HAL Id: dumas-01562548
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direction des documentalistes des collèges du sud du
département du Nord
Arnaud Michon
To cite this version:
Arnaud Michon. Élaboration d’une stratégie de communication en direction des documentalistes des collèges du sud du département du Nord. Sciences de l’information et de la communication. 1999. �dumas-01562548�
Arnaud MICHON
MAITRISE EN
SCIENCES DE L'INFORMATION ET DE LA DOCUMENTATION
Rapport de
stage
ELABORATION D'UNE
STRATEGIE DE COMMUNICATION
EN DIRECTION DES DOCUMENTALISTES DES
COLLEGES
DU SUD DU DEPARTEMENT DU NORD
stageeffectué du29mars au3septembre 1999
au
CENTREDEPARTEMENTAL DE DOCUMENTATIONPEDAGOGIQUE
DU NORD
Centrede Valenciennes
sous la direction de :
MadameAnnetteBEGUIN, responsable universitaire
MonsieurEmmanuelRASSE, responsableprofessionnel
ITTI-F.3 Septembre 1999
UNIVERSITE CHARLES DEGAULLE
Arnaud MICHON
MAITRISE EN
SCIENCES DE L'INFORMATION ET DE LA DOCUMENTATION
Rapport
de
stage
ELABORATION
D'UNE
STRATEGIE DE COMMUNICATION
EN DIRECTION DES
DOCUMENTALISTES
DES COLLEGESDU SUD DUDEPARTEMENT DU NORD
stageeffectuédu 29mars au3 septembre 1999
au
CENTREDEPARTEMENTAL DE DOCUMENTATIONPEDAGOGIQUE
DU NORD Centre deValenciennes
sousla direction de :
MadameAnnetteBEGUIN,responsable universitaire
Monsieur EmmanuelRASSE,responsable professionnel
LILLE 3
UNIVERSITE CHARLES DE GAULLE
UFRIDIST
Je remercie vivement Monsieur Marc Deheunynck, directeur du CDDP du Nord, de m'avoiraccueilli auseindesonétablissement.
Des remerciementsparticuliers à Monsieur Emmanuel Rasse, responsable du Centre de
Valenciennes, pour m avoir proposé ce stage. Sa disponibilité et ses conseils ont en outre
étéprécieux.
Merci enfin à Jeanine Lecaille, Béatrice Queyreyre et Catherine Duwez, pour leur
SOMMAIRE
Listedes abréviations 3
INTRODUCTION 4
1.ANALYSE DE L'EXISTANT 5
1.1. PRESENTATIONDEL'ORGANISATION 5
1.1.1. Le Centre national dedocumentationpédagogique(CNDP) 5
1.1.2. Le Centrerégional dedocumentation pédagogique (CRDP) du Nord Pas-de-Calais... 5
1.1.3. Le Centredépartementalde documentation pédagogique (CDDP) du Nord 6
1.1.4.Le Centre de Valenciennes du CDDP du Nord 6
1.1.4.1. Mission 6
1.1.4.2.Emplacement 6
1.1.4.3.Leslocaux 6
1.1.4.4.Lesservicesproposés 7
1.1.4.5.Lefonds documentaire 7
1.1.4.6.Lepublic 7
1.2. GENESEDE LAPROBLEMATIQUE 8
1.2.1.Lechoix descollèges 8
1.2.2. Détermination de la méthode 8
1.2.3.Changer de populationpoursortirdel'impasse 9
1.3. LESDOCUMENTALISTES DECDI 9
1.3.1. Cadreréglementaire 10
1.3.1.1. Lesmissions 10
1.3.1.2. LeCAPES 10
1.3.2. Lesétablissementsdu réseau de documentationpédagogiqueetlesCDI 10
1.3.2.1. Unrôledans la formation des documentalistes ? 10
1.3.2.2. Uneintenseactivité éditoriale 11
1.3.2.3. Unemission d'animationetde conseil 11
1.3.3. L'informatisation desCDIvuedel'intérieur 11
1.4. ACHEVEMENT DE LAPROBLEMATIQUE 12
2.MISE EN PLACED'UNE ACTION DE COMMUNICATION 14
2.1. LACONSTRUCTIOND'UNQUESTIONNAIRE : OBJECTIFS ET CONTRAINTES 14
2.1.1. Pourquoi construireunquestionnaire ? 14
2.1.1.1. Traiterunegrandemassede données 14
2.1.1.2. Fournir des élémentsde décision 14
2.1.2. Lescontraintes 15
2.1.2.1. Lamatérialitéduquestionnaire 15
2.1.2.2. Lechoixdesquestions 15
2.2. UNEACTIONETALEE DANS LE TEMPS 15
2.2.1. Prologue: constitution d'un répertoire 16
2.2.2. L'élaboration duquestionnaire 16
2.2.2.1.Unedifficultéparticulière : la présenced'unepopulation hétérogène 16
2.2.2.2.L'objectif des questions 17
2.2.2.3. L'administration duquestionnaire 18
2.2.2.3.1. Parquelmoyen? 18
2.2.4. L'analyse desquestionnairesreçus 19
2.2.4.1.Dépouillementettraitement desréponses 20
2.2.4.1.1. Combien dequestionnaires exploitables ? 20
2.2.4.1.2. Laméthodeadoptée 20
2.2.4.2. Présentationetcommentaire des résultats 21
2.2.4.2.1. Letauxderetour 21
2.2.4.2.2. Aquoiressemblent les documentalistes répondants ? 22
2.2.4.2.3. L'équipement informatique des CDI 23
2.2.4.2.4. La«fréquentation»descentres 24
2.2.4.2.5. Raisons de lanonfréquentation du CdV 25
2.2.4.2.6. Laquestion deshoraires 26
,2.2.4.2.7. Lesautressources de documentation 26
2.2.4.2.8.L'objet de la dernière visiteauCDDP de LilleetauCdV 26
2.2.4.2.9. Lesservices 27
2.2.4.2.10. Lesactions àmener 27
2.2.4.2.11. Lessuggestions 28
2.2.4.2.12. Les 14%d'usagers«intensifs»du CdV 29
2.2.4.2.13. Quelques singularités des collèges privés 29
2.2.4.3. Synthèse 30
2.2.5.Propositions 30
2.2.5.1.Mobiliserlesanimateursrelais 31
2.2.5.2. Apporteretdemander de l'information 31
2.2.5.3. Assurerunefonction de conseilauprès des CDI 31
2.2.5.4. Développer lescontactsavecle districtd'Avesnes-sur-Helpe 32
3. EVALUATION 33
3.1. La problematique 33
3.2. Le questionnaire 33
3.2.1. Uneinévitable frustration 33
3.2.2. Uneautocritique nécessaire 34
3.2.2.1.Lescoquilles 34
3.2.2.2.L'usagedes«raccourcis » 34
3.3.2.3. Quelques regrettables omissions 35
3.3.2.4. L'épineux problème des questionsouvertes 36
3.2.3. Toutcontrôler: unevaine illusioa 36
3.3. Lamethodologie 37
3.3.1. Lepoids des contraintes de calendrier 37
3.3.2. Leslimites du traitement manuel des données 38
3.4. L'impactdecette action 38
CONCLUSION 40
Bibliographie 41
Annexes
LISTEDES ABREVIATIONS UTILISEES
ANDEP : Associationnationale des documentalistes del'enseignement privé
BCD: Bibliothèquecentredocumentaire
CAPES : Certificatd'aptitudeauprofessorat del'enseignementsecondaire
CDDP : Centredépartemental dedocumentation pédagogique
CDI : Centrededocumentationetd'information
CdV: CentredeValenciennes[abréviation personnelle]
CNDP : Centrenational de documentationpédagogique
CRDP: Centrerégional de documentation pédagogique
FADBEN :Fédérationdesassociationsdedocumentalistes-bibliothécaires de l'Education Nationale
KJFM: Institut universitaire de formation des maîtres
TICE : Technologies del'informationetdela communicationpourl'enseignement
Plusieurs raisons m'ont conduit à effectuer un stage de fin de maîtrise au Centre de
ValenciennesduCDDP du Nord. Lapremièreesttrèsprosaïquemais ilestinutile de la nier: c'est la
proximitégéographique. Ce centrede documentation, eneffet, n'estpas distant deplus de cinquante
mètres de mon domicile. La seconde est la curiosité. On parle peu, en maîtrise de sciences de
l'information etdeladocumentation, des centresde documentationdel'EducationNationale. C'était
pour moi un territoire inconnu ou presque, qu'il pouvait être intéressant d'explorer. La troisième
raison, la raisonmajeure, tient àlanaturede la mission quim'aété proposée.
Lorsquej'ai priscontact, en décembre 1998,avec le responsable du Centre de Valenciennes (CdV), il avait été placé àsatête depuis deux moisavecl'objectif de redresseretstimula-l'activité du
centre. Desmesuresdevaient donc êtreprises eninterne, afin,notamment, d'enrichir le fondset de le mettre mieux en valeur. Une fois mises en place, elles ont rapidement été récompensées par une
augmentation sensible du nombre de prêts (60% de plus par rapport à l'année précédente). Malgré tout, seuls lesusagers pouvaient apprécier les changements apportés ;etquoiqu'ilnefaillepas
sous-estimer l'impact du bouche à oreille, les nombreux enseignants «non usagers» y demeuraient étrangers.
Ilsemblait nécessaire etpossible de conquérirunpublic supplémentaire. L'élaboration d'une
communicationadonc étédécidée, etc'estlacharge qui m'estrevenue.Ala longue, ilestapparu que
les documentalistes devaient en être les destinataires. L'on s'engageait donc dans une démarche à
deux segments : mobiliser les documentalistes, en découvrant leurs attentes vis-à-vis du CdV, en
envisageantles voies d'un rapprochementavec eux, pourqu'eux-mêmes mobilisent, àterme, du public
pourle CdV. Ce stage aporté sur le premier segment de cette démarche, le seul sur lequel le CdV
puisseinfluer (en espérantquelerestesuive) : commentserapprocher desdocumentalistes ?
Dansunepremière partie, l'on s'attachera à présenter le CdV etle réseau auquel il s'intègre,
ainsi queladifficile émergence de la problématique. Ladeuxième partie détaillera la méthode choisie
pour menerà biencette communication; les résultats auxquels on estparvenu, les propositions que l'onpeutformuler. L'on terminerapar unetroisième partieconsacrée à l'évaluation du travail fourni.
1.Analyse de l'existant
1. ANALYSE DE L'EXISTANT
On essaiera dans cette partie de mettre en évidence le lien logique unissant la situation
professionnelle analyséeetla problématique dégagée.
1.1. PRESENTATIONDEL'ORGANISATION
Le CdV ne représente qu'un maillon d'un vaste réseau
national1
dévolu à la documentationpédagogique.
1.1.1. Le Centrenational de documentationpédagogique (CNDP)
LeCNDPestunétablissementpublicnational, placésousl'autorité du ministre de l'Education
Nationale. H est organisé en trois directions (documentation, édition et ingénierie éducative)
correspondant àsesgrandesmissions :
-analyser lesbesoinsendocumentationpédagogique
-organiser la collecte, le traitement et la diffusion de l'information et de la documentation pédagogiques
-produiresurtous supportsdes documentsconcernantl'éducation
- coordonneretévaluer l'actiondescentres
régionaux (éditions, information, vente).
1.1.2. LeCentrerégional de documentation pédagogique (CRDP) Nord Pas-de-Calais
Jusqu'au 17janvier1992, le CNDPétait laseuleunité administrativeexistante, comprenantdes
services centraux parisiens, des services régionaux (les CRDP), des services départementaux
(les CDDP) et le cas échéant des services locaux (les CLDP). Le 17 janvier 1992, chaque
CRDPestdevenu,comme le CNDP,unétablissementpublic national à caractère administratif.
C'estlecasdu CRDPNordPas-de-Calais, qui forme lui-même unréseau constitué d'un centre
académique à Lilleetde deuxcentres départementaux: celuiduNord (dont le siègeestàLille)
etcelui du Pas-de-Calais(dont le siège està Arras). Le CRDP Nord Pas-de-Calais relaie dans larégion l'activitéduCNDPpourcequiestde l'édition,de la documentationetde l'ingénierie
éducative. A ces trois missions s'ajoutent la relation avec les documentalistes des
établissements scolaires, l'accueil de manifestations et l'action pédagogique en faveur des
aveuglesetmal-voyants.
1
Cf.annexep.1poursesmissions
1.1.3. Le Centredépartemental de documentation pédagogique(CDDP) duNord
Le CDDP du Nord est né en 1987 de la volonté du Directeur Général du CNDP de créer un
CDDP par département. Il se compose de trois unités situées à Lille, Dunkerque et
Valenciennes. Sonsiègeestsitué àLille, dans les mêmes locauxquele CRDP.
Le Conseil Général participe à son financement par une subvention de fonctionnement et des
subventionsd'équipement.Dans lecadre du décretdu 17janvier 1992,leCDDP du Norda une
mission de documentation en direction des enseignants et de la communauté éducative en
général du départementdu Nord. Cette mission, quirecouvre notammentle prêt de documents
etlaventeenlibrairie,mobiliseles trois unités:Lille,DunkerqueetValenciennes.
1.1.4. Le Centrede Valenciennes du CDDP du Nord
Ilimported'enfaireunebrève présentation,passanten revuequelquesatouts etpointsfaibles.
1.1.4.1.Mission
Ancien « centre local de documentation pédagogique», intégré depuis 1987 à la structure
CDDPduNord, le Centre de Valenciennesaété crééen 1976 afin de pourvoirauxbesoins de
documentationpédagogique detoutle sud du département, soitunvaste secteur géographique
(voir annexe p. VI) correspondant aux districts 11 (Denain), 12 (Valenciennes), 13
(Saint-Amand), 14(Cambrai), 15 (Avesnes/Helpe)et 16(Maubeuge).
Pour remplir sa mission, le CdV reçoit chaque armée une enveloppe globale de la part du
CDDP du Nord. H emploiequatre personnes: deux documentalistes (dont le responsable), une
libraireetuneaide-bibliothécaire.
1.1.4.2. Emplacement
Le CdV est situéen centre ville, dans une petite rue perpendiculaire àune grande avenue (sa
présenceyestsignaléepar un panneauindicateur). Le quartieresttrèscalme.
1.1.4.3. Les locaux
Le CdV partage avec le Centre de langues du GRETA (Groupement d'établissements) un
bâtiment ancien de belle facture. Au rez-de-chaussée se trouve un espace
librairie/documentation administrative. Lamédiathèque pédagogique, qui occupe unesuperficie totale d'environ 95 m2, répartie en trois salles, est située au premier étage. La salle où sont
entreposesles livres(38,50m2)estun peu exiguë, ce qui, en cas d'afïlucncc, ne facilitepas la circulationdans les rayonnages.
1.Analyse de l'existant
1.1.4.4. Les servicesproposés
La librairie propose à la vente, outre les productions du réseau CNDP, les instructions
officielles et les rapports de jurys de concours. Dans la même espace, on peut consulter et
photocopier BO (bulletins officiels), RLR (recueils des lois et règlements), programmes et
instructions officielles. La médiathèque pédagogique assure plusieurs prestations : prêt de
documents «intercentres» (soit la possibilité de faire venir des documents de tous les centres
de la région Nord Pas-de-Calais), consultation de bases de données, constitution de
bibliographies. Deux postes de consultation sont à la disposition des usagers, qui ont ainsi
accèsaucatalogue informatiséetàInternet.
1.1.4.5.Lefonds documentaire
Tous supportsconfondus, le CdV possède environ 14 000 documents saisis sur informatique.
En entrantdans le détail, ondénombre 7000 ouvrages et manuels scolaires, 3500 périodiques (dont unequarantaine d'abonnements en cours), 1300 diapositives, 1500 cassettes vidéo, 200 disqueset cassettes,250cédéromsetdisquettes. Sionrapprocheceschiffres deceuxdecentres
comparables, le CdV n'apparaîtpas commeparticulièrement biendoté.
La mise envaleur dufonds, ausurplus, estperfectible. Les personnes qui ontprécédé l'actuel
responsable duCdV avaientdes conceptions très différentes du catalogage, de l'indexation et
du classement. Elles n'ont en outre peut-être pas fait preuve de toute la rigueur et de la
constance qu'imposeuncatalogue informatisé. Certaines noticesrestent à saisir; d'autressont
àcorriger.
1.1.4.6.Lepublic
Le CdV est ouvert à tous les publics. Toutefois, son fonds étant presque exclusivement
pédagogique, ilest fréquentépour l'essentielpar les personnels de l'Education Nationale. Les enseignants représentent plus de 60% des inscrits, mais on y compte également beaucoup
d'étudiants en IUFM. Le nombre total d'emprunteurs dits «actifs», c'est-à-dire à jour de
cotisation, s'élèveà 750 environ, cequi estunchiffre correctmais améliorable,compte tenu de l'importante population enseignante potentiellement concernée.
En dépit d'un handicap structurel (l'exiguïté), le CdV semblait avoir une marge de
progression énorme. Avec l'arrivée d'unnouveauresponsable en septembre 1998, une période «derepriseenmain» venait decommencer. Parallèlementauxefforts déployés en interne, une
action de communication - terrain à peu près vierge pour le CdV - en direction des
établissements scolaires paraissait opportune. Les deux conjugués porteraient probablement leursfruitsentermesdepublic.
1.2. GENESEDE LAPROBLEMATIQUE
Laproblématique decestageamis dutempsà naître,carchacundeses avatarsentraitenconflit
aveclaméthodequi semblait lui être la plus adaptée de prime abord.
1.2.1. Le choix descollèges
Unefois fixél'objectifd'unecommunicationendirection dupublic, l'on pouvaitenvisagerplus concrètement l'action àmener.
Commeonl'avu,lepublicmajoritaire du CdVestconstitué d'enseignants. Ons'orientait donc
logiquementvers unecommunication à leur intention.Maisil n'étaitpasforcément pertinent de
s'adresser indifféremment àtous lesenseignants detous lesétablissements de la région. L'idée
était plutôt de commencer par contacter massivement une certaine couche de population, de
préférencel'une de celles quele CdV atteignait le moins. Lestravauxpréparatoires, surla base destatistiques d'inscriptionsetde prêtsparpublics, ontassezvite montré l'intérêtde s'adresser
enpriorité auxenseignants du secondaire, moins usagers du CdV que ceux exerçant dans le
primaire. Restait à arbitrerentre collèges etlycées. Le choixdes collèges n'apas résulté d'une
analyse scientifique de la situation, mais plutôt d'une analyse pragmatique : engager une
communication à destination des collèges du sud du département permettait de fait de créerun
effet de«synergie»bénéfique àunprojet plusvastemenéparle CDDP duNord.
La question de la populationapparemmentrésolue (ce seraient les professeurs des collèges), il
s'agissait dès lors d'envisager la formequeprendraitcettecommunication.
1.2.2. La déterminationde laméthode
Se contenterd'envoyer, unilatéralement, une brochure publicitaire vantantles mérites du CdV
paraissait insuffisant, etd'une efficacité douteuse.Ilsemblaitpréférable de susciterunéchange,
de faire en sorte qu'une véritable communication s'instaure. H était en outre important de
recueillir l'opinion des enseignants (usagers ou non usagers) sur les services proposés par le
CdV, ainsiqueleursattentes. L'enquêteparquestionnaires'imposait d'elle-même.
Uneenquête qualitative effectuée auprès d'un échantillon significatif d'enseignants eûtcertes
été possible, mais elle n'aurait pas eu le caractère massifque l'on souhaitait donner à cette communication. Ce dernierimpératif excluait également le recours à l'échantillonnage: obtenir
1.Analysede l'existant
avec peu d'individus des données représentatives d'une populationest une chose ; entrer en contactavec unmaximumd'usagers potentielsenestuneautre.
Celaétant, il demeurait desproblème de taille : commentorganiserunecommunicationà grande échelleavecunbudget d'affranchissement restreint ? Commentfaire parvenir les questionnaires aux enseignants ? L'idéal aurait été, dans cette optique, d'adresser un seul questionnaire à
chaque collège et de demander à un «intermédiaire» de le photocopier et de le distribuer au
plusd'enseignants possible. Le documentaliste pouvait-il jouercerôle-là ?
1.2.3.Changer de population poursortirdel'impasse
L'onavite réalisé quemettre ainsi àcontributionlesdocumentalistestoutenlestenant à l'écart
de l'essentiel n'était pas tenable. Ils en auraient été légitimement froissés et peu de
questionnaires seraientrevenus au CdV. Mais ce mauvais scénario dans lequel nous faisions
jouerauxdocumentalistes le rôle $intermédiairesentrele CdVetlesenseignants de discipline
nous a fait entrevoir, en négatif, une issue, et le début d'une problématique passionnante :
pourquoine pasdestiner l'enquêteauxseuls documentalistes,essayerde déterminer dans quelle
mesureilspourraientdevenirdes partenairesprivilégiés du CdVetjouer lerôlede relais
vis-à-vis desenseignants ? Pour J. Bayard-PierlotetM. J.Birglin, la réponse ne faiten aucun doute,
aumoins enthéorie : « Nousnous trouvonsdonc dans une logique d'échange où chacun des
partenairespeut trouverson avantage - le documentaliste esten situation de relaispour la
clientèlepotentielle duC.R.D.P.,forméedespersonnels de l'éducation. (...)Ledocumentaliste
peut assurer une information ascendante sur les besoins du public (...). Dans le sens
ascendant, il peutassurer un rôle publicitaire.
»*
Cette nouvelle direction était séduisante et correspondait en outre aux préoccupations du
responsable du CdV, qui se demandaitcommentcelui-ci étaitperçu parles documentalistes, et
sisonprojet de création d'un réseau de communicationCdV-CDIétait envisageable.
Quant à moi, il importait que, dans le but d'affiner la problématique et de pouvoir bâtir un
questionnaire, jemefamiliariseaveccetteprofessionetles relations quecelle-ci entretientavec lescentresde documentationpédagogique.
1.3. Lesdocumentalistes deCDI
Ils'agit ici, nondebrosseruntableau exhaustif des enjeux du métier de documentaliste, mais
d'en aborderquelquesaspects, liés à la perspective de l'enquête.
1
BAYARD-PIERLOT, BIRGLIN.CléspourleCDI,p.29.
1.3.1 Cadreréglementaire
1.3.1.1.Les missions
Laprofession de documentaliste de l'EducationNationaleestrégiepar la circulaire n° 86-123 du 13mars 19861 qui confèreaudocumentaliste quatrefonctions principales:
■ il« assurelaresponsabilitédufondsdocumentaireetdesonenrichissement»
■ ilétablit<tdes relations avec d'autres établissements en vue d'échange d'informationsou
d'expériences».
■ il « recherche (...) tous documents relatifs aux informations culturelles, économiques,
technologiques, professionnellesetdeloisirs dans larégionafin delesmettreàdisposition
desélèvesetdesprofesseurs».
■ il« assurel'accueildes élèvesauCDIetleurinitiationauxtechniques de documentation».
Le caractère essentiellement pédagogique du métier de documentaliste a été renforcé par la
création en1989duCAPESde documentation.
1.3.1.2.Le CAPES(certificat d'aptitudeauprofessoratdel'enseignement secondaire)
LeCAPESdedocumentation, instauréparla loi d'orientationsurl'éducation de
19892,
fait desdocumentalistes des enseignants à part entière. Depuis sa mise en application en 1990, le
recrutementse faituniquementpar cettevoie. Al'heure actuelle, lecorps des documentalistes
de CDI esttoujours assez hétérogène puisqu'il comprend, outre des titulaires du CAPES de
documentation, des PEGC (professeurs d'enseignement général de collège), des adjoints d'enseignement, ainsi que quelques maîtres auxiliaires. «La tendance est malgré tout à une
uniformisation ducorps(...)parle biais duCAPESde documentation
»3
.1.3.2. Lesétablissementsdu réseau de documentation pédagogiqueetles CDI
Leréseau CNDPadéveloppéetdéveloppedes actionsendirection des documentalistes.
1.3.2.1. Unrôledansla formation desdocumentalistes ?
Avant que la loi d'orientation sur l'Education de 1989 n'instaure la création du CAPES de
documentation et des IUFM (instituts universitaires de formation des maîtres), la formation
initiale des documentalistes relevait de la responsabilité des CRDP. S'ils n'ont plus aujourd'hui de missionexplicite de formation, ilsyjouenttoutde même unrôle,« en tantque
1
Cf.annexep.II 2
FRANCE.Ministère del'Education Nationale.Loi d'orientationsurl'éducation.BOEN, 31août 1989,
n°4spécial.
3
ARNAULT,etal. Lelivrebleu des documentalistes,p.5.
1.Analyse de /'existant
centre[s\ de ressources documentaires et en tant qu'organisme[s] de conseil en ingénierie
éducative»1.
1.3.2.2. Uneintenseactivitééditoriale
Le réseau CNDP, aux échelons national, régional et départemental, édite et diffuse des
documents soit directement utilisables par les documentalistes (des ensembles de références
bibliographiques, le thésaurus Motbis, le livre bleu des documentalistes) soit pouvant
compléter le fonds du CDI. Son activité est particulièrement remarquable au niveau des
périodiques : à l'échelle régionale, Doc adhoc (« bulletin de liaison du CRDPet des CDI de
l'académie de Lille») est exclusivement destiné aux documentalistes, mais d'autres revues
comme Les dossiers de l'ingénierie
éducative2,
Ac-Tice («mensuel interacadémique desTice[technologies de l'information et de la communication pour l'enseignement] ») ou
Médialog (éditéparleCRDPde Créteil), quoique destinéesau corps enseignantengénéral, les
concerne tout particulièrement en tant que « personnes ressources» en matière de nouvelles
technologies. Toujours dans le cadre de l'activité éditoriale du réseau, on peut signaler
l'existence du site internet Savoirs
CDI3,
oùles documentalistessontsusceptiblesde «trouver desréponses àla plupart desquestionsqu'ilsseposent». Seul le« dispositifd'échangesetde discussion»(comprenant la liste de diffusion Cdidoc)estactuellement ouvert. Lereste le serale 15septembre 1999.
1.3.2.3. Unemission d'animationetdeconseil
S'agissant du pan «animation», le CRDP Nord Pas-de-Calais, pour ne parler que de lui,
propose tous les ans la Journée des Documentalistes, qui consiste en une réunion et des
conférencessur unthème choisi. Leréseauqui, on l'avu, metparticulièrement l'accentsur les nouvellestechnologies, offre parailleurs ses conseils en ce qui concerne l'informatisation des CDI. Cetteapplication de l'informatiqueenCDIpose, surle terrain,des problèmes techniques.
1.3.3. L'informatisation des CDIvuede l'intérieur
Parmi les divers objets de débat que l'on pourrait relever actuellement à la lecture des revues professionnelles, l'un semble particulièrement prégnant: l'informatisation des CDI. De nombreuses voix s'élèvent pour souligner les multiples difficultés qu'elle engendre. Pour les documentalistes S. MeignantetA.Navarro,«lafaçondontse passe l'informatisation desCDI
1
BAYARD-PIERLOT, BIRGLIN.Op.cit.,p. 27.
2
Voirparexemple le n°27, Le CDIàl'heure d'internet
3
Savoirs CDI[enligne].Mise àjourle 18juin1999
mériteraitune réflexionsérieuse
s1
. M. Perdriault, elle aussi documentaliste, ajoute dans une
tribune libre : «nous ne sommespas des informaticiens. Il est urgent qu'une maintenance,
aussibien pour les matériels que pourles logicielssoit organisée defaçon sérieuse et dans me proximité suffisante.
»2
Les dysfonctionnements nés de la mise en réseau font perdrebeaucoup detemps. Cene sontpourtant pasles TICE engénéral qui créent des réticences, au
contraire, on aimerait « se consacrer à leur exploitationpédagogique au lieu de s'absorber dansle énièmebidouillage de lajournée
»3
.Si l'informatisation des CDI pose des problèmes spécifiques, l'on sent aussi qu'elle ne fait
qu'aggraver des difficultés qui viennent de plus loin: peut-être du fait que «les tâches
multiples depédagogie, degestion, d'informationetd'animationsontimpossiblesàmenerde front
»4
; ou, dit autrement, que «chaque texte sur le CDI définit de nouvelles tâches sansjamaisnous décharger des anciennes.
»3.
Ce ne sontlàque quelquesvoix éparses, mais ellesrendentcomptededifficultés très répandues.
S'ilpeutsemblerquele réseau CDNPneprivilégiepas les documentalistes de CDI plusque les
autresenseignants -aupoint d'en faire «des utilisateursparmid'autres
»6
-, il développe toutde même avec eux de nombreuses relations et peut leur apporter son aide dans bien des
domaines. Dansle numéro0de Doc adhoc, JacquesGruwez,alors directeur duCRDPdeLille,
fixaitnotammentà ce bulletinl'objectif de «renforcer les liens déjà étroits existantentre les
documentalistes de l'Académie (...) etle réseau CRDP/CDDP
»7
. N'y avait-il pas là de quoipréciserlaproblématique ?
1.4. ACHEVEMENT DE LAPROBLEMATIQUE
Mis àpart lescontactsnouésavec certains documentalistes desdistricts de Valenciennesetde
Saint-Amand, le CdV restait globalement assez peu connu des documentalistes de la région.
Compte tenudes prioritésetdes opportunités vuesprécédemment, la vraie question, exprimée
enpeudemots, étaitdonc la suivante : «commentrapprocher le CDV des documentalistes de
collège dusud du département ?».
1
MEIGNANT, NAVARRO. Lesdocumentalistesvusde haut.INTER CDI, n° 152,p.9.
2
PERDRIAULT.Développer lemultimédiaauCDI,oui mais à quel prix ?. INTER CDI n° 155,p.19.
3
MEIGNANT, NAVARRO.Op. cit.
4
PERDRIAULT.Op. cit.
5
NAVARRO. LemultimédiaauCDI.INTERCDI, n°157,p.8.
6
BAYARD-PIERLOT, BIRGLIN. Op.cit.
1
1.Analyse de l'existant
Ontenterait d'yapporterune réponse au moyend'une enquêtepar questionnaire
exhaustive4,
envoyée àtousles documentalistesdes districts concernésparl'activité de CdV. Elle serait elle-mêmeunepremière actionde communication, àpoursuivre de la manière la plus adéquate. Cette
enquête, àne pas confondreavec un parfaittravail de statisticien, devaitpermettre de dégager quelques grandes tendances : faire un état des lieux de la fréquentation du CdV par les
documentalistes, et surtoutdéterminer leursattentesvis-à-vis de celui-ci.
C'esttoutcelaquiestdétaillé dans la deuxièmepartie.
2. MISE EN PLACE D'UNE ACTION DE COMMUNICATION
Envoyer un questionnaire, on l'a vu, paraissait être le meilleur moyen de susciter une
communicationentre le CdVet les documentalistes de collège. Nous envisagerons en premier
lieuquelques problèmesgénéraux posésparla construction d'unquestionnaire. En second lieu,
nousaborderons le questionnairepar sonversantpratique etspécifique, en analysanttoutes les
implications decette action de communication, depuissaconception jusqu'à l'interprétation des résultatsetl'énoncé dequelques propositions.
2.1.Laconstructiond'un questionnaire : objectifs et
contraintes1
C'est un exercice séduisant de prime abord, mais dont il ne faut pas sous-estimer les
contraintes.
2.1.1. Pourquoi construireunquestionnaire ?
Ondistinguera deux objectifs principaux.
2.1.1.1. Traiterunegrandemassede données
Contrairement aux études qualitatives qui visent à recueillir auprès de quelques personnes
significatives des discours et des représentations à propos d'un phénomène, les enquêtes
quantitativessontutilisées pourmesurer, quantifierunphénomène, etimpliquent de nombreux
individus. Elles doivent aboutir, après recours au calcul, à la photographie la plus objective
possible d'une situation.
2.1.1.2. Fournir des éléments de décision
Enmilieuprofessionnel,onne décidepas de conduireune enquête quantitativepour le plaisir
mais pourfaciliter la prise de décisions. Lesrésultats produits permettent, sinon de choisir, du
moins d'éclairer d'un jour favorable certaines voies ; de confirmer ou d'infirmer certaines
hypothèses. En conséquence, le questionnaire d'enquête doit recueillir les informations
strictement nécessaires, non chercher à satisfaire une curiosité personnelle. Pour l'auteur du
questionnaire, c'estunecontrainte àprendreencompte.
H y en ad'autres.
1
Cettepartie tire l'essentiel desasubstance ducoursde«Conduite d'une actionderecherche»de Joëlle Le Marecsurles méthodes d'évaluation.
2.Miseenplace d'uneactiondecommunication
2.1.2. Les contraintes
2.1.2.1. Lamatérialité duquestionnaire
Le questionnaire,entantqu'objetsupportantdel'informationen vue de la communiquer,estun
document; plus précisément un document écrit, dont le support est le papier. Il en possède
donc les propriétés et les contraintes, avec lesquelles on est obligé de composer. C'est
notamment un espace fini, non extensible. S'agissant du questionnaire que j'ai bâti, j'avais,
pourdes raisons debudget, la consigne dene pasdépasserune feuillerecto verso. Quoique les
logiciels de traitement de textes offrent de multiples possibilités de gagner de la place, les dimensions de la feuille de papier restent les mêmes et l'on ne doit surtout pas sacrifier la
lisibilité duquestionnaire. Tous les besoins d'informationnepouvantpas être satisfaits, il est
nécessairede sélectionner leséléments deréponse dontl'onveutpouvoir disposerenpriorité.
2.1.2.2. Lechoix des questions
Unquestionnaire doit contenirunmaximum de questions fermées, de questions qui ne laissent
pasauxpersonnesinterrogées la possibilité d'utiliserleurs propres moyenslogiques. Toutes les réponses sont préconstruites en amont par l'auteur du questionnaire. C'est bien entendu une
difficultémajeure que de prévoir les questions auxquellessaurontrépondre lesdestinataires, et
lafaçon dont ilsyrépondront.; c'estpourtantce quel'onestobligé de faire.
L'enquête par questionnaire permet de gagner en facilité de traitement ce qui est perdu en
pertinence.Ellerestenécessairement superficielle.
Pour conclure cet aperçu de quelques problèmes posés par la construction d'un
questionnaire, on se permettra de noter que l'on ne prend pleinement conscience des
présupposés et des difficultés d'une telle enquête que lorsque l'on reçoit les premières réponses : aposteriori, donctrop tard... C'estun constatqui aurait saplace dans la troisième
partie, consacrée à l'évaluation de l'action menée. Auparavant, il importe bien entendu de
décrirecetteaction.
2.2. Uneactionetaleedans letemps
Elle s'est déroulée sur presque six mois et a connu plusieurs temps forts, que l'on abordera
chronologiquementpourfaciliter l'exposé.
2.2.1. Prologue: constitutiond'unrépertoire(annexep.VII)
Après avoir déterminé lapopulationàétudier-c'est-à-dire l'ensemble des documentalistes des
collèges des districts 11 (Denain), 12 (Valenciennes), 13 (Saint-Amand), 14 (Cambrai), 15 (Avesnes/Helpe), 16 (Maubeuge) - le premier travail (parfois fastidieux mais indispensable) a
consisté à établir une liste complète et fiable detous les collèges concernés, publics etprivés.
Elle devait contenirtoutesles données potentiellement utiles : nomde l'établissement, adresse,
téléphone, nom du/des documentaliste(s), adresse électronique duCDI. Pour ce faire, il a fallu
rassembleretrecouperdessourcesdispersées,parfoisincomplètesetcontradictoires.
J'aiutilisé commepoint de départ lasourced'autorité établieparleCRDPetaccessiblesurson
site internet1. Celle-ci n'étant ni complète ni à jour, incluant les lycées et excluant les établissementsprivés, j'ai dû consulter d'autres sources, que m'ont fournies le CDDP de Lille
etleresponsable duCdV:une liste detousles collèges privés du département, de laquelle il a
fallu extraire tous ceux qui appartenaient au domaine d'étude, et un annuaire des CDI pour
confirmerles coordonnées des collèges (elles ne sontpas mentionnées sur la liste en ligne du
CRDP). Dans tous les cas, le plus simple a été de prendre les informations «à la source »,
justement,etde contacterpartéléphone les établissementspourlesquelsjene disposaisquede
donnéeslacunairesouincertaines.
Ce répertoire est désormais à ladisposition duCDDP. Etabli à partir du logiciel Excel, il est
prévupourêtre tenuàjour. Tous les changements quinemanquerontpasd'intervenirpeuventy êtreenregistrés.
Cette étape franchie, il était possible d'entrer dans le vif du sujet en passant à la seconde et
principaleétape du travail, la conception duquestionnaire.
2.2.2. L'élaboration duquestionnaire
En plus des difficultés déjà soulignées en 2.1., l'élaboration concrète du questionnaire en a
généré quelquesautres, la nécessité de s'adresser à la fois à despersonnes qui connaissaient le CdVetàd'autresquinele connaissaientpasn'étantpaslamoindre.
2.2.2.1. Unedifficultéparticulière : la présence d'une population hétérogène
Le questionnaire imaginé ne devant ni être une enquête de satisfaction auprès des (rares)
documentalistes usagers du CdV, ni être une opération de promotion auprès des (nombreux)
1
Berteloot,Isabelle. L'annuairedes CDI[enligne].
2.Miseenplace d'uneactiondecommunication
non usagers, mais conjuguer ces deux aspects et convenir à ces deux publics, sa structure
s'annonçait forcément complexe. Devaient s'ytrouver à la fois des questions différenciées et
desquestions de«tronccommun » ; chaquechemin devait être cohérentetnonredondant (d'où le grand nombre de «raccourcis », indiqués par des flèches) et aboutir infine aux questions communes. Après bien des tâtonnementsetautantde simulations de contrôle, un questionnaire
àpeuprès convenable afinipar émerger. Ontrouvera ci-après uneprésentation des différentes
partiesdu questionnaire,etde leurs buts respectifs.
2.2.2.2. L'objectif des questions
Le questionnaire (voir annexe p. VHI) débute par une partie « identité». L'indication «vous
êtes dans l'enseignement depuis» visait à déterminer l'expérience enseignante moyenne des
documentalistesrépondants, et offrait la possibilité d'un croisement selon cette variable. Son
imprécision volontaire («dans l'enseignement depuis » plutôt que «documentaliste depuis»)
devaitpermettred'avoirune vue assezjuste de leur ancienneté réelle, beaucoup de professeurs
et instituteursétant devenus documentalistes sur le tard (avant que ne soit créé le CAPES de
documentation).
Toute la première partie sur l'équipement informatique, en dehors du fait qu'elle permetune entrée « en douceur» dans le questionnaire, avait pour but d'évaluer le degré d'ouverture des
documentalistes à l'informatique et auxnouvelles technologies, et l'intérêtpersonnel qu'ils y
portent.
La deuxième partie concerne le CDDP de Lille. Son objectif était moins de recueillir des
informations sur la fréquentation de ce centre que de permettre des comparaisons et des
recoupements avec celle du CdV. Ce n'est donc pas un hasard si les cinq questions qui la
composent se retrouvent dans la partie suivante, consacrée au CdV. L'on voulait notamment
apprécier dans quelle mesure les documentalistes des districts étudiés, c'est-à-dire ceux qui relèventthéoriquement de la compétence du CdV, fréquentaient le CDDP de Lille plutôtquece dernier;etsi oui,pourquel motif ? L'onpouvaitparlàmême mesurerle chemin à fairepour se
rapprocher d'eux.
Ons'attarderaunpeuplussurla troisième partie, la plus longue et celle quinous intéresse au
premierchef.
■ Avec la question 3.2. l'on souhaitait déterminer les poids respectifs de motifs de «non
venue » au CdV tels que l'éloignement ou l'absence d'information; afin de procéder aux
corrections nécessaires.
■ La question 3.4. visait à identifier les ressources documentaires utilisées par les
documentalistesn'étantjamais allésauCdV.
■ Les questions sur la fréquentation (3.1., 3.5., 3.7.) permettaient de déterminer combien de
répondants étaient déjàvenus au CdV; àquelledate ; à quel point ils enétaient proches ou
distants.
■ Lebut de laquestion3.8. étaitd'évaluer l'impact de l'inscriptionpayante -mise enplace en
1996 - sur le prêt: un grand nombre d'inscriptions se terminant cette année-là aurait été le
signe d'unimpact significatif.
■ Le propos de la question 3.11. était d'estimer dans quelle proportion les documentalistes
répondants pouvaient être insatisfaits des horaires d'ouverture du CdV. Un grand nombre d'insatisfaits aurait incité à lesaménager.
■ La question 3.10. était destinée à recueillir le degré d'intérêt des répondants vis-à-vis des différents services actuellementproposésparleCdV.
■ La question 3.12. invitait les documentalistes à classer par ordre d'intérêt quatre actions
envisagées par le CdV pour se rapprocher d'eux. L'on pourraitendéduire celle(s) àmener en priorité. Dans le même esprit, la question 3.13. les invitait à formuler des suggestions
d'actions.
L'onespérait ainsi avoircouvert tous les champs d'investigation liésà l'objectif poursuivi. Hne
restaitplus qu'àenvoyerle questionnaire.
2.2.2.1 L'administration duquestionnaire
2.2.2.1.1. Parquelmoyen ?
Tous lesquestionnaires ontété expédiésparcourrier,pourlaisserauxdocumentalistes la liberté
d'y répondre à tête reposée. Un seul a été administré par téléphone, surproposition de mon interlocutrice. Ce n'était de toute évidence pas le moyen idéal, compte tenude la difficulté de
répondre instantanément à certaines questions (3.10. et3.12.).
2.2.2.1.2.A qui ?
Laparti pris d'unecommunication exhaustive etla faible taille de la population étudiée m'ont
incité ànepasconstituer d'échantillon. Le 10 mai 1999, unquestionnaire adonc été envoyé à
chacun des 88 documentalistes,ou personnes assumant cette fonction. Deux collèges privésse trouvaient dans ce derniercas de figure. J'ai décidé de les conserver dans le domaine d'étude,
privilégiant la fonction plutôtque le diplôme. Deuxraisonsm'yont conduit. Premièrement, il
2. Miseenplaced'uneactiondecommunication
m'a été demandé, comme indiqué plus haut, de contacter tous les CDI de collèges sans
exception. Deuxièmement, l'on pouvait escompter que ces personnes, a priori moins bien
formées queles documentalistes titulaires duCAPES, seraient d'autant plus enclinesà recourir
auxservices duCdV.
Certains gros collèges emploient deux documentalistes. Lorsque le cas s'est présenté, j'ai
envoyéunquestionnaire àchacund'eux,partantdu principequemême s'ils travaillaient dans le
même établissement, ils n'avaientpas nécessairement le même passé ni les mêmes attentes et donctoutesles chances de différerdansleursréponses (saufpourl'équipement informatique du CDI;maisj'ai bien sûr veillélorsdu dépouillement ànesaisirqu'une seule fois les données).
Une quantité significative de questionnaires est parvenue au CdV dans les 15 jours suivant
l'envoi; pasassezcependantpour quel'on fasse l'économie d'une relance.
2.2 J. Les relances
J'ai procédé à trois séries de relances. La première à «j+15 » (soit le 25 mai), alors que 35
questionnaires avaientétéreçus: ils'estagid'une relanceparcourrier électronique. Du 31 mai
au 1erjuin, alorsque 42 questionnaires avaient étéreçus, unepremière relance téléphonique a
été effectuée. Le 10juin, enfin, unmois après l'envoi des questionnaires etaprès réceptionde
68d'entreeux,j'ai procédé àuneseconde relance téléphonique.
L'accueil quim'a été réservé lors des relances téléphoniques aété, à de rares exceptions près,
excellent. Ces démarches de type «commercial», dans un milieu qui s'y montre traditionnellement hostile, auraient pu fortement agacer. Cela n'a pas été du tout le cas, au contraire. Mesinterlocuteurs,ycomprisceuxquin'ontfinalementpasrenvoyé le questionnaire,
ont été bien plus ouverts et compréhensifs que l'on pouvait imaginer, particulièrement les
jeunes documentalistes. Au final, l'idée selon laquelle la population des documentalistes de
CDI est enfermée dans ses préoccupations, repliée sur elle-même, me paraît en grande partie
erronée.
Suiteà ces relances, suffisamment de questionnaires avaient été reçus pour que l'on puisseen
tirerparti.
2.2.4.Analysedesquestionnairesreçus
L'interprétation des résultats passe nécessairement par un délicat travail préalable de
dépouillementetde traitement des questionnaires.
2.2.4.1. Ledépouillementetle traitement desréponses
Cette phase a consisté à condenser les réponses exploitables selon certains principes
méthodologiques, desorteàpouvoir lestraiteretobtenir desrésultatschiffrés.
2.2.4.1.1. Combien dequestionnairesexploitables ?
71 questionnaires, autotal, ont été reçus. L'un d'eux, inexploitable du début à la fin, a été excludu traitement. C'estle seul. J'aieneffet estimé que toutquestionnaire, même s'il n'était
pas entièrement (bien) rempli, méritait d'être conservé pour les réponses qu'il donnait;
l'objectif premier étant après tout de disposer d'un maximum de données, non d'atteindre la perfection statistique. (Dansuneenquêtestatistique rigoureuse,toutquestionnaire quin'estpas
parfaitement rempli, ne serait-ce que pour une seule question, doit être écarté de l'analyse).
Cela m'a conduit à «moduler» la taille de la population en fonction des questions : pour
certaines, lapopulationtotale est constituée des 70individus répondants. Pour d'autres - plus
nombreuses -, elle peut ne compter par exemple que 68 individus, ce qui signifie que deux
documentalistesont donné une réponse inexploitable. Dans les tableaux que j'ai établis, j'ai
précisé la taille de la population considérée.
Enoutre,s'iln'avaitfalluretenirqueles questionnaires«bien»remplis, je n'auraiseuquetrès peude questionnairesàtraiter...
2.2.4.1.2. Laméthodeadoptée
Plusieurs raisons m'ont amené à adopta* une méthode manuelle, ou «semi-automatique».
Comme on vient de le voir, procéder ainsi me permettait d'abord d'obtenir un maximum de
données. En outre, 70 questionnaires reçus au compte-gouttes sur une période d'un mois ne
représentent pas une charge de travail insurmontable. Enfin, l'objet de l'enquête consistait
davantage- sadimension decommunication mise àpart- à faire émerger de grandes tendances
qu'àproduireune massede chiffres.
■ ledépouillement (annexep.X)
A l'aide du logiciel Excel, j'ai d'abord construit, pour chaque district, une grille de dépouillement avec en ligne toutes les données potentiellement intéressantes (homme ou
femme, public ou privé, réponse à chaque question); en colonne les numéros de répondants. Cela présentait l'avantage de pouvoir visualiser sous forme schématique toutes les réponses
apportéesparchacun des documentalistes. J'avais faitensorte quele questionnaire contîntune
majorité de questions fermées, dont les réponses sontautomatiquement schématisées. Mais les
rares questions ouvertes ont, elles, posé le problème de la codification des réponses. C'est
2.Miseenplace d'uneactiondecommunication
notammentlecasdesquestions portantsur l'objet de la dernièrevenuedans lescentres(2.3. et
3.6.). Dans lamesure où ces objets se sont révélés très divers et souvent imprécis, il a fallu,
pourque lespourcentagesaientunsens, opérer des regroupementsforcémentréducteurs. On a
ainsi rassemblé sous le terme «recherche d'information» la recherche de documents, la
consultation dedocuments etlarecherchebibliographique, chacun decesobjetsn'étantpascité
par plus de deux documentalistes. Les interprétationsque l'on tire à partir de là doivent donc
resterprudentes.
■ Letraitement desréponses
Ce traitement a lui aussi été réalisé avec Excel. Les données issues du dépouillement ont été
saisies manuellement dans des tableaux de calcul permettant d'en tira- des totaux et des
proportions relatives. D'abordparcommodité, j'ai procédé àunedistinctionpardistricts. Mais
l'éloignement par rapport au CdV exerçant vraisemblablement une influence sur la
fréquentation et l'appréciation des prestations offertes, ce croisement paraissait pertinent Seules les réponsesaux questions 3.10. et3.12. ontsubiunretraitement spécial, qui doit être
signalé. La question 3.10. demandaitaux documentalistes de choisir les cinq services qui les
intéressaient le plus puis de les hiérarchiser. Il m'a semblé en l'espèce assez logique de
distinguer d'abord les services choisis des autres, en leur affectant au moins 1 point. Pour
ensuitetenircomptede la hiérarchie,j'ai décidé d'affecter5 points au service citéenpremière
position, 4 pointsà celui cité en deuxième, 3 points autroisième, 2 points au quatrième et 1 point au cinquième. Alors que cette question était la combinaison d'une question à choix
multiples et d'une question de classement, la question 3.12. étaitune question de classement
«pure»; le traitement adonc été différent, etpeut-être discutable. J'ai en effet pris le parti
d'affecter 2 points à l'action arrivant en premier, 1 point à celle arrivant en second, 0 à la
troisième et-1 àla dernière. Danslamesureoù lesquatre items étaient imposés, j'ai considéré
quetoutenmaintenantunehiérarchie d'un point entre eux, il fallait tenircomptedu caractère «neutre»dutroisièmerang(le répondant n'estpas réellement intéressé par cette action : elle
luiindiffère)etducaractère«négatif» du quatrième rang(le répondant choisit de placercette actionendernierplutôtqu'entroisièmepourmontrerqu'ellenel'intéressepas).
Cesquelquesprincipes fixés, le relevéetl'interprétation des résultats étaientpossibles.
2.2.4.2.Présentationetcommentaire des résultats
2.2.4.2.1.Le(s)tauxderetour(annexep.XI)
71 questionnaires surles 88 envoyésontété retournés, soituntauxderetour