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Le contrôle de gestion dans l'Assemblée évangélique chrétienne du salut pour tous (AECST) : apport des sciences de la gestion à la praxéologie pastorale

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Université de Montréal

Le contrôle de gestion dans l’Assemblée évangélique chrétienne du salut pour tous (AECST)

Apport des sciences de la gestion à la praxéologie pastorale

par Léontès Béry

Faculté de théologie et de sciences des religions

Mémoire présenté à la Faculté des études supérieures en vue de l’obtention du grade de M.A.

en Théologie

option Théologie Pratique

Octobre 2016 © Léontès Béry, 2016

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RÉSUMÉ

La crédibilité des Églises évangéliques a été mise à rudes épreuves par les temps qui courent si l’on se fie à ce qui est rapporté autant dans la presse écrite que dans la presse parlée à la grandeur du pays. L’un des principaux facteurs alimentant la quasi totalité des opinions négatives sur ces lieux réputés être « lieu de la rencontre entre les croyants et le Divin », c’est le manque de rigueur dans la gestion de leurs différentes activités. En dépit des rumeurs et des soupçons, certaines Églises essaient de se démarquer des mauvaises pratiques qui ne font que miner la réputation de la plupart d’entre elles.

Afin d’amener les lecteurs sur des pistes éclairantes, je vais problématiser et proposer, de façon succincte, les différentes étapes du contrôle de gestion dans une Église évangélique grâce à l’observation et à l’analyse de cette pratique.

Mon observation portera sur une Église, en particulier, qui en est à sa douzième année de fonctionnement et qui connaît une importante croissance au fil du temps. En tant que Pasteur de cette Église, tout en m’inspirant de mes expériences personnelles dans la gestion de diverses équipes d’employés dans la Société de Transport de Montréal (STM)1, je vais esquisser les grands traits des valeurs privilégiées qui ont été à la base de ce succès.

1 J’ai travaillé pour la Société de Transport de Montréal (STM) pendant près de vingt huit ans. Durant mes quinze

dernières années au sein de cette entreprise, j’occupais la fonction de gestionnaire principal du personnel administratif affecté à l’exploitation du service de transport et du service à la clientèle de la section Transport adapté (ce dernier service étant un service de transport spécialisé offert exclusivement aux personnes à mobilité réduite).

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Mots clés :

Église évangélique – Église protestante – Communauté évangélique – Contrôle de gestion – Théologie pratique – Pasteur – Praxéologie pastorale.

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ABSTRACT

If it is possible to trust the information reported as much in the print media as in the speaking press in our days, to the size of the country, the credibility of the evangelic Churches was put in hard test. When we consider what has been identified to be as one of the man factors feeding most of the negative opinions on these renowned places to be « space of the meeting between believers and the Divine », it is the rigorous lack in the management of their various activities.

We are agreed to say that in spite of the rumours and the suspicious certain Churches are trying the best of what to be done in order to distance themselves from bad practices which are undermining the reputation of most of them.

My intent is to bring the readers on enlightening tracks by proposing briefly the various steps of the strategic management control in an Evangelic Church through the observation and the analysis of this practice.

That observation will set its focus on a particular Church, which is in its twelfth year of functioning and which now experiencing an important growth over the time.

As Pastor of this organization I will try to refer to my managerial working experience with several teams of employees in the « Société de Transport de Montréal » (STM)2 in order to outline the privileged values which were at the root of this success.

2 Société de Transport de Montréal is the main urban Transportation Company in Montreal. I worked for this

company during almost twenty-eight years. During my last fifteen years within this company, I hold the office of main administrator of the administrative personnel allocated to the operation of the customer’s service of the section adapted Transport (this department being a service of specialized transport offered exclusively to the people with reduced mobility).

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Key words:

Evangelic Church – Protestant Church – Evangelic Community – Management control – Theology practices – Pastor – Pastoral practise (Pastoral praxis).

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TABLE DES MATIÈRES

RÉSUMÉ……….……….….……II ABSTRACT……….…….……..……….IV TABLE DES MATIERES………..………...VI REMERCIEMENTS……….…………..X

INTRODUCTION………..………..1

Cheminement professionnel 1

Éléments issus de ma formation académique 2

Intérêt dans les études entreprises – Praxéologie pastorale 3

Dimension théologique 5

Église de référence 5

Le Protestantisme –- Son cadre historique 6

Origine du substantif « protestant » 6

Le protestantisme au sein du christianisme 7

Église protestante – Cadre historique 8

Le mouvement évangélique en Amérique du Nord 8

Le travail pastoral 9

CHAPITRE 1………..…….10

MÉTHODOLOGIE DE LA PRAXÉOLOGIE PASTORALE 10

1.1 Praxéologie et praxéologie pastorale 10

1.2 Fonction de l’observation en praxéologie pastorale 11

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CHAPITRE II

LA PRATIQUE DE GESTION DANS L’ASSEMBLÉE ÉVANGÉLIQUE

CHRÉTIENNE DU SALUT POUR TOUS (AECST)………..………13 2.1 Identification de la pratique : Contrôle de gestion dans l’AECST 13

2.2 Les pôles structurels 15

2.2.1 Les acteurs de la pratique 15

2.2.2 Milieux socioculturel et religieux de la pratique 22 2.2.3 Moment où se déroule la pratique 24

2.2.4 Les valeurs de la pratique 29

2.3 Problématisation de la pratique 37

2.3.1 Les effets du contrôle de gestion

sur les objectifs de l’Église 37 2.3.2 Forces et faiblesses du contrôle de gestion dans

l’Église 37 2.3.3 Le contrôle de gestion dans le milieu religieux 39 2.3.4 Recours à un sondage – Analyse des résultats 40

CHAPITRE III

LA PRATIQUE DE GESTION DANS LA PERSPECTIVE

D’UNE INTERPRÉTATION THÉOLOGIQUE 49

3.1 RÉFÉRENTS THÉOLOGIQUES 49

3.1.1 La saine gestion du point de vue de la théologie 49 3.1.2 L’expérience de l’Église apostolique 50

3.1.3 L’Expérience de la première communauté

chrétienne (Église primitive) 52 3.1.4 La croissance de la communauté aux prises avec un climat de tension 53

(8)

3.1.5 Installation du ministère diaconal en Église 54

3.1.6 Limitation de cette recherche sur l’installation 55

du ministère diaconal 3.2 RÉFÉRENTS EN SCIENCE DE LA GESTION 56

Sciences de la gestion et Pratique pastorale 56

3.2.1 Apport des sciences de la gestion à la praxéologie pastorale 57

3.2.2 Définition des sciences de la gestion 58

3.2.3 La bonne gestion d’une entreprise 59

3.2.4 L’approche stratégique 62

3.2.5 Gestion stratégique – Son utilité 63

3.2.6 Modèles de stratégies 64

3.3 Règlements et lois gouvernementaux 71

3.3.1 Statut juridique de l’Église 71

3.3.2 Conseil d’administration – Administrateurs 72

3.3.3 Responsabilités et obligations des administrateurs 72

3.3.4 Conclusion – Relations entre Théologie et Sciences de la gestion 73

CHAPITRE IV IDENDITICATION ET MISE EN ŒUVRE DE PISTES D’INTERVENTION 75

4.1 L’intervention 76

4.2 Matrice de planification 78

4.3 Évaluation – Évolution et résultats du projet 78

4.4 Élaboration d’un plan d’action 79

4.5 Contrôle de gestion dans une Église évangélique 82

4.6 L’Église en quête vers de nouvelles structures 83

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CONCLUSION 86

BIBLIOGRAPHIE 88

ANNEXES 91

Annexe 1 Organigramme de l’Assemblée Évangélique

Chrétienne du Salut pour Tous I

Annexe 2 Modèles de rapport de contrôle financier II Annexe 3 Le sondage – Questions pour les entrevues IV

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REMERCIEMENTS

J’aurais voulu énumérer les noms de tous ceux et de celles qui, de près ou de loin, m’ont assisté dans ce projet de recherche, le temps et l’espace étant des facteurs contraignants, je vais limiter l’expression de mes sincères remerciements à ceux et à celles qui ont grandement contribué à cette réalisation. Aux professeurs de la Faculté de Théologie et de sciences des religions de l’Université de Montréal, M. Jean-Marc Charron, Mme Solange Lefebvre, M. Pierre Letourneau, merci de vos précieux conseils. A mon directeur de recherche, le professeur Olivier Bauer à qui je veux exprimer toute ma reconnaissance pour sa grande disponibilité et pour ses précieux conseils. Il a été très généreux de son temps; même en dehors de sa période d’affectations régulières, il était disponible pour me diriger. Après le départ du professeur O. Bauer de la Faculté, M. Ignace Ndongala Maduku, à qui j’exprime mes sincères remerciements, est intervenu et il m’a dirigé habilement jusqu’au dépôt final de ce projet. Je veux remercier, enfin, mes enfants : Paul, Myriam et de façon plus spéciale Marc-André qui veillait au bon fonctionnement de mes supports informatiques. L’apport et la contribution de mon épouse, Désinette, ont été sans égal. Grâce à ses efforts, il m’a été permis de me décharger de certaines obligations ministérielles et familiales.

(11)

Mon intérêt personnel pour cette recherche n’est pas dicté par le fait du hasard. Un ensemble d’acquis, de questions, de remise en question issus de mon expérience professionnelle et religieuse et de ma formation académique sont à la base de cette démarche qui porte sur l’aspect de la direction « οιδοκοµε » dans une Église évangélique.

Cheminement professionnel

Après une assez longue carrière dans la gestion du transport et dans le service à la clientèle de la Société de Transport de Montréal, (STM), j’ai décidé de prendre ma retraite le 31 décembre 2009. J’y ai travaillé pendant prés de vingt-huit ans. Ce parcours m’a permis d’acquérir une vaste expérience dans la gestion du personnel, dans la gestion d’un centre de transport (exploitation du service) et d’une bonne approche sur tout ce qui se rapporte au service à la clientèle, puisque tout au long de mes cinq dernières années, j’occupais le poste de Chef de Section Administratif du Service à la Clientèle (S.A.C.) au Centre de Transport Adapté de la STM. C’est le service spécialisé de transport (porte à porte) destiné aux personnes à mobilité réduite. Cette clientèle est particulière puisqu’elle demande un système de transport hautement spécialisé qui tient compte des différents handicaps affectant ces gens. Le but visé de l’entreprise : fournir à cette clientèle particulière un service de transport à la hauteur de leur satisfaction.

La raison justifiant, en partie, ma retraite si tôt, c’est que je suis responsable d’une organisation religieuse. Je suis le Pasteur de cette congrégation. Il s’agit d’une jeune

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congrégation qui connaît une croissance marquante. Cette responsabilité exigeait de moi énormément du temps.

Éléments issus de ma formation académique

Je suis né dans une famille de tradition protestante évangélique et j’y ai grandi dans la fidélité à cette foi. L’ensemble de la formation religieuse reçue tant à l’école du dimanche3 que dans les sessions d’étude biblique ont été à la base d’une riche contribution permettant de stimuler la foi chrétienne en moi. Par la suite, mon intérêt grandissant pour la compréhension des textes bibliques m’a conduit à entreprendre des études à un niveau supérieur à la Faculté de Théologie et des Sciences des Religions de l’Université de Montréal, afin de mieux aborder ces textes sacrés. L’obtention d’un baccalauréat spécialisé en Études bibliques, délivré par cette Faculté m’avait permis de mieux articuler ma réflexion. Ces études ont eu un effet bénéfique dans ma pratique religieuse. Elles m’ont aidé à développer mes aptitudes à aborder les textes bibliques de façon à mieux les transmettre aux membres de la congrégation. Elles ont également contribué à me sensibiliser sur d’autres aspects du fait religieux : l’art de fonctionner, d’interagir avec les réalités matérielles de la communauté. Après maintes réflexions, j’ai décidé de retourner aux études, cette fois-ci, pour entreprendre les études en théologie pratique. La gestion dans l’Église dite évangélique chrétienne4 devient de plus en

3 A l’école du dimanche, (en Anglais : Sunday School), un enseignant spécialisé dans l’enseignement de la Bible

transmet aux enfants, aux adolescents et même aux adultes, dans certaine Église protestante, l’enseignement de la Parole de Dieu. On y apprend tout ce qui aidera un jeune croyant à grandir dans la connaissance, dans la crainte de Dieu et l’importance d’entretenir de bonnes relations les uns envers les autres.

4 L’entité « Église » désigne ici les Églises évangéliques chrétiennes faisant partie du Christianisme évangélique

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plus préoccupante et cet aspect de la question constituera le volet sur lequel portera mon intérêt.

Mon intérêt dans les études entreprises jusqu’à maintenant Praxéologie pastorale

Pour moi, la praxéologie pastorale devient de plus en plus importante et joue un rôle de premier plan dans la gestion de l’Église afin de garantir la crédibilité de la pratique religieuse. L’Église est non seulement le lieu de ressourcement spirituel, mais elle est aussi le lieu où se fait l’éducation de la foi et de la prise en charge des réalités matérielles de la communauté. Ma principale question, en rapport avec certaines expériences du milieu : Y a-t-il une stratégie de saine gestion à intégrer au sein de l’administration de l’Église Évangélique pouvant rétablir la crédibilité de ces organismes ? A défaut d’intervenir efficacement, l’Église ratera-t-elle sa vocation et passera-t-elle inéluctablement à côté de sa mission évangélique qui est de proclamer le message de Jésus Christ et de stimuler la foi ?

Choix du sujet de ma recherche

Mon observation de la pratique pastorale m’amène sur la piste d’une problématique qui est à la base de la désertion de l’Église. Il est permis de constater que la non transparence dans la gestion pastorale est une source de multiples et diverses crises au sein de la communauté religieuse. Plusieurs Églises ou organisations religieuses protestantes, en particulier, ont fait l’objet de scandales qui ont alimenté les bulletins d’informations de différents réseaux de

congrégationalistes ou indépendantes, chaque paroisse formant une Église autonome. Leur déclaration de foi s’appuie essentiellement sur la Parole de l’Évangile.

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télévisions et de la Presse écrite, plus particulièrement au Québec5. Ces scandales ont eu un effet direct sur les participants et sur les membres de la communauté évangélique chrétienne. Nous n’avons fait que constater la désertion de plusieurs lieux de culte par des membres qui autrefois étaient très attachés à leur établissement de culte ou à leur église. Les membres se posent des questions. Ils s’interrogent sur le leadership des responsables évangéliques. Leurs questions restent sans réponse, puisque ces pratiques pastorales ne sont régies par aucun « ordre religieux supérieur » ayant la responsabilité d’intervenir en pareille situation. Alors, les instances judiciaires s’interposent afin de régler les différents entre les membres des différentes Églises et les principaux responsables de la gestion pastorale. Ce manquement mine la crédibilité des acteurs de la pratique et, par le fait même, cause des torts quasi irréparables dans la communauté chrétienne. Ma recherche portera sur la nécessité de créer une nouvelle dynamique de la gestion de l’église en adéquation avec la pratique pastorale au sein des différentes Églises du Québec et d’ailleurs.

5 Parlant de situations ayant une incidence malheureuse sur la communauté évangélique chrétienne, nous pouvons

évoquer certaines publications de la Presse électronique. Un premier cas a été relaté par la journaliste Catherine Handfield, du Journal La Presse du 2 août 2010- mis-à-jour le 4 juillet 2011, en rapport à des accusations de fraudes déposées contre le responsable de l’Église, par les membres de la Communauté chrétienne de Béthel - [Repéré le 6 juillet 2015 à http://www.lapresse.ca/actualites/201008/02/01-4303070-le-pasteur-accuse-de-fraude-nie-tout.php]. Dans un deuxième temps, il a été rapporté un autre fait scandaleux par la journaliste Caroline Touzin, du Journal La Presse, du 12 août 2010, mis-à-jour le 12 août 2010, où les membres de l’Église Évangélique Pierre Angulaire ont exprimé leur doute sur la façon dont leur pasteur a utilisé leurs dons- [ Repéré le 15 juillet 2015 à : http://www.lapresse.ca/actualités/justice-et-affaires-criminelles/201008/11/01-4305335-un-autre-pasteur-montrealais-eveille-les-soupcons.php]

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Dimension théologique

L’Église, certes, est une entreprise humaine, dans ce sens, elle est dirigée par des hommes. Cependant pour pallier les limites humaines, son Chef Suprême6 a communiqué des balises devant guider les acteurs de la pratique religieuse. Le passage suivant illustre clairement son intention à l’égard des dirigeants de l’Église :

« Il en sera comme d’un homme qui, partant pour un voyage, appela ses serviteurs, et leur remit ses biens. Il donne cinq talents à l’un, deux à l’autre, et un au troisième, à chacun selon sa

capacité, » (Mt 25, 14-15). 7

Église de référence

Il me paraît très important, au préalable, afin de mieux orienter tout lecteur intéressé à cette recherche, de préciser l’identité de l’Église de référence en rapport avec l’objectif visé.

Tout au long de cette démarche, la mention d’Église se réfère à celle de tradition protestante faisant partie intégrante du christianisme. Sans vouloir reprendre l’histoire du protestantisme dans son ensemble, il me convient d’esquisser brièvement ce que nous entendons par « Protestantisme ».

Le Protestantisme –- Son cadre historique

Le protestantisme est issu de la grande Réforme protestante du XVIe siècle, entreprise par Martin Luther, Jean Calvin et Ulrich Zwingli. En des formules distinctes et spécifiques, ces

6 Le Christ le Seigneur étant le Chef Suprême de l’Église, d’après les épitres de Paul : Colossiens 1, 18-19 ″ Il est

lui-même la tête de son corps qui est l’Église. Ce fils est le commencement, le Premier-né de tous ceux qui sont morts, afin qu’en toutes choses il ait le premier rang ″.

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trois hommes ont exprimé leurs convictions concernant : la Bible, les doctrines, les intermédiaires entre Dieu et les hommes, les sacrements et l’autorité de l’Église. Ces réformateurs se sont entendus sur les principes théologiques de base suivants8 :

♦ Le prêtre n’est pas un intermédiaire obligé entre Dieu et les hommes.

♦ L’Église est présente, non dans une institution, mais là où la personne de Christ est confessée.

♦ Les sacrements sont efficaces non à cause du pouvoir de celui qui les administre, mais de la foi du fidèle.

♦ L’Écriture seule, et non l’Église, est infaillible : un concile, ou même un simple fidèle doit pouvoir convaincre un pape d’erreur s’il est en mesure de s’appuyer sur les Écritures

Origine du substantif « protestant »

A la Diète impériale de Spire en 1526, les opposants à la Réforme de Luther ont désigné les princes allemands qui avaient rejeté les orientations prises par l’Église catholique au Moyen Âge par l’expression « protestants », parce qu’ils avaient choisi de « protester devant Dieu et devant les hommes de leur refus d’admettre le décret Charles Quint, qu’ils jugent contraire « à Dieu, à sa sainte Parole9 ».

8 Blandenier, J., (2008). Martin Luther & Jean Calvin, Contrastes et ressemblances, Charols, France, Excelsis,

p. 40

9 AUGUSTE, J. R. (2011). Histoire des protestants Haïtiens de Montréal, Montréal, Québec : Les Éditions

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Par la suite, cette expression fut employée de façon officielle pour désigner les partisans de la Réforme comme une affirmation solennelle de leur croyance et de leur profession de foi.

Le protestantisme au sein du christianisme

Soucieux de remonter à la genèse des protestants haïtiens de Montréal, le Révérend Jean René Auguste10 a entrepris une excellente recherche afin d’élucider l’une des principales familles du christianisme qu’est le « protestantisme ». Il emprunte la pensée d’un auteur peu connu pour nous faire comprendre qu’il serait impossible de saisir une Église en faisant abstraction de son cadre historique. Une Église est autre chose que ce qu’elle prétend être en conformité avec sa doctrine, son essence même est à la base de ce qu’elle dit et fait (ou ne dit pas et ne fait pas) dans son rapport avec son entourage.

Il affirme que le protestantisme constitue un monde où des ensembles divers se réunissent. On y remarque dans le qualificatif « divers » l’existence même de deux réalités :

1) Dissidences - les dissidences protestantes sont en grand nombre, tel que recensées par M. Colinon, selon un ordre chronologique : « Les Anabaptistes de Zwingli, depuis les débuts de la Réforme. Puis, les Congrégationalistes de Robert Browne, en 1580 ; les Baptistes de John Smith, en 1604 ; les Quakers de John Knox, en 1650 ; les Méthodistes de John Wesley, en 1738 ; les Apostoliques d’Edward Irving, en 1824 ; les Frères de Plymouth de Nelson Darby, en 1828; les Adventistes de William Miller, en 1844 ; l’Armée du Salut de William Booth, en 1877 ; les Mouvements de Pentecôte enfin, entre 1904 et 1906.

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2) Diversité – c’est l’idée soutenue par l’auteur, toujours en relation avec le qualificatif « divers » qui peut également être entendu pour parler de la diversité constatée au niveau de la culture institutionnelle, de la doctrine, du rituel, et du pouvoir socioéconomique.

Église protestante – Cadre historique

Le rejet de l’orthodoxie catholique par les adhérents de la Réforme a conduit les croyants de la réforme de l’Église catholique. Cette volte face constituait le point de départ d’une nouvelle communauté de croyants où les protestants pouvaient professer leur foi.

Le mouvement évangélique en Amérique du Nord

Le mouvement évangélique est en grande expansion un peu partout en Amérique du Nord. Ici, au Québec, en particulier, le nombre des résidents se déclarant de confession chrétienne a connu un essor assez considérable11. Plusieurs organisations religieuses, de confession de foi protestante ou évangélique, ont réussi à établir plusieurs églises au Québec et parallèlement, d’autres églises, dites indépendantes, se sont installées en différents endroits dans les environs. Il est convenu que le but de ces différentes églises, c’est de proclamer la Bonne Nouvelle, le message de Christ, qui est l’Évangile duquel émerge la foi chez les croyants. Cette démarche est la preuve d’une réponse positive à l’appel à la grande mission de Jésus, le Messie, après sa

11 Selon les données de Statistique Canada, sur la population recensée en 2001 au Canada et au Québec, le

nombre des résidents du Québec de confession chrétienne a connu une hausse de 45,6 % en 2001 par rapport aux données de 1991. En 1991, la population de confession de foi chrétienne était de 38 975 personnes et elle est passée en 2001 à 56 750 personnes. Repéré le 27 janvier 2016 à

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résurrection d’entre les morts : « Allez, faites de toutes les nations des disciples les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit. » (Mt 28, 19).

Le travail pastoral

Le domaine du travail pastoral étant orienté vers la communication du message de Dieu à tous les participants de la pratique chrétienne, il n’est cependant pas exempt de l’obligation d’instaurer des bases solides de gestion dans le cadre de ses activités. Ces bases solides de gestion faciliteront l’examen de la pratique pastorale sur le plan de son intégrité, de sa conformité, de sa fiabilité et de la fluidité des informations disponibles aux participants et membres de l’organisation ou membres de l’Église.

Pour rendre compte du travail pastoral, nous aurons recours à l’observation de la pratique telle que nous la suggère la praxéologie pastorale.

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CHAPITRE 1

METHODOLOGIE DE LA PRAXÉOLOGIE PASTORALE 1.1. Praxéologie et praxéologie pastorale

Il me paraît fort utile d’expliciter, tout d’abord, le sens de la « praxéologie » avant d’entreprendre la démarche qui traitera de la question se rapportant à la fonction de l’observation en praxéologie pastorale.

Qu’est-ce que la praxéologie ? Selon Nadeau12, le terme est issu de la philosophie des sciences où il désignait les sciences des fonctions et a été repris en philosophie de l’action pour désigner une sagesse pratique des principes de l’action humaine et de ses techniques. L’auteur admet que les études pastorales ne sauraient endosser une conception réductrice qui tend à séparer l’éthique de la logique. Il a donc été entrepris d’intégrer les dimensions éthiques et herméneutiques de l’action à la praxéologie pastorale.

Nadeau cite Jacques Grand‘Maison, un des initiateurs de la praxéologie pastorale. Celui-ci la présente comme une démarche de recherche-action « capable d’articuler le vécu, l’action et la pensée, le savoir être, vivre, dire et faire collectif des travailleurs, l’expérience réfléchie, la conscience de classe et la création collective » [Grand’Maison 1974 :14].

12 NADEAU, J.G. (1993). La praxéologie pastorale: faire théologie selon un paradigme praxéologique. Consulté

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1.2. Fonction de l’observation en praxéologie pastorale

La praxéologie pastorale offre une méthode permettant d’observer une pratique. Cette fonction permet de prendre conscience des modes, des objectifs, des résultats et mêmes des tendances de la pratique. Elle prépare un lieu d’écoute des acteurs en fonction de ce qu’ils ont à dire, de leurs interactions et de leurs principales attentes. L’observation en praxéologie pastorale part du « récit spontané » réalisé par l’acteur de la pratique; cette étape consiste à faire l’observation et l’analyse systématique d’une pratique selon des approches relevant de l’analyse sémantique et pragmatique et tantôt de l’analyse existentielle. L’observation invite à questionner les éléments-clés de la pratique: « Qui fait quoi ? Pourquoi ? Quand ? Où ? Comment ? Et à quel prix ? », dans le but de se rendre compte des forces et des faiblesses de la pratique. L’observation prend également en considération les acteurs de la pratique, ses enjeux et ses intérêts, ses relations avec les milieux socioculturel et ecclésial, son rapport au temps et à l’histoire, ses modes de communication, d’élaboration et de réalisation ou ses effets. J.G. Nadeau clarifie la fonction de l’observation comme le regard attentif et l’écoute active qui représentent les chevilles ouvrières de cette étape13. Il soutient que la découverte du sens et des enjeux d’une pratique ne relève pas seulement d’une démarche de réflexion, mais d’abord et avant tout de l’observation de la pratique et de la prise en compte des discours de ses acteurs. Il soutient que les pratiques ne sont pas des événements naturels, mais des événements historiques qui sont façonnés par des humains avec leurs intérêts, leurs projets, leur culture, etc.

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Selon l’auteur, au point de départ, la fonction de l’observation en praxéologie pratique se situe une pratique particulière, une pratique qui souvent pose question ou que l’on vise à améliorer. Une première distance est opérée, donc première « objectivation » souvent « désinstallante ».

1.3. Observation avec les sens

La fonction de l’observation en praxéologie pastorale impose, selon O. Bauer14, la condition d’observer avec tous les six sens : voir, toucher, sentir, entendre, goûter, éprouver. Le tout dans le but de faire une bonne analyse de la pratique. Cette analyse fournira enfin les éléments susceptibles de révéler les forces et les faiblesses de la pratique ; elle dégage également le problème s’il y a lieu.

En théorie, voilà ce que tente de définir la fonction de l’observation en praxéologie pastorale. L’étape suivante consistera à intégrer cette fonction dans une démarche pratique de l’activité pastorale.

Le bref exposé qui suit est le résumé de l’observation d’une pratique au sein d’une organisation religieuse de la tradition chrétienne évangélique.

14 Cette idée est un apport tiré des notes de cours présentés par le professeur Olivier Bauer, de la Faculté de

théologie et de sciences des religions de l’Université de Montréal, dans le cadre du cours ″THP6110 – Observation et analyse en praxéologie pastorale″, automne 2011. Fait à noter, le professeur a introduit la notion de l’observation en ayant recours à un sixième sens « éprouver » lorsqu’il s’agit d’éprouver une sensation physique, sentir, etc

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CHAPITRE II

LA PRATIQUE DE GESTION DANS L’ASSEMBLÉE ÉVANGÉLIQUE CHRÉTIENNE DU SALUT POUR TOUS (AECST)

2.1 Identification de la pratique : contrôle de gestion dans l’AECST

L’Église évangélique n’a pas été épargnée des crises autant internes qu’externes et de vives critiques du public en rapport à l’agir de certains acteurs dans leur manière d’intervenir du point de vue de gestion de l’entreprise. La crédibilité de l’Église évangélique a été mise à rude épreuve par les temps qui courent si l’on se fie à ce qui est rapporté autant dans la presse écrite que dans la presse parlée à la grandeur du pays. L’un des principaux facteurs alimentant la quasi totalité des opinions négatives sur ces lieux réputés être « lieu de la rencontre entre les croyants et le Divin », est le manque de rigueur dans la gestion de leurs différentes activités. En dépit des rumeurs et des soupçons, certaines Églises essaient de se démarquer des mauvaises pratiques qui ne font que miner la réputation de la plupart d’entre elles.

Afin d’amener les lecteurs sur des pistes éclairantes, je vais analyser de façon succincte les différentes étapes du contrôle de gestion dans une Église évangélique grâce à l’observation et à l’analyse de cette pratique.

Mon observation portera sur l’Assemblée Évangélique Chrétienne du Salut pour Tous (AECST) qui en est à sa douzième année de fonctionnement et qui connaît une importante croissance au fil des années. Parlant de cette croissance, d’un faible début en décembre 2002, avec seulement trois personnes, le nombre des membres a connu une forte hausse passant de deux cents en 2010, pour atteindre près de trois cents personnes en 2012. La croissance numérique est également accompagnée d’une grande participation financière de la part des

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membres de l’assemblée15. L’AECST est située à Montréal, dans l’Arrondissement de Rosemont-La Petite-Patrie. Ci-après, je rends compte des résultats de mon observation.

Les objectifs entourant le contrôle de gestion ont été identifiés comme étant prioritaires, ils servent à interrelier les différentes sections par le réseau de l’information, à mesurer les tâches de la pratique en fonction des critères établis, à élaborer un tableau de bord afin de suivre les activités vers l’atteinte des objectifs reliés à la mission et à la vision de l’Église et enfin de donner du « feedback » pour des fins de correction ou d’ajustement.

Ces principales activités touchent des champs d’existence spécifiques tels que les aspects culturels, religieux, sociaux et économiques. Elles exercent un impact sur certains champs tels que les aspects culturel et religieux, en contribuant à l’instauration d’un climat de confiance favorisant la réception de la Parole de l’Évangile dans un climat de respect, par la libre expression et dans la participation à la prise de décision quant à la disponibilité et à l’utilisation des finances de l’assemblée. Des impacts d’ordre social et économique sont possibles : transiger en toute transparence et dans le respect des normes de la société. La production et de la disponibilité des rapports des états financiers de l’Église sont révélatrices des provenances et utilisations des fonds, le tout au bénéfice de la survie de l’assemblée.

15 Les données se rapportant aux recettes provenant des membres de l’Église sont présentées sous forme de

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2.2 . Les pôles structurels

2.2.1. Les acteurs de la pratique16

Plusieurs acteurs sont impliqués dans cette pratique. Nous admettons, d’une part, la présence d’acteurs « Invisibles » en faisant référence à Dieu, le Père, à Dieu, le Fils et à Dieu, le Saint-Esprit. La Bible étant le moyen par lequel Dieu s’adresse à nous, ses enfants. Et d’autres parts, la présence d’acteurs visibles ou acteurs humains qui sont responsables des fonctions vitales de l’Église.

La relation à Dieu

La volonté à la base de notre engagement, c’est de faire tout pour la gloire de Dieu. Dieu se trouve au cœur de nos activités religieuses.

Dieu est le Personnage Suprême, le créateur de l’univers et de tout ce qui s’y trouve. Il s’est révélé comme un Dieu trinitaire, selon la théologie chrétienne:

1. Dieu, le Père - on Le voit dans la Bible, l’Ancien Testament, exerçant le rôle de Père vis-à-vis du peuple d’Israël et dans le Nouveau Testament, Il est le Père de Jésus. Jésus a partagé cette paternité avec tous ceux qui l’ont accepté comme Sauveur.

2. Dieu, le Fils – la deuxième Personne de la Trinité, Jésus- Christ, le Fils unique du Père. Il est venu dans le monde pour une mission de réconciliation de l’homme avec Dieu.

16 Afin de mieux positionner les acteurs de la pratique en fonction de leur rôle au sein de cette organisation, nous

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Par sa mort sur la croix, Il s’est offert en sacrifice pour tous les hommes. Tous ceux qui croient en Lui ne devraient pas être condamnés, mais ils auront droit à la vie éternelle et de partager le royaume avec le Fils de Dieu.

3. Dieu, le Saint-Esprit – Il est la troisième Personne de la Trinité. Il intervient auprès des croyants comme étant un Conseiller, un Paraclet et une puissance pour nous guider dans la vérité.

Il est évident que tous les acteurs de la pratique entretiennent des relations de dépendances à Dieu. C’est Dieu de qui nous tirons l’énergie de faire le bien et d’aspirer à ce qui contribue au bien-être de tout un chacun. L’objectif à atteindre c’est de maintenir une étroite communion avec Dieu par le moyen de la foi. Cette communion nous facilitera à entrer de même en relation avec Autrui.

Ces relations peuvent s’inscrire dans divers modes : la prière, la célébration, la méditation, dans l’action communautaire.

Sur le plan spirituel, tout ce qui contribue à l’entretien d’une bonne relation avec Dieu est privilégié par la pratique. Cependant tout discours profane ou contraire aux énoncés bibliques est rejeté par les membres.

La relation à Dieu communique une énergie nouvelle et elle active la vie des croyants impliqués dans la pratique. Elle communique également aux croyants le sentiment du serviteur au service de Dieu et à celui des autres. Cette dimension de service est importante dans le contrôle de gestion. Le service est exécuté comme étant un culte à Dieu. Le service communautaire est une réponse au message qui invite à prendre soin des autres et à avoir de la

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considération pour le travail envers la communauté religieuse. Cette relation éclaire la voie vers le respect de l’autre, vers le respect de soi, vers l’honnêteté, vers l’intégrité. Elle prépare à l’éveil de la conscience individuelle et collective.

Les acteurs visibles - Les principaux acteurs concernés par le contrôle de gestion dans l’organisation sont au nombre de sept. Ils cumulent les rôles du conseil d’administration et ou du comité exécutif de l’assemblée. Il s’agit du pasteur, du pasteur-assistant, de la secrétaire, de la directrice des finances, du diacre principal et de deux conseillers.

Le comité exécutif est constitué des membres (hommes ou femmes) provenant de divers milieux socioculturels, appartenant, pour la plupart, à la classe moyenne. De par leur champ d’expérience et de leur niveau scolaire, chaque membre de ce comité dirige un secteur d’activités. Ils sont tous membres de la congrégation.

Le comité des finances composé de quatre membres est responsable strictement de tout ce qui concerne les finances et il relève de la directrice des finances. Relève également de ce comité un sous-comité affecté aux projets spéciaux et à la campagne de financement de l’assemblée. Ce sous-comité regroupe six membres mandatés par le conseil d’administration.

La direction évangélisation et éducation s’occupe principalement à faire la promotion de la mission évangélique en élaborant des programmes pour la transmission de la bonne nouvelle et de l’éducation de la foi.

Le département du diaconat prend en charge tout l’aspect du développement des différents groupes de la communauté. Il assume également les fonctions reliées à la logistique du bâtiment.

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1. Le pasteur de l’assemblée siège sur le comité exécutif comme président. Il remplit toutes les fonctions reliées à la direction et à la coordination des différentes réunions du conseil.

2. L’assistant-pasteur, dans ses fonctions, assiste le pasteur et le remplace lors d’absence. Il est le directeur de la section Évangélisation et de l’éducation. Il élabore les programmes de chacun de ces deux principaux secteurs de l’assemblée.

3. La secrétaire prend en charge tout le suivi administratif du comité et de l’assemblée : a. la convocation des différentes réunions,

b. la préparation de l’ordre du jour,

c. la préparation et la distribution du procès-verbal des réunions, d. la gestion des archives de l’AECST, etc.

4. La directrice des finances gère les avoirs de l’assemblée. Elle participe à la vérification des recettes et des déboursées de l’AECST. Elle exerce une vigie sur la production des différents rapports des états financiers et en fait l’analyse au besoin auprès des autres membres.

5. Le directeur section-services ou le diacre principal est chargé de tout ce qui se rapporte à tous les aspects du service au sein de l’organisation. Il peut compter sur la collaboration des deux conseillers pour l’aider et lui faire des suggestions pour le bon fonctionnement de l’assemblée. Diverses sous-sections se rattachent à ses fonctions :

a. l’association des frères - regroupant les hommes âgés de vingt cinq ans et plus, se rencontrent entre eux pour s’entretenir sur les problématiques qui les touchent en tant que chrétiens, en tant que pères de famille, en tant qu’individus devant composer avec les aléas de la vie quotidienne ;

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b. l’association des dames – regroupant des femmes adultes, âgées de vingt cinq ans et plus. Elles se mobilisent entre elles pour créer des liens, pour discuter en rapport à la vie chrétienne, à leur responsabilité de mère de famille, des divers aspects sociaux, de leurs besoins sociaux. Elles planifient des activités de groupe et des visites de courtoisie à domicile et d’autres domaines encore de la vie ;

c. l’association de la jeunesse - les jeunes des deux sexes se regroupent entre eux afin de se fraterniser, de créer des liens entre chrétiens, de discuter sur des aspects de la vie qui les concernent, pour planifier des activités récréatives et sociales et de leur développement spirituel, personnel et social… ;

d. le groupe des juniors – le regroupement des jeunes des deux sexes âgés de douze à dix-huit ans – ils sont dirigés par des responsables adultes assistés par des jeunes de leur âge. Le groupe des juniors poursuit plusieurs objectifs d’ordre religieux, culturel, social, individuel et communautaire. Ils se réunissent régulièrement pour planifier des activités religieuses, sociales et communautaires. Cela crée un dynamisme de groupe très enrichissante et rallie les jeunes entre eux ;

e. Le groupe en charge des services la célébration de la Sainte-Cène ou le Repas du Seigneur – il voit à la disponibilité et à la préparation des «Espèces» : le pain et le vin, représentant symboliquement le corps et le sang de notre Seigneur Jésus-Christ pour la communion du dimanche matin – cérémonie qui tient lieu le premier dimanche de chaque mois, de façon traditionnelle ;

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f. Le sous-comité de l’accueil – un petit groupe de cinq personnes désignées pour accueillir et pour orienter les participants qui viennent lors des différents cultes du dimanche matin. Ils remettent une carte de visite à tout participant qui visite l’assemblée pour la première fois. Les cartes de visites sont déposées dans une corbeille et sont acheminées au pasteur après le culte pour les fins utiles. Ces préposés sont également affectés à la collecte des différentes offrandes lors des célébrations ;

g. Le sous-comité de l’entretien des locaux - une liste de bénévoles est dressée de façon à planifier le nettoyage des lieux de semaine en semaine ;

h. Le groupe de louanges - ce dernier est composé de membres affectés à la direction des cultes, au groupe des choristes et des musiciens ;

Différents types de personnalités œuvrent au sein du comité de l’Église et ayant chacun des modes de fonctionnement particuliers. Ainsi afin d’atteindre les objectifs de l’assemblée, les membres du comité exécutif se sont donnés comme objectif de travailler dans le même sens, en collégialité, dans la compréhension mutuelle, dans l’harmonie et par un dialogue franc et honnête; ils peuvent mieux s’entendre vers un résultat d’équipe. Le mode de fonctionnement est plutôt du type démocratique quand bien même certaines suggestions viennent du président du comité exécutif, jouant alors le rôle de leader/mentor. Le pasteur est jugé digne de confiance et il tente de communiquer de manière directe et franche des consignes aux membres dans le respect de leurs opinions. L’analyse rapide de ce qui est prioritaire et de ce qui ne l’est pas est la visée du pasteur. Ces énoncés sont communiqués aux membres pour analyse finale qui déciderait de la pertinence de ceux-ci sur les résultats à atteindre.

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La communication circule avec fluidité entre les membres et de façon orale ordinairement. Cela n’empêche pas que parfois le langage gestuel soit employé, des actions afin de mettre l’emphase sur un point ou un commentaire exprimé par l’un des membres. Les remarques sont spontanées et exprimées librement par les membres. Il s’agit de se mettre d’accord pour administrer les biens de la communauté de façon efficace et dans la transparence, alors une franche communication est le seul moyen pouvant alimenter de tels résultats.

Leur sentiment d’appartenance et leur grand intérêt pour le bon fonctionnement de l’Église sont évidents. Ils sont en poste pour une période de deux ans, mais renouvelable sans prescription à l’exception du poste du pasteur qui est le fondateur de l’Église et demeure en poste indéfiniment. Un membre occupant un poste au sein d’un des comités de l’AECST est sujet à des mesures disciplinaires s’il a été trouvé coupable d’un acte réprimandable.

Il a été constaté une forte croissance au niveau des membres fréquentant nos divers cultes et réunions hebdomadaires. L’auditoire est passé de cent membres (incluant les enfants) à près de deux cent cinquante membres en moins de huit ans. Les commentaires émis par les visiteurs sont élogieux. Cette croissance est nettement remarquée dans les autres secteurs d’activité incluant les entrées monétaires. De plus, ils semblent être très mobilisés vers l’atteinte de nouveaux objectifs.

La force de ces acteurs, c’est leur capacité de travailler en équipe et de tenter d’établir entre eux de saines relations. Des rencontres régulières de travail permettent d’atteindre les objectifs visés. Le deuxième vendredi de chaque mois, l’équipe se rencontre pour une période d’au moins trois heures. La session débute à sept heures du soir pour se terminer parfois à onze heures du soir. Un ordre du jour est préparé par la secrétaire et remis en début de chacune des

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réunions et un procès-verbal est rédigé après chaque rencontre. Ce document est présenté à chacun des membres en début de la prochaine réunion pour les analyses de rigueur et pour fins d’approbation.

Ces relations sont en lien étroit avec leur sens de responsabilité, du respect de la qualité de leur engagement.

2.2.2. Milieux socioculturel et religieux où la pratique se déroule

Un triplex semi-commercial loge cette assemblée et la pratique se réalise au sous-sol. Les deux étages supérieurs sont des logements loués et le rez-de-chaussée ou l’espace commercial est le lieu de réunion de cette assemblée. Un sous-sol est très bien aménagé et constitue un espace bien adapté pour certaines activités de l’assemblée. Tenant compte du manque d’espace de travail disponible dans l’immeuble, de petits locaux (micro-milieu) aménagés au sous-sol servent de point de travail pour l’exécution des tâches reliées à l’aspect de contrôle.

Tel qu’établi précédemment, le micromilieu où se déroule la pratique fait partie intégrante du méso-milieu. Afin de maximiser les espaces, on procède à un réaménagement des locaux selon les besoins occasionnels. Des modifications de salles de travail sont très fréquentes en fonction des plages de temps distinctes.

Pour le moment, la pratique ne fait face à aucune résistance dans le milieu social et religieux à cause de l’effort des responsables à travailler dans la transparence.

Le milieu religieux des Églises évangéliques a connu des périodes de crises internes. Certains membres de la communauté proviennent d’autres Églises qui étaient ravagées par des

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querelles suite à la mauvaise gestion, à des fraudes financières et à l’inexistence de programme d’encadrement des jeunes et des personnes en difficulté. Ainsi, cette situation troublante a été à la base de la fuite massive de plusieurs membres de ces dites Églises vers d’autres communautés et d’autres assemblées où la dimension humaine faisait partie des priorités. Cette mauvaise gestion a contribué également à alimenter les bulletins d’informations dans tous les journaux, à la radio et à la télévision. Dans certains cas, des recours en justice ont été entrepris et des jugements ont été rendus. Plusieurs responsables du milieu religieux ont fait l’objet de blâmes en rapport avec leur manque d’éthique dans la gestion de la pratique.

Le milieu social joue un rôle d’observateur éloigné. Le domaine du religieux n’est pas trop populaire et il fait l’objet de mauvaise presse un peu partout. Au premier signe d’une irrégularité religieuse de la part d’un des soi-disant responsables du milieu de l’Église, plusieurs opposants sont déjà prêts pour identifier la religion comme étant un domaine aliénant ne représentant pas un milieu favorable à l’émancipation de l’être. Cependant, ils n’ont pas totalement tort. Il y a plusieurs mercenaires dans le domaine du religieux. Ils sont là que pour exploiter l’ignorance ou la grande générosité des sujets. La société est en droit de recourir à des mesures légales afin de protéger et de défendre les intérêts des âmes charitables.

La vie du milieu est marquée par la prise en charge des besoins des membres, par la vitalité religieuse (le culte a connu un regain de vie), par la formation, par l’éducation de la foi. Cette prise en charge est déterminante pour la vie des croyants qui sont appelés à devenir d’honnêtes citoyens de la société.

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2.2.3. Moment où se déroule la pratique

Le contrôle de gestion se fait de façon hebdomadaire après les différentes réunions. Cet aspect couvre particulièrement la comptabilité, donc le contrôle des recettes après le culte du dimanche et s’il y en a lieu, l’enregistrement des dépenses de la semaine. Le tout est enregistré dans des livres comptables. Ces données sont utilisées pour établir le rapport mensuel des entrées et des sorties de fonds. Ce rapport est fort utile pour les membres du conseil d’administration.

Cet aspect de contrôle est lié à la mission de l’Église et par conséquent, il s’effectue sur une base continuelle, du court et long terme. Grâce à cette pratique, l’assemblée dévoile des résultats assez intéressants servant à orienter les membres dans les décisions stratégiques de l’Église.

En termes d’histoire, le contrôle de gestion n’est pas un fait nouveau. Il a fait ses preuves dans différents organismes à travers les âges. Il ne fait pas que calculer le coût, mais il contribue à orienter les administrateurs vers des pistes d’améliorations des procédés afin de rentabiliser les activités de diverses entreprises. De même il est un outil très utile pour notre Église. Le contrôle de gestion fait partie des premiers instruments de mesure qui ont joué un rôle dès le point de départ de l’Église. Étant donné que les résultats de l’assemblée sont imputables à la gestion rigoureuse des membres du conseil d’administration, et conséquemment toute l’énergie est mise sur cette priorité. A ce jour, aucun changement n’a affecté cette pratique. Cependant, nous sommes ouverts aux apports de la technologie et aux nouvelles consignes ou pratiques se rapportant à la gestion efficace des entreprises et des Églises.

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En termes de coût, le contrôle de gestion dans cette Église n’est pas comptabilisé. Les coûts directs et indirects tiendraient compte :

1. Du temps lié à la présence des sept membres du conseil d’administration aux différentes réunions, au moins une rencontre mensuelle d’environ quatre heures ; 2. Une visite mensuelle de deux membres différents de la communauté (visite à domicile)

où tous les membres du comité exécutif sont présents ;

3. Une réunion mensuelle des deux sous-sections liées à la finance ; 4. Le salaire du pasteur et un compte de dépenses ;

5. Le bureau et les fournitures de bureau ; 6. La location de salle ;

7. Les charges consommables ; 8. Etc.

Tous les intervenants le font sur une base bénévole. S’il fallait faire l’état de combien cela coûterait à l’organisation, la facture s’élèverait à quelques milliers de dollars sur une base mensuelle. Cet exercice n’est pas irréalisable, mais non retenu pour le moment.

Les administrateurs du contrôle de gestion ne sont pas rémunérés. Au démarrage de l’Église, une résolution de l’assemblée avait adopté la politique de non versement de rémunération aux membres pour les cinq premières années de fonctionnement de cette jeune Église. Cette résolution a été reconduite de facto pour une autre période de temps. D’habitude, le pasteur d’une Église reçoit un salaire qui est fixé en fonction de certains paramètres, par quota de membres, au prorata des membres et ou un salaire reflétant celui du secteur. Les dons recueillis des membres sont utilisés directement pour régler les dépenses courantes de l’Église.

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Celle-ci ne participe à aucun bénéfice direct ou indirect, bien qu’elle soit ouverte à tout don ou legs de la part d’un tiers. Cela pourrait bien aider l’Église dans ses différents projets à long terme. L’Église fait face à une croissance numérique et le local actuel constitue un impact majeur à gérer du point de vue de sa capacité.

Modalités de fonctionnement caractéristiques de la pratique

Le contrôle de gestion joue un rôle stratégique dans la plupart des entreprises de diverses tailles. Pour ce qui concerne notre observation, il est intégré dans les activités d’une organisation du type institution religieuse. Ces institutions-là sont régies par des lois gouvernementales, telle que la Loi canadienne sur les organisations à but non lucratif (L.C. 2009, ch. 2317). Cette loi avait reçu la sanction royale, le 23 juin 2009 et elle est entrée en vigueur le 17 octobre 2011. Elle permettait aux organisations de se constituer en société plus rapidement. Elle permettait également d’améliorer la reddition de comptes, de clarifier les rôles et les responsabilités des administrateurs et des dirigeants, et d’accroître la protection des droits des membres. L’adoption de cette nouvelle loi visait le remplacement des dispositions de la Loi sur les corporations canadiennes (LCC), qui étaient demeurées plus ou moins inchangées depuis l’adoption de la LCC en 1917.

Au Québec, cette institution prend le nom de « Personne morale (ou un organisme) sans but lucratif, (OSBL) »18. La personne morale sans but lucratif exerce des activités sans but lucratif

17 Loi canadienne sur les organisations à but non lucratif. Dernière modification le 17 octobre 2011. Repéré le 23

octobre 2011 à http://laws.juistice.gc.ca/PDF/C-7.75.pdf

18 Guide comment constituer une personne morale sans but lucratif (RE-303-G) – Registre des Entreprises du

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dans les domaines : culturel, social, philanthropique, national, patriotique, religieux, charitable, scientifique, artistique, professionnel, athlétique, sportif, éducatif ou autres.

Dans le cadre de ses activités, l’Assemblée Évangélique Chrétienne du Salut pour Tous, est ouverte à tous, cependant, pour devenir membre de l’assemblée, il faut remplir certaines formalités :

1. Le non croyant doit se convertir à la foi chrétienne, i.e. accepter Jésus-Christ comme son Sauveur et recevoir le baptême d’eau après la conversion, (ces deux événements ne se réalisent pas dans la même célébration) ;

2. Un membre d’une autre congrégation, un membre nouvellement arrivé au Québec, doit remplir le formulaire d’adhésion avant d’obtenir le statut de membre de l’AECST.

Un registre des membres tient lieu de document d’identification des membres, tenant compte de l’effectif actuel. Le contact humain est un moyen efficace d’identification, c’est pourquoi nous insistons sur l’importance de bien accueillir les visiteurs et les nouveaux membres avec un sourire amical et avec un accueil très chaleureux afin de créer des liens solides et durables entre les membres de l’assemblée.

Les objectifs de la pratique sont pour la plupart très explicites. Ce qu’on vise à vérifier :

1. La qualité des services – ce qui a fonctionné, ce qui n’a pas fonctionné durant une période donnée. Par exemple, en début de chaque rencontre et après la session de prière d’avant réunion, une période de temps est allouée à l’analyse de toutes les activités se rapportant à la vie de l’Église : l’analyse de l’achalandage, la prestation des

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dirigeants de cultes, le contenu des messages (homélie) et les activités pour les jeunes, etc. ;

2. L’analyse de la situation financière : le rapport détaillé des entrées et des sorties de fonds fait état du niveau et de la disponibilité des fonds de l’Église – analyse comparative d’une année à l’autre et étude des tendances ;

3. Le rapport par secteur est vérifié et commenté par l’ensemble des membres du comité exécutif.

L’objectif explicite de la pratique aide à évaluer la qualité des services offerts et disponibles afin d’apporter les correctifs nécessaires et d’établir de bonnes bases qui peuvent féconder la relation de confiance des membres et même des observateurs distants.

La pratique comporte également des objectifs implicites. Ils sont en lien avec l’engagement personnel des membres autant avec Dieu qu’avec leurs collègues dans le ministère.

Toutes les consignes de respect, de ponctualité, d’intérêt personnel à tirer un certain avantage en rapport à son statut de membre du conseil d’administration sont des objectifs implicites. Les gens participent à cette pratique, non pas pour la satisfaction de leur besoin personnel, mais ils le font selon leur bon vouloir et leur intérêt pour le bien-être des membres de la communauté.

L’effort déployé pour offrir un service qui répond aux besoins spirituels, aux besoins de groupe, aux besoins sociaux et à l’émancipation des membres de l’Église, tout cela laisse croire que les deux objectifs sont convergents. Il n’y a pas lieu d’observer visiblement de point de divergence dans la poursuite des objectifs de l’Église.

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Les acteurs de la pratique partagent des valeurs communes. Le dialogue franc et le soin d’expliquer les points de vue se font avec la complicité des membres de l’équipe et cela réduit au maximum toute source de tension entre les membres du comité exécutif. La clarification des objectifs au préalable contribue bien à atteindre ces buts.

La proposition de fixer de tels objectifs a été soumise par le président du conseil d’administration, le pasteur de l’Église en l’occurrence. Cette proposition a été analysée et a reçu l’approbation de l’ensemble des membres du conseil dès le début de la fondation de la corporation. Ces divers objectifs n’ont pas fait l’objet de changement depuis ce temps. Ils semblent cerner tous les aspects se rapportant aux critères d’un contrôle rigoureux.

2.2.4. Les valeurs de la pratique

Le comité exécutif est conscient que le contrôle de gestion comporte un sens très profond pour l’ensemble des membres de l’Église et pour la bonne marche de l’organisation. Il s’assure de la protection des intérêts et des attentes des membres et s’efforce de préserver la réputation de l’assemblée face aux observateurs distants. Ces derniers peuvent aussi bien être d’autres assemblées, le milieu de la presse, les différents paliers gouvernementaux et les forces de l’ordre. Leur motif est sain parce qu’il existe divers moyens pouvant générer des abus dans l’utilisation des ressources matérielles recueillies sous forme de dons volontaires faits par les membres de l’Église.

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Les réalités matérielles

Ces réalités matérielles sont, dans la plupart du temps, les offrandes, la dîme et des dons volontaires. Les offrandes et les dîmes sont versées en argent comptant ou par chèque. Il est également admis et accepté qu’un des membres de l’assemblée présente son offrande volontaire sous forme de biens durables, tels que des livres, des supports électroniques et/ou des biens non durables, tels que de la nourriture, etc.

1. Les membres de l’Église apportent une offrande afin d’aider leur Église à défrayer les coûts liés à son fonctionnement. Cette offrande est volontaire et le montant est facultatif. Il y va de la capacité de contribuer volontairement de chaque individu, (que cet individu soit membre régulier ou un visiteur). Les contribuables sont invités à verser leur offrande à un moment précis durant la cérémonie religieuse. Le signal est donné généralement par le dirigeant du culte.

2. La dîme est différente des offrandes volontaires. Elle représente dix pour cent (10%) du revenu gagné par le membre. Le versement de la dîme est une ordonnance biblique19. C’est la seule contribution qui est obligatoire, mais dans le contexte socioreligieux d’aujourd’hui, elle est laissée à la discrétion de chacun des membres. Il faut bien comprendre que ce sujet fait l’objet de différentes controverses dans le milieu évangélique.

19 La pratique de donner la dîme fait partie des ordonnances de la tradition vétérotestamentaire. Le patriarche

biblique Abraham fut l’un des premiers à le faire, selon Gn 14,20. Jacob avait suivi sa trace en Gn 28,22. La dîme deviendra par la suite une obligation légale, selon Lv 27, 30 et Mal 3, 10. La notion de dîme est

mentionnée dans le N .T. selon Mt 23, 23; Lc 11, 42; 18, 12; Hb 7, 2-9. La tradition néotestamentaire n’en fait pas une obligation légale, mais elle est considérée plutôt comme un acte moral.

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3. D’autres dons sont recueillis des membres et qui sont faits sous forme de biens matériels durables, tels que : articles de bureau, système de son, mobilier, livres, vêtements et sous forme de biens non durables, tels que : nourriture, produits de nettoyage.

4. Pour les deux premières catégories de dons, soit les offrandes et la dîme, les contribuables sont invités à les déposer dans une corbeille qui leur est présentée par un préposé à l’offrande à un moment précis durant la cérémonie religieuse. Lors du contrôle des dons monétaires (en argent comptant ou par chèque), les membres du sous-comité des finances inscrivent les noms des contribuables dans des registres afin d’émettre un reçu au nom de chacun des membres, vers le milieu du mois de février de chaque année, pour fins d’impôt. Le contrôle de ces dons se fait régulièrement tout de suite après le culte en question.

Tout l’argent recueilli des membres de l’Église est comptabilisé de façon hebdomadaire. Un bulletin de dépôt est préparé et le tout est déposé à la Caisse Populaire. Toute dépense effectuée pour les opérations de l’Église est remboursée au membre contre un reçu de caisse en bonne et due forme. La plupart des factures sont honorées par une émission de chèque. Les chèques, pour être valides, sont signés par deux responsables du conseil d’administration ayant le droit de signer les chèques au nom de l’Église.

Le soin accordé au traitement de l’argent ou des dons provenant des membres témoigne de la volonté à faire preuve d’une bonne gestion des ressources matérielles de l’Église. En ce sens, tout soupçon de vice, de négligence, de vol ou de corruption est écarté. Des lacunes à ce

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niveau ont été des éléments déclencheurs de plusieurs crises au sein de diverses Églises protestantes du Québec et d’ailleurs.

La bonne gestion des réalités matérielles exerce un effet bénéfique sur la prospérité de l’Église. Il faut préciser que la bonne gestion du domaine financier contribue à développer la relation de confiance des membres vis-à-vis des responsables de la gestion de l’Église. La rigueur et la fiabilité des membres du comité des finances ont influencé la croissance économique de l’assemblée. Le niveau des finances est à la hausse et les gens sont motivés à contribuer. Ils sont en mesure d’analyser les postes de dépenses de leur assemblée de façon régulière. Une église bien administrée attire des membres qui s’intéressent à sa vie active et les motive à apporter leur collaboration et leur contribution. Cette contribution peut se présenter sous diverses formes :

♦ Implication personnelle dans des secteurs spécifiques – entretien des locaux, bénévolat auprès des enfants et des personnes en détresse, support aux services religieux;

♦ Implication et ou membre des comités auxiliaires de l’assemblée;

♦ Don substantiel en argent pour le développement et la progression de l’Église.

Afin d’informer les membres sur les activités de leur Église, les administrateurs produisent des rapports par activités et les rendent disponibles aux membres et aux divers paliers du gouvernement. Chaque responsable de secteurs produit un rapport illustrant ce qui a été réalisé et ce qui est à réaliser dans le temps. La section finance prépare un rapport détaillé des entrées et des sorties de fonds sur une base mensuelle. Ce rapport est soumis au conseil d’administration à chacune des réunions mensuelles et ce rapport est également disponible aux

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membres lors des réunions des membres, deux fois par année. Une compilation des activités financières sous forme de rapport de la fin de l’exercice, soit du 1er janvier au 31 décembre (base annuelle), est présenté aux membres du conseil d’administration, puis à l’ensemble des membres et finalement, un rapport d’activités est transmis aux ministères du revenu. C’est une obligation légale de dresser et d’acheminer un tel rapport avant six mois après la période de fermeture des livres pour l’année de référence.

Le contrôle de gestion favorise l’articulation d’un discours portant sur l’importance de la transparence au sein de l’organisation. Par ces mesures de contrôle, les responsables sont en mesure d’intégrer les ressources financières dans la poursuite des projets de l’Église.

Le développement personnel

Les membres affectés au contrôle de gestion de l’Église sont mobilisés à poursuivre des buts devant faciliter la réalisation de la mission de l’organisation.

Ils sont affectés à :

1. À la représentation de l’Église : veiller au bon fonctionnement de l’assemblée ; 2. À la préparation et à l’exécution des décisions prises au conseil d’administration ; 3. Au pilotage des différentes politiques adoptées par l’Église ;

4. À la gestion de l’ensemble des personnes affectées au bon fonctionnement de l’Église ;

5. À l’assurance de la sécurité des personnes et des biens.

Cette pratique est prise en charge par des membres engagés sur base volontaire. Les membres, le pasteur excepté, sont élus par toute l’assemblée. Leur mandat est de deux ans et est

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renouvelable plusieurs fois. Ils constituent essentiellement le conseil d’administration et/ou le comité exécutif de l’Église. Au nombre de sept, ils dirigent les destinées de l’assemblée. Le pasteur cumule les fonctions de pasteur et de président du conseil d’administration. Viennent ensuite le poste du pasteur-assistant, de la secrétaire, de la directrice des finances, du diacre principal et de deux conseillers.

En général, ils expriment une image clairement positive autant de soi que des autres membres de l’équipe. Ils ne sont pas influençables par l’opinion d’un autre membre. Ils sont très ouverts à la discussion pour le bien-être collectif. Nous avons développé une stratégie qui tient compte d’une analyse et d’une remise en question de chacun en début de l’exécution des éléments figurant à l’ordre du jour de la rencontre du comité. Cet aspect de la rencontre s’appelle « brainstorming » ou « remue-méninges ». Cette période permet de prendre le pouls des différentes activités religieuses, de la conduite de certaines personnes et même de la conduite d’un membre du conseil d’administration; et ensuite d’évaluer ce qui est en circulation, en termes de rumeur concernant l’Église.

Il n’y a pas lieu d’établir une quelconque dette affectant les membres du comité exécutif. Du moins, nous n’avons pas encore fait face à une telle charge, cela est du probablement à notre courte expérience dans le domaine.

Les personnes affectées à la pratique appartiennent à des groupes différents. Ces différences se situent principalement selon :

1. l’âge - quatre groupes d’âge y sont représentés a. deux personnes en début de la trentaine ;

Figure

Graphique 1  00,20,40,60,811,21,41,61,82 15-19 20-24 25-29 30-34 35-39 40-44 45-49 50-59 60-64 65-69 70-90 Age
Graphique 3  00,10,20,30,40,50,60,70,80,91 3 4 6 8 10 14 18 20 25 27 Femme Homme Année
Graphique 4   Culte - dimanche Étude biblique Réunion - prière Femmes Hommes02468101214161820Type d'activités

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