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Temps de latence aux items du test de personnalité PER : relation avec le niveau de certitude dans la formulation des réponses

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Texte intégral

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DOMINIQUE LEMAY

(991

L-G91

TEMPS DE LATENCE AUX ITEMS DU TEST DE PERSONNALITÉ PER RELATION AVEC LE NIVEAU DE CERTITUDE

DANS LA FORMULATION DES RÉPONSES

Mémoire présenté

à la Faculté des études supérieures de ΓUniversité Laval

pour F obtention

du grade de maître en psychologie (M. Ps.)

École de Psychologie

FACULTÉ DES SCIENCES SOCIALES UNIVERSITÉ LAVAL

NOVEMBRE 1999

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Temps de réponse aux items du test de personnalité PER: Relation avec le niveau de certitude dans la formulation des réponses.

Résumé

De récentes études ont investigué la relation entre T évaluation de la personnalité et les temps de réponse associés aux items. Toutefois, peu de travaux ont examiné la relation entre les temps de réponse aux items de test de personnalité et le niveau de certitude dans la formulation des réponses aux divers items. Des étudiants de cinquième secondaire (N = 124) ont complété la version informatisée du questionnaire de personnalité PER (Pépin, Rhéaume et Loranger,

1993) qui évalue six traits de la personnalité saine. Ils ont ensuite porté un jugement de

certitude / incertitude concernant la formulation des réponses qu’ils ont fourni pour chacun des items du test. Les résultats indiquent des temps de réponse significativement plus courts pour le regroupement d’items jugés faciles à évaluer par plus de 74,9% des répondants,

comparativement au regroupement d’items jugés faciles à évaluer par moins de 62,2% des répondants qui sont associés à des temps de réponse significativement plus longs.

/V tttÔunâM

—-Michel Loranger, Ph.D. Directeur de recherche inique Lema Dominique Lemay Étudiante à la maîtrise

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AVANT-PROPOS

Je profite de cette occasion pour remercier d’abord mon directeur de recherche, Monsieur Michel Loranger, Ph.D. qui a rendu possible la réalisation de cet ouvrage. Les nombreuses discussions avec lui ont su me transmettre le désir de pousser davantage mes réflexions et idées en plus de me permettre de développer davantage mon sens critique. Les commentaires

formulés suite aux lectures de ce mémoire ont été aussi grandement appréciés.

Je tiens ensuite à remercier mes parents, Nicole et Jean-Claude qui m’ont toujours encouragée et soutenue dans les différents projets que j’ai réalisés. En plus de la grande confiance que vous avez toujours démontré à mon égard, vous m’avez transmis ce désir d’apprendre continuellement et d’atteindre mes buts. Le lien de complicité avec mon frère Jean-Stéphane a également été très apprécié aux différentes étapes de la réalisation de mes projets.

Un remerciement tout spécial à Frédéric Gagnon qui a su me combler par sa chaleureuse présence, sa compréhension et qui n’a cessé de me redonner confiance, et ce, particulièrement dans les moments les plus difficiles.

Enfin, je désire remercier mes amis proches qui m’ont écouté et dont j’apprécie grandement la présence: Josée Boutin, Patrick Gosselin, Sandra L. Hopps, Jacinthe Leclerc Frédéric Lemay, Geneviève Lemay, Nadia Rousseau et Sébastien Rochette. Merci également à Gien, Steven, Wendie, Ann et Sandra qui m’ont apporté beaucoup et m’ont encouragée, et ce, malgré la distance et le passage du temps. Enfin, un remerciement particulier à Hans !vers qui a apporté une aide primordiale en ce qui concerne l’orientation et la réalisation des analyses statistiques de ce mémoire.

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IV

TABLE DES MATIÈRES

Page ii iii IV vi vi 1 3 4 4 7 8 8 10 11 12 13 14 14 14 15 16 17 17 RÉSUMÉ DU MÉMOIRE... AVANT-PROPOS...

TABLE DES MATIÈRES... LISTE DES TABLEAUX... LISTE DES ANNEXES... INTRODUCTION GÉNÉRALE... CHAPITRE I : RECENSION THÉORIQUE

1.1 Évaluation de la personnalité saine... 1.2 Le schéma cognitif... 1.3 Élaboration de schéma de soi et temps de réponse 1.4 Processus automatiques et contrôlés ... 1.5 Hypothèse de T efficacité... 1.6 Validité et fidélité des temps de réponse... 1.7 Ordre de présentation et difficulté des items 1.8 Accessibilité de P attitude et temps de réponse... 1.9 Temps de réponse et notion d’incertitude

1.10 Hypothèse de recherche... CHAPITRE II : MÉTHODE 2.1 Participants... 2.2 Matériel... 2.2.1 Instrument... 2.2.2 Procédure... 2.2.3 Préparation des temps de latence CHAPITRE III : RÉSULTATS

3.1 Analyses préliminaires... 3.2 Impact de la variable de la longueur des items...

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18 18 19 20 22 29 31 3.3 Analyses descriptives des réponses au PER et des

jugements de certitude / incertitude 3.4 Regroupement des items

3.5 Vérification de l’hypothèse pour l’échelle globale du PER 3.6 Vérification de l’hypothèse pour les six sous-échelles du PER CHAPITRE IV : DISCUSSION

4.1 Discussion... CONCLUSION GÉNÉRALE... RÉFÉRENCES

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vi Page 39 41 43 50 52

LISTE DES ANNEXES

Formulaire de consentement partiel... Formulaire de consentement éclairé

Test de personnalité PER

Choix de réponse élaborés afin de mesurer le niveau de certitude / incertitude dans la formulation des réponses

au questionnaire de personnalité PER

Regroupements d’items formés à partir du critère de jugement de certitude / incertitude

LISTE DES TABLEAUX

: Fréquences et pourcentages des réponses fournies au PER 35 : Fréquences et pourcentages des jugements de certitude /

incertitude obtenus au PER 36

: Ancovas sur les regroupements d’items, basés sur les jugements de certitude / incertitude, pour la variable de temps de réponse avec la longueur des items comme covariable : N, moyennes

ajustées, écarts-types et Fs obtenus au PER 37

Ancovas sur les regroupements d’items, basé sur les jugements de certitude / incertitude, pour la variable de temps de réponse avec la longueur des items comme covariable: N, moyennes ajustées, écarts-types et Fs obtenus pour chacun des regroupement

d’items aux six échelles du PER 38

ANNEXE A : ANNEXE B : ANNEXE C : ANNEXE D : ANNEXEE : TABLEAU 1 TABLEAU 2 TABLEAU 3 TABLEAU 4

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Par le passé, plusieurs travaux ont porté sur T évaluation de la personnalité. Au cours des deux dernières décennies, plusieurs chercheurs (Markus, 1977; 1983; Holden, & Hibbs, 1992; Holden, Woermke & Fekken, 1993) se sont intéressés plus particulièrement à la relation entre les temps de réponse aux items de test de personnalité et T élaboration d’un schéma de soi pour les traits de personnalité évalués. Ces travaux étaient effectués dans le but d’obtenir davantage d’informations concernant les individus à partir de la passation d’un questionnaire de la personnalité. Au cours de la même période, certains ouvrages retrouvés dans la littérature (Sehulster, 1980; Sekuler, Sekuler & Sekuler, 1990; Coury & Boulette, 1992) démontrent la présence d’une relation entre le niveau de certitude et les temps de réponse lors de la réalisation de tâches de nature cognitive. Il demeure toutefois, que jusqu’à ce jour, la relation entre les temps de réponse aux items de test de personnalité et le niveau de certitude / incertitude dans la formulation des réponses aux divers items n’a pas été investiguée.

Afin de poursuivre dans le courant de recherche impliquant l’évaluation de la personnalité et les temps de réponse, le présent ouvrage vise à examiner la relation entre les temps de réponse au test de personnalité PER (Pépin, Rhéaume et Loranger, 1993) et le niveau de certitude / incertitude quant à la formulation des réponses pour l’ensemble du questionnaire de

personnalité ainsi que pour les six sous-échelles du test. L’instrument utilisé permet d’évaluer six traits de la personnalité saine (acceptation de soi, anxiété, autonomie, dynamisme, relations avec les autres et stabilité émotive).

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Temps de réponse aux items

En ce qui concerne la méthodologie utilisée dans la présente étude, des étudiants de classes de cinquième secondaire (N = 124) complètent dans un premier temps la version informatisée du questionnaire de personnalité PER. Dans un deuxième temps, les participants émettent des jugements de certitude / incertitude concernant la formulation des réponses fournies à chacun

des items du test de personnalité. De façon plus spécifique, des regroupements d’items sont formés à partir des jugements de certitude / incertitude et sont mis en lien avec les temps de réponse associés aux différents items.

Cette étude est réalisée dans le cadre d’une première étape dans ce champ particulier de recherche, permettant d’examiner plus précisément l’impact des caractéristiques des items, telles que le fait que certains items soient davantage ambigus ou au contraire plus clairs et précis pour plusieurs participants. Une autre caractéristique des items peut correspondre au fait que les schémas de soi auxquels ils réfèrent puissent être plus ou moins accessibles et

identifiables chez plusieurs participants. La réalité représentée dans certains items peut également être plus ou moins manifeste et exiger un exercice de jugement plus ou moins complexe. Cependant, puisque cette étude est réalisée à partir de regroupements d’items du test de personnalité PER, il ne s’avère pas possible d’investiguer l’impact des caractéristiques personnelles telle que l’élaboration de schéma de soi pour les traits de personnalité chez les participants.

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RECENSION THÉORIQUE

1.1 Évaluation de la personnalité saine

Depuis plusieurs années, de nombreux ouvrages ont porté sur le concept de la personnalité "saine" ou "normale". Il s'avère important d'étudier cette notion, puisqu'elle réfère à l'ensemble de la population et permet de déterminer les différences individuelles en indiquant les forces et faiblesses d'une personne. Le concept de personnalité saine a été associé au cours des vingt dernières années, au concept de bien-être psychologique. Ce concept, tel que décrit par Warr (1978) se présente comme un équilibre entre les états mentaux positifs et négatifs. Les états mentaux positifs sont représentés par l'absence de soucis ou d'insatisfaction. Ces états réfèrent à l'idée de santé mentale positive comprenant des caractéristiques telles que !'acceptation de soi, l'autonomie, la croissance et une certaine réussite personnelle dans la poursuite de ses buts. Les états mentaux négatifs sont pour leur part représentés par l'anxiété, les soucis et les

tensions interpersonnelles.

Tel que mentionné dans les différents ouvrages de la littérature, l'auto-évaluation des différents traits de personnalité réfère à la comparaison de ces traits avec le schéma cognitif associé. Ainsi, la construction des différents traits de personnalité peut être représentée par les schémas cognitifs qu'un individu élabore à divers degrés pour certaines dimensions de la personnalité.

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Temps de réponse aux items

1.2 Le schéma cognitif

Puisque Γ évaluation des différents traits de personnalité fait référence à la notion de schéma cognitif, il s’avère donc important de présenter ce concept. Bartlett (1967) réfère au schéma comme étant... "une organisation active de réactions ou d'expériences passées qui doivent être toujours supposément fonctionnelles dans n'importe quelle réponse adaptée". Bartlett (1967) remarque que les individus assimilent les informations qu'ils saisissent aux connaissances qu'ils possèdent déjà dans le but de leur donner un sens. D'après Mandler (1984), le modèle du

schéma se définit comme étant un modèle constructiviste fondé sur !'interaction entre le sujet et le réel. Les schémas représentent l'ensemble plus ou moins différencié des connaissances que possède une personne au sujet des objets, des situations, des lieux, des séquences d'actions, etc., dont elle a l'expérience.

Selon Stillings et al. (1987), un schéma est une structure de connaissances qui ..."spécifie les propriétés générales d'un type d'objet ou d'événement et délaisse toute spécification de détails qui ne sont pas propres au type en question". D'après Tessier (1994), la notion de schéma serait essentiellement une variable psychologique intermédiaire dont l'existence est hypothétique et nécessairement inférée à partir de comportements observables ou de productions cognitives mesurables. Les évidences empiriques de !'organisation schématique des connaissances seraient alors indirectes. Fivush et Slackman (1986) observent qu'un schéma devient plus élaboré, plus décontextualisé au gré du niveau d'expérience de l'individu. Stillings et ses collaborateurs (1987) remarquent pour leur part que plus le niveau d'expertise de l'individu est élevé, moins la demande d'attention cognitive n'est alors élevée.

1.3 Élaboration de schéma de soi et temps de réponse

Markus (1977) décrit le schéma de soi comme étant ..."des généralisations cognitives à propos du soi, dérivées de l'expérience passée, organisant et guidant le traitement de !'information de soi, contenue dans l'expérience de l'individu". D'après Markus (1983), la connaissance de soi est un construit central de la théorie cognitive de la personnalité. Les individus se

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expériences antérieures. Cette chercheure rapporte que le schéma de soi n'est pas que la généralisation passive d'actions passées, il s'agit aussi de la responsabilité présente et future d'un comportement. Par exemple, elle rapporte qu'un individu se sentant responsable de sa gêne développera un schéma pour ce trait. Elle démontre aussi qu'un individu dont le schéma pour une certaine dimension de la personnalité est davantage développé, traite !'information lui étant reliée plus rapidement qu'un individu dont le schéma pour une dimension de la personnalité est peu élaboré. Cette chercheure remarque, entre autres, que les individus dont le schéma pour le trait d'indépendance est davantage développé répondent plus rapidement aux items reliés à ce trait comparativement aux personnes pour lesquelles le schéma pour ce trait s'avère peu élaboré. Elle remarque aussi que les individus pour lesquels le trait d'indépendance est

davantage élaboré répondent plus rapidement aux items qui représentent le trait d'indépendance qu'aux items représentant davantage le trait de dépendance. Ces temps de réponse plus rapides suggèrent alors qu'il est plus facile, pour les individus dont le trait d'indépendance est

développé, de penser à eux-mêmes en ces termes. Ces personnes peuvent aussi avoir davantage l'habitude de penser à eux en ces termes. Cette chercheure observe également que lorsque les participants pour lesquels le schéma associé au trait de dépendance est davantage développé tentent de répondre par l'affirmative à certains items qui sont reliés à l'indépendance et sont socialement désirables, ils obtiennent des temps de réponse supérieurs aux participants pour lesquels le schéma d'indépendance est davantage défini et élaboré. Elle suggère que les participants dont le trait de dépendance est développé ne possèdent pas suffisamment

d'information pour répondre rapidement aux items reflétant le trait d'indépendance. Ces sujets apparaissent hésiter quant aux jugements inconsistants qu'ils émettent sur le trait

d'indépendance et cette hésitation se reflète, d'après cette chercheure par des temps de latence supérieurs. Dans un même ordre d’idées, les travaux de Holden, Kroner, Fekken et Popham (1992) supportent un modèle général de dissimulation à l'auto-évaluation des items d'un test de personnalité. Les résultats démontrent que les temps de latence aux items dont le schéma de l'individu est davantage développé sont plus rapides, comparativement aux temps de latence associés aux items dont le schéma correspondant est moins développé.

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Temps de réponse aux items

Selon une perspective néomentalistique, la latence associée à l'auto-évaluation est considérée à titre de représentation comportementale d'un processus cognitif (Paivio, 1975). Paivio (1975) considère que les temps de réponse aux items d'un test de personnalité représentent des indices comportementaux externes d'un processus mental interne. Pour leur part, Erdle et Lalonde (1986) rapportent, à partir d'un modèle de traitement de !'information, que la latence des réponses aux items d'un test de personnalité peut indiquer la présence d'un réseau intégré concernant la connaissance de soi, référant également au schéma.

De façon plus spécifique, selon plusieurs chercheurs, le niveau d’élaboration d’un schéma pour un trait de personnalité influence la vitesse de réponse à un item évaluant le trait correspondant (Holden & Hibbs, 1995; Holden, Woermke, & Fekken, 1993). Ainsi lorsqu'un item correspond à un schéma élaboré chez la personne, l'item devrait être familier et bien intégré dans la

structure du schéma correspondant, menant à !'endossement de l'item. Dans le cas où un schéma est développé pour un trait de personnalité, mais que l’individu juge que l’item ne lui est pas correspondant, un délai plus grand est requis pour le rejeter, car diverses informations doivent être examinées dans le schéma. A l'inverse, lorsqu'un schéma est peu développé pour un trait de personnalité, !׳endossement d'un item nécessite plus de temps, car !'information doit d'abord être organisée avant l'émission d'une décision. Le rejet d'un item pour lequel un schéma est moins développé est pour sa part plus rapide, puisque la recherche d'information indique qu'il n'existe pas de correspondance avec les informations que l'individu possède sur lui. Erdle et Lalonde (1986) arrivent à ces mêmes conclusions et ils démontrent que le fait qu'un schéma soit élaboré diminue le temps de latence lorsqu’un item est endossé et augmente le temps nécessaire lorsqu’un item est rejeté. Les résultats obtenus par Holden, Fekken et Cotton (1991) supportent un modèle de traitement de !'information où l'individu se sert d'un schéma élaboré afin de faciliter le traitement du matériel psychopathologique. Le processus de réponse à un item représente !'interaction entre le schéma de la personne et le contenu de l'item. Ce modèle implique que !'endossement et le rejet d'items sont des processus psychologiques contraires.

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1.4 Processus automatiques et contrôlés

Certaines autres perspectives permettent aussi de mettre de la lumière sur les mécanismes impliqués dans le traitement de Γinformation reliée à soi. D'après Shiffrin et Schneider (1977), les processus automatiques et contrôlés peuvent fonctionner en parallèle. Un modèle de

!'attention propose qu'il existe deux types de processus qui opèrent simultanément: le premier est un processus contrôlé et flexible, mais qui ne détient que des ressources limitées

régularisant le contenu de la conscience. Le deuxième est un processus automatique qui est relativement inflexible et dont !'attention peut être portée à des stimuli sans intention consciente (Posner & Snyder, 1975). Puisque les processus automatiques ne requièrent pas d'attention, le traitement des ressources peut être dirigé vers d'autres stimuli nécessitant une activité consciente (Shiffrin & Schneider, 1977). Les travaux de Brenner (1973) révèlent que les stimuli se rapportant à soi attirent facilement !'attention de la personne concernée, même lorsque !'attention est dirigée vers une activité consciente. Dans une tâche expérimentale, ce chercheur remarque que les mots énumérés qui réfèrent au soi sont reflétés dans des temps de réponse plus courts comparativement aux mots énumérés qui ne correspondent pas au soi et qui sont associés à des temps de réponse supérieurs. Hull et Levy (1979) arrivent à des conclusions semblables, remarquant que les individus très conscients d'eux-mêmes encodent

significativement plus de mots référant au soi que les individus peu conscients d'eux-mêmes. Ces chercheurs observent également que les individus très conscients d'eux-mêmes rappellent plus de mots encodés lorsque ces derniers réfèrent au soi que lorsqu'ils réfèrent à d'autres dimensions. Aucune différence n'est significative au niveau du rappel de mots référant à soi ou à d'autres dimensions chez les individus peu conscients d'eux-mêmes. Geller & Shaver (1976) remarquent pour leur part que la manipulation de la conscience de soi active en mémoire les pensées reliées au soi. Les travaux effectués par Bargh (1982) démontrent une implication en ce qui concerne les temps de réponse chez les individus pour lesquels un schéma est développé par rapport à un adjectif (le trait de dépendance / indépendance). Il remarque que ces individus fournissent des réponses d'attention automatiques concernant les adjectifs qui les décrivent. Certains chercheurs proposent d’autres explications quant au fait que le matériel relié à soi provoque des réponses d'attention automatiques. Ainsi, puisque les individus expérimentent des événements dans lesquels ils se situent au centre, il devient donc probable que !'information

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Temps de réponse aux items

reliée à soi, représente le type d'information le plus fréquemment traité (e.g., Greenwald,

1980). Une plus grande accessibilité au niveau de la perception des représentations mentales de différentes sources d'informations reliées à soi est donc observée (Bruner, 1957; Higgins & King, 1981), rendant !'information reliée à soi plus facilement et rapidement accessible que les autres types d'information.

1.5 Hypothèse de l'efficacité

Certains chercheurs élaborent une autre perspective proposant qu'une composante du schéma de soi se rattache à l'hypothèse de l'efficacité (Kuiper & MacDonald, 1982). Cette hypothèse suggère que !'information personnelle qui correspond davantage au contenu représenté dans le schéma de soi est traitée plus efficacement comparativement à !'information qui correspond, de façon moindre, au schéma de l’individu. MacDonald et Kuiper (1985) utilisent les temps de réaction afin de mesurer l'efficacité du processus d'évaluation de soi, auprès d'un groupe de personnes dépressives et d'un groupe d'individus provenant de la population en général. Cette hypothèse de l'efficacité prédit que les items référant à un schéma de soi davantage élaboré chez les individus de chaque groupe sont traités plus efficacement, donc plus rapidement que les items référant à un schéma de soi moins élaboré. Les résultats obtenus supportent cette hypothèse, ainsi les items référant à un schéma de soi davantage élaboré sont traités plus efficacement et plus rapidement que les items référant à un schéma de soi moins élaboré.

1.6 Validité et fidélité des temps de réponse

Selon plusieurs chercheurs, les temps de latence pour les items de tests de personnalité possèdent une bonne validité de construit pour mesurer les traits de personnalité

correspondants (Fekken & Holden, 1994; Holden, Woermke, & Fekken, 1993). Holden et Fekken (1993) proposent que les temps de réponse aux items reflètent la difficulté à formuler une réponse à un item pour une personne. Ces chercheurs démontrent que les temps de réponse différentiels démontrent des patrons prédictibles de relation avec les domaines de la

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En ce qui concerne la validité convergente et la validité discriminante, les recherches effectuées par Popham et Holden (1990) démontrent la présence de corrélations négatives entre les scores obtenus aux échelles du Minnesota Multiphasic Personality Inventory (MMPI) et les temps de réponse moyens pour les items endossés chez des individus provenant de la population en général. Les individus ayant un score élevé à une échelle répondent plus rapidement aux items endossés de cette échelle, c’est-à-dire, lorsque le répondant indique que l’item lui est

correspondant. Des corrélations positives sont également observées entre les scores aux

échelles et les temps de réponse moyens pour les items rejetés, c’est-à-dire lorsque le répondant indique que l’item ne lui est pas correspondant. Ainsi, généralement les individus obtenant des scores élevés aux échelles répondent plus rapidement aux items endossés et plus lentement aux items rejetés comparativement aux individus obtenant des scores peu élevés aux échelles. Ces mêmes chercheurs remarquent que les corrélations entre les temps de réponse avec les échelles non correspondantes sont faibles, appuyant la validité discriminante des temps de réponse. Les scores de temps de latence sont aussi convergents avec les échelles correspondantes, amenant un appui à la validité convergente.

D'après Funder (1991), le jugement des traits de personnalité par les pairs constitue la

meilleure méthode d'évaluation. Selon ce chercheur, ce type d'évaluation peut servir de critère pour attester la validité des différents temps de latence. Les recherches effectuées par Fuhrman et Funder (1995) démontrent que !׳évaluation par les pairs prédit les patrons individuels de temps de réponse de façon similaire à l'auto-évaluation des traits de personnalité. Ces

chercheurs suggèrent alors que l'évaluation par les pairs est un critère permettant de contribuer à la validité des différents temps de latence aux items de tests de personnalité.

La fidélité des temps de latence réfère pour sa part au fait d'obtenir des temps de réponse similaires à deux reprises. Les recherches antérieures ont attribué un faible indice de fidélité aux mesures des temps de latence. Certains chercheurs suggèrent toutefois qu'en allongeant une échelle d'évaluation, la consistance interne des différents temps de réponse atteint un niveau acceptable de fidélité (Holden & Fekken,1993; Popham & Holden, 1990).

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Temps de réponse aux items

D'après Fekken et Holden (1992), la consistance des temps de réponse à un test de personnalité serait une mesure très fidèle pour déterminer si un schéma est élaboré et développé pour une certaine caractéristique chez l'individu. Ces chercheurs remarquent que plus une personne répond de façon extrême à un item, plus il est probable que le schéma de la personne,

correspondant à la dimension évaluée par l'item, soit davantage développé. D'après Fekken & Holden (1993), les différents temps de latence rencontreraient un des pré-requis de la validité de construit: la fidélité.

Bern et Allen (1974) suggèrent qu'un plus grand nombre d'inconsistances peuvent être

remarquées chez une personne pour laquelle un trait de personnalité est peu développé. Cette inconsistance peut se manifester par une plus grande variabilité intra-individuelle. Ces chercheurs proposent que des différences individuelles dans la variabilité intra-individuelle reflètent des différences individuelles au niveau des traits de personnalité. Cependant, Tellegen (1988) suggère un problème au niveau de la variabilité intra-individuelle, car elle peut refléter des sources de variance autres que celle reliée au fait qu'un trait de personnalité soit développé ou non. Selon ce chercheur, la variabilité intra-individuelle peut être affectée par le processus de mesure lui-même. D'autres chercheurs (Baumeister & Tice, 1988) reconnaissent que les mesures de consistance peuvent aussi être contaminées par !'incompréhension d'un item ou le manque de sérieux dans la formulation des réponses.

1.7 Ordre de présentation et difficulté des items

Leary et Dorans (1985) effectuent une revue de la littérature qui s'attarde au contexte dans lequel les items de tests sont présentés. Ils recensent entre autres les travaux de Yen (1980) et de Kingston & Dorans, (1984) qui démontrent que la compréhension d'items écrits se fait généralement plus difficilement lorsque ces derniers sont situés à la fin d'un test que lorsqu'ils sont situés au début. Ces chercheurs remarquent qu'une diminution des temps de réponse peut suggérer un effet de pratique alors qu'une augmentation de ces derniers peut être sous-jacente à un effet de fatigue. Une conclusion soutenue dans la littérature réfère au fait qu'un arrangement aléatoire d'items de niveau de difficulté faible, moyen et élevé n'apparaît pas affecter la

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Les travaux de Leary et Dorans (1985) suggèrent en plus qu'il existe une différence entre des items jugés difficiles. Ils constatent qu’ils peuvent être soit complexes, soit obscurs. Ces chercheurs proposent qu'un item obscur demeurera obscur indépendamment de l'ordre de présentation dans lequel il est présenté. Toutefois, un item complexe pourra être répondu avec une plus grande facilité s'il succède à quelques items faciles, les consignes pouvant être mieux comprises et le niveau d'anxiété pouvant être réduit. À l'inverse, un item complexe peut être perçu comme étant plus difficile s'il est présenté plus tard dans le test, car l'effet de fatigue peut être apparu.

1.8 Accessibilité de l'attitude et temps de réponse

Les recherches de Fazio et Williams (1986) s'intéressent à la question des temps de réponse en relation avec l'attitude face aux candidats électoraux (intention de vote) et le comportement de vote. Leurs résultats démontrent que les individus qui expriment leur attitude envers un candidat rapidement sont plus enclins à voter de façon concordante avec cette attitude que les individus qui expriment leur attitude lentement. Ces chercheurs suggèrent qu'en fonction de leur accessibilité, les attitudes peuvent se manifester à travers le comportement de vote. Ils mentionnent que !’accessibilité d'une attitude est déterminée par la force d'association entre une attitude et le résumé de son évaluation. Un principe important de la théorie de ces chercheurs propose qu'il est plus probable que l'attitude accessible soit activée automatiquement de la mémoire. Ainsi, lorsque l'attitude est activée, il est plus probable qu'elle guide les activités subséquentes à travers l'attitude. Cette perspective explique la raison pour laquelle les attitudes accessibles sont moins sensibles à la persuasion, plus stables et arrivent mieux à prédire les comportements subséquents que les attitudes moins accessibles.

Dans un même ordre d'idées, certains chercheurs rapportent que les attitudes exprimées

rapidement représentent un meilleur prédicteur du comportement subséquent comparativement aux attitudes exprimées lentement (Fazio, Chen, McDonel & Sherman, 1982). B assili (1993) rapporte que les temps de réponse seraient des manifestations directes du traitement de !׳information impliqué dans le jugement d'attitude. Selon ce même chercheur, les temps de

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Temps de réponse aux items

réponse seraient directement reliés aux propriétés cognitives de l'attitude. Bassili et Fletcher (1991) démontrent que les temps de réponse indiqueraient, en quelque sorte, jusqu'à quel point une attitude est traitée et intégrée de façon cohérente. Les travaux de Bassili (1993) démontrent une corrélation significative modeste entre la certitude et les temps de latence. Ce chercheur rapporte que les temps de latence seraient un meilleur prédicteur d'un changement au niveau d'une intention de vote que la certitude. D’autre part, les travaux de Zaller (1992) s'attardent à l'opinion publique quant aux questions politiques. Ce chercheur suggère que les idées

conflictuelles devraient être davantage difficiles à intégrer dans une réponse que les idées consistantes. Les idées inconsistantes devraient alors être exprimées moins rapidement dans un jugement de préférence en comparaison avec les idées consistantes.

1.9 Temps de réponse et variable de certitude / incertitude

Les travaux de Sehulster (1980) portent sur la relation entre les temps de réponse et la notion d’incertitude. Dans le cadre de ses recherches, ce chercheur demande à plusieurs participants de se prononcer, selon la modalité « vrai ou faux », concernant certains énoncés lors d’une tâche référant aux habiletés mnésiques. Les temps de réponse sont alors enregistrés. Les participants doivent également émettre un jugement de certitude pour chacune des réponses qu’ils fournissent aux énoncés. Les résultats démontrent que les temps de latence sont significativement reliés au degré de certitude avec lequel les réponses sont fournies aux différents énoncés sur lesquels les participants doivent se prononcer. Plus précisément, les temps de latence diminuent lorsque les jugements de certitude sont plus élevés. Enfin, les recherches de nature expérimentale effectuées par Sekuler, Sekuler et Sekuler (1990) démontrent que les temps de latence à une tâche d'identification de la direction d'une cible visuelle augmente lorsque la direction du changement est incertaine. Lors d’une tâche similaire, Coury et Boulette (1992) remarquent également une relation entre les temps de réponse et le niveau d’incertitude.

En bref, les différents ouvrages recensés font état de la relation retrouvée entre l’élaboration de schéma de soi et les temps de réponse. De plus, les résultats obtenus dans le cadre de certains travaux portant sur des tâches de nature cognitive, démontrent une relation entre les temps de

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réponse et la notion de certitude / incertitude. La présente étude tente donc d’investiguer la présence d’une relation entre les regroupements d’items formés à partir des jugements de certitude / incertitude émis concernant les items du test de personnalité PER et les temps de réponse associés à ces items.

1.10 Hypothèse de recherche

Les travaux retrouvés dans la littérature portant sur l’évaluation de la personnalité ainsi que sur les temps de réponse ont permis de démontrer la présence d’une relation entre l’élaboration de schéma de soi et les temps de réponse associés aux items de test de personnalité. D’autres chercheurs se sont pour leur part intéressé à la relation entre les temps de réponse et le niveau de certitude dans la formulation des réponses lors de la réalisation de tâches de nature

cognitive. À la lumière des travaux de recherches effectués antérieurement, la présente étude vise à investiguer la relation entre les temps de réponse aux items du questionnaire de

personnalité PER et les jugements de certitude / incertitude dans l'auto-évaluation des traits de personnalité. À cet effet, une hypothèse est formulée:

Les items pour lesquels un nombre important de répondants considère qu’il est facile pour eux de se prononcer sur les items, suggérant une plus grande certitude concernant la formulation des réponses à ces items, sont associés à des temps de réponse significativement plus courts. À l’inverse, les items pour lesquels un nombre moins important de répondants juge qu’il est facile pour eux de se prononcer sur les items, suggérant une moins grande certitude quant à la

formulation des réponses à ces derniers, sont associés à des temps de réponse significativement plus longs.

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CHAPITRE II

MÉTHODE

2.1 Participants

Les participants sont recrutés sur une base volontaire dans des classes de cinquième secondaire de la région de Charlesbourg (63 garçons et 61 filles, M = 17,2 ans). Au départ, 134 étudiants acceptent de participer au projet de recherche. Deux participants refusent que les données qu'ils ont fournies pour les fins de l'étude soient conservées. Ces données sont donc retranchées du fichier d’analyse. Six étudiants ne participent qu'à la première des deux passations de

questionnaire. Ces données ne sont également pas conservées, puisqu’elles se révèlent

incomplètes. Des difficultés techniques sont en plus survenues et font en sorte que les réponses fournies par deux des participants sont instantanément effacées par le système informatisé. Au total, 124 étudiants âgés de 16 à 18 ans répondent aux différents items du questionnaire de personnalité PER. Ils répondent aussi aux items additionnels évaluant le niveau de certitude / incertitude avec lequel les réponses aux items du test de personnalité sont émises.

2.2 Matériel

2.2.1 Instrument (Annexe C)

La version informatisée du test de personnalité PER (PER 1.0; Pépin, Rhéaume & Loranger, 1993), est utilisée pour évaluer la personnalité saine. Le test de personnalité PER comporte 138

(21)

items. Cet instrument de mesure comprend six échelles: (1) Acceptation de soi, (2) Anxiété, (3) Autonomie, (4) Dynamisme, (5) Relations avec les autres et (6) Stabilité émotive. Les

participants sont invités à répondre aux différents items selon une échelle de type Likert à trois niveaux: (1) faux, (2) plutôt vrai ou (3) tout à fait vrai. Le logiciel informatisé est muni d'un système qui permet !,enregistrement des temps de réponse en millisecondes à chacun des items. Les propriétés psychométriques du questionnaire de personnalité PER sont satisfaisantes. Cet instrument de mesure fait preuve d'une bonne validité et d'une bonne fidélité.

2.2.2 Procédure

Dans un premier temps, les étudiants volontaires sont invités à répondre aux 138 items de la version informatisée du test de personnalité PER. L'expérimentatrice distribue et explique les points importants du formulaire de consentement. Les étudiants volontaires sont invités à lire et à signer un formulaire de consentement partiel (Annexe A). Ils sont informés que les buts spécifiques de la recherche ne peuvent leur être transmis en début d'expérimentation. La passation du questionnaire s'effectue à partir d'un micro-ordinateur compatible IBM. Les participants sont appelés à répondre avec franchise et honnêteté à tous les items du

questionnaire. Ils doivent répondre spontanément en évitant de s’attarder trop longuement sur certains items. Le participant doit indiquer, à l'aide de la souris, dans quelle mesure chacun des énoncés correspond à ce qu'il est. Il doit répondre (1) si l'item lui semble faux, (2) si l'item lui semble plutôt vrai et (3) si l'item lui semble tout à fait vrai. Les individus ne sont pas informés que les temps de réponse pour chacun des items sont automatiquement enregistrés. Les items sont présentés en séquence, l'émission d'une réponse à un item fait en sorte que cet item disparaît et que le suivant apparaît. À la fin de la période d’expérimentation, les participants sont remerciés de leur collaboration et sont informés qu’une deuxième passation de

questionnaire sera effectuée d’ici trois semaines. Comme prévu, trois semaines après la passation du test de personnalité PER, les participants sont invités à répondre à des items additionnels évaluant le niveau de certitude / incertitude dans la formulation des réponses aux différents items. Les choix de réponse élaborés afin de mesurer le niveau de certitude /

incertitude dans la formulation des réponses au questionnaire de personnalité PER sont présentés à l’annexe D. Le participant doit évaluer la facilité avec laquelle il procède à

(22)

Temps de réponse aux items

répondre aux items portant sur l'auto-évaluation des traits de personnalité. Le participant doit indiquer (1) s'il lui est facile de répondre à cet item, (2) s'il lui est plus ou moins facile de répondre à cet item et (3) s'il lui est difficile de répondre à cet item. Les procédures d’expérimentation sont identiques à celles employées lors de la première passation de

questionnaire. Suite à la passation du deuxième questionnaire, les participants sont à nouveau remerciés pour leur collaboration et sont informés des objectifs spécifiques de la recherche. Un formulaire de consentement éclairé (Annexe B) est alors distribué à tous les étudiants. Ces derniers sont invités à lire et à signer ce formulaire de consentement éclairé. Ils doivent indiquer sur la feuille s'ils acceptent ou refusent que les données qu'ils ont fournies soient conservées pour les fins de l'étude. Tout au long de !'administration du questionnaire, deux assistantes de recherche sont présent(e)s pour assurer un climat de tranquillité et ils ont comme instruction de répondre aux interrogations des étudiants quant à la familiarisation au logiciel informatique. Ils répondent aussi aux questions des étudiants et en ce qui concerne les instructions quant à la passation du questionnaire.

2.2.3 Préparation des temps de latence

Dans la présente étude, les temps de réponse se distribuent selon une courbe asymétrique positive. Afin de diminuer l’impact des scores de temps de réponse extrêmes, les temps de réponse étant supérieurs à 3 écarts-type de la moyenne pour chacun des 138 items sont

remplacés par la valeur maximale correspondant au troisième écart-type. Approximativement 2% des temps de réponse sont ajustés selon cette méthode.

(23)

RÉSULTATS

3.1 Analyses préliminaires

Des indices d’homogénéité, basés sur les intercorrélations entre les items de chaque échelle (alpha de Cronbach), indiquent une consistance interne satisfaisante au niveau des six échelles du PER auprès de l’échantillon étudié. Les coefficients alpha varient de .79 à .83.

3.2 Impact de la variable de la longueur des items

Préalablement à la réalisation des analyses statistiques de cette étude, il est important

d’investiguer l’impact de la variable de la longueur des items qui pourrait affecter l’ensemble des résultats et plus particulièrement la variable des temps de réponse. Afin de vérifier la présence d’une telle relation, une analyse de variance simple est effectuée sur les temps de réponse et démontre une relation significative entre les temps de réponse et la longueur des items (F(46, 17065) = 60.17, p < .0001). Afin d’enlever la variance attribuable à la longueur des items, les analyses statistiques ultérieures sont effectuées en utilisant la variable de la longueur des items comme covariable.

(24)

Temps de réponse aux items

Il est également justifié d’investiguer la présence d’une relation entre la longueur des items et les jugements de certitude / incertitude qui pourrait également affecter les résultats de cette étude. Une analyse de variance simple est effectuée et ne démontre pas de relation significative entre la longueur des items et les jugements de certitude / incertitude (F(2, 17109) = 0.60, p = .5469). Puisque la variable de jugement de certitude / incertitude ne se révèle pas influencée de façon significative par la longueur des items, il ne s’avère donc pas nécessaire d’ajuster la variable de jugement de certitude / incertitude en fonction de la longueur des items pour la poursuite des analyses.

3.3 Analyses descriptives des réponses au PER et des jugements de certitude / incertitude Les fréquences et pourcentages des réponses fournies au PER sont présentés au tableau 1. Les fréquences et pourcentages des jugements de certitude / incertitude sont présentés au tableau 2.

Insérer les tableaux 1 et 2

3.4 Regroupement des items

D’une part, pour l’ensemble des items du questionnaire de personnalité PER, plusieurs jugements de certitude / incertitude sont formulés à l’effet qu’il est facile pour les répondants

de se prononcer sur les différents items (69%). D’autre part, un faible pourcentage de

répondants considère plus ou moins facile (24%) et difficile (7%) de se prononcer sur les divers items du test. Considérant la distribution des jugements de certitude / incertitude, les analyses statistiques sont donc réalisées à partir de certains regroupements d’items. Ces deux

regroupements sont formés à partir des pourcentages de jugements de certitude / incertitude et sont élaborés suite à une analyse exploratoire des données. Un critère arbitraire est donc établi afin d’obtenir deux regroupements comprenant un nombre semblable d’items davantage extrêmes, soit approximativement la moitié des items de l’ensemble du questionnaire. Le premier groupe (n = 34 items) est constitué d’items sur lesquels les jugements de certitude / incertitude sont dits faciles à émettre par moins de 62,2% des répondants. Ce groupe est donc

(25)

constitué d’items jugés faciles à évaluer par un nombre moins important de répondants, suggérant que les items ont un contenu sur lequel il est relativement plus difficile de se prononcer. Le deuxième groupe (n = 33 items) est constitué d’items pour lesquels les jugements de certitude / incertitude sont dits faciles à émettre par plus de 74,9% des répondants. Ce groupe est donc constitué d’items sur lesquels il est davantage facile de se prononcer par un nombre important de répondants, ce qui suggère que le contenu de ces items est relativement moins difficile à évaluer. Les items constituant les deux regroupements d’items sont présentés à l’annexe E.

3.5 Vérification de l’hypothèse pour l’ensemble du test de personnalité PER

Afin de vérifier l’hypothèse suggérant une relation entre les regroupements d’items et les temps de réponse associés aux items, une analyse de variance-covariance est effectuée en utilisant comme covariable la longueur des items. Il est attendu que les items pour lesquels un nombre important de répondants (plus de 74,9% des répondants) considèrent qu’il est facile pour eux de se prononcer sur les items seront associés à des temps de réponse significativement plus courts, ce qui suggère une plus grande certitude concernant la formulation des réponses à ces items. A l’inverse, il est également attendu que les items pour lesquels un nombre moins important de répondants (moins de 62,2% des répondants) jugent qu’il est facile pour eux de se prononcer sur les items seront associés à des temps de réponse significativement plus longs, suggérant une moins grande certitude quant à la formulation des réponses aux items. Plus précisément, cette analyse permettra de vérifier si les items pour lesquels un nombre important de répondants considèrent qu’il est facile pour eux de se prononcer sur les items sont associés à des temps de réponses plus courts. L’analyse vérifiera également si les items pour lesquels un nombre moins important de répondants jugent qu’il est facile pour eux de se prononcer sur les items sont associés à des temps de réponses plus longs. L’analyse de variance-covariance démontre une relation significative entre les temps de réponse et les regroupements d’items au test de personnalité PER (F(2, 8553) = 791.36, p < 0.0001). La variable de regroupement d’items permet d’expliquer une part significative de la variance des temps de réponse, et ce, lorsque la variance attribuable à la longueur des items est enlevée. Plus précisément, les items

(26)

Temps de réponse aux items

qu’il est facile pour eux de se prononcer sur les items sont associés à des temps de réponses plus courts, comparativement aux items pour lesquels un nombre moins important de répondants (moins de 62,2% des répondants) considèrent qu’il est facile pour eux de se prononcer sur les différents items, et ce, en enlevant la variance expliquée par la longueur des items. Le tableau 3 présente 1’Anco va sur les regroupements d’items, basé sur les jugements de certitude / incertitude à l’ensemble du test de personnalité PER, pour la variable de temps de réponse (en millisecondes) avec la longueur des items comme covariable.

Insérer le tableau 3

3.6 Vérification de l’hypothèse pour les six sous-échelles du PER

Des analyses de variance-covariance sont également effectuées afin de vérifier si la relation entre les regroupements d’items et les temps de réponse est également observée pour les six sous-échelles du test de personnalité PER (acceptation de soi, anxiété, autonomie, dynamisme, relations avec les autres et stabilité émotive). Les analyses de variance-covariance démontrent une relation significative entre les regroupements d’items et les temps de réponse pour

l’échelle d’acceptation de soi (F(2, 989) = 104.32, p < 0.0001), pour l’échelle d’anxiété (F(2, 2229) = 179.82, p < 0.0001), pour l’échelle d’autonomie (F(2, 1113) = 82.65, p < 0.0001), pour l’échelle de dynamisme (F(2, 1361) = 142.32, p < 0.0001), pour l’échelle de relations avec les autres (F(2, 1485) = 218.15, p < 0.0001), ainsi que pour l’échelle de stabilité émotive (F(2,

1113) = 93.30, p < 0.0001). En ce qui concerne les échelles d’acceptation de soi, d’anxiété, d’autonomie, de dynamisme ainsi que pour l’échelle de stabilité émotive, les items pour

lesquels une moins grande proportion de répondants (moins de 62,2% des répondants) juge ces derniers comme étant faciles à évaluer sont associés à des temps de réponse plus longs, et ce, lorsque la variance attribuable à la longueur des items est enlevée. À l’inverse, les items pour lesquels une plus grande proportion de répondants (plus de 74,9% des répondants) juge ces derniers comme étant faciles à évaluer sont associés à des temps de réponse plus courts, et ce, lorsque la variance attribuable à la longueur des items est enlevée. Les résultats ne démontrent toutefois pas de relation significative entre les regroupements d’items et les temps de réponse à l’échelle de relations avec les autres lorsque la variance attribuable à la longueur des items est

(27)

enlevée. Le tableau 4 présente les Ancovas sur les regroupements d’items, basé sur les jugements de certitude / incertitude, pour la variable de temps de réponse (en millisecondes)

avec la longueur des items comme covariable pour chacun des regroupements d’items aux six sous-échelles du PER.

(28)

CHAPITRE IV

DISCUSSION

4.1 Discussion

La présente étude vise principalement à investiguer la présence d’une relation entre les temps de réponse aux items du questionnaire de personnalité PER et les regroupements d’items formés à partir des jugements de certitude / incertitude émis par les participants pour chacun des items du test.

L’hypothèse stipule que les items pour lesquels un nombre important de répondants (plus de 74,9% des répondants) considère qu’il est facile pour eux de se prononcer sur les items,

suggérant un plus grand niveau de certitude concernant la formulation des réponses à ces items, sont associés à des temps de réponse significativement plus courts. À l’inverse, les items pour lesquels un nombre moins important de répondants (moins de 62,2% des répondants) considère qu’il est facile pour eux de se prononcer sur les items, suggérant un niveau moins élevé de certitude dans la formulation des réponses à ces items, sont associés à des temps de réponse significativement plus longs.

Les résultats confirment l’hypothèse formulée et démontrent que le regroupement d’items jugé facile à évaluer par plus de 74,9% des répondants est associé à des temps de réponse inférieurs,

(29)

alors que le regroupement d’items jugés facile à évaluer par moins de 62,2% des répondants est associé à des temps de réponse supérieurs. Ces différences en ce qui concerne les temps de réponse pour les regroupements d’items sont remarquées au niveau de l’échelle globale du test de personnalité PER ainsi que pour cinq des six sous-échelles du questionnaire, soit les

échelles d’acceptation de soi, d’anxiété, d’autonomie, de dynamisme et de stabilité émotive, et ce, lorsque la variance attribuable à la longueur des items est enlevée. Les résultats ne

démontrent toutefois pas de relation significative entre les regroupements d’items à l’échelle de relations avec les autres et les temps de réponse associés à ces items. Ainsi, les regroupements d’items effectués à partir des jugements de certitude / incertitude pour ce trait de personnalité ne sont pas liés aux temps de réponse obtenus chez les participants.

En ce qui concerne !’interprétation des résultats, il est important de rappeler que les analyses statistiques de cette étude sont réalisées sur des regroupements d’items et qu’il est alors impossible d’investiguer l’impact des caractéristiques personnelles telles que l’élaboration de schéma de soi sur la variable des temps de réponse ainsi que sur la variable de jugement de certitude / incertitude. Il demeure toutefois que les caractéristiques des items peuvent fournir des explications intéressantes concernant !’interprétation des résultats obtenus dans cet ouvrage.

De façon générale, les résultats démontrant une relation entre les regroupements d’items effectués à partir des jugements de certitude / incertitude et les temps de réponse associés à ces items sont cohérents avec les travaux réalisés par Sehulster (1980), Sekuler et ses

collaborateurs (1990) et par Corny et Boulette (1992). Les résultats obtenus par ces chercheurs démontrent des temps de réponse plus longs lorsque le niveau de certitude est moins grand, comparativement aux temps de réponse plus courts associés à un niveau de certitude plus élevé lors de la réalisation de tâches de nature cognitive. Dans le présent ouvrage, cette relation est effectivement remarquée en ce qui concerne les regroupements d’items pour l’ensemble du test de personnalité PER ainsi que pour cinq des six sous-échelles du questionnaire.

(30)

Temps de réponse aux items

Les résultats obtenus dans cette étude suggèrent que la mesure servant à évaluer le niveau de certitude / incertitude dans la formulation des réponses aux items du questionnaire PER semble appropriée. Ainsi, le fait de demander s’il est facile, plus ou moins facile ou difficile de

formuler une réponse aux items apparaît être une mesure adéquate pour évaluer le niveau de certitude / incertitude afin de se prononcer sur les items du questionnaire de personnalité PER.

Les différents temps de réponse obtenus dans la présente étude pour les deux regroupements d’items pour l’ensemble du questionnaire PER ainsi que pour cinq des six sous-échelles du test suggèrent l’influence des caractéristiques des items en ce qui concerne l’évaluation des traits de personnalité au questionnaire PER. D’abord, certains items peuvent être davantage ambigus et complexes pour la majorité des répondants comparativement à d’autres, faisant en sorte que ces items sont jugés faciles à évaluer par un nombre moins important de répondants et pour

lesquels les temps de réponse associés sont plus longs. D’autres items peuvent être, pour leur part, plus clairs et précis pour la majorité des répondants, faisant en sorte qu’ils sont jugés comme étant faciles à évaluer par un nombre important de répondants et pour lesquels les temps de réponse associés sont plus courts. Les résultats obtenus ne suggèrent cependant pas l’impact de ces caractéristiques au niveau des items en ce qui concerne l’échelle de relations avec les autres.

Une autre caractéristique importante des items réfère au fait que certains items peuvent être associés à des schémas de soi plus accessibles et plus identifiables chez la plupart des participants. Il est aussi possible de croire que la réalité représentée dans certains items soit plus manifeste et exige un exercice de jugement moins complexe. Ainsi certains items tels que « Je suis satisfait(e) de ce que j’ai réussi à date dans ma vie » « J’ai de la difficulté à dormir » «Je choisis moi-même mes vêtements » « Généralement mes journées sont bien remplies » « La pratique d’un sport ne m’intéresse pas » « Je suis à l’aise dans un groupe » « J’ai

généralement un bon caractère » portent sur des thèmes qui se révèlent régulièrement véhiculés dans la société. Le participant a ainsi pu récolter au cours de sa vie des commentaires de ses proches concernant ces aspects de sa personnalité. Les résultats obtenus suggèrent donc que ces items réfèrent à des schémas de soi plus accessibles et plus identifiables chez la plupart des

(31)

répondants. Il s’agit aussi d’items davantage en lien avec l’aspect comportemental, référant au fait que la réalité représentée dans les items est davantage manifeste. L’exercice de jugement effectué s’avère ainsi moins complexe lorsque le participant doit se prononcer afin de formuler une réponse à ces items du questionnaire de personnalité, permettant d’expliquer les temps de réponse moyens plus courts obtenus.

D’autre part, il est possible de croire que le contenu de certains items réfèrent à des thèmes qui sont véhiculés moins régulièrement dans la société. Le participant peut ainsi avoir moins d’opportunités de récolter au cours de sa vie des commentaires de ses proches concernant ces aspects de sa personnalité. Il est aussi possible de croire que la réalité représentée dans les items soit moins manifeste et exige un exercice de jugement plus complexe. Par exemple, des items tels que « Il m’arrive d’éprouver de la pitié pour moi-même » « La crainte d’échouer m’empêche parfois de commencer certaines choses » « L’avenir me fait peur » « Je cherche souvent à obtenir !’approbation des autres » « Je réussis peu souvent à me faire comprendre des autres » « Je suis une personne rarement déprimée » réfèrent peu à l’aspect comportemental et la réalité représentée dans les items peut être moins manifeste. L’exercice de jugement peut alors s’avérer plus complexe lorsque le participant doit se prononcer quant à la formulation des réponses aux items, expliquant les temps de réponse moyens plus longs obtenus.

Une analyse qualitative en ce qui concerne les jugements de certitude / incertitude fournis pour les réponses au test de personnalité PER démontrent la présence de différences au niveau des sous-échelles du questionnaire pour cette variable. Ainsi, les items de l’échelle d’acceptation de soi, d’anxiété et les items de l’échelle de stabilité émotive se retrouvent, en plus grande proportion (25 items jugés faciles à évaluer par moins de 62,2% des participants

comparativement à 10 items jugés faciles à évaluer par plus de 74,9% des participants), dans le regroupement d’items jugés faciles à évaluer par un nombre moins important de répondants (moins de 62,2% des répondants). Ces items sont en plus associés à des temps de réponse moyens plus longs. Les items permettant d’évaluer ces traits de personnalité semblent donc référer à des schémas de soi moins accessibles et moins identifiables chez plusieurs

(32)

Temps de réponse aux items

représentée dans ces derniers peut être moins manifeste. Les participants doivent donc se questionner davantage afin de se prononcer sur les items référant à ces traits de personnalité lors de la formulation des réponses au PER.

L’analyse qualitative permet aussi d’observer que les items des échelles d’autonomie, de dynamisme et les items de l’échelle de relations avec les autres se retrouvent

proportionnellement davantage (23 items jugés faciles à évaluer par plus de 74,9% des participants comparativement à 9 items jugés faciles à évaluer par moins de 62,2% des

participants) dans le regroupement d’items jugés faciles à évaluer par un nombre important de répondants (plus de 74,9% des répondants). Les temps de réponse moyens associés à ces items sont aussi plus courts. Les items permettant d’évaluer ces traits de personnalité semblent donc référer à des schémas de soi davantage accessibles et plus facilement identifiables chez

plusieurs participants. Les items peuvent aussi référer à des stimuli moins ambigus et la réalité représentée dans ces derniers peut être plus manifeste. Les participants semblent ainsi se questionner de façon moindre afin de se prononcer sur les items référant à ces traits de personnalité lors de la formulation des réponses au PER.

En bref, cet ouvrage suggère l’impact des caractéristiques des items en ce qui concerne les temps de réponse aux items du questionnaire de personnalité PER. Ainsi, une première

caractéristique consiste en le fait que certains items réfèrent à des schémas de soi plus ou moins accessibles et identifiables chez les participants en général. De plus, la réalité représentée dans les items peut être plus ou moins manifeste exigeant alors un exercice de jugement plus ou moins complexe, ce qui constitue une seconde caractéristique des items permettant d’expliquer les différents temps de réponse obtenus pour les deux regroupements d’items. Enfin, les items peuvent faire référence à des stimuli plus ou moins ambigus, sur lesquels il est soit facile, soit plus difficile de se prononcer. Les résultats obtenus suggèrent l’impact de ces caractéristiques des items pour l’ensemble du test de personnalité PER ainsi que pour cinq des six sous-échelles du questionnaire (acceptation de soi, anxiété, autonomie, dynamisme et stabilité émotive). Les résultats obtenus ne suggèrent toutefois pas l’impact de l’ensemble de ces caractéristiques des items en ce qui concerne l’échelle de relations avec les autres.

(33)

Tel que mentionné précédemment, il demeure impossible à ce stade de considérer que la présente étude permet d’appuyer la relation établie entre l’élaboration des schémas de soi aux items de test de personnalité et les temps de réponse leur étant associés dans les travaux antérieurs (Markus, 1977; Holden, Kroner, Fekken et Popham (1992); Holden & Hibbs, 1995; Holden, Woermke, & Fekken, 1993). Rappelons que le présent ouvrage permet d’investiguer les caractéristiques des items plutôt que les caractéristiques personnelles des répondants.

Cette étude comporte certaines limites d’abord liées à !’échantillon. Ainsi, malgré le fait qu’il est postulé que les répondants possèdent sensiblement les mêmes habiletés de lecture, il peut y avoir des différences non contrôlées au niveau de la vitesse de lecture et des stratégies de lecture utilisées. Il est également possible que certaines caractéristiques personnelles telles que l’ambivalence ou l’hésitation en général aient eu un impact au niveau des temps de réponse. Ainsi, les processus décisionnels peuvent varier chez les participants et,peuvent constituer une variable individuelle influençant les temps de réponse.

L’échantillon est en plus constitué essentiellement de participants âgés de 16 à 18 ans. Il

devient désormais possible d’envisager l’obtention de résultats différents en ce qui concerne les temps de réponse et les jugements de certitude / incertitude chez des individus provenant de groupes d’âge variés. De plus, la passation des deux questionnaires de cette étude a été réalisée de façon collective, il s’avère donc possible d’envisager l’obtention de résultats différents lors d’une situation d’administration de questionnaires sur une base individuelle.

Lors de la réalisation de travaux ultérieurs dans le domaine, il serait certes intéressant d’évaluer le niveau de certitude / incertitude dans la formulation des réponses aux items du questionnaire de personnalité PER de façon davantage directe. Ainsi, les répondants pourraient être

interrogés concernant le fait qu’ils considèrent être certains, plus ou moins certains ou

incertains lorsqu’ils doivent se prononcer sur les différents items du test de personnalité PER. Dans un autre ordre d’idées, il serait également justifié de s’attarder davantage à l’impact des caractéristiques personnelles des répondants telles que la vitesse de lecture ainsi que

(34)

Temps de réponse aux items

l’hésitation et l’ambivalence en ce qui concerne les processus décisionnels. Éventuellement, une variable de vitesse de lecture pourrait être introduite dans le test de personnalité PER, permettant l’ajustement des temps de réponse en fonction de cette variable qui représente une différence individuelle pouvant influencer les temps de réponse. Il serait aussi approprié d’ajuster les temps de réponse en fonction d’une variable reliée à l’hésitation de même qu’à l’ambivalence au niveau des processus décisionnels. En ce qui concerne plus particulièrement les temps de réponse, il est proposé d’introduire cette variable à certains items du test de personnalité dans des travaux futurs. Ainsi, une variable de temps de réponse pourrait être introduite en ce qui concerne les items qui se sont révélés faciles à évaluer par un nombre important de répondants ainsi que pour les items qui se sont révélés faciles à évaluer par un nombre moins important de répondants. Un score Z de temps de réponse pourrait ensuite être élaboré afin de situer les individus par rapport à un ensemble de personnes. Cette procédure impliquant un score de temps de réponse pourrait éventuellement permettre d’investiguer la présence d’un construit impliqué possiblement au niveau de la connaissance de soi. Ce construit pourrait également être associé à un certain niveau de fonctionnement cognitif chez les répondants. La passation du test de personnalité PER pourrait par la suite fournir de nouvelles données en lien avec une caractéristique personnelle afin de déceler davantage les différences individuelles chez les répondants.

(35)

Le présent ouvrage s’implante dans le courant de recherche portant sur l’évaluation de la personnalité en lien avec les temps de réponse associés à chacun des items (Markus, 1977;

1983; Holden & Hibbs, 1992; Holden, Woermke & Fekken, 1993). Au cours des deux dernières décennies, ces chercheurs se sont intéressés plus particulièrement à la relation entre les temps de réponse aux items de test de personnalité et l’élaboration de schéma de soi pour les traits de personnalité évalués. Au cours de la même période, certains travaux ont également investigué la relation entre les temps de réponse à des tâches de nature cognitive et le niveau de certitude dans la formulation des réponses lors de la réalisation de ces tâches (Sehulster, 1980; Sekuler, Sekuler & Sekuler, 1990; Coury & Boulette, 1992). Jusqu’à maintenant, la revue de la littérature ne contient cependant pas d’ouvrage qui examine la relation entre le niveau de certitude dans la formulation des réponses aux items de questionnaire de personnalité et les temps de réponse associés à ces items. L’étude actuelle vise plus particulièrement à examiner la relation entre les temps de réponse aux items du test de personnalité PER (Pépin, Rhéaume et Loranger, 1993) et le niveau de certitude / incertitude quant à la formulation des réponses aux items de ce questionnaire. L’instrument utilisé permet d’évaluer six traits de la personnalité saine (acceptation de soi, anxiété, autonomie, dynamisme, relations avec les autres et stabilité émotive). De façon plus spécifique, des regroupements d’items sont formés à partir des jugements de certitude / incertitude et sont mis en lien avec les temps de réponse associés aux

différents items du questionnaire de personnalité.

Les résultats obtenus dans la présente étude indiquent des temps de réponse significativement plus courts pour le regroupement d’items jugés faciles à évaluer par plus de 74,9% des

(36)

Temps de réponse aux items

répondants, comparativement au regroupement d’items jugés faciles à évaluer par moins de 62,2% des répondants qui sont associés à des temps de réponse significativement plus longs. Ces résultats sont observés pour l’ensemble du test de personnalité PER de même que pour cinq des six sous-échelles de ce questionnaire (acceptation de soi, anxiété, autonomie, dynamisme et stabilité émotive).

Cette étude est réalisée dans le cadre d’une première étape dans ce champ particulier de recherche, permettant d’examiner plus précisément l’impact des caractéristiques des items, telles que le fait que certains items soient davantage ambigus ou au contraire plus clairs et précis pour plusieurs participants. Un autre caractéristique peut aussi référer à des schémas de soi plus ou moins accessibles et identifiables chez plusieurs participants. De plus, la réalité représentée dans certains items peut être plus ou moins manifeste et peut exiger un exercice de jugement plus ou moins complexe. Cependant, puisque cette étude est réalisée à partir de

regroupements d’items, il ne s’avère pas possible à ce stade d’investiguer l’impact des caractéristiques personnelles telles que la connaissance de soi de même que l’élaboration de schéma de soi par rapport aux variables de temps de réponse et de jugements de certitude / incertitude.

Des travaux futurs pourraient considérer davantage l’impact de certaines variables telles que la vitesse de lecture de même que l’hésitation et l’ambivalence dans les processus décisionnels chez les répondants. Les recherches ultérieures pourraient également s’attarder spécifiquement à l’impact des caractéristiques personnelles des répondants afin de permettre d’investiguer la présence d’un construit impliqué possiblement au niveau de la connaissance de soi ou étant en lien avec un certain niveau de fonctionnement cognitif. La passation du test de personnalité PER pourrait par la suite être un instrument fournissant de nouvelles données en lien avec certaines caractéristiques personnelles, permettant de déceler davantage la présence de différences individuelles.

(37)

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Références

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