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Le paysan parvenu comme roman à la première personne /

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Academic year: 2021

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Texte intégral

(1)

()

..

.~,

"', PIERRE DESHAIES

..

....

LE

PAYSAN PARVINU CQIIB ROMAN A

LA

.P8Dtll8B PERSONNE.

1

DlPAHIIŒNT DI LANGUE ET DE LITTERATURE FRANCAISES

. , , , 'J,_ 1 UNIVBRSI'l'I _0 GILL THI8I DI Itll'lRlSE A.0U'1'

191.5

.J' , ' ,: "l\. ,,:., ',; ... ' -, -...,.... ~ . " i .. ,::

..

~,,:(

1'"

, , ,~: ~.-" . , -) y

1

• ; , ~ i !

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(2)

Le Paysan pa~venu comme roman' fa premi're personne. ,

t . . , l , -t-'· ,

.

'',.

(3)

()

RESUME

~ Payaan Rarvenu comme roman' la premi're personne.

Les romanciers du début du XVIIIe' si.ole itaient enfer..

i

méa dans un dil.mm. moralism.-réalisme. Comment ce dil.mme peut ..

i l expliquer les asp.cts pa~ticuliers que prirent les romans du temps? Lea Mémoires étaient la f6rme privilégi4e pour faire fa-ce aux impératifs moraux et esthétiques qU'imposaient les

cri--

.

tiques d~ oette époque, d'o~ notre analyse des principales com-posantes du pay.an parvenu comme roman' la premi're personne. Une premi'ra partie ttaite du

RACONTANT.

le narrateur, Jacob, co . . e peraonnagé agl.lant IYr 1. réc1t. ~ourquoi il raconte,

~

son statut critique, aon·autopor\rait. Dana l~ RACONTE. il est

, -'

que.tion de Jacob "l.tlnt

dan'

le récita .e. caractéristiques actantielle. co.e pe-r.o~e('et narrateur de ~·hi.toire qui

/ , ' ~ • r

nou. e.t Neont' •• Dan. le derr)i.r ohapitre, le RECIT. ,nous

a-J • ~ ~, .-'....,,10 \

nalyaon. la

Itruoture

narrati.!

.

.

du texte. c·.~t~~-dire ,~·hi~~

toire .édiat1." par le pOint de vue de JaCOb lui-m'me, les . .

J-réclatrea

4.

~rrat1on .t

leur.

ftriations. Notre conclusion.

,

port. &Ur l·lraao ...

nt

du

hUM

,,",Ill. ~

,,,,-"'\. , ., , " ? ,

}.

'1 1

(4)

o

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a ' " l

,

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1 !

./

ABSTRACT

Le Paysan parvenu a, a novel written at ,the firet person •

. The noveli.te of the very beginning of the XVlllth cen-tury were wrappad up ,in t~e homs of a aoralism-reallsm dilemma. How rnay th!s dile . . eÇ'lain the particular 'aspects the novals 'of that tiae took? the Mamorl~. wera the privileged form to fa-ce the moral and,aesthetic requirèmente entorfa-ced by the critics of that .raa fro. theré com •• our analysis of the a~in components of

~ P,~n'PIf!!DY

aa a

written-~t-the-fir.t-per8on

novel.

A..t, " J

A firet part dt.le wlth the T,LLI~. the narrator, Jacob, as a

, 1\

1,' character actip& on

th!

~tio)l, why he narrates. hia cri tical \

~ ,., ,.

etatut., hia eelt-portrait. In the TOLO. it ie dealt with Jacob

-acting ln the IIr[Itiop. hia act.~tial characttristios as cha-raoter and,na~tor ot the talt tbat ie being told to us. In the

\ " "

laet part .. the MARaA.TIOM. tu narratl .... structure

ot

the text . tell. the .tory .e41atl.~ b7 J.cob'. point ot vie • • t~e regis· tera ot the narration aI'1Il

1"8

ft%'latlon.~\ VltiMtely, the end

. \

beara on

th.

lnooap~."lon of

l'ti

~

""fIN,

, .

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. \ " . !, . '~ • 1 " ,

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(5)

.

,

J '

\

o

l

1

.Jl'ABLE DES MATIERIS

INTRODUCTION ••••••••••••••••••••••••••• : ••••••••••••••••••••••• , , p. 1

"

Le dilemme de base de la littérature ~aan.aque dU,XVllle siac1e. les division. de notre travail et leur cont.nu. le. modes d'ap-proche da notre sujet. la .it~ation de notre étude dans l'ensem-ble des recherche. sur Mariva~. '

PREMIER CHAPITRE, LE RACONTANT ••••• ~ •••••••••••••••••••••••••• p. 8

A-POURQUOI ON RACONTE: ••••••••••• •

r

r • ...

.

,P. 8

le

cont'i

t' hi'tttMu ••••••••• • 1 • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • ~ • • • • • • • • p. 8

• romane er. u ~e .1acll, ltinvraia •• blan~ •• ~e romanes-que, 1 •• accusations e.thétiqu •• , 1. di1 .... du roman au XVIIe .i'ol ••. la réaction de. romanciers du XVIII. lilole·, le. oeuvres

sati~iquel. le. audac •• du r'.li .... lI. aceuaation. morale.,

la di1e.e dU, rOlULn au XVIIIe

,fIt1'ol_.

,

l

2-

P

OUJlf0

1

on

flRont!

Il

XYI,!! .1'cl •••••••••••••••••••••••••

P. 12

Li.

;'J)r aOI., el pr no pa\lXl lUX eoauns' le refua d. tomber

dan. l'invrai ... b1ance et l, volonté de rendre le. oeuYres u-tile. et agrqbie.', 1 •• arpent.

pour

r'oonoi1ier 1.

moralis-• moralis-• moralis-• t 1. rlali .... le

ro..n

.at

Un

tableau d. la

vi.

humaine, le roman unit lt,x.apl. au précepte, le roman dénonce le. piage •• la yaleur dl e •• prita~1 et l"volution ,"r. l, réa-li ••• tf'A'.lW.. • • • ••• • • • • • • • • • • • • • • • • p • 2 '7

29

.

,

.

, , 1 ! 1

1

1

i i . 1 .

(6)

,

'.

o

e,

i I I l'état T ~ a a u ••••••••••••••••••••••••••••• ~ •••• ~ •••••• p. J3

-La d .ta~e qu ex 8 • 'entre c. que Jacob était et ce qU'il

eat au mlf.ent o~ il raconte et le lien avec, la crédib!"1i té du narrateur, l'8JIlo,indria.8m.nt des héros da romani 1. réàlisme social. la modèration de Marivaux et le dilemme aoraliam.-réali .... la distance ,ntrt l'état d. parvenu et celui d. pay-san et la franchisa de Jaoob.

):1. di,tanc. 4. la rétlexaRn •••••••••••••••••••• ' •••••••• : •••• p. J6

Li recul ae la part du narra~ur par rapport • se. émotion., "l'ttre qui ",.t retiré du monda". l'aisanc. matériel1. et l'aisance psychologique. l'esprit sérieux et philosophe.

t

1e, proUt',

ttcooia'l' inJtrne'.-••••••••••• ~, ••••••••••••••• p. Je ux proc a ln am.. r a aat on externe. cach.r i~ nom des per,onn&lIsC 1). l'illusion cl'une relation entre le mond. --ml et le aoncle, fictif, le respect de la vérité historique et les excus,a auprt. du lecteur de supprimer ou d'insiater trop sur un détail(2

h

un procédé ooapl'i, . . nt interne. l'intrusion du présent du narrateur dans le réoit 4, son passéC,), l'aftirma-tion de la TOlonté

a.

dire vrai

(4) ,

l'illusion réaliste et le atatut critiqlle, 1. Hçeot. cle la part cl,u narrateur, de. li-,aite. d. 80n . . 'Voir ou cle la • • 0ire(S), pourquoi- larin:wc n'a

pa. plue i~l.té dans d,. prétace • .ur l'utilité aorale de .es

oe~vre., rappel de,l'explication extem. a~ expoeé de

l'expli-cation interne, l, rapport entre l'.rlUmant du style ,t l,

r'--li .... le rapport entre r'--li atatut, oritique<,t le pourquoi on

racont.. ' . .1

O-L

t AtJi.l'OPORTRAIT

DI

JACOB ••••••• ~ •••••• , ••••••••••••••• 0 • • • • • • • p.

46

1=41Jt1nQ~ion. 't*l1alpa1rt ••••••••••••••••••••••••••••• ~ •••••

P.

46

DilliiIt~on

a.

l auwportrilt. l· . . bllUit~.

par

rapport l

l'au-'.portrait,

.ntre

le raoontant

et

le racont' , délimitation des

4onn'...

-'.2-lt;po~ra1t'pbr.iAMt

dt

J.91~ •• ~ ••••••••••••••• , •••••••••••• p.

47

Int:roauctIii.

l •• ~oe. natlrell •• de Jacob-, la mod4ration

d, Jaoob, :qntht •• 1 - , , ,~ •

hllJI-", ....

t1l«k'

L

&t

aIm",

li • ~. '. , ~ • • • • • • • • • • • • • • • • • p. 50

lMfiI-il1tftt

'iljl'lftiI •• I i

,roill1 ••

"'0

1. portrait

'ph)'s!-, •• 'ph)'s!-, 1.

râPPQ't • • • 1bU.~t'

....

1l1u.l1tle', le rapport

opportu-Ü . . . ~luUfto".· la ~~"loJ\

••

Jao...

.,.mh, ...

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r • • li!

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"', •• , ••• ". é, • • • • • • • _.' • • • • • • • • • • • • • • • p. 54

Π..

liUii _ _ 1·~1'

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paraon-. paraon-. paraon-. paraon-. 41 paraon-. paraon-. paraon-. paraon-. · . . lÛ' l& . . .

,1'1ft ••

JMo\.

r •

~" " ' , ' '. j • ! ~ , - ..,'

~ , , . ', ...

(7)

o

1 • •

~II

DEUXIEME CHAPIrRE. LE

RACONTE ••••• ~ ••••••••••••••••••••••••••• p. 56

A-L' HISTO IRE ... p. 56

ilisé ••••••••••••••••••••••••••••••••• ~ ••••••• p. 56

• moyen de déterminer le cadre des comportements de Jacob, c oix de la aéthode utilisée, prés.ntation de la no-tion de foncno-tion actantielle.

2-exposé de. principal's fonctions actanti.ll ••••••••••••••••• P. 57

t-

l . , Pt1~ip,ux él,r.:~J

lit' •

jour ... , ••

f t . . . , . 1-1 . . . .; .p. 61

'oppor ... ,

la

e.u p yslqua .t 1. sensibilité-de Jacob, les rapports de séduction entre Jacob et 1 •• fe ... s(thi.e de la oséduction), le hasard (l"alP.~t picare_Clue de ce roman), l

'hon-neur et le ral ••

4-1e

r

indic,.

rOiDi'

PH

la critilue .. , ... ,_ ••• p. 6) Jaoo parvIent pal' ea a.es t arr vI .. e Charnel, le ~.J.a du

--COrpl, 1. roman de l'imposture. la conlcience de l'artifice

et la ruse. 1)

"

l-untht •.

t. • •• • •• • • • •••••• • • • • • • •• • • • • •• f f • • f • • • • • • • • • • • • • • ~p.

65

loppor ni._. roman da l'arrivi,8Ile Charnel, ro_an da

l'impos-ture, roaan p~careaqu.. _

B-LI PERSONNAGE ••••••••••• , •••••••••••••••••••••••••••••••••• f P • 6'6

, • t

,1-1. p,rn~' Q$)p-réfjtxit • 1 • • • ., • • • • • • ' • • • • • • • • • f • • • • • ,f • 1-' • • f p-. 66

. {·fI'ltre qu 8 tonn.r

1

ra aotif, la anqua d'.xpérienc.,

~U'ln.tinct. 1. rele inYblontai~. e

, ~

fil!' parç oac

p.rn~8

1 , . r"l:tH···, '. • • • • • • • .... • • • • • • • • • • • • • • • :-. '. • • • • Y01ontaire, 1. calcul et 1. ha.rd.

p ·

69 probl'.e aora11ae-r4.lt . . , '1 titre" marinudleJ1 et la t •• po~

ra1it'. .... - 1

, l'

C-LI NARRA!BUR ••••• 1 • • • • • ';'. • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • ~ ~'. • • • • • • • • • • • • P 1 76

• • • • • • • • • • • • • • • • • • • I • • • • • ~ • • • • • • • ~ • • • P. 77

Mi . t le. r':rlexiona

aur

1 ••

ho_a

• la yolontl de ren-d'auth.nt1tier

ie

récit, v'rlfl-oritique.

~~~!!t!!i ~.IJi,i~'

• •

'1' • • • • • , • • • · • • · • · • • · • · · · • · · · • · · · ·

p • 81 1 •• 'Dl al l'.mhou.la . . et l' .nriui J 1. , .

"

- --- ---...-. ~-~ ... -

---_.

--~-" : ' < . 1 , ~ 1

(8)

o

~.

of

IV

TROISIEME CHAPITRE. LE RECIT ••••••••••••••••• , •••••••••••••••• p. 85 A-L'HYPOTHESE D'UN DOUBLElkEGISTRE NARRATIF •• ~ •••••••••••••••• P. 85 l-la th~s d. M. J.an

ROUXS.t •••••••••••••••• , •••• , •••••.•••••

P.

Le rega • le coeur camé lan. j.e regardant 1 la conscience

spectatrioe, particularismes dlloes régistresl les journaux, les o.uvres diversea, l.s romana et le théAtre. .

85

2-1.s 4ono'es du réçit •••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• p. 88 Jacob comm. personnage. adéquation .t inadéquation d. la notion

d. "r.gardé"J Jacob oomme narrateur 1 adéquation .t inadéquation

~. la notion d. "regardant". ,

B-LA RESTRUCTURATION DIS '~ISTRBS NARRATIFS •••••••••••• ,# •••• P. 90

1-11s ré~sir., •••••• t • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • .; • • • • • • • • • • • • • • • • • • • p.

Le' rega , non-réflexif, le "r.gardé" réfl.xifl 1. "regardant"

émo~if, le "r.gardant" réflexif.

-90

2-18, t:ria'ion!ii~ratlv.8 ••••••••••••••••••••••••••••••••••• P. 91

Li

a

s anc. max e, la variation des distanoesl la distance minimal •• l'identification.

CONCLUSION ••••••••••••• ~ •••••••••••••••••••••••••••••••••••••• p. 95 L'inach'vement dt1 Pjy~ !aEPet1u. Marlvaux~ le hasard et la cri-tique, le probl'me

soi\iy

.~ narrateur et son statut critique, lthlstoirè et le per8o~g •• le dl1emm. moralisme-réalisme. le probl' •• d~ style. ' BIBLIOGR:APHm ••••• -••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• ',,' .p. 101 \ ~' \ ' &

t

,

fi ! 4 :'

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f

(9)

1

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" ,(

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\

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'l' \

\~

\ INTRODUGTION

Lea ouvrages qui noUs r~nseignent sur les conditions

pré-/

sidant au développement de la iittérature du XVIIIe .i'cle, ou du moins ceux que nous avons consultés l, formulent quelqu~s observa-tions que nous tenons l rappeler àvant d'aborder l'étude du Paysan parvenu.

D'une part, il semble que l'essor du genre romanesque soit lié l l'affàibliasement des structures morales, littéraires et ~ aoclale. qui soutenaient l'univers classique. Les bouleversements

-

, sociaux de la Régence ont favorisé l~expressi~n individuelle et :1'ea8or dea aspiration. bourgeoi ••• , le. archétypes universels et

le • • od'lea 'terners .e .ont écrou14s pour

f.ir~-

?

l un empi-ri._ individuali.te. le. rouno'iers, attentifs gendre las mou-ve.enta de leur te.p., le ac'nt méfifls des genres trad1 tionnel. et

ont rev.n~iqu' une forae nouvelle plUS apte l décrire leur époque,

un extrai' du

Iptcll,-ir

,rapcal.

illustra bien

cett~

dernitre

ten-t .

d'ance.

".8't-0.

1. cfnie cl •• auteur. 11'108 qu t il r-aut que ce jeune 1 h~

t.l't.' Kon,

leurl id' •• ont une aorte de

at.plici-, !

t"4

noble Cl.1 nalt du caract're 4e. actions qui se

pa.-i

_ient .101", .t du'

prare

cl. vi.

,u'

on menait de llur

t . . ,.~

n ...

i.nt. pour aln.i clire. tout un autre

uni-~ ...

o { ' ~ 1

,. -:'. '} ~

(10)

1

;-'. 1""&"""~"";~~IiI:~ .... ,.q"",,"""""'UJpo.I!Ii; ... 8 N44~ . . IiI'd..."..'!i .. ,..,.~., ... :{IIIIIIIIuillMfiillIlil.flJli!tMl'l(li~~., ... '!ltlllt • tlu,..,...rth,A'"

3.'

L

,

(

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/ 2

,

vers que nousI( ••• ). Quoi qu'il en soit, x'homme de ce ~

temps-Il est étranger pour l'homme d'aujourd'hui, et ~

nous supposant comme nous sommes. c'est-l-dire en étudiant le godt de nos sentiments aujourd'hui~ il est certain

qu'on verra que nous avons des auteurs admirables pour nous, et' qui le seront l l'avenir pour tous ceux qui

pourront se mettre au vrai point de we de notre sU,cle." 2 Dans la mesure oa ils veulent se rapprocher de leur époque, la

production des auteu~s, devenue expérimentale, les éloigne du

clas-,

sicisme. Les conditions sociales et idéologiques étaient donc-fa-vorables l l'épanouissement du genre romanesque, lequel se prê-tait bien aux audaces du libertinage et du réalisme.

1.,.

D'autre part, bien que favorisé l certains égards, le ro-man a dd s'imposer en pépit des traditions et des doctrines litté-raires de l'époque. La oritique, encore attachée aux principes

es-f

thétiques et moraux du i'cle préoédent, n'admettait pas de voir appara1tre dans les des héros peu~ucieux de bienséance, .d'autant plus que le genre manesque~i-m'm. n'avait été que

ra-...

rement pratiqué par les Anciens. Dans le quatri'me livre de Gil , .

-~, en faisant décrire par son héros "le bureau des ouvrages d'esprits" de la marquise de Chaves, Lesage a évoqué oes préven-tions littéraire. de l'époque et a ridiculisé cette prédilection pour des val.ur.

d'3'

anachroniques. "Effectivement, on y lisait

c~.qu. jour tant8t des po'mes dramatiques, et tant~t

d·.utrea poésie •• Mai. on

n'y

faisait gu're que de.

lec-tu~ • • 'ri.u ••••

te.

pi'ces oomiques y étaient méprisées.

On~l regardait la •• illeure comédie ou le roman le plus

ing'nieux et le

plus

égayé que comme une faible'produc- . tion qui, ne .4ritait auoune lou~t au lieu que le moin-dre o":vrap .4ri.wc, \lne ode, une 'pilogue. un Bonnet, '

l pasaait pour le pl •• grand effort de l'esprit humain. (et l'auteur ajout. pour expliquer 1. divorce entre la cri tique et l' .aprl t d~ t.ap.) ••••••••••••• ,~ ••••••••••

••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••

" f.I.~ , ' , ••• : • • • '. ~.t.~;.~ .. - .~.' .,.

..

'~

· J

(11)

, t,

~'

! i ' \ l . " ,

/

..

Il arrivait souvent que

l~PUblic

ne confirmait pas les

~ugements du bureau, et que mime il sifflait quelquefois

impoliment les pi~ces qu'on y avait fort applaudies. ") Entre là, romanciers et les c'ri tiques j commença donc une lutte tena-ce. Les romanciers eurent des adversaires farouches 1 Lenglet du

,Presnoy (Gordon de Percel) avec, en 17)4, Qe' 'l'Usage des romans,

,

. puis ~n 1735, Histoire justifiée contre les romans, le p~re G-H •

Bougea~t ave~Le Voyage merveilleux

4

du·Princë Fan-Féredin dans la Romancie (1(15)

.h

le p~re porée av~c De libris gtti wlgo dicunt,,\r'

Romanses ••• (1736), l'abbé Jaquin avec son Entretien sur les Romans (1755), et bien d'autres, tent~rent, avec bien souvent de la mau-vaise foi et surtout' des arguments r'trogrades, d'anéantir le gen-re romanesque par gen-respéct des valeurs morales et esthétiques de l'univers classique. Marivaux décrit bien cette ambiance dans un passage de la septi'me feuille ,du Sptctateur franeais." Ah:-que

nous irions loin! qu'il na traIt de beaux ouvrages, si la plupart des gens d'esprit, qui en sont juges, tlton-naient un peu avant ~ue de dire, cela est mauvais, ou ce-la est bona mais ils li'sent, et en premier lieu, l' au-teur.l.t-il de leurs amis? n'en est-il pas? Est-il de leur opinion en t'néral sur la façon dont il faut avoir de l'eaprit? Est-o~ un Anci8ft? Est-oe un Modern~? Quels gens hante-t-il? Sa Société croit-elle les Anciéns des dieux,', ne les croit-elle que des hommes? "

4-Donc, d'une put, une nbuvelle forme r.omane'sque s' impo- , sait l cau.e de. différents ohangements sociaux et idéologique s' ~f'

1

en ,oours, oe que le. romanoiers ont"~'vi te senli ad' autre part t l

cau •• de 'tOY8 oe. critique. r'trograde., ces m'mes romanciers, de-\

.,inant clue la

prud., la

""vote./ la f • • e de tate, le paysan,

méri-f

taient

d";re

peinte .. classaient, d'tini.saient. accùmulaient de

HIo1Ifottol!i . . . ~~ 11m Dt" ohap. YIII •. 4d. R.' Iti •• ële,

'."Blblle-ç . . ' . . . ,.

t,lr

p.

746_

. .

pti'"

t811i11e,

4d.

Deloffre

" J • V' "

,

i'

:.

• 1

(12)

()

1 >

4

petites touches, mais toujours sous la pression des impératifs mo-raux et esthétiques qu'on leur imposait. Tel est le dilemme de b~~ se de toute la littérature romanesque du début du XVIIIe si~cle.

Seul ce dilemme peut expliquer les aspects particuliers que pri-rent les romans du temps, dont le PaYsan Rarvenu. Georges May ex-plique ce climat particulier de la façon suivante. " L'insécurité

mArne dû genre qu'ils cultivaient les contraignit, sous le couvert d~ prétextes et de raisonnements variés, dont certaine n'étaient quelquefois que sophismes édifiés sur une Donne foi plus ou moins douteuse, l revendiquer en fai t pour le ,genre qu" ils constituaient la liberté li tté-raire intégrale sans laquelle, on le sait aujourd'hui, le roman était eondamn'é A la sclérose, l la stagnation ou

l

la stérilité."

5

.

C'est donc en tenant co~pte de ce dilemme propre au XVIIIe si'c1e que nous' aborderons le Paysan parvenu.

Ce roman, outre qu'il s'inscrit danswle contexte que nous

venons d'indiquer, a une caractéristique

fond~entalel

c'est un \ roman A la premi're personne, c'est-A-dire un roman o~ le

narra-teur fait partie des personnages. Toute notre analyse s'organise-ra

A

sont

partir des particularités propres l ce type de roman. Quelles

/'"

""s particularités de bas.,?

~Q

Premi'rement. comme dans tout roman, il y ~ un~~' de point de vue, d'une part, celui qui raconte et d'autre part, ce qui est raconté, d'o~~' d'eux axesl le racontant et le raconté. o.uxi'-me.ent, comme dans tous 1 •• roaans l la premi'r. p.~eonne, le

racon-/ '

tant fait parti. des personnages, le narrateur a donc la possibili-té d • • • décrire lui-•••• co . . . perso~ge agissant l l'intérieur

de ce qui •• t

raconté,

un d4calage t •• porel .nt~. 1. racontant et le raconté

4e.ient

al.r. n.c .... ~~. pour

conduire

1. récit. De ll.

s-o.oqe •. ",.'

ia

.PU., 4,

_n

Il UIil.'

.1'cl.,

P.· 4.

, "

, . \, , .

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(13)

"

J, . . . ~ ~ f" , ... l'Ir~.".,.,~.,...,,.,..-.,..' ... fO _ _ VII'It_ ~ "'''f~~~ ri . . ~ . . _ ... - . , . . , _ ,

les trois points principaux qui nous intéresseront. le RACONTANT (le narrateur, Jacob, comme personnage agissant sur le récit •

"",

pourquoi il raconte, son s~atut critique, son autoportrait), le RACONTE (Jacob agissant dans le récit. ses caractéristiques com-me narrateur et personnage de U'histoire qui nous est racontée) et le RECIT (la structure narrative du texte, l'hiatoire m~dia­ tisée par le point de vue de Jacob lui-mIme) •

5

. Notre but principal est d'arriver, dans les limites de ce travail, l analyser le plus compl~tement possible chacune de èes trois composantes en tant que parties constituantes du Paysan par-venu commê roman l la pre.i're personne. L'approche historique donnera l notre point de vue sa vraie dimensiona toute la litté-rature du début du XVIIIe s1'cle est soumise au dilemme dont nous avons pa~lé. Il nous faudra revenir l ce dilemme et l son contèxte historique pour justifier l~existence de certains élémentà et en cerner là spécificité en les comparant l des éléments d'autres oeuvres. A d'autrts moments enfin, nous nous aiderons de

l'app~o-~he formaliste pour dé,-'rr le mode de fonctionnement du roman

A

la pre.i're personne et le comparer aux ,autres types de roman.Il ya'sans dire que la distinction entre racontant et raconté est pure.ent méthodologique. noua tenterona, dans 'notre dernier

chapi-~

~~. d. taire dlepar~ltre

1 ••

d'limitalfons opératoires en mon-trant co . . ent le. diy.r ... oomposante. s'imbriquent les unes dans

1

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-6

plaisent ••••

•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••

Aujourd'hui l'oeuvre de Musset et de Giraudoux nous aide A comprendre celle de Marivaux. Les travaux de Larroumèt, de Claude Roy, de Marcel Arland, de Mme Marie-Jeanne

Dur-ry nous ont livré quelques-uns des secrets de cette oeu-vre délicate et subtile.( ••• ) On godte de plus en plus le théAtre de Marivaux, bien qu'on se contente toujours de jouer les trois m'mes oeuvresl le Jeu de l'amour et du h'ferd, les Fau'sls Confidences, la Oôubie Incoïstan-ce. us de trente p Ices sombrent dans un oubli b en

~ustifié.( ••• ) Quant au ro . . ncier, beaucoup ignorent

jusqu'A son existence. Et pourtant Marivaux a signé deux chefs-d'oeuvre du roman français au XVIIIe si'cle. la Vie de larianne et le Paysan parvenu. " 6 '

i

C'est par ces mots que Jean Ménard commença, en 1956, un article sur le Paysan parvenu. La situation n'a .gU're changé depuis. La

plupart des ouvrages critiques existants sont davantage des intro-ductions A Marivaux que des analyses de- ses oeuvres, parmi les plus importants, signalons la thase de Ruth K. Jamieson sur la

sen-1

,

,

1

.,~

sibilité de Marivaux(1941), les introductions A la lecture de Mari.., ., vaux de Claude Roy(1947) et de Marcel Arland(1950),

Le

Marivaux

1

par lu1-.t •• d. P. Gazagne(1954), la contribution capital~ de ,

. . ri.~ea~e Durry l la blograPhi~ de l'auteur étudié(196o), l~ana­ lyse de E~J.H. Greene surI. vie et l'oeuvre de ce "me auteUr

(1965). 1.8 àrticles de L. ne.vigne.C 1966, 1967 f, • • • ) , une 80ciolo ..

gie Interpr4tativ. de Nicola. Bonh3t. portant 'sur l'oeuvre thét-traIe de Ilarlft\lX(19""). et le. diftérents travaux de ·r Fréd~ric De-.. ~ lo:rf~e _ (Marlyag

el

1.

W1vaUIP. , _ ,

4. l,ncge ft d. style en

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1955. et ... noabreux article. dan. l' Inti_tion littéraire sur

-1 •• oft-.re il ° et l' 'tat 41 •• 'tud •• INr Jlarlftux).

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aont plu. directe.nt reIi'es l notre

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o. sont _11. '., 1. Poulet IN!' le teap. dans l'o.uvre de /

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(15)

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7 Marivaux(1952). célle de M. Rousset sur la structure du double ré-gistre chez Mari~aux(1957). l'étude de Léo Spitzer sur la Vie de Marianne( réponse l l'étude de M. Poulet, 1959), l'artièle de M. In-ce sur l'unité du doubl& régistre chel Marivaux( réponse l l'étu-de l'étu-de M. Rousset, 1968) et finalement un chapitre l'étu-de M. Kempf sur le Paysan parvenu( dans le Corps rogneSQue, 1968).

Ces études nous ont permis de pousser plus avant l'analy-sa du Payl'analy-san parvenu, mais aucune d'elles n'est l'apvrofondiase-ment d'une oeuvre partiouli're. Il est facile de constater

qu'en-core aujourd'hui les études sur Marivaux sont l l'état

embryonnai-;

rel Cependant un important travail a été fait par M. Dèloffre au niveau de l'éditionf depuis le XVIIIe 81'ole, si étonnant que cela puisse parattre, on n'avait donné aucune édition fid'le des

ro-"

mans de Marivauxf o'est maintenant chose faite, M. Deloff~~'a

édi-• 1

té la Vle de

Marianne

en 196), le PaYlan

pary.nu

en 1965 et les

\J

Journaux

et o,uyr., diver,e, en 1969. Grlce l ce8 nouyelles édi-tions, le. recMirche.

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Marivaux seront facilitées.

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(16)

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PREMIER CHAPITRE

LE RACONTANT

Nous aborderons dans ce chapitre quelques-uns des princi-paux points qui coneernent Jacob comme narrate~r. Cependant, une précision s'impose. il ne sera question que de ce que Jacob nOU$ dit oOll1le ~rrateur et non pas de ses oomportements ô01llle

narra-,

teur. les oomporte.ents de Jacob comme personnage et narrateur fe-ront partie non pas du racontant liais du raconté (Jac,ob-agissant

"

p1ut8t que Jaoob-disant).

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9

Le grand roman du XVIIe si'c1e, si ridiculisé par Boileau dans son Dialogue des Héros de roman, baignait dans une atmosph're d'invraisemblance. Les romanciers de cette époque, exception faite des Sorel~' Scarron, Fureti're ••• , pour se protéger des attaques

.

, morales dirigées contre l'Histoire qui pré.entait au public, selon une expression de l'Abbé de Pure~ "les choses lee plU8 dignes de l'obscurité et du silencè"1; opt'rent pour de. récits mettant en action des héros merveilleusement admirables et conformes ~ la

bi~séanc. que favorisaient les pré~leuses. Un passage de la

pré-~.t t ()

ti.u,e évoque bien cette prédilection pour les héros exemplaires. " Enfin j'ayme toutes les autres belles qualitez qui

bril-lent dans une ame~' cOJlDlle des vertus particulitlres qui ont le\1'r •• rite et, leur beauté. et je n'iaprouve pas ce "qui est tait, je desire seule •• nt de voir ce qui n'est

pas fait encore. qui est un Roaan de pur amour, dont le Heros ne soit araé que de :tidelité. de constance, de soumissions;' de respect et d -e&pri t,' et dont l'Heroln. soit belle, de bonne grace,' personne de .erite, mais sans chap-ln et sana crùaut4, qui ait •••• z d 'espri t pour faire un raisonnable chou. et qU'apri. l'avoir

choisi,· elle l'ayae de toute. les puissances de son a-' ae et de.toute l'e.tendu' de son aftection. que cet a-mour .utuel et reciproque aoit la b.se du Roman." 2

En voulant éviter 1 •• attaque • • o~alea: o.s romanoiers s'étaient beaucoup éloignés 'du réali ... , ils

ne

pouvaient qUè difficilement

respecter le. r'gle. de la ~al ••• blance tout en répondant aux exi-. exi-. ne •• de la .orale. Tel e.\ en gros le probla.e d~ base du roman

,..

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(18)

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ciers du XVIlle si~cle tent~rent le plus possible d'éviter le ro-manesque des oeUVFes antérieures. Le Dialogue d.s Héro, dl tpman de Boileau( publié tardivement en'1710) marque bien cette rupture entre le roman' du XVIIe si'cl. et ce qu'il deviendra au XVIIIe s1'clel " Gomberville, La Calpren'de. Desmarets et Scudéry avaient

le suffrage de presque toute la nation. Le Juvénal fran-çais, jeune alors, mais d'un go~t fin et d'un jugement formé, sentit allumer sa bile. Il en vomit des torrents. Son dialogue l la mani're de Lucien ~it ces .. r l'illu-sion." J

La romanesque du XVIIe si'ole allait devenir un défaut et les ro-manciers du XV~II • • i'c1e iront mame jusqu" s'en moquer. Marivaux.

comme beaucoup d'autr •• , débuta par des oeuvres satiriques ridicu-\ lisant les tendances romane.qUes du si'cle préc'dent, Phar'lIon ou l.s Polie. r2!'D!8Que,( écrit en 1712 et publié en 1737), ~

Tél4magqe travestie ,composé en 1714 et publié en 1736) et

La

Vqi-turf e.bourbée(1714) sont d.s exemples pertinente o~ le romanesque

.

.

,.

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baroque et précieux et l'héro! ... faux sont opposés au bon aena réaliste. Pour se soustraire aux accusations esthétiques dirigées contre le. romana du XVIIe liacl.,. le. roaanciers, du XVIIIe 8i'-cle durent donc faire l'apprentie .... du,réali . . e.

C.pen4ant, 1"'-&\14&0'1 -croi • • nt.a du réalisme" 1, nombre grancliaaant d •• ro~ et le 'co4t d •• lect.ur, pOUl'). c •• "nouveaux

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plus l'esprit que da lire des ~uvais ouvragee, tous l,e petits romans et toutes les petites historiettes ne sont pas seulement contraires l la pureté des sentiments et des moeurSI ces sortes de livres gttent enèore plus l"es-prit que le coeur, ft

4

.

Pour sa part, le P're Porée; le 25 fétrier

1736,

prononça, au Col-, l'ge Louis-le-GrandCol-, une retentissante:harangue contre 1esCol-,romans

.

en exigeant que l'état, comme il le faisait pour la vente des

a~i-mente susceptibles d'introduire dans l'organisme des germes

nuisi-,

blls,' interdise les rOlllans parc~ que "par leur contagion, ils

gA-tent tous les genres de la littérature auxquels ils :ont quelque rapport. Par leur récondité~ ils étouffent le godt des hommes de

1Ittres~' et .I.e des genres auxquels ils ne se rapportent point,"S

Et c'est oe qui est arriyé. le roman tut proaorit en France-Yera

173? 6.

Les'romanoiers durent alors publier

1e~rs

romans

l

l'étran-ger ou eni~re en 'rance~ maia en donnant pour indioation d'origi-ne d . . faux noms ou de. noms' fantaisistes oomm. Lukuropolis,' Badi-, nopolis. •• De toute façon,' 1. rOJU.n était deTenu clandeatin.

Les romanciers du XVIIe si'cl.t~ ell partie pour éviter les

,

/

attaques .o~leB: avaient dt soabrer dans l'inYraise.b1ab1e, la

ro-,

-aaneequa. oe~x du XVIIIe .l'oler par réaotion aux détauté des

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1

12 mans du XVIIe si'c18, donc en tentant d'.tre réalistes, tombent

sous le coup de, accusations morales. On aboutit alors l une impas-se, impasse créée largement par les réactions des cri~~es l

l'é-gard du roman. Georges May utilise, pour 4~crire, cette évolution du XVIIe 8i'c18 au XVIIIe sU.cle, l'expression tort judicieuse du

/ ~_ ",r

" Charybde Q~ l'invraiaembl,"nce l la Scylla de l'immoralisme •.••

Lea romanciera du XVIIIe si'cle turent donc enfermés dans un cercle vici.ux par le. exigencea oritiques con~adictoires'des

d ~ ( )

ennemis du genre romaneaque. Devàient-il. embelli:r .la natu-r. humai-ne t pour satisfaire lea principes moraux de certains cri tiques et

tomber. ce taisant, dans l'irréel et l'invrai.e.blable~ Ou encore, dévaient-ila repr4.enter la nature humain. telle qu'.lle était, donc explorer ~e. che.ins d~ r'ali • • et, par cela m •••• tomber dana l'!.moralit4' C'est .n tenant compte de oe dilemme que les romanciers ont produ.it lellr. oeuvres. Il L' 4volution du roman, en

ettet, n ' •• t intelligible l l' 'Poque qUI dan. la mesure

ol

.lle

parait

ob'ir

aux

pr'oocupation. qu'eurent les ro_neiera de justifier leur. ouvrapaa soit du point de we •• th4ti,uI, 80 1 t du po int 4e "t'UI IlOral, et dans la

. . .url

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il leur •• t

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difficile, sinon impossible,

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foi. et

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....

II.DI.1 13

sans déroger l l'esthétique réaliste et sana choquer les principes

• ,1

moraux de l'Eglise et des critiques, les àventures de M*** ? Voyons,

l

l'aide de quel~ues préfaces ( toutes plus ou moins sinc'res et souvent en contradiction

av~

les histoires qU'eiles précédaient), les principales raisons qu'ils donnaient.

Le pl';'emier point CODUn\ln de l'ensemble des pré-faces est que les romanciers, soucieux d t'tre de leur temps et de suivre par le fait .ame l'évolution du godt 8,

reve~iquent

, le droit de ne pas tomber dans 'les défaut. de. ro_n. du si'cle précédent ,- Autrefois,

les Romans n'étoient qU'un

rama.

dtaventures tragiques qui enlevoient, l'imafination. et déchiraient le coeur. On les lisoit avec p aiair, . . il on ne retiroit d'autre profit de leur ~'Qtvre que de se nourir l'eSprit de chi .. m.eres, qui louvent devenai.nt nuieible •• LeI jeunes gen'"

avaloien~ , long. traits toute. le. idées vague. èt

gi-r

nte'1::a dl 08. H4roe in ... ent4' •• et le8 génies habitués

de. gination. outré •• ~ lDutoient plus le vrai ••• -blabll. Depuis quelque. t ••• on~a changé de façon de

pen-ur 1 1. bon

r.'dt

_.t reft., au lieu du INmaturel on veut

du railOnnab ••. et l

1:-

place d 'un no"e cl' ino idens qui eu.rcharpoi.nt le • • oindre. :tait., on èle . . nde une narra-tion .iIlPle, vi..,. et soutenue par dl. portrai ta ~ui nous pr4.enient l'acr4able .t l'utl1~.~ 9

En olla ," ils a:ttiraent ~eur d'.ir d' et" plu~ r'ali.te a J car, en

tait, oo ... n~ '.iter 1 •• pi' . . . du ro . . neaq~ • • t de

l'invraisembla-bll

sane

t.Ml"'

ver.

li r4all_? Dan. la plupart de. préfaoes, la

.oindre tentation r4aliete '.et' donc ,juatit14. par~~o.parai8on a-,"c l t lnftal . . . blano. d..

ro-.na

du XVIII .1acle. ' ,

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!lit IOD~ _

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d •• -orani_tiona

... _~._ ... MlIl~ P ... ou

tti'iure.

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tor-'u. ... ,...

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(22)

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14

Le deuxUme lieu commun est la volonté, de la part des au-teurs, de rendre leurs ouvrages utiles et agréables, " L' homme qui

écrit ne peut avoir que deux objets. l'utile et l'amusant.

Pau d'Auteur~.sont parvenus l les réunir. Celui qui

ins-truit, ou dédaigne d'amuser, ou n'en a pas le talent. et celui qui amuse, n'a pas assez de force pour instruire 1

ce qui fait nécessairement que l'un est toujours SBC et

qu~ l'autre est toujours frivole." 10

Ou encore. " On regarde un Roman comme un Ouvrage fait uniquement pour amuser. Ce ne doit pas 'tre le but pour lequel on doit le composer. Tout Livre qui ne joint pas l'utile

l l'agréable, eat peu digne de l'eatime des connaisseurs. in amusant l'esprit, il 'faut instruire 1_ coeur. C'Bst par I I que les plus grands hommes ont illustré leurs E-orits.( ••• ) Un auteur qui p1a1t sans inst~ire, ne plalt pas long-tems. il voit son livre moisir dans la boutigue du LibraireJ et ses OUvrages ont.le sort des mauvais Sermons et des froids Panégyriques." 11

Le roman doit donc 'tre utile et agréable. Mais, comment rendre compatible le souci de réaliame(premier lieu commun) et

ie

princi-pe d'utilité(deuxi'me lieu commun) ? Plusieurs réponses sont four-nies par les r~~nciers, toutes plus astucieuses les une. que les autres.

LA

tentative de réconoilier .oraliame et réalisme n'est Ji>, n paa nouvelle 12, li

r6mah

.at un tableau de la vie- humaine. " Le

ROlllant si mçria' dea personnes senaées, et souvent avec

justicI, •• rait peut"''tre celui de toua lea genres qu'on :'Jourrai t rendre le plUS utile. .' il était bien manié,

al, au 11.\1 de li remplir dl situàtions ténébreuses et torc"_, "e H4ro. don't 1 •• caract're. et les aventures sont tou30\irs hor8,du ~lS!.blabl., on le rendait, com-•• la Coa4di com-•• 1. tableau de: la vie humaine, et qu'on y

aep_Ht

1 ... ici. et 1 •• ridicule •• " 1)

~, ... '

.>

lettre

XXXV,

cité par

pp. 101-108.

Tartutf.

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Q[i-UOZ:'Ml1I. ,

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La

(23)

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15

Le roman, en présentant ce qu'iL ne taut pas faire, en ridiculisant certains travers hu_ains, en éblouissan~ moins pour instruire

da-"'"

vantage, comme la comédie, le portrait, la maxime, a donc une

ver-, ,

tu épuratrice, une utilité morale certaine.

Un deuxi'me argument est aussi tr's en vogue, le roman

u-nit l'e~Ple au précepte. Le premier' argument n'4tait pas propre

-<: •

au roman'. '.le deuxi'me est plus sp~C ... ~fique au genre romanesque. Mouhy, dana la pr4tace du

Flpapci.r(1155);

laquelle répondait aux critiques de l'Abb' Jaquin dan.

Bntreti.n.

f!r le, ro.an., démontre

,

bien oette idée. " Ces .I.es Livr.s d'baa,ination ai .év'rement proscrits. et tels qu'on le. demand., ne seroient-ils pas aua,i p~'t'rab~es • ceux d. Philosophie et de

Mora-l., h'ria~i. pour la plupart d'~ne érudition

pédantes-que, d. rVl.xions d'cham4 •• " de rai.onn •• ents abstraits, de oitations tat~ante.? Le Ro . . n au contraire rassem-ble tous le. charlie. de l'Hiatoire et l'utilité de la NOrale. il unit It.xeaple au préoepte, le sentüftant • la rétlexion; l'expérience au raisonne •• nt. Il présen-t • • ohaque par la .orale 80ua le. présen-traiprésen-ts séduisans de l'aotion,' et i tait 'III.. aia'er la vertu .. ceux qu i s'en éoartent 1. plue." 14

Le •••• arsua.nt •• t uti1i.4 par PréY08t 4ane la pr'fac. da Mlnon Le.qaut,"

n

n'y a que l'.xp4rience ou l'.x.apl. qui ,pui ••• nt

dé-teralner raisonnable •• nt le penchant d.u coeur. Or, l' ex-p4ri,nce n' •• t point un .~ntage

qa'11

soit libre

l

tout 1 • • onde 4 . . . 4omMr, all. d4p.nd 4e, situations

)

411'f'rente. ot.l'on .. trou.,.. plao' par 1'0 fortune. Il 'n. ra.te 40ne

que

l'ese.pl. qui pui . . . rvlr d. r'gle

1 qlilntlt'

4e:pertlOnne. clane l '.xercic. 4. la TertU." 1.5

P1u. tard 16;. POlir 311'.titi.r un r4all.e encore plu.

pous-, '

.

; , ,

i ~. '

(24)

I-~~---~~~""""""~""""""""~""""""""",,,, r , ~pr: .. rllil!l4""".,," t . . . . ,,"" • • : it ... ~_ . . . _ _ ._ç ___ l .. _ • • _ . . . . _ ... _ _ , _ _ _ _ _ _ ' ' _ _ _ _ _ _ ta,. ;" .• t _ ... _ I ... _. _ _ _ _ ... k _ _ _ _ "' . . ~ _ _ _ .._._~ _ _ • • , . _ . . , . 4 • • •

o

" L <

sê, on se servira de l'argument des pi'gea dénoncés. le roman de-vient utile en enseignant les dangers que l'ignorance' fait courir

l l'innocence, et ce, en expoèant les méthodes perni~ieuses em-ployées par les méchants pour faire su~èomber les bons.

To~ ces ar~ments ont en commun le fait qu'ils veulent

concilier le principe d'utilité morale au souci réaliste. Le pro-gr's des auteurs vers le ré"lisme est donc directement relié l "

l'astuce qU'ils ont déployée dans leurs préfaces pour se permet-tre de décrire ce qu'ils voulaient dans te réel.'~ démontrant

16

que le roman pouvait Atre aussi moral en dépeignant des actions condamnables et des personnages corrompus qu' efi :faisant le con-traire,' ces. auteurs ont permis au roman de S8 "défaire d'une

mani'-"

re décisive des éléments irréalistes des romans du si'cle

précé-dent 17. \

,

Un :fait est certaint sans ces justifications de toutes

sortes~' le. rb.anciera n'auraient paa pu échapper au dilemme dans

lequel i;Ls étaient pris et "orienter leurs recherches vers un réa-liam. plus pou.sé. Une question de •• ur •• compte tenu des contra-dictions qui existaient entre :te "bontenu des préfaces et ùes faits

,

17-0. qui noua

intér •••• , .. c' •• t la . .

ni're

dont 1 •• rounciera ont

pu

concilier 1.

réali ...

et· l'utilité moral. du

roaan.

D'autres

ar~nt • • xi~ient

..

la

ils'ne

a.

rattaohent pa. dlrecte.ent

.l

n.tr. 4t.d. parce

qu'~ll .ntr~nal.~t l'usage

d. proc'déa

llt-·'t4ral"a qui ta.leaient toa1l»er

1,

roan. encqre une

foia, clana

l'

irrMll... Le pl"l

tr4q".nt

-'tftai t bae'

sur

la cropnce

en

.

, '

une

.,_nide

~l'lte: IOrie ,_ ;philoaophie optiaiat. 4e

la

JlO-~ . . . 10ft 11"el1. 11

4.1t

nol'llal qu. 1. 'Ylce 801t auto_ti-" .... nt puni la fin du roM1l et la . .

nu

r'c01lJ)enl.. Pour

• ..-iwr ,l' 1Dorall_:-

on

ct.ft!

t

retoaMr

dane

l'in'Yr&l.e.bla-1>1. •• • • f . ,~ \ : ~,~ :11: ~,~ ! ,~~~ "._::~.};,:~:~~~ :1r .. ~1.' T _ • • • ~.' ~ ~c1: ,

...

J, , '

'.

(25)

1).

, Q .

A I ' Il . . .

_1Ai'1i."'I •.

lliY.:IS( • .1

,

raçontés. ces romanciers étaient-ils sinc~res et/ou simplement astucieux? La critique ne tranche pas cette question et. affirme que les romanciers étaient paradoxalement les deux. " Les

roman-ciers n'opposaient pas une défense hypocrite aux accusa-tions d'immoralité quand ils affirmaient que leurs oeu-vres étaient instructives et morales', ils énonçaient pa-radoxalement une opinion sinc're et fondée, le roman au XVIIIe si'cle est devenu l'école de la vie, non pas sèu-lement,le manuel des belles mani'res et des conversations mondaines qu'il avait été l l'époque baroque, mais une

image fid'le et pleine de sens de l'homme en soci'té et de son destin." 18

J-Pourguoi le narrateur Jacob racontel

f:;

"

On trouve tr's rarement dans la prOduction littéraire du

XVIII~ ~i'cle une a,euvre o~ l'éditeur et/ou l'auteur et/ou le nar-

,

rateur n,e à,'adresae pa"', avant le premier paragraphe de narration réelle (aébU\ de l ' hiato ire proprement di te). , au lecteur pour

" .

'lui donher car"taina conseil.l ou avertissements relatifs ,1 1 t

his-\ \

\ re. Le\ contenu exprimé dans ces préambu~es eà. l peu pr's

tou-" \ \

, u s le , •••• ~ plua c~s a.,..rtis~ •• ents sont pr sq~e toujours

~ 1. r.m~'r. p.rsonne parce qu'on s'adresse direc me~t aù

1ec-o 1 \ b 0

teut na ~ r.iation d,jpersQnne l'personnel re1at oh de "je"

(.lI~r~*ou

441teur

.v.\

narr~t.,.r)

au

"tu"

011 ".,., ."

(lecVeur

Y1r~.l ,~\.~cep.ndantr ~a

relation de c •• préaabules \yec

'l'his-l ,', _ _ 01-_ ... 1

'i"!!I!!:~IIf!f2:!~!!I!~~~~ t.t;

p 319. ~ r . . 8U et le 1.0 eur réel 1 J .

S-u

pr' •• ntl 41r.cte.el\'t J l '

auteu.r

" . , le lecteur • c. Clue no~ ,app.lon~

, 1 i 1 !t'I_ !

.

, 1

(26)

1

~

..

(

()

toire qu'ils préc'dent peut varier selon que le ré~i test éC,t'i t

~ la premi're personne ou l la troisi'me personne. Pour un récit A la troisi~me personne, il n'existe pas de rapport direot entra le statut critiqua du narrateur et les raisons possibles que peut donner l',auteur dans sa préface pour justifier les buts de 1 'his-toire qui sera racontée. par contre, pour un roman l la premi're personne, si le narrateur s'adresse au lecteur dans une ~éfaoe

pour justifier son histoire, le li~n entre les raisons qu'il don-ne pour raconter et son statut critique est beaucoup plus étroit que dans un roman l la troisi'me personne. C'~st en tenant compte de ces possibles différenoes entre un roman

A

la premi~re personne et un roman l la troisi'me personne que nous aborderons les deux probl'mes suivants', pourquoi Jaoob raoonte et quel est son statut critique.

1

• l ,

Dans

le

Paysan parv.nu~ il n'y a pas, oomme c'était le oas dans la plupart des ,romans', de pr'fàëe préoédant le récit. Jacob,

A

l'intéri.~r

ml ••

de sa narration, dans une p~~enth'se qui noua

éloignS de sa propre hi.toi~e, nous dit. " La coutume, en faisant un'livre. c'est de co . . encer par un. petit préambule. et en voill un. ( ••• ) LI ~écit de •• s aventures ne sera pas inutile l ceux qui atment s'instruir,. Voil1 en partie ~

\ ce qui fait que je le. donne. je cherche aussi l m'amu-ser mol ... " 20

.'

..

" :,"" ' ,./ ' ' 1 " ' .' (, 1 ~1. ~ ;; ,.. 1, . .:,"" ", ( , .

.

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)

'1 " ~ ... ; 1

(27)

,

~""'"",,-étfJf\""\i~ NP

.1.,"'_1_1$1 ; " ... ;

_ U A • • '4

1

19 Comparativement aux oeuvres 'citées précédemment ~ l l'ensemble des romans de la premi~re moitié du XVIIIe si'cle,' c'est fort oourt. De plus, il est l noter que la valeur morale de l'oeuvre n'est pas exprimée directement par" mon récit sera utile parce qu •••• " mais

d'une mani're fort peu insistante. " mon récit ne sera pas inutile". Apr's tout o. que nous aVORS dit sur les relations entre les

cri-, 21.. .,'

tiques et les romanci~rs et sur l~.~AiJcription du r~man • une. si faible justificati •••

oJ.':a~}~rpr.nd.

Un, recours l'la préface de la Vi. de Marianne peut sans doute nous 'clairer.

Dans la Vie de

Màrianne,

il

y

a

une justification externe (préface d,'éditeur précédant 1. récit) et une justification inter-ne, comme dans le Parlan parvenu, par Marianne-narratrice. L'édi-teur 'affirme tenir l'histotre d'un amil " Comme on pourrait soup-çonner cette histoire-ci d'avoir été faite expras pour amuser le pUblic, je crois d.voir avertir que je la tiens moi-mime d'un ami qui l'a r'ellem.~t tro~vé., comme il le dit ci-apr's, et que je n'y . i point dtau~re part que d'en'avoir retouché quelqu,es endroits tro~ confus

, et trop négligés." 22 .

Donc oe qu'on noua donne l lire peut avoit une certaine utilité .

morale mais oe n',at pas II l, but d. l'auteur(Marianne) qui ne

taiaai~ qu'écrire

"t\\{:un.

amle, qui. appar .... nt. aimait l p.n~.r"2J. la preuve 1 le. endroi "o~ntu." et "n4gligés". lIar;\anne vftnt par .

.

'

la n.lt. contu-a.r oe qu dit l'éditeur. " Quand Je vouai al fait le r'cit

4.

'u.~~

••

aool4ente de . .

vi.,

i'

ne .·.tten~

-4.~. p •••. _ .htre~ . . ie, que voua . . p:rler ••

de

TOUll la

, 40nnel' tO\lte entüre.. et d' ln tai" un 11

we

l' iapr-iaer. Il

en

wa1 , . . l'Ili.toire

.n

.et

·partlcn.tli're.

_1.

'.~

t"

{, .. v )

(28)

1

..

"q .'i'.lill .. ..-... an: 1 eu • ".__ iii 4$"4 14 • 12 z ta. Ma 1 U .,A 1 _ 4 • • 4 a us i _atU! Il

U.

,

je la glterai,' si j~ l'écris. car oà voulez-vous que je prenne un style? " 24

De mame qu'elle réit're n'avoir auoun dessein d'écrire pour une quelconque pUblication (donc absence'de but premier), Marianne ne

.

,

20

nie pas non plus, comme l'éditeur l'avait signal~, que' son histoi-re "particuli'histoi-re" puisse avoir Ub certain intér't. Un peu plus .

loin, elle vient comp14t~~ett. idée de l'abaence de but. " je ne sais point philosopher,' et je ne m'en soucie gu're, ( ••• )" 25 et en-core • "je ne veux instruire personne"

26.

Il

Y

a donc une simili-tude tr's grande entre ces deux romana, on y' insiste fort peu sur une volonté ferme d'instruire san~ pour autant nier la posaibilité , que ces deux histoires puissent 'tre utiles moralement. Marivaux

aurait-il ignoré la n'ces.ité de justifier ses romans au niveau moral? Ce.te faible justification s.rait-e~le le résultat d'un choix Tolontaire de la part de l'auteur?

)

De multiple. que.tions surgissent. Un fait nous semble ce-pendant capital. MariTaUX, dans l'édition Prault de

1748,

a ajou-té une table ,tfn'rale cles _tiares au Pau.n par'Y8mt. Dans Q_tte table d . . . .

titre.~

il reprend point par point différents éléments

de, IOn rollUl dans 'le but •• 1. pré_nter co_. un recueil de

ré-tlul~ • .oral ••• h .... 101 Cl"elq,,_s exe.)?'!e ••

, a

• AIIOVI( l' ).

M-".

o.

,.1 lu1 tait

taire'

UD pro~. Wini, II.

n •• " , ••

totat

1. _Me; III. 119. En fait d'a-... ~ ft.ftl .. ~

ete

plaire r.nd·l· ... intid'l., 1)6. Il Y

• w..l'l

4 •• ~ ••• ' l'"oonZ"

ft'.

poln't 4e part,"

!.

2)0. "27

,

.

,,, ,

l ' ,~

....

"

(29)

"COEUR droit. Combien ce don est précieux, 'l, 44." 28

"DEVOTION. En quoi elle diff're de la véritable piété, I. 47 ...

48. "

29

21

"DIEU. Quand on l'aime beaucoup. III. 120. " )0

"HARDIESSE. rl y a de certaines harditsses que l 'homme né

avec du coeur ne saurait avoir. V. 2~1. " 31

"HOMMES(les). Ce qui les rend • la raison. JI. 6. Ce qui forme l "homme , 12. Le dernier des homme. ici-bas, 29. ")2

"REPROCHES. En quel cas ils ont une certaine durée, II. 92 ... ))

"SCRUPULES hors de place,' I. 46 ... )4

"VERITE(la)., Se yen,e t~t ou tard des .ensonges 'dont on a voulu ,la couvrir.' 1., 6 ... )5

La lecture de cette' table des mati'res rènd évident le souci moral

~ ,

de Marivaux. Mais pourquoi n'a oir justifié son roman qU'apr'. coup? Dans la __ . . __ ~~~~'_e comme dans le Paysan parTenu, il n'y avait pas,' dans ace 'du début du roman, une bien grande

importànce accordé. l une ~o onté directe d·ens~igner. Cependant,' et cela nous semblé important: il y a dans la Vi.

de

Marianoe un phénomlne aS18' lell~ble l celui remarqué dana l"

l, roman est

just~é a~

niv,au aoral' d'une taç;n moi

,

que dana ~a tabll diS llati're, du

Palan

amœ

t . . . i. encore une

tois apnl coup. llariànne disait dans la pre.i're p-.rtie ne 'youloir

.

.

instruire personne, elle n' • .ait aucun

but •.

Plul tard, dans son

,

r'cit, nous la '~rprenon. l attiraet le contraire ... Cette petite aYenture: que i'a~ crue a •• e. instructive pour 1 •• 'teunes personne. 1 qu TOU. pourriez donner ceci l lire.' f t '

que je rt4ou~lai 4e polite.àe et 4e mod •• tie aVlc m8S

ooapacne •• ( ••• ). • )6 • ", " ,'.i ,"', r , ' ~ .... " ~\ \'," ~ ;~ \ ; I-~~.~~ " ,. -, "

(30)

,~; ~'~ }~" ! / 22 / / 1

De la m'me

f~on.

l'édiie;,tr! qui au début ne

B'attardai~

que,' faible-ment aux

ve~tu8

mora11sa

r

rJ'ces de, ce qu' i1 présentai t

~u

lecteur,

1 l '

dans une préfa~e l 1~ d~ufi~me partie, vfent argùmente mais, cette , fois-ci

e~

insistant bJarcoup plus sur

tel

fait q\1e Mar janne a beau·

l , .

coup vécu l' " Ce ri '.~t/ P. int 'u#auteur, !c 'lest un" femme ,qui pense t

qui a pa8s~ ar différents é1ata, qui a bea4 oup

vu,

en-fin dont,'la ,ie est un tissu' d ':événements qIA lui ont donné u~ Îc rta1rle connaissanee du ooeur e7' d caractlt-re des ho B ( ••• )". J? I l ! \

, 1 1 / \

L'expérienceJ de : f r anhe peut donc se/rvir d'exemple t

(~

•• ) et comm. elle va ch r d'état, ses récits vont devenir plus

app1i-1

cab1es'

1

ce qUi!: paese dans le grand monde."

J8 Il

est v~al que Marivaux a sana out.'

~OU~U

justifier, au début de cette

d.uxi~me

partie, la sc'n un p.~, audacieuse de la querelle entre Mme Dutour

,

et le cocher, mais.un fait demeurel parce qu'on n'a, pas d'abord insisté avec beaucoup d'éclat sur les vertus mora1iaatrices et ins-truotives d'un text,e, 'on doit le' faire ~r's·. De pius, M. De1of'fre

/

signale, dans son édition dU PaY!ln par •• nu. que d8S tables analy-tique. du .~me genre que celle du PlYltn parvenu furent'ajoutées

..

.

pour l'édition Prault de

1752

au Sptc;ateur 'rlnc.is, 1 l'Indigent

, ihil2!~'. au Qlbi.,t

4!

phl1olOph ••

t aux L'ttr •• , tiré •• du

Mer-cure ".

La qll •• tlon cl • • ure donc de savoir.pourquoi Marivaux n'

in--

,

.1~te ~lu. clana d •• pr'~ao.. ~r 1 •• ~.rtu8 aorali .. trloes de

. . . otUYrel, O~ e'ltait la coutuae l ~·.poqu., C8 qui, de

tou-t. 'viel.noe, l'oblip .p~. coup l lé taire •

,., • 1 ,', , " • ' l , 't. ....

'~:

'.:

,A,~;:':::',;'~~~~,~'"

..

, '

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