à remercier les agents de développement rural du Centre du Québec qui se sont montrés très impliqués par cette recherche, Mesdames, Danielle Ménard, Isabelle Fillion, Sophie Veil1eux, et, Messieurs Alexandre Ollive, Richard Croteau, Frédéric Guérin, Benoit Aubé, et les principales organisations qui ont contribué grandement à cette étude.

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LISTE DES SIGLES

RÉSUMÉ IX

INTRODUCTION CHAPITRE 1

L'AGENT DE DÉVELOPPEMENT RURAL AU CŒUR DE L'ANALYSE TERRITORIALE

1. 1. Le poids de l'agent de développement rural 5 1. 1. 1. Agent de développement rural et dynamique territoriale

6

1. 1. 1. 1. La perception du métier d'agent de développement rural 7

1. 2. Question de recherche 8

1. 3. Objectifs de la recherche: la contribution des agents dans les

collectivités 9

1. 4. Hypothèse de la recherche 9

1. 5. Méthodologie: entrevues semi-directives 10

1. 6. Portée et limites de la recherche Il

CHAPITRE II

L'ÉVOLUTION DES MÉTIERS DE DÉVELOPPEMENT AU QUÉBEC

2. 1. L'essor des métiers du développement au Québec 14 2.2. L'agent de développement rural et la politique nationale de la ruralité 19 2.3. L'agent de développement rural et le pacte rural 21 2. 4. L'agent rural et les acteurs locaux du territoire 25

(5)

CHAPITRE

III

LA SITUATION SOCIOÉCONOMIQUE DANS LE CENTRE-DU­ QUÉBEC

3. 1. L'agent de développement et la pérennité régionale 3. 2. L'agent de développement et les initiatives locales 3.2. 1. L'agent de développement et la réussite rurale

CHAPITRE IV

CADRE CONCEPTUEL DE L'AGENT DE DÉVELOPPEMENT RURAL

4. 1. Structure et contrainte d'agent de développement rural 4. 2.

Le

structurel et la structuration

4. 3. L'agent de développement rural et la dualité du structurel 4. 4. L'agent de développement rural et l'action territoriale 4.5. La compétence des agents de développement rural

4.6. Routinisation et motivation de l'agent de développement rural 4. 7. L'agent de développement rural et l'appropriation du territoire

CHAPITRE V:

LA POLYVALENCE DES AGENTS DE DÉVELOPPEMENT DANS LA VITALISATION TERRITORIALE

5. 1.

Le métier d'agent de développement rural au Québec

5. 2. La relation entre tâches et politiques

5.3. Les conditions de travail de l'agent rural 5. 4. La mobilisation des réseaux

5.5. Perspective du métier d'agent de développement rural au Québec

Conclusion Bibliographie 30 45 46 56 60 62 66 73

78

82

87

91 100 103 107 115 120 IV

(6)
(7)

LISTE DES FIGURES Figure

o.

I. L'agent rural, un facilitateur de la dynamique territoriale 2

LI. Structure décisionnelle de la PNR 5

4.3. Schème de la dualité du structurel 62

4.4. Modèle de stratification de l'agent de développement rural

65

4.5. Les compétences réclamées pour l'agent de développement rural 73

(8)

3.2. Nombre de travailleurs, 25-64ans, selon le groupe d'âge, MRC

du Centre du Québec 34

3. 3 Taux de chômage (Centre du Québec et ensemble du Québec) 36 3.4. Indice de dépendance économique des MRC du Centre du

Québec, 2002-2006 38

3.5. Taux d'activité, d'emploi et de chômage par région

administrative, variation 2009/2008 39

3.6. Population des régions administratives, 2006-2008 42 3.7. Évolution de la population des MRC du Centre du Québec,

199612008 43

3. 8. Répartition des agents de développement rural dans le Centre du

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LISTE DES SIGLES

ACLDQ Association des CLD du Québec

CDEBF Corporation de développement économique des Bois-francs CLD Centre local de développement

MRC Municipalité régionale de comté

MAMR Ministère des Affaires municipales et des Régions

MDEIE Ministère du Développement Économique, de J'Innovation et de l'Exportation

MDERR Ministère du développement économique, régional et de la Recherche.

PNR Politique nationale de la ruralité SRQ Solidarité rurale du Québec

CADC Comité d'aide au développement communautaire EIC Emploi et immigration Canada

CJE Carrefour jeunesse-emploi CLE Centre local d'emploi

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cu Iturel des collectivités rurales centricoises.

L'étude apporte un éclairage sur la profession et, permet aussi de comprendre l'implication d'acteurs d'horizons différents réunis autour des mêmes problématiques locales. Par contre, l'étude ne vise pas à évaluer leur travail, ni à apporter des changements dans la manière dont ils exécutent leurs tâches, mais à les voir au centre des actions territoriales. C'est en quelque sorte notre objet d'étude. L'hypothèse adoptée s'articule autour de la polyvalence du métier de l'agent de développement rural qui, de par ses tâches, est d'impulser la transformation du territoire vers un mieux être global, au moyen de projets, d'actions, en valorisant les ressources locales, dans une vision à long terme et, d'anticiper des mutations dans une logique de démocratie participative. Nous avons adopté une méthodologie de type d'entrevues semi directives, dans le but de comprendre un métier émergent, car, notre objet de recherche n'a pas eu beaucoup de publications de recherches empiriques ni de développements conceptuels majeurs. L'entretien semi-directif demeure le meilleur moyen d'apprendre davantage sur le métier.

Le cadre théorique est inspiré de la théorie de la structuration d'Antony Giddens, il permet de situer l'agent de développement rural à travers les concepts définis par l'auteur. C'est une évidence que les politiques lui donnent un ensemble de possibilités d'actions et d'échanges, mais, il est aussi soumis à une structure.

Les résultats rejoignent l'hypothèse et l'objectif qui étaient fixés au départ. ils sont constitués d'analyses transversales de discours des plincipaux acteurs opérant dans les différentes MRC' et de CLD du terlitoire centricois. Le métier d'agent rural s'effectue au sein d'une équipe et néc~ssite la coopération de nombreux acteurs locaux (élus, administration, professionnel, habitants, ... ).C'est un métier qui exige de grandes qualités humaines: écoute, sens de la négociation, gestion des conflits.

L'agent rural est aussi un conseiller qui peut travailler dans différentes institutions de développement, il se doit de connaître les milieux, les parcourir, identifier les décideurs locaux, établir les contacts sur le terrain et, soutenir les comités locaux. il offre aussi la possibilité aux municipalités de s'engager dans la voie du développement notamment en travaillant avec les bénévoles et les promoteurs individuels et collectifs.

l, Municipalité régionale de comté et Centre local de développement.

(11)

En conclusion, nous faisons un retour sur les objectifs et hypothèse de l'étude en vue de la validation de cette dernière et nous traitons aussi de la perspective du métier d'agent de développement rural au Québec. Nous sommes convaincus, en analysant le développement de cette région que ce métier, d'agent de développement rural, mérite d'être reconnu par la collectivité à sajuste valeur.

Mots clés: polyvalence, agent de développement rural, gouvernance territoriale, attractivité territoriale, politique nationale de la ru ralité, pacte rural, coffret rural, développement local, consultation publique, mobilisation, développement régional.

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développement rural contribuent à l'élaboration et à la mise en œuvre de projets de développement dans les collectivités québécoises. D'autre part, ce mémoire a pour objectif d'analyser l'environnement politico-administratif au sein duquel évoluent les agents de développement.

Ainsi, nous voulons montrer à quel point cet acteur polyvalent est essentiel au développement rural, bien qu'il soit un cadre intermédiaire, sans pouvoir politique formel, et qu'il soit pourtant équipé d'un bagage technique, pratique et théorique digne d'un gestionnaire d'une grande corporation à vocation sociale, économique et cu 1turelle.

Nous voulons montrer, en particulier, comment les agents de développement participent non seulement au développement de leur milieu, mais aussi, comment ils l'animent, le mobilisent et le vitalisent, en partenariat avec d'autres acteurs locaux du milieu. Nous nous intéressons donc, aux institutions et politiques publiques qui encadrent le travail quotidien des agents de développement rural, par exemple, les Centres locaux de développement (qui sont leurs principaux employeurs), les Municipalités régionales de comté du fait de leur position centrale dans les processus de développement (octroi de financement notamment) tout comme la politique nationale de la ruralité et le plan d'action local pour l'économie et l'emploi.

Un schéma conceptuel (Figure 0.1, page suivante) présente la problématique de l'étude. Elle montre les interactions de l'agent de développement rural avec les ressources matérielles et humaines dans l'appropriation du territoire. Il fait le lien avec la théorie de la structuration d'Anthony Giddens (dont il est question dans la

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2

partie théorique) dans la perspective de comprendre les difficultés inhérentes aux tâches de l'agent de développement.

Figure O. 1. L'agent rural, un facilitateur de la dynamique territoriale

Agent rural

Cette recherche est exploratoire, et ce, à deux égards : premièrement, ce métier est relativement nouveaul et, il a pris de l'importance depuis l'adoption de la première politique nationale de la ruralité en 2001 ; d'autre part, bien que ce métier soit central dans l'ensemble du Québec, il n'y a eu aucune enquête effectuée sur le sujet.

Afin d'atteindre nos objectifs de recherche, nous avons réalisé une série d'entrevues auprès de 7 agents de développement rural opérant dans le Centre-du­ Québec. Nous avons mené les entretiens en deux périodes, une première au début de

1 En effet, bien que le métier d'agent n'était pas encore officialisé, la politique de soutien au

développement local, adoptée en 1997, contribua à formaliser les tâches qu'il doit accomplir. Cette loi a institué les Centres locaux de développement qui allait devenir leurs principaux employeurs.

(14)

l'élaboration, pour apprendre de cet environnement et la deuxième pour valider les résultats obtenus à la fin de la rédaction.

Ce mémoire se compose de cinq parties:

Dans la partie l, nous exposerons, le cadre opératoire de la recherche, dans lequel nous mettons en évidence la problématique de l'agent de développement rural qui se révèle une réponse aux défis de développement que rencontrent les régions rurales québécoises et, plus particulièrement dans la région du Centre-du-Québec. Nous parlerons également de la question de recherche, les objectifs qui sont fixés, de l'hypothèse à valider et de la méthodologie adoptée pour la réalisation de la recherche. Nous nous interrogerons, aussi, sur la portée et les limites de cette étude.

Dans la partie II, nous traiterons des contextes de l'évolution du métier d'agent de développement dans la transformation des pratiques et interventions territoriales au Québec depuis la Révolution tranquille jusqu'à l'adoption de la politique nationale de la ruralité. Nous parlerons également des différents acteurs et organisations sociales qui facilitent les réalisations des agents de développement dans les collectivités locales.

Dans la partie III, nous analyserons quelques données statistiques en lien à l'indice de développement du Centre du Québec. Nous parlerons aussi de l'implication d'agents de développement rural dans la réussite de plusieurs projets novateurs qui ont eu des impacts positifs dans les collectivités rurales et urbaines de la région.

Dans la partie IV, c'est-à-dire le cadre théorique de l'étude, nous traiterons des différentes approches théoriques construites autour de l'acteur de la dynamique territoriale à travers la théorie de la structuration d'Anthony Giddens. Nous

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4

aborderons notamment les concepts de structure et de contraintes liées à la notion d'action, de la dualité du structurel, de l'acteur et de l'action.

Dans la partie V, nous exposerons notre résultat principal, à savoir, l'importance centrale de la polyvalence de ces professionnels. L'enquête de terrain montre effectivement à quel point ces professionnels sont polyvalents et maîtrisent leurs dossiers. Ils se projettent dans l'avenir, lisent les dynamiques territoriales en plus de maîtriser les compétences primordiales de travail de bureau et de relations publiques.

Cette polyvalence se manifeste dans leur capacité à interagir dans différentes situations de développement. ils interviennent, par exemple, dans le démarrage d'entreprise, l'accompagnement de nouveaux arrivants, la promotion territoriale, les situations de crise et, toutes autres problématiques propres aux collectivités rurales.

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développement se révèle une réponse et un acteur essentiel de la dynamique territoriale des régions rurales québécoises et, plus particulièrement dans la région du Centre du Québec. Nous exposons la question de recherche ainsi que ses objectifs, l'hypothèse à valider et la méthodologie adoptée pour la réalisation de la recherche. Nous présentons également la portée et les liIIÙtes de la recherche.

Figure 1.1 : Structure décisionnelle de la Politique nationale de la ruralité

CLO

Agents de développement rural

Ce schéma montre le positionnement de l'agent de développement rural dans la hiérarchie des organisations sociales québécoises. Il est imputable de son travail à son employeur et les élus mettent des actions concrètes en lien à la politique nationale de la ruralité en faveur de la vitalité des collectivités locales.

1. 1. Le poids de l'agent de développement rural

Le poids de l'agent de développement rural est double. Le premier niveau concerne son rôle dans la dynaIIÙque territoriale. Il est tenu d'apporter des solutions

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6

aux problèmes locaux, des idées novatrices pour la vitalité des collectivités. À un deuxième niveau, ce poids aborde la perception que l'agent de développement se fait lui-même du métier quant aux conditions de travail, l'avenir de la profession et la reconnaissance des agents dans les collectivités.

1.1.1. Agent de développement et dynamique territoriale

L'agent de développement rural joue un rôle clé dans les dynamiques territoriales. L'agent rural est celui qui s'occupe de plusieurs missions en lien notamment à l'animation territoriale. Il aide au démarrage d'entreprises, et a bien d'autres attributions, en ce qui concerne le montage des projets. À cet égard, l'agent de développement rural a l'obligation de fournir des résultats tangibles.

L'agent de développement rural est un métier de type professionnel. Il est embauché en fonction de ses expériences, de ses bagages académiques, pour accomplir des tâches en lien à son expertise et aux besoins de l'employeur. Il travaille au service du milieu comme accompagnateur, facilitateur, agent de liaison.

La plupart du temps, il est recruté par les Centres locaux de développement et les Municipalités régionales de comté. Au sein de cet environnement politique administratif, l'élu a droit de regard dans les décisions. Or, les vrais patrons des agents de développement ne sont pas seulement les directeurs généraux des CLD, mais aussi les élus locaux qui doivent rendre des comptes aux électeurs. Ainsi, le métier demande une grande polyvalence et des aptitudes à faire face aux situations les plus complexes des activités socioéconomiques.

Il est un interlocuteur très sollicité avec cependant des moyens limités notamment aux plans financier, décisionnel et partenarial. Entre autres, l'agent dispose d'enveloppes budgétaires contrôlées pour le financement d'un nombre de projets prédéterminés sur une base annuelle. L'agent n'est pas toujours le dernier à

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prendre les décisions, le mot final revient généralement aux élus quant à la façon et au moment d'intervenir sur le territoire. L'agent est tenu d'atteindre les principaux objectifs propres à ses missions, mais il n'est pas toujours facile d'amener des acteurs à travailler ensemble en vue de mettre en œuvre des solutions concertées.

Donc, le métier d'agent de développement ne se résume pas seulement aux questions d'insertion sociale ou d'accessibilité aux services. Ce métier comporte une diversité de tâches, d'attentes, et de compétences relationnelles et professionnelles.

1.1.1.1. La perception de l'agent de développement du métier

Cette problématique souligne que l'agent de développement rural a des préoccupations concernant d'une part, l'avenir de cette profession et d'autre part, sa place auprès des autres acteurs locaux.

Les préoccupations de l'agent de développement se situent aux niveaux des conditions de travail, des possibilités qui existent pour faire carrière, de la reconnaissance du métier à une plus grande échelle dans la collectivité, et de l'encadrement de leur patron. Ce sont des conditions importantes pour être en confiance pour la réalisation des tâches de l'agent.

L'agent de développement rural doit répondre adéquatement aux exigences des programmes de politiques de développement du territoire. Ce métier prend tout son sens dans la stabilité, la confiance, car, la maîtrise des dossiers après un certain temps devient une affaire de routine pour cet acteur. Les tâches sont tellement diversifiées que l'agent a besoin du temps et de la confiance pour s'affirmer et être en assurance dans les décisions qu'il aura à prendre en lieu et place de son organisation.

(19)

8

1. 2. Questions de recherche

Après avoir exposé la problématique de l'agent de développement rural, nous posons les deux questions suivantes:

1. Comment les agents de développement rural contribuent-ils à l'élaboration et à la mise en œuvre de projets de développement dans les collectivités québécoises?

2. Comment l'environnement politico-administratif organise-t-il et structure-t-il le travail quotidien de l'agent de développement rural?

Ces deux questions vont nous guider tout au long de la recherche. Nous cherchons à comprendre à travers ces questions comment se manifeste cette contribution. Elle ne peut pas s'expliquer uniquement sous l'angle de l'animation car l'agent a un champ d'intervention diversifié. La façon dont il contribue nous montre le rôle central qu'il occupe dans la dynamique territoriale et son influence dans les processus de décision, tant administratifs que politiques. Pour assurer la vitalité des régions rurales, il faut que des porteurs de projets se manifestent et l'agent est là pour accompagner et mettre sur pieds des initiatives qui répondent aux attentes du milieu.

La politique nationale de la ruralité est à la base de la création de l'agent de développement rural pour animer les milieux, mais ce sont les organisations comme les CLD et les MRC qui structurent leurs tâches en fonction des besoins du moment. La deuxième PNR (2007-2014) insiste sur l'importance de ce métier:

« Il s'est avéré que les agents de développement rural, actuellement au nombre de 104, représentent des ressources professionnelles indispensables dans le processus de prise en charge par le milieu des opérations de renouveau rural, tant sur le plan de l'accompagnement technique que sur le plan de l'alimentation des débats, du fait de leur connaissance des orientations, tendances et innovations du milieu rural. Ils ont joué un rôle de première importance dans la mise en œuvre et dans la concrétisation des pactes ruraux. » (Gouv. du Québec, 2007: 28).

(20)

Ce passage insiste sur l'importance des gouvernements de doter les communautés de ressources professionnelles, afin que le milieu se prenne en charge lui-même. À cet égard, l'agent de développement est le catalyseur.

Nos questions de recherche se fondent sur l'importance de cette ressource pour le développement du monde rural. C'est ainsi que:

«( ... ) le gouvernement s'engage à compléter le réseau en place de façon à atteindre un nombre de 136 agents. L'enveloppe budgétaire allouée à cette fin sera de 3 400000 $ pour l'année 2007-2008; elle sera indexée par la suite. Elle atteindra plus de 25 millions pour les sept années de la politique. » (Gouvernement du Québec, 2007 : 28).

Dans cet ordre d'idées, le gouvernement compte continuer avec l'idée d'investir dans l'embauche de nouveaux agents pour accroître ce nombre, ce qui indique à quel point, le gouvernement accorde une grande confiance à ces agents dans les collectivités rurales du Québec.

1. 3. Objectifs de la recherche: la contribution des agents dans les collectivités

Ce mémoire de maîtrise vise quatre objectifs principaux:

1. Comprendre le rôle de l'agent de développement rural dans les collectivités québécoises.

2. Comprendre les liens entre l'environnement politico-administratif et le métier de l'agent de développement rural.

3. Élaborer une méthode d'enquête pouvant servir à travailler sur d'autres régions. 4. Susciter la valorisation et la reconnaissance du métier d'agent de développement.

1. 4. Hypothèse

La polyvalence de l'agent de développement rural représente un critère essentiel de réussites d'initiatives locales, tant rurales qu'urbaines. De par les multiples tâches qu'il doit effectuer, de ses nombreuses relations professionnelles, le

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10

nombre de dossiers sur lesquels il doit intervenir, il possède une grande capacité. Cette polyvalence se traduit dans ses capacités de savoir anticiper et prendre du recul sur les éventuelles mutations, en valorisant les ressources locales, dans une vision à long terme et de démocratie participative.

1. 5. Méthodologie: Entrevues semi-directives

Afin de répondre à nos objectifs de recherche et de valider notre hypothèse, nous avons élaboré une méthodologie basée sur une série d'entrevues semi-directives, effectuées dans la région administrative du Centre du Québec.

Puisque nous avons des ressources matérielles et financières limitées, cette région a été retenue en fonction de sa proximité de Montréal. Nous avons contacté l'agente, responsable de la table régionale (Mauricie-Centre du Québec) pour lui faire part de notre intention d'élaborer un mémoire de maîtrise sur les agents de développement de sa région. À cette même occasion, Nous lui avons soumis un questionnaire comportant onze questions permettant de comprendre le métier d'agent de développement et de ses principaux aspects comme les conditions de travail, la perspective d'avenir dans la profession, etc. Toutefois, nous devons mentionner que l'agente est une ressource du ministère des Affaires municipales et des Régions. Ensuite, l' agente a consulté les agents de développement sous sa responsabilité et ses supérieurs hiérarchiques pour valider la pertinence du questionnaire et l'opportunité de participer à cette enquête. Nous fûmes invités à une des rencontres de la table régionale de ces deux régions2.

Cette initiative nous a permis dans un premier temps de fixer un échéancier de rencontres avec l'ensemble des agents du Centre du Québec, c'est-à-dire sept agents

2 Cette rencontre s'est tenue à LouiseVille, le 10 juin 2008. Nous en profitons pour remercier Mesdames Manon Fillion, Céline Girard, agentes régionales du ministère des Affaires municipales et des régions du Québec, de m'avoir permis de présenter mon avant-projet aux agents de développement rural de la table régionale Mauricie-Centre du Québec.

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de développement rural qui de surcroît ont aussi accepté de répondre au questionnaire. Ces rencontres ont été effectuées en deux périodes, une première au début de l'élaboration, de juin à octobre 2008, pour apprendre de cet environnement et, la deuxième au mois d'octobre 2009, pour valider les résultats obtenus à la fin de la rédaction.

Les entretiens se sont déroulés autour des questions faisant l'objet du questionnaire, mais tout en laissant de la place à l'agent de s'exprimer librement sur le métier, son environnement politico-adrninistratif et sa perception du métier d'agent de développement.

1.6. Portée et limites de l'étude

L'étude a trois grandes portées et trois grandes lacunes. Les portées sont les suivantes:

1. Apporter une connaissance nouvelle sur le métier d'agent de développement au Québec et expliquer en quoi consistent ses tâches, et pourquoi les gouvernements recourent à ces ressources humaines de qualité pour l'animation des territoires ruraux. En d'autres termes, montrer que ce métier demande une grande polyvalence pour travailler dans le milieu.

2. Valoriser le métier d'agent de développement rural aux échelles locale et régionale, c'est-à-dire, de souligner la polyvalence des agents de développement rural dans l'appropriation du territoire dans les organisations sociales québécoises.

3. Comprendre les préoccupations de l'agent rural quant à l'avenir du métier, ses conditions de travail et tout ce qui le touche de près ou de loin dans le milieu.

L'étude tient compte d'une région sur dix-sept. Mais, elle ne dit pas que les seize autres n'ont pas les mêmes problèmes, car elles sont toutes soumises à la même

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12

politique nationale de la ruralité. C'est un avantage d'avoir un groupe d'agents représentatifs pour l'ensemble du Québec.

Les limites de l'étude

Les limites sont les suivantes:

1. Le groupe étudié est minime. Ce nombre est un peu restreint, il est un pourcentage assez faible de la population totale d'agents de développement rural sur le territoire. 3 De plus, la recherche n'informe pas sur des questions peut-être pertinentes qui ne font pas partie des enjeux identifiés dans notre analyse comme les orientations sur la politique de la Ville dans les différentes MRC, la solidarité financière entre municipalités et les autres réflexions sur le service public en région.

2. Nous ne pouvons pas comparer les méthodes de travail d'une région à une autre et nous ne sommes pas en mesure d'affirmer que les méthodes de travail et les problématiques sont similaires dans les autres régions. Mais, l'étude ne nous empêche pas non plus de voir en l'agent de développement rural, une compétence affirmée qui facilite l'obtention de résultats évaluables

Notre méthode contribue à valider notre hypothèse de recherche, à travers les entretiens semi-directifs et au deuxième niveau, le questionnaire consolide cette validité.

En somme, cette partie nous a permis d'expliquer succinctement notre cadre opératoire. Nous montrons que l'agent a aussi l'obligation d'un résultat qui pèse sur les épaules. En fait, il a des comptes à rendre à l'employeur. Mais, il nous permet

3 Avec la première politique nationale de ruralité, ils étaient au nombre de 104 en 2001 (PNR 1) et ce nombre passe à 136 à sa reconduction en 2006 (PNR II) sur le territoire du Québec.

(24)

aussi de prendre connaissance de leur grande capacité, de leur polyvalence pour intervenir sur des problématiques différentes. L'agent de développement est capable de répondre parfaitement aux différentes missions relevant de son attribution.

(25)

CHAPITRE II:

L'ÉVOLUTION DES MÉTIERS DE DÉVELOPPEMENT AU QUÉBEC

Ce chapitre aborde les contextes d'évolution du métier d'agent de développement dans les grilles de la fonction publique québécoise. Il sera question de présenter l'évolution du métier dans les transformations des politiques régionales au Québec, la place de l'agent rural au cœur de la politique nationale de ruralité, l'importance du pacte rural pour l'agent de développement rural et, les principaux acteurs et institutions sociales qui jouent le rôle de partenaires pour faciliter les actions territoriales.

2. 1. L'essor des métiers du développement au Québec

Le métier d'agent de développement n'est pas nouveau au Québec. La Révolution tranquille, qu'a connue le Québec dans les années 1960, a généré l'apparition des nouveaux experts du développement territorial appelés les agents économiques; des gens qui s'occupaient de l'intervention territoriale. Cette période est marquée par l'innovation de politiques, de programmes, de structures dans toutes les régions du Québec et s'échelonne sur deux grandes périodes (Dugas, 2005).

Une première de 1961 à 1985 s'inscrit dans l'essor des métiers du développement dans les organisations socioéconomiques. À cette époque de mise en place de ces politiques de développement, sont apparus sur les territoires, particulièrement dans les villes, des commissaires industriels qui devaient stimuler la dynamique d'implantation d'industries salvatrices (Robitaille, 2007 : 7).

Le commissaire industriel demeure la première véritable forme d'agent de développement économique au Québec. Ces nouveaux intervenants économiques avaient pour tâches de promouvoir auprès des investisseurs, les attraits de leur ville, de leur région, tout en favorisant l'expansion industrielle et la concertation des différents acteurs et orgamsmes sectoriels locaux (Polèse, 1994). En fait, les

(26)

nouveaux commissariats industriels fonctionnaient grâce au programme d'aide gouvernemental favorisant la création de nouvelles entreprises.

Une deuxième période, de 1985 à nos jours, marque la transformation des pratiques et des interventions terri toriales qui tend à arrimer davantage l'économique, le social et le culturel (Comeau et al, 2001), afin de permettre aux régions d'être plus attractives pour les entreprises (PME). Ces agents économiques sont en mesure de faire des interventions plus soutenues que les commissaires industriels et s'établissent en milieu rural pour mieux répondre à la réalité du territoire.

Cependant, en 1996, lors du dépôt du «Rapport sur les villages prospères»

(SRQ, 1996) la proposition de recourir à des techniciens spécialisés a été faite pour la première fois et, c'est le discours sur le budget de 1997-1998 qui a favorisé l'embauche des premiers agents de développement rural au Québec, dans le but de soutenir le développement des milieux ruraux. Depuis lors, ces agents sont de plus en plus nombreux à œuvrer sur les territoires.

En 1997, la «Politique de soutien au développement local et régional»

adoptée par le gouvernement du Québec (gouvernement du Québec, 1997 : 18) crée les Centres Locaux de Développement (CLD) qui interviennent sur les territoires des MRC et deviennent les principaux employeurs de ces professionnels. Ces organisations ont pour mission, l'élaboration de toute stratégie locale liée au développement de l'entrepreneuriat et des entreprises, y compris celles de l'économie sociale et la mobilisation des acteurs locaux dans une démarche commune tournée vers l'action en vue de favoriser le développement de l'économie et la création d'emplois sur leur territoire.4

(27)

16

La politique de soutien au développement local et régional eXIge que les secteurs suivants soient représentés: milieu des affaires (industriel, manufacturier et commercial), syndicats, municipalités, milieux agricoles, coopératifs, communautaires et institutionnels (santé et éducation). Aucun secteur ne pouvait être majoritaire au conseil d'administration d'un CLD. Les députés, les responsables du centre local d'emploi (CLÉ), le sous-ministre adjoint au ministère des Régions, le directeur général du CLD, y siégeaient, mais, sans droit de vote.5 Cette politique permet aux MRC de décentraliser davantage le pouvoir vers les milieux locaux en matière de soutien technique ou financier aux entreprises collecti ves ou privées.

Cette nouvelle forme de gouvernance s'adapte nueux aux spécificités des besoins locaux. Les CLD induisent un meilleur partenariat à l'échelle locale, mais également aux échelles régionale et nationale. De ce concept est né tout un ensemble de ressources techniques et humaines pour faire face à la complexité territoriale qui recèle des potentialités infinies et qui accorde une place première aux hommes que l'agent de développement rural se situe (Doucet, 2004 : 16).

Cette fonction est récente et l'agent de développement cherche encore sa juste place aux côtés des élus, des acteurs locaux, des bénévoles et militants, des responsables associatifs, des techniciens et agents administratifs. Certains auteurs incitent même à parler de «métiers flous du développement rural» (Gilles, 2005).

Toutefois, des changements ont eu lieu également dans la réorganisation des organisations et des ministères, afin de bien diriger le travail des agents en poste, on crée le ministère du Développement économique régional et de la Recherche (MDERR) qui regroupe les anciens ministères à vocation économique incluant le Ministère des Régions, on remplace les Conseils Régionaux de Développement

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(CRD) par la conférence régionale des Élus (cRÉ) et le rattachement direct des CLD aux MRC (gouvernement du Québec, 2004 a : 9). Avec la création du ministère des Affaires municipales et des Régions (MAMR) dont dépendent les politiques nationales de ruralité, le développement régional se distingue du développement économique. Le développement économique reste sous la responsabilité du Ministère du Développement économique, de l'innovation et de l'exportation (MDEIE) (Morin, 2006).

Les CLD disposent de ressources (agents ruraux et programmes) leur permettant d'attirer des entreprises et de se concurrencer pour attirer l'activité économique comme la possibilité d'accorder des subventions à un organisme sans but lucratif et des entreprises privées porteuses de projets viables pour la communauté, la création d'organismes d'initiatives, la possibilité d'acquérir des immeubles et des terrains à des fins industrielles. Us interviennent aussi dans des projets collectifs qui assurent la vitalité des régions.

En 1998, le ministère du Développement économique et régional confiait à Solidarité rurale du Québec, le mandat de former les premiers agents de développement rural du Québec. La première formation s'est tenue à Saint-Augustin et elle fut une source de réconfort professionnel pour les premiers agents de développement rural qui s'implantaient lentement sur le territoire. Les agents de développement rural avaient le plus souvent le baccalauréat comme formation de base.

Ces pionniers isolés avaient besoin de se rencontrer afin d'approfondir les problématiques rurales communes et d'échanger des méthodes de travail. Or aujourd' hui, la ruralité suscite beaucoup plus d'intérêt et autant d'espoir. Les intervenants sont mieux outillés et leur mandat est plus précis.

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De plus, les conditions d'accès à cet emploi demandent un niveau de formation universitaire et le nombre d'années d'expérience est variable, mais se situe entre deux et cinq ans dans des emplois similaires. D'une manière générale, une expérience préalable, même courte, dans un contexte de développement est indispensable. Des compléments de formation représentent des atouts: diagnostic participatif, planification stratégique, planification par objectifs, gestion de projet en aménagement du territoire, évaluation, concept de genre et son application, etc.

Cette période d'orientations de politiques novatrices a officialisé le métier d'agent de développement rural, une compétence technique apportée par la première politique nationale de ruralité (PNR 1,2001-2006) (Gouvernement du Québec, 2001 : 21). Cette politique a été reconduite en 2006 (PNR 2, 2007-2014) dans la perspective de renforcer davantage la capacité des territoires, de développer l'activité économique locale, ainsi que de stimuler le dynamisme des acteurs locaux aux contextes de s'approprier le territoire adéquatement. Cette mobilisation de l'ensemble de ceux qui a titre personnel ou collectif se sentent concernés par cette dynamique en est un pallier fondamental. Les exclus de la solution d'aujourd'hui seront bien souvent le problème de demain. La vie associative en est le relais.

L'agent de développement est directement imputable de son travail à son employeur, en l'occurrence la municipalité et dans certains cas le CLD. Ce modèle est intéressant et ce, pour plusieurs raisons. D'abord, en devant rendre des comptes à la communauté, l'agent devait se sentir davantage concerné par les résultats de son travail, bien que sur ce sujet il y ait une inadéquation avec les attentes à court terme des élus locaux et les résultats perceptibles à plus long terme de ce type d'intervention. En outre, nous persistons à croire que la fonction «développement» est une responsabilité locale. En l'occurrence, les élus locaux doivent mettre en œuvre des actions concrètes en faveur du développement local comme ils le font pour la fourniture des services municipaux.

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En créant un poste d'agent de développement et en discutant des tâches avec cet employé, les autorités locales doivent alors se sensibiliser à cette fonction du «développement local». Cependant, il faut éviter que le pouvoir local se substitue à la communauté comme seul acteur du développement (Jean, 2004 : Il).

2. 2. L'agent de développement rural et la politique nationale de la ruralité La première politique nationale de ruralité a permis aux MRC d'avoir en poste une ressource humaine de qualité qui est l'agent de développement rural pour les tenitoires ruraux. Ce n'est donc plus aux technocrates des gouvernements fédéral et provincial, comme c'était le cas dans le passé, qu'il appartient d'élaborer, de réaliser et de contrôler des projets de développement territorial, mais aux agents qui ont des comptes à rendre aux élus locaux réunis au conseil de chaque MRC.

Une telle approche s'inscrit dans le sens des revendications traditionnelles de décentralisation de nombreux intervenants régionaux, mais la Politique nationale de la ruralité du gouvernement du Québec a aussi ses droits à l'intérieur des MRC. Dans beaucoup d'entre elles, des zones de conflits existent entre secteurs urbain et rural, le poids politique des localités y est fort inégal (Dugas, 2003 : 43).

Cette situation provoque un élargissement des écarts socio-économiques à l'intérieur du monde rural. Il faut souligner aussi que cette politique est très avant­ gardiste dans ses applications, elle présente une forme explicite de gouvernance partagée.

En 2006, le parti libéral du gouvernement du Québec a renouvelé cette politique en y apportant quelques changements majeurs; le milieu rural a bénéficié de 32 agents de développement rural supplémentaires dans les MRC, la durée de la politique est passée de cinq à sept ans, l'enveloppe budgétaire est augmentée de 90 à

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220 millions de dollars et on crée des laboratoires de développement rural (Allie, 2009 : 39).

Le

nombre des agents ruraux passait de 104 à 136 sur le territoire.

Grâce à la politique nationale de la ruralité, les communautés rurales ont à leur disposition des moyens financiers, via les pactes ruraux, pour assurer leur développement tant à l'embauche de nouveaux agents qu'au financement de nouveaux projets novateurs dans les régions.

Cette orientation de poli tique est très importante pour les communautés rurales, elle prend tout son sens dans un métier caractérisé par des situations professionnelles complexes et toujours renouvelées, mais modeste sur les perspectives d'avenir. Donc, c'est peut-être l'une des raisons de la méconnaissance du métier. Dans les organisations, l'agent de développement rural n'est pas lié spécifiquement aux tâches rurales, il accomplit aussi des tâches relevant du tourisme, du social, du culturel et suivant les besoins de son organisation.

Ce dynamisme de l'État québécois est très avant-gardiste, il permet la création d'une ressource à vocation régionale et locale pour attirer vers les territoires les grandes industries situées en amont des filières pour qu'elles puissent, par leurs besoins technologiques, provoquer un développement de PME (Proulx, 2002).

La politique nationale de la ruralité vise aussi à renforcer les municipalités rurales dans leurs décisions de développement économique de leurs territoires. Malgré les contextes d'intervention, nous notons une grande variété de situations professionnelles et une diversité de parcours individuels d'agents de développement rural qui combinent souvent une qualification initiale avec une formation continue et une expérience sur le terrain.

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Dans ce métier, les facteurs comme la taille de la structure de l'emploi, l'étendue du territoire d'intervention, l'intensité partenariale, le degré de spécialisation thématique et le positionnement hiérarchique font ressortir cette grande polyvalence de ce professionnel.

Quant à l'embauche, la priorité était du côté des candidats ayant une formation en économie ou en administration, mais de nos jours, les agents viennent de formations universitaires et collégiales différentes. Ils sont surtout en poste en fonction d'un besoin de l'organisation, lors de la rentrée en fonction.

2.3. L'agent de développement rural et le pacte rural

L'embauche des agents de développement rural se fait à partir du fonds du pacte rural. Ce dernier est une entente formelle entre le gouvernement central et les MRC, dans le but de promouvoir le développement dans chaque municipalité rurale de son territoire et, de mettre en place les conditions favorables de partenariat, d'animation et de soutien (Gouv. du Québec, 2001 : 26).

En contrepartie, le gouvernement s'engage à appuyer les démarches et initiatives des MRC tout en instituant des obligations. Cependant, chaque MRC possède un fonds rural où sont regroupées toutes les informations concernant son pacte rural, ainsi que les grandes lignes de son plan de travail; les actions, les territoires d'intervention prioritaires, dans le but de soutenir les initiatives locales.

Le pacte rural est défini comme étant un dispositif qui permet à l'État et à la collectivité de joindre leurs forces pour agir de manière globale, cohérente et à long terme sur le territoire rural, en tenant compte de ses particularités, de ses forces et de ses potentiels. L'implantation des pactes ruraux a débuté à l'automne 2002 dans les 91 MRC à caractère rural du Québec (Belzil, 2006).

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22

En résumé, le pacte rural vise à promouvoir le développement du milieu rural en fonction de trois orientations de la Politique nationale de la ruralité:

1. Stimuler et soutenir le développement durable et la prospérité des collectivités rurales.

2. Assurer la qualité de vie de ces collectivités et renforcer leur pouvoir d'attraction. 3. Soutenir l'engagement des citoyens et des citoyennes envers le développement de

leur communauté (Gouvernement du Québec, 2006 : 26-27)

Les agents de développement rural ne bénéficient pas uniquement des subventions provenant du pacte pour financer les projets car ils travaillent aussi sur les projets visés par le plan d'action locale pour l'économie et l'emploi (PALÉE) et d'autres programmes

mis

sur pied par différents ministères en partenariat avec les MRC/CLD. Habituellement, en milieu rural, ils interviennent dans les deux politiques et gèrent plusieurs dossiers.

Le PALÉE est une politique gérée par le ministère du Développement économique, Innovation et Recherche (MDEIE), et celle du pacte, par le Ministère des Affaires municipales et des Régions (MAMR), dans le but d'assurer la pérennité des milieux ruraux.

Pour recevoir le financement lié à la politique du pacte rural, l'obligation est faite aux MRC de s'engager à adopter et à déposer chaque année auprès du ministre du MAMR, un plan de travail actualisé et de s'engager à confier au Centre local de développement (CLD), les responsabilités relatives au mandat de cet organisme, prévu à la loi sur le ministère des Régions.

Pour réaliser ces engagements, les MRC entreprennent une démarche de réflexion, d'organisation et d'action au sein de chaque communauté rurale de leur juridiction;

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pour appuyer les opérations menant à la réalisation de projets et pour identifier les initiatives pour soutenir les actions des communautés des territoires visés.

En fait, la MRC doit déposer auprès du ministre, au plus tard, 90 jours après la signature du Pacte, le plan de travail qui tient compte des planifications existantes aux paliers de la MRC et de la région et qui regroupe six éléments:

1. la démarche privilégiée visant à mobiliser chaque communauté rurale en vue d'enclencher la corvée rurale, en faisant appel au leadership des élus locaux; 2. la description de la structure organisationnelle devant assurer la mise en œuvre

du Pacte rural;

3. l'identification et la participation des différents partenaires, y compns des comités de relance locaux;

4. l'identification des champs d'intervention prioritaires;

5. l'identification des parties dévitalisées de leur territoire et des actions nécessaires pour améliorer leur situation;

6. l'identification des résultats attendus6.

Pour sa part, le MDEIE, avec son fonds, participe financièrement aux projets et activités de développement d'entreprises qui s'inscrivent dans les objectifs du PALÉE qui est un document d'orientation stratégique qui identifie les grandes priorités d'action pour les CLD, ses partenaires publics, privés, syndicaux, communautaires et institutionnels en matière de développement économique et le développement de la main-d'œuvre. Habituellement, il est élaboré en concertation avec l'ensemble des partenaires et donne une grande place à la participation citoyenne. Il est le reflet des préoccupations, des attentes et des aspirations des

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communautés visées. L'élaboration du PALÉE tient compte de l' entrepreneuriat et de l'économie sociale et fait partie des responsabilités des CLD.

Le Fonds dédié au PALÉE VIse à soutenir des projets spécifiques qUI s'inscrivent dans la démarche locale du plan d'action pour l'économie et l'emploi. li permet d'appuyer financièrement des projets d'étude et des initiatives publiques et privées concernant divers secteurs à développer, comme le tourisme, les arts, le patrimoine et la culture. L'aide financière accordée prend la forme d'une subvention. Les organismes présents dans les secteurs du commerce de détail ou de gros, de l'hébergement et de la restauration ne peuvent pas être financés. Par contre, cette subvention tient compte des études et des activités visant à mettre en place des conditions favorables afin de susciter des investissements et de réaliser des projets pilotes innovateurs qui contribueront, à long terme, à créer des emplois.

Toutefois, des restrictions sont aussi envisagées quant à l'obtention de l'aide et ne peuvent servir à financer des activités liées au fonctionnement normal d'un organisme, un projet déjà réalisé, des dépenses effectuées ou des dépenses pour lesquelles l'organisme a pris des engagements contractuels, avant la date du dépôt du dossier. Elle ne peut être utilisée pour rembourser des dépenses admissibles déjà supportées par d'autres partenaires des secteurs public, parapublic et privé ou des emprunts à venir. Elle ne peut contribuer à financer le service de la dette d'un organisme, à rembourser des emprunts à venir ou à renflouer un fonds de roulement.

Le montant de l'aide est calculé en tenant compte du soutien accordé par les ministères et organismes des gouvernements du Québec et du Canada, de même que par des partenaires disposant de fonds d'intervention dont le financement vient de ces gouvernements (Société d'aide au développement des collectivités)?

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2. 4. L'agent rural et les acteurs locaux du territoire

Le travail de l'agent de développement rural se fait d'habitude en partenariat avec d'autres acteurs locaux qui participent grandement à ce processus de dynamisation territoriale. lis sont plusieurs, mais pour l'étude, nous parlerons que de quelques-uns en commençant par les municipalités.

a) Les municipalités

La municipalité est un carrefour incontournable dans le travail de l'agent de développement rural où sont concentrées les différentes problématiques de la collectivité. La municipalité est un milieu de vie qui est régie par un conseil municipal qui assure la gestion des services de la collectivité, le développement des services et se fait en collaboration avec la MRC et souvent avec d'autres municipalités. Par leurs tâches, les agents ruraux ont des comptes à rendre à ces dernières, que ce soit à une situation qui fait problème ou à la réalisation d'un projet collectif ou individuel, car, ils sont les techniciens de terrain des élus locaux. Les municipalités sont de la compétence exclusive du gouvernement du Québec et sont régies par plusieurs lois, dont deux principales: la loi sur la cité et les villes et le code municipal qui s'applique à des municipalités de plus petite taille.

Historiquement, le rôle des municipalités a beaucoup évolué vers des services aux personnes. Pendant la crise des années 1930, elles assumaient des fonctions d'assistance sociale qui ont par la suite été assumées par les gouvernements fédéral et provincial (Tremblay, 2004 : 37). Aujourd'hui, les fonctions principales des administrations municipales sont au nombre de huit incluant le développement économique qui est sous tutelle des CLD.

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26

b) Les municipalités régionales de comté (MRC)

La MRC est l'instance suprême de la gestion de la politique nationale de ruralité. Elle décide quand recourir à l'embauche d'agent de développement rural supplémentaire dans les collectivités de son territoire. Cette organisation est instituée, en 1979, par la loi (loi 125) sur l'aménagement et l'urbanisme.

La MRC ne faisait que reconduire un regroupement antérieur qui remontait au siècle dernier, le conseil de comté, en lui attribuant un mandat précis en matière d'aménagement du territoire (Allie, 2009 : 43). L'action de la MRC s'appuie sur la légitimité que lui accorde la population et non sur l'aspect légal, Bouchard (1997 : 80). Il faut souligner que le conseil de comté ne réunissait que les municipalités rurales, alors que la MRC réunit les municipalités rurales et urbaines. Depuis leur création, les MRC favorisent la coopération inter-municipal, tissent des solidarités entre les milieux ruraux et urbains et opèrent des rapprochements entre les élus.

Leur évolution depuis ces vingt dernières années, leur a donné le mandat d'agir directement sur le développement économique de leurs municipalités. Cependant, il s'agit d'une démarche volontariste de chacune des municipalités locales qui, après consultation de ses citoyens, demande son rattachement à la MRC. C'est donc partiellement l'expression d'un sentiment d'appartenance territoriale (Gumuchian, 1991 : 119). Dans certains cas, une MRC peut avoir un agent de développement rural attaché directement à son service même quand il y en a un au service du CLD.

c) Les chambres de commerce et les regroupements de gens d'affaires. Les chambres de commerce sont des acteurs importants dans le développement régional, mais ne sont pas implantées dans toutes les régions. Elles prennent position sur différents dossiers et représentent le mieux possible leurs membres aux différentes instances de consultation et de concertation des projets de

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territoire. Elles participent activement dans les grandes décisions de politiques de développement régional.

Selon les régions et la nature des entreprises membres, elles se positionnent avec les agents de développement rural sur l'orientation à prendre en vue de corriger une situation. Si les entreprises ne sont pas les seuls acteurs de la dynamique territoriale, elles jouent cependant un rôle important, puisqu'elles produisent des biens et des services, du moins dans le secteur privé (Tremblay, 2004. p. 476) et souvent en partenariat avec les organismes publics et parapublics qui eux aussi jouent aussi leur rôle non négligeable dans le développement des régions. Donc, tels les écoles, les cégeps, les universités, les hôpitaux, les CLSC, les carrefours jeunesse­ emploi, etc.

Les chambres de commerce constituent en fait des intervenants majeurs. Par leur connaissance du milieu et de ses problèmes socioéconomiques, elles sont des ressources importantes pour comprendre et proposer des avenues de développement (Tremblay, 2004: 478). La majorité des postes au sein de tels organismes sont réservés à des personnes provenant de milieux précis ou ayant des compétences spécifiques, mais ils peuvent également être attribués en fonction de représentations locales.

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28

d) Les syndicats.

L'agent de développement intervient aussi auprès des syndicats et c'est une obligation de la politique de soutien au développement local et régional de recourir à cette entité dans la recherche de solutions en situation de crise d'emploi.

Par leur présence, par leurs actions et leurs priorités de négociation, ils ont un impact sur les choix économiques des décisions des entreprises. Aussi, par leur rôle auprès des gouvernements et des élus locaux, par les positions et les propositions qu'ils développent et soutiennent auprès des autres intervenants et agents socioéconomiques de la région et auprès de la population en général, voire par leur capacité à mobiliser de larges groupes de la population, ils jouent un rôle politique non négligeable, susceptible d'infléchir les décisions. En somme, la participation syndicale aux différentes tables de concertation régionale concrétise ce rôle. Ils interviennent activement en matière de concertation, souvent en réaction à des fermetures d'entreprises. (Tremblay, 2004 : 477).

Les acteurs qui interviennent sur le territoire sont multiples, la manière dont s'organisent leurs relations partenariales est donc centrale dans des domaines aussi vitaux que la gestion des ressources naturelles, la maîtrise de la société de l'information, les systèmes d'échanges internationaux, les liens villes-campagnes, etc. Les processus de concertation entre puissance publique et citoyens sont autant de thèmes qui relèvent directement de l'environnement professionnel de l'agent de développement rural.

Les agents ruraux sont des acteurs importants de la vie socioéconornique et culturelle des populations. Leur travail prend tout son sens dans cette capacité à réunir toutes ces institutions autour d'un même projet pour le bien de la collectivité.

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Somme toute, l'agent de développement rural évolue dans des contextes différents dans les collectivités locales. Ce métier s'est développé avec la montée en puissance des politiques régionales novatrices et son champ d'action est très étendu et diversifié. L'agent de développement rural demeure incontournable dans la mobilisation des activités des acteurs économiques locaux et des organisations sociales. Il tient compte non seulement des politiques à appliquer, mais aussi des considérations des autres acteurs de la vie sociopolitique des collectivités.

Chaque métier a son histoire et son cycle d'évolution et l'agent de développement rural au Québec ne fait pas exception à cette règle. Comme nous l'avons mentionné dans ce chapitre, les contextes d'intervention de l'agent de développement rural ne sont pas seulement liés à la politique nationale de la ruralité, les régions rurales bénéficient d'autres mesures provenant d'autres ministères. Toutefois, il y a aussi de fonds qui ne proviennent pas directement des ministères. Au chapitre suivant, nous analyserons quelques données de la région d'étude en lien' à l'implication des agents ruraux.

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CHAPITRE III :

LA SITUATION SOCIOÉCONOMIQUE DANS LE CENTRE-DU-QUÉBEC

Ce chapitre expose, dans un premier temps, quelques initiatives de l'agent de développement pour assurer la pérennité régionale et, dans un deuxième temps, présente un portrait socioéconomique de la région, à travers quelques indicateurs pertinents de son développement économique. Nous parlerons également de quelques initiatives d'agents de développement dans des projets qui ont abouti dans les différentes municipalités du Centre du Québec.

3. 1. L'agent de développement et la pérennité régionale

Ce point expose le comportement de l'agent de développement rural dans la réalisation d'objectifs pour assurer la vitalité de sa collectivité. TI se doit d'être au courant de tout changement de la vie économique, culturelle et sociale du territoire.

L'agent de développement doit veiller à la vitalité économique de sa région, de manière durable et responsable. Cette vitalité est le fondement même des pactes ruraux dans les politiques nationales de la ruralité. Elle se résume aux diverses actions entreprises par l'agent de développement dans les différentes collectivités de sa municipalité. L'agent de développement rural suit également l'évolution des indicateurs de développement économique pour savoir où et quand intervenir. Donc, la vitalité économique des régions est le critère par excellence de financement de projets par les agents de développement rural.

L'évaluation de la vitalité économique se fait en comparant l'indice de développement de la région à celui des autres régions du territoire. L'indice de développement économique est un outil qui mesure le niveau de développement d'une région selon les thèmes suivants: démographie, marché du travail, le revenu et la scolarité.

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L'agent de développement doit veiller à ce que la région demeure dynamique dans son développement et est à l'affût de toute problématique improviste, comme les fermetures d'usine par exemple. Donc, c'est là que l'animation prend tout son sens dans l'appropriation du territoire, c'est à dire, dans tous les secteurs de l'activité économique, sociale et culturelle dans les milieux.

Toutefois, l'agent de développement est toujours prêt à réagir face aux défis qui se présentent quotidiennement dans sa collectivité, et ce, de manière concrète et efficace. L'intervention de l'agent de développement s'appuie sur des bases solides et un savoir-faire reconnu sur le terrain. Elle est un élément clé de toute progression de l'indice de développement économique d'une région. Par contre, le secteur des services est plus dynamique que celui de la fabrication des biens, mais cela n'empêche pas la tendance de se maintenir.

Tableau 3.1 : Emploi par industrie (Centre du Québec et ensemble du Québec, 2004­ 2008) 2004 2008 Variation En millier Centre du Québec 109,8 115,5 5,2 La production de biens 45,2 40,7 -10,0 Les services 64,6 74,7 15,6 Ensemble du Québec 3680,5 3881,7 5,5 La production de biens 913,3 886,4 -2,9 Les services 2767,1 2995,2 8,2

Le tableau 3.1 8 compare la situation de l'emploi par industries, entre le Centre du Québec et l'ensemble du Québec. La tendance montre trois éléments essentiels, des taux de variation, de -10,0% et de -2,9%, qui reflètent une baisse d'emplois dans le secteur de la fabrication des biens dans les deux régions.

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Le Centre du Québec et l'ensemble du Québec connaissent aUSSI un accroissement d'emplois considérable dans le secteur des services, respectivement de 15,6% et de 8,2%. Dans l'ensemble, les deux régions présentent des signes encourageants en ce qui a trait à l' employabilité sur le territoire. Par contre, des taux respectivement de 5,2% et 5,5% représentent la bonne marche de certaines industries, mais sont loin de satisfaire les exigences quotidiennes de l'intervention territoriale.

Les agents de développement rural, à travers des ressources financières disponibles encouragent des projets en lien aux indicateurs (entreprises) en difficulté, dans le démarrage de nouvelles initiatives qui assureront une augmentation du taux de variation en emploi par industrie.

Les indicateurs représentant les entreprises de fabrication, -23,2%, de transport et l'entreposage, -12,9%, le commerce, -7,0%, sont des occasions de renouvèlement de techniques, de création ou tout autre projet permettant l'augmentation des emplois dans ces secteurs. Les programmes ACCORD et PALÉE en sont de parfaits exemples de création d'emplois.9 Les branches qui ont connu les plus fortes augmentations sont dans les activités de services de soutien, 66,7%, les soins de santé et d'assistance sociale, 60,2%, et la construction, 57,1%. Nous constatons une croissance considérable, plus de la moitié des emplois sont créés.

Dans l'ensemble du Québec, la situation n'est pas trop reluisante, mais les difficultés se situent au niveau des industries de fabrication, -13,2%, de foresterie, pêche, mines et autres, -9,9%. Pour certaines branches d'activités comme les services

9 Le programme ACCORD (Action concertée de Coopération régionale de Développement) est un projet de coopération entre trois partenaires principaux: les régions du Québec, le gouvernement du Québec et la société générale de financement (SGF) géré par le Ministère du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation (MDEIE). La région du Centre du Québec fait partie de ce programme (le secteur de la fabrication de biens) et les CLD assurent le suivi dans les collectivités.

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de soutien, 17,1%, l'hébergement et la restauration, 17,3%, la construction, 31,2%, l'agriculture, 22,8%, l'accroissement en emploi, sont considérables. Dans le reste du secteur des services qui recouvre en particulier les administrations, l'accroissement à l'emploi a été moins rapide.

Globalement, les régions du Centre du Québec et l'ensemble du Québec présentent des signes d'encouragement au niveau de plusieurs indicateurs où le taux de variation en emploi est en progression. Cet accroissement d'emplois aura des effets d'entraînement bénéfiques sur d'autres indicateurs en difficultés. Cependant, il y aura toujours des améliorations à apporter dans certains secteurs de l'activité économique centricoise et dans l'ensemble du Québec. Dans les deux régions, le secteur de la fabrication présente des taux d'emplois assez faibles. Cette situation peut s'expliquer en fonction de plusieurs paramètres, mais ce qui est rassurant c'est que les agents de développement aient les outils nécessaires pour relancer, à travers des programmes, les mécanismes de création dans les industries touchées.

Figure

Figure O.  1.  L'agent rural, un facilitateur de la  dynamique territoriale
Figure 1.1  : Structure décisionnelle de la  Politique nationale de la  ruralité
Tableau  3.1  :  Emploi par industrie (Centre du  Québec et ensemble du  Québec, 2004­
Tableau 3.2:  Nombre de  travailleurs, 25-64 ans,  selon le  groupe d'âge (MRC du  Centre du  Québec, 2004 et 200S)  2004  2008  TCAM*%  Arthabaska  26753  27101  0,3  25-34 ans  6645  6953  .1,1  35-44 ans  8003  6888  -3,7  45-54  ans  8396  8707  0,9  5
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Références

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