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l _J JFACULTE DE PHILO: Bulletin de la semaine du
8
Novembre.AVIS AUX Ili!T-!;R.I:3S·~S (Auditeurs assidus de '1Chez Mi ville11 )
Tous les étudiants désireux d' assister
à
l 'enregistrementde
1
1 émission 11chez Miville11 snt priésde donner leur nom au président de leur cl asse. L' enregi stre.:ien t aura lieu le
26
nov.-à
1
1
.
JO
hre. Il està
noter que nous ne pouvons accepter qu 'un nombre l imité d12.tudioots, soit environ25
.
Les 11mordusn devrai ent donc se hâter et s1inscrlre le plus tôt possibl e.·Ronald Ri cher, B .PH .I
C~mité des affaires sociales.
Enfin, le jour vient 01) nous aurons
à
notre dispositionl e moyen de nous faire entendre: nous pourrms parler, puisque cel a nous inco.11be, comme nous devo"îs le faire . Une revue de phil0-soohie va sortir de nos mains co·ninunes .
Mon intention n 'est pas de vous faire l 'histoire de nos prétentions
à
un tel droit; nous sentons tous plus ou moins les raisons -iui nous motivent et nous poussentà
poser ce geste . C' est maintenant u__ri fait acquis, nous avons 11notre11 revue. '~u1 al
lons-nous en falre?
Je vous dirai d'abord que 1 1 étape importante de l a créa
-tion d'une revue, c'est la formation d'une équipe responsable: je n 'ai eu aucune difficulté
à
denicher quelqu'un pour assurer la mi se en page (André Boullane, B.Ph.I), pas plus de difficultépour le poste de rédacteur en chef -(Marie- José Daoust, B .Ph.II);
et c'est
à
peine si j'ai euà
cnercher pour découvrir qu'un troi-sième compère ebait prêt
à
se porter garant du comite de lectureJean-Paul Brodeur, B.Ph.II) . Il reste un poste
à
combler, d'une très grande importance: il concerne la distribution de la revue dans notre nilieu universitaire età
l 1ext;.;rieur. J' ambitionne ,11ailleurs, de découvrir un
responsable avant l ongtemps (tout
aépend de vous,
à
la limite) . ·Une fois l ' équipe formée , nous projetons une date pour la
publ ication du premier num·:iro: nous voulons que l a revue soit lancée officiellement en décembre. Il importe d 1 autant pl us que
chacu..'î effectue des f ouil 1 es dans ses no'.l1hreuse s 11paperas ses 11 pour qu' il nous prooose au plus tôt un ou plusieurs textes pour
ce premier num0ro. Il faudrait que toute la redaction soit défi -nitive des le 2--,S-nove~bre: cessons de lambinert
Reconnaissons tous que la revue nous apoartient et fai•
sons-en notre affaire. Si vraiment il y a "des philosophes sur le ca·npus11
, qu'ils fassent jour sur leurs entreprises et '--lu'ils les
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r ..J 1 r 1 L 'vos textes pour le premier numéro: la revue ne co~ptant que 24
pages (format
6;
1x911 ) ,il est fort possible que tous ne soient
pas publiés dès le début. Nous nous efforcerons pour répondre
aux exigences du Pli lieu philosophique, dans la mesure où ses
be-soins se feront sentir. Nous vous montrons notre intérêt, prouvez...
nous le vôtre en r·épondant en grand nombre
à
1 1 appel que nouslançons.
Robert Nadeau,
Directeur de la revue.
N.B. Les textes proposés pourront être re~is
à
la rédactrice enchef au local S200 ou au directeur lui-même au même endroit,
aux heures de cours (tous le matin) .
ACTUALI TS D>~S PROBL FCM ~S PLA TONI CI ':;:;N S
"La dégénérescence des formes poli tiques
a été le premier comme elle sera le
dernier sujet de la méditation
plato-n i c i eplato-nplato-n e " ( 1 )
Aux 11
événements intolérablesn qui motivèrent Platon
à
:JOrter une ''extrême attention11 (Lettre
VII, J24d) aux affaires
y,:iubliques, nous pouvons accoler certaines dominantes de la vie pc
-litique canadienne en cette oériode électorale. 1
rhucydide
quo-tidien, Le Devoir pullule de scandales, de d0missions, de
polémi-'!.ues, de révélations, de procès en instsnce, de manifestes et de
lancements de pamphlets. cordonnier mal chaussé, le Ministère de
la Justice est contam:J.né; des candidats attendent les jugements
de leurs procès; les dès sont pipés, les conventions sont
souf-fl ées.
Les maximes des 8ssembl8es él ectorales sont ''celles dont
l a multitude fait profession les jours où elle se masse et fait
bloc11
• (Rép .439a) i:!:t cominent se masse-t-elle? "A mesure que les
manifestants s'eornilaieri.t, l i t téralement, au bas de l'escalier,
ils se regroupaient, essouffles, en beJle colère, les cheveux en
cha:naille, criant
à
l'l.misson ••. n(2) S'ajoutent les chefs decla11ue~'1Ceux-ci
éta1ent une quara..YJ.ta~ne Deut-être, gueul ards au
possible, mais ils ne narvinrent pas
à
entBrrer l3s orateurs. Unchahut classique •.. il Au-dessus, dans 1 1 organisation; le
fier-à-bras: ;'Ses coups de noings portaient. Il se·11bl8it prendr0 un
grand plaisir
à
frar;per le plus fort possible. Blond, cheveuxcourts, le visage reolet, yeux froids, ne manifestant aucune
émotion, i l était de toutes les bagarres.11 ~t le cadre de
la mo
-saique :;1Dès avant sept
heures, de nombreux agents circulaient
dans le vaste terrain avoisinant 1 1 immeuble et guettaient toutes
(1) L. Brunschivg, L'actualité des oroblèmes platoniciens, conf.
du Centre universitaire m3diterranèen ae Nice,
Herman, 1937
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1. J l J L Jles issues~( •.• ) Plus de 50 policiers de la ville, et
60
agentsde sécurité Ph:Ulips, en un.iforme-•.• Plusieurs autres at:Sents
étaient en civil, tandis que 2S autres, postés
à
l'école de lapoli ce, étaient prêts
à
in ter venirà
1 a moindre alerte. Un panierà
salade attend8it dans l'ombre· ••. " C'est LA G.R.A.'-JDT-<; BET~ qui semeut comme la par&~ècie ciliée dans l'inconscient des gestes et
des paroles; c'est l'enfant sur lequel l'orateur ;:iol i t ique du
Gorgias (')02a) se penche. ;'Exactement comme si., faisant l'él~vage
d' un animal de grande taille et vigoureux, on s'instruisait
à
fond de 8e s :rioeurs et de ses penci:lan ts; de 1U el côté on doit s 1 a~
pr ocher de lu1 et en 1uel endroit en doit le toucher;( ..• ) quel s
sons i l fait entendre habituellement, en relation chaque fois
avec une circonstan.ce d1::terminée, et quels sont ceux, invarsement,
qui dans une autre bouche l 1aJJaisent ou le mettent en fureur •.• ;'
(Rép ·4-9Jab) -. La srande bête d(;cide en fin de compte; elle sait
1u1 on laflatte, 1u' on lui en conte; on sait aussi, 11'1.ue co•11me
pour commencer, ce sont des contes que nous disons aux petits
enfar1ts"(Rép .. J77a), qu' on do5..t la flatter, lui faire des promes
-ses.
Platon a da ronger son frein à la vue des attroupe:rients
autour des Sophistes de l ' époque; on peut le voir ajuster sa toge
et partir en disant :11 • • • nous sommes, nous aucres hunaL1s,
une
e s0èc e apnr J voi sée d 1 animal, et il existe, sel on moi, une chas se
aux hommes '1
• (Sophiste, 222c) Hèal Pell etier rigole un peu des
techniques de chasse: 1
' ::<;t iuand on en tr·ai t en groupe, on se faisait
annoncer p8r quel q;r es clochettes de bazar, plutôt que ,)ar un
'Tiagnifique écoss25s jouant de la cornemuse ..• : ou plutôt --1_Ue par
un. corps de 20 clajrons et 12 majorettes .•. 11
B:Len cotés aussi les harangues, les finesses, l es jon.gle
-ries verbales, l'anod]n monté en é~ingle, les intsrprètations,
les attaques{ les réponses du suppose tac au tac, les ultimatums
de Victoria a Sydney, du Centre Paul Sauv~
à
l 'arena Maurice-Richard. Platon, qu'avais-tu prévu pour nous:" •.• Ces finesses-là,
i l convient plutôt
à
un so~histe de s1y adonner, :nais non pasà
un ho:m.r1e que 1 1 H~tat juge digne d 1 être
à
sa t2te 11 (Lacl1è s, l 97e).<luant
à
la charge pe"suasive concentrée dans la r éponse à l 1ul ti-ms.tum, elle ca,)italise
A
chaque 1'.llOt. Platon, en se grattant larosette, s 1 était de-nandé: .ine faut-il pas alors --:1.ue nous 1 1 ins
-truisio.1.s au l ieu de l'insulter?·' (Lachès, l C))a) Peut-être Diogène
Laerce dit-il quelque nart 1ue Pl aton aurait ensui ce Laisser
to:nber:"Ouais,; . Toujours est-il que l:J flrotagoras demande si c'est
mê:ne chose de 11 se réunir entre soi
o our s 1 entretenir" et 11 p arl er
comme un orateur devant 11 J\ssen1blée du Peuole11
• (336b)
Si l es i'événements intolérablesir et l a Grande B'."'._._; sont
actuels la hantise de l 'idéal l ' est tout autant. Claude Ryan a
ce ton,'ces termes, cet esnoir malgré-tout de Platon: '1L1électeur,
dans sa SAGESSE, SAURA DL)C ~hN .~R ces no:ns (de candidats valables)
et leur ACCORDER l a 118C0Nl\TAISSJ'N CE ... 11 On va même jusqu' a parl er
d 'un PA.KL'ï_;l\HNT IDEAL :"Parmi l es 1,011 candidats qui brigueront l es suffrages
à
l ' el ection du8
novembre, il s 'en tr ouve naturel-lement( l ) un gr and nombre quiont beaucoup de valeur •.• S'ils_ .
étaient tous èlus, ils formeraient l 18MBRYOF d'un parlei~er;t ideaL
Hélas, plusieurs seront la:issés pour comote . . . Les qualites de
i .
.
' : ! •=.' . i ::J Y'' I . ' 1} . JI..,,, '·' ' ' ., ' 1 1 : ,,· ' I .i f ,, [ J ·::· ·r'.l
l 1 . i .•Î. •. ·r f .r
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'..Jpolitique, humilité, nouvelle vague, formation universitaire . . .
11L'Age d'or véritable11 (Lettre Vll, J24d) est pour
demain ou tro~ loin dans le passé; demain s ' il est
l'aboutisse-ment final des erreurs et expériences; hier, comme le père que
nous ne connaissons Das nour n'avoir que le fils ou le rejeton.
La dégénérescence dégénérerait f aute d'un fondement de la forme
poli tique non fondalble comme le père irrétrouvable. N'Y a-t-il
pas lieu d'associer un aristocratiPme social
à
une theorie desfor~es suoérieures •.•
?
~t si la 0ensée est dialecti~ue, POL~MI-'iU~~ (re: sophistique, campagne électorale, Quartier-Latin),
si le consentement ne tombe sur aucune proposition universelle
logi~ue ou affective ou logique affective, l'actualité des
problèmes Dlatoniciens ne crie-t-elle pRs l'inactualité des
voies platoniciennes? Prochain pa~ier.
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CHRISTIANISME ET COMMUNISME{ II
2- LtEGLISE, LA
RELIGION;
ET
LTHISTOIRE.
On rencontre
quelquefois
des
gens
qui, désireux de
sauvegar-der la foi religieuse contre ses
ennemis
réels ou imaginaires, font
_
plus de tort que de bien
à
l'avance~entde la religion •
.
Prennant
~elle.-ci p•ur une
entité
intemporelle, ils la fixent dans des inst
.
i
tu-tions et des règlements quTils sTefforceront de conserver immuables •
.
Ceci
a
..
en
effet
donné toute sa force
à 1
TEglise catholique dura
'
nt le
"Moyen-Age". Porteuse de la civilisation et aussi d'une rêvélation
qu'aucun homme n'aurait pu inventer,
elle
marque un bris avec les
conceptions
pa~ennessur l'homme et l'axistence, Sans la religion
chrétienne, on ne peut qu'imaginer le sort de lThumanité après les
invas
i
ons des barbares, qui auraient sûrement fait recùler le progrès
de la civilisation. Il était nécessaire d
tructeur8et
e
s'opposer
au
courant
des-en
ceci le rôle dTavant-garde qe l'Eglise naissante
triom-pha.
Le calme se
rétabli~sant,durant ce quron appelle injustement
le
·
"Moyen-Age" (ce terme apparaissant
pour
la
prémière
fois vers 1450),
l '
·
Eglise s'organise hiérarchiquement, éduque les peuples, étend
par-tout où
elle
peut son influence en pénétrant dans lTactivité sociale
des hommes,
enfin elle
se donne une langue pour exprimer sa pensée,
le scolasticisme. La religion chrétienne
est
devenue 1 TEglise établié
·
.
C'était l'époque où les chefs dTEtats respectaient lTautorité du
'
Pa-pe,
ou du moins
acèeptaiBnt
les conséquences de leur insoumission.
L'Eglise symbolisait la
préSEice
de Dieu sur la terre
et
la religion
à
laquelle tous ap
ry
artenaient intégrait lTindividu
à
la société, de
sorte que si le représentant de Dieu déclarait tel roi ou
empereur
indigne,
alors
la
société
dans
son ensemble
refusait de lui obéir.
.
La fin du
"I
v
loyen-Age
11est marquée
par un sentimant d
rindé
·
-pendance
à
lTégard de toute
autorité;
les causes de ce fait sont
trop nombreuses
et
ne peuvent
etrB
traitées dans ce bref
essai.
On
appelle
"Renaissanceî'
la pérd.iode des
entreprises
individuelles dans
toutes les sphères d'activité:
en
philosophie on cherche alors
à
trouver un critère subjectif de la certitude, puisqu'on s'était
mis
à
douter de la capacité de l'intelligence finie
à
atteindre Dieu.
Entretemps, l'Eglise tâcha de s'accaparer des fruits du nouvel
es-prit: on introduisit le faste dans la liturgie,
on envoya
des
missi-onnaires avec les
explorateurs,
on realisa la séparation de la
philo-sophie
et
de la théologie
et
la religion devint un des éléments
di-vins dans l'homme, car lThomrne
peut aussi
sTélever
à
Dieu par la vie
civile
(~oxpopuli,
vox Dei"), ou par lTétude
de
la nature,
etc.,
Il
est
intéressant de noter
que
Thomasso Campanella
(1568-1639)
qui fait
partie
de la Contre-Réforme catholique,
affirma,
avant
Descart~s,que
la connaissance des choses divines ne s'obtenait ni par le syllogisme
ni
par
l'Autorité,
mais par
la
certitude de
la consciente présente
à
elle-même. Mais
un
autre signe
des temps fut la condamnation des
11er-reurs11
de Galilée. L'Eglise faisait des concessions
à
l
1Histoire, mais
elle
était trop conservatrice pour
être
conséquente
avec elle-même.
Certes,
ce n'est pas la religion qu'il faut blâmer,
mais
l'Eglis~,.,· "-:'. . )·'t l ' :)' 111:< "'·:t>j;.:F:· ..
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[ 1
,·craigant de se polluer, refuse de suivre la marche inéluctable de
l'histoire.
Les faiblesses de
l'Eglise
comm
encent
à
se faire
sentir.
Si
le
dogme est brillamment
formulé
au Concile de Trente
(1545-1567),
l'organisation
int
erne de l
1Eglisedeneure sensiblement
la
même qu'au
nMoyen-Age", et son emprise
sur la vie
sociale et
intellectuelle
des
pays
d'Europe entravera desormais
le
progrès de celle-ci. Dans
la ·
crainte de perdre de
som influence
auprès de
l'aristocratie régnante
et dans celle de voir
réapparaître une
nouvelle
11Réforme Protestante,
L'Eglise devient intolérante
et elle acquiert une
valeur
politique
dont la
doté
le
Concile de
Trente.
C'est en partie
à
cause de
cette
domination
que
le
mouvement de la
libre-pensée
a secoué
la France
au
XVIIIe
siècle. La
misère morale et économique que
la
monarchie
abso-lue
avait apportée
à
la
France ne disposait
pas favorablement le
peu-ple accablé;
ne sachant pas
qui ou quoi blâmèr,
les
philosophes ont
tour-à
tour attaqué ce qui
leur
semblait
le
plus
vulnérable
et
ils
rê-vèrent
à
toutes sortes d'utopies pour l'avenir.
Une
chose
cependant
était
cert~ine:on
trouvait
que
l'Eglise retardait le
développement
de
la nation, de
l'humanité
même, par sa haine de
tout ce
qui est
nouveau. On
tâcha
alors de montrer comment
~areligion est
étrangè-re
à
l'homme
rationnel, et que l'âge des
Lumières doit prouver
qu'a-vec
la science on
peut
répondre
~toutes les
questions
.
Le fait
est
que
le
régime
féodal,
avec ses multiples
restrictions
à
la liberté
individuelle, son injustice
inevitable
puisque basé sur
une somme
de privilèges
partagés
entre quelques
familles
seulemen
t,
était
de
-venu
identifié
à
l'Eglise,
qui ne faisait pas grand'chose
pour s'en
dégager,
Même dans
le
clergé, certains
prêtres issus
de
familles
no-bles se voyaient
décerner les hauts
postes,
tandis
que
la
majorité
du
cler~ésubissait le
sort
des humbles.
Ce
contexte nous
aide ma
in-tenant
a
comprendre le
célèbre "ec
l'inf"
de Voltaire
.
Le cvi de
ba-taille ne
visait
pas
la
religion proprement dite, mais seulement
les
cadres
surannés
de l'Eglise,
Mais
il
est évi4ent
que dans le
cl
i
mat
préré~olutionnaire,
la
confusion des
esp~its ·identifiaitEglise
et
religion, comme
elle a identifié
régime féodal
et Eglise,
La
Révolu
-tion Erançaise a ouvert
les portes
à
la démocratie: ce
f~tlà
une
perte considérable pour l'Eglise,
qui conservait
une
mentaJité et
des
structures féodales
dans un monde qui
changeait
ses cadres
plùs-subitement qu'Elle.
Mais c'est
là
aussi
ia
chance pour Elle de
renaî-tre
et d'avancer
plus sfirement
que
la société
qu
1Elle a quittée
.
L'époque
dans
laquelle
nous
vivons verra
probablement
la
tran-sition
à
ce nouvel
âge,
caractérisé par la
participation
laique de
plus
en
plus
grande aux affaires
de l'Eglise
en
ce qui concerne la
dif-fusion de la
~enséede l'Eglise
sur
les problèmes
concrets auxquels
doivent
faire
face l'individu, la societé, les
états, Afin
de
préci-ser ce point,
il serait bon de
commencer par
s'interroger sur ce qu'est
la
religion
.
Beaucoup
l'acceptent,
beaucoup
la
nient, beaucoup sont
indifférents.
Maip
je ne
sa
is
pas
si
ceux qui la nient
ou
sont
indif-férents, ne sont pas un
peu malhonnêtes.
On
ne tranche
pas la
questi-on en
l'acceptant
aveuglément
non
plus,
La religion
dépasse
toute
dé
-finiti0m
que
l'on
peut en donner, et c'est pourquoi
je
me contentera
i
de dire
que
la religion
c'est
la
profondeur de
l'âme humaine, un
ab
-solu que
l'on trouve
en
nous
et qui
nous
invite
à
depasser
notre
·1•' ~ .. ::; -·;,-..:; ) . \>. ' ) . \ ( . . ·, 1 "'· __ : ... ·,. - -: .. ; ,, __ ,_\_ > '< ~--~ c.. .. .., ._; .- ! ; j ~ - •. '· ,; ,"\.'--~ ~·:; \·\)0-S ... _, .).' ·, ',.\·· -' ·~ t ~ .. :.• ', .... . ) .. , . \ ·' ~ •>{(-:\' ''-·.\. .,. ·_\ ,. )'·' . ,.· ·:· ;·· ,_. ~-·'· ·,>, "' •· ,.r ". ... ,· •• 1~ ,. : · · l '. .. , ...
-·;.....
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D
humaine.
Notre condition est de naître
r
e
ligieux. On n'a pas besoin
d'enseigner la religi9n: si
elle est au programme des écoles, c'est
afin de
donner un
cadre normatif
aux
jeunes
esprits. afin qu
1ils
ne
se
sur~rennentpas du
désordre
qui
les
entoure, lorsqu'ils se
met-tront
a
réfléchir. Le véritable
élan
religieux
qui
vient du fond de
l
1âme,
et
qui demeure toujours sans réponse,
se
trouve
partiellemnt
reproduit
par
les réponses securisantes
que
la religion
institutiona-lisée donne
à
1
1inquiétude
perpétuelle de
l'homme.
Je ne cher
\
ae
~asla religion là
où
se trouvent des temples,
comme le ferait un archéologue,
mais dans
la conscience humaine
insa-tisfaite de son sort
et
qui
essaie de
la changer. La religion, c'est
ce qui
~ousseles hommes
à
vivre ensemble,
à
se
sacri~iersans
récom-penses, c'est le contentement
que procure
une vie
morale,
c'est la
conscience de notre finitude face
à
l
1absurde d'un
monde
qui ne veut
pas de nous. Selon
moi,
la vraie religion
est
autant nécessaire
au-jourd'hui qu'elle l'était aux siècles des invasions barbares.
Et
les
nouveaux barbares, ce sont les techniciens de la
science,
irréligieu-se
et
inhumaine, qui réussissent
à
faire oublier
à
la société
que
le
problème, c'est l'homme
et
SGSinquiétudes
fondamentales. La
soluti-on
adoptée
par le XXe
siècle, est
le refus de la r8ligion qui "
po-se
des
problèmes sans les résoudre'';
d'où
l'engouement pour la
scic~ce
matérialiste. On
a remplcé la
vertu d'espérance
pour une vie
meil-leure, par l'espoir
de
remplacer l
1homme
par
la
:...; ·~·J\i:1e.Je ne
dis
pas que l'Eglise
et
la religion qu'elle perp8tue
est
prête
à
affron-ter
sa
mission: j'ai déjà
mentionné
les
problèmes
d
1ordre
hiérarchi-que
qui
démeurent
à
résoudre.
Quant aux problèmes
du
dogme
religieux,
il
me paraît essentiel
d'envisager le
monde actuel et
ses
transforma-tions,
tel
qu'il se
présente,
si l'Eglise veut aboir une influence
réelle sur lui. Il lui incombe donc
de
reformuler les verités de la
foi dans un nouveau langage
et
de les adapter
aux
besoins
de
la
soci-été
iinustrielle.
Sinon la cupidité
de~hoffilî1es refusera totalement
d'entendre ses accents,
et
ils se réfugieront
dans
l'égoisme
destruc-teur.
Comme
préparation au
travail d
1édification du catholicisme
vivant, il faudra tenir compte
de
plusieurs
voies
d'approche,
puis-que nous vivoms dans un
monde
divisé.
On devra
réinterpreter
objec-tivement la phrase de
Marx, parmi celles qui
snnt les plus
incompri-ses,
mal
apprises, réfutées,
approuvées, condamnées, fameuses,
mal
faméBs, diffamées,
et
j'en
passe:
11La religion, c
1est llopium du
peuple.n Voici un bel
exemple
pour différencier les
gens
fuonnêtes des
malhonnêtes,
dont les
arrières-pensées
·---~~paraissentdans le
dé-goût qu
1ils
feignent en répétant ces
paroles,
La
pensée
de
Marx,
con-tenue dans la ncritigue de la philosophie du droit
_
de Hegellî, fournit
des indications
pr~cieusespour
la régénération
de
la religion,
et
son influence a
été
présente
dans
l'élaboration
de maints
schèmes du
Concile Vatican II (en particulier le schème no.13).
Je
reproduis
ici le
texte d
1où
a
été
tiré la
phrase
cités
plus
haut:
"
La
détresse
religieuse
est, pour
une
part,
l'expression
de
la
détresse réelle et,
pour une
autre,
la
)rotestation
contre 1,
~6tresse
réelle. La religion
est
le
soupir
de la créature opprimée,
1
1âme d'un
monde sans coeur,
comme
elle est
l
1esprit de
conditio~sso-ciales d
1où l'esprit
est exclu.
Elle
est
l
1opium du
peuple.n Qu'on
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L 1•
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1 lJ 1 L ,mette le terme de
11péché
orig
in
e
l
11e
t on
A.
un tEJCt
e
de St.Augustinl
Tant que l'esprit
est exclu
de
la
vie
e
n
société, la
reli
gion
a son
droit
d
'
1 êt~e.A
u
XXe
siècl
e
,
nous n'avons ni esprit,
ni reli
gion
!
Le te te
.
de
Ma
rx
correspond
àla pensée
chrétienne qui a élaboré
le
thème
de la souffrance
humaine et
lui
a donnt
une
source d'espoir
•
.
Pour
Marx,
la
sociéte sans classes,
l
a
HCommunion
de
s
Saints
11est
la
source
d'espoir. D'autres
rapproche
m
ents sont
encore
possibles
entre
marxisme
et catholicisme.
Cependant,
je crois
que
la religion n'est
pas
une
étape qui
sera
remplcé, comme le
pensent
Comte
et Marx, au moment
où la
socie-té
aura
atteind son
idéal.
Car, si
p
r
ésentement
,
l'~usticesociale
est ce
qui conditionne la for
ma
tion
de
l'es
pr
it reli
g
ieux, celui-
c
i
en
dem
eure indépendant qu'en
à
sa
nature propre. La majorité des
hom-mes a
besoin de la religion non 3eulement pour représenter
mythique-ment
les conditions sociales (comme
affirme Marx)
,
mais
aussi,
et
c'est le point le
D
lus important, la reli
g
ion sert à imager la tot
a
-lité de la condition
humaine,qui est
foncière
me
nt injuste.
Ainsi, rien
ne
nous empêche d'imaginer que
dans la
nsociét
é
sahs classes
11,J_a
religion continue de
re
mp
lir
son rôle,
si
,
n
écessa
ire
à
la vie
indivi-duelle<
mais avec
un contenu
beaucoup plus pur. (
On n'a qu'à
se
ré-férer a
l'expérience
des Soviets,quimt
eté
obligé,de
réouvrir les
églises
en
1958).
En conclusion, j'espère
avoir été
clair
da
ns cet
essai, qui
ne
prétend
pas
à
la certitude
sur
tous les
points. Je sais que
l'his-toire est beaucoup
p
lus compliquée que cela
et
qu~une nn~ly0eplus
complète
de
questions
étudiées
pourrait donner
des résultats
diver-
·
ge
nts.
Peu
importe; l'im
p
ortant
est
de se
donner
un
champ d'action
et
de l'élucider le
plus qu'on peut,
et
ensuite
de
suivre
le
mouve-ment
de l'histoire
q
ui
se passe
d
urant notre
vie.
Bref,il
est
défen-du de
faire
le
mort devant
le
monde qui a besoin
de nos talents.
,.._, _.J;:-; SJ) ·. • :: --~s r1 ... ~: --.. _c . .L .. '"'i !Tiol~·.lI1:"r ~.:~ -~~Ge~~- ~1 ï L 1.7 : ... ' j(·{>~: "1_3Jr~_t._ . ,,i . .; .r ... · •.• .. .;,.J._, ; 1.!. ..__,..___ . J -