• Aucun résultat trouvé

ARTheque - STEF - ENS Cachan | Des traces de pas qui conduisent au centre de divulgation scientifique et culturelle

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "ARTheque - STEF - ENS Cachan | Des traces de pas qui conduisent au centre de divulgation scientifique et culturelle"

Copied!
8
0
0

Texte intégral

(1)

DES TRACES DE PAS QUI CONDUISENT AU CENTRE DE

DIVULGATION SCIENTIFIQUE ET CULTURELLE

Christiana Andréa VIANNA PRUDÊNCIO, Denise DE FREITAS, Vânia GOMES ZUIN

Universidade Federal de São Carlos, Brasil

MOTS-CLÉS : CENTRES DE SCIENCES – APPARTENANCE – CERRADO – ÉDUCATION

ENVIRONNEMENTALE

RÉSUMÉ : Le texte aborde une proposition de visite du Centre de Divulgation Scientifique et

Culturelle de São Carlos commençant par le trottoir autour de l’immeuble avec des empreintes de pas d’animaux typiques du Cerrado, biome de la région. L’objectif est de construire avec les élèves et enseignants un sentiment d’appartenance au biome qui puisse conduire à l’acquisition et/ou au changement de comportement en relation à la préservation et à une identification avec l’environnement.

ABSTRACT : This text is a proposal to visit de Center of Divulgation Scientific and Cultural of

São Carlos and starts by the sidewalk of the building that has footprints of Cerrado's animals, the region’s biome. The aim is to build with the students and teachers the sense of belonging the region

(2)

1. INTRODUCTION

São Carlos est une ville de l’Etat de São Paulo de plus de deux millions d’habitants qui détient le titre de Capitale technologique. Cela est dû en partie à l’existence de deux universités publiques en plus de ses centres de recherche reconnus pour leur excellence.

La ville possède aussi le Centre de Divulgation Scientifique et Culturelle (CDCC/USP) créé en 1981 pour promouvoir un meilleur contact entre l’université et la population en général, afin de divulguer les connaissances scientifiques au-delà de l’appui aux étudiants et enseignants des réseaux d’enseignement public et privé de la ville et de la région.

Le CDCC reçoit annuellement un public d’environ 75 000 personnes et en plus du musée de physique et biologie, possède aussi un ciné-club et une bibliothèque. L’institution réalise aussi avec les écoles, des visites guidées au centre d’enfouissement sanitaire de la ville et des zones des Bassins Hydrographiques de la région, où les visiteurs peuvent mieux connaître la biomasse du Cerrado où s’insère la ville.

Le Cerrado, considéré comme la deuxième plus grande région biogéographique du Brésil, englobe une biodiversité comparable à la forêt amazonienne favorisée par la présence de trois des plus grands bassins hydrographiques d’Amérique du Sud : Tocantins-Araguaia, São Francisco et Prata (CUNHA, et al., 2008, p. 293-394).

Les processus d’enseignement et d’apprentissage peuvent tirer profit de cette biomasse de manières variées. Sa présence permet aux enseignants l’explication de concepts plus systématisés (physionomie de l’environnement, physiologie des plantes, de la faune, etc.) et des explorations avec les élèves de ce que peut représenter l’occupation d’une zone de Cerrado.

Illustration 1 : Jardins avec des espèces du Cerrado. À droite, détail d’une photographie d’une Jaguatirica et à gauche photographie d’un tamanoir

(3)

En 2001, le CDCC subit une reformulation et une restructuration de son espace, en construisant le

Jardin de la Perception, une zone externe à l’immeuble avec des expériences de physique et des

jardins pourvus d’espèces du Cerrado et de la forêt Ciliaire. C’est dans ces jardins que nous prétendons développer une proposition d’Education environnementale critique basée sur la notion d’appartenance avec les enseignants et élèves des écoles de São Carlos et de la région.

2. LA PROPOSITION

Le CDCC a été utilisé comme lieur pour développer cette proposition de visite, et nous avons pris en compte son importance pour les écoles de São Carlos et de la région comme espace éducatif informel. En effet ce centre possède des structures beaucoup plus flexibles que celles des écoles conventionnelles, n’étant pas pris par un curriculum limitatif, pouvant ainsi promouvoir des expériences plus amples, ludiques et volontaires pour ses visiteurs.

Pour Vassconcelos et Guimarães (2006, p. 168), dans ces espaces, « Ce qui est stimulé, c’est le

désir de s’insérer dans l’environnement éducatif de manière spontanée, en utilisant comme fil conducteur la curiosité, le ludique, le quotidien et le contexte socio-environnemental ». La

proposition pédagogique que nous prétendons construire avec les enseignants et élèves comme le défend Ruscheinsky (2004),

« […] renforce la reconstruction de la signification des relations au quotidien malgré tout ambitieuse dépassant l’adhésion à des projets de recyclage de détritus, de conditionnement adéquat de déchets ou la préservation d’espaces verts, élève l’objectif en commençant à comprendre le développement avec la justice sociale, la diminution de la consommation des uns pour permettre l’inclusion citoyenne des autres ».

(RUSCHEINSKY, 2004, 53)

Quand on parle d’un développement associé à la justice sociale, il n’est pas possible d’ignorer la nécessité de repenser et de discuter les modèles sociaux auxquels nous sommes exposés et auxquels nous faisons partie, délibérément ou non. Une discussion critique peut porter par exemple sur : la consommation effrénée ; le refus de l’utilisation d’énergies alternatives, ce refus étant le fruit du manque de compréhension de ce qu’elles peuvent représenter et du gain qu’elles peuvent apporter ou le fruit de la manipulation et de l’escamotage de l’information sur le sujet causés par des intérêts qui cherchent à maintenir l’exploitation des énergies traditionnelles, même polluantes ; le refus de

(4)

ponctuelles et individuelles seraient négligeables dans l’ensemble de la préservation environnementale ou fondés sur l’incompréhension de ce que signifie la préservation environnementale, le développement sur des bases plus tenables et l’importance de la protection des ressources pour les générations actuelles et futures.

Nous croyons à l’importance des actions ponctuelles mais nous sommes d’accord avec l’auteur lorsqu’il dit que pour que la critique d’un projet soit pleinement atteinte, il est nécessaire qu’il extrapole ces actions individuelles et aille vers la construction d’un changement dans la relation existante entre l’humanité et la nature, qui actuellement ne se base pas sur le respect mais sur la domination, la domestication et l’exploitation sans limites des environnements, de leurs ressources et de leur faune, processus qui conduisent par conséquent à la dégradation de l’environnement observée dans tout le pays et dans le monde.

Nous identifions la nécessité de créer et développer avec les élèves et enseignants le sentiment d’appartenance, croyant qu’il influencera positivement la construction d’une identité avec l’environnement, facilitant ainsi cette relation. Pour Lestinge (2004),

« […] ce concept – appartenance – peut nous remettre, pour le moins, à deux possibilités : une liée au sentiment par un espace territorial, liée pourtant, a la réalité politique, ethnique, social e économique, aussi connue comme enracinement ; et l’autre, comprise à partir du sentiment d’insertion du sujet qui se sent intégré a un ensemble plus grand, dans une dimension non pas seulement concrète mais aussi abstraite et subjective. » (LESTINGE, 2004, p. 40)

La proposition ici présentée recherche exactement la perception et le développement chez les élèves et enseignants, du sentiment d’appartenance au Cerrado dans le second sens donné par l’auteur, ou d’une autre manière, considérant que nous faisons partie d’un tout bien plus grand, où nos actions, bien qu’individuelles peuvent avoir – et ont presque toujours – des répercussions globales. D’où l’importance que nous repensions nos attitudes et réellement à nous intégrer à l’environnement, comprenant que nous ne le dominons pas ou ne le domestiquons pas, mais faisons partie de lui, d’une certaine manière, comme le sont la faune et la flore qui le composent.

Le CDCC compte sur divers espaces dans lesquels ce travail d’appartenance peut être réalisé et l’idée est comme le dit le titre de cette recherche, suivre les traces de pas des animaux imprimées sur le trottoir du centre pour qu’elles nous conduisent à l’objectif d’intégration à l’environnement.

(5)

3. LE DÉVELOPPEMENT DE LA PROPOSITION

Tout autour du CDCC, sur son trottoir, il est possible de voir les traces de pas d’animaux comme le jaguar, le ema, le tamanoir, mão-pelada, tous ces animaux typiques du Cerrado et aussi les traces de pas de l’être humain.

Il est bien connu que la trace de pas est une marque, l’impression de la présence et de l’occupation d’un espace déterminé. L’occupation dans ce cas est loin de signifier « prendre possession de », mais représente un registre de présence et dans ce sens, la présence dans le Cerrado est autant humaine qu’animale.

Ainsi, les traces de pas qui entourent l’immeuble du CDCC dirigent le chemin vers la compréhension que tous les êtres qui vivent dans le Cerrado en font partie sans distinction de hiérarchie dans leur droit d’y vivre et d’y tirer leur subsistance. C’est dans ce sens que l’homme est autant méritant d’appartenir à cet environnement que tout autre animal.

Illustration 2. À gauche le trottoir du CDCC avec les traces de pas des animaux ; À droite le détail d’une empreinte de pas de jaguar.

En pénétrant à l’intérieur de l’immeuble, une autre marque aide les élèves et professeurs à se positionner et à s’insérer dans l’environnement : la Rose des Vents.

Utilisée depuis très longtemps par les navigateurs et explorateurs, la Rose des Vents a fourni une direction, une position et dans les temps modernes, bien que le Global Positioning System (GPS) et les plus modernes ordinateurs l’aient substituée, elle n’en reste pas moins un instrument historique avec lequel peuvent être travaillés les concepts de localisation.

La Rose des Vents peut aussi être utile pour promouvoir la discussion sur l’idée erronée que la technologie est quelque chose de nouveau qui n’existait pas anciennement, une découverte des

(6)

quelque chose de strictement lié aux machines modernes et aux ordinateurs persiste encore dans l’imaginaire populaire, au point de ne pas considérer les contributions des peuples précolombiens, égyptiens, africains qui, il y a déjà longtemps, utilisaient un certain type de technologie, malgré le fait qu’elle ne soit pas similaire à la nôtre.

Poursuivant le chemin qui conduit au jardin avec des espèces du Cerrado, un autre registre historique est découvert : les photographies de la ville de São Carlos à différentes époques pour que les élèves et les enseignants puissent intégrer la perception du temps, des changements qui ont accompagné la ville et l’évolution à laquelle elle a été sujette.

Illustration 3 : Photographie de l’immeuble du CDCC à différentes époques et aujourd’hui

Avec ces photographies, les élèves et enseignants peuvent identifier les espaces par où ils passent quotidiennement, qu’ils connaissent et visitent mais qu’ils n’ont peut-être jamais vu par le biais du passage du temps. Le sens de la temporalité, c’est-à-dire celui de la modification constante et de la relativité du temps, fonctionne aussi comme un instrument pour que les élèves et professeurs puissent comprendre qu’avant eux, d’autres vinrent, d’autres ont laissé des marques et des registres dans toute la ville.

Le travail avec les photographies peut susciter la compréhension qu’ils laisseront eux aussi des empreintes, que plus tard leurs descendants illustreront par des photographies et commenteront à l’aide d’histoires sur leur présence dans cet espace, avec leurs propres traces. Boff (2000) dit que :

« Nous avons besoin de comprendre et d’assimiler dans nos attitudes qu’il n’est pas simplement poétique de penser que nous habitons le monde, signifiant qu’avec attrait, transfiguration et joie nous habitons aussi le monde prosaïquement, avec son opacité, ses limites et son enracinement inévitable. De cette situation objective, aucune drogue ne nous libère, juste une existence saurait équilibrer la transcendance et l’immanence comme dimensions de toute l’existence humaine ».

(7)

De cette manière il est nécessaire de comprendre que l’humanité et l’environnement sont les parties indissociables d’un tout, que l’une se trouve en degré égal de dépendance en relation à l’autre et que la dégradation de l’un signifie la conséquente et irrémédiable dégradation de l’autre. Cette constatation est importante en particulier dans un environnement comme le Cerrado qui est la cible d’une dégradation continue du fait des activités agricoles.

Il est important de noter que cette proposition ne s’appuie pas sur une vision écologique préservatrice (SAUVE, 2005) mais au contraire elle vise à construire avec les élèves et les professeurs une forme de citoyenneté avec laquelle ils puissent s’insérer dans un environnement comprenant et incorporant leurs problèmes dans la mesure où ils cherchent des solutions critiques et plausibles certes initiées par un réveil ponctuel et individuel.

Tout ce « trajet » construit le long de l’immeuble culmine finalement dans le jardin doté d’espèces du Cerrado. À ce niveau les élèves et les professeurs peuvent déambuler dans le lieu, toucher les feuilles et les troncs d’arbres, sentir leurs odeurs pour s’insérer davantage dans l’environnement. Pour que soit reprise l’importance de la marque dans l’espace, de nouveau, non pas comme « une prise de pouvoir » mais comme une possibilité d’être remarqués dans l’environnement, les élèves et les professeurs sont invités à laisser une trace de leur visite, sous la forme de représentations artistiques confectionnées avec des semences, feuilles et autre matériau du Cerrado.

Nous croyons qu’une des grandes contributions de ce travail est son caractère multiple mélangeant art, sciences, sentiments et perceptions qui peuvent culminer jusqu’au développement et/ou à une relation plus humaine, horizontale, et critique entre humanité et environnement.

BIBLIOGRAPHIE

Boff, L. (2000). Tempo de transcendência : o ser humano como um projeto infinito. Rio de Janeiro : Sextante.

Cunha, N. R. S. et al. À intensidade da exploração agropecuária como indicador da degradação ambiental na região dos Cerrados, Brasil. Rev. Econ. Sociol. Rural, Brasília, v. 46, n. 2, jun. 2008. Disponível em :

http://www.scielo.br/scielo.php?script=sci_arttext&pid=S0103-20032008000200002&lng=pt&nrm=iso. Acesso em 26 jun. 2009. doi : 10.1590/S0103-20032008000200002.

Lestinge, S. R. (2004). Olhares de educadores ambientais para estudo do meio e pertencimento. 2004. Tese (Doutorado em Recursos Florestais). Escola Superior de Agricultura “Luiz de

(8)

Mourão, L. Pertencimento. Disponível em :

<http://www.redebrasileiradetransdisciplinaridade.net/file.php/1/Artigos_dos_membros_da_R ede/Trabalhos_apresentados_no_II_Congresso_Mundial/Artigo_Lais_Mourao.pdf>. Acesso em 26 de jun. 2009.

Sauvé, L. (2005). Uma cartografia das correntes em educação ambiental. In M. Sato & I. C. M. Carvalho (Orgs.), Educação Ambiental : pesquisa e desafios. Porto Alegre : Artmed.

Vasconcellos, M. M. N., & Guimarães, M. (2006). Educação ambiental e educação em ciências : um esforço de aproximação em um museu de ciências – MAST. Ambiente e educação.

Figure

Illustration 1 : Jardins avec des espèces du Cerrado. À droite, détail d’une photographie d’une Jaguatirica et à gauche photographie d’un tamanoir
Illustration 2. À gauche le trottoir du CDCC avec les traces de pas des animaux ; À droite le détail d’une empreinte de pas de jaguar.
Illustration 3 : Photographie de l’immeuble du CDCC à différentes époques et aujourd’hui

Références

Documents relatifs

A total of 730 eggs were used to evaluate external egg traits including egg weight, egg length, egg width, egg index and 320 eggs to evaluate internal egg traits including

La DGAFP (bureau du statut général et du dialogue social – SE1 et bureau des politiques sociales, de la santé et de la sécurité au travail – PS2) reste à votre disposition

Je suis de ceux qui pensent que le SNIA ne devait pas mourir en cette année 2011, mais bien au contraire lui redonner vigueur pour les combats qui restent à mener pour notre

La profession IADE graduée Master a tous les critères décrits pour accéder au niveau des IPA mais reste enfermée dans le métier socle (niveau licence).Nous ne serions pas placés

Les défis sont nombreux, qui nous appellent à redoubler d’efforts : faire tomber les murs entre l’hôpital, la médecine de ville et les établissements médico-so- ciaux, lutter

Initialement proposée en réanimation chez le patient en ventilation mécanique, la collapsibilité respiratoire de la veine cave inférieure (cVCI): (Diamètre max –

6112-1 du code de la santé publique (actions relevant du service public hospitalier et notamment l’enseignement, la recherche, la médecine préventive,

Dans le premier chapitre de ce travail, je construis pour les corps algébriques non-galoisiens un appareil analogue à celui que fournit le groupe de Galois pour les corps galoisiens,