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Éléments pour un portrait des petites collectivités du Québec

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(1)

Éléments pour un portrait des petites collectivités du Québec

Par Patrice LeBlanc

(2)

ÉLÉMENTS POUR UN PORTRAIT DES PETITES COLLECTIVITÉS DU QUÉBEC

Par Patrice LeBlanc

Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue Chaire Desjardins en développement

des petites collectivités

Avril 1998

La réalisation de cette étude a été rendue possible grâce à la collaboration du

Secrétariat au développement des régions Gouvernement du Ouebec

Secrétariat au développement

(3)

Éditeur:

Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue

Chaire Desiardins en déveloooement des oetites collectivités 445, bouie;ard de I'universiie

Rouyn-Noranda, Qué. J9X 5E4

Dépôt légal

Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du Canada mai 1998

Toute reproduction, totale ou partielle, par quelque moyen que ce soit, est interdite à moins d'une autorisation expresse des auteurs.

(4)

REMERCIEMENTS

Cette étude a bénéficié du concours de plusieurs personnes: Roger Guy,

professeur à l'université du Québec en Abitibi-Témiscamingue; Clermont Dugas,

Bruno Jean, professeurs à l'université du Québec à Rimouski; Mario Carrier,

directeur de la Chaire Desjardins en développement des petites collectivités;

Jean-François Lepage, étudiant à l'université du Québec en Abitibi-

Témiscamingue. Qu'ils soient tous ici remerciés pour leur aide et leurs conseils éclairés.

(5)
(6)

TABLE DES MATIÈRES

Liste des tableaux

...

vi

...

Liste des figures

...

VIII Liste des cartes

...

ix

...

Introduction 1 1

.

Du concept de petites collectivités à la réalité québécoise des municipalités de moins de 5 000 habitants

...

3

2

.

Repères méthodologiques

...

O 3

.

Nombre et taille de la population des petites collectivités du Québec

...

11

...

4

.

Les assises spatiales 14 4.1 Les petites collectivités et les régions administratives québécoises

...

14

4.2 Les petites collectivités et le continuum rural-urbain

...

21

5

.

Caractéristiques sociodémographiques

...

26

5.1 Variation de la taille de la population des petites collectivités

...

26

5.2 L'âge de la population des petites collectivités

...

32

5.3 Le niveau de scolarité de la population des petites collectivités

...

33

...

5.4 Le revenu de la population des petites collectivités 35

...

5.5 L'emploi de la population des petites collectivités 36 5.6 Eléments de synthèse

...

37

6

.

Infrastructures de services

...

38

. .

6.1 Les inst~tut~ons scolaires

...

38

6.2 Les institutions de santé et de services sociaux

...

42

6.3 Les institutions de dépôt

...

43

6.4 Éléments de synthèse

...

44

7

.

Les assises économiques

...

46

7.1 Les industries dominantes dans les petites collectivités

...

46

(7)

7.3 Population travaillant dans la petite collectivité

...

53 7.4 Éléments de synthèse

...

56 8

.

Évaluation foncière

...

57 Conclusion

...

61 Sources

...

63 Livres et articles

...

63

(8)

LISTE DES TABLEAUX

Tableau

1. Nombre et taille de la population des municipalités du Québec, par classes de

population (1 995)

...

12

2. Distribution des petites collectivités du Québec selon les régions

administratives, par classes de population (1 995)

...

1 5

3. Proportion de petites collectivités dans les régions administratives, par

classes de population (1 995)

...

19

4. Codification de Beale pour les divisions de recensement du Canada

...

22

5. Distribution des petites collectivités du Québec selon les catégories Beale

...

regroupées, par classes de population (1 995) 23

6. Caractéristiques socio-démographiques des petites municipalités du Québec,

par classes de population (1 991)

...

27

7. Petites collectivités ayant vu leur population diminuer, par classes de

population (1 986-1 991 , 1991 -1 996, 1986-1 996)

...

30

8. Petites collectivités ayant au moins une institution scolaire, une institution de

santé et de services sociaux ou une institution de dépôt, par classe de

...

population 39

9. Nombre de travailleurs des petites collectivités du Québec dans certains types

...

d'industries, par classes de population (1991) 47

10. Nombre de petites collectivités du Québec où au moins 30 % de la population

active travaille dans certains types d'industries, par classes de population

(1 991 )

...

50

11.Nombre de petites collectivités du Québec possédant au moins trois

(9)

12. Nombre de petites collectivités dont la population travaille dans la collectivité selon la classe de population par proportion (1 991)

...

54

13. Évaluation foncière des petites collectivités du Québec, selon la classe de

(10)

LISTE DES FIGURES

Figure

1. Distribution des municipalités du Québec, par classes de population (1 995)

...

...

12

2. Population des municipalités du Québec, par classes de population (1 995)

....

...

13

3. Distribution des petites collectivités (moins de 5 000 habitants) et des

municipalités, par régions administratives

...

16 4. Proportion des petites collectivités (moins de 5 000 habitants) dans les

régions administratives du Québec

...

20 5. Variation de population dans les petites collectivités du Québec, par classes

de population (1 986-1 991 , 1991 -1 996, 1986-1 996)

...

29 6. Distribution de la population par groupes d'âges au Québec et dans les

petites collectivités (moins de 5 000 habitants) (1 991)

...

32

7. Niveau de scolarité dans les petites collectivités du Québec, par classes de

population (1 991)

...

34 8. Sources des revenus de la population du Québec et des petites collectivités

...

québécoises, par classes de population (1 991) 35

9. Présence d'institutions scolaires publiques dans les petites collectivités du Québec, par classes de population (1 996)

...

38 10.Présence d'institutions de santé et de services sociaux dans les petites

collectivités du Québec, par classes de population (1 995)

...

42 11. Présence d'institutions de dépôt dans les petites collectivités du Québec, par

...

classes de population (1 995) 44

12.Pourcentage des petites collectivités du Québec dont la population travaille dans sa municipalité, par classes de population (1991)

...

55

(11)

LISTE DES CARTES

Carte

1

.

Les petites collectivités du Québec

...

9

2. Petites collectivités du Québec ayant vu leur population diminuer entre 1986 et

1996

...

31

(12)

INTRODUCTION

On le sait, le territoire québécois est vaste, très vaste : 1 667 926 kilomètres

carrés. Cela représente trois fois le territoire de la France ou cinq fois celui du Japon. Un peu plus de sept millions d'habitants vivent sur ce territoire. Plus de la moitié de cette population vit dans les agglomérations urbaines de Montréal ou de Québec, tandis que près du quart vit dans des petites municipalités de moins

de 5 000 habitants. Cette particularité de la structure du peuplement a des

incidences sur la plupart des grandes problématiques de développement: localisation des activités industrielles, mode de distribution des services, décentralisation administrative, restructuration municipale, protection de l'environnement, mode de gestion des ressources, etc.

Plusieurs s'interrogent sur la viabilité économique de ces petites collectivités et sur la capacité de maintenir les services, les infrastructures et les institutions

nécessaires au bien-être et à l'épanouissement de toute collectivité humaine.

Certains (Levy, 1994) proclament même qu'il faut savoir « oser le désert » et ne

plus soutenir des infrastructures coûteuses pour des fractions de populations excentrées. D'autres (Dionne, 1996), au contraire, considèrent que les petites collectivités présentent des modes de vie qu'il vaut la peine de sauvegarder, la

sociodiversité étant tout aussi importante à la vie sociale que la biodiversité peut

l'être à la vie de la biosphère. Aussi, certains autres (Brown, 1990) croient qu'il faut, pour ces territoires, repenser l'articulation entre espace, économie et société afin de favoriser leur revitalisation et même leur repeuplement éventuel.

Paradoxalement, peu d'études se sont véritablement intéressées à cette réalité

fort importante des petites collectivités du Québec. De plus, souvent, lorsque cette question des petites collectivités est analysée, c'est par l'entremise d'études portant sur le monde rural au Québec. En fait, ce n'est pas tant les petites collectivités que l'on analyse mais davantage la réalité rurale, voire agricole, québécoise. Les petites collectivités du Québec ne se réduisent pourtant pas simplement au monde rural. Bien que de nombreuses petites collectivités soient rurales, plusieurs sont également urbaines ou en voie d'urbanisation, alors que d'autres sont des centres de services, des centres de villégiature ou des centres

(13)

La présente étude est de nature essentiellement exploratoire. Elle vise à

comparer un certain nombre de caractéristiques socioéconomiques des petites collectivités québécoises avec la réalité provinciale. Cette étude devrait fournir de nombreuses indications qui permettront de mieux circonscrire, à l'avenir, le champ d'analyse des petites collectivités sur le territoire québécois et d'identifier certains éléments devant faire l'objet d'études plus approfondies. De surcroît, elle devrait également fournir aux divers acteurs sociaux, aux décideurs et aux populations concernées un nouvel éclairage de cette frange importante du territoire québécois et une compréhension renouvelée de plusieurs facettes de cette réalité.

Dans les pages qui suivent, nous chercherons d'abord à bien définir ce que sont

les petites collectivités, et ce, tant en réfléchissant à leurs facettes quantitative

que qualitative, afin de parvenir à en donner une définition opératoire. Nous

présenterons par la suite quelques aspects de la méthodologie utilisée dans cette recherche. Suivra le portrait proprement dit des petites collectivités du

Québec. Nous aborderons tour à tour les questions du nombre et de la taille des

petites collectivités du Québec, de la place qu'elles occupent dans l'oekoumène québécois, de leurs caractéristiques sociodémographiques, de leur infrastructure de services, de leurs assises économiques et de leur rôle d'évaluation foncière.

(14)

1. DU CONCEPT DE PETITES COLLECTIVITÉS À LA RÉALITÉ

QUÉBÉCOISE DES MUNICIPALITÉS DE MOINS DE 5 0 0 0

HABITANTS

Un des problèmes que I'on rencontre dès le départ lorsque I'on veut étudier les petites collectivités est celui de la définition de l'objet. Qu'est-ce qu'une petite

collectivité? Comment peut-on la définir sur le plan théorique? À quelle réalité

empirique faisons-nous référence lorsque nous parlons de petites collectivités? Spontanément, on comprend par petite collectivité qu'il s'agit là d'un regroupement humain particulier dont la taille est relativement restreinte. Cette compréhension du sens commun reste malheureusement un peu vague et permet difficilement d'identifier concrètement, sur le terrain, ce qui est et ce qui

n'est pas une petite collectivité. II faut chercher des balises plus précises, plus

concrètes afin d'identifier à la fois le regroupement humain particulier auquel

renvoie l'idée de collectivité et le seuil à partir duquel une collectivité est ou n'est

pas petite. La sociologie a traditionnellement identifié différentes formes d'être

ensemble dont il peut être intéressant de s'inspirer ici afin de parvenir à identifier

ces balises.

À la fin du siècle dernier, Ferdinand Tonnïes (1887), sociologue allemand,

proposait de différencier la Gemeinschaft de la Gesellschaft , la communauté de

la société. La communauté reposerait sur des relations sociales caractérisées par une proximité tant affective, sociale que spatiale. Ici, I'intérêt collectif surpasserait I'intérêt individuel, provoquant ainsi un fort sentiment d'appartenance des

individus à leur communauté. À l'opposé, explique toujours Tonnïes, la société

reposerait quant à elle sur des relations sociales qui se fonderaient sur les

intérêts personnels des individus. Chacun, dans la société, n'établirait des rapports sociaux que dans la mesure où il y verrait un avantage certain. Le calcul serait ainsi à la base des rapports sociaux et l'individualisme régnerait en maître. Émile Durkheim, autre sociologue du tournant du siècle, proposait une typologie similaire, voyant certaines sociétés reposer sur une solidarité mécanique, et d'autres sur une solidarité organique (Durkheim, 1893). Les sociétés traditionnelles dont le lien social est garanti par une solidarité mécanique,

expliquait Durkheim, sont des sociétés où il existe une faible division du travail

(15)

individus et du fait qu'à la limite ils pourraient même être interchangeables. Cependant, dans nos sociétés modernes, la division du travail social devient de plus en plus grande, faisant en sorte que les individus sont différents les uns des autres. Dans ces conditions, la cohésion sociale résulterait, toujours selon Durkheim, non plus de la ressemblance des individus les uns aux autres mais davantage de leur complémentarité. La société existerait parce que les individus et les tâches qu'ils accomplissent seraient complémentaires. Le lien social reposerait ici sur une solidarité dite organique. On comprendra dès lors facilement que ce type de solidarité s'accompagnerait d'une forte propension à l'individualisme.

Ainsi, tant Tonnïes que Durkheim nous proposent de différencier les sociétés aux rapports sociaux chauds et conviviaux où prime le collectif, des sociétés aux rapports sociaux froids et distants où l'individu et ses intérêts propres prédominent. Dans cette optique, la socialité, et plus particulièrement les rapports sociaux de proximité, semble donc pouvoir être un premier critère, une première balise, nous permettant de définir un peu plus justement ce qu'est une petite collectivité. On pourrait en effet considérer que les petites collectivités sont des communautés reposant sur une solidarité mécanique tandis que les collectivités plus grosses seraient davantage des sociétés dont la cohésion sociale serait assurée par une solidarité organique entre les individus qui les composent.

II est cependant difficile, avec une telle balise de nature essentiellement

qualitative, de définir a priori là où commence et où finit une petite collectivité. En

fait, pour bien déterminer les contours d'une petite collectivité à partir des

rapports de proximité qu'entretiennent ses membres entre eux, des études empiriques portant sur la vie au sein même de celle-ci sont nécessaires. Ce n'est qu'à travers de telles études, souvent longues, qu'il est possible de tracer avec certitude les limites d'une communauté'.

Ce problème peut en partie être contourné si l'on considère qu'une communauté développe une identité collective qui lui est propre, habite un territoire et possède

'On comprendra que dans le cas de la présente étude sur l'ensemble des petites collectivités québécoises, un tel travail est impensable.

(16)

un minimum de structures organisationnelles. En effet, ces éléments, bien qu'ils

puissent se retrouver à des degrés divers dans une communauté, sont essentiels

à l'apparition de toute vie sociale collective. Sans identité collective, sans territoire et sans organisation, une communauté peut difficilement prendre forme

ou à tout le moins survivre bien longtemps. Au Québec, les municipalités

rencontrent ces exigences: les gens s'identifient à leur municipalité2, les

municipalités ont des limites territoriales clairement identifiées et elles possèdent des structures politico-administratives locales. Ainsi, le caractère municipal peut servir de balise concrète afin d'identifier une petite collectivité.

La question qui se pose dès lors est de déterminer le seuil démographique à

partir duquel une municipalité est petite ou non. Cela est d'autant plus important que I'on comprend bien que les rapports de proximité caractéristiques d'une communauté ne peuvent exister qu'entre un nombre relativement restreint de personnes. Les seuils les plus fréquemment utilisés dans la littérature sont ceux cherchant à départager le monde rural du monde urbain. Ces seuils sont d'autant plus intéressants ici que plusieurs auteurs considèrent que le rural se caractérise notamment par des rapports de proximité et par une socialité particulière3.

Statistique Canada, pour un, considère comme étant rural tout ce qui n'est pas

urbain; est urbain << un espace dont la concentration démographique est de

1 000 habitants ou plus et dont la densité de population est de 400 habitants ou

plus au kilomètre carré » (Statistique Canada, 1992, p. 226). Selon Dugas et

Vachon (1991, p. 21), avec une telle définition, 98 % de l'ensemble du territoire

québécois serait rural. Cependant, si I'on prend en considération uniquement le

territoire municipalisé aménagé, cette proportion tombe à 1,7 % du territoire

québécois. Cela nous semble à la fois trop et trop peu.

La Loi des Cités et Villes du Québec fixe à 2 000 habitants le seuil nécessaire

pour qu'une municipalité obtienne le statut de ville. Aussi pourrions-nous

2 Par exemple, si on demande à un Québécois d'où il vient, où il habite, plus souvent qu'autrement il pariera de son village, de sa ville. II s'identifie à cette réalité municipale.

3 Par exemple, le sociologue Hugues Dionne estime que le monde rural jouirait (1 d'un rapport plus

lâche à l'espace et [fournirait] des dynamiques de micro-agglomérations plus conviviales >) (Dionne,

(17)

considérer que les localités de moins de 2 000 habitants sont des petites collectivités. Cependant, plusieurs chercheurs préfèrent considérer comme

rurales les municipalités québécoises de moins de 3 000 habitants ne se situant

pas dans des agglomérations urbaines. Ce seuil correspond

< approximativement, dans le contexte québécois, à la zone de transition où le

gros village devient une petite ville » (Vachon, 1991, p. 270). Dugas estime

quant à lui que le chiffre de 2 500 habitants constitue le seuil de transition entre le monde rural et le monde urbain (Dugas 1997). Par ailleurs, ces mêmes chercheurs font remarquer que les villages de moins de 800 habitants sont les plus touchés par des problèmes d'ordre démographique, économique et social.

Le géographe Pierre Bruneau (Bruneau, 1992) propose quant à lui de diviser

l'armature urbaine (et rurale) du Québec en 9 catégories hiérarchiques: 1) la

région métropolitaine de Montréal, 2) celle de Québec, 3) les villes moyennes

supérieures, 4) les villes moyennes, 5) les petites villes, 6) les centres de

services, 7) les centres de services élémentaires, 8) les municipalités de 2 000 à

20 000 habitants sans fonction régionale et 9) les municipalités de moins de 2 000 habitants. Seules les municipalités comprises dans les sept premières catégories sont considérées par Bruneau comme urbaines. Par ailleurs, fait-il

remarquer, plus on descend dans la pyramide, plus il est difficile de reconnaître

le caractère urbain ou non des municipalités. Aussi, considérant que ni la taille, ni la densité, ni le statut de ville n'étaient suffisants afin de déterminer quelles

municipalités font partie du bas de la pyramide urbaine (catégories 5, 6 et 7),

Bruneau a construit une grille comprenant huit critères4 lui permettant de définir le niveau d'urbanité d'un certain nombre de municipalités québécoises. Après analyse, on constate qu'aucune municipalité isolée de moins de 5 000 habitants n'est considérée comme une ville. Au mieux, ces municipalités sont des centres de services.

11 s'agit en fait de huit fonctions que doivent remplir les villes. Ce sont les fonctions administrative,

de formation, culturelle, sanitaire, commerciale, financière, de pôle économique, de rétention de peuplement.

(18)

En définitive, on s'aperçoit qu'il n'existe pas véritablement de critères quantitatifs fixes pour définir ce qu'est une municipalité rurale5 et, partant, une petite collectivité. Doit-on définir une petite collectivité comme une municipalité de

moins de 1 000, de moins de 2 000, de moins de 2 500, de moins de 3 000, ou de

moins de 5 000 habitants? Doit-on descendre jusqu'à 800 habitants? Doit-on

plutôt chercher des municipalités ayant une densité de population de moins de

400 habitants au kilomètre carré? Doit-on chercher à combiner la taille et la

densité ? De plus, puisque la plupart des critères examinés servent à différencier

le monde rural du monde urbain, doit-on réduire les petites collectivités aux

collectivités rurales? Doit-on considérer que petites collectivités et collectivités

rurales sont deux termes synonymes?

Nous croyons, à l'instar de Clermont Dugas (1995 et 1997), que c'est finalement

la taille démographique des municipalités (sans lien avec la densité de la

population) qui est le meilleur et le plus simple critère à utiliser pour identifier les

petites collectivités québécoises6. En effet, « [la taille démographique] intègre et

reflète à elle seule de nombreux aspects de la réalité socioéconomique et même

physique » (Dugas, 1997, p. 4). Dans le cadre de cette étude nous retiendrons le

seuil de 5 000 habitants comme limite supérieure à ce que peut être une petite

collectivité. Ce choix reste bien sûr dans une certaine mesure arbitraire. En effet,

d'autres pourraient choisir de circonscrire les petites collectivités à partir d'un

seuil plus faible, de 2 000 ou de 3 000 habitants par exemple. Ce seuil nous

semble cependant approprié parce que notre étude reste dans une certaine

mesure exploratoire et qu'elle devrait contribuer à mieux établir ce seuil pour le

Québec. Nous retenons également ce seuil parce qu'il permet de ne pas identifier nécessairement les petites collectivités aux seules municipalités rurales, d'autant plus que la ruralité n'est plus ce qu'elle était. Bruno Jean (1997), par exemple, voit en effet apparaître de nouveaux territoires ruraux qui ne se

définissent plus uniquement par l'agriculture. II estime plutôt que l'on assiste,

5 On lira avec intérêt l'analyse que fait Bernard Kayser (1990, p. 18-22) des seuils de la ruralité à partir de critères quantitatifs. Il fait notamment remarquer que la France, les Etats-Unis et l'Allemagne fédérale ont des définitions statistiques différentes de la ruralité.

6 Notons que Dugas utilise le critère de la taille démographique pour différencier le monde rural du monde urbain. II ne parle pas de petites collectivités.

(19)

d'une part, à la mise en place de plusieurs systèmes ruraux spécialisés

-

agricoles, forestiers, récréo-touristiques

-

et d'autres part à l'apparition de

systèmes mixtes (le terme est de nous, non de Jean) où s'entremêlent ces différents systèmes spécialisés. On peut également penser que certaines petites municipalités sont en voie d'urbanisation ou encore qu'elles sont des banlieues- dortoirs de centres urbains.

Trois autres seuils seront également retenus dans cette étude afin de ne pas trop déformer la réalité en l'homogénéisant artificiellement. Ainsi, nous analyserons

les petites collectivités de moins de 3 000 habitants, ce qui pourrait correspondre

aux municipalités rurales, celles de moins de 1 000 habitants et celles de moins

de 500 habitants', soit deux seuils de très petites collectivités dont les questions de survie se posent peut-être avec plus d'acuités.

7 Ce sont aussi deux seuils qu'utilise le ministère des Affaires municipales pour faire ses statistiques. Rappelons que chez certains auteurs, les municipalités de moins de 800 habitants sont celles qui connaissent le plus de problèmes sociaux et économiques.

(20)
(21)

La présente étude a été réalisée pour essentiellement à partir de différentes banques de données produites par des ministères du gouvernement québécois, par le Bureau de la statistique du Québec et par Statistique CanadaQ.

Les municipalités qui ont fait partie de notre étude ont été sélectionnées à partir

du Répertoire des municipalités du Québec 1995 sur la base de leur population.

Cependant, quelques municipalités ont été exclues de cette étude parce que

nous n'avons pas réussi à établir de correspondance certaine entre les fichiers

du recensement 1991 de Statistique Canada et celui du Répertoire des

municipalités du Québec de 1995. 11 s'agit des territoires non organisés, des

réserves indiennes, des villages cris, des villages naskapis, des terres 1 -A et 1

-

AN, de la paroisse Saint-Louis de Gonzague-du-Cap-Tourmente (5 habitants), du Lac-Tremblant-Nord (O habitant) et de la ville Ile-Dorval (3 habitants).

C'est ainsi que, pour les fins de notre étude, l e nombre total de municipalités du

Québec a été établi à 1 436 municipalités, et la population totale du Québec à

7 172 454 personnesi0.

Toutes les municipalités de moins de 5 000 habitants ont été retenues pour notre étude. Nous avons ainsi un nombre total de 1 243 municipalités considérées comme étant des petites collectivités. Elles regroupent 1 668 051 habitants.

On retrouvera dans la section Sources à la fin de ce travail la liste de ces banques de données.

Io Le Réperfoire des municipalités du Québec 1995 fait état de 1 602 territoires. dont 1 426 municipalisés, et d'une population totale de 7 207 860 personnes.

(22)
(23)

3. NOMBRE ET TAILLE DE LA POPULATION DES PETITES COLLECTIVITÉS DU QUÉBEC

Les petites collectivités, comprises comme nous venons de les définir, comme les municipalités de moins de 5 000 habitants représentent une réalité fort importante au Québec. En effet, des 1 436" municipalités québécoises, 1 243 peuvent être considérées comme de petites collectivités. C'est donc un peu plus

de 85 % des municipalités du Québec qui peuvent être classées comme étant

des petites collectivités. Par ailleurs, près d'une municipalité du Québec sur cinq

(17,88 %) est une très petite collectivité de moins de 500 habitants et plus d'une

municipalité sur quatre (26,03 %) comptent entre 500 et 999 habitants. Aussi est-

ce donc près de la moitié (43,91 %) des municipalités du Québec qui comptent

moins de 1 000 habitants. Ce sont cependant les municipalités comprenant entre

1 000 et 2 999 habitants qui sont les plus nombreuses. On en retrouve 489 sur le

territoire québécois , soit 34,03 % de toutes les municipalités québécoises. (Voir

tableau 1 et figure 1 .)

Si on analyse maintenant (voir tableau 1 et figure 2) les petites coliectivités

québécoises par la lorgnette de la population qu'elles regroupent par rapport à

l'ensemble de la population du Québec, on constate là aussi leur importance, surtout lorsque l'on regarde les plus grandes des petites collectivités. On constate d'abord que les petites collectivités québécoises regroupent près du quart (23,26

%) de la population du Québec, soit autant (23,39 %) que les 4 municipalités

québécoises de 100 000 habitants et plus. De surcroît, plus d'un Québécois et

d'une Québécoise sur dix (1 1 ,67 %) vit dans une municipalité comptant entre f

000 et 2 999 habitants, et 16,69 %, dans des municipalités de moins de 3 000

habitants. Cependant, il n'y a que 1,20 % de la population québécoise qui vit

dans des municipalités de moins de 500 habitants, et 3,82 %, dans des

municipalités de 500 à 999 habitants. Néanmoins, si peu (5,02 %) de la

population du Québec vit dans des municipalités de moins de 1 000 habitants,

"

En 1995, ie ministère des Affaires municipales (MAM) répertoriait quant à lui 1 426 municipalités. La différence entre les données du MAM et les nôtres découle du fait que nous avons ajouté à notre étude les 14 villages nordiques du Nord-du-Québec et retiré trois municipalités pour lesquelles le recensement de 1991 ne donnait pas d'information.

(24)

Tableau 1

Nombre et taille de la ~ o ~ u l a t i o n des municipalités du Québec, par cla&ei de population (1995)

Figure 1

Distribution des municipalités du Québec, par classes de population (1995) Nombre de municipalités

% des municipalités du Québec

~opuiation totale % de la oo~ulation du Québec Classe de population Municipalités du Québec 100 000 Et + 4 0.28 1 677 860 23.39 5000-9999 7 1 4,94 483 240 6.74 3000-4999 123 8.56 470 174 6.56 1000-2999 489 34,03 837 357 11.67 0 - 4 9 9 257 17.88 86 376 1.20 7 3 5,08 I 138 101 15.87 500-999 374 26,03 274 144 3.82 10000-24999P5000-4999#0000-99999 2 8 1,95 989 138 13.79 1 7 1.18 1 215 589 16.95

(25)

c'est tout de même presque autant que dans les municipalités de 3 000 à 4 999

habitants (6,56 %) et dans celles de 5 000 à 9 999 habitants (6,74 %).

Figure 2

Population des municiplités du Québec, par classes de population (1995)

Aussi, tant par le grand nombre que par la proportion importante de la population du Québec qu'elles regroupent, les petites collectivités québécoises sont une réalité dont on ne peut faire l'économie. Cette structure particulière de peuplement est sans doute tributaire pour une large part de l'histoire tant sociale, économique que politique du Québec. Nous laissons à d'autres le soin de faire

cette histoire. Nous nous limiterons quant à nous dans les chapitres suivants à

(26)

4. LES ASSISES SPATIALES

Les assises spatiales renvoient à la place qu'occupent les petites collectivités

dans l'oekoumène québécois. On peut en effet penser que la vitalité et la viabilité des communautés reposent en partie sur leur situation géographique sur le

territoire québécois. Nous avons ainsi cherché à déterminer, d'une part, les

régions administratives du Québec où se retrouvent les petites collectivités et,

d'autre part, dans quelle mesure il s'agit de collectivités en milieux davantage

rural ou en milieu davantage urbain.

4.1 Les petites collectivités et les régions administratives

québécoises

Chercher à situer les petites collectivités sur le territoire québécois peut d'abord

signifier chercher à déterminer les régions du Québec où elles sont davantage

présentes. Nous avons ainsi déterminé (voir tableau 2) la distribution des petites

collectivités par classes de population en fonction des régions administratives du Québec. L'analyse de ce tableau nous permet de constater que les petites collectivités du Québec se retrouvent principalement dans les régions Bas-Saint- Laurent, Mauricie-Bois-Franc, Chaudière-Appalaches et Montérégie. En fait,

chacune de ces régions compte plus de 10 % des petites municipalités du

Québec, toutes classes de populations confondues. Les régions de Montréal, de

la Côte-Nord, du Nord-du-Québec et de Laval12 renferment quant à elles peu de

petites collectivités, chacune de ces régions comportant moins de 3 % des petites

collectivités du Québec.

Ce portrait est cependant un peu différent lorsque l'on prend le temps de comparer la part relative des petites collectivités dans chacune des régions administratives avec la part relative de l'ensemble des municipalités du Québec

dans ces mêmes régions (voir figure 3). Ainsi, les régions qui comportent

proportionnellement le plus de petites municipalités sont aussi celles qui comportent le plus de municipalités au Québec. Les régions Bas-Saint-Laurent et

Chaudière-Appalaches ont tout de même environ 1 % plus de petites collectivités

(27)

Tableau 2

Distribution des petites collectivités du Québec selon les régions administratives, par classes de population (1995)

Région administrative 01 Bas Saint-Laurent 02 Saguenay-Lac-Saint-Jean 03 Québec 04 Mauricie-Bois-Franc 05 Estrie 06 Montréal 07 Outaouais 08 Abitibi-Témiscamingue 09 Côte-Nord 10 Nord-du-Québec 11 Gaspésie-lles-de-la-Madeleine 12 Chaudière-Appalaches 13 Laval 14 Lanaudière 15 Laurentides 16 Montérégie Total Québec n % 135 9,40 5 9 4,11 8 5 5'92 165 11,49 122 8 , 5 0 2 8 1 , 9 5 8 0 5 , 5 7 8 7 6 , 0 6 3 8 2,65 1 8 1 , 2 5 6 0 4,18 172 11,98 1 0 , 0 7 7 1 4,94 9 7 6,75 218 15,18 1 436 100,OO Munici~alités &&..A@ n % 3 5 13,62 3 1.17 1 0 3,89 3 6 14,Ol 2 8 10,89 O 0,OO 2 2 8 , 5 6 3 3 12,84 9 3,50 8 3,11 1 4 5 , 4 5 2 9 11,28 O 0,OO 4 1 , 5 6 1 1 4,28 1 5 5 , 8 4 257 100,OO collectivités du 1000 à 2999 n % 4 0 . 8 , 1 8 2 3 4 , 7 0 3 0 6 , 1 3 5 9 12,07 3 2 6.54 O 0,OO 1 5 3 , 0 7 2 2 4,50 1 0 2,04 5 1 , 0 2 2 4 4,91 6 6 1 3 , 5 0 O 0,OO 3 3 6,75 31 6,34 9 9 20,25 489 100,OO Petites 500 à 999 n % 4 6 12,30 1 8 4,81 1 5 4.01 4 6 12,30 4 6 12,30 1 0,27 31 8,29 2 3 6,15 1 3 3,48 3 0,80 1 3 3,48 5 1 13'64 O 0,OO 6 1 , 6 0 2 6 6,95 3 6 9 , 6 3 374 100,OO Québec 3000 à 5000 n % 9 7,32 7 5,69 1 4 11,38 7 5 , 6 9 7 5 , 6 9 4 3,25 4 3,25 5 4 , 0 7 3 2,44 2 1 , 6 3 7 5,69 1 4 11,38 O 0,OO 1 5 12,20 7 5 , 6 9 1 8 1 4 , 6 3 1 2 3 100,OO Toutes classes n % 130 10,46 51 4,lO 6 9 5 , 5 5 148 11,91 1 1 3 9 , 0 9 5 0,40 7 2 5,79 8 3 6,68 3 5 2,82 1 8 1 , 4 5 5 8 4,67 160 12,87 O 0,OO 5 8 4,67 7 5 6 , 0 3 168 13,52 1243 100,OO

(28)

qu'elles ont de municipalités tandis que dans la région Mauricie-Bois-Franc cette

proportion est de 0,42 %. La région Montérégie, quant à elle, est dans une

situation particulière. En effet, bien que 15,18 % des municipalités du Québec

sont situées sur son territoire, on n'y retrouve que 13,52 % des petites

municipalités du Québec.

Figure 3

Distribution des petites collectivités (moins de 5 O00 habitants) et des municipalités, par régions administratives

l 14.00 12.00

p

l0,OO . # C * f 8.00 3 P 600 4.00 2.00 0.00 . $ g t g u

< E l '

'II * B U ? 7

...

4 8 9: .- a O r E o> o z L e z *

- - -

r i o rn .- ', g 4'Fi :g L = 'D ... =

E

z a O U T u C; Q

-

N Co

-

Petites coii. ,.c m

La même analyse peut être faite avec les régions administratives qui comportent peu des petites collectivités. Ce sont dans ces régions aussi que I'on retrouve le moins de municipalités au Québec. Toutefois, la région de Montréal ne comporte que 0,40 % des petites collectivités du Québec tandis que I'on retrouve sur son

(29)

En somme, cette analyse démontre que les petites collectivités du Québec se répartissent assez équitablement sur le territoire québécois. Peu de régions administratives ont une proportion véritablement plus élevée ou plus faible de petites collectivités qu'elles ont de municipalités sur le territoire. Seuls en fait Montréal et la Montérégie se démarquent, en ayant vraiment moins de petites

collectivités qu'elles ont de municipalités (respectivement 1,55 % et 1,66 % moins

de petites collectivités que de municipalités), et le Bas-Saint-Laurent en comportant proportionnellement plus de petites municipalités qu'il ne renferme de municipalités (1,06% de plus).

Si on refait ce même type d'analyse par classe de population, on dévoile un portrait fort différent, plusieurs catégories de petites collectivités se retrouvant proportionnellement plus souvent dans certaines régions administratives. Ainsi, on constate qu'au sujet des municipalités de moins de 500 habitants ce sont

principalement les régions Abitibi-Témiscamingue (+ 6,78 %), Bas-Saint-Laurent

(+ 4,22 %), et Outaouais (+ 2,99 %) qui comportent des proportions plus élevées

de petites collectivités que de municipalités. À l'inverse, ce sont essentiellement

les régions Montérégie (- 9,34 %), Lanaudière (- 3,39 %) et Saguenay-Lac-

Saint-Jean (- 2,94 %) qui ont des proportions plus faibles de petites collectivités

que de municipalités. Pour ce qui est des petites collectivités de 500 à 999

habitants, on les retrouve en proportion plus élevée dans les régions Estrie

(+ 3,80 %), Bas-Saint-Laurent (+ 2,90 %), Outaouais (+ 2,72 %) et Chaudière-

Appalaches (+ 1,66 %), et en proportion moins élevée dans les régions

Montérégie (- 5,56 %), Lanaudière (- 3,34 %), Québec (- 1,91 %) et Montréal

(1,68 %). Les petites collectivités de 1000 à 2999 habitants sont

proportionnellement plus présentes dans les régions Montérégie (+ 5,06 %),

Lanaudière (+ 1,80 %) et Chaudière-Appalaches (+1,52 %), mais

proportionnellement moins présentes dans les régions Outaouais (- 2,50 %)

Estrie (- 1,95 %), Montréal (- 1,95 %), Abitibi-Témiscamingue (- 1,56%) et Bas-

Saint-Laurent (- 1,22 %). Enfin, pour ce qui est des petites collectivités de 3 000 à

4 999 habitants, ce sont essentiellement les régions Lanaudière (+ 7,25 %),

Québec (+ 5,46 %) et Saguenay-Lac-Saint-Jean (+ 1,58 %) qui comprennent une

proportion plus élevée de petites collectivités que de municipalités tandis que

(30)

(- 2,32 %), Abitibi-Témiscamingue (- 1,99 %) que I'on rencontre le phénomène contraire.

Une seconde analyse de la situation géographique des petites collectivités québécoises en fonction des régions administratives peut être faite si I'on examine la proportion des différentes tailles de petites collectivités dans chacune des régions administratives. Si la première analyse permettait d'évaluer la distribution des petites collectivités sur le territoire québécois, la seconde permet de mettre en lumière les régions administratives particulièrement bien pourvues

de petites collectivités, offrant ainsi un regard complémentaire à la première

analyse.

L'étude du tableau 3 et de la figure 4 nous permet de constater qu'il est possible, selon cette seconde analyse, de diviser en deux grands groupes l'ensemble des

régions administratives du Québec : celles dont 90 % et plus de leurs

municipalités sont des petites collectivités et les autres. Dans le premier groupe, on retrouve neuf régions administratives: Bas-Saint-Laurent, Mauricie-Bois- Franc, Estrie, Outaouais, Abitibi-Témiscamingue, Côte-Nord, Nord-du-Québec et Gaspésie-lles-de-la-Madeleine. Dans l'autre groupe, on retrouve les régions de

Saguenay-Lac-Saint-Jean, Québec, Montréal, Lanaudière, Laurentides,

Montérégie et Laval. Ainsi, on doit constater que ce sont essentiellement les régions éloignées des grands centres urbains et les régions du centre du Québec qui renferment une très grande majorité de municipalités considérées comme de

petites collectivités. À l'inverse ce sont les régions de Québec, de Montréal et de

ses environs qui comportent une faible proportion de municipalités considérées comme de petites collectivités.

II est intéressant aussi de noter que cette même division apparaît lorsque I'on regarde les régions administratives dont une forte proportion de leurs

municipalités se compose de petites collectivités de O à 499 habitants ou de 500

à 999 habitants. En fait, les neuf régions précédemment identifiées comptent

toutes 45 % ou plus de municipalités qui sont de petites collectivités de moins de

1 000 habitants, la palme allant aux régions Outaouais et Abitibi-Témiscamingue

avec respectivement 66,25 % et 64,37 % de municipalités qui sont des petites

(31)

Tableau 3

Proportion des petites collectivités du Québec dans les régions administratives, par classes de population (1995) Région administrative 01 Bas Saint-Laurent 02 Saguenay-Lac-Saint-Jean 03 Québec 04 Mauricie-Bois-Franc 05 Estrie 06 Montréal 07 Outaouais 08 Abitibi-Térniscarningue 09 Côte-Nord 10 Nord-du- Québec 11 Gaspésie-lles-de-la-Madeleine 12 Chaudière-Appalaches 13 Laval 14 Lanaudière 15 Laurentides 16 Montérégie Total Québec n O h 1 3 5 9 , 4 0 5 9 4,11 8 5 5 , 9 2 1 6 5 1 1 , 4 9 1 2 2 8 , 5 0 2 8 1 , 9 5 8 0 5 , 5 7 8 7 6 , 0 6 3 8 2 , 6 5 1 8 1 , 2 5 6 0 4 , 1 8 1 7 2 1 1 , 9 8 1 0 , 0 7 7 1 4 ' 9 4 9 7 6 , 7 5 2 1 8 1 5 , 1 8 1 436 100,OO Municipalités 0à499 n YO 3 5 2 5 , 9 3 3 5.08 1 0 1 1 , 7 6 3 6 2 1 , 8 2 2 8 2 2 , 9 5 O 0,OO 2 2 27,50 3 3 3 7 , 9 3 9 2 3 , 6 8 8 4 4 , 4 4 1 4 2 3 , 3 3 2 9 1 6 , 8 6 O 0,OO 4 5 , 6 3 1 1 1 1 , 3 4 1 5 6 , 8 8 2 5 7 1 7 , 9 0 Petites 5(lL&sQ n % 4 6 3 4 , 0 7 1 8 30,51 1 5 1 7 , 6 5 4 6 2 7 , 8 8 4 6 3 7 , 7 0 1 3 , 5 7 31 3 8 , 7 5 2 3 2 6 , 4 4 1 3 34,21 3 1 6 , 6 7 1 3 21,67 5 1 2 9 , 6 5 O 0,OO 6 8 , 4 5 2 6 2 6 , 8 0 3 6 1 6 , 5 1 3 7 4 2 6 , 0 4 collectivités du 1000 à 2999 n % 4 0 2 9 , 6 3 2 3 3 8 , 9 8 3 0 3 5 , 2 9 5 9 3 5 , 7 6 3 2 2 6 , 2 3 O 0,OO 1 5 1 8 , 7 5 2 2 2 5 , 2 9 1 0 26,32 5 2 7 , 7 8 2 4 40,OO 6 6 3 8 , 3 7 O 0,OO 3 3 4 6 , 4 8 3 1 3 1 , 9 6 9 9 45,41 4 8 9 3 4 , 0 5 Québec 3000 à 4999 n % 9 6 , 6 7 7 1 1 , 8 6 1 4 1 6 , 4 7 7 4 , 2 4 7 5 , 7 4 4 1 4 , 2 9 4 5,OO 5 5 , 7 5 3 7 , 8 9 2 1 1 , l l 7 1 1 , 6 7 1 4 8 , 1 4 O 0,OO 1 5 2 1 , 1 3 7 7 , 2 2 1 8 8 , 2 6 1 2 3 8 , 5 7 Toutes classes n % 1 3 0 9 6 , 3 0 5 1 8 6 , 4 4 6 9 81'18 1 4 8 8 9 , 7 0 1 1 3 9 2 , 6 2 5 1 7 , 8 6 7 2 90,OO 8 3 9 5 , 4 0 3 5 9 2 , l l 1 8 100,OO 5 8 9 6 , 6 7 1 6 0 9 3 , 0 2 O 0,OO 5 8 8 1 , 6 9 7 5 7 7 , 3 2 1 6 8 77,06 1 2 4 3 8 6 , 5 6

(32)

Figure 4

Proportion des petites collectivités (moins de 5 000 habitants) dans les régions adminstratives du Québec

La région Saguenay-Lac-Saint-Jean nous semble détenir un << comportement

atypique » au regard de cette analyse. En effet, bien qu'elle puisse être

considérée comme éloignée des grands centres urbains, elle comporte très peu

de très petites collectivités, à peine 5 % des municipalités de son territoire étant

des petites collectivités de O à 499 habitants. En fait, plus de 50 % (50,85 %) de

ses municipalités sont des petites collectivités de 1 000 habitants et plus,

38,98 % étant néanmoins des municipalités de 1000 à 2 999 habitants.

Notre analyse de la distribution des petites collectivités du Québec dans les régions administratives par classes de population démontre en définitive que les petites collectivités de 1 000 habitants et moins se retrouvent principalement dans des régions périphériques de l'oekoumène québécois que sont le Bas-

Saint-Laurent et l'Abitibi-Témiscamingue. On les retrouve également dans

(33)

habitants on les retrouve principalement autour de Montréal, dans les régions Lanaudière et Montérégie.

4.2 Les petites collectivités et le continuum rural-urbain

Mais de quel type de municipalités s'agit-il? Sont-elles des municipalités

davantage rurales ou urbaines? Un chercheur américain du United States

Department of Agriculture, Calvin Beale, a développé un système de classification qui permet de faire ces différenciations. Au Canada, ce système a

été repris et adapté par Philip Ehrensaft et Jennifer Beeman

(Ehrensaft et Beeman, 1992). Ce système de classification, communément

appelé le Code Beale, comprend maintenant 1 1 catégories13 (voir tableau 4).

Ehrensaft et Beeman se sont servis de ce système et ont assigné à chaque

division de recensement du Canada de 1986 un Code Beale. Cet exercice a été

refait par Bill Reimer (Reimer, 1994) pour les divisions de recensement de 1991.

En utilisant les études de Reimer et de Ehrensaft et Beeman, il est possible de

déterminer l'environnement plus ou moins urbain de chacune des petites municipalités du Québec. En effet, puisque chaque division de recensement, correspondant au Québec aux municipalités régionales de comté (MRC), possède un code Beale, il est donc possible, en analysant à quelle MRC appartiennent les petites collectivités, de déterminer si ces dernières sont dans des environnements davantage ruraux ou urbainsI4.

Nous avons effectué cette analyse puis regroupé dans un premier temps en cinq catégories les résultats obtenus. Nous avons ainsi classé les petites collectivités du Québec selon leur appartenance à une grande région métropolitaine

(codes # O et

l),

à une région métropolitaine (codes # 2 et

3),

à une région

urbaine (codes # 4, 5, 6,7), à une région rurale (codes # 8 et 9) ou à une région

l3 À I'origine la codification de Beale comprenait 10 catégories. Ehrensait et Beeman ont ajouté une

1 l e catégorie afin de prendre en compte le vaste territoire nordique du Canada.

l4 Une mise en garde s'impose néanmoins. En effet, puisque h codification porte sur les MRC, il

peut exister, surtout dans les grandes MRC, une certaine distorsion entre le type de municipalité et le type de MRC. Ce n'est pas parce qu'une MRC serait urbaine que nécessairement toutes ses municipalités le seraient. Néanmoins, cela donne une bonne indication de l'environnement urbain ou non des petites collectivités.

(34)

rurale nordique (code # 10). Cette analyse, que l'on retrouvera dans la première partie du tableau 5, nous apprend que la très grande majorité des petites

Tableau 4

Codification de Beale pour les divisions de recensement du Canada

Catégorie Définition

O

Il

1

Région métropolitaine moyenne

1

RMR 250 000 à 999 999

I

I

Il

I

II

1

II

1

Petite région métropolitaine

1

RMR 50 000 à 249 999

I

I

Grande région métropolitaine Région métropolitaine de

recensement (RMR) 1 000 000+

Frange région métropolitaine Région métropolitaine de

recensement (RMR) 1 000 000+

4

5

Région urbaine adjacente à une

région métropolitaine

6

Population urbaine de 20 000 à

49 999 (urbain = 2 500+)

Région urbaine non adjacente à

une région métropolitaine

7

Population urbaine de 20 000 à

49 999

Petit centre urbain adjacent à

une région métropolitaine

8

Population urbaine de 2 500 à

19 999

Petit centre urbain non adjacent

à une région métropolitaine

9

1

1

Québec)

11

Source: Adaptation et traduction de Ehrensaft et Beeman, 1992

Population urbaine de 2 500 à

19 999

-

Région rurale adjacente à une

région métropolitaine

1 O

Pas de ville ou village de plus de 2 500

Région rurale non adjacente à

une région métropolitaine

Pas de ville ou village de plus de 2 500

Région rurale nordique éloignée Division de recensement en

totalité ou en majeure partie au

(35)

Tableau 5

Distribution des petites collectivités du Québec

selon les catégories Beale regroupées, par classes de population (1995) Catégories de municipalité

(Catégories Beale regroupées)

Grande région métropolitaine Région métropolitaine

Région urbaine Région rurale

Région rurale nordique Total

Région métropolitaine

Adjacente à une région métropolitaine Non adjacente à une région métropolitaine Région nordique Total 0 à 499 n % 3 1,17 6 2,33 2 2 2 86,38 1 7 6,61 9 3.50 2 5 7 1 0 0 9 3,50 8 8 34,24 1 5 1 58.75 9 3,50 2 5 7 1 0 0 Québec 3 000 à 4 999 n % 1 2 9,76 2 2 17,89 8 9 72,36 O 0,OO O 0,OO 1 2 3 1 0 0 3 4 27,64 4 1 33,33 4 8 39,02 O 0,OO 1 2 3 1 0 0 Petites 500 à 999 n % 5 1,34 2 6 6,95 3 1 4 83,96 2 3 6,15 6 1,60 3 7 4 1 0 0 3 1 8,29 1 3 1 35.03 2 0 6 55,08 6 1,60 3 7 4 1 0 0 Toutes classes n % 3 7 2,98 1 0 2 8,21 1 0 3 0 82,86 5 4 4,34 2 0 1.61 1 2 4 3 1 0 0 1 3 9 11,18 4 7 0 37,81 6 1 4 49,40 2 0 1,61 1 2 4 3 1 0 0 collectivités du 1 000 à 2 999 n % 1 7 3,48 4 8 9,82 4 0 5 82,82 1 4 2,86 5 1,02 4 8 9 1 0 0 6 5 13,29 2 1 0 42,94 2 0 9 42,74 5 1,02 4 8 9 1 O0

(36)

collectivités du Québec, quelle que soit leur taille, se retrouvent dans des régions

urbaines. En effet, plus de 82 % des petites collectivités sont situées dans des

MRC qualifiées d'urbaines. Si on tient compte des municipalités dans les régions urbaines, dans les régions métropolitaines et dans les grandes régions

métropolitaines, ce chiffre passe à plus de 90 %. En fait, seulement 4,34 % des

petites collectivités québécoises sont dans des régions qualifiées de rurales et

1,61 % dans des régions rurales nordiques.

L'analyse par classe de population indique l'existence de deux phénomènes complémentaires. D'une part, plus l'on passe d'une classe de population peu

nombreuse à une classe de population nombreuse, plus la proportion de

municipalités considérées comme étant dans des grandes régions

métropolitaines ou dans des régions métropolitaines augmente. D'autre part, à

l'inverse, dans le même mouvement, on constate que la proportion de municipalités considérées comme étant dans des régions rurales ou rurales nordiques diminue. On doit donc ainsi considérer que la probabilité qu'une petite collectivité soit dans une région rurale et rurale nordique ou dans une grande région métropolitaine et métropolitaine est tributaire de sa taille: plus sa taille est

grande, plus elle a de chance d'être dans une région métropolitaine ou dans une

grande région métropolitaine; plus sa taille est petite, plus elle a de chance de se retrouver dans une région rurale ou rurale nordique. Quant aux municipalités situées dans des régions urbaines, leur proportion reste assez constante, quelle

que soit la classe de population retenue. Font exceptions à cette tendance les

municipalités de 3 000 à 4 999 habitants qui se retrouvent moins souvent que les

autres dans des régions urbaines. En fait, comparativement aux autres municipalités des autres classes de populations, ces municipalités se retrouvent davantage dans les régions métropolitaines ou dans les grandes régions métropolitaines, ce qui explique ainsi leur plus faible proportion dans les régions urbaines. Le tableau 6 indique aussi très clairement qu'il n'y a pas de petites

collectivités de 3 000 à 4 999 habitants dans des régions rurales ou rurales

nordiques.

Nous avons effectué un second regroupement des municipalités à l'aide du Code

(37)

collectivités sont dans une zone d'influence d'une région métropolitaine. Nous

avons ainsi créé quatre catégories de petites collectivités : celles des régions

métropolitaines (codes # 0, 1, 2, et 3), celles qui sont situées dans des régions

adjacentes à une région métropolitaine (codes # 4, 6 et 8), celles qui sont situées

dans des régions non adjacentes à une région métropolitaine (code # 5, 7 et 9)

et celles qui sont situées dans des régions rurales nordiques (code # 10). Cette

analyse, dont rend compte la deuxième partie du tableau 5, fait ressortir que près

de la moitié (49,40 %) des petites collectivités du Québec sont non adjacentes à

une région métropolitaine, mais que 37,81 % des municipalités sont adjacentes à

une région métropolitaine. On constate également que la probabilité pour une

petite collectivité d'être dans une région non adjacente à une région

métropolitaine varie en fonction de sa taille: plus la collectivité est de petite taille,

plus elle a de chance d'être dans une région non adjacente à une région

métropolitaine.

Cette seconde analyse, réalisée à l'aide du code Beale, permet de relativiser

quelque peu la première. Si les petites collectivités du Québec se retrouvent

principalement dans des régions urbaines (à 82,86 %), ce sont néanmoins des

régions majoritairement (49,40 %) non adjacentes à des régions métropolitaines.

On peut donc sans doute considérer que de nombreuses petites collectivités du Québec gravitent autour de pôles urbains de moyenne et de petite importance.

(38)

Les caractéristiques sociales et démographiques renvoient aux particularités des populations qui vivent et habitent dans les petites collectivités. Nous analyserons

ainsi tour à tour l'évolution de la taille, l'âge, le niveau de scolarité, le revenu et le

niveau d'occupation des populations des petites collectivités du Québec. Les principaux résultats de ces analyses se retrouvent dans le tableau 6.

5.1 Variation de la taille de la population des petites collectivites

Au cours des dix dernières années (1986-1996), la population du Québec vivant

dans des petites collectivités est passée de 1 552 499 à 1 623 838 personnes.

Cela correspond à une progression de près de 5 % (4,60%). C'est cependant

une progression deux fois moins forte que celle qu'a connue la population de l'ensemble du Québec. En effet, pendant la même période, la population du

Québec est passée de 6 532 461 à 7 138 891 personnes, ce qui représente une

progression de 9,28 %. C'est dans la première moitié de cette décennie que les

populations, tant des petites coliectivités que du Québec, connaissent les

progressions les plus fortes (respectivement 2,74 % et 5,56 %). Entre 1991 et

1996, ces progressions ralentissent, ne se situant plus qu'à 1,80 % dans les

petites collectivités et 3,52 % dans I'ensemble du Québec. On remarquera encore

que la population des petites collectivités croît deux fois moins fortement que celle du Québec.

Une analyse des variations de population entre 1986 et 1996 dans les petites collectivités québécoises par classes de population révèle que le nombre de personnes vivant dans les collectivités de moins de 1 000 habitants a diminué

tandis que le nombre de celles vivant dans les petites collectivités de 1 000

habitants et plus a augmenté. Ce sont par ailleurs les populations des plus petites et des plus grandes petites collectivités qui ont connu les variations les

plus importantes. En effet, la population vivant dans les petites collectivités de O à

499 habitants a diminué de 6,77 %, tandis que la population vivant dans les

petites collectivités de 3 000 à 4 999 habitants a augmenté de 11,49 %.

Nous obtenons un autre portrait lorsque l'analyse porte sur la variation de population des petites collectivités elles-mêmes. Le tableau 7 fait ressortir

(39)

Tableau 6

Caractéristiques sociodémographiques des petites municipalités du Québec, par classes de population (1991*)

* Toutes les données proviennent du recensement de 1991, sauf celles concernant la population de 1996, qui proviennent du recensement de 1996.

** Avec ou sans certificat ou diplôme d'études secondaires. Comprend également les certificats ou diplômes d'écoles de métier.

*" Études universitaires partielles ou autres études non universitaires (telles que celles du cégep) sans certificat ou diplôme. Études universitaires ou autres études non universitaires avec certificat ou diplôme.

**** Au moins un baccalauréat Variable Population 1 9 8 6 1991 1 9 9 6 Variation 86-91 (%) Variation 91-96 (%) Variation 86-96 (%) 0-14 ans (%) 15-29 ans (%) 30-64 ans (%) 65-74 ans (%) 75 ans et plus (%) Scolarité

Moins d'une 9e année (%)

9e année à 13e année (%) **

Études postscondaires (%) *** Grade universitaire (%) **** Québec 6 532 461 6 895 963 7 138 891 5 , 5 6 3 , 5 2 9 , 2 8 19.99 22,08 4 6 , 7 5 6 , 8 6 4,32 2 0 , 1 3 4 1 , 5 3 28,04 1 0 , 3 0 0 à 499 86 366 83 095 80 519 - 3 , 7 9 - 3 , l O - 6 , 7 7 22,68 19.57 45,17 8 , 1 3 4 , 2 2 3 1 , 3 9 45,91 1 7 , 9 8 3 , 7 9 Petites 500 à 999 265 489 262 075 261 246 - 1 , 2 9 - 0 , 3 2 - 1 , 6 0 22,79 2 0 , 0 9 45,20 7,71 4,21 30,90 4 6 , 4 3 1 8 , 6 8 3 , 4 5 collectivités du 1 000 à 2 999 782 844 802 471 816 288 2,51 1 , 7 2 4 , 2 7 2 2 , 7 5 1 9 , 9 4 45,77 7 , 1 8 4,31 27,16 46,33 21,74 4 , 5 3 Québec 3 000 à 4 999 417 800 447 414 465 785 7 , 0 9 4,11 1 1 , 4 9 22,74 2 0 , 7 3 4 6 , 4 7 6 , 3 2 3 , 7 8 23,06 46,31 2 4 , 5 2 6 , 0 6 Toutes classes 1 552 499 1 595 055 1 623 838 2 , 7 4 1 , 8 0 4,60 2 2 , 7 5 1 9 , 9 9 4 5 , 5 4 7 , 4 5 4 , 2 1 26,85 46,32 2 1 , 8 2 4 , 7 4

(40)

Tableau 6 (suite)

Caractéristiques sociodémographiques des petites collectivités du Québec par classes de population (1991) Variable

Revenu

Revenu moyen du ménage ($) Revenu médian du ménage ($) Revenu d'emploi ( O ? ) Transferts gouvernementaux (%) Autre revenu (%) Emploi Taux de chômage (%) Québec 40 826 34 766 77,30 13,20 9.10

I

12,OO

Petites coliectivités du Québec

0 à 499 32 635 28 495 66.20 25.93 7,73 Taux d'activité (%) 65,001 58,251 59,121 62,181 64,221 60,65 19,79 500 à 999 33 973 29 415 68,51 23,27 8,09 16,79 1 000 à 2 999 36 752 32 154 72,90 18,94 8,Ol 13,89 3 000 à 4 999 39 943 35 906 76,90 15,73 7,21 Toutes classes 35 535 31 083 70,84 21,12 7,90 13.02 15,89

(41)

Figure 5

Variation de population dans les petites collectivités du Québec, par classes de population

(1986-1991, 1991-1996, 1986-1996)

qu'entre 1986 et 1996, c'est près du tiers (30,81 %) des petites collectivités

québécoises qui ont vu leur population diminuer. Ici aussi, c'est dans la première moitié de cette décennie que les pertes de population se font ressentir le plus

fortement. En effet, entre 1986 et 1991, c'est 28,16 % des petites collectivités du

Québec qui voient leur population diminuer, tandis qu'entre 1991 et 1996, ce

n'est plus que 13,44 % des petites collectivités qui connaissent une telle baisse

de population. On remarquera également que si des collectivités dans toutes les classes de population ont vu leur population diminuer, c'est encore dans les collectivités de moins de 1 000 habitants que le phénomène est le plus important.

Entre 1986 et 1996 c'est 48,25 % des petites collectivités de O à 499 habitants et

36,36 % des petites collectivités de 500 à 999 habitants qui voient leur population

diminuer, tandis que ce n'est que 21,06 % des collectivités de 1 000 à 2 999

habitants et 16, 26 % des collectivités de 3 000 à 4 999 habitants qui

connaissent le même sort. Enfin, on notera qu'entre 1991 et 1996 la grande

majorité des plus grandes des petites collectivités, celles de 1 000 à 4 999

(42)

6,34 % des petites collectivités de

1

000 à 2 999 habitants et 3,25 % des petites

collectivités de 3 000 à 4 999 habitants voient la taille de leur population

diminuer.

Tableau 7

Petites collectivités ayant vu leur population diminuer, par classes de population (1 986-1 991 ; 1991

-1

996; 1986-1 996)'s

II semble donc qu'il faille considérer que la population vivant dans les petites collectivités québécoises est d'une façon générale en perte de vitesse par

rapport à l'ensemble de la population québécoise: sa croissance est en effet

moins forte que celle du Québec, quand il n'y a pas tout simplement, dans

certaines catégories de petites collectivités, décroissance de la population. Par ailleurs, ce sont les plus grandes des petites collectivités, plus particulièrement

celles de 3 000 à 4 999 habitants, qui tirent le mieux leur épingle du jeu.

Globalement, leur population est en croissance et peu d'entre elles connaissent une baisse de population marquée.

Classes de population (Habitants) 0 à 499 500 à 999 1000 à 2 999 3 000 à 4 999 Toutes classes

'5 NOUS n'avons retenu ici que les municipalités qui avaient connu une baisse de population d'au moins 5 %. Nous avons établi ce seuil, quelque peu arbitraire, de façon à éliminer les oîç de

variation relativement faible de population : dans les trbs petites collectivités, le départ d'un faible nombre de personnes peut représenter une variation assez élevée en termes de pourcentage. Nous avons donc cherché à minimiser cet effet statistique des petits groupes.

Petites collectivités ayant vu leur population diminuer (%) 1986-1 996 48,25 36,36 21 ,O6 16,26 30,81 1986-1 991 48,25 32,35 19,Ol 9,76 28,16 1991

-1

996 28,02 16,04 6,34 3,25 13,44

(43)

/

Petites collectivités du Québei

-

1

1 1

leur population diminuer entl

ce : Statistique Canada, Recensement sur la population, 1996 Auteurs : Stève Dionne, UQAR, Patrice Leblanc, UQAT

(44)

5.2 L'âge de la population des petites collectivités

On constate quelques différences notables (voir figure 6) lorsque l'on compare la proportion des différents groupes d'âge dans la population des petites collectivités québécoises avec celle de l'ensemble du Québec. La proportion de

la population de O à 14 ans est plus élevée dans les petites collectivités: elle

représente 22,75 % de la population tandis qu'elle compte pour 19,99 % de la

population québécoise. Par contre, la proportion de la population de 15 à 29 ans

est plus faible, soit de 19, 99 % comparativement à 22,08 % dans la population

québécoise. Le groupe des 30 à 64 ans est lui aussi proportionnellement moins nombreux dans les petites collectivités que dans l'ensemble de la population du

Québec (45,54 % contre 46,75 % pour le Québec). Enfin, la population de 65 à

74 ans est un peu plus nombreuse dans les petites collectivités que dans l'ensemble du Québec tandis que la population de 75 ans et plus est

proportionnellement à peu près équivalente.

Fini I ~ F > 6

.

I

.

- -

Distribution de la population ar groupes d'âges au Québec et dans les petites collectivités k o i n s de 5 000 habitants) (1991)

I I

0.14 ans 15.28 ans 30-64 ans 65.74 ans 75 ans et pius

!d Popule#on du OuBbec Es ~opuiation des petites milanivites

(45)
(46)

Cette analyse comparative nous révèle également que la proportion de la

population des 15-64 ans est plus faible dans les petites collectivités qu'elle ne

l'est dans I'ensemble du Québec. Elle représente en effet 65,53 % de la

population des petites collectivités tandis qu'elle représente 68,83 % de la

population québécoise. Ainsi, on peut considérer que le poids relatif des populations jeune et âgée, populations souvent plus fragiles et plus dépendantes, est plus élevé dans les petites collectivités que dans I'ensemble du Québec.

Par ailleurs, si on fait l'analyse de la réalité démographique des petites collectivités par classes de population, on remarque d'abord que la situation est

assez similaire d'une classe à l'autre et qu'elle correspond assez bien au portrait

général que nous venons de tracer de I'ensemble des petites collectivités du Québec en rapport avec la situation québécoise. De ce portrait se démarquent

toutefois les municipalités de 3 000 à 4 999 habitants dont les proportions des

populations de 65 à 74 ans et de 75 ans et plus sont plus faible que celles des

municipalités des autres classes de populations et dont les proportions des

populations de 15 à 29 ans et de 30 à 64 ans sont un peu plus élevées. On

remarquera également que dans les très petites collectivités, celles de O à 499

habitants, la proportion de personnes âgées de 65 à 74 ans est plus élevée

(8,13 %) que dans les autres petites collectivités québécoises et que dans I'ensemble du Québec.

5.3 Le niveau de scolarité de la population des petites collectivités

Les données que l'on retrouve dans le tableau 6, que reproduit la figure 7, font

ressortir qu'en règle générale le niveau de scolarité de la population des petites collectivités est plus faible que celui de la population du Québec. On remarque

en effet que dans les petites collectivités, comparativement à I'ensemble du

Québec, davantage de gens ont au plus un 13e année alors que moins de gens

ont fait des études postsecondaires et universitaires. Si dans l'ensemble du

Québec ces taux s'établissent respectivement à 61,66 % et à 38,34 %, ils sont de

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