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Évaluation de la compréhension des items du DSM-IV-MR-J auprès d'adolescents du premier cycle du secondaire

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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AMÉLIE PELLETIER

ÉVALUATION DE LA COMPRÉHENSION DES ITEMS DU DSM-IV-MR-J AUPRÈS D’ADOLESCENTS DU PREMIER CYCLE DU SECONDAIRE

Mémoire présenté

à la Faculté des études supérieures de l’Université Laval

pour l’obtention

du grade de maître en psychologie (M.Ps.)

École de psychologie

FACULTÉ DES SCIENCES SOCIALES UNIVERSITÉ LAVAL

AVRIL 2001

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La présente étude évalue la compréhension du DSM-IV-MR-J auprès d’adolescents de 12 à 15 ans. Cet instrument sert à !’identification des joueurs pathologiques. Le DSM-IV-MR-J est d’abord administré en classe. Les participants, sélectionnés selon leur score, sont ensuite répartis entre les groupes contrôle et expérimental. Le questionnaire est administré une seconde fois aux participants du groupe contrôle en présence d’un expérimentateur. Les participants du groupe expérimental expliquent quant à eux l’ensemble des questions du DSM- IV-MR-J lors d’une entrevue individuelle. L’expérimentateur rectifie les items incompris et une deuxième administration suit. Les résultats démontrent que pour l’ensemble des participants, 22% des questions s’avèrent incomprises. De plus, des baisses de scores sont observées entre les deux passations et se révèlent plus prononcées pour les participants du groupe contrôle que pour ceux du groupe expérimental. Des changements de catégories diagnostiques apparaissent aussi pour les deux groupes lors de leur seconde administration. Une baisse de 20% du nombre de joueurs à risque/pathologiques est observée dans le groupe expérimental et atteint 29,4% dans le groupe contrôle. L’utilisation du DSM-IV-MR-J comme instrument auto-diagnostique du jeu pathologique est abordée lors de la discussion.

Robert Ladouceur, Ph D. Directeur de recherche Amélie Pelletier

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Au terme de cette grande aventure académique, je tiens tout d’abord à remercier mon superviseur, M. Robert Ladouceur, pour m’avoir permis de démarrer et de mener à bien le projet qui me tenait à cœur, par son aide financière et ses précieux conseils. Je remercie également Francine Ferland, pour son support à la fois moral et technique ainsi que Christian Jacques pour son apport méthodologique incontestable. Merci aussi à Stéphane Cantin, qui avec grande énergie est parvenu tant bien que mal à m’inculquer quelques notions statistiques essentielles. Je ne saurais passer sous silence tout ce que m’ont apporté mes confrères et consoeurs du laboratoire ainsi que mes amis Mélanie, Martin et Tanja.

Sur un plan plus personnel, je désire remercier mes parents, Colette et Jean-Eudes, pour leur soutien inconditionnel à tous les niveaux tout au long de ma formation académique. Merci à mon frère David pour ses encouragements et son admiration sans limite.

Merci particulièrement et avant tout à mon meilleur ami, amant et mari, Nicolas. Je lui dédie le fruit de mon travail...

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Page

RÉSUMÉ...ii

AVANT-PROPOS... iii

TABLE DES MATIÈRES... iv

LISTE DES TABLEAUX... v

LISTE DES FIGURES...v

LISTE DES ANNEXES...v

INTRODUCTION GÉNÉRALE... vi

ARTICLE : ÉVALUATION DE LA COMPRÉHENSION DES ITEMS DU DSM-IV-MR-J AUPRÈS D’ADOLESCENTS DU PREMIER CYCLE DU SECONDAIRE Résumé... 3 Introduction... 4 Méthode... 7 Participants... 7 Instruments de mesure...8 Procédure... 9 Résultats...10 Discussion...13 Références... 21

Note des auteurs... 24

30 CONCLUSION GÉNÉRALE

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LISTE DES TABLEAUX

Page Tableau 1 : Proportions de participants présentant une compréhension

incorrecte aux questions du DSM-IV-MR-J...25

Tableau 2 : Changements de classification entre les passations du DSM-IV-MR-J pour les participants du groupe expérimental...28

Tableau 3 : Changements de classification entre les passations du DSM-IV-MR-J pour les participants du groupe contrôle... 29

LISTE DES FIGURES Figure 1 : Distribution du nombre de questions incomprises au DSM-IV-MR-J...26

Figure 2 : Moyennes de scores obtenues lors des deux passations du DSM-IV-MR-J ... 27

LISTE DES ANNEXES ANNEXE A : DSM-IV-MR-J...33

ANNEXE B : Grille de correction du DSM-IV-MR-J...39

ANNEXE C : Formulaire de consentement des parents...46

ANNEXE D : Formulaire d’assentiment des jeunes...50

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Depuis leur légalisation, les jeux de hasard et d’argent ne cessent de croître en popularité. Les diverses formes de jeu deviennent de plus en plus accessibles et jouissent d’une opinion publique favorable. Il semble que plus des deux tiers des adultes nord- américains ont parié au moins une fois dans leur vie (Ladouceur, 1996). Au Québec, 88% de la population affirme avoir déjà pris part à ce type d’activités (Ladouceur, 1991).

Bien que la plupart des individus adoptent un comportement sain face aux jeux de hasard et d’argent, certains développent une dépendance au jeu. Dans la quatrième édition du Manuel Diagnostique et Statistique des troubles mentaux (APA, 1996), le jeu pathologique se définit comme « une pratique inadaptée, persistante et répétée du jeu». Les conséquences reliées aux problèmes de jeu sont importantes et affectent plusieurs sphères de la vie de l’individu, notamment aux plans économique, professionnel et interpersonnel (Ladouceur, Boisvert, Pépin, Loranger & Sylvain, 1994; Lesieur & Rosenthal, 1991).

Les jeunes n’échappent pas à cet engouement pour les jeux de hasard et d’argent. Il semble que les premiers contacts avec le jeu surviennent assez tôt dans la vie. Dès l’âge de 10 ans, plus de 85% des enfants affirment avoir déjà parié de l’argent. Au Québec, les jeux les plus populaires chez les jeunes âgés de 8 à 12 ans sont les loteries, le bingo et les cartes. Ces jeux sont habituellement pratiqués avec les parents ou d’autres membres de la famille

(Ladouceur, Dubé & Bujold, 1994).

Chez les adolescents1, les taux de participation aux diverses formes de jeux apparaissent également très élevés. La majorité des jeunes âgés entre 12 et 18 ans ont déjà joué au cours de leur vie (Derevensky, Gupta & Cioppa, 1996; Govoni, Rupcich & Frisch, 1996; Lesieur & Klein, 1987). Sur une base annuelle, plus de 75% d’entre eux affirment prendre part à différents types de paris (Ladouceur, Boudreault, Jacques & Vitaro, 1999). Les jeux préférés par les adolescents québécois sont les cartes, les loteries, les paris sportifs et le

bingo (Gupta & Derevensky, 1998; Ladouceur & Mireault, 1988).

ce manuscrit sans aucune discrimination et dans le seul but

1 Le générique masculin est utilisé tout au long de d’alléger le texte.

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Les jeunes d’aujourd’hui évoluent donc dans un monde où le jeu est largement répandu, socialement accepté et de plus en plus accessible (Shaffer, Hall & Vander Bilt, 1999; Stinchfield & Winters, 1998). Même si un âge minimum est imposé pour pratiquer la majorité des formes organisées de jeu, plusieurs activités demeurent ouvertes aux jeunes (Govoni et al., 1996). La normalisation du jeu chez les adolescents ne se fait pas sans conséquences négatives (Shaffer, LaBrie, Scalan & Cummings, 1994). Les jeunes sont plus vulnérables que les adultes à l’exposition au jeu (Shaffer et al, 1999). La dépendance au jeu chez les adolescents est estimée entre 4,4% et 7,4% au Canada et aux États-Unis (Shaffer & Hall, 1996). Ces taux sont supérieurs à ceux généralement observés dans la population adulte, pour qui la prévalence du jeu pathologique se situe entre 1% et 3% (APA, 1996). Les jeunes aux prises avec une dépendance au jeu vivent des difficultés importantes. Il s’agit notamment de problèmes familiaux, académiques et financiers, de discordes avec le groupe d’amis, et parfois même d’activités illégales dans le but de financer le jeu (Fisher, 1999; Ladouceur & Mireault, 1988; Shaffer et al., 1994).

Avec l’expansion importante de l’industrie du jeu et des répercussions possibles qu’elle implique chez les jeunes naissent certaines inquiétudes, tant chez les parents que chez les divers intervenants sociaux et politiques. Ceux-ci désirent connaître l’étendue des habitudes de jeu chez les mineurs, les problèmes qui leur sont associés, ainsi que les moyens de les prévenir (Stinchfield & Winters, 1998). Une intervention efficace se)base avant tout sur !’identification la plus précise possible de l’ampleur des habitudes de jeu chez les jeunes et des problèmes qui lui sont reliés. L’étendue des problèmes observés influence les décisions gouvernementales en matière de prévention et d’intervention. Il est donc nécessaire de connaître les taux de prévalence précis du jèu pathologique chez les adolescents.

Afin d’atteindre cet objectif, il s’avère primordial d’utiliser des outils diagnostiques valides, fidèles et qui pourront être facilement compris par les jeunes auxquels ils s’adressent. Or, il semble que certains questionnaires posent des problèmes de compréhension chez les adolescents. Les questions constituant le SOGS-RA, un outil utilisé à grande échelle dans plusieurs pays pour !’identification des joueurs pathologiques chez les jeunes, se sont avérées incomprises par une proportion importante d’adolescents dans le cadre d’une étude québécoise ayant pour objet l’évaluation de sa compréhension (Ladouceur et al., 2000).

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La présente étude vise à évaluer la compréhension de la version française du DSM-IV- MR-J (Fisher, 2000), un questionnaire auto-diagnostique du jeu pathologique de plus en plus utilisé auprès des adolescents. Cette étape semble essentielle avant de procéder à l’évaluation des propriétés psychométriques de cet instrument. L’évaluation de la compréhension du DSM- IV-MR-J prendra la forme d’entrevues individuelles auprès d’adolescents du premier cycle du secondaire, âgés entre 12 et 15 ans. Le questionnaire sera administré à deux reprises. Entre les deux passations, les participants devront expliquer chaque question du DSM-IV-MR-J, puis leurs erreurs de compréhension seront rectifiées. Cette méthode permettra de déterminer l’effet d’une compréhension adéquate des questions sur les scores obtenus par les jeunes.

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Évaluation de la compréhension des items du DSM-IV-MR-J auprès d’adolescents du premier cycle du secondaire

Amélie Pelletier, Robert Ladouceur, Josée-Mélanie Fortin et Francine Ferland Université Laval, Québec, Canada

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Résumé

La présente étude évalue la compréhension du DSM-IV-MR-J auprès d’adolescents de 12 à 15 ans. Cet instrument sert à !’identification des joueurs pathologiques. Le DSM-IV-MR-J est d’abord administré en classe. Les participants, sélectionnés selon leur score, sont ensuite répartis entre les groupes contrôle et expérimental. Le questionnaire est administré une seconde fois aux participants du groupe contrôle en présence d’un expérimentateur. Les participants du groupe expérimental expliquent quant à eux l’ensemble des questions du DSM- IV-MR-J lors d’une entrevue individuelle. L’expérimentateur rectifie les items incompris et une deuxième administration suit. Les résultats démontrent que pour l’ensemble des participants, 22% des questions s’avèrent incomprises. De plus, des baisses de scores sont observées entre les deux passations et se révèlent plus prononcées pour les participants du groupe contrôle que pour ceux du groupe expérimental. Des changements de catégories diagnostiques apparaissent aussi pour les deux groupes lors de leur seconde administration. Une baisse de 20% du nombre de joueurs à risque/pathologiques est observée dans le groupe expérimental et atteint 29,4% dans le groupe contrôle. L’utilisation du DSM-IV-MR-J comme instrument auto-diagnostique du jeu pathologique est abordée lors de la discussion.

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Évaluation de la compréhension des items du DSM-IV-MR-J auprès d’adolescents du premier cycle du secondaire

Les études de plus en plus nombreuses menées auprès d’enfants et d’adolescents démontrent que le jeu augmente en popularité chez les jeunes et ne constitue pas une activité réservée aux adultes (Govoni, Rupcich & Frisch, 1996; Shaffer & Hall, 1996). Il semble que la majorité des enfants jouent déjà à l’âge de 9 ans et que les comportements de jeu soient bien ancrés dès la quatrième année du primaire (Derevensky, Gupta & Cioppa, 1996; Ladouceur, Dubé & Bujold, 1994).

Chez les adolescents, les taux de participation aux jeux de hasard et d’argent se révèlent très élevés. Des études conduites récemment au Québec soutiennent que plus de 80% des jeunes de 12 à 17 ans ont déjà joué au cours de leur vie. Parmi ceux-ci, 77% affirment avoir joué au cours de l’année précédant l’étude, alors qu’entre 13% et 35% avouent prendre part à ce type d’activité chaque semaine (Gupta & Derevensky, 1998; Ladouceur, Boudreault, Jacques & Vitaro, 1999).

La plupart des jeunes jouent dans un but purement récréatif et ne développent aucun problème relié à leurs habitudes de jeu (Stinchfield & Winters, 1998; Winters, Stinchfíeld & Fulkerson, 1993). Toutefois, certains s’adonnent à une conduite de jeu excessive, à laquelle se rattache des conséquences susceptibles d’affecter plusieurs sphères de leur vie (Fisher, 1999; Lesieur & Klein, 1987). Il semble aussi que le jeu coexiste fréquemment avec d’autres comportements à risque de dépendance tels que la consommation d’alcool et de drogues ou encore le tabagisme (Fisher, 1993, 1999; Griffiths, 1994; Ladouceur, Vitaro & Arsenault, 1998; Volberg, 1998).

En 1996, Shaffer et Hall effectuent une méta-analyse regroupant plusieurs études de prévalence du jeu pathologique chez les jeunes menées au Canada et aux États-Unis. Ils concluent qu’entre 4,4% et 7,4% des adolescents nord-américains présentent des problèmes de jeu pathologique. Au Québec, les taux de joueurs pathologiques chez les jeunes (12-17 ans) sont estimés entre 2,6% et 4,7% (Gupta & Derevensky, 1998; Ladouceur et al., 1999).

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Les conséquences du jeu pathologique se révèlent parfois très sévères et entravent le développement harmonieux des jeunes (Ladouceur et al., 1999; Winters et al., 1993; Yeoman & Griffiths, 1996). Il importe donc d’intervenir tôt et de façon efficace auprès des adolescents aux prises avec des problèmes de jeu. Il s’avère primordial d’utiliser des outils diagnostiques valides, fidèles et correspondant bien à la réalité des jeunes. Tel que le mentionne Fisher (2000), la difficulté de proposer un instrument diagnostique adéquat pour une population non- clinique est considérable, particulièrement lorsque le groupe ciblé se compose d’adolescents chez qui les connaissances et les expériences reliées au jeu sont plus susceptibles de varier que dans la population adulte. Présentement, les instruments diagnostiques les plus utilisés auprès des jeunes sont le South Oaks Gambling Screen version adolescents (SOGS-RA; Winters et al., 1993) et le DSM-IV-J (Fisher, 1992) ou sa version plus récente, le DSM-IV-MR-J (Fisher, 2000).

Le SOGS-RA constitue une adaptation du South Oaks Gambling Screen (SÖGS) pour adultes élaboré par Lesieur et Blume en 1987. Il s’agit de l’instrument utilisé dans la plupart des études de prévalence menées auprès des adolescents (Shaffer & Hall, 1996). Or cet instrument révèle des taux très élevés de joueurs pathologiques chez les jeunes. Face à ce constat, Ladouceur et ses collaborateurs (2000) posent l’hypothèse d’une mauvaise compréhension des questions du SOGS-RA de la part des jeunes. Des études sont donc entreprises afin d’évaluer la compréhension des items de ce questionnaire auprès des enfants et des adolescents. Chez les adolescents, les taux d’incompréhension s’élèvent jusqu’à 32,5%. Il semble que 54,9% des participants ne comprennent pas entre une et trois questions. Suite à !’explication des questions incomprises, le questionnaire est administré une seconde fois. Une diminution de 47,1% du nombre de joueurs pathologiques et de 34,6% du nombre de joueurs à risque est alors observée.

Bien que le SOGS-RA demeure utilisé dans plusieurs études, le DSM-IV-J (Fisher, 1992) se révèle de plus en plus populaire dans les études menées auprès des adolescents (Becona, 1997; Derevensky & Gupta, 1997; Gupta & Derevensky, 1998; Fisher, 1992, 1993, 1994). Cet instrument, élaboré par Fisher en 1992, consiste en l’adaptation des critères du jeu pathologique du DSM-IV pour les jeunes de 11 à 16 ans. En 2000, Fisher présente une version révisée du DSM-IV-J : le DSM-IV-MR-J (MR = réponses multiples et J - juvénile). Cet

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instrument cible les comportements de jeu des adolescents au cours des 12 derniers mois. Plusieurs items demeurent identiques à ceux utilisés auprès des adultes, alors que d’autres subissent quelques modifications visant à les adapter à la réalité des jeunes. Comme l’instrument est bâti pour être administré à une population non-clinique, certains ajustements s’imposent dans les choix de réponses proposés. En effet, en milieu non-clinique, le répondant ne peut bénéficier de la supervision d’un clinicien qui sous-questionne et analyse les réponses émises. Afin de compenser pour ce manque d’exploration, les choix de réponses « oui/non » sont remplacés par les choix suivants : «jamais», «une fois ou deux», «quelquefois» et « souvent ». Ceci permet de nuancer l’ampleur des habitudes de jeu.

La validité et la fidélité du DSM-IV-MR-J, version anglophone, ont été démontrées (Fisher, 2000). Une étude menée auprès de 9774 adolescents âgés entre 12 et 15 ans lui confère une bonne consistance interne (alpha de Cronbach = 0,75) et une bonne fidélité. De plus, il semble que les items discriminent efficacement les joueurs sociaux des joueurs pathologiques. Il présente donc une bonne validité de construit. Enfin, un test informatisé calculant le nombre de syllabes par mot et le nombre de mots par phrase révèle que le DSM- IV-MR-J nécessite des habiletés de lecture de niveau primaire (Fisher, 2000).

Le DSM-IV-MR-J, version francophone, n’a subi aucune épreuve de validation. Une évaluation de la compréhension des items de cet instrument doit d’abord être réalisée. En 1999, Perrault, Lavoie, Ferland, Ladouceur & Leblond entreprennent une étude préliminaire sur la compréhension des items de la version française du DSM-IV-MR-J auprès d’adolescents de 12 à 16 ans. Les résultats démontrent que les questions 1 (préoccupation) et 2 (tolérance) engendrent les difficultés de compréhension les plus importantes. Elles se révèlent incomprises par 33,7% et 36,2% de !’échantillon respectivement. Les taux d’incompréhension des questions 3 à 9 varient entre 3,7% et 18,7%. Les items sont donc révisés afin de favoriser au maximum la compréhension des jeunes. La question 1 (préoccupation) est scindée en deux parties. Elle aborde la préoccupation par le jeu (la) et la préoccupation par l’idée de retourner parier (lb) en deux questions distinctes. Il en est de même pour la question 9, qui divise les disputes avec les proches (9a) du fait de manquer l’école pour aller jouer (9b). De plus, certains mots sont remplacés et certaines formulations révisées.

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Le but de la présente étude consiste à évaluer la compréhension de la version française du DSM-IV-MR-J auprès d’élèves du premier cycle du secondaire. Dans leur étude concernant le SOGS-RA, Ladouceur et ses collaborateurs (2000) observent une incompréhension de plusieurs items, ainsi que des changements de réponses et de catégories diagnostiques entre les deux administrations du questionnaire. Toutefois, les changements de réponses et de catégories n’ont pu être attribués directement à !’incompréhension des questions. Cette difficulté à établir des liens impose l’implantation d’un groupe contrôle dans la présente étude, afin de départager l’effet des explications de celui de divers phénomènes attribuables à la présence de 1 ’ expérimentateur, tel que la désirabilité sociale, dans les changements observés.

L’hypothèse principale de la présente étude prédit que les questions du DSM-IV-MR- J s’avéreront incomprises par les adolescents. Deux hypothèses secondaires sont également avancées. La première prévoit que suite à !’explication des questions, les participants du groupe expérimental afficheront une diminution statistiquement significative de leur score moyen au DSM-IV-MR-J comparativement aux participants du groupe contrôle. La seconde stipule que suite à !’explication des questions, les participants du groupe expérimental seront plus nombreux à changer de catégorie diagnostique (joueur occasionnel / joueur pathologique) que les participants du groupe contrôle.

Méthode Participants

L’échantillon se compose de 661 étudiants de secondaires I et II provenant d’écoles publiques de la région de la Beauce et de celle des Bois-Francs. L’ensemble des participants répondent une première fois au DSM-IV-MR-J. Parmi eux, 265 sont sélectionnés à partir de leur score au DSM-IV-MR-J pour participer à une entrevue individuelle. Ceux qui obtiennent les scores les plus élevés sont choisis en priorité. Par exemple, les jeunes dont le score est supérieur à 4 sont d’abord rencontrés, suivis de ceux obtenant un score de 3, et ainsi de suite. Pour un même score, la sélection s’effectue sur une base aléatoire. Le nombre d’élèves participant à l’entrevue individuelle se répartit entre les secondaires I (52,6%) et II (47,4%). Le groupe comprend 44,2% de filles et 55,8% de garçons. L’âge des jeunes varie entre 12 et

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15 ans. Les sujets sélectionnés pour l’entrevue sont divisés au hasard en deux groupes, contrôle (130) et expérimental (135).

Instruments de mesure

Le DSM-IV-MR-J (Fisher, 2000) (Annexe A). Cet instrument consiste en l’adaptation, pour les jeunes de 11 à 16 ans, des critères diagnostiques du DSM-IV. Le questionnaire évalue, pour les 12 mois précédant la passation, les neuf dimensions du jeu pathologique : la préoccupation par le jeu, la tolérance, les symptômes reliés à l’arrêt ou à la diminution du jeu, la fuite, le besoin de se refaire, le mensonge, la perte de contrôle, les actes illégaux et les perturbations scolaires et familiales (Fisher, 1993). Le score obtenu se comptabilise sur un total de neuf points, reliés à chacune des neuf dimensions. Un point est accordé lorsque le jeune répond « souvent » à la question la et/ou lb, « oui » à la question 2, « souvent » à la question 3, « quelquefois » ou « souvent » aux questions 4 et 5, « plus de la moitié des fois » ou « à chaque fois » à la question 6, « une fois ou deux », « quelquefois » ou « souvent » aux questions 7, 8 et 9a et/ou 9b. La notation utilisée est celle proposée par Shaffer et Hall (1996). Ainsi, tous les participants obtenant un score de 0 sont classés dans la même catégorie, celle des joueurs ne manifestant aucun problème de jeu. Celle-ci regroupe les jeunes n’ayant jamais joué (niveau 0) et les joueurs sociaux (niveau 1). Un score de 1, 2 ou 3 réfère à une conduite de jeu à risque (niveau 2). Un score de 4 ou plus indique une conduite de jeu pathologique (niveau 3).

La Grille de correction (Ladouceur et al., 2000) (Annexe B). Il s’agit d’une adaptation de la grille de correction utilisée par Ladouceur et al. (2000) dans leur série d’études visant à évaluer la compréhension du SOGS chez les enfants, les adolescents et les adultes. Cette grille décompose chacune des questions du DSM-IV-MR-J en ses éléments principaux. Pour qu’une question soit jugée comprise, le jeune doit expliquer correctement chacun de ses éléments. Toutefois, la compréhension de l’expression «Au cours des 12 derniers mois », qui précède chaque question, est évaluée de façon distincte. Il en est de même pour les choix de réponses énumérés à la suite de chacune des questions.

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Procédure

Le consentement parental a été obtenu de façon passive dans le cadre de cette étude (Annexe C). Les parents en désaccord avec la participation de leur enfant devaient signifier leur refus en communiquant avec les personnes responsables de la recherche. Un formulaire d’assentiment a aussi été remis aux participants au moment de 1 ’expérimentation (Annexe D). Administration du DSM-IV-MR-J en classe

Tous les participants remplissent d’abord le DSM-IV-MR-J en classe et répondent à quelques questions socio-démographiques (Annexe A). Avant d’administrer le questionnaire, 1 ’expérimentateur assure les jeunes de la confidentialité de leurs réponses. Il leur donne ensuite une définition de ce que constituent les jeux de hasard et d’argent et leur fournit quelques exemples de ce qui les distingue des jeux vidéos, par exemple, qui n’en sont pas. La durée de la passation est d’environ 10 minutes.

Les questionnaires complétés sont ensuite recueillis par les expérimentateurs, qui calculent les scores obtenus par les participants au DSM-IV-MR-J. Les jeunes dont les scores sont les plus élevés sont sélectionnés en priorité pour l’entrevue individuelle. Pour un même score, la sélection se fait au hasard. Les élèves choisis sont alors jumelés aléatoirement à un expérimentateur.

Conditions expérimentales a) Groupe expérimental

Les jeunes assignés au groupe expérimental participent à une entrevue individuelle. Chaque question du DSM-IV-MR-J est d’abord lue au participant qui doit en expliquer le sens. Les questions sont posées dans un ordre aléatoire afin d’éviter l’effet de séquence. La compréhension de chaque question est jugée comme étant bonne ou mauvaise en fonction de la grille de correction (Annexe B). Suite à !’explication de l’ensemble des questions par l’élève, T expérimentateur procède à la clarification des questions incomprises. Le participant doit alors remplir une seconde fois le DSM-IV-MR-J. Ce dernier est ensuite comparé avec celui complété en classe. Lorsqu’une réponse diffère entre les deux questionnaires,

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!’expérimentateur demande au jeune de lui indiquer la cause de ce changement à partir d’un choix de réponses présenté sur papier dans un ordre aléatoire (Annexe E).

b) Groupe contrôle

La moitié des jeunes sélectionnés forment le groupe contrôle. Ceux-ci remplissent à nouveau le DSM-IV-MR-J en présence d’un expérimentateur. Le but de l’insertion d’un groupe contrôle consiste à départager l’effet de la passation en présence d’un expérimentateur de celui attribuable à une meilleure compréhension des questions sur les changements de scores observés entre les deux administrations du questionnaire dans le groupe expérimental.

Résultats

Les tests statistiques sont effectués avec un niveau de signification alpha de 0,05. Prévalence du ieu pathologique

Parmi les 661 participants ayant complété le DSM-IV-MR-J en classe, 1,06% rencontrent les critères du jeu pathologique pour l’année en cours.

Compréhension des items du DSM-IV-MR-J

L’entente inter-juges concernant la compréhension des questions a été évaluée à partir de 10% des entrevues réalisées. Cette entente atteint un taux de 94%.

Pour l’ensemble des participants du groupe expérimental, les résultats de l’évaluation démontrent que 22% des items sont mal compris. Les différentes questions du DSM-IV-MR-J sont incomprises par une proportion d’adolescents variant entre 3,7% et 68,9%. Les taux d’incompréhension les plus élevés sont observés pour les questions 2 (tolérance) (68,9%), la (préoccupation) (48,1%) et 4 (sevrage) (38,5%). Un regroupement des items la à 5, faisant référence aux sensations, émotions et cognitions, révèle une moyenne d’incompréhension de 32,1%, comparativement à 9,9% pour les items 6 à 9b, qui ciblent plutôt des comportements. Le tableau 1 présente les taux d’incompréhension associés à chaque question.

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Insérer tableau 1

Des analyses sont aussi effectuées afin de comparer la compréhension des élèves de premier et de deuxième secondaire. Le taux de compréhension moyen atteint 75,29% pour les secondaires I et 80,97% pour les secondaires Π. Un test t indique une différence significative de compréhension entre ces deux groupes (t (133) = 2,20 ; p < .05).

L’entrevue individuelle permet d’établir le nombre de questions incomprises par chaque sujet. Les données révèlent qu’au total, seulement 11,1% des adolescents comprennent l’ensemble des items du questionnaire. De plus, 22,2% des jeunes ont mal compris un seul item, alors que 42,2% n’ont pas compris deux ou trois items. Enfin, 24,4% des participants présentent une compréhension inadéquate de plus de trois items. En moyenne, les élèves interrogés ont éprouvé des problèmes de compréhension pour 2,4 questions sur 11. La figure

1 présente la distribution du nombre de questions incomprises.

Insérer figure 1

Changements de scores entre les administrations du DSM-IV-MR-J

Des changements de scores apparaissent entre les deux administrations du DSM-IV- MR-J dans le groupe expérimental. En effet, suite à !’explication des questions, 17,1% des participants voient leur score diminuer, 73,9% conservent le même score alors que pour 8,9%, il augmente. Une variation dans les scores apparaît également entre les passations pour les participants du groupe contrôle. Les scores diminuent pour 27,7% des participants, demeurent stables dans 66,9 % des cas alors qu’ils augmentent pour 5,4% des jeunes.

La figure 2 illustre les fluctuations moyennes de scores entre les administrations du DSM-IV-MR-J. Une MANOVA à mesures répétées 2 (temps) x 2 (groupes) est effectuée afin de vérifier l’effet de la double passation du DSM-IV-MR-J sur les scores moyens obtenus par les participants de chacun des groupes. Cette analyse révèle un effet significatif au niveau du

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temps (F [1,262] = 17,82 ; p <001) ainsi qu’au niveau de !’interaction temps x groupe (F [1,262] = 4,24 ; p <004). Une baisse significative des scores est donc observée d’une passation à l’autre. Toutefois cet effet est significativement différent entre les deux groupes. Une analyse visuelle de la figure 2 permet en effet de constater une baisse plus importante du score moyen dans le groupe contrôle que dans le groupe expérimental.

Insérer figure 2

Changements de classification entre les administrations du DSM-IV-MR-J

Les changements de scores observés entre les administrations du DSM-IV-MR-J produisent des changements de classification à la fois pour les participants du groupe expérimental et pour ceux du groupe contrôle. Considérant le nombre limité de jeunes obtenant des scores de 4 et plus au DSM-IV-MR-J, certains ajustements se révèlent nécessaires afin d’effectuer les analyses. Les participants obtenant un score de 0 forment donc la catégorie «joueurs sociaux / non joueurs », alors que ceux obtenant des scores de plus de zéro sont regroupés pour former la catégorie « joueurs à risque / joueurs pathologiques».

Le tableau 2 présente les changements de catégories diagnostiques entre les deux administrations du DSM-IV-MR-J pour le groupe expérimental. Le nombre de participants dans la catégorie « joueurs à risque / joueurs pathologiques» passe de 60 à 48 de la première à la seconde passation. Un test de McNemar pour les changements de catégories effectué sur ces résultats indique la présence d’une différence significative de classification entre les deux passations (χ2 (1,N=134) = 9 ; p < .01).

Insérer tableau 2

Le tableau 3 présente les changements de catégories diagnostiques pour le groupe contrôle. Ces résultats démontrent que le nombre de joueurs à risque et pathologiques identifiés lors de la première passation du questionnaire est de 68 comparativement à 48 lors

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de la seconde administration. Un test de McNemar révèle que ces changements de classification sont significatifs (χ2 (1,N=130) = 16,67 ; p < .001).

Insérer tableau 3

Discussion

La présente étude visait à évaluer la compréhension des items de la version française du DSM-IV-MR-J auprès d’adolescents du premier cycle du secondaire. Cette étape s’avère primordiale avant d’entreprendre l’analyse des qualités psychométriques de cet instrument. Compréhension des items du DSM-IV-MR-J

L’hypothèse principale prédisait une incompréhension des questions du DSM-IV-MR- J par les adolescents. Les résultats confirment cette hypothèse. En effet, la moyenne des items incompris s’élève à 22%.pour l’ensemble des sujets.

En ordre décroissant, les questions 2, la et 4 présentent les taux d’incompréhension les plus élevés. La question 2 se révèle incomprise par plus des deux tiers (68,9%) des participants. Elle se formule ainsi : « Au cours des 12 derniers mois, as-tu eu besoin de parier des montants de plus en plus gros pour éprouver l’excitation (thrill) que tu désirais obtenir? ». Les jeunes manifestent des difficultés à se représenter le concept de « tolérance » que sous- tend la question. Ils conçoivent difficilement le fait qu’un individu puisse éprouver le « besoin » de parier davantage d’argent afin de conserver le niveau de stimulation désiré. Au cours de l’entrevue individuelle, les expérimentateurs remarquent que les participants qui établissent un lien entre le jeu et les autres dépendances, telles qu’à l’alcool ou aux drogues, parviennent plus facilement à expliquer correctement cette question. Un problème de compréhension important semble également se poser pour la question la, incomprise par 48,1% des jeunes. Elle se présente comme suit : « Au cours des 12 derniers mois, combien de fois as-tu été préoccupé, tracassé, inquiet par rapport au jeu? ». Les jeunes définissent la

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préoccupation par le jeu comme étant le « thrill » ressenti durant la séance de jeu, alors que la préoccupation réfère ici au fait de se sentir inquiet par sa fréquence de jeu, par les sommes investies au jeu, etc. Cette erreur d’interprétation est importante. En effet, l’item concernant la préoccupation apparaît dans certaines études comme l’un des critères les plus endossés par les jeunes joueurs pathologiques parmi l’ensemble des items du DSM-IV-J et du DSM-IV-MR-J (Fisher, 1992; Gupta & Derevensky, 1998). Il se peut que ces données ne reflètent pas la réalité. Enfin, la question 4 pose des difficultés de compréhension pour 38,5% des participants : « Au cours des 12 derniers mois, t’es-tu senti mal (agité, irrité ou de mauvaise humeur) quand tu as essayé de diminuer ou d’arrêter de parier de l’argent? ». Pour plusieurs participants, le concept de « sevrage » semble abstrait. Ils perçoivent incorrectement le lien entre le fait de se « sentir mal » et celui de « diminuer ou cesser de jouer ». Plusieurs jeunes interprètent ce lien en sens inverse, c’est-à-dire en considérant que la personne se « sent mal » en raison de sa fréquence de jeu ou de ses pertes monétaires et qu’en conséquence elle diminue ou cesse de jouer dans le but de mettre fin à ce malaise.

Il semble donc que le problème de compréhension observé chez les participants ne soit pas lié à la formulation des questions ou au vocabulaire employé, mais plutôt au concept de dépendance auquel elles font référence. Un test informatisé calculant le nombre moyen de syllabes par mot et de mots par phrase effectué sur les questions du DSM-IV-MR-J a en effet démontré que celui-ci nécessitait des habiletés de lecture de niveau primaire (Fisher, 2000). Les adolescents interrogés dans la présente étude semblent plutôt éprouver des difficultés à interpréter les questions dans l’optique d’une conduite de jeu problématique. Ce résultat rejoint les observations émises par Ladouceur et ses collaborateurs (2000) au terme de leur étude sur le SOGS-RA. Ces derniers remarquent que les jeunes expliquent les questions de façon textuelle plutôt que contextuelle. Ce constat pourrait s’expliquer de deux façons. D’abord, si les adolescents sont de plus en plus informés dans les écoles et par le biais des médias à propos de la dépendance à diverses substances, ils le sont toutefois peu au sujet du jeu pathologique, et ce même si les taux de jeu pathologique chez les jeunes sont très similaires aux taux annuels d’abus de substances (Shaffer & Hall, 1996). Les erreurs d’interprétation des participants pourraient donc refléter ce manque de connaissances à l’égard des manifestations de la dépendance au jeu. Le deuxième facteur à considérer est relié au

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jeune âge des étudiants composant Γéchantillon à l’étude. Il est probable que ceux-ci sont moins susceptibles de posséder des connaissances et des expériences reliées au domaine des dépendances que les adolescents plus âgés. En fait, des différences significatives de compréhension ont été relevées entre les élèves de premier et de deuxième secondaire au cours de cette étude. Cet écart pourrait refléter l’augmentation de la sensibilisation, des connaissances et des expériences reliées au jeu chez les élèves de secondaire II comparativement à ceux de secondaire I. Il aurait été intéressant d’évaluer la compréhension d’adolescents du deuxième cycle du secondaire afin de vérifier de façon plus approfondie cette hypothèse.

Enfin, il apparaît intéressant de souligner que les questions ciblant des comportements (mentir, se disputer, prendre de l’argent sans permission, manquer l’école, etc.) présentent des taux d’incompréhension inférieurs aux questions évoquant des sensations, des émotions ou des cognitions (être préoccupé, se sentir mal, etc.). En effet, un regroupement des items référant aux comportements a révélé un taux d’incompréhension moyen de 9,9% comparativement à 32,1% dans le cas des items abordant des sensations, des émotions et des cognitions. Il semble donc qu’il pourrait s’avérer plus avantageux de faire référence à des comportements observables et facilement identifiables dans les questionnaires destinés aux jeunes. À cet effet, serait-il préférable d’améliorer les instruments existants ou de mettre sur pied de nouveaux instruments, mieux adaptés à la réalité des jeunes? Les instruments diagnostiques les plus utilisés en matière de jeu pathologique chez les adolescents, le SOGS-RA et le DSM-IV-MR- J, résultent d’adaptations effectuées à partir de questionnaires élaborés à l’origine pour une population adulte (Stinchfield & Winters, 1998). Des études antérieures ont déjà démontré une incompréhension de plusieurs items du SOGS-RA (Ladouceur et al., 2000) et du DSM- IV-MR-J (Perrault et al., 1999). Il est possible qu’une part de !’incompréhension observée dans le cadre de ces travaux, ainsi que dans la présente étude, reflète le fait que le vécu des jeunes en matière de jeu pathologique diffère significativement de celui des adultes. Cette hypothèse, qui mérite une attention particulière dans les recherches futures, remet donc en question la pertinence de l’adaptation, pour une population adolescente, d’instruments diagnostiques destinés aux adultes.

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Changements de scores entre les administrations du DSM-IV-MR-J

La première hypothèse secondaire, stipulant une baisse plus importante des scores dans le groupe expérimental que dans le groupe contrôle entre les administrations du DSM-IV-MR- J, est infirmée. En effet, des baisses de scores sont observées à la fois pour les participants du groupe expérimental et pour ceux du groupe contrôle et celles-ci se révèlent plus importantes dans le groupe contrôle. En termes descriptifs, 17,1% des participants du groupe expérimental voient leur score diminuer lors de la seconde passation, comparativement à 27,7% pour ceux du groupe contrôle. De plus, la baisse observée dans les scores moyens obtenus par Γ ensemble des participants se révèle plus prononcée dans le groupe contrôle.

La baisse marquée des scores moyens observée dans le groupe contrôle est étonnante, puisqu’une stabilité était attendue. La première passation du questionnaire dans ce groupe se déroulait en classe, alors que la seconde s’effectuait en présence d’un expérimentateur. Le fait que les deux administrations n’aient pas eu lieu dans les mêmes circonstances ne permet pas de répondre aux conditions essentielles d’un test-retest au point de vue méthodologique. Cette procédure de double-passation visait à isoler l’effet de la présence d’un expérimentateur de celui d’une meilleure compréhension des questions dans les changements de réponses observés dans le groupe expérimental. Il aurait toutefois été pertinent de procéder à un test- retest standardisé afin de connaître l’effet isolé d’une double passation du DSM-IV-MR-J sur la stabilité des scores. Dans le cas présent, la baisse observée ne peut donc être attribuée de façon précise à l’un ou l’autre de ces facteurs. Elle résulte vraisemblablement d’une interaction de ceux-ci.

Trois hypothèses peuvent cependant être avancées afin d’expliquer les résultats obtenus. Tout d’abord, le laps de temps séparant les deux administrations variait de cinq à vingt minutes. Une deuxième passation aussi rapprochée dans le temps peut avoir semé le doute dans l’esprit des jeunes quant à la pertinence de leurs réponses lors de la première administration : « Avais-je fait une erreur? ». Ensuite, il est probable que les participants répondent de façon plus conservatrice aux questions en présence de l’expérimentateur que lors de la passation en classe, où l’anonymat est préservé. Face à un adulte qui lui est inconnu, le jeune peut éprouver des craintes quant à la portée de ses réponses. Par exemple, avouer

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« prendre de l’argent sans permission pour aller parier » risque de se révéler beaucoup plus gênant et angoissant lorsqu’il fait face à un interlocuteur que lorsqu’il est seul en classe. À cet effet, une étude antérieure a démontré que les adolescents avaient tendance à taire les items du DSM-FV-J touchant des actes répréhensibles en raison de la gêne et de la peur d’être démasqués (Fisher, 1992). Cet effet est de façon probable accentué par la présence d’une personne adulte auprès du jeune. Enfin, le troisième facteur à considérer concerne !’attention avec laquelle le jeune répond au questionnaire lors de la seconde passation. Il se peut en effet qu’il soit davantage attentif aux questions la seconde fois où il y répond, réalisant à ce moment que le questionnaire est la cible de l’expérimentation et qu’en conséquence, il se doit d’y répondre de façon très juste.

Il existe de fortes probabilités que tous ces facteurs aient aussi influencé les jeunes du groupe expérimental. En effet, ceux-ci devaient répondre une seconde fois au questionnaire suite à !’explication, par !’expérimentateur, des questions incomprises. Toutefois, les changements de scores dans ce groupe se révèlent moins nombreux que ceux observés dans le groupe contrôle. De plus, bien qu’une tendance à la baisse des scores moyens soit observée, celle-ci n’est pas aussi prononcée que dans le groupe contrôle.

Cette différence entre les groupes semble imputable à divers facteurs. Tout d’abord, contrairement aux participants du groupe contrôle, ceux du groupe expérimental connaissaient l’objectif de l’étude lors de la seconde passation du questionnaire. En effet, ils étaient informés que l’étude visait à évaluer le questionnaire et non à juger leurs réponses. De plus, une relation de confiance a pu être établie au moment de la seconde passation entre le participant et !’expérimentateur, ce qui s’est avéré impossible avec les jeunes du groupe contrôle étant donné le manque de temps. On peut donc croire que l’effet de la désirabilité sociale dans le groupe expérimental a été moins important et qu’en conséquence les jeunes ont répondu de façon plus honnête aux questions. Enfin, les participants du groupe expérimental possédaient une meilleure connaissance du jeu en tant que dépendance lors de la deuxième passation. En effet, ils ont dû expliquer chaque question lors de l’entrevue individuelle et leurs interprétations erronées ont été corrigées par !’expérimentateur. Ils pouvaient donc juger plus exactement leurs comportements, ce qui a possiblement donné lieu à un ajustement plus réaliste des scores comparativement à la baisse observée dans les scores du groupe contrôle.

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Changements de classification entre les administrations du DSM-IV-MR-J

Les résultats infirment la deuxième hypothèse secondaire stipulant des changements de catégories diagnostiques plus importants dans le groupe expérimental que dans le groupe contrôle. En effet, il semble que les deux groupes présentent des changements significatifs de catégories entre les deux administrations du DSM-IV-MR-J et que ces changements se révèlent plus importants dans le groupe contrôle. Une baisse de 20% du nombre de participants classés dans la catégorie joueurs à risque / pathologiques est observée dans le groupe expérimental, alors que cette baisse atteint 29,4% dans le groupe contrôle.

Les arguments invoqués précédemment dans le but d’expliquer les changements de scores demeurent pertinents afin de justifier les changements de catégories diagnostiques. Ces derniers doivent toutefois être interprétés de façon plus conservatrice. En effet, en raison du peu de joueurs pathologiques dénombrés dans chacun des groupes, des regroupements de catégories diagnostiques se sont avérés nécessaires afin de rendre possible l’exécution des analyses statistiques. En regroupant l’ensemble des participants obtenant un score de plus de zéro dans le même groupe diagnostique, les possibilités de changements de catégories devenaient plus nombreuses, ce qui peut ne pas se révéler représentatif de la réalité. Une reproduction de cette étude devrait prévoir un échantillon plus important de jeunes, afin d’obtenir un nombre plus élevé de joueurs pathologiques et ainsi permettre d’estimer de façon plus précise l’ampleur des changements de catégories diagnostiques.

Malgré cette limite, !’implication des changements de scores et de catégories diagnostiques demeure importante, autant du point de vue des recherches épidémiologiques que de !’administration de questionnaires. Il semble en effet que les taux de prévalence du jeu pathologique obtenus avec le DSM-IV-MR-J doivent être remis en question et interprétés de façon conservatrice. L’utilisation future du DSM-IV-MR-J comme instrument auto- diagnostique du jeu pathologique devra prévoir la modification de certaines questions ou expressions afin d’en améliorer la compréhension. La référence à des comportements simples plutôt qu’à des sensations, des émotions ou des cognitions dans la formulation des questions pourrait favoriser la compréhension d’une plus grande proportion de jeunes chez qui l’expérience et les connaissances reliées au jeu sont davantage limitées.

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De plus, les résultats obtenus dans le cadre de cette étude invitent à la prudence lors de l’administration de questionnaires auto-diagnostiques à une population adolescente. D’une part, il semble que les jeunes éprouvent des difficultés de compréhension face aux questions qui leur sont présentées, et ce en grande partie en raison de la problématique étudiée. Ainsi, le concept de « dépendance au jeu » peut s’avérer complexe et sa compréhension est susceptible de varier de façon importante d’un jeune à l’autre en raison des connaissances et des expériences différentes de chacun. Il semble donc imprudent de se fier aveuglément aux réponses auto-rapportées par les jeunes. Il apparaît qu’une forme de supervision est nécessaire lors de la passation de questionnaires. D’autre part, il est primordial de considérer l’impact de la désirabilité sociale chez les adolescents. Les résultats ont en effet démontré que la présence d’une personne adulte auprès du jeune au moment de remplir le questionnaire est susceptible de faire varier grandement sa façon de répondre aux questions. Ces deux constats conduisent à des conclusions quelque peu contradictoires. En effet, les difficultés de compréhension semblent imposer le besoin d’une assistance au moment de remplir le questionnaire. Toutefois, il semble que la présence d’une personne d’autorité ait un impact à la baisse sur les scores obtenus, qui apparaît démesuré. Ce problème pourrait être résolu par la passation supervisée en groupe. À titre d’illustration, cette méthode consisterait à ce qu’un intervenant lise et explique chacune des questions à un groupe de jeunes. Ces derniers répondraient ensuite individuellement aux questions présentées. L’opportunité de poser des questions en groupe ou individuellement leur serait également offerte. L’ajout d’une telle procédure dans le cadre d’une étude subséquente pourrait s’avérer fort pertinent.

Une reproduction de cette étude pourrait aussi envisager l’intégration de certaines conditions expérimentales supplémentaires. L’une de ces conditions devrait prévoir l’administration d’un test-retest en classe dans un délai de temps aussi rapproché que celui séparant les deux passations dans le groupe expérimental (avant et après les explications). Il serait dès lors plus facile de distinguer l’effet d’une double passation dans un court laps de temps de celui attribuable à la présence de l’expérimentateur auprès du jeune. Il s’avérerait également intéressant d’effectuer une deuxième mesure de la compréhension suite à la seconde passation du questionnaire dans le groupe expérimental. Ceci permettrait d’¿j de façon plus claire si la compréhension est réellement meilleure suite a״

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d’explication des questions. Enfin, il pourrait être pertinent d’instaurer une condition dans laquelle un thérapeute expérimenté rencontrerait individuellement un certain nombre d’adolescents afin de confirmer ou d’infirmer le diagnostique posé par le DSM-IV-MR-J auto- administré. En effectuant une étude semblable avec le SOGS auprès d’une population adulte, Abbott et Volberg (1996) avaient découvert une surestimation importante du nombre de joueurs pathologiques ciblés à l’aide de cet instrument. Cette procédure pourrait donc fournir un estimé plus fiable de la surestimation, s’il en est une, du nombre de joueurs problématiques identifiés par le DSM-IV-MR-J dans le cadre de la présente étude.

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Note des auteurs

Les demandes de tirés-à-part peuvent être adressées à M. Robert Ladouceur, Ph.D., Centre pour la prévention et le traitement du jeu, Université Laval, Québec, Canada, G1K 7P4.

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Tableau 1

Proportions de participants présentant une compréhension incorrecte aux questions du DSM-IV-MR-J

Question Formulation de la question Proportion d’élèves (%)

la. «Au cours des 12 derniers mois, combien de fois as-tu été préoccupé, tracassé, inquiet par rapport au jeu? »

48,1 lb. « Au cours des 12 derniers mois, combien de fois as-tu planifié

tes prochaines expériences de jeu? »

10,4 2. « Au cours des 12 derniers mois, as-tu eu besoin de parier des

montants de plus en plus gros pour éprouver l’excitation (thrill) que tu désirais obtenir? »

68,9

3. « Au cours des 12 derniers mois, as-tu parié beaucoup plus d’argent que tu en avais l’intention? »

8,9 4. « Au cours des 12 derniers mois, t’es-tu senti mal (agité, irrité ou

de mauvaise humeur) quand tu as essayé de diminuer ou d’arrêter de parier de l’argent? »

38,5

5. « Au cours des 12 derniers mois, combien de fois as-tu parié de l’argent pour essayer d’oublier tes problèmes ou parce que tu “filais mal”? »

17,8

6. « Au cours des 12 derniers mois, combien de fois es-tu retourné parier de l’argent, un autre jour, dans l’espoir de regagner l’argent que tu avais perdu auparavant? »

17,8

7. « Au cours des 12 derniers mois, est-ce que le fait de parier de l’argent t’a amené à mentir à ta famille? »

5,2

8. « Au cours des 12 derniers mois, as-tu pris de l’argent sans permission pour aller parier (par exemple, l’areent pour ton dîner à l’école, l’argent provenant d’un membre de ta famille ou d’une autre personne)? »

3,7

9a. « Au cours des 12 derniers mois, est-ce que le fait de parier de l’argent t’a amené à avoir des disputes avec ta famille, tes amis ou d’autres personnes? »

16,3

9b. « Au cours des 12 derniers mois, est-ce que le fait de parier de l’argent t’a amené à manquer l’école? »

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01 23456789 10 11

Nombre de questions incomprises

Figure 1. Distribution du nombre de questions incomprises au DSM-IV-MR-J

N o m b re d e p ar ti ci p an ts

(36)

■ · Contrôle ·־׳■— Expérimental DSM 1 DSM2 Passations du DSM-IV-MR-J 0,9 0,8 0,7 0,6 0,5

Figure 2. Moyennes de scores obtenues lors des deux passations du DSM-IV-MR-J

M o y en n es d e sc o re s o b te n u es

(37)

Tableau 2

Changements de classification entre les passations du DSM-IV-MR-J pour les participants du groupe expérimental

Passation 2

Passation 1 Joueurs sociaux /

non joueurs Joueurs à risque / pathologiques Total Joueurs sociaux / 72 2 74 nonjoueurs Joueurs à risque / 14 46 60 pathologiques Total 86 48 134

(38)

Tableau 3

Changements de classification entre les passations du DSM-IV-MR-J pour les participants du groupe contrôle

Passation 2

Passation 1 Joueurs sociaux /

non joueurs Joueurs à risque / pathologiques Total Joueurs sociaux / 60 2 62 non joueurs Joueurs à risque / 22 46 68 pathologiques Total 82 48 130

(39)
(40)

La présente étude visait à évaluer la compréhension des items du DSM-IV-MR-J auprès d’adolescents du premier cycle du secondaire. Les résultats mettent en lumière des problèmes de compréhension au niveau de plusieurs questions du DSM-IV-MR-J. Il semble que les adolescents interrogés présentent des difficultés à considérer le jeu comme une activité pouvant créer une dépendance au même titre que l’alcool, les drogues et la cigarette. Ce fait découle peut-être du peu d’activités d’éducation et de prévention réalisées auprès des jeunes jusqu’à présent en matière de jeu pathologique. De plus, les participants à cette étude sont relativement jeunes, ce qui explique probablement un contact encore limité avec le domaine du jeu et des dépendances. Enfin, il semble que de façon générale, les questions référant à des sensations, des émotions ou des cognitions posent des problèmes de compréhension supérieurs à celles abordant des comportements.

Une seconde administration du DSM-IV-MR-J en présence d’une personne adulte provoque une baisse importante des scores dans le groupe contrôle. La stabilité de l’instrument ne peut toutefois être remise en question, puisque la procédure de double passation effectuée dans cette étude ne répond pas aux conditions d’un test-retest au niveau méthodologique. La baisse observée semble être en partie reliée à la présence d’un expérimentateur lors de la seconde passation du questionnaire. Il est dès lors possible de croire que la désirabilité sociale et la peur des représailles se révèlent très fortes à l’adolescence. Ce résultat invite à la prudence lors de la passation de questionnaires à une population adolescente et rappelle l’importance d’établir une relation de confiance avec le jeune avant d’aborder des comportements pouvant s’avérer angoissants à avouer pour celui-ci. L’effet à la baisse observé dans les scores au cours de cette étude doit toutefois être interprété de façon conservatrice puisque les deux administrations du questionnaire se sont déroulées de façon très rapprochée dans le temps, ce qui a pu inciter le jeune à croire qu’il avait commis une erreur quelconque lors de la première passation.

Les scores des participants du groupe expérimental sont demeurés beaucoup plus stables entre les deux administrations du DSM-IV-MR-J. Une relation de confiance ayant été établie avec les jeunes de ce groupe, il est probable que l’effet de la désirabilité sociale a été atténué, d’autant plus que ces jeunes connaissaient le but réel de l’étude lors de la seconde passation. De plus, ceux-ci avaient une meilleure compréhension de la dépendance au jeu

(41)

grâce aux explications de 1 ’expérimentateur, ce qui a possiblement résulté en un ajustement plus réaliste des scores comparativement à la baisse observée dans le groupe contrôle.

Les changements de scores ont également affecté la classification des joueurs pour les participants contrôles et expérimentaux. Le nombre de joueurs à risque et pathologiques diminue effectivement dans les deux groupes. Ces résultats remettent en question l’utilisation du DSM-IV-MR-J dans les études de prévalence du jeu pathologique. L’utilisation future de cet instrument devra prévoir une reformulation en termes plus concrets de certaines questions davantage incomprises par les jeunes. Toutefois, les difficultés de compréhension observées pour plusieurs questions du SOGS-RA et du DSM-IV-MR-J auprès des adolescents nécessiteront peut-être plus que l’amélioration de ces questionnaires. La communauté scientifique devra se pencher sur la possibilité de créer de nouveaux instruments, mieux appropriés aux particularités développementales des jeunes et à leur réalité propre, plutôt que découlant de l’adaptation d’instruments destinés à l’origine pour les adultes.

(42)
(43)

Questionnaire sur les jeux de

hasard et d9argent

Nom :

Le questionnaire suivant est strictement confidentiel.

Il concerne les jeux de hasard et d’argent. Ce sont des jeux où tu risques

de gagner ou de perdre de l ’argent ou des objets. Par exemple, il y a les

loteries, le bingo, les paris sportifs, etc.

S. V.P. réponds à toutes les questions au meilleur de tes connaissances.

Merci de ta participation !

UNIVERSITÉ

LAVAL

Centre Québécois (!’Excellence pour

la Prévention et le Traitement du Jeu

(44)

Secondaire

A.

De quel niveau scolaire es-tu?

B.

Quelle est ta date de naissance?

______/______/______

Jour / Mois / Année

C.

Es-tu un garçon ou une fille?

Garçon... □

Fille... □

D.

Indique par un crochet les activités que tu as pratiquées au cours des

12 derniers mois :

12 derniers mois

Oui

Non

a) Jouer aux cartes pour de l’argent

b) Jouer à pile ou face pour de l’argent (flipper)

c) Parier à des jeux d’adresse comme le billard, le golf

ou les quilles

d) Parier sur les sports

e) Parier aux courses de chevaux, de chiens ou d’autres

animaux

f) Jouer au bingo pour de l’argent

g) Jouer aux dés pour de l’argent

h) Jouer aux machines à sous, au vidéo-poker ou à

d’autres types de machines pour de l’argent

(45)

DSM-IV-MR-J

la. Au cours des 12 derniers mois, combien de fois as-tu été préoccupé,

tracassé, inquiet par rapport au jeu?

Jamais

Une fois ou deux

Quelques fois

Souvent

lb. Au cours des 12 derniers mois, combien de fois as-tu planifié tes

prochaines expériences de jeu?

Jamais

Une fois ou deux

Quelques fois

Souvent

2. Au cours des 12 derniers mois, as-tu eu besoin de parier des montants de

plus en plus gros pour éprouver Γexcitation (thrill) que tu désirais obtenir?

Non

Oui

ם

3. Au cours des 12 derniers mois, as-tu parié beaucoup plus d’argent que tu en

avais l’intention?

Jamais

Une fois ou deux

Quelques fois

Souvent

(46)

4. Au cours des 12 derniers mois, t’es-tu senti mal (agité, irrité ou de mauvaise

humeur) quand tu as essayé de diminuer ou d’arrêter de parier de l’argent?

Jamais

Une fois ou deux

Quelques fois

Souvent

Je n’ai jamais

tenté d’arrêter

5. Au cours des 12 derniers mois, combien de fois as-tu parié de l’argent pour

essayer d’oublier tes problèmes ou parce que tu “filais mal”?

Jamais

Une fois ou deux

Quelques fois

Souvent

6. Au cours des 12 derniers mois, combien de fois es-tu retourné parier de

l’argent, un autre jour, dans l’espoir de regagner l’argent que tu avais perdu

auparavant?

Jamais

Moins de la moitié

des fois où j’ai perdu

Plus de la moitié

des fois où j’ai

perdu

À chaque fois

7. Au cours des 12 derniers mois, est-ce que le fait de parier de l’argent t’a

amené à mentir à ta famille?

Jamais

Une fois ou deux

Quelques fois

Souvent

(47)

8. Au cours des 12 derniers mois, as-tu pris de l’argent sans permission pour

aller parier (par exemple, l’argent pour ton dîner à l’école, l’argent

provenant d’un membre de ta famille ou d’une autre personne)?

Jamais

Une fois ou deux

Quelques fois

Souvent

9a. Au cours des 12 derniers mois, est-ce que le fait de parier de l’argent t’a

amené à avoir des disputes avec ta famille, tes amis ou d’autres personnes?

Jamais

Une fois ou deux

Quelques fois

Souvent

9b. Au cours des 12 derniers mois, est-ce que le fait de parier de l’argent t’a

amené à manquer l’école?

Jamais

Une fois ou deux

Quelques fois

Souvent

(48)
(49)

Compris Cause du changement de réponse

IA.

Au cours des 12 derniers mois, combien de fois as-tu été préoccupé,

tracassé, inquiet par rapport au jeu?

Mal lu la question la 1ère fois... .□

OUI Mal lu la question la 2e fois... .□ Compréhension de l’intervalle temnorel « au cours des 12 derniers mois » ... ....□

Mal compris la question la lere fois... .□ Comprend l’idée d’être préoccuné. tracassé, inquiet... ....□ Mal compris la question la 2e fois... .□ Comprend que le « jeu » réfère aux «jeux de hasard et d’argent » ... ....□

NON Explications de 1 ’ expérimentateur... .□ Comprend ce que signifie « ieux de hasard et d’argent » ... ....□

S’est souvenu la 2e fois... .□ Compréhension des choix de réponse : Jamais... .... □ Autres... .□

Une fois ou deux... ....□ Quelquefois... ....□ Souvent... ....□ IB.

Au cours des 12 derniers mois, combien de fois as-tu planifié tes

Mal lu la question la 1ère fois... .□

prochaines expériences de jeu?

Mal lu la question la 2e fois... .□ Compréhension de l’intervalle temporel « au cours des 12 derniers mois » □ OUI Mal compris la question la lere fois... .□ Mal compris la question la 2e fois... .□ Comprend le fait de planifier... .... □

Comprend qu’il planifie ses prochaines expériences... ....□ Explications de 1 ’ expérimentateur... .□ Comprend le sens de jeu... ....□ NON S’est souvenu la 2e fois... .□ Compréhension des choix de réponse : Jamais... ....□ Autres... .□

Une fois ou deux... ....□ Quelquefois... .... □ Souvent... ....□

(50)

désirais obtenir? OUI Mal lu la question la 2e fois...

Mal compris la question la lere fois.... ....□ ....□ Compréhension de l’intervalle temporel « au cours des 12 derniers mois »... □ Mal compris la question la 2e fois... ....□ Comprend le « besoin » de « narier de nlus en plus d’argent »... □ Explications de l’expérimentateur.... ....□ Comprend le terme « excitation »... □ NON S’est souvenu la 2e fois... ....□ Comnrend aue l’excitation est reliée au montant élevé d’argent... □

Autres... ....□ Compréhension des choix de réponse : Oui... □

Non... □

3. Au cours des 12 derniers mois, as-tu parié beaucoup plus d’argent Mal lu la question la 1ère fois... ....□

que tu en avais l intention?

Mal lu la question la 2e fois... ....□ OUI

Mal compris la question la lère fois.... ....□ Compréhension de l’intervalle temporel « au cours des 12 derniers mois »... □

Mal compris la question la 2e fois... ....□ Comprend qu’il parie plus qu’il en avait prévu au départ... □

NON Explications de l’expérimentateur.... ....□ Considère le mot beaucoup... □

S’est souvenu la 2e fois... ....□ Compréhension des choix de réponse : Jamais... □ Autres... ....□

Une fois ou deux... ... □ Quelquefois... □ Souvent... □

Figure

Figure 1. Distribution du nombre de questions incomprises au DSM-IV-MR-J
Figure 2. Moyennes de scores obtenues lors des deux passations du DSM-IV-MR-J

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