Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
Revue des deux mondes (1829). 1868/01-1868/02.
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LE
VOYAGE
DE LA
NOVARA
ËTUDE DE GËOGRAPHIE ÉCONOMIQUE.
I. 7?~e der Œ~cn-e:e~:scA~
~~«e
A~oua~ MMt d':e Erde, von D~ Karlvon Scherzer.
Wien, Karl Gerold's sobn, 186?. II.
~eA
e~w~M~e. ~~7t~M7!
~te Erde, etc., von D'- Karl von Scherzer. Leipzig und WieD. Brockhaus,1867.
Tout ce qui se rapporte à l'Autriche excite actuellement ~n
Eu-rope un vif intérêt. On suit avec une attention à
la
foisbienveil-lante
et
inquiète les en'orts del'nommed~
iqûi
n'a
pointreculé devant la tâche ardue_de reconstruire
sur
des- fondemensmodernes l'antique édi~ce de l'empire danubien, miné par les ri-valités de race,-d.isloqué
par
lesprétentions
opposées des
nationa-ùtés, ébranlé
ennn
par
les revers successifs subissur
les
champsde
bataille;
mais cequ'il
importe surtout designaler
en ce pays,
vie int.p.IIp.n~pllR. Jusqu'à
présent,
~Autrichen'a
pris
qu'unepart
insigniHahteàcegrand
mouvement scientifique qui, renouvelant presque toutes les
bran-ches du savoir, constitue
le
plus beautitre
de gloire de l'Allemagne
contemporaine. Les savans
ne
manquaientpeut-être
point àrem-pire, mais la liberté manquait aux savans,
et sans
liberté
la science.est
arrêtée
dans sonessor.
Lapensée-était
écrasée.sous-Ie~oids<l_un
double
despotisme, despotisme-del'état
despotismede
l'é-glise, le second bien plus lourd
que le
premier,
carla
censurede temps encore, ôte
jusqu'au
goût desétudes
mdèpen-i!
P~
~ne
~ire.
~dire .que
la
moitié de cequ'il
penseai-Voilà du moins-la cause
a-laquelle
les 'souvent'n1Ïeuxse taire.~
Ola
du 11101ns- a causea.
a que..e le~~ventmi~
~chieDS
euX-IDêIl1es at.tribuentlà
stérilité
dontleur
pays
sem-~dan~e
intellectuel. IIest certain
qu'il
ya
quel-blàit frappe dans 1 ordre. intellectuel. Il
est certain
qu'il
Ya
qu:el-Stie~sultats
du
voyage scientifiquede
I.A'~
n
aa-~~etfpub~s
dans
l'esprit
où ils le sontaujourd'hui,
et
~~ce~tifque
nous nous plaisons à
y
voirl'un des
symp-tôIl1es de la rÉsénération de
l'Autriche.
de organisée,
il
y adéjà
plus dedi.
~sies
~spices
de
rarchiduc
Maximilien.qui se trouvait alor~~me
autnchienne.
Lebut
était
multiple-: ils~s-~rd
de nouer dés relations commerciales avec les paystransatlantiques
et
de déployer le pavillonimpérial sur
desmers
~ore
on voulait en même temps~ecnercnës~ë~avan~
sera.ent-p~-a-bord.-~~lle~
d'objets
d'histoi-renaturelle quele_voyageur
~îba~up~~i~
~ers
avec lesinstitutions
scientinques.
_19JI.l~lns._}~~était une
frégate
à voiles dequarante
canons, bon navirede mer
et
fin voilier, placé sous le commandement ducommodore
B von Wullerstorf-UrbaLr~qui est devenu- depuis
ministre
com-merce. C'est ce même
bâtiment
qui,
munimaintenant
d une nence,
remplit la funèbre mission de ramener
dans sa patrie
le
corpsde
Maximilien.
La
commission scientiHqueétait
composée
dudocteur
F.HoGhstetterp~urlagéologie,
dudocteurE.
Schwarzet
deM.J.Je-linekpour
la
botanique,
de MM.Frauenfeld
et
Zeleborpour_la
zoologie,etde
M.CarIvonScËerzërpourrettmographieet
la
géo-graphie dans leurs rapports avec le commerce
eti'économie
sociale.L'esprit qui avait inspiré
le
Cosmosprésidait
àrentreprise,
et
Hum-boMt, déjà aËTaibli
par
rage,
prontait
d'unretour
de santé pour en-voyer à ceux quiallaient
partir
quelquesinstructions,
l'indication de certaines lois physiquesa
vériner
et enfin les vœux les plustou-chans pour le succès des voyageurs dont il
n'espérait plus
voirle
retour.
La belle frégate
partit
enavril
1857et
revint~en août 1859, aumilieudela guerre
entre
laFrance
etFAutriche.
Levaisseau
con-sacré à la science
n'avait
entout
cas rienà
craindreordre
avait
6té donné de le
respecter
sur
toutesles
mers.
L'expédition,âpres
-a-voirtouché à Gibraltar
et
à-Madère7~vài~visité
successivement-Mo-de-Jàneirb,
le
cap de Bonne-Espérance, les
îles
de Saint-Paul
et
d'Amsterdam, Ceyian,Madras~s.îles
Nicobar, Singapore,Tand,
Tahiti et VaIparaiso,.JElIerapportait
de nombreusescn~
tiens
qui forment à ViennëTurTmuséespécial.
La publicationtFavaux de la commission scientifique
a
été entrepriseaux
fra
gouvernement, dans
un
format et avecun
luxe typograpbioucoûteux
qu'elle
a étéplusieurs
foisarrêtée par-le
manque de fon~spéciaux et aussi
par
les secousses si répétées que l'empirea
su-bies.
Quand elle sera complète, elle formera un recueil des nl~importans à consulter il est divisé en
sept parties,
consacrées
ai
vphysique nautique, à la zoologie, à la botanique, à la géologie
n-léontologique, à Féconomie politique
et
au-commerce, àl'etbno-graphie,
à l'anthropologieet
à la médecine dans ses rapportsavec
la
géographie. Parmi ces travaux, ce sont ceux qui se rapporteurl'étude des forces productives des pays transocéaniques que~ous
voudrions faire connaître.
Ils
sont dus à M. Cari von ScherzercoD–
seiller au
département
du
commerce~à~Vienne. Ila fait paraître–
~d'abord
lerécit'au
voyagedeta
~~r~
en deux volumes doDtIe
Succès
a été~Ldans~tauteJ'~AUem~gne~qu'iI-s'en-es~e~u-plu~-de2.5,0.00 exemplaires, et il vient de
publier récemment
les résultatsstatistiques~t-commerciaux
qui,
réunissant
une énormequantité-de chiures et de faits groupés
d'une
iaçon méthodique, permettentde contrôler ses
appréciations.
Ce qui fait
le
charme etl'intérêt
de
ces
récits de. voyage,c'est
que M. von Seherzer esta
la
foi s un éconojmiste,un
naturalisteet~
artiste. Ses tableaux des splendeurs de
là
nature
tropicale nesont
point inférieurs
àceux
duJ'ai lu,
il
y.a quelques arméesdéjà, un livre où M-. von Scherzer raconte
un voyage d'exploration
~~sjesjorêts
~ier~es__de~ rAmérique-Gentrale~-etses
descriptioDS–étaient
si
bien faites qu'il me sunisait- defermer
lesyeux pour voir,
comme si
j'y
étais, s'ouvrir au-dessus dema
tête
la
voûte dever-dure
des arbres immenses, et, dans le demi-jour glauqueque
pro-duit cet ombrage,
les
lianes
escalader les fûts élancée des palmiersafin de se rapprocher du jour, les orchidées, suspendues
en
l'air
vcomme des oiseaux
qui volent,
étaler leséclatantes
couleurs deleurs pétales
si
bizarrement découpés,les
ronges r~y<~r le sol de leurs frondes légères,la
végétatron_enûnjai~ partout
de
la térre,v
comme une éruption de vie qui envahit tout sans repos et sansmerci, mais qui
tue
l'homme, -incapable de vivre dans cet air épais,très semblable à celui où s'épanouissait la flore de
la
périodehouil-lère. Ces tableaux se gravent si
fortement
dansla
mémoire parceque
les détails-sbnt-reTidirs'avec laplus~ràndë'précision~
L'auteurnese
contente
pas Ja-ton
généralet'de
la
lignevague;
il
connaît.ce~plan~~
tous
ces
arbres,
qui donnent au paysage sonça-ractère
distinctif;il
Ïes1
nnnmie Pour
faire
connaîtreles aspects
des payslom-iDOt~P~P~
la photog~phie,
quireproduit les
choses telles"~Sie
s~ant
qui
décrit
arrive a peuprès
au même~uand
il est
artiste,
il y. ajoute la poésie sans nuire a la~sult~
'Se~~
tableaux de lanature traces
parHumboldt,
et
ron
peut
presque
Bernardin' de Saint-Pierre,
par
Humboldt,
e,tl'on
péut
presque
_Bernar
M.
yonScherzer.
'intérêt
principal
que présente le récit du voyage dela
dans,
le
mente
des. d~scriptions maisdans
;~dTconditions
économiques des dinérenspays
successive-Bestiale
côté sérieux,
instructif
et
v~
originalT?'
quelque temps déjà,1~
P~y
sembleLes principes généraux ont
été
étabhsparjes
science.
Enessayant de donner, plus de précision aux
acquises
qn'tl-fa~ensuit-i-réta-B-lir-à~n-Q-ll¥8au.O.D-Iti
ai~ades~
r:i1ot~;"des
débatsscolâstiques,
~e~
sortimi
lumière
utile
ni conseils pratiques.C~
ft~
d~
IDainte_naIltd~
le tempset
dansSe
~est-a-dire
dans
rhistoire
et dans le monde,contempp-~(l);L'économie
politique, pas plus que
la
PoMque
~est.me
science exacte, dont-on
peut
saisir les loisaumoyende
déûmtions,d'axiomes et de-déductions, comme on le fait en algèbre
ou
engéo-métrie. L'objet
del'étudeeneifet
n'est
autre
que
} homme,être
libre,
perfectible et obéissantà
des mobilestrès
diEferens suivanta
raceoul'époqueà
laquelle
ilappartient.
Telleinstitution
excel-lentepour
une
soci~éclairée~eraune causer
irrérnédiabl~L~pourun peuple encore dans
renfance.
Le gouvernementdespotique,
qui a certaines époques paraît, indispensable
au
progrès
de lacivi-lisation, devient plus
tard
une occasion de mécontentement, detrou-bles, d'insurrections
et
en définitive de décadence. Quand Montes-quieu a voulu exposerFesprit
des lois,il
nes'est
pas enferme dansdesformules abstraites,
il/aétudiélesinstitutionsdetousiespeuples
–delà
terrR.
L~ ~f~tA~q~
invoque sont parfois bien trompeuses,eties-exemples qu'il cite
méritent
lesrailleries
que Voltaire neleur
pas. épargnées; mais la méthode est excellente, elle éveille
lj~~
~Ï~es étudeséconomiques importantes et récemment parues montreTit que les
es-prits se tournent de ce côté. Parmi les auteurs qui travaillent dans cette direction,
il
suSra de citer MM. Roscher poar l'Allemagne, Wolowski pour la France, Stuart Mill,
~wcett,T~wmChadwick,CUfFë Leslie~poùr l'AngIëterrë~~cim.-Mm~hettipour
l'Ita-Le Hardy de Beaulieu
pour la Belgique. C'est meme~'intërÈttout actuel et
si
PTissMtdësquestions économiques qui
a porté jusqu'aux philosophes, comme M. Jules Simon, à négliger leurs
anciennes études pour s'occuperllerâméliôration'-dusort-dés `
riosité,
soutientl'intérêt
et mène aubut.
Comment lespeur~
doi,vent-ils. se conduire pour que l'aisance devienne générale
èn~
très termes quelles sont les causes
delà
richesse dès-nations?le problème que.Féconomie politique cherche
à
résoudre. Crn't~qu'il le sera quand on
aura
obtenu la non-intervention du~]~
nement dans le domaine de
la
production, la liberté du comm~international et le laissez-faire,
le
laissez-passeruniversel
?Aucu~ment;
le progrès économique tient à des causes beaucoupplus n~'
fondes. Il dépend des influences
de
la religion,des
mœurs d~
institutions politiques, des traditions,
des
croyances morales~philosophiques. Pour
qu'un
homme se mette à courir,il
ne sn~
-pas-deJe débarrasser
de toute entrave, il faut-encore qu'ilen ait la force. Il en est de même pour
les
peuples. S'ilsn'ont
pas les
apti-tudes
qui rendent le travail productif, ce ne sont pas depures Té~
ibrmes-économiques'qui
les
leur
donneront;il
leur
faudra unç~génération morale et intellectuelle. La Turquie
n'a
jamais été arrêtadans son
essor
par
lës"barriëres
duTsystème protecteurTd'ou~ie~qu'elle décline et que déjà on se dispute sa succession,
comme
si
sachute
était
inévitableet
prochaine ? Dansles
républiques espagnolesde l'Amérique du
Sud,
l'état
ne décourage paspar
son ingéréel'initiative individuelle; d'où. vient
que
celle-ci est nulleet que les
populations sont
misérables
dans les plus riches contréesdu monde?
C'est
pour
éclairer de semblables questions qu'il est si utile debien
connaître la situation économique et
morale
des dinerens peupler Malheureusement les sources d'informationssont encore très rares,
car en général les voyageurs s'occupent
peu~economie
politique.et:les
économistes ne-fontguëre~elointains
,vÕyages-m_
II
est dinicile aussi d'obtenir en cette matière délicate des juge-mens exactset
des appréciationsimpartiales.
Pour les faits del'ordre
physique,il
n'est
pas probableque
l'observateursoit
aveu-glé par ses passions ou ses croyances,
car
ces faits n'y touchent pas
directement. Dans les sciences morales
et
politiques il n'en estpas
de même. Il
s'agit là
de ce qui émeut notre cœur. Les questions quis'agitent
ont le privilège depassionnëFîës
hommes,parce qu'elles
portent
sur leurs
croyances en fait de politique, de morale, dere-ligion. Le jugement de l'observateur
sera
donc faussa à son insupar
sesopimons, dont ilne
peut
secouerrinnuence.Il
verra ce'qui'les comirme; ce qui les
contredit
lui échappera. De là vient que les~voyageurs,
qui s'accordent d'ordinaire lorsqu'ils décrivent lesca-ractères
physiques des pays étrangers, sontsi
souvent en désaccordquand
ils
nousparlent
deleur
état
moral. Par exemple, quel est sous-ce rapport la
situation
des-Ëtâts~nis~Les
uns'en~ont
unepeiD--ture
euroyable dans l'administration,et
concle
vol organisé en unmot,
lagrossièreté
des mœurset concussion
p~
commerciale estun terme
est énérale;dans les
affaires,
la
probité
commerciale estun
terme,
~.com
lelien
dela
famille existea
peine; la
cor-~&
ouve!~emeJ;1t et~'ne connaîtde
bornes.
D'autres
~'re
nousmontrent
dans l'Union américaineun
modèleà
au
contrat
~~q~~sait
Tacite
en
présentant
letableau
de~~nieaux
Romains de la décadence. Parmicesjugemens
con-~el
faut~
foi ? Aceuxdes
indinêrens
peut-~So~s
d'opinionarrêtée
m
de convictionfaite? Lemal-~mie
ceux-làne seront
que
des observateurs superficiels,D
~observer,
il
faut
quel'esprit
se soit poséun
problème,~n~t
mal
on ne comprend
pas
le sens des faits, onne
sait
~t~r.
On-ne poursuivra pas avecfruit la
solution~bléme
sans y
apporter
un
vifintérêt
quirésulte de
certaines-~aBces.
S~our Dieu
decertains_principes, ressort
j~er~
a.
profond~nn,n;
de
~,xla
plviefa~~tspin-
ayoir~~croir~après~oir~u~~
Vôilà lade
cettesuprême
iDdiiTérencé que-quelques-uns croient indispensable à
la
sainecn-ti~
et
àïimpartialité
des
jugemens. L'inconvénientest
qu enperdant la foi le critique cesse souvent de comprendre ~a
puissance
des sentimens qui ont
remué
le
mondeet
qui Kagitent encore,~n
résumé, chaque fois
qu'il s'agit
des
manifestations dela
liberté
hu-maine, les bons observateurs sontrares;
etc'est pour
ce motif que nous attachons un grandprix
aux récentespublications
deM. von
Scherzer. En s'occupant de questions sociales, il
a su conserveries
habitudes d'investigation du
naturaliste..Il
n'est
pas
arrivé
audi--le~tisniescientinqueetài'indiQ'éM~
politique;-on- devine'~qu~~c'est un bon patriote et
un
ami de la libertéqui
écrit;
mais ses pré-férences ne_semblent jamaisinnuencer
sesjugemens.
On sentqu'il
s'eaorce avant
tout
demontrer.ies_faits tels qu'ils
sont,
sauf aux
autres a entirer
les conclusionsplus
éloignéesqui
en
découlent. BD'y a queles Allemandsqui
sachent être aussi complètement7~.
Ils se dédoublent,pour
ainsidire,
en deuxhommes,
l'un
qui a des principes~
très-arrêtés
et
des passionstrès
vives,l'autre
quisaitvoir et observer comme
s'il
n'en
avaitpoint.
Parmi les enseignemens
qu'on
peut
tirer
des volumes de M.von_-Scherzer, il
.en est
un
que je voudraismettre
.enlumière,
parce
<ïn'il
peut avoir quelque à-propos enFrance
eten
Autriche.En
France,
la
chambre des députés, àl'unanimité
moins
~~oix~ient_
–~e-garaBtir~tttaut
du moins-qu~ dépendd'elle,
une éteFn~Hedu--M
régime
qui existeà
Rome. En Autriche,le
gouvernementa
il Y a
jquelqu~
années,
à subir lejoug
dela
théocratie,
eoB--forme aux besoins des
sociétés/il
nepeut
pas manquer denrnr)
de bons résultats, et sous toutes les latitudes les
peuples
?ouv~directement ou indirectement par l'églisë"seront les plus
heu~
de
laterre.
Auxiruits
vous connaîtrezl'arbre,
a
dit l'JËvan~Voyons donc~
s'il
en est ainsi, et dansnotre
voyageautour
de
laterre
ne
craignons paCs de prendre pour guide M. von Scherzercar
chacune
de ses appréciationsest
appuyéesur
des chiures oiBcie~où l'on
peut,puiser
4es-pTèces~e convictiorTdu~procès.-J"
LLSortie
péniblement des détroits de l'Adriatique et de laMéditer-ranée,
laj~~x
s'élance enimsur
l'Atlantique; mais elles'arrête
encore
pendant
quelques jours dans la baie de Funchal, à MadèreElle y
abordej~ei~~a~n-dur~intemps~en~um.JZIle~
-t~-â~endëur=dë~'merveilleusevégét~
Les Anglais'l'ontbien nommée
oc~y~M~eu~L~-4'o~~
volcanique-r~esrqu'un bouquet. La nuit, les senteurs les plus
pé-nétrantes
embaumentl'air,
et
jusque sur la-mer azurée enfourestle navire
d'une
atmosphère parfumée. Là serencontrent
et secon-fondent les
nores
de la région tempérée et dela
zone tropicale. Les platanes, les châtaigniers,les
sapins se mêlent aux bananiers,aux
palmiers,
aux dragoniers. Les guirlandes légères deiTpassiaoresse suspendent aux branches de l'acacia. Dans les haies, les aloès élèvent à
~hauteur
de
~Qpieds
leurs
girandolesReuries.JL'iior-tensia,
les
camellias etles
fuchsias en arbre, l'oléanderet
lesroses
luttent
degrâce~t
d'éclat~on-.loin du caféieret
delà canne à sucrerJusqu'au
plus~haut
sommet,les
blocs debasalte
du pic Ruivo,àà
5,792 pieds, se couvrent encore de fougères et de bruyères grandes
comme des saules. Le climat est
d'une
douceur etd'une
égalitéparfaites. La
température
moyenneest de 19 degrés centigrades; elle ne dépasse presque jamais 23
et
ne tombe_pas_au-dessousde 10.
-Le~olëij-éclate-uans~oute-sa~ope~-mais~ardeup~
par
les brises de l'Atlantique. Rien que de vivre dansce paradis est
une bénédiction, un luxe
~W~~
m~
~M~
commedi-sent les Anglais, chaque-année plus nombreux,
qui-viennent
y cher-cher un air
plusdoux
pour leurs poitrines atteintes ou menacées dephthisie.
Voilage que lanature
a fait pourcette
île
fortunée, voyonsce
qu'en
ont fait leshommes.
-Madè.re, encore-inhabitée.-fut découverte
en 1A19 par deux-Pûf–
tugais,
Joao da Camaraet
TristaoTexeira.
Chacund'eux
obtint la~cession
de la moitié del'île.
Ils cédèrent desterres
à ceuxqui
vinrent s'y
nxer;
mais ils~gen
rplui
dusel,
du fourbanal, de
la
dîme, des scieries.Avec
~reur
aveuglequi
porte les peuples du midi àdétruire
par-cette
U
1 .c Ilforêts les Portugais
mirent
le feu à celles qui couvraientntière- tout fut brûlé. Depuis lors beaucoup de sources vives
taries à jamais, et
aujourd'hui
l'eau manque à Madère.Néan-srâce à la culture de la canne à sucre et de la vigne qui
~missait
le
malvoîsie.-larprospérité de l'îlealla
croissantpendant
deux gicles. Elle a dû
être
bienplus
grande que maintenant,puis-'on
trouve des restes de bâtimens importans dans des lieux ac-~UemeBtdéserts. Le déclin semble ~ater
du
commencement duxvn' siècle. Les couvens, se multipliant
et
s'enrichissant sans cesse,accaparèrent une grande
partie
desserres
cultivées. Cellesmême
mû échappèrent à la mainmorte furent grevées
de
certains droitsnommés ~HCM~ que les mourans constituaient au
proût
des églisesl~con~itrop qu'un nombre plus ou moins grand de messes
seraient
dites
annuellement~oui-le-salu~
dcdcur âme.Ces-M~~Son-–seulemeDi enlevaient une
partie
du produitnet,
mais avaient poureifet de limiter toute location à quatre-annéesL&t-de~éduire-ainsUes
–cultivateurs~~un~atjtrès voisin du sery
âge.
JPour~uyerles
mortsdu purgatoire, on
ruinait
les vivans. Lemarquis
de Pombalabolit
une grande partie de ce~drp.i~s,
et-la
révolution de 1821 supprima tous ies couvens, moins trois, qui existent encore.Aujourd'hui on trouve ici le régime de la grande propriété
com-bmé avec la petite culture. Les parcelles
atteignent
rarement
un
demi-hectare. Le comte de Carvalhal possédait
le "tiers
del'île
et
mit
huit- mille locataires. La populationet
le mouvement.com-~Eercial tendent ~diminuer depuis plusieurs années déjà. En
1836,_
le chiffre des habitans
était'dell5,AA6 sur
les
deuxîles
d@ Madèreet de Porto-Santo. En 185A,
il
était
tombé à 103,2~6 et en 185~à
102,837, avant même que
l'apparition
de l'o~~M~~ qui enrava-geant Tes vignes a ruiné
le
pays,ait
pu faire sentir sa funeste in-ihience. La récolte du vin seréduisit
tout
à
coup.de 30,000pipes
àIJtOO.La.
va.~r
des exportations tomba de A millions de francsà
la moitié environ. Les cultivateurs
n'ont
pas l'énergie nécessaire–pour remplacer la vigne
par
une autre plauLe;ils
préfèrent-érmgrer,–et ils s'embarquent
en grand nombre pour les Antilles
anglaises.
Le gouvernement actuel du Portugal n'épargne, cependant aucun effortpour relever la trempe
morale
de ces populations découragées. Ila
~vorisé la dinusion del'instruction
primaireë~l'a
même déclarée-obligatoire depuis sep
tembre~8~mais
c'esten vam.
De~-T~O~en--i~sen âge
d'école,
2,303 seulement sont inscrits,et
700environ
~fréquentent régulièrement. Les malades
qui
arrivent
chaquean-à l'automne, principalement d'Angleterre, dépensent dans l'île
au moins un demi-million de francs.
Presque
tout le commerce estaux mains des Anglais et des Américains, et rien n'indique que les
habitans soient-prets à imiter les exemples d'activité et d'initiative
que
leur
donnentles
étrangers.
Après avoir quitté Macère,
la
TVc~r~ franchit la ligne, et allajeter l'ancré dans
la
baie de Rio-de-Janeiro, la plus vaste, la plussure, la plus belle du monde entier. L'empire du Brésil, aussi grand
que
l'Europe tout entière, ne compte que 8 millions d'babitans, dont un peu plus dei
million seulement appartient àla
race blanche. Etpourtant grâce à l'étendue, à
la
merveilleuse fertilité du territoire,a la diversité des climats qu'il présente, il
pourrait
réunir tous lesproduits de-la-zone tempérée à ceux des régions équatoriales. Au sud, dans
la
province de Sainte-Catherine,la
chaleur n'est pas excessive, et permet au blancde
travaillersans
nuire à sa santé.Les quelques colons allemands et belges qui y sont-établis
prospè-rent; mais le Brésilien dédaigne
le
iravail,
qu'il
a toujours vu exé~..cuter
par des esclaves.Rio-de-Janeiro
fait venir le froment deNew-YQrk,;Ia''Ïarine
memejdeja
Hongrieet
les fourrages pour leschevaux de l'A'mérique du Nord.
Le
progrèsest
presque insensible,et
les améliorations introduites sontdues presque
toutes al'initia-tive des étrangers. La construction des
routes,
des chemins de fer,des
lignés télégraphiques, se poursuit avec une déplorable lenteur.Les ressources nécessaires à
ces
travaux siurgens
sont ~gaspilléesdans
des guerresétrangères,
sansbut
et
sanspront
même pour levainqueur. Que
n'aurait-on
paspu
faire avecles
centaines demil-lions dévorés dans cette triste expédition du Paraguay, qui a déjà
coûté la vie
à tant
d'hommes dans un pays où il y en a si peu? A une.jaible
distance dela
capitale, toute jroute carrossable cesse, et pourvoyager l'on
est
réduit à se servir du mulet, qui constitue aussil'u-nique moyen de transport pour
les
marchandises. Au gouverneur dela province de Goaz, il faut trois mois pour se rendre de Rio à sa
ré-sidence. De Cuyaba.capitale de la province de Matto-Grosso, jusqu'à
Rio, les marchandises
restent
une demi-année en route. Depuis quela-suppression de.la
traite
des noirs est~ëvënue' e~eetive~le-B~iLne
peut
échapper au déclin que grâce à une forte immigration decolons
européens.
Comme ledisait
l'empereur lui-même dans Funde ses discours d'ouverture, <(
la
nécessitéd'attirer
une populationindustrieuse devient chaque
jour
plus impérieuse.))
Déjàmainte-nant
ce sont lesétrangers, les
Allemandset
les Anglais surtout, qui-exploitent les-forces-productives de
l'empire.
Voici comments'ex-primait à œ
sujet
unrapport
dela
chambre des députés ayantpourobjet
de
combattre l.e~préjugé national qui ne voit dans lesfabn-es
nrmartiennent,il
estvrai,
à des étrangers ce sontleurs
capi-et leurs bras qui font valoir notre
sol,
qui font notre commerce,= développent les
arts
et
l'industrie;
mais.~même s'ils-quittent. le~vs après
s'être
enrichisses
résultats
Bous~restent. Des étrangersmontent nos navires, bâtissent
et
peuplent
nos usines,achètent
nos produits et les
transportent
au loin; ce sont eux qui exploitentaos rivières et nos ibréts, qui cultivent nos champs et descendent dans no&mines, qui découvrent nos richesses e~.élèvent nos enfans.
Le capital, la science, les instrumens, les machines, les forces
vi-vantes qui créent les valeurs,
c'est
à eux que nous les devons. Toutcela est vrai, mais ne profitons-nous pas des fruits de
leurs
sueurs et des améliorationsqu'ils
introduisent? HMalgré les brillantes promesses. et les efforts des
agens
du Brésilen Europe, le chiffre des émigrans qui se dirigent vers ce pays est
toujours
très'restreint,
jet
la plupartsont
desartisans
qui se .fixent-dansles villes, non des cultivateurs disposés à
peupler
lescampa-gnes.
vonScherzer pense querémigration
ne pourra jamaiscon-tribuer au salut de
l'empire
tant
quesubsisterontl'esclavage
-et lesystème de
la~r~r~
qui fait del'ouvrier
européen un serfatta-ché à la glèbe (1). Dans ces dernières années,
la
production du Brésila subi une
révolution
complète. Celledu
café apris
undévelop-pement GODsidérable
tandis
que celle detoutes
les autresdenrées
a.
beaucoup diminué. Le caféier
n'a
étéintroduit
dans l'empire: qu'en1762 par
le
vice-roi, marquis deLavradio.Jfusque
vers
1810,le
produit de cette culture demeura insignifiant;.
aujourd'hui elle
ré-présente plus de la moitié dela
récolte totaledu
café dansle
monde entier. On estime que celle -ci monte à 350 millions de
Jdios, et le Brésil y intervient
pourplus
de 200 millions,dont
laplus
grande partie est
destinée
à l'exportation. Laculture
dela
canne àsucre a considérablement
diminué.
Leproduit
total est tombé de150 millions à 75 millions de
kilos,
ce qui
n'équivaut qu'à
la
tren-tième partie de la production totale
du
sucre
sur
le globe. Le cotonMnne encore un objet
important d'exportation dont la
valeur
s'est
~<t8~-a~t~s-d~cr75~miIIi~~
francs
mais presquetous
Vautres produits
tels
que
le
riz,le
tabac,l'indigo,
la cochenille,(1) Voici
en qapi consiste ce système. Le'planteur avance à roavner -européen la,
~e nécessaire pour
payer son voyage et ses frais d'installation; cel~î-ci est tenu
pro
rendre
plus tard avec les intérêts. La récolte est partagée par moitié entre lepropnétalre et
l'é
ne~
frn;Le--prod't~
premierjmJULa~end.etqn~deduiLJes-Ecais~Le-desa~ inscrit au profit du travailleur
est souvent insufRsant pour couvrir l'intérêt
meort contestation;
la justice~-paraTt-i!, lui donne toujours tort, et il
~re
ainsi~ctté
sans même laisser_à-ses-eofans la liberté et la propriété. Quelle
Prodoct~ rémigrant
aux États-Unis, quoique la terre y soit bien moms
le poivre, les métaux précieux,
le
diamant, ont perdu l'importance'qu'ils avaient autrefois. En 1862, le chinre des exportations a été
de
337 millions de francs et celui des importations de 310 millions. La moitié dece
mouvement d'échange s'effectuait avecl'Angle-terre..
La constitution brésilienne esttrès
libérale;
elle garantit auxcitoyens la jouissance de tous les droits de 1789. Les lois sont
vo-tées par deux chambres. Le
sénat
est
composéde
58 membresnommés
à
viepar
l'empereur sur uneliste
triple arrêtée par lesélecteurs. La chambre ba~se compte 122 membres nommés pour quatre ans
par
les électeurs provinciaux, qui sont élus eux-mêmespar
le peuple. L'empereurn'a
qu'un.~0
suspensif. Quand unpro-j et est voté
par
trois
législatures consécutives, ilacquiert
forcelé-gale. Une disposition excellente a été
introduite
dans laconstitu-tion
pour
mett~
~nx comlits qui peuvent surgir entre les deuxchambres7 Quand
l'une
des deux assembléesn'adoptepas~Iesamen-demens votés
par
l'autre,
celle-cipeut
requérir
la réunion généraledes députés
et
des sénateurs en une séance plénièr'sroùle
vote dela majorité décide du
sort
de la loiet
des amendemens. Par cettecombinaison, on supprime le danger qui
peut
résulterdelà
résis-tance
obstinée d'une chambre haute sourde auxyoeux de la nation,et
la
principale objection faite d'ordinaire contre l'institution d'uneassemblée modératrice
est
écartée c'est un pomt a. noter pour ceuxqui peuvent avoir à formuler une coDStitution nouvelle.
En résumé, l'opinion de M. von Scherzer sur la situation
écono-mique du Brésil est loin
d'être
favorable.Il
est d'accord en ce pointavec un autre voyageur également distingué, M. von Tschudi, qui
"–aTparcouru
une-grande partie del'empire et
qui y" a résidé en qua-y-lité
d'envoyé extraordinaire de la confédération helvétique (1). Ilest
aussi frappé de la merveilleuse fécondité dela
nature que dupeu
de
parti
qu'en ont sutirer-les-homm~.
Victor Jacquemontdans ses lettres
s'est
montréau
sujet du Brésil d'une sévérité quiva parfois jusqu'à l'injustice; mais dans l'amère
satire
qu'il trace dela
société brésilienne-il y a quelquestraits
qui méritent d~êtrecités. <(
J'ai cherché, dit-il,
uneclasse
moyenne, laborieuse,éco-nome,
respectable; iln'y
en apas.
Au-dessous'delà
gent
dorée~–sar
tranche,
je
n'ai
trouvé que lesnoirs,
esclaves, ou les gens decouleur
anranchis, propriétaires d'esclaves et les pires de tous.Est-ce une nation que
cela,
et
n'est-ce
pas leportrait
detousiesj
nouveaux états indépendans de l'Amérique espagnole? La racees-(1) /?e~e~ dMrc~jSM~meh~OM
7.
M)?t T~c~t.- Brockhaus, Leipzig, ~66.noie
et
portugaisen'est
pas plus progressive dans leNouveau-He
que dans l'ancien. Elle
y
possède laliberté
denom;
maisgt-ce que
la liberté ? Est-ce donc
un
but
ouun
moyen?
Est-ce~e
chose qui puisse se sumreà
elle-même?Vous\errez
ce quedeviendra l'Amérique
intertropicale
avec-sa-iiberté
ce qu'elle
était auparavant, un pays sans habitans
et
sansrichesse,
parcemi'Hest sans travail.
Le-travail
et l'économie, voilàla
grandeaf-~re
et
la libertén'est précieuse qu'autant
qu'on l'emploie àtra-vailler et
à
épargner. On-en fait un usage admirableaux
Ëtats-Unis. C'est que
la
race_anglaise, quia
peuplé tout lenord
duNouveau-Monde, est éminemment industrieuse et ordonnée. Que
feront auprès
d'eux,
dansle
Mexique, les Espagnols, leursvoi-sins ? H Jacquemont a
tort
deplacer
les Portugais et les Espagnolssur
la même ligne. En Europe, le Portugalpratique
le régimecon-stitutionnel d'un~ façon
tr~scorrecte~sans~asser~ar_6~ns~
'donsmilitaires,
par ces
~ro?îMM<<~
et-ces-réactionsdespo-tiques qui sont le Beau
et
la honte de l'Espagne. En Amérique, le v'~résijTa~cnappé jusqu'à ce jour à la dégradante anarchie qui
dé-vore toutes les républiques
d'origine
espagnole. LesPortugais
se.sont, il est vrai, soustraits à la domination du clergé, et Rome
les
mena.ce même parfois de ses foudres; mais cela ne
leur
àpas
encoreporté malheur jusqu'à
présent.
L'une des principales causes
du
peu-de_ progrès que fait le Brésilréside dans la façon
dont
on y exploite la terre. Le procédé enusage
est
ce que les Allemandsappellent,
énergiquementla
?'~M~-cM/
la.Culture déprédative, la
culture-vol.
J'en
trouve unedescription
très exacte dans
une intéressante
étudesur
la colonisation auBré-sil, publiée
par
M. Charles van Lede, ancienomcier supérieur
du
génie au service du Chili. Généralement au Brésil la terre n~ est
pas
défrichée
et
conquised'une
manière dénnitive. On exploite la~ force yvégétative
qu'elle
renferme,puis
onl'abandonne.
Voici commentsefaitropératioD.On
choisit
dans la forêtune
certaine étendue,dont on estime la fertilité
d'après
les essences~qury croissent. Après~saison des pluies, les esclaves
coupent
à
hauteurd'appui
les
Bambous, les lianes, toutes les broussailles; mais
sans
s'attaquer
~x gros arbres dont la
dureté onrirait
trop de résistance. Cesbran-ages
abattussèchent
au
soleil d'été,
et
un
moisavant
queles
pluies recommencent on
y
met
lefeu.
Cette opération.terminée,le
champ à.
ensemencer
présente
l'aspect
le-plus-triste;
surla
terre
à rmoitié recouverte
de
cendres
et de charbonsgisent les
grosses
ranchës et les arbres à moitié consumés
par
les
nammes;les
troncs ;~s~plusforts,
qui. ontrésisté
a
l'incendie,
déppmlÏésLdeIeurs._
leurs bras noircis, semblables
à
des potences funèbres. Ce champde
destruction, au milieu de la splendeur et du printemps éterneldes forêts vierges, offre le plus pénible
contraste et
serre le eoeor.C'est entre
les
arbres carbonisés quele
cultivateur plante le maïsle
haricot ou le manioc. Au bout de deux ou trois récoltes, lepro-duit devient insuiSsant. Le champ est abandonné. Un nouveau
taillis y repousse, mais moins vigoureux que le premier et composé d'essences différentes. Après sept ans, on le
coupe-et
on le brûle. Les cendres cette fois ne suffisent plusqu'à
une seule récolte. Aprèsque cette opération
a
été répétée à plusieurs reprises, les broussailles, -devenues de plus enplus
rabougries, sont envahiespar
unefou-gère du genre
~r~
à laquelle succède une graminée grisâtre,visqueuse, fétide, le
c~z~~or~Mr~,
quipar
son aspect repoussa-ntsemble
trahir
l'épuisement complet du sol. Laterre
alors estcon-sidérée coTnn~ p~-rhi~ pnnr toujours. Le
caféier,
le cotmmi~canne
àsucre,
épuisent aussi rapidementla
force végétative, et ilfaut sans cesse conquérir des
terres
vierges aux dépens des forêts.Cela
peut
sembler assez indinêrent dans un pays qui possède encore plus-de-i5D,OOO.Iieues carrées de forêts inexploitées et mêmeinex-plorées,
et pourtant les conséquences en sont désastreuses. Déjàdans la province de Rio-Janeiro non-seulement
le
bois à brûlerde-vient
rare
et- cher, mais le bois de construction est importé deh
Norvége. Dans la province de Minas-Geraes, les mines de fer sont
abandonnées faute de combustible, et
c'est
à
peine si l'on peut seprocurer encore le-bois nécessaire pour soutenir les galeries des
quelques mines d'or
quine
s'exploitent pasà
ciel
ouvert. Bes'ar-bres magninques croissent,a
peu de distance, mais il n'existe pasde bonnes routes, et les frais rendent
les
transports
inabordables.Une
autre
conséquence de la. r~M~-cM~Mr plus~ désastreuse encore que larareté
du bois,c'est
la dispersion' des. familles et des exploi-tations, qui empêcheles
communications suivies de s'établir etforme
ainsi,
untrès
grand obstacle au progrèsde
la ~civilisation.Dans l'Amérique du Nord, le
~M~~r
commence aussipar
brûler laforêt; mais peu à peu
il
enlève les troncsrestés
debout, et ilsou-met la-
terre
à une culture régulière. Les exploitations sejoignit,
-4e village se constitue; au centre
s'établissent
l'école, l'église, labanque
et
l'imprimerie. C'est unealvéole
deplus
dansla
rucheimmense et sans cesse grandissante. Ainsi le flot de la civilisa-tioa
s'avance constamment vers
l'ouest
sansperdre
jamais ce qui a étéune fois conquis.
La~~r~vama.infënantnbus~
daÍis-.u~è xégion dontla
population a plus j~'un rapport avec celle"de~l'Amëriquedu Nord,Bornéo Diaz, peuplée en 1652
par
les Hollandais sous Jan vancette~ colonie
fut
enlevée àla
Hollandepar
les Anglais sousles ordres de sir James Craig en 1795, après
l'annexion
desPays-à
la
France. Elle compteaujourd'hui
300,000habitans,
dontmoitié
appartiennent
à la raceblanche.
Lesautres sont
des.
gottentots, des Cafres
et
des Malais. Les blancs sont desAn-Ms des Hollandais
et
des Français, descendans des anciensre-ndes
de l'édit de Nantes.. Presque tous sont
protestans,
ainsi o~un grand nombred'indigènes
convertis. En1850,
l'Angleterreappliqua; au Cap cette réforme si intelligente du système colonial
(mi en affranchissant les colonies de toute
tutelle,
lesa
transfor-mées-siLjêiats libres aussi
attachés
àla
mère-patrie
qu'ils
lui
étaienthdstiles auparavant. Maintenant ils se gouvernent
par
lesreprésentans qu'ils élisent, et
s'ils
sont mal administrés, ils nepeu-–ycnt s'en prendre
qu'à
eux-mêmes~
?
Le
climat du Capest
sain, mais il est troparide
pour
être
très
~vorable~àla
végétation
y
a desannéessi
sèches quela
plupart
des plantes périssent, et que les populations songent
à émigrër
en masse. Ce qui caractérise la flore, ce sont les éricas avecleurs
gracieuses
leurs
aux
lesplus
éclatantes, depuis leblanc
'de neige jusqu'à
l'écarlate
fulgurant,
etles
grandes euphorbes,qui
jamais ne meurent
de
soif. Unepartie
du paysest
occupéepar
des
karros, plateaux élevés de 3,000 à 5,000 pieds dont le sol
rougeatre
et formé d'argile et de
sable
ferrugineux secuit
au soleilet devient
dur comme une brique
pendant
l'été.
L'hiver,c'est-à-dire
de maijusqu'en août, les pluies
trempent
laterre et
y font éclore destapis
deSeurs de
la
famille desiris,
des amaryllis, des oxalis et desgéra-mums. Les
produits
d~laYonë'Eeïnperêe~t~ubtr~mais ne donnent point de grands
pronts.
La source principale dela
richesse du Cap, c'est le mouton,
qui
seplaît
dans ce climat sec,et
livre une laine excellente. L'exportation
de
la laine augmented'une
~con prodigieuse.
Elle
était
nulle
ily- a cinquante
ans;
en 185A,elles'élevaità A millions de kilos,
et
en 1865àplusdelS
millions.Elle avait quadruplé en
dix ans.
Lavaleur
totale des exportationsde la colonie
a
aussiquadruplé
depuis~[umz€r~ns~~En~lr850,~Bllemontait à 636,833 livres
sterling,
et
en 1864 à 2.,395,673-ouen-~ron 60 millions de
francs.
Quelques localités"grandissent
avec~erapiditéqu'on
neretrouve qu'en
Australie et aux États-Unis,Ainsi Port-ËIisabBth~
dans
la
baied'Algoa, a
acquis-en
quelques~Mnéesune importance, commerciale bien plus
grande
que
celledu
~P. En 186~,
le
mouvement duport,
entréeset sorties,
a été de
j
~~s
de francs, soit le double de celui du Cap.morales des habitans. Ils sont laborieux, économes et
inteUl~
M. von Scherzer nous dépeint parfsdtement les mœurs de
cet~
ressant pays. L'activité du génie anglais, s'unissant à l'honnétetà
la
prudence hollandaises produit des résultats admirables. De~lages nés d'hier, dans un pays qu'habitaient naguère encore
1
plus dégradés des hommes, les
~6w~~?m~
offren~LpIus de enJort.et
devraie
civilisation que laplupart
des villes européenneVoici Worcester par.exemple, où les savans de la ~Vo~r~ vienne~
prendre gîte après avoir traversée une vaste région déserte
Les
maisons en bois sont précédées
d'une
~r~
garnie de rosiersen
fleur. Des arbres qui rappellent l'Europe, des chênes, despeu~pliers, des sapins, l'ombragent; mais l'eucalyptus d'Australie
y me!e
ses feuilles aromatiques et résistantes comme du cuir. Une haie bien
entretenue sépare de
la
voie publiquele
jardin, dontles
parcs de
neurs révèlent la minutie hollandaise. Ces ravissantes Habitations
appartiennent
à
des fermiers .qui possèdent 3 ou A,000 moutonssans compter un beau troupeau de bœufs
et
de chevaux.Non-seu-lement toutes les-nécessités
delà
vie sont largement satisfaitesjusque dans ces ranmemens auxquels
la
vië'moderneTnousa
ha-bitués;
mais un piano, de la musique, desgravures
pendues aumur,
des'livres,
une longue-vue, des thermomètres, desbaromè-tres,
montrent que la culturedes
arts et des lettres n'estpas
né-gligée. Les Autrichiens logèrent dans un hôtel où
ils
se trouvèrent, disent-ils, aussi bien que dans ceuxde
Vienne, ce qui peureuxn'est
pas peu dire. Worcester, fondée depuis quelques annéesà
peine, compte déjà
~500-âmes. Dans
un
autre
endroit, à Wel-Imgton, peuplé plus récemment encore et comptant seulement 2,000 `-a~itaa~une-ba.nque venait,
de
s'étabni-~u~~pita~l~î~~OO~~
~"vressterlïng
(1,~25~000francs),
d~
aC1;ÍOns"-derOlivre~Ç,-C'est l'application
du
système écossais,dans'les
montagnes de laCafrerie. La banque, surveillée de près.
par
ses
actionnaires, quisont
tout simplement les fermiers du village, soigne la rentrée duprix
des laines, garde les économies des uns et les transforme en avances pour lesautres.
Rienqu'à
Port-Elisabeth, il existe quatre~banques. -Dans-toute
la-colonie,-il-y
ena
au-moins une quinzaine avec un capital de plus de AO millions etune
circulation duciairede 5 millions de francs. Comment se fait-il
que
ces institutions de
crédit réussissent si bien ici, tandis que dans
tant
d'autres pays elles~ruinent
si-fréquemment et les actionnaireserles
créanciers ?~estque, comme en Écosse, elles ont pour base
l'honnêteté
commer-ciale
et
pourobjet
désolides
entreprises agricoles a favoriser,et
vnon l'agiotage à