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ARTheque - STEF - ENS Cachan | Boutiques de sciences et demande sociale

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Academic year: 2021

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BOUTIQUES DE SCIENCES ET DEMANDE SOCIALE

Marcel BENAR.ROCHE Jean-Jacques DUPIN BS "13"

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Au cours des quatre dernières années, une douzaine de Boutiques de Sciences ont éU créées en France, Il esl donc possible de tirer un bilan des relations Qu'elles onl permis de lisser enIre le monde scientifique el ce Que nous lIppellerons (faule d'un lIulre terme el Cesl en partie ce que nous allons essayer de preciser ici) "la demande sociale" ,

Bien sûr. les diverses expériences ne sonl pas Identiques, les BouliQues de Sciences onl été animées par des gens différenls, dans des lieux différenls, avec des hlslolres dlHPrenles, Ce Que nous disons Ici provient essentlellemenl de l'expérience de la Boutique de Sciences"13"de Marseille, Mals par delà nossp~cificilés, nous pensons que les problèmes que nous posons sonlg~nérallsables,

La boulique de Sciences "13"est un organisme public (toutes les Boutiques de Sciences n'ont pas le méme slaM juridique), Se mission est la socialisation des sciences el des lechniQues, Cest une Inslltutlon légère16membres permanenls. dont5scientifiques) qui vise à favoriser les échanges, le dialogue enIre le public le plus large possible n'ayanl jusqu'ici pas (ou peu) acc~s au moyens de documentation et de recherche scientifique et technique ainsi qu'à leur mise en œuvre :colleclivit~s locales, associations. secteur syndical, muluallsle. coopéralif, comités denlreprise, peliles enlreprlses, artisans, Individus .. , et le monde scientifique, Sa fonction est celle dun relais actif entre ces demandeurs et les interlocuteurs scientifiques aptes il répondreil leurs besoins, Au delà de la réponseilun problème pontuel et particulier. le travail de médiation réalisé par la Boutique peut êtra conçu comme une pédagogie active de Culture Scientifique et Technique, Son action est dirigée dans deux directions :

- Vers le consultant scientifique auquel elle soumel des problèmes nouveaux pour lui, sinon dans le contenu tout au moins dans la forma où Il sont posés,

- Vers le demendeur auquel aile permet d'avoir un acch il des compHences qui lui Halant Inaccessibles à lravers les réseaux de Il science officielle,

Cela passe par la capacité d'écoule du médiateur scientifique mals aussi, toul bHemenl,r~rla localisation géographique en "territoire neutre" : BS"13" est Implanlée en plein cœur de l1el'5ellle el non dans une Universilé, de façon à supprimerlnberrléres psychologiques rendent difficile au public l'accès d'un cenlre universlllire ou de recherche,

les prèsupposési la création des Bouliques de Sciences peuvent être résumés einsi 'ile~iste une demande 'sociale dans le domaine des sciences el de techniques; elle peut daborde~istersous forme d'une demande "bruIe" : la demande latenla de lous les individus Qui. dans leur vie de lOJ5 Ir510ul's,59 heurtentide,s dlrrlcullés c.us.es plr les sciences et les lechnlques ou qui pourraient Hre rhDlu8s p.r elles, la demendee~islelussl sous forme plus orgenisée, Elle pesse alors illrovrrs loul un réseeu d'essociltions eli lrllVlrs liS orgenlsations Iyndiclles, DI plus, ceUe demende potentielle risque de s'empli fier griu il de nouvelles dispositions législatives : sur les enquêtes dutilité publique ; dens l'entreprise avec les lois Auroux {rôle renforcé desCHS ,CT,posslblllté pour les sections syndicales de

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faire appelides experts). Meis celle demande ne peut pesser per les ceneux hebltuels, Mettons en plece une structure très ouverte et les potentialités se réaliseront.

Voyons maintenant ce qullen est réellement de celle demande soclale, En 1965,

as

'13' a traité43dossiers.

La première conslatation porle sur les "grands abs.nls· 1 - O'mord le secteur syndIcal It mutuIlIste.

3 dossiers sur loute l'ennée et en plus Ils n'ont pas abouti, Melgré un effort d'intervention versce plublic (interventions dans dlfférenles essemblées syndlceles, rencontres ...) aueun retour, rien, Pour comprendre ceci, nous IVl/IÇonS 3 hypothèses :

• l ipeur de1.rfcupfr.Uon : les seclions syndicales ontd~JIeu arrelre •

des elCllerls, 115se sontldentlnés la pluperl du temps au camp patronnaI, S'en remetlre • d'autres, même cooteclés plr unaulre biais, c'est risquer lar~cupéralion, c'est désais'r les trIVellleurs des problèmes de l'enlrepris.,

• le formidable pressIon des prablêmes de remploI qui relèguent au second plan tous las autres problèmes, D'ailleurs les mlllients ouvriers qui travaillent dens les CHS,Cr sa trowent aux-même bien 5OUVlntisolés dans les sections syndicales,

• Ennn, peul-êtra l'absence d'une rieUe tr.dltlon ouvrIère dlnlerventioM sur les quesllons d'oroanlsilloo el de condllions de travail, lout au moins dans noirer~glonoù dominent très lergamentles peUles entreprises(90 Rdu Ussu Industriel).

2 - Autres absents de marque, la sphère écologll-consommatlon. PreUquement eueune demande, li encore, deux hypothèses:

• le mowement est retombé, 0'1 est loin de l'~poque où de nombreuses associations Intervenaient surdemultlplas problèmas,

• Celles qui ont survécu ont réussI. Elles se sonl en quelque sorte Institutionnalisées. l'exemple an est I\JfC qui, grace • la surfece qu'elle occUpe, n'a piS bnoln d'une Boutique de Sciences el possèda son propre rfseau. "'nsl, bien que pertlclpant au Comité d'AdministreUondeBS"13", IUDC 13n'e jemeis éprouvé le besoin de nous soumettre une demande.

En rlilll public réllest bien difrérlntdlceluiquenous Ittendions.

1-les patronsdetréspeUlasentreprises Illesertlsans : (12dossil!rs !ur'lO). CaUIC-c1 vt8i1nen1nousvoir cer Il IPparalt qUI! 'es canauM professlonnals trldltlonne!s (Chambrasda Commerc. et' d'Industrie, Chambres des Méliers...) sonl lussl inaccessibles que les strucluras da recherche

2 :-le secteur ISsocleUf (9 dossiers), Mals li encore, pas n'imparll! quelle! assocll!tlons. - Les Issoclatlons relevent en fllt de Il production etducommerce : coopérltlvllS ouvrièrls, IssocilUons de réinsertions des jeunes en dlrrlcullés .. ,

- Ils .ssociltlons ciblées, répondanl i une motlVltlon tris forle, qu.slment vilil. re.emple frlppant : nsociltionsdahendicepés.

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3 - Les particuliers(12dossiers). avec encore une disllnctloniopérar ,

- ceux Qui po,ent une Question relevant da la .impla curio'ité ou conc,,·n.nt un probléme individuel de III vie de tous les jours (4).

- ceux qui sonl en fail des Invenleurs voulanl déposer un brevetouun chômeur Qui veul faire expertiser un projet (81. Ceci relève encore de la producllon.

,,- la .ecteurpri~adminl5lnUen (7 dos.ier,),

les peIlles collecllvllés locales y sont Ibsentes, Plr contre de grandes admlnlstrllfons se sont adressésà nousàl'occasion (O.O.E,. Ville de Hirsellle : métro, Industrie et Commerce) QUlnd elles élaienl confronlésàun problème d'urgence, Ici ce sont les demandes provenant d'enseignants du second degré qui dominent (intervenUon et aideida. PAE. conférencier•• etc ...),

Nous pouvons donc conclure Ici Que la demande Qui s'est exprimée est très fortement impliquée dans la sphère économique et Quend elle n'en relève PIS dlredement. elle concerne des gens confrontési un problème vilal pour eux et ce QUI est vital en 1986ne l'était pas forcément Il ya10

an', <àJ.ntaux autres problème•• nous ne le. avons pl! pratiquement par rencontré.,

III 'cllenUle" des boutiques étant cernée. m~me très grossièrement. Il raul mllintenanl examiner 'a ndur. de 1. d.mand.. la forml des qUlsUons poshs. 1.5 rfponSls epporlias et enfin Il façon dont ces réponses sont r.çues,

LA DEt1ANDE

Elle est. bien ividemmenl. très fortement marquie par \1 nalure des demandeurs, Très schématiquemenl. aile se répartit en deux calégorle. large, :

- les demandes d'ordre technologique

-les demandes d'l,S,T, (Information Scl.ntlflque el Technologique)

Las demandes d'ordre lechnolollque proviennent d'entreprises (peUles en général). d'artisan.. d'invenleurs ou de particulier, confronté!i un problèmll quotidien, leur Importance e,t extrêmement variable allanl de \a simple fournllure de renselgnemenlsà la conceplfon el réalisation de maquettes ou de prototypes en passant par des conseils et des expertises, Cela peut donc aller du parliculier quiàune fissure dens le bloc moteurdeSI voilure en 1IIIIge réputé Insoudeblei lindustrlel QUi fllit concevoir et rélliiser une ,ournerill tourbillonanle permellant de peindre linlrrielll du tUYluterles de rormes quelconques, CeIl peut être eussi une entreprise de presse confrontée

a

des problèmes~pollution bactérienne des bains de rinçage de ses plsques offset! aussi bien Qu'une

scœ

désirent construireimoindre freis un Clisson de nlexlltlon,

A côti dll ces demandn d'ordn technologiQUlIs. Innnim~nl diversifi&e~ t",l p.r leur nalure Que par l'importencedel'Intervention nécessitée. on trouve.

d.s d.mandes rellvanl d. Il.5. T. Cela peut aller de rs recherche dun (onféranciar ou d'un animaleuri une demande blbliogrlphlque ou plus dlreclement encore une revue de vulgarisation qui cherche des .cientifiques susceptible! de répondrelUXQU8!tion. de IlIctaur" Dans ce cas,ils'agit bien

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plus i nos yeull d'une activité relevant du Centre de Ressources et de Documentallon d'un CCSTI. Evidemment. In l'absence (provisoire) d'un tel organisme Il Boulique de Sciences essaie de suppléeril cetle déficience en rendant les services demandés.

En tout état da caU!e. et c'est ,. une nouvelle différence, l'Importance entre la Boutique imaginaire de nos projets 1982 at la BouliQUe rielle de 1986. on ne peut dire sérieusement que la Boullque litpuservir. en rellYlntla demande sociale.ilpromowoir de nOWllUll thèmes de recherche (au sens des leboretoires universitairas ou des grands organismes). les demandes sont concrètas, ponctuelles et. Jusqu'Ici. ne peuvent être consldéries comme Incllallves de recherches fondamenteles.

D'ailleurs ceci se retrouve au niveau des répondeurs : nos InterlocuteUr! sont de plus en plus les établissements techniques : LEP. C,T.. Ecoles d'Ingénieurs. IUT, etc.., El même. eu plan universitaire. ies laboratoires les plus sollicités sont ceUll de l'université d'Aill-Marsellle III beaucoup plus 'technologiques' que ceux d'Alx-Narsellle 1et Il.

Ennn on notera QUe l'absence presque totale de 'demandeurs militants' entraine le même défaut da quesllons liées au cadre de vie.il l'environnement ou eUll problèmes dllY91ène et de sécurité dans las entreprises.

LES QUESTIONS POSEES1 LES REPONSES fOURNIES

Undemandeur (sauf dans le cas de damandes relevant de l'IST) ne vient jemals poser une quesllon : Il vient r.conler un problème auquel Il est confronté ou un proJel qu'Il almerall réaliser,

le travail du médiateur de la Boutique consiste alors. par le biais de discussions sowent longues et laborieusesildiceplr en quelque sorle les préoccupations vivantes du demandeur de leur gangue de vécu quolldien. En un mot. sclenllnslr la question. ille saucissonner en délermlnantles spéclalllh scientifiques concernées .. , sans parler de la recherche des compHences el disponibilités des répondeurs potantiels.

Il faut dire que les classifications It découpages de 1. science Inslilutlonnelle correspondent mel 8Ull problèmes de la vie courante. ce qui poncluallse encore plus les questions soumises IUll sclentlrtques : réaliser un caIsson de relaxation pose des probl~mes de mécanique des fluides. de thermique. de filtraoe. d'acoustique. etc,.. autant de spécialistes. trouver et • motiver' Ceci ellpllque lussi que le plus sewent. le répondeur esl un Individu (scientifique) plutôt qu'une InsliluliDn (département. liboratoire ou groupa) de rechercha.UnIndividu est touJours plus disposéils'adapleril une damanda minime el ponctuelle qu'un organisme. A ce propos on mesure • quel point l'utilisalion de banquas de données Informalisées serait un leurre pour espérer rhoudre ce genre de probl~mes, Le BoucheiOreille et la Téléphone Arabe onl encore de beaU)( Jours deVint eUll,

C'est Ici encore queressurgit le vieU)( serpent de mer de la science et da 'a lechnlqua deshumanlsées. deshumanlsanles. qui pour faire rentrer lesprobl~mes des gens dans leurs moules préétablis 185 déforment. les muliienl. les récupèrent. Science et Technique réducllonnlste donc. Cerles; mils aussi Science et Technique opéraloires el permelllnl plrfois de répondraildes demendes quisans Illas rlstaraiantllttra morle,

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Qui sans elles resler aient leUre morle.

El puis, regardons les choses en face: sauf. parfois. celles provenant de dOUM hurluberlus. les QuesUons Qui nous sont posées sonl bien raremenl subversives ou révolutlonnftlre5.., les boutiquiers de la science onl bien plus souvenl Il affronler el démystifier la croyance Il la toute puissance du scienlifiQue Que l'inverse, Nombre de demandes sonl classées sans sulle. le demandeur ne comprenanl et n'admeltanl pas que les scientifiques ne puissent pes les seUsfaire Immédiatemenl!...

A ce propos ennn, j'aimerais tirer le bilan. axellllllaire Il nos yeuM. d'un colloque (140 participants) Que nous avons organisé leJO Janvler dernier relativement aUM problémes scientifiQues. techniques el économiques posés par la lombrlcullure, Pour ceux Qui l'ignorenl je précise Que la lombricullure esl l'élevage des vers de lerre an vue de recyclar des déchels et produire du compost. l'Idée de ce colloque est venue d'une série de demandes sur le lombrlcomposlage arrivées Il 65 "IJ",

Fidèle Il nolre éthique nous avons prohibé les réponses Idéologiques de complaisance, le bilan Il l'Issue de ce colioQue a été une coupure accantuée entre scientifiQues etlechniclens (INRA. etc ..

.>

et les croyanls aUM vertus quasi magiques et miraculeuses du ver de terre, les adoraleurs de ce nouveau Dieu onl immédialament condamné une soi-disant connivence entre sclenllrtques et gros Industriels de la chimie sous prétexte Que les derniers refusaient d'apporler par principe el a priori de l'eau Il leur moulin,

la conclusion de loul cecl. aujourdhui, pour nous c'est Que la demande sociale eMiste : nous l'avons rencontrée, Ceci dit, pour étre honnHes et complets .., celle que nous lIVons renconlrée, n'est flas celle Que nous attendions. Consclemmenl ou non nous voulions 'servlr le peuple", Hélas, trois fols hélas, nous voici au service du capital et du pront ; el même pas grands: peUls. tout pelits.. petits .. ,

El pour couronner le tout. dernier IVIllr dlns l'écroulemenl de nos illusions: sil eMisle une demandeill'état brul, elle resleildécouvrir; nous, toul ce Que nous avons/lUfeire émerger c'p.st une demande mMlallsée qui n'a pu s'eXprimer Que par le biais de l'adaplaleur d'impédance "55", .. avec tout ce Que cela comporte d'introduction de bruil et de distorsion,

Comme dinil l'autre "Nous voulions changer le monde. le monde nous a chengés", lIais n'est-ce pas cela devenir adulte? El en le disenl, je dispense les perslneurs de ricaner : Il n'est Jemeis trop lard pour bIen (aire 1

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