ANNEXE 1
L'EDUCATION SCIENTIFIQUE. LA VIE QUOTIDIENNE ET L'ENVIRONNEMENT par 1. STARkE-MAULE
La préservation de l'environnement dans notre société technologique est un véritable casse-tête qui se situe souvent au centre des débats qui concernent les choix de société.
Quelle est l'importance des problèmes de l'environnement. pourquoi exis-tent-ils, pourquoi sont-ils peu connus et mal compris. comment trier les informa-tions les concernant et quel rôle jouent les enseignants des sciences dans cette affaire sont les questions que nous essayons d'étudier ici.
Nous savons tous que l'Univers, donc notre planète qui constitue notre environnement. est régi par les lois qui font l'objet d'études des sciences. Puis-que nous sommes tous concernés par l'équilibre de notre environnement, un minimum d'éducation scientifique paratt donc indisrensable. A côté de l'enseignement. les élèves sont sollicités par une quantité d'informations diffusées par les mass-media via les vulgarisateurs des sciences ou les experts d'une part. et par les problèmes de l'environnement créés par la présence de la technologie dans notre vie quoti-dienne d'autre part. la qualité de l'information scientifique peut influencer celle de l'environnement et dépend de la formation scientifique de ceux qui la dispensent ainsi que de l'instruction des informés. Vu les problèmes actuels. on peut admettre que l'éducation scientifique est insatisfaisante. Que peut-on lui reprocher 7
10) Les programmes des disciplines scientifiques sont concentrés sur des faits trop ponctuels sortis de leur contexte nature.
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) les méthodes d'enseignement ne font pas souvent appel A la participation
active de l'élève. n'éveillent pas sa curiosité, ne lui permettent pas de se prendre en charge.
3°) l'enseignement des sciences est trop cloisonné. l'élève ne voit pas les liens entre les connaissances acquises dans différentes disciplines et n'est donc pas éduqué A réfléchir A des problèmes généraux.
Cette représentation des sciences forme chez l'élève une image abstraite et carica-turale des sciences. sans aucun lien avec la vie.
Ainsi, l'élève d'une filière non scientifique (ayant suivi le minimum de l'enseignement scientlfi~ue) n'est pas incité
a
lier ses connaissances scolairesa
ses préoccupations quotidiennes et n'exerce pas son sens critique quanta
l'in-fonmation scientifique. Il aura donc du mala
se former une opinion dans ce do-maine. de prendre parta
la prise des décisions concernant les choix de société. En revanche. l'élève bénéficiant d'une formation scientifique, fort de ses connaissances théoriques et Mpratiques M• approfondies strictement dans le cadre de sa discipline. risque de raisonner dans sa vie professionnelle en "esprit cloisonné".Etant donné que ce sont les scientifiques qui déterminent les voies et les méthodes de la recherche scientifique, qui agissent directement sur les procédés technologi-ques utilisés dans ]'industrie, qui participent souvent à la prise de décisions im-portantes en tant qu'experts (énergie, aménagement du territoire, ... ) on pourrait peut-étre expliquer pourquoi l'interaction de la science et des technologies avec l'environnement est considéré, dans la plupart des cas, con~eun effet secondaire.
Les tentatives d'amélioration dans le cadre de la chimie
1°) Recherche du contexte réel des notions importantes de la chimie, telles que les réactions des gaz dans l'air et dans l'eau, la solubilité, le pH, la com-position des sols .•.
2°) Recherche de méthodes d'enseignement plus actives qui permettraient à l'élève de se prendre en charge, qui solliciteraient sa curiosité et qui l'inciteraient
à la satisfaire. Exemples: Les exposés simples au choix de l'élève, les expo-sés liés à la compréhension d'un phénomène scientifique dans son contexte, l'étude comparative et critique de textes scientifiques diffusés par la presse les débats contradictoires, ...
3°) L'enseignement interdisciplinaire qui permet à l'élève de faire des liens entre ses connaissances de disciplines différentes. Depuis cette année, il existe à l'Ecole Supérieure de Commerce de Saint-Jean de Genève, gràce au soutien de sa Direction, une collaboration chimie-physique avec la participation de B. Vuil-leumier.
nous adjoindre des collègues économistes, Nous espérons aboutir à des méthodes tiennent compte de l'environnement. Dans l'avenir, nous aimerions
géographes, historiens, philosophes, d'enseignement théorique et pratique qui
Jrena 5TARKE-MAULE
Ecole supérieure de Commerce Saint-Jean Laboratoire de didactique et d'épistémologie
des sciences, Université de Genève