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L’ enfant dans le foyer de la bourgeoisie française d’après le roman moderne

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DEPOSITED BY THE FACULTY OF

GRAD I\.TE swnIES ND RE E\RCH

M=GILL

UNIVERSITY

LIBRARY

3

DEPOSITED BY THE FACULTY OF

GRAD I\.TE

srunœs

ND RE E\RCH

M=GILL

UNIVERSITY

LIBRARY

(3)
(4)

ttLtENFANT

dans le FOYER de la BOURGEOIS'IE FRANCAISE

dtapres le ROMAN MODERNE. 1t

THE SE- PRESENTEE

ELSIE RUTH BLY

pour l"obtention de la MAITRlSE~ES-ARTS ..

---Avril 1936.

ttLtENFANT

dans le FOYER de la BOURGEOIS'IE FRANCAISE

dtaprès le ROMAN MODERNE. 1t

THE SE- PRESENTEE

ELSIE RUTH BLY

pour l"obtention de la MAITRlSE~ES-ARTS ..

(5)

Un nouvel esprit se trouve dans le ~oyer aetue·l. Du cote des ehangements dans la. vie vfennent lea modifica.tions du foyer.

Le

desir de donner

a

l'enfant une education physique et morale se presente partout. Lea parents modernes se rendent compte de

la necessite de comprendre l'enfant &'!,ant de l'instruire. En

eux se revei lIe 1 tidee de baser sur une etude psyc:holog.ique le deve-loppement des capacite's et du ca.ra.e:t.erre de 1 ten:rant. comme

fndividu. L'etudier dta.bord puis Itinstruire.

..

.

La.. tache du foyer est grande ~ mais c test sur elle qJle repose la deetinee de la race.

Un nouvel esprit se trouve dans le ~oyer aetue·l. Du côté des changements dans la. vie viennent les modifica.tions du foyer.

Le

désir de donner à l'enfant une éducation physique et morale se présente partout. Les parents modernes se rendent compte de

la nécessité de comprendre l'enfant &.!,ant de l'instruire. En

eux se révei Ile 1 tidée de baser sur une étude psycholog.ique le déve-loppement des capac:ité's et du caract.ère de l ten:rant. comme

individu. L'étudier d'abord puis l'instruire.

..

.

La.. tache du foyer est grande ~ mais c test sur elle qJle repose la destinée de la race.

(6)

-1-Introduction.

Les modifications de la vie amenent les changements doe

la base de la vie, le foyer. C'est 1ci que sont DeS aujourd'hu1

les descendants qUi vont demain contribuer pour une petite par-tie

a

l'agrand1ssement de la nation. Dans le foyer l'enfant reQoit son education et sa preparation pour la vie. C'est aU

foyer que les capao1t~s dont il a h~r1t~es ~ sa naissance vont prendre racine et se d~velopper. Les parents, base du foyer, reconnaissent le devoir qui leur incombe. Cela explique le developpement et

la

presque mode, si j'ose dire, d'etudier

l'enfant d'une maniere profonde pour le comprendre et pour etre

a

mame d'en faire, pour la soc1~t~, un membre aussi bien forme que possible. C'est le des1r et la tache du foyer moderne.

La vie d'aujourd'hu1 exige de plus en plus que tout le

monde se rende compte de l'importance du foyer. Le foyer signi-fie non seulement un endroit pour dorm1r mais le coeur, la base de la nation. I1 D'y a pas de nations sans hommes, et en mame

temps i1 n'y a pas d'hommes sans meres, sans foyer. Nous sommes tous d'accord que la vie est complexe, alors plus la vie est difflcl1e, plus elle a besoin d'une base forte, d'un vrai

sou-tien pour ne pas s'ecrou1er. Ce vrai sout1en de la nation c'est le foyer. 11 fa ut le foyer pour les hommes, les hommes pour la nation. Lamartine nous montre bien l'importance qu'11 attache au foyer quand 11 dit: "La predestination de l'enfant,

c'est la ma1son ou 11 est ne; son ame se compose des impressions

-1-Introduction.

Les modifications de la vie amènent les changements d'e

la base de la vie, le foyer. C'est ici que sont nés aùjourd'hui les descendants qui vont demain contribuer pour une petite

par-tie à l'agrandissement de la nation. Dans le foyer l'enfant reQoit son éducation et sa préparation pour la vie. C'est aU

foyer que les capaoités dont il a héritées à sa naissance vont prendre racine et se développer. Les parents, base du foyer, reconnaissent le devoir qui leur incombe. Cela explique le développement et

la

presque mode, si j'ose dire, d'étudier

l'enfant d'une manière profonde pour le comprendre et pour être

à même d'en faire, pour la société, un membre aussi bien formé que possible. C'est le désir et la tâche du foyer moderne.

La vie d'aUjourd'hui exige de plus en plus que tout le

monde se rende compte de l'importance du foyer. Le foyer signi-fie non seulement un endroit pour dormir mais le coeur, la base de la nation. Il n'y a pas de nations sans hommes, et en même

temps il n'y a pas d'hommes sans mères, sans foyer. Nous sommes tous d'accord que la vie est complexe, alors plus la vie est difficile, plUS elle a besoin d'une base forte, d'un vrai

sou-tien pour ne pas s'écrouler. Ce vrai soutien de la nation c'est le foyer. Il faut le foyer pour les hommes, les hommes pour la nation. Lamartine nous montre bien l'importance qU'il attache au foyer quand il dit: "La prédestination de l'enfant,

(7)

qu'11 y a re"ues. Le regard des yeux de notre mere est une par-tie de notre ame qUi penetre en nous par nos propres

yeux."

~uel est le foyer sans enfants et l'enfant sans foyer? Certainement ni l'un ni l'autre n'atteint son plein developpe-ment sans

etre

ensemble. Pour le vrai bonheur il faut les deux,

l'un depend de l'autre. Le doux sourire d'un enfant peut chan-ger les malheurs en bonheurs et la haine en amour. 11 a le

pouvoir de faire un foyer.

Mon des1r dans cette etude o'est de donner quelques idees d'actua11te sur la vie de l'enfant dans le foyer de la

bour-geois1e fran~alse, car c'est 10i que l'on trouve le vra1 foyer de la nat1on. Je desire montrer la modification du fpyer

exigee par l'arrivee de l'enfant, son effet sur les parents, et l'importance de leur soin

&

l'elever, et comment oela

s'accompllt.

qU'il Y a re"ues. Le regard des yeux de notre mère est une par-tie de notre âme qui pénètre en nous par nos propres

yeux."

~uel est le foyer sans enfants et l'enfant sans foyer? Certainement ni l'un ni l'autre n'atteint son plein développe-ment sans être ensemble. Pour le vrai bonheur il faut les deux,

l'un dépend de l'autre. Le doux sourire d'un enfant peut chan-ger les malheurs en bonheurs et la haine en amour. Il a le pouvoir de faire un foyer.

Mon désir dans cette étude o'est de donner quelques idées d'actualité sur la vie de l'enfant dans le foyer de la

bour-geoisie fran~alse, car c'est ici que l'on trouve le vrai foyer de la nation. Je désire montrer la modification du fpyer

exigée par l'arrivée de l'enfant, son effet sur les parents, et l'importance de leur soin

&

l'élever, et comment cela

(8)

-3-Chapitre 1

La

Bourgeoisie et le Foyer

La bourgeoisie ou classe moyenne est preponderante en Franoe. Nous trouvons une haute, una moyenne, et une petite

bourgeoisie. L'argent marque la d~frerence de l'une

a

l'autre. La haute bourgeoisie se divise en bourgeoisie de prestige et

en bourgeoisie d'argent. La bourgeoisie d'argent date surtout de la Grande Guerre. Elle se compose d'un grand nombre de

gens qui se sont enrichis dans le commerce et l'industrie. La bourgeoisie traditionnelle a fait de tout temps la force de la France. Elle comprend les grands fonctionnaire~ de l'Etat, la haute magistrature, et les professions liberales~auxquelles on pourrait ajouter l'armee. La bourgeoisie traditionnelle montre aujourd'hui une perte sinon de son prestige du mains de son

aisance d'autrefois. La Grande Guerre l'a ruinee en grande pertie. Au fond rien n'e beaucoup ohange dans ses habitudes. Le bourgeois fran~ais est digne, energique, intelligent, et d'une grande tenue

morale-Au-dessous de la haute bourgeoisie on trouve la moyenne et la petite bourgeoisie: "On pourrait soutenir que tout le monde est bourgeois en France, ou en passe de le devenir. Surtout dans les villes de moyenne ou de faible population, ma1gre lea transformations eeonomiques de notre epoque, la vie fran~aise est restee beaucoup plus calme, beaucoup moins mouvementee que la vie americaine. Mais i1 y a bien des

compensations. Dans son cerc1e etroit le Fran~ais jouit d'une heureuse existence. 11 habite un pays fameux pour la douceur de son c1imat et de ses moeurs. A defaut de confort

-3-Chapitre 1

La

Bourgeoisie et le Foyer

La bourgeoisie ou classe moyenne est prépondérante en Franoe. Nous trouvons une haute, une moyenne, et une petite

bourgeoisie. L'argent marque la d~frérence de l'une à l'autre. La haute bourgeoisie se divise en bourgeoisie de prestige et

en bourgeoisie d'argent. La bourgeoisie d'argent date surtout de la Grande Guerre. Elle se compose d'un grand nombre de

gens qui se sont enrichis dans le commerce et l'industrie. La bourgeoisie traditionnelle a fait de tout temps la force de la France. Elle comprend les grands fonctionnaire~ de l'Etat, la haute magistrature, et les professions libérales~auxquelles on pourrait ajouter l'armée. La bourgeoisie traditionnelle montre aUjourd'hui une perte sinon de son prestige du moins de son

aisance d'autrefois. La Grande Guerre l'a ruinée en grande partie. Au fond rien n'a beaucoup ohangé dans ses habitudes. Le bourgeois fran~ais est digne, énergique, intelligent, et d'une grande tenue

morale-Au-dessous de la haute bourgeoisie on trouve la moyenne et la petite bourgeoisie: "On pourrait soutenir que tout le monde est bourgeois en France, ou en passe de le devenir. Surtout dans les villes de moyenne ou de faible population, malgré les transformations économiques de notre époque, la vie fran~aise est restée beaucoup plus calme, beaucoup moins mouvementée que la vie américaine. Mais il y a bien des

compensations. Dans son cercle étroit le Fran~ais jouit d'une heureuse existence. Il habite un pays fameux pour la douceur de son climat et de ses moeurs. A défaut de confort

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mat.eriel i1 Y a. 1es jouissances nature11es d'un sol genereux .. Au moral la France est un pays de liberte et de tolerance

ou

ahacun peut penser et se comporter

a

sa guise. I1 y a peu de pays

au

l'individu soit plus libre. L'heureuse nature du cli-mat et du sol, 1 tabsence de contrainte intellectuelle-,

reli-gieuse on morale expliquent la gaiete proverbiale du Frangais,

I

son optimisme et sa belle humeur.~

Un bourgeois est

ne

et n'est pa.s fait. D'ordinaire i1 continue ce que son pere et son grand-pere ont commence plu-sieurs annees avant son arrivee dans ce monde. I1 peut etre ,. proresseur, medecin, avocat, agent du gouvernement, ou artiste. 8'il appartient'a la haute on

a

la petite bourgeoisie, i1 a

une place definie dans le plan social. 11 doit etre honnete et, si marie, bon mari et bon pere. Sa foi, son patr-iotisme et 1 'amour de sa farnille, guident toute sa vie. Pour maoint.e-nir sa famille i1 doft sacri~ier toute autre chose. Chaque sou est pour son bien-etre.

Aucune intimite n'est plus profonde que celle de la

~emme bourgeoise avec ses enfants. On appelle cette mere genereuse, honnete. EIIe est non seulement le type le plus

charmant de la femme mais auss! le type le plus caracteris-tique. EIle ae trouve partout comme la lumiere et l'air, mais la devotion

a

ses devoirs de familIe la cache parfois'a la vue. Cette mere res~e toujours une bonne fille devoaee

a

la famille dans laquelle elle est nee, en meme temps qU'une amie intime pour les membres de la rarnille de son mari. EIIe cherit sea enfants et 1es dirige dans toutes les affaires de leur vie.

----~---~---~-~---~-~-

---"France"--lichaud et Marinini---Pages 196--197.

mat.ériel il Y a. les jouissances naturelles d'un sol généreux .. Au moral la France est un pays de liberté et de tolérance

chacun peut penser et se comporter

à

sa guise. Il y a peu de

pays où l'individu soit plus libre. L'heureuse nature du

cli-mat et du sol, 1 tabsence de contrainte intellectuelle", reli-gieuse ou morale expliquent la gaieté proverbiale du Français,

1

son optimisme et sa belle humeur.~

Un bourgeois est né et n'est pa.s fait. D'ordinaire il continue ce que son père et son grand-père ont commencé plu-sieurs années avant son a.rrivée dans ce monde. I l peut etre ,. proresseur, médecin, avocat, agent du gouvernement, ou artiste. S'il appartient'à la haute ou à la petite bourgeoisie, il a

une place définie dans le plan social. Il doit être honnête et, si ma.rié, bon mari et bon père. Sa foi, son patr-iotisme et l'amour de sa famille, guident toute sa vie. Pour maoint.e-nir sa famille il doit sacri~ier toute autre chose. Chaque sou est pour son bien-être.

Aucune intimité n'est plus profonde que celle de la

~emme bourgeoise avec ses enfants. On appelle cette mère généreuse, honnête. Elle est non seulement le type le plus

charmant de la femme mais aussi le type le plus caractéris-tique. Elle s.e trouve partout comme la lumière et l'air, mais la dévotion à ses devoirs de famille la cache parfois'à la vue. Cette mère res~e toujours une bonne fille dévouée à

la famille dans laquelle elle est née, en même temps qU'une amie intime pour les membres de la ramille de son mari. Elle chérit ses enfants et les dirige dans toutes les affaires de leur vie.

----~---~---~-~---~-~-

(10)

-5-Chapitre 1

Quel1e est la signification de ce mot royer? A l'origine le foyer eta1 t la cherllnee, le coeur de la vie de famille.

Aujourd'hui c'est l'endroit sacre ou tous les membres de la famille s'assemblent. 11 est distinct de taus les autres gtou-pes du monde. On y trouve l'intimite la plus profonde entre tous les membres de la famille. On doit tout sacrifier aux beaoina de la famille, avoir pour elle, un devouement extreme. Cette loyaute rend plus SBCre et plus beau le foyer. Cet amour de la famille a

une profondeur qu~on De;~QuPQonne pas.

La puissance et le bien-@tre du foyer dependent de la mere. C'est elle qui nourrit, soigne, et enseigne l'enfant. Entre les mains de la mere bourgeoise se prepare la destinee de la race

franQaise. 11 n'y a pas. de plus beau portrait d'une mere bour-geoise que celui de Gustave llroz ob, parlant de "La Bonne M~re

de Famille" 11 dit:"Elle est comme le bon pain; Elle est comme l'a1r pur qui nous fait vivre. Son coeur et sa vie sont aux

autres. Sa bonte est au milieu de la famille un refuge toujours ouvert, qui calme et guerlt, Elle partage les peines et lea

joies de ceux qu'elle aime. C'est lorsqu'el1e n'est plus lA que l'on comprend tout ce qu'elle valait. 11 semble alors que le feu du foyer soit ateint et,

a

chaque heure du jour, on la

I

cherche, on l'attend."

---~~----~---~---~-~---~--~~~-~----~--~-~----~---~----~~~-'Gustave Droz-- "Monsieur, Madame et Babe"

-5-Chapitre 1

Quelle est la signification de ce mot royer? A l'origine le foyer étai t la cherllnée, le coeur de la vie de famille.

AUjourd'hui c'est l'endroit sacré où tous les membres de la famille s'assemblent. Il est distinct de tous les autres gtou-pes du monde. On y trouve l'intimité la plus profonde entre tous les membres de la famille. On doit tout sacrifier aux besoins de la famille, avoir pour elle, un dévouement extrême. Cette loyauté rend plus sacré et plus beau le foyer. Cet amour de la famille a

une profondeur qu~on De;~QuPQonne pas.

La puissance et le bien-@tre du foyer dépendent de la mère. C'est elle qui nourrit, soigne, et enseigne l'enfant. Entre les mains de la mère bourgeoise se prépare la destinée de la race

française. Il n'y a pas. de plus beau portrait d'une mère bour-geoise que celui de Gustave liroz ob, parlant de "La Bonne M~re

de Famille" il dit:"Elle est comme le bon pain; Elle est comme l'air pur qui nous fait vivre. Son coeur et sa vie sont aux

autres. Sa bonté est au milieu de la famille un refuge toujours ouvert, qui calme et guérit, Elle partage les peines et les

joies de ceux qU'elle aime. C'est lorsqu'elle n'est plus là que l'on comprend tout ce qU'elle valait. Il semble alors que le feu du foyer soit éteint et,

à

chaque heure du jour, on la

1

cherche, on l'attend."

(11)

La Famille, Son Importance, Continuite, et Pouvoir

AVan t de commencer l ' etude psychologique de l' enfant, i1 faut comprendre la maniere de considerer en general l'unite de la familie. Nous empruntons

a

Monsieur Henri Bordeaux une des mel11eures peintures de la necessite et du pouvoir du foyer.

11 reconnait la peinture de la famill'e comme la plus digne de l'artiste et la plus propre

a

manifester l'intensite, la beaute

de la vie: "L.B famil1e se tient, organe essentiel et presque unique de continuite, de duree. C'est pourqu01, peut-etre

l'ind~vidu s'y sent lie plus qU'ailleurs par toutes ses fibres. Le pere travaille pour ses enfants avec une tenacite, un courage,

un devouement que rien n'arrete. Les enfants restent attaches au foyer par un lien que n1 l'educat10n domestique ni les moeurs, ni

les usages ne les predisposent

a

rompre. L'esprit de famille,

,

ainsi fortifie et exalte, devient le soutien de la vie privee et de la vie publique, le grand educateur des energies viriles, la

trad1 tion vivant·e et efficace."' Voila comment li~onsieur Eenri Bordeaux desire nous le montrer. 11 nous represente cet esprit de famille comme un principe de force, non de faiblesse, qui

loin de retrecir et de reduire l'activite, l'elarg1t au

COD-traire, lu1 donne, avec plus d'ampleur, plus de portee.

Le heros veritable du roman "Les Roquevillard" c'est la famille. Ce sont les mots du mattre Roquevillard

a

une viea.le paysanne qUi DOUS donnent l'expression du pouvoir de la famille:

~--~---~-~-~-~---~---~-~---~-~-~---~---I Henri Bordeaux-- "Les Boquevillard" ---Introd uction par Firmin

Roz----Page 0

La Famille, Son Importance, Continuité, et Pouvoir

Avant de commencer l'étude psychologique de l'enfant, il faut comprendre la manière de considérer en général l'unité de la famille. Nous empruntons à Monsieur Henri Bordeaux une des meilleures peintures de la nécessité et du pouvoir du foyer.

Il reconnaît la peinture de la famill'e comme la plus digne de l'artiste et la plus propre

à

manifester l'intensité, la beauté

de la vie: "L.B famille se tient, organe essentiel et presque unique de continuité, de durée. C'est pourquoi, peut-être

l'ind~vidu s'y sent lié plus qu'ailleurs par toutes ses fibres. Le père travaille pour ses enfants avec une ténacité, un courage,

un dévouement que rien n'arrête. Les enfants restent attachés au foyer par un lien que ni l'éducation domestique ni les moeurs, ni

les usages ne les prédisposent à rompre. L'esprit de famille,

,

ainsi fortifié et exalte, devient le soutien de la vie privée et de la vie publique, le grand éducateur des énergies viriles, la

tradi tion vivant·e et efficace."' Voilà comment li~onsieur Eenri Bordeaux désire nous le montrer. Il nous représente cet esprit de famille comme un principe de force, non de faiblesse, qui

loin de rétrécir et de réduire l'activité, l'élargit au con-traire, lui donne, avec plus d'ampleur, plus de portée.

Le héros véritable du roman "Les Roquevillardtt c'est la

famille. Ce sont les mots du mattre Roquevillard à une viea.le paysanne qui nous donnent l'expression du pouvoir de la famille:

~--~---~-~-~-~---~---~-~---~-~-~---~---1 Henri Bordeaux-- "Les Boquevillard" ---Introd uction par Firmin

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-7-Chap1tre 11

tlLorsqu'on avait la chance d'appartenir

a

une famille honnete, il tallait se respecter davantage. Parce que dans les familles, on met tout en commun, la terre et les dettes, la bonne conduite et

la mauvaise.vl Monsieur Roquevillard, ~aitre de la Vigie, un beau domaine situe

a

l'extremite de la commune de Cognin,

a

trois ou

quatre kilOmetres de Chambery, exprime dans ses reveries l'impor-tance de ce coin de terre, qui est dans sa famille depuis plusieurs

si~cles: "Personne," songeait-il, "ne peut de cette place envisa-ger de la sorte le spectacle du couchant. Un jour, quand je ne serai plus, l'un de mes enfants reprendra ces comparaisons. Mes enfants, qUi continueront notre oeuvre, et seront gens de bien.'" Pourquoi sa fille, Marguerite, pleure-t-elle

a

l'approche de son mariage avec Raymond Bercy, de la bonne bourgeoisie? C'est la

tristesse de quitter le foyer paternel. don passe c'est la joie,

son avenir, c'est la famille, et elle doit garder les traditions. Son autre fille, Felicie, comme peti te s·oeur des pauvres, demeure loin de chez elle

a

l'hopital d'Hano!. 30n fils, Hubert,

lieu-tenant d'infanterie de marine, va guerroyer aux colonies. Mais les enfants et les parents dens la profondeur de leur union

trouvent le courage des separations: ttMais les traditions ne se gardent pas dans une armoire. Elles ne se g?rdent meme pas dans

une vieille malson ou dans un vieux jomaine, bien que la con-servation des patrimoines ait son importance. Elles se melent

---'Henri Bordeaux--"Les Roquevillard"---Pages 9 et 11.

-7-Chapitre II

"Lorsqu'on avait la chance d'appartenir à une famille honnête, il fallait se respeèter davantage. Parce que dans les familles, on met tout en commun, la terre et les dettes, la bonne conduite et

la mauvaise.vl Monsieur Roquevillard, ~aître de la Vigie, un beau domaine situé

à

l'extrémité de la commune de Cognin, à trois ou

quatre kilOmètres de Chambéry, exprime dans ses rêveries l'impor-tance de ce coin de terre, qui est dans sa famille depuis plusieurs

si~cles: "Personne," songeait-il, "ne peut de cette place envisa-ger de la sorte le spectacle du couchant. Un jour, quand je ne serai plus, l'un de mes enfants reprendra ces comparaisons. Mes enfants, qui continueront notre oeuvre, et seront gens de bien.,,1 Pourquoi sa fille, Marguerite, pleure-t-elle à l'approche de son mariage avec Raymond Bercy, de la bonne bourgeoisie? C'est la

tristesse de quitter le foyer paternel. don passé c'est la joie,

son avenir, c'est la famille, et elle doit garder les traditions. Son autre fille, Félicie, comme peti te s·oeur des pauvres, demeure loin de chez elle à l'hôpital d'Hanoï. 30n fils, Hubert,

lieu-tenant d'infanterie de marine, va guerroyer aux colonies. Mais les enfants et les parents dans la profondeur de leur union

trouvent le courage des séparations: ttMais les traditions ne se gardent pas dans une armoire. Elles ne se g?rdent même pas dans

une vieille maison ou dans un vieux 1omaine, bien que la con-servation des patrimoines ait son importance. Elles se mêlent

(13)

a

notre vie,

a

nos sentiments, pour leur donner un appui, une

1 f ,. d ,. / , ,

va eur -econ e, une duree. tt Apres le depart du f'ils, Iaurice,

du toit paternel daDs la folie de la jeunesse, le pere semble realiser I'influence que peut avoir sur toute une vie l'educa-t-ion rec;ue au foyer: "Une race, une_ famille, une existence

mama ne sont pas compromises, ne peuvent pas et.re compromises par une faute de jeunesse. 11 retrouverait son fils tot ou tard, i1 le ramenerait au foyer, ou bien ce serait la destinee qui se chargerait de ramener l'enfant prodigue, et, comme dans la parabole, i1 aurait la faiblesse de tuer le veau gras

a

son

-retour, au lieu de lui adresser des reproches. Le foyer pa-ternel: c'est

la

qufon vient panser sea blessures,

la

qu'on est certain de ne jamais etre repousse. Un mar1 peut

a.ban-donner sa femme, une femme son mari, des enfants ingrats leurs peres et meres: un pere et une mere ne peuvent pas abandonner leur enfa.nt, quand tout Itunivers lta bandonnerQ.-it. lt

.2. Monsieur

Henri Bordeaux reconnait dans la famille l'organe

meme

de la tradition, et seule la. tradition soutient l'individu. C'est lui le grand peintre de la continuite et du pouvoir de la fa-mille bourgeoise.

---~----~---~--~---~~--~-~

---IHenri Bordeaux--"Les Roquevilla..rd"---IntroductioD pa.r Firmin Roz

2...Henri Bordeaux--ttLes Roquevillard"---Page 56.

à notre vie, à nos sentiments, pour leur donner un appui, une

l

r ,.

d ,. / , ,

va eur -econ e, une duree. n Apres le depart du f'i la, Maur ice ,

du toit paternel dans la folie de la jeunesse, le père semble réaliser l'influence que peut avoir sur toute une vie l'éduca-t-ion reçue au foyer: "Une race, une_ famille, une existence même ne sont pas compromises, ne peuvent pas êt.re compromises

par une faute de jeunesse. Il retrouverait son fils tôt ou tard, il le ramènerait au foyer, ou bien ce serait la destinée qui se chargerait de ramener l'enfant prodigue, et, comme dans la parabole, il aurait la faiblesse de tuer le veau gras à son

-retour, au lieu de lui adresser des reproches. Le foyer pa-terne!: c'est là qU'on vient panser sea blessures, là qU'on est certain de ne jamais être repoussé. Un mari peut

a.ban-donner sa femme, une femme son mari, des enfants ingrats leurs pères et mères: un père et une mère ne peuvent pas abandonner leur enfa.nt, quand tout Itunivers lta bandonnerQ.-it. lt

.2. Monsieur

Henri Bordeaux reconnaît dans la famille l'organe

même

de la tradition, et seule la. tradition soutient l'individu. C'est lui le grand peintre de la continuité et du pouvoir de la fa-mille bourgeoise.

---~----~---~--~---~~--~-~

---IHenri Bordeaux--"Les Roquevilla..rd"---IntroductioD pa.r Firmin Roz

(14)

-9-Chapitre 1I

Cet esprit de famille se montre parmi tous les membres. En souvenir de feu la tres digne cousine, AdelaIde, la famille Petit-DUrand s'assemble au foyer paternel. Les mots d'un des parents

exprimen t l ' espri t familial: tl~'Nous sommes venus, confian ts dans un solidaire esprit de famille, DOUS asseoir

a

sa table avec nos

I

chers peti ts!"-!Les membres de la famille dependent les uns des autres et sentent le devoir imperieux de demander des oomptes si l'un des membres accompllt un acte contraire

a

l'honneur de la famille. AIors, au nom des enfants et des parents l'autorite de

cette famille se montre au moment

ou

l'on demande

a

~ean-Fran~ois,

mari d' Adele.!d e, une exp:\,ica tioD de ses ac tes: "Voyez dans quelle angoissa ~e familIa tout entiere se trouve plongee de par la

defal11ance de l'un des siens. Une famille, c'est un corps cons-tltue, avec ses membres, sa tete, son coeur!" ~i l'un des membres se corrompt, le corps ne tarde point 8 en etre affecte, la tete

I

s'egare et le coeur souffre!"

Les familIes fran~aises s'attachent au sol et

a

la maison ou elles demeurent depuis des annees. Partout apparait le desir de garder le prestige de la famille dans le foyer paternel et dans la contree des a!eux. Ainsi, quand Pierre apprend que sa famille

VB quitter leur maison paternelle

a

Rochefort, il eprouve beaucoup

de regrets et son orgueil de famille est blesse: ""Une angoisse pesait maintenant sur moi sans treve, bien que mes parents m'eus-sent affirme en dernier ressort qu'ils avaient trouve enfin un arrangement pour ne pas vendre notre maison hereditaire et qu'ils se borneraient

a

en lauer la plus grande partiej certes, c'etait

la

le point capital, mals rien que cette perspective d'installer des etrangers chez nous me semblait la plus revoltante des

~~----~~~-~-~---~--~-~~-~~-~-~--~~--~-~-~~~-~---~-~---I Alfred Mache.rd -- "Coquecigrole ,'---Pages 164, 165, 166.

-9-Chapitre II

Cet esprit de famille se montre parmi tous les membres. En souvenir de feu la très digne cousine, Adélalde, la famille Petit-Durand s'assemble au foyer paternel. Les mots d'un des parents

exprimen t l ' espri t familial: tl~'Nous sommes venus, confian ts dans un solidaire esprit de famille, nous asseoir

à

sa table avec nos

1

chers peti ts!"-!Les membres de la famille dépendent les uns des autres et sentent le devoir impérieux de demander des oomptes si l'un des membres accomplit un acte contraire à l'honneur de la ramille. Alors, au nom des enfants et des parents l'autorité de

cette famille se montre au moment où l'on demande à ~ean-François,

mari d' Adéle.!d e, une exp:\,ica tion de ses ac tes: "Voyez dans quelle angoisse ~e famille tout entière se trouve plongée de par la

défaillance de l'un des siens. Une famille, c'est un corps cons-titué, avec ses membres, sa tête, son coeur!" ~i l'un des membres se corrompt, le corps ne tarde point

è

en être affecté, la tête

1

s'égare et le coeur souffre!"

Les familles fran~aises s'attachent au sol et à la maison où elles demeurent depuis des années. Partout apparaît le désir de garder le prestige de la famille dans le foyer paternel et dans la contrée des e!eux. Ainsi, quand Pierre apprend que sa famille va quitter leur maison paternelle à Rochefort, il éprouve beaucoup de regrets et son orgueil de famille est blessé: ""Une angoisse

pesait maintenant sur moi sans trêve, bien que mes parents m'eus-sent affirmé en dernier ressort qU'ils avaient trouvé enfin un arrangement pour ne pas vendre notre maison héréditaire et qU'ils se borneraient à en louer la plus grande partie; certes, c'était là le point capital, mais rien que cette perspective d'installer des étrangers chez nous me semblait la plus révoltante des

(15)

profanations. Renoncer

a

ma chambre d'enfant et m'installer

ailleurs, dans une chambre sur la cour, m'etait intimement cruel, et ce qui me dechirait plus encore, c'etait la pensee qu'il rau-drait renonoer

a

notre salon de fam11le,--le "salon rouge"--voir

partir les fauteuils sur lesquels des creatures benies prenaient place en cerele

a

nos soirees du dlmanche, voir enlever mes pianos

et decrocher les chers portraits. Oh: pour ce salon, j'avais sup-pile, supplie les larmes aux yeux, afin que l'on cherchat encore

a

le sauver, par une combinaison supreme .• Cette sorta de faiblesse morale, que j'ai toujours eue, de m'attacher

a

des lieux,

a

des objets, aussi deraisonnablement qU'a des etres, me faisait par

trop souffrir, et mon sommeil en eta1t tourmente chaque nuit."' Un trait caracteristique des bourgeois c'est cet orgue11 de famille. 11 se montre partout depuis l'eveil de la raison de l'enfant jusqu'a la mort. Philippe Marcenat se rend compte du pouvoir de la famille Marcenat: "Tres jeune j'ai eprouve des

sen-timents d 'orgueil en comprenant que j'etais un Iv~arcenat et que no~

tre famille regnait sur ce canton. De la minuscule fabrique de papier qui pour mOll grand-pare maternel n'avait ete qU'un

labora-toira, mon pere avait fait une vaste usine. 11 avait rachete les metairies et transforme Gandumas evant lui presque en friche, en

un domaine modele. Pendant toute mon entance, je vis construire des batiments et s'allonger le ~ong du torrent le grand hangar

de la p~te

a

papier."~fCela montre l'ldee de la continuite du tra-vail du p're ou du grand-p~re typique chez les bourgeois.

---~---~~~-~-~-~--~~-~---~-~--- ---I Pierre Loti---"Prime .Teunesse"---Pages 120 et 121.

~Andre Maurois---"Climats"---Page 10.

profanations. Renoncer à ma chambre d'enfant et m'installer

ailleurs, dans une chambre sur la cour, m'était intimement cruel, et ce qui me déchirait plus encore, c'était la pensée qU'il rau-drait renonoer à notre salon de famille,--le "salon rouge"--voir

partir les fauteuils sur lesquels des créatures bénies prenaient place en cercle

à

nos soirées du dimanche, voir enlever mes pianos

et décrocher les chers portraits. Oh: pour ce salon, j'avais sup-plié, supplié les larmes aux yeux, afin que l'on cherchât encore

à

le sauver, par une combinaison suprême .• Cette sorte de faiblesse morale, que j'ai toujours eue, de m'attacher

à

des lieux, à des objets, aussi déraisonnablement qu'à des êtres, me faisait par

trop souffrir, et mon sommeil en était tourmenté chaque nuit."' Un trait caractéristique des bourgeois c'est cet orgueil de famille. Il se montre partout depuis l'éveil de la raison de l'enfant jusqu'à la mort. Philippe Marcenat se rend compte du pouvoir de la famille Marcenat: "Très jeune j'ai éprouvé des

sen-timents d'orgueil en comprenant que J'étais un Iv~arcenat et que no~

tre famille régnait sur ce canton. De la minuscule fabrique de papier qui pour mOll grand-père maternel n'avait été qU'un

labora-toire, mon père avait fait une vaste usine. Il avait racheté les métairies et transformé Gandumas avant lui presque en friche, en

un domaine modèle. Pendant toute mon enfance, je vis construire des bâtiments et s'allonger le ~ong du torrent le grand hangar

de la p~te à papier."~fCela montre l'idée de la continuité du tra-vail du p're ou du grand-p~re typique chez les bourgeois.

---~---~~~-~-~-~--~~-~---~-~--- ---1 Pierre Loti---"Prime .Teunesse"---Pages 120 et 121.

(16)

-11-Chapitre 11

Plus tard dans la vie de Pbilippe Marcenat nous voyons le pouvoir de cette famille bourgeoise quand il desire etre fiance:

~Il etait n~oessaire de parler de mes projets

A

mes parents; je n'y pensais pas sans inquietude. Chez les ILarcenat, le mariage avait toujours etait considere oomme une affaire de clan. ~e vous dis que les etranges traditions des Marcenat voulaient que les

nouvelles graves ne fussent jamais transmises directement

a

ceux

.

qu'elles interessaient, mais par un intermediaire et avec mille precautions.,,1

---~---

---'Andre Maurois--ttClimatstl---Page 10.

-11-Chapitre II

Plus tard dans la vie de Philippe Maroenat nous voyons le pouvoir de oette famille bourgeoise quand il désire être fiancé:

~Il était néoessaire de parler de mes projets

A

mes parents; je n'y pensais pas sans inquiétude. Chez les ILarcenat, le mariage avait toujours était considéré oomme une affaire de olan. ~e vous dis que les étranges traditions des Marcenat voulaient que les

nouvelles graves ne fussent jamais transmises directement à oeux

.

qu'elles intéressaient, mais par un intermédiaire et aveo mille précautions. nl

---~---

(17)

La.

lfecessite d'un Foyer.

Dtou viennent lea idees de l'enfant? Par:rois nous nous le demandons. En France sans aucun donte les idees chez lten:rant se torment dtapres le milieu Oll. i1 se trouve. Souvent la valeur se prouve par des forces contraires. 11 vaut la peine d'etudier la petite Roxane, en:rant sans aucune eonnaissance de foyer. Ses - ~-...

rents,. lee deux acteurs, l'amenent ie! et

la,

changent de place tout d'un coup. lIs privent leur petite :ri11e d'une vraie enfan-ce et d'une pla.enfan-ce dans le monde. Le tort qu'on lui cause ainsi a sa repercussion sur toute sa vie. Nous voyons la vie anormale de cette petite :rille qUi ne se sent d "aucun ilDPortance, qUi n'

e-prouve aucun bonheur: "Nulle image des payeages de France,

pour-tant, n'est restee dans la memoire de Raxane. ~le n'a jamais

cannu de domicile fixe ou situer plus tard de vrais souvenirs d'en-fanee. EIle n'a. jamais joue non plus, sinon la comedie. Sitat sor-tie des limbes du premier

age,

1 'enfant t simplement, avai t fal. t

par-tie des bagages. Accessoire vivant, sa mere la frisait, lu! :rabri-quait ses chapeaux-et ses robes, entre deux tournees, et la soignait

le mieux qu'elle pouvait. C'est tout.~1

Sanf une dictee on un petit probleme dtarithmetique que

son pere lui donnais de temps en temps, la. petite Roxane restait sans instruction, sans principes, mal preparee pour la vie:

~n dehors de ses rudiments d'instruction, Raxane, par simple

~-~---~-~~~~~-~~-~~--~~~---~--~-~---~~~----~---~~--

---{ Lucie Delarue-Iardrus--ttIa Petite Fille comme ~a.n--Pd.geB 10 et 12.

La.

Nécessité d'un Foyer.

Dtoù viennent les: idées de l'enfant? Par:rois nous nous le demandons. En France sans aucun doute les idées chez lten:rant se

torment dtaprès le milieu où il se trouve. Souvent la valeur se prouve par des forces contraires. Il vaut la peine d'étudier la petite Roxane, en:rant sans aucune connaissance de royer. Ses - ~-...

renta. les deux acteurs, l'amènent ici et là, cha.ngent de place tout d'un coup. Ils privent leur petite :ril1e d'une vraie enfan-ce et d'une pla.enfan-ce dans le monde. Le tort qu'on lui cause ainsi a sa répercussion sur toute sa vie. Nous voyons la vie anormale de cette petite l'ille qui ne se sent d '"aucun ilDportance, qui n' é-prouve aucun bonheur: "Nulle image des paysages de France,

pour-tant, n'est restée dans la mémoire de Raxane. ~le n'a jamais

connu de domicile fixe où situer plus tard de vrais souvenirs d'en-fanee. Elle n'a. jamais joué non plus, sinon la comédie. Sitô,t sor-tie des limbes du premier âge, l'enfant t simplement, avai t rai t

par-tie des bagages. Accessoire vivant, sa mère la frisait, lui :rabri-quait ses chapeaux-et ses robes, entre deux tournées, et la soignait

le mieux qu'elle pouvait. C'est tout.~1

Sauf une dictée ou un petit prOblème d'arithmétique que

son père lui donnais de temps en temps, la. petite Roxane restait sans instruction, sans principes, mal prépa.rée pour la vie:

~n dehors de ses rudiments d'instruction, Roxane, par simple

~-~---~-~~~~~-~~-~~--~~~---~--~-~---~~~----~---~~--

(18)

-13-Chapitre III

per simple 1nli tation enfantine, avei t appris d' elle-m,Sme a tenir aiguille,

a

trousser des chapeaux, et surtout

a

improviser des robes. Avec le sur instinct de l'enfance plus douloureux que n'importe quelle analyse, elle se sut responsable de toute

l'espece, une petite rille ignorante, mal elevee, POlluee, dont le oontact deshonore lea autres, une petite fille bors de la societe." I

Cette enfant desire sa mere: elle montre le besoin du foyer quand sa tente vient lu1 expliquer que sa mere n'est plus la. nVraiment? Est-ce que les petites 1'i11es ne font pas aprement partie de la vie? Est-ce qu'elles n'ont pas leurs soucis, leurs passions, leurs souffreDces? Vous dites: 'Un chagrin

d'enfant---une histoire d'enfant---Et ce n'est rien pour vous'! Vous dites: 'Elle oubliera---Elle s'habituer~': comma si nous n'etions pas des humeins au mame titre que vous, avec un coeur gonfle d'abso-lU, bien plus sensible que le vieux v6tre, tout racorni d'avoir deja tent vecu.

'ou

est mamen?' 'Partie ~U?' La tante fit un

geste vague et se tourna vers la vitre pour marquer qu t i1 fallait

briser la. 'J'y sui~' pensa vertigineusement Roxane!' 2..

)---~---~~~---~----~-~--

---a'

'Lucie Delarue-Mardrus--"La Petite, Fille comme qa--Pages 13 et 66.

"

ZLucie Delarue-Mardrus--"La Petite Fille comme (a--Page 93.

-13-Chapitre III

par simple 1mi tation enfantine, avai t appris d' elle-m·Gme à tenir aiguille, à trousser des chapeaux, et surtout à improviser des robes. Avec le sûr instinct de l'enfance plus douloureux que n'importe quelle analyse, elle se sut responsable de toute

l'espèce, une petite rille ignorante, mal élevée, Polluée, dont le oontact déshonore les autres, une petite fille bors de la société." 1

Cette enfant désire sa mère: elle montre le besoin du foyer quand sa tante vient lui expliquer que sa mère n'est plus là. "Vraiment? Est-ce que les petites filles ne font pas âprement partie de la vie? Est-ce qU'elles n'ont pas leurs soucis, leurs passions, leurs souffrances? Vous dites: 'Un chagrin

d'enfant---une histoire d'enfant---Et ce n'est rien pour vous'! Vous dites: 'Elle oubliera---Elle s'habituer~': comme si nous n'étions pas des humains au même titre que vous, avec un coeur gonflé d'abso-lu, bien plUS sensible que le vieux v6tre, tout racorni d'avoir déjà tant vécu.

'Où

est maman?' 'Partie où?' La tante fit un

geste vague et se tourna vers la vitre pour marquer qU'il fallait briser là. 'J'y sui~' pensa vertigineusement Roxane!' 2..

)---~---~~~---~----~-~--

---a'

'Lucie Delarue-Mardrus--"La Petite. Fille comme qa--Pages 13 et 66.

\,

(19)

Le foyer fran~ais, c'est la ou commencent

a

se developper les premiers instincts de l'enfant. Ce sont les parents qui

savent diriger et former ces instincts en capaci tes de

bien-~tre. Personne d'autre ne saurait aider

h

developper les qul-lites et

a

corriger les defeuts de leurs enfants. Les enfants se rendent compte de leur appui et de la necessite du vrai foyer pour leur bien-etre~ Par exemple, ecoutons le petit garqon

conscient du malheur de son enfance: uJ' avais Q eux aris, quand mes

parents s'en all~rent dans l'autre monde, m'abandonnant aux capri-ces des evenements, de la vie et de mon conseil de famille. Ma tante consentait

a

m'e~ever. Elle n'aimait pas les enfants, mais, son mari ayant mal administre, elle etait pauvre et songeait avec satisfaction que l'ai~ance eptrerait avec moi dans sa maison.

Ma tante me brutalisai t quand j 'etals enfant, et j' avais tellement

peur des coups que je lui ribeissais sans discuter. n ' Cet enfant

reste toujours timide et craintif

a

cause de son milieu sans

secour~. Cette pr~vation du vrai foyer pendant son enfanee l'a empeohe de developper ses oapaoites.

Parfois un membre sympathique de la famille a pitie d'un petit orphelin, mals o'est un milieu propre

a

gater l'enfant.

C'est presqu'aussi mauvals pour l'enfant que la malson trop seve-re. Dans une telle maison il ne peut se developper comme un etre naturel. Telle est la petite Pierrille, enfant gatee par son

oncle~ "Sa niece, pauvre orphellne qu'il avalt elevee et qu'il aimait comme fille; en la regardant il se consolait d'avotr perdu

jadis le seul enfant qu'il eut jamals eu. Quand 11 l'ava1t prise chez lUi, elle venait de p~rdre sa mere, et il y avait longtemps

---~----~---~---~---~-~-~~---'La

Br1te--"Mon oncle et Mon Cure"---Pages 9 et

21.

Le foyer fran~ais, c'est là où commencent

à

se développer les premiers instincts de l'enfant. Ce sont les parents qui

savent diriger et former ces instincts en capaci tés de

bien-~tre. Personne d'autre ne saurait aider

h

développer les qul-lités et à corriger les défauts de leurs enfants. Les enfants se rendent compte de leur appui et de la nécessité du vrai foyer pour leur bien-être~ Par exemple, écoutons le petit garçon

conscient du malheur de son enfance: "J'avais Q eux aris, quand mes

parents s'en all~rent dans l'autre monde, m'abandonnant aux capri-ces des événements, de la vie et de mon conseil de famille. Ma tante consentait à m'é~ever. Elle n'aimait pas les enfants, mais, son mari ayant mal administré, elle était pauvre et songeait avec satisfaction que l'ai~ance eptrerait avec moi dans sa maison.

Ma tante me brutalisai t quand j'étais enfant, et j'avais "tellement peur des coups que je lui ribéissais sans discuter.»' Cet enfant

reste toujours timide et craintif à cause de son milieu sans

secour~. Cette pr~vation du vrai foyer pendant son enfance l'a empêohé de développer ses oapaoités.

Parfois un membre sympathique de la famille a pitié d'un petit orphelin, mais o'est un milieu propre

à

gâter l'enfant.

C'est presqu'aussi mauvais pour l'enfant que la maison trop sévè-re. Dans une telle maison il ne peut se développer comme un être naturel. Telle est la petite Pierrille, enfant gâtée pàr son

oncle~ "Sa nièce, pâuvre orpheline qU'il avait élevée et qU'il aimait comme fille; en la regardant il se consolait d'avotr perdu

jadis le seul enfant qU'il eût jamais eu. Quand 11 l'avait prise chez lui, elle venait de p~rdre sa mère, et il y avait longtemps

(20)

-15--Chapi tre III

,he SOD p~re ~tait mort. Elle -s~ 'trouvait sans autre appui que

s.on onele: 'Te voila seule, me pauvre petite,' dit-il en l'em-brassant au front. 'Viens avec moi, man enfant, nous t'aimerons bien, et tu seras heureuse.' 'Oui, papa Lor1~' dit l'enfant en

s'essuyant ses pauvres yeux rouges----'Mais est-ce que maman ne

I

reviendra plus?JU

Le vrai bonheur exige le pare et la mere pendant les jours d'enfance. Sans les deux no us voyons un changement dans le de-veloppement des capaeites~ Le developpement ne va pas aussi loin

que possible sans un milieu tout naturel. La mere de Coquecigrole meurt quand sa fille est

deja

petite et celle-ci a conscience de

la privation de sa

mere.

Dans la tristesse de Coquecigrole

a

cause de la mort de sa mere on voit la n'cessite des deux parents, la base du foyer. Le pare de Goqueeigrole lu1 parle ainsi apras la mort de sa mere: "Vous n'evez plus de maman mais le oiel a eu pi tie de vous, mon enfant, 11 vous a garde un coeur--'.lL coeur

qui ne demande qu'a vous cherir. Car votre pare vit encore, lui. Ah! s1 tu pouvais rendre un jour la petite

a

son papa!

'Maman--~a mamen cherie--je t'a1me, toi, je t'aime! Ah~ si tu eta1s la!' Et elle se mit

a

pleurer dou.cement, tout douoement, en balbutiant

h ' Z

son reve, a mi-voix."

Pour rendre plus claire la valeur du foyer et la signification des enfants dans la vie actuelle pensons'a un enfant qui ne connait pas de foyer, un petit gar~on des rues: "Enfant de Paris, ni pere ni mere connus. Je me rappelle 8. peine avoir d'autre nom que celui

---~---

---'Jules Claretie--"Pierrille"---Pages 2 et 3.

~Alfred Macbard--"Coquecigrole"---Pages 96 et 114.

-15--Chapi tre III

'he SOD p~re était mort. Elle -s~ 'trouvait sans autre appui que

s.on oncle: 'Te voilà seule, ma pauvre petite,' dit-il en l'em-brassant au front. 'Viens avec moi, mon enfant, nous t'aimerons bien, et tu seras heureuse.' 'Oui, papa Lor1~' dit l'enfant en

s'essuyant ses pauvres yeux rouges----'Mais est-ce que maman ne

1

reviendra plus?JU

Le vrai bonheur exige le père et la mère pendant les jours d'enfance. Sans les deux nous voyons un changement dans le dé-veloppement des capacités~ Le développement ne va pas aussi loin

que possible sans un milieu tout naturel. La mère de Coquecigrole meurt quand sa fille est déjà petite et celle-ci a conscience de

la privation de sa mère. Dans la tristesse de Coquecigrole à

cause de la mort de sa mère on voit la nécessité des deux parents, la base du foyer. Le père de Goquecigrole lui parle ainsi après la mort de sa mère: "Vous n'avez plus de maman mais le oiel a eu pi tié de vous, mon enfant, il vous a gardé un coeur--'.lL coeur

qui ne demande qu'à vous chérir. Car votre père vit encore, lui. Ah! si tu pouvais rendre un jour la petite à son papa!

'Maman--~a maman chérie--je t'aime, toi, je t'aime! Ah~ si tu étais là!' Et elle se mit à pleurer dou.cement, tout douoement, en balbutiant

h ' Z

son rave, a mi-voix."

Pour rendre plus claire la valeur du foyer et la signification des enfants dans la vie actuelle pensons'à un enfant qui ne connaît pas de foyer, un petit gar~on des rues: "Enfant de Paris, ni père ni mère connus. Je me rappelle à peine avoir d'autre nom que celui

---~---

---'Jules Claretie--"Pierrille"---Pages 2 et 3.

(21)

de Friquet. On m'a baptise comme "a, sans doute parce que j"avais

l'a~lure de mon compatriote, le petit mo1neau, le friquet. Oh! je n'etais pas un amour d'enfant, bien loin de la;je chantais des tyro11ennes, je fa1sais des grimaces sux devantures. QU'est-ce que vous voulez? Je n'en avais pas de pere, pas de mere non plus. Une pauvre vieille que j'aurais aimee

a

plein coeur qui m'aurait

appris

le

travail et m'aurait embrasse de temps en temps---Tout

~a me chavire tellement que je vois trouble et que je pleure

"" (

oomma une bete,"

11 n'y a pas une meilleure maniare de savoir la valeur et le besoin d'un vrai foyer que d'ecouter les expressions d'un

jeune homme quand il parle a son ami du foyer qui lui manque

a

cause de la mort de sa mere. Ses impressions lui restent depu1s longtemps et il lui semble impossible de faire de son

mieux

a

cause de ce malheur d'enfance. Regardons Lucien p1usieurs annees apres la mort de sa mere:

"Et

c'etait vrai que cet-enfant trop frele souffrait, dans cette maison et aupres de sa grand'mere, d'une de oes sourrrances subt11es dont la premiere jeunesse

semble incapable.

A

man avis elle en est aU c9ntraire plus capable que les autres ages, lorsque son effrenee puissance d'imag1nation se tourne en torture. ~ue d'haures nous avons passees etendus

a

l'ombre d'un plongeon, lui,

a

me raconter ses miseres, et moi, ales eCQuter. Elles procedaient toutes d'un attachement passionne qu'1l gardait

a

sa mere, morte quand il avait neuf ans, juste

---~---I Louis Boussenard--"Le Tour- du Monde d'un Gamin de Paris"--Pages 42

et 43.

de Friquet. On m'a baptisé comme "a, sans doute parce que J'avais

l'a~lure de mon compatriote, le petit moineau, le friquet. Oh! je n'étais pas un amour d'enfant, bien loin de là; je chantais des tyroliennes, je faisais des grimaces aux devantures. Qu'est-ce que vous voulez? Je n'en avais pas de père, pas de mère non plus. Une pauvre vieille que j'aurais aimée à plein coeur qui m'aurait

appris

le

travail et m'aurait embrassé de temps en temps---Tout

~a me chavire tellement que je vois trouble et que je pleure

tA (

oomme une bets,"

I l n'y a pas une meilleure manière de savoir la valeur et le besoin d'un vrai foyer que d'écouter les expressions d'un

jeune homme quand il parle à son ami du foyer qui lui manque

à cause de la mort de sa mère. Ses impressions lui restent depuis longtemps et il lui semble impossible de faire de son

mieux

à

cause de ce malheur d'enfance. Regardons Lucien p1usieurs années après la mort de sa mère:

"Et

c'était vrai que cet-enfant trop frêle souffrait, dans cette maison et auprès de sa grand'mère, d'une de oes souffrances subtiles dont la première jeunesse

semble incapable.

A

mon avis elle en est aU c9ntraire plUS capable que les autres âges, lorsque son effrénée puissance d'imagination se tourne en torture. ~ue d'heures nous avons passées étendus

à l'ombre d'un plongeon, lui, à me raconter ses misères, et moi,

à les écouter. Elles procédaient toutes d'un attachement passionné qu'il gardait à sa mère, morte quand il avait neuf ans, juste

---~---1 Louis Boussenard--"Le Tour- du Monde d'un Gamin de Paris"--Pages 42

(22)

-17-Chapitre III

quatorze mols apres son pare. 11 me disait la ohambre de la malade, ses longues seanoes

A

lUi, d'un siienoleux amusement dans oette ohambre fermee, pour ne pas reveli1er sa mere quand

I

elia sommeli1ai t,.,tt ~

---'Paul Bourget--"Nouveaux Pastels»---Page 219.

-17-Chapitre III

quatorze mois après son père. Il me disait la ohambre de la malade, ses longues séanoes

à

lui, d'un silenoieux amusement dans oette ohambre fermée, pour ne pas réveiller sa mère quand

1

elle sommeillai t,.,ft ~

(23)

L'Hered1te et le Milieu

Selon Larousse on peut definer l'heredite comme la transmis-sion aux descendants des caractares physiques DU moraux des

ascen-dants. L'heredite donne les caracteres aux enfants

a

la naissance. S1 cas qualites ou defauts vont se developper pendant la vie

de-pend du milieu de l'enfant. Le milieu del'enrant c'est son foyer. Philippe Maroenet en souvenir d'enfancenous decrit ses capacites hereditaires: ~Je tenais de mon pare le gout des etudes, de la

leoture, j'etais bon eleve. L'orgueil et la timid1te des Marcenet

)~~

monta1ent en mol, inev1tables oomme leurs yeux br111ants ou oomme

I

1eurs souroils un peu hauts:t

Pour comprendre oe milieu on doit voir les parents, l'in-f1uenoe par excellence. Quelle est la nature des deux? "La dirrerence entre les deux parents

C'e~Les

papas calculent plus. Leur affec tion est comme un echange'. lls n' a1ment bien 1eur enfant que le jour ou leur amour-propre d'auteur est

flat-tee 11 y a du proprietaire dans le papa. Vous pouvez analyser l'amour paternel, en decouvrir les causes, dire: 'J'aime man

enfant parce qu'll est de telle ou telle fa~oni Pour la mamen, cette analyse est impossible, elle n'aime pas son enfRDt parae

qu'i1 est beau ou laid, intelligent ou absurde, qu'il lui ressem-h1e ou -ne lu! ressemble pas, qu'il a ses gouts et ses gestes,

ou ne les a pas. E1le ltaime parae qu'elle ne peut pas faire

---~-~---~---~---'Andre

Maurois--"Climats"---Page 13. L'Hérédité et le Milieu

Selon Larousse on peut dériner l'hérédité comme la transmis-sion aux descendants des caractères physiques ou moraux des ascen-dants. L'hérédité donne les caractères aux enfants

à

la naissance. S1 ces qualités ou défauts vont se développer pendant la vie

dé-pend du milieu de l'enfant. Le milieu de l'enfant c'est son foyer. Philippe Maroenet en souvenir d'enfance nous décrit ses capacités héréditaires: ~Je tenais de mon père le goût des études, de la

leoture, j'étais bon élève. L'orgueil et la timidité des Marcenat

)~~

montaient en moi, inévitables oomme leurs yeux brillants ou oomme

1

leurs souroils un peu hauts:t

Pour comprendre oe milieu on doit voir les parents, l'in-fluenoe par excellence. Quelle est la nature des deux? "La dirrérence entre les deux parents

c'e~Les

papas calculent plus. Leur atfee tion est comme un échange'. Ils n'aiment bien

leur enfant que le jour où leur amour-propre d'auteur est flat-té. Il Y a du propriétaire dans le papa. Vous pouvez analyser l'amour paternel, en découvrir les causes, dire: 'J'aime mon

enfant parce qU'il est de telle ou telle fa~oni Pour la maman, cette analyse est impossible, elle n'aime pas son enfRDt parce

qU'il est beau ou laid, intelligent ou absurde, qU'il lui ressem-ble ou -ne lui ressemressem-ble pas, qU'il a ses goûts et ses gestes,

ou ne les a pas. Elle ltaime parce qu'elle ne peut pas faire

(24)

-19-Chapitre IV

autrement. C'est une necessite. L'amour maternel est un senti-ment inne chez la femne. L'amour paternel est chez l'homme le

resultat des circonstances. Chez elle c'est un instinct, chez lul, c'est un caloul d~nt 11 n'e pas conscience, il est vrai, mais enfin c'est le resultat de plusieurs au,tres sentiments.

Quand un enfant vient au monde, l'affection de la mere ntest pas comparable

a

celle du papa. Chez elle, c'est deja Itamour. 11 semble qu'elle le connatt de longue date, son beau cheri. A son premier cri, on dirait qu'elle le reconnait. L'homme au contraire

a

la naissance dtun enfant, eprouve un grand trouble. Le premier

vag~ssement dU,'petit etre l'emeut; mais i1 y a dans cette emotion plus dtetonnement que d'amour. Son affection ntest pas encore nee. Son coeur a besoin de re~1ech1r et de sthabituer aces

tendances nouve11es pour lui. Lorsque le bebe atteint trois ou quatre ans que son sexe apparait dans ses gestes, dans ses gouts, dans ses yeux, qu'il fracasse ses chevaux de bois, eventre ses

tambours, souffle dans des trompettes, casse lea rou1ettes, et temoigne pour la veisselle une hosti1ite bruyante,-quten un mat 11 est homme, o'est alors que l'affection de pere pour son fils devient veritablement de l'amour. 11 se sent envahl par un

beso1n de tendresse particu1ier, d~nt les plus doux souvenirs de la vie passee ne sauraient donner une idee. Sentiment pro-fond dont les racines sans nombre enveloppent le coeur et le roui1lent en tous sense Defauts au qua11tes, elles y

pene-trent et s'en nourrlssent. Aussi retrouve-t-on dans l'amour

-19-Chapitre IV

autrement. C'est une nécessité. L'amour maternel est un senti-ment inné chez la femue. L'amour paternel est chez l'homme le

résultat des circonstances. Chez elle c'est un instinct, chez lui, c'est un caloul dont 11 n'a pas conscience, il est vrai, mais enfin c'est le résultat de plusieurs au,tres sentiments.

Quand un enfant vient au monde, l'affection de la mère n'est pas comparable à celle du papa. Chez elle, c'est déjà l'amour. Il semble qU'elle le connaît de longue date, son beau chéri. A son premier cri, on dirait qU'elle le reconnaît. L'homme au contraire

à

la naissance d'un enfant, éprouve un grand trouble. Le premier

vag~ssement dU,'petit être l'émeut; mais il y a dans cette émotion plus d'étonnement que d'amour. Son affection n'est pas encore née. Son coeur a besoin de ré~léch1r et de s'habituer à ces

tendances nouvelles pour lui. Lorsque le bébé atteint trois ou quatre ans que son sexe apparaît dans ses gestes, dans ses goûts, dans ses yeux, qU'il fracasse ses chevaux de bois, éventre ses

tambours, souffle dans des trompettes, casse les roulettes, et témoigne pour la vaisselle une hostilité bruyante,-qu'en un mot 11 est homme, o'est alors que l'affection de père pour son fils devient véritablement de l'amour. Il se sent envahi par un

besoin de tendresse particulier, dont les plus doux souvenirs de la vie passée ne sauraient donner une idée. Sentiment pro-fond dont les racines sans nombre enveloppent le coeur et le rouillent en tous sens. Défauts ou qualités, elles y

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paternel toutes les faiblesses et toutes les grandeurs de l'hu-manlte. La vanlte, l'abnegation, l'orgueil, et le desinteresse-ment y sont

a

la fois reunis, et l'homme tout entier apparait dans

le papa. A cette ressemblance physique succede bient8t une res-semblance morale qui est bien 8utrement charmante. On est emu aux larmes lorsqu'on reconnatt les premiers efforts de cette petite intelligence pour saisir vos idees. Sans controle, sans examen, elle les acoepte et s'en nourrit. peu

a

peu, l'enfant partage vos gouts, vos habitudes, vos allures. 11 prend sa grosse voix pour faire comme pare, demande vos bretelles, sou-pire devant vos bottes, et s'asseoit evec admiration sur votre

chapeau. 11 protege sa maman lorsqu'il sort avec elle, et gronde le cbien, quoiqu'il en ait grand'peur pour faire comme papa. L'avez-vous surPris pendant le repas, fixant sur vous

ses grands yeux observateurs, et la boucbe ouverte, la cuiller

~ la main, etudiant votre visage et oopiant son modele avec une expression d'etonnement et de respect: 'Bebe qu'est-ce que vous dites la?' 'Eh bien, je dis comme papa.' Le papa est pour lui

un ideal, un but, le type de ce qui est grand et fort, beau et intelligent. Bien souvent 11 se trompe, le oher petit,

mals son erreur est d'autant plus delioieuse, qu'elle est plus sinoere et qu'on se sent plus indigne d'une si franche admira-tion. On se console de ses imperfeotions en songeant qu'il n'e point conscience. Les defauts des enfants sont presque

toujours desemprunts faits au perej ils sont la oonsequence

paternel toutes les faiblesses et toutes les grandeurs de l'hu-manité. La vanité, l'abnégation, l'orgueil, et le désintéresse-ment y sont

à

la fois réunis, et l'homme tout entier apparaît dans

le papa. A cette ressemblance physique succède bientôt une res-semblance morale qui est bien autrement charmante. On est ému aux larmes lorsqu'on reconnaît les premiers efforts de cette petite intelligence pour saisir vos idées. Sans contrôle, sans examen, elle les acoepte et s'en nourrit. Peu

à

peu, l'enfant partage vos goûts, vos habitudes, vos allures. Il prend sa grosse voix pour faire comme père, demande vos bretelles, sou-pire devant vos bottes, et s'asseoit avec admiration sur votre

chapeau. Il protège sa maman lorsqu'il sort avec elle, et gronde le chien, quoiqu'il en ait grand'peur pour faire comme papa. L'avez-vous surPris pendant le repas, fixant sur vous

ses grands yeux observateurs, et la bouche ouverte, la cuiller

~ la main, étudiant votre visage et oopiant son modèle avec une expression d'étonnement et de respect! 'Bébé qU'est-ce que vous dites là?' 'Eh bien, je dis comme papa.' Le papa est pour lui

un idéal, un but, le type de ce qui est grand et fort, beau et intelligent. Bien souvent 11 se trompe, le oher petit,

mais son erreur est d'autant plus délioieuse, qU'elle est plus sinoère et qU'on se sent plus indigne d'une si franche admira-tion. On se console de ses imperfeotions en songeant qU'il n'a point conscience. Les défauts des enfants sont presque toujours desemprunts faits au père; ils sont la oonséquence

Figure

Table  res  Matieres.

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