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Le Parc, un territoire qui séduit les jeunes ?

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Academic year: 2021

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Le Parc, un territoire qui séduit les jeunes ?

Cécile Vachée, Christophe Dansac, Sophie Ruel* et Jean-Pierre Loredo

Groupe ONOP-G, Organisations Non Orientées vers le Profit et Gouvernance (LRPMip) / IUT Toulouse 2 Figeac * UMR Education Formation Travail Savoirs/ Université Toulouse 2 Jean Jaurès

Pour les territoires ruraux et les zones à faible densité de population, la question de l’attractivité en direction des jeunes est un enjeu devenu majeur. Les principaux handicaps repérés par les études en sciences humaines et sociales concernent les distances qui séparent les lieux de vie, d’éducation, de loisirs ainsi que les différents services. Cependant, on parle moins souvent des atouts des territoires ruraux et de l’attachement que les jeunes peuvent leur porter. Certes, les représentations de ces territoires ruraux sont très contrastées, mais qu’en est-il spécifiquement pour la population des moins de 18 ans qui habite ces territoires ? Cette question s’est posée lors de la réflexion sur la nouvelle charte du Parc Naturel Régional des Causses du Quercy (2012-2024). Elle prévoit à ce titre des mesures à destination des jeunes et en particulier la définition et l’élaboration d’espaces de dialogue et de participation pour les 11/17 ans. Dans le cadre de ces mesures et lors d’une réunion sur le projet de constitution d’un conseil de jeunes, un déficit de connaissances sur les représentations que se font ces jeunes de leur territoire a été constaté. Ainsi cette étude questionne les représentations et le vécu de ce territoire par les jeunes qui l’habitent quotidiennement ou qui en sont originaires. Le questionnement a également été étendu à des thèmes connexes tels que l’engagement de ces jeunes dans la décision politique (au sens large), que ce soit au travers des associations, conseils de jeunes et autres organes de participation voire de délibération.

Encadré méthode

Cette enquête s’appuie sur 1314 questionnaires* portant sur des aspects concrets de la vie de jeunes âgés de 11 à 19 ans. Ils ont été passés en face à face entre les mois de février et avril 2013 dans des établissements scolaires du Lot où sont présents plus de 13 % de jeunes du PNRCQ.

* Les totaux peuvent varier en raison de variables non renseignées.

1. Qui sont les jeunes enquêtés ?

L’échantillon est relativement équilibré, avec 688 filles (53.1%) et 608 garçons (46.3%). La proportion de de filles et de garçons est acceptable même si l’on regarde la répartition par tranche d’âges. Avec 361 répondants venant du parc, l’étude couvre 18% des élèves de la tranche d’âge visée. Hormis les étudiants en BTS, les différents niveaux scolaires sont correctement représentés dans l’échantillon. Les effectifs sont tout à fait représentatifs et permettent des traitements statistiques significatifs. La carte 1 rapporte les effectifs de répondants au nombre d’élèves scolarisés, elle montre que le ciblage sur le territoire du PNRCQ a été plus efficace pour sa partie sud (la partie nord n’a pas pu être aussi bien touchée en raison de l’impossibilité de trouver une date d’enquête au collège de Gramat). Les résultats présentés ici portent sur l’ensemble des jeunes enquêtés, dont la plupart habite le Lot (89.8%).

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2 Carte 1 : Taux de répondants par communes

2. Les attachements au territoire

Dans le questionnaire, l’attachement au territoire était testé par plusieurs questions, relevant du sentiment éprouvé par rapport au territoire habité, mais également de la difficulté projetée d’en partir, en cas de déménagement, ou pour les études, et du souhait d’y vivre plus tard. Dans la mesure où le territoire des enquêtés ne comprend pas de grandes mégapoles, on a aussi demandé quel était l’attrait pour celles-ci.

2.1. Un territoire plus agréablement vécu par les collégiens

Ce vécu du territoire apparait significativement moins positif pour les filles que pour les garçons, même si celles-ci considèrent encore majoritairement (à près de 60%) qu’il est plutôt agréable ou agréable d’y vivre. Les réponses varient de manière importante en fonction de l’âge, avec une rupture entre le collège et le lycée : les lycéens perçoivent leur territoire comme moins agréable que les collégiens. La fréquentation du lycée marque souvent une rupture géographique avec le foyer familial, particulièrement en milieu rural. Les préoccupations des lycéens s’orientent progressivement vers davantage de liberté et d’émancipation, plus de sorties et un regard vers les études et l’avenir. Ces éléments sont certainement explicatifs de cette rupture observée dans l’affaiblissement de l’attachement au territoire de vie.

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Figure 1 : Comment est perçu le fait de vivre sur le territoire ?

2.2. Les relations sociales et la qualité de vie sont plébiscitées

Les jeunes à qui cela parait assez agréable ou agréable de vivre là où ils habitent répondent que c’est en majorité parce que c’est calme, tranquille et que c’est à la campagne. Ceux pour qui c’est pénible ou assez pénible de vivre sur ce territoire répondent que c’est à cause de l’isolement, qu’il n’y a rien et rien à faire, qu’il manque d’activités. Alors que le calme et la tranquillité sont des atouts évoqués par les jeunes qui se sentent bien dans leur territoire, l’isolement, la notion d’absence (le ‘rien’) et l’ennui sont les critères cités dans les représentations négatives du territoire de vie. Ces jeunes évoquent aussi les manques d’activités et de commerces, les problèmes d’accessibilité et d’enclavement.

Figure 2 : Les 20 termes utilisés par ceux qui ont un vécu positif 42 81 44 79 120 31 61 38 53 91 84 165 98 152 248 132 169 144 158 300 276 263 289 248 537 0% 50% 100% Collège Lycée Garçons Filles Total général

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représentation positive de leur lieu de vie donnent une place centrale aux aspects sociaux tels que la proximité de la famille et des amis. La nature, les paysages, les qualités esthétiques et contemplatives de l’environnement sont également valorisées. Cela rejoint les analyses qui montrent que les aspects conviviaux sont valorisés en milieu rural. Ce résultat rejoint les conclusions d’autres travaux (Pagès, Vachée, Dansac, & Lorédo, 2013) qui montrent que dans les représentations, le milieu rural permet davantage de proximité qu’en milieu urbain. Cette proximité serait garante de liens sociaux plus faciles à tisser. Elle permettrait aussi aux habitants d’interpeller les élus plus facilement, ce qui reste néanmoins à montrer pour la catégorie des moins de 18 ans.

Figure 3 : Les 20 termes utilisés par ceux qui ont un vécu négatif

2.3. Projets et envies de vivre sur le territoire

Lorsque l’on demande aux jeunes combien il leur serait difficile de partir si leurs parents déménageaient, on constate que globalement les deux tiers (67.6%) considèrent que ce serait très difficile ou difficile. Seuls 17.8% des enquêtés considèrent que ce serait assez facile ou facile. Les filles trouvent qu’il serait plus difficile de partir que les garçons. La difficulté anticipée diminue avec l’âge, avec une nette différence entre les collégiens et les lycéens. Quand on évoque un départ pour les études, partir est perçu comme plus aisé puisque 53.2% des sujets estiment que cela leur serait facile ou très facile. Il y a cependant 27.8 % des répondants pour qui ce serait un peu difficile voire difficile. Même si la contrainte de mobilité est majoritairement intégrée, on peut suspecter l’attachement au territoire de limiter les projets d’étude, et donc les projets professionnels, d’une partie des jeunes.

Enfin, lorsque l’on demande aux jeunes si plus tard ils souhaiteraient habiter là où ils vivent actuellement, on trouve globalement un désaccord avec la proposition (seuls 32% répondent « oui c’est sûr » ou « oui peut-être »). Les garçons, les collégiens et les jeunes qui déclarent vivre à la campagne sont les catégories qui souhaitent le plusêtre dans le futur là où ils vivent actuellement. Ces résultats rappellent la rupture déjà observée entre collégiens et lycéens, mais ils nous apprennent qu’il y a un lien entre le fait de vivre à la campagne et l’envie de vivre sur ce même territoire plus tard. Sans trop extrapoler sur la nature de ce lien, on peut faire l’hypothèse que l’attachement à la ruralité pourrait être un élément moteur du peuplement des campagnes. Cette hypothèse est renforcée par le fait qu’on observe chez les jeunes du PNRCQ un attrait modéré pour les mégalopoles (figure 4), lequel est lié à l’envie de vivre sur le territoire. En effet, ceux qui expriment l’envie de vivre plus tard sur le territoire déclarent un attrait moindre pour les mégalopoles, et inversement.

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Figure 4 : Attrait pour la vie dans une mégapole

3. Les modes de communication et de sociabilité

Sans grande surprise, nos résultats montrent que le mail est sous-utilisé par l’ensemble des répondants alors que les SMS sont utilisés par près de 80 % de l’échantillon. Si on se centre sur les collégiens (en se limitant au moins de 16 ans), on s’aperçoit que la fréquence d’utilisation des réseaux sociaux est significativement liée à l’âge, avec lequel elle augmente en fréquence, il en est de même pour l’utilisation du téléphone et des SMS. Les jeunes qui habitent le parc utilisent significativement moins souvent les réseaux sociaux que les autres.

Pour se rencontrer en dehors de l’école, les jeunes interrogés disent se rencontrer plutôt à l’extérieur et/ou chez eux. Les rencontres se font peu autour des activités pratiquées. La fréquence avec laquelle on va les uns chez les autres ne varie pas en fonction de l’âge contrairement à la fréquence avec laquelle on se rencontre à l’extérieur. Celle-ci est plus importante pour ceux qui disent habiter en ville (56.4% le font souvent ou tout le temps, contre 38.3% à la campagne, 13.8% le font jamais ou rarement contre 32.4%). Pour les jeunes habitants du PNRCQ, la fréquence à laquelle ils voient leurs amis à l’école est significativement plus importante que pour les jeunes qui habitent en dehors du parc. L’hypothèse d’une sociabilité spécifique et de proximité en milieu rural, ainsi que l’absence d’identification de lieux dédiés à la jeunesse permettrait d’expliquer le fait que les jeunes du parc utilisent moins les réseaux sociaux et se rencontrent davantage à l’école ou chez eux. La présence de zones non couvertes par le haut débit dans le cœur du parc doit aussi être prise e compte pour interpréter ce résultat.

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6 Figure 5 : Fréquence des lieux ou moments de rencontre entre jeunes

4. Pratiques, activités et désirs de pratique

4.1. Des activités plus sportives et plus collectives pour les garçons

Dans l’échantillon que nous avons interrogé, une large majorité des jeunes (73,1%) déclare pratiquer au moins une activité. Les garçons déclarent pratiquer plus d’activités que les filles et sont moins nombreux à ne pas déclarer de pratique du tout. Leurs pratiques sont plus souvent collectives que celles des filles, et ont plus souvent recours à un équipement. Il est moins rare qu’ils exercent au moins une pratique de pleine nature. En revanche les pratiquantes sont plus nombreuses à avoir au moins une activité individuelle et au moins une activité libre, c’est-à-dire sans équipement structurant.

Les filles sont plus nombreuses à exprimer un ou plusieurs désirs en termes d’activités et moins nombreuses à ne signaler aucun désir de pratique. On peut donc en déduire que la moindre participation des filles aux activités vient du fait qu’elles n’en trouvent pas qui les satisfont. Sur un territoire rural, les équipements structurants sont le plus souvent dédiés à des activités plébiscitées par les garçons. Un travail sur la mixité des activités et sur l’accessibilité des activités pour les filles reste une piste de réflexion quant aux problématiques d’équipements de loisirs sportifs et culturels.

4.2. Une répartition spatiale des activités fidèle à celle des habitants

La répartition spatiale de ceux qui pratiquent des activités correspond à celle des jeunes en général, et on ne repère donc pas d’anomalie à ce niveau sur le territoire étudié. Sans grande surprise, les déplacements effectués par les jeunes du PNRCQ, pour les activités (carte 2), se font vers les villes les plus peuplées, les plus équipées, les « villes porte ».

31 423 97 54 20 137 145 143 47 250 298 429 208 353 632 566 995 133 130 109 0% 50% 100% école activité extérieur domicile

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4.3. Des différences remarquables en fonction de la scolarité

Ce qui change significativement du collège au lycée, c’est le nombre de jeunes qui n’ont aucune pratique et qui augmente significativement (de 23,2% à 29,3%).

Les pratiques d’activité diffèrent significativement selon la nature de la scolarité :

- Les lycéens des filières professionnelle et technologique sont plus nombreux à ne pratiquer aucune activité que les lycéens des filières générale et agricole.

- Les lycéens des filières agricole et professionnelle sont plus nombreux à exercer au moins une activité collective alors que les pratiquants des filières générales et technologiques sont proportionnellement plus nombreux à exercer une pratique libre.

- Les lycéens de la filière agricole sont plus nombreux à avoir des pratiques de pleine nature.

- Les jeunes scolarisés dans des établissements privés sont plus nombreux à ne pas avoir de pratiques d’activités et sont plus nombreux à exprimer au moins un désir d’activité.

Les lycéens qui habitent le PNRCQ sont moins nombreux que les autres à avoir une pratique impliquant un équipement. Ils sont aussi plus nombreux à ne pas avoir de pratique du tout (37.3% contre 27.4% hors PNRCQ). Ils sont plus nombreux à avoir une pratique de pleine nature (15.7 contre 4.4). Quand ils pratiquent, leur pratique implique moins fréquemment le recours à un équipement.

L’éloignement des équipements structurants et la présente d’un environnement favorable pour les loisirs de plein air peuvent expliquer ce résultat. Les aménageurs et les élus pourraient alors mettre l’accent sur le développement des activités récréatives de plein air, et engager par exemple un travail avec les associations pour enrichir et améliorer l’offre sur le territoire du parc.

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Dans le questionnaire, on teste la projection d’engagement dans le rôle de représentant par l’item : « Si dans l’avenir on te désignait pour représenter les jeunes de ton territoire, accepterais-tu ? ». On constate que chez les filles comme chez les garçons, et quel que soit l’âge, un jeune sur 5 est indécis, et que les autres se répartissent de manière équitable entre l’acceptation et le refus. L’acceptation de l’idée d’être représentant des jeunes est liée positivement à l’envie de vivre plus tard sur le territoire. L’engagement dans des pratiques a un effet sur la perspective d’engagement, puisque ceux qui ne pratiquent pas de sport ou d’activité artistique individuelle envisagent moins d’accepter de représenter les autres jeunes que ceux qui en exercent. Lorsque le jeune a déjà été élu, que ce soit dans un conseil de jeunes, un établissement scolaire ou une association, cela facilite sa projection dans des fonctions de représentation. En effet, ceux qui ont déjà été élus accepteraient plus facilement de représenter leurs pairs. Ceux qui n’ont jamais été élus sont 37.3 % à être sûr de ne pas vouloir représenter leurs pairs. Cela baisse à 29.5% pour ceux qui ont déjà été élus, et à 23.2% chez ceux qui l’ont été plusieurs fois. À l’inverse, seulement 9.4% de ceux qui n’ont jamais été élus sont sûrs qu’ils voudraient bien représenter leurs pairs, et cette proportion augmente à 20.3% pour ceux qui ont été élus une fois, et à 27.7% de ceux qui ont été élus plusieurs fois. En d’autres termes, le sentiment de compétence et la confiance dans sa capacité à pouvoir représenter les autres augmenteraient avec l’exercice de fonctions de représentations.

Le fait d’avoir déjà été élu, l’engagement dans des pratiques sportives et/ou culturelles, et l’envie de vivre plus tard sur le territoire sont des variables statistiquement liées, mais il nous est très difficile de qualifier la nature de ce ou de ces liens. On peut tout de même se demander si en agissant sur une de ces variables, des répercussions auraient lieu sur les autres. Par exemple, que se passerait-il si des dispositifs étaient mis en place pour les jeunes, en faveur de leur participation à la décision politique ? Est-ce que cela aurait des effets sur la fixation des jeunes et leur installation sur le territoire ? Autre exemple, est-ce qu’il suffit de développer l’offre d’activités sportives et culturelles pour susciter l’envie de représenter ses pairs ? Ces liens de causalité semble bien hasardeux, et nous incite à rester prudents sur les conclusions à tirer.

6. Conscience et connaissance du PNRCQ

Quand on demande aux jeunes s’ils connaissent « le Parc Naturel Régional », 73,2% en ont déjà au moins entendu parler, 18,8% en ont déjà entendu parler mais ne savent pas ce que c’est, 5,8% disent avoir participé ou souvent participé à des actions que le PNR organise. Un quart (25,5%) déclare n’en avoir jamais entendu parler. Pour ceux qui habitent sur le territoire du PNRCQ, la proportion de jeunes déclarant n’en avoir jamais entendu parler diminue de moitié (12,9%), 23,4% des jeunes ne savent toutefois pas ce que c’est, et seulement 10,7% déclarent avoir (déjà ou souvent) participé à des activités organisées par le parc.

Une des questions portait sur le fait d’habiter ou non une commune du parc. Les résultats montrent que ce sont les jeunes qui habitent le parc qui se trompent le moins. La proportion de ceux qui ne savent pas est plus grande pour les jeunes qui habitent en dehors du parc. Même si l’évolution avec l’âge n’est pas linéaire, on se rend compte que les jeunes de 18 ans sont les moins nombreux à savoir et font plus souvent erreur. Les plus jeunes, surtout les 11 et 14 ans, sont ceux qui se trompent le moins et qui savent le plus qu’ils habitent dans une commune du parc. L’attachement au territoire, plus fort chez les plus jeunes, est peut-être une raison de cette plus grande connaissance. Les actions du parc tournées vers la découverte du patrimoine local, l’impulsion d’une dynamique citoyenne de proximité, permettent sans doute de renforcer ce sentiment identitaire, lequel est en lien avec l’engagement, l’attachement au territoire, et l’envie d’y vivre ou d’y revenir.

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Conclusion et perspectives :

Les enquêtes sur les jeunes de moins de 18 ans sont rares, plus encore celles qui portent sur les jeunes qui vivent dans des espaces faiblement peuplés. La question des représentations des territoires ruraux est abordée dans certaines études, mais concerne plutôt des jeunes ayant plus de 16 ou 17 ans.

Nos résultats concordent avec une enquête du MRJC (2007), menée auprès de 745 jeunes ruraux (de 17 à 29 ans), qui montre que globalement les jeunes interrogés ont un sentiment positif à l’égard de la campagne. En revanche, 40% portent un regard plutôt négatif sur la ville (contre 53% qui portent un regard positif). Les items « calme » et « nature » caractérisent la vision positive du milieu rural. Les handicaps sont le manque de commerces, d’emplois, de transports et le vieillissement de la population. Les travaux plus qualitatifs, basés sur des entretiens (Gambino, 2008), montrent un tableau plus nuancé, avec des jeunes un peu moins attachés aux territoires ruraux, même si le calme et la liberté restent des atouts souvent cités. Cela invite à prendre des précautions sur la fidélité d’indicateurs quantitatifs par rapport à des représentations empreintes d’affects.

Sur les pratiques, on peut retenir que les garçons semblent davantage que les filles utilisateurs d’équipements structurants, d’une offre de sports collectifs ainsi que d’activités de nature. C’est le temps qui est le plus souvent évoqué comme motif à la non-pratique d’une activité, et ce quel que soit le sexe.

Les caractéristiques sociologiques des jeunes se retrouvent fortement dans leur choix de pratique ou dans le fait qu’ils ne pratiquent pas, notamment lorsqu’on examine les différences entre filières d’étude. Ces variations d’accès aux pratiques peuvent être questionnées dans leur rapport à l’implantation territoriale de l’offre.

Les jeunes du parc éprouvent un intérêt moins grand pour les grandes villes que les autres. On peut souligner que ce sentiment est lié à l’envie de vivre sur le territoire plus tard. L’implication dans la vie collective serait elle aussi en lien avec cette envie. On peut faire l’hypothèse que susciter l’engagement des jeunes, leur envie de participer aux prises de décisions qui concernent leur territoire permettrait de fixer ces populations et leur donner envie de rester ou de revenir après leurs études. A ce propos, l’enquête du MRJC propose des résultats qui concordent puisque qu’elle montre un lien entre l’attachement aux territoires ruraux, le désir de vivre à la campagne et l’investissement associatif des jeunes. L’apport supplémentaire de notre enquête concerne le lien qui existe entre la perspective de représentation collective et la pratique des activités hors cadre scolaire. Elle invite à questionner les rapports entre les différentes formes d’implications potentielles, la façon dont elles rencontrent les opportunités offertes par le territoire, et les dynamiques qui président au développement du pouvoir d’agir des jeunes citoyens.

Nous aurons l’occasion, dans une prochaine publication, d’explorer plus en détails ces questions. Une seconde batterie de questionnaires complétés par plus de 2000 jeunes lotois est en effet en cours de traitement, qui permettra d’approfondir les liens entre attachements au territoire, projections de vie et désirs d’engagement.

Références

- Gambino, M. (2008). Vivre dans les espaces ruraux de faible densité de population : pratiques et

représentations des jeunes dans le Périgord vert (France) et le rural Galway (Irlande) (Thèse de doctorat en géographie). Toulouse 2.

- MRJC. (2007). Accueillir les jeunes en milieu rural. Pour des territoires solidaires. INJEP.

- Pagès, A., Vachée, C., Dansac, C., & Lorédo, J.-P. (2013). L’intervention sociale en milieu rural : le point de vue des personnels. C3S, Université de Franche Comté / LRPMip, IUT de Figeac / Caisse Nationale des

Figure

Figure 1 : Comment est perçu le fait de vivre sur le territoire ?
Figure 4 : Attrait pour la vie dans une mégapole
Figure 5 : Fréquence des lieux ou moments de rencontre entre jeunes

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