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Le Recueil de Sens : forme et sens

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Academic year: 2021

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Texte intégral

(1)

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Bd 1

LE RECUEIL DE SENS:

, FORME

ET SENS

by

Jocelyne Doray

A thes1s suhmitted to the

j Facul ty 0 f Graduate $tud i es and Research

in partial fulfillment of the requ1re,p1énts for t.he degree

Muter of Arts

e

August 1982

F ; [ ; n '1 ;

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--Cette etude doit proc@der

a

la codificatf0l' du Recueil dé Sen! et ,3 une interpr~tati.()n d,es formes qu'y prend

1

le rêe1t pour lui-même et par rapport ft l'ensemble du corpus. Ce mfmofre s'insêre dans lé cadre des recherches qui se font depu1s

.

quelques deux d~cennies sur le genre de

la

nouvelle,

tant

d.ns une perspective synchronique que diathron1~.

Dans un prem; er temps, 11 convie'ndra d

.

1 ~l aborer un modêl e matriciel souple en termes de fonctions, processus, agents et pa-tients (terminologie de Brêmond dans La logique du r-'cit). Ce

mo-c

dêle devra permettre une'approche coh~rente de la sp~c1fitit~ ~e chaque texte - soit des personnages, rôles. slquences dl actions, thêmes, et de leur intégration dans l'ensemble, de façon A pouvoir proc~der par la suite

a

une classification systématique des textes selon les structures et 'th~mes'.

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ABSTRACT

This study shall proceed to th~ codification of

!

the Recueil de Sens and give an interpretation of the tonns occuring in the narrative itselT t or in it as a part of the

corpus "_

This thesis i5 1nsertèd in the field of broader researches having been made for the past t~o decades on the novella as a 1 genre l" in a diachroni c perspective as much as

a

Synchr~nic

perspective. . ; "

Firs t a standard model will be constructed in)erms of "fonct; ons", "processus", "agents" and tJpabients" (Sr&!ond 1 5

-"

term; no1 ogy in la logique du r~dt). Th; s mode 1 shou1d lead'

~ toachelve a coherent approach for each text specifical1y

- its cha racters J ro 1 es J s~quences of ad; ons. themes - and

.

their 1ntegration in the total1ty, in order to proceed to a

,

systematic classification , of the texts; their structures and themes.

This classification will take in consideration several studies of contemporary criticism.

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.TABLE DES MATIERES

.

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Sources thC!ori ques •

.Hi " . . • 8 Elaboration du modèle codificateur .~. 27 ,/ La codification. . . 36 Chap1tte IV: De la codification au r~c1t. . . . 62

,

Chapitte V: Essai d'ïnt@gration. . 85

Cone l us ion. Bibl iograph1e

.

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\ Dans l'introduction de son édition du Recueil de Sens, parue en 1908, Ernest Langlois nous dit:

~

la compilateur n'a fait connaftre ni son nom. n1 la . date 00 11 êcr1vait, ni le pays 00 11 vivait. L'igno-rance on nous resterons de sa personna 11 U ne fera pas tort

a

sa mémoire, si elle survit par ailleurs, et l'histoire litt~raire n'a pas 1 la d~ploret: .

c'~tait un pauvre ~crivain ... 1

le peu d 'enthous iasme manifeité par les médiévistes pour cet ensembl e de nouvell es du quinzième siêcl e qui constituent le Recueil de Sens provient sans doute d'un mêpri s pl us ou moins

l ,

partag~ par eux sur la pi~tre qualitê littéraire des r~cits,

comme en têmoigne "appri!!ciation d'Ernes~ Langlois; hut se p,asse

comme si l'intérêt du livre se trouvai t tout entier dans son

style. En somme, Langlois ne procêde vraiment

a

l'~dition que d'une vingtaine de contes sur un total de quarante-cinq, ceux, dit-il, ~ont les "originaux sont perdus", en insistant sur la

m~diocre qualit~ de la, traduction pour l'ensemble. Il semble que

)

l'êditeur du Recueil de Sens n'accorde d'importance qu'au contenant,)

n~gligeant par ailleurs l'aspect 's~manti que 1 du texte, sous

L

1 Ernèst Langlois,. Introduction l l'êdiUon du Recueil de Sens. (Genève: Slatkine reprints, 1975) p. II

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~~---'prétexte qu1une main maladroite en serait l'auteur .. A contrario, une telle attttude rtviendrait

a

ne

retJnir~

pQur la construction

, '

d'une ~pist'molo9ie, que des objets, des ~vénements, des faits qui ,

semblerai~t posséder une valeur esthêtique s'~c:ordant avec nos

prtsuppo~s idêo~og1~ues

en

mati~re

d'art, de littérature,d'his-toire, etc. et

a

rejeter comme 'insignifiant' ce qui d~roge lune certaine con,ception du 'valable ' et du 'beau'.

1

Il est pourtant certain que, quelle que soit notre ap-préciation littéraire d'uné oeuvre, celle-ci ne perd rien de sa signification. L'attitude dont nous venons de faire etat

corres-,

pond, a une tendance génêrale des etudes littêraires jusqu'a tr~s

récelTllnent. C'est" un phénomêne nouveau que de voir des 'spê.cial i stes de la l1tt~rature' se pencher Sllr des oeuvres dites mineures

(par exemple le roman d'espionnage ou le roman policier). ces genres ayant été considérês jusqu'à maintenant comme 'populaires', 'faibles' et par consêquent dênuês d';ntêret. Or il appert que l'êtude de ces genres nous apprend beaucoup sur certains scMmas idéologiques inscrits tout aussi bien dans cette litt~rature

di~e mineure que, différemment, dans la somme des discours d'une

même culture. Il aura fallu, pour découvrir cela, qu'on cha~e

le 'point de vue' des êtudes littéraires, et qu'on cherche dans une oeuvre autre chose que sa 'capacité d'êmouvoir' ou la 'richesse

v

du s.bl e'. ces deux ca tégori es nI étant

a

m@me que de reprodui re Ileurs prêmisses idéologi ques, et ains i. de rfinscri re compl a1saRlllent

.

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dans le champ des ~tudes littéraires un conformisme a-critique et stêrile. La litt~r~ture ne saurait etre considêrée que comme

'excroissance du sentiment', elle est avant tout discours et sens .

..

Le Recueil ·de Sehs Po ~tê victime. croyons-nous, de cet ostracisme des lHudes 1itt~raires; sous prtHexte de la piêtre qual1tê de sa forme, peu de gens s'y sont int~ress~s. Pourtant, 11 s'agit vraisemblablement du premier recueil du genre écrit en français et en. prose. On ne connatt des circonstances de sa parution que peu de choses, et.

a

toutes fins pratiques, moins encore sur ses rêcits. On sait, par exemple que l'auteur est sénonais,

a

cause des noms qu' 11 donne aux personnages de

se~

rêci ts. l esque 1 s .'

appartenaient

a

des personnalités de la r~gion sénonais~

a

1 I~poque

.,.de la rédaction du recueil: la 'forme litt~raire' est aussi celle du quinzième si~cle. On sait que les r~cits ont des. sources diverses allant de Vies des pêres au Decameron. Sur les contes eux-m~mest

"

on sait que'l'auteur donne des noms

a

ses personnages pour chacun d'eùx, alors que souvent les pèrsonnages sont anonymes , "'01 ~ )a sOUrce.

On ne s'est jusqu'a pr~sent jamais penchê sur la manfêre dont fORctionne le Recueil de Sens ni sur la :grallll1aire' de ses

r~cits; Langlois a vu dans la disposition du recueil un effet du"

hasa~d ilors que Vossler y voyait le "plan d'un éduca~eur ha~ile qui a voulu conduire SOQ ~lêve de l'agrêable

a

~lutilen. l'un et

l'autre auraient procêdé par 'intuition " soit en inf~rant du

thême A l'effet, soit en ~cartant la question m@me. Il ne s'agit

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pas ici de prétendre qu'il soit possible de procMer 3 parth d'un point de vue' qui soit entiêrement scientifique. Il est-certa in cependant que 1 f amênage,nent dt un cadre pour l' Hude du rëcueil puisse servir de 'garde-fou'

a

une certaine intuition du texte lorsqu'il s'agit de son analyse. la codification du texte tient lieu de cadre. Une fois la codification du texte termin~e,

. il devient plus facile de se pencher sur le sens de celui-ci.

~

puisque dès lors. un modèle d'analyse tient lieu de r~fêrence.

Toute codification est sujette

a

caution puisqu'il subsis-"te toujours une marge d'erreur quant 3 l'application du 'l'odèle.

C'est la raison pour laquelle le retour aux r~cits,

a

ses thèmes,

a

s es personnages. etc. devient une phase nécessaire de n~tre

analyse. Mais, répétons-le, c~tte seconde partie du travail~

so-rement l a pl us importânte, est s impli fi ée - Cl est ici une question

de méthodologie - puisqu'elle s'appuie sur une codificat1o!, prêa 1 abl e des rée; ts.

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CHAPITRE 1 SOURCES THEORIQUES

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ProcMer

a"

la codification d'un corpus ne saurait être une fin en soi. Ou plutôt si tel est le cas, cette fin

doit être considêr~e comme le moyen d'une autre pratique qui serait, elle, de 'faire du sens'. Ainsi, tacher de mettre

a

jour les

fonde-"

ments str1ucturaux d'un, texte ne s'entend que corral at i vement avec cette autre entrepri~e qui serait celle de la signification. Or lo~sque la question du sens est "ultima ratio du texte

con-sfd!r~ co~e objet de recher1he, le problême qui ~e Qose a priori est de savoir comment aborder l'étude de cet objet, comment d!finir

~

ses él~ments pertinents en fonction du sens: existe-t-il une ou

des méthodes qui permettent d'aborder la question du sens qui traverse l'univers des discours autrement que par le biais de la rh~torique classique ou par celui de "la psychologie de l'introspection".)

Une premi êre r~ponse fut apportêe allant dans la

,

,

direction d'un abord plus 'scientifique' du texte par Vladimir Propp, dans son analyse formaliste des contes populaires ru'sses.4 Propp découpa les récits en une s~rie de fonctions entendues ~comme l'action d'un pers~nnage, dêfinie du point de vue de sa significa-tion dans 1 e déroul ement de ,11 intri gue" 5, elles-l'Iêl'les s 'organi sant

:r

Greimas, A.J. Sêmantigue structurale' (Paris: tarousse. 1966) ;>. 9. 4 Propp, V. .~orpho l og1 e du conte (Pari s" Seuil, 1970).

)

S Br.mond, C. log,ique du r~c1t (Paris: Seuil, 1973) p. 131. .>'

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en s'quences; Propp ouvrait ainsi la

voie

a

de

nombreuses

~tudes

sur le

mat~riel

narratif,

,lesquelles

allaient s'orienter

vers la recherche des structures profondes du texte. Cette nou:' vellè orientation

permettait

d'êchapper ! certains piêge'S de la clpsfque expl ication de texte, en Syst::;tisant l'apPr:oche et

en

~tablissant certaines bases - qu'il serait peut-@tre trop

optimiste de nommer 1 paradi gmes',

a

ce stade de l a recherche compte

tenu des Msitations de

la

mêthode - mais qui nêanmoins tendait ! !tdblir des bbrnes - non

a

la signification en tant que tene qui aura it êt~ une aberration - ma i s 3 sa quête.

A l a suite de Propp ~e nombreux chercheurs

et

1 th~ori ci ens

de la littêrature' en vinrent

a

considêrer le discours textuel

.

conme une entiU el1e-m~me composêe dl~lêments 'entretenant entre eux des relations d'ordre structural, et que l'organisation de

ces

êlêments -

a

la

fois en

immanence

et en manifestation

-produ'isait

~ns.

Bon nombre d'Hudes

qui s'ensuivirent

avaient

pour m~dêle

la

linguistique struct~rale. Toutefois l'accord entre

ces

chercheurs

,n'a jamais êtê unanime quant aux dêfinitions

et

l

la 'valeur~ qu'il convient de donner l tes êlêments, ni non plus

quant

a

la

pertinence

du

modêle linguistique appliquê au

texte

narratif.

Pour ne donner qu'un exemple de ces dêsaccords, d'aucuns

pr~tend~~t que le

rêcit

ne

saurait

!tre ramen~

l

un Isyno~s1s' sans

par le fait même laisser fuir une part de sens dans le fossê

qui

(13)

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/

s'ouvre entre la structure du récit

'~fduit'

et te récft

lui-mime.

8y fi rst (intuitivelv) s.vnopsi-zing a narrative. the

analyst 1n effect neutralizes variable

.sp~cts

of the

text that are, for his 1mmediate purposes irrelevant

and in fact a source of 'noise' wh1ch obstructs his

perception of the underly1ng organization .•. nevertheless

this practice, although justifiable on sorne grounds,

crea tes a gap between concrete text Ind abstract

structures, and this has some negative consequences. 6

Pour d'autres, pour Lévi-Strauss par exemple, "the

~

teçhnique consists, in analysing each myth individual'y, breaking

down ifS story into the shortest possible sefltences·' 7 de sorte

que le

r~cit

lUl-même nia de valeur quia travers les multiples

fonctions de ses parties. 8

. Quoi qu'il en soft de ces différents points de vue

et' de tant d'autres, il nten reste pas moins qu'une théorie du

t

texte devrait tendre

a

intêgrer les

diff~rents

aspects du récit

1

6

H~ndrfcks,

W.O. "Methodology of narrative structural analysis",

in Semiotica, vol

VII,

p.164.

,

t

7. levi-Strauss, C. "The structural study of myth

n ,

in Joùrnal of

American folk-lore, vol. 68, p. 431.

~11

8. la question de savoir si le mythe est une entité différente du

con\e ou de la nouvelle et si. par conséquent, la méthode utilisée

pour l'analyse du mythe par lévi-Strauss est

intrinsêque~eftt

justi-fiable parce que l'aspect

narrat;on~est.

dans ce cas précis,

quanti-té

n~gligeable.

est une toute autre affaire. En effet, le mythe étant

avant tout un récit, le problème qui consiste

a

chercher quelle serait

pour lui la meilleure maniêre de signifier ressortit lui aussi

a

une

st.antique

g~ntrale ~u1

Mpart de la constatation de

l'omnipr~sence

de la signification et ne peut que se confondre avec la théorie de

la connaissance".

(14)

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;

qui

produisent l'effet de s'ens. Ce sont prêe; sfment ces as pects

que

nous tenterons de

dffi~ir

dans 'les

~hapitres

qui suivent.

Dans un premier temps, la codification pourra etre un outil

de

base devant servir a cette intégration. Pour ce

~ire, il

faudra

procéder

a

l'~laboration

d'un

mod~le

matriciel

app~icable B

chaque récit du

Reeu~il

de Sens.

Aurapavant, il conviendrait de 'passer en revue un

cer-tain nombre de

th~ories

et de

mod~les d~ja

proposés: trois thêses

principales seront retenues: celle de .A.J. Greimas telle

q,!'expos~e

dans

S~mantique structùra~e,

celle de C. "Brémond dans La'log1que

du

rfcit, et

enfin

'une analyse structurale

a

laquelle aura procédé

Lévi-Strauss pour l'analyse du mythe d'Oedipe. Ces trois approches

seroJ'lt criti quêes de façon

a

permettre l a mi se

,a

jour de concepts

opératoires, et l'élimination d'autres éléments théoriques qui

.\

pèchent par leur manque d'économie.

A

propos de sêmantique structurale

Dans sa recherche pour une sémantique structurale,

Greimas propose deux étapes successives et

complê~aires:

une

premiêre qui

"explore

le domaine

de la

significat .. 1on ,

partir

de

ses éléments ultimes,,9, c'est-a-dire suivant de prês le

9

Greimas, op. cit. p. 19

+

(15)

1. t ...

(>

o

modêle linguistique. reprend le concept de structure se

d~finis­

sant comme une relation 3 la fois de conjonction et de

di~

jonction posée entre deux termes fonctionnellement

11ês

(qu'il

s'agisse de phonêmes ou, dans le cas prêsent,

de

lexêmes). "C'est

l'apparition de la relation entre les termes qui est

la

condition

nêcessaire de la signification".lO Greimas propose d'appeler "axe

sfmant1que,,1l

le

dênominateur commun joignant deux termes mis en

relation.

~

Partant de la, Greimas en vient

a

proposer un certain

13

nombre de concepts

~ui devraie~t

servir

3

une description de l'effet

de sens. le premi er de ces concepts propose les "sl!mes:' comme êtant

"les êlêments de signification ... dêslgnês par

~.

Jakobson comme

traits distinctifs"

12

permettant 1'êlaboration de systêmes Sémiques

se substituant aux axes sêmantiques

a

cause de leur,

rendeme~t

./pratique, dans la recherche pour une sêmantique' structurale.

le sême serait donc dêfini comme le dênominateur commun

de sens

a

face la plus large

q~i

se trouve dans une relation entre

deux termes. Toutefois lorsque l'on cesse de s'intéresser

3 ~s

lex~mes

isolés pour considêrer des portions de discours,

p~

exemple

des syntagmes, les contextes différents pourront engendrer des

10

Greimas, op. cit., p,19

11 ibid.

p.21

(16)

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variations de sens de sorte que le m~me terme aura, d'un syntagme

)

a

l'autre, une 'valeur' diff~rente (ex.: ce ~roupeau est compos~ r.e cent

Mill. ;

se payer 1 a

t~te

de quel qu 1 un) ,13 Greimas ,propose

d'appeler classêmes ces s@mès contextuels émergeant dans et par le discours.

la r~un1on en immanence et en maRifestation du sême

(noya~ s~ique) et du classême (sême contextuel) - condition de

l'effet de sens - portera. selon la terminologie de Greimas, le nom de sêmême.14

En

proc~dant ainsi par infêrence du sême

au

classême.

et au sêmême, Greimas en vient

a

déduire que la 'manifestation' (1 e di scours ft/ant toujours cons i dérê comme lieu de rencontre

r

de deux univers: immanent et manifestl!) est d'abord soumise 3 des rêgles immanentes de cohêrence - itération, redondance - qu'il nomme isotopie.

13 Greimas, op. ci~. p. 44

14 Ces trois ~léments de base constituent effectivement le

soc~e sur lequel la ~h~orie dO texte que nous propose Greimas dans S!mantfque structurale s'élabore. Ils sont

a

J'origine d'un concept plus large, celui d'isotopie, qui permettra dans une seconde phase de reprendre l'analyse dans \une "perspective opposêe, en considérant l'univers signifiant dans sa totalit~

pour tenter ... la mise en place de nouveaux concepts, coextensifs des articulations et des distinctions fondamentales de cet

univers". Greimas, op. cit. p. 102 .

(17)

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--~----"" -~ ~I 15 1

'" Ce qu'il faut entendre par isotopie d'un texte: c'est la permanence d'une base classêmatique

hiErarchis~e qui permet, grace

a

l'ouverture des

paradigmes que sont les catêgor1es classEmatiques. les variations des unitês de manifestation, variations qui ~ au 1 i eu de détrui,re l' isotopie, ne, font, au con-trai re que la confi rmer. 15 .:)

l'isotopie devient un concept opératoire du moment que l'on cesse de considérer le discours 1 partir de ses êlEments

cons-,

--titutifs de base (sême, c1assême, etc:) pour le consid~rer comme totalité (univers Sémantique). La t~êorie des actants découle, en quelque sorte. des êl~flts sus-mentionnês.

L'univers sEmantique manifestê sous forme de sêm~m~

si on le consid~re comme la classe des classes, appa-ratt comme univers syntaxique immanent, capable de générer des unitês de mani festation syntaxiques pl us grandes. Nous proposons de retenir le nom 'd'actant' pour d~finir la sous-classe des sêm~mes dêfinis comme

unit~s discrttes et celui de prfdicat pour d~nommer

les sêmêmes consid~rês comme unftês intêgrêes. La com-binaison d'un prêdicat et d'au mo1n~ un actant cons-tituera ainsi une unité plus grande li laquelle on peut donner le nom de message. 16

la syntaxe narrative du mod~le actantiel consiste a'ins i en deux classes qui sont les actants et les prêdicats (div1s~s

en fonctions et qual i fi cations). les fonctions correspondent

a

ce que 1 ~on pourrait appeler 'prêdicat-act1on', soit marquant un processus dans la narration proprement dite et se rapportant

a

un

15 Greimas, op. cit. p.

96

16 ibid. p. 122

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(18)

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" ~ __ .. ....---.-, _ _ _ _ _ _ _ _ !A"'J"'''''''''''''' __

actant, et les qual1fi cations correspondent ~ un ~tat. Greimas

dênombre trois couples d'actants: sujet/objet;

destinateur/des-' t

~inatalret adjuvant/opposant. A chacun de ces groupes Greimas

adjoint une catt!gorie modale. ,dans l'ordre respectif, celle du pouvoir, celle du savoir et celle du vouloir.l7

Nous arrêtons la notre survol de Sé~antlque structurale. Il a fallu nous contenter d'extraire de l'ouvrage ce' qui nous a semblê constituer ~e~semble cohêrent d de base.

11 est certalh qu 1 U{le tel de

'raccourcis' d'ordre méthodo que

nous ne prHendons pas avoir de fa question.

Cette approche de Greimas pr~sente cependant de nombreux problêmes qui ont dêj3 ~tê largement discutês par d'autres théoriciens. Sans vouloir reprehdre cette critique dans les dêtails. nous croyons utile d'en exposer l'essentiel.

En premier lieu, Greimas pose que le discours rêpond

a

des rêgles immanentes ,d'organisation au même titre que la langue

17 Cr. Todorov, dans son article la hi~rarch;e des liens dans

le récit traite aussi de cette question des verbes modaux. Cr. Todorov considêre que "la c nstruction en pens~e ~e l'intrigue et les diff~rentes signifl ations qui lui sont attribuables" forment deux objets d'étud diff~rents. A notre avis~ il s'agit 13 de deux facettes d'un@ ~me chose: il n'existerait en fait qu'une distinction puremen formelle entre le texte 'pens~', et

le texte 'produit' de sor qu'il n'y aurait pas de primaut~

du mental sur le physique op'ns la perspective qu'elle emprunte

Cr. Todorov ne voit qu'un roblême secondaire dans le fait de

résumer le récit: elle sup se que 'l'esprit' retient spontanêment

l'essentiel de la narration. Nous croyons au contraire que l'opê-ration de résumer est une difficultê majeure posée de facto par

l • ~na lyse des 'di sceurs ' •

16

f

,

(19)

()

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et emprunte, pour ~laborer sa th~orie, le mod~le l1n9uistique. En second lieu, l'approche de Greimas suppose qu'11 puisse exister un métalangage qui rendrait compte, de la maniêre la plus objective possible, de l'organisation stucturale des discours. Nous avons vu que les concepts de sême. classême et sémême r~su1taient de... cette d!marche. Par ailleurs, nous avons vu que sa thêor1e des actants repose, en quelque sorte, sur l'extension de ces concepts.

Un métalangage devrait idéalement se confondre avec les signes d'une codifi~ation quasi-mathématique de sorte que l'on puisse échapper au problême de la dénomination. or-en dHinissant le sême comme étant l'unité de sens 3 face la plus large entre deux termes mis en relation, Greimas laisse entendre qu'il puisse effet.-tivement exister. quelque part. un dénominateur commun de sens entre ces termes. en dehors de tout contexte.

Une première remarque consisterait 3 se demander si le lieu d'utilisation de tel ou tel terme, ainsi que 1~ 'temps'

{époque} ne constituent pas en eux-mfmes un contexte qui transforme l'usage, d'un 1 ieu

a

un autre et d'un temps

a

un autre. Par

ailleurs. le dénominateur commun, une fois dênomm~. serait de l'ordre )

du langage tout en ~tant pr~tendument de l'ordre d'un métalangage. le <.1ênominateur commun serait donc lui-même,

a

toutes fins pratiques,

loi

un lexême. En tant que lexème il peut lui-m@me être coupU avec wn autre lexême. dont le sème résultant serait~un autre dénominateur commun. et ainsi de suite. le métalangage en

te

sens ne s~~1t plus

)

(20)

{

---~---J--,~----~~---'--::_,

1

o

..

qu'une fiction~ 11 n'existe pas d'adéquation réelle entre le

sême comme concept et le sème une fois dênommê.18 le terme choisi pour recouvrir le concept d'un sème propre

a

deux lexêmes mis en relation ne pourrait !tre qu'une, approximation

a

pr!dser sans cesse. En cons~quence, l'analyse s~mantique structurale telle que

.

proposée par Greimas~ finirait par ressembler

a

la construction d'une tour de Babel.,.

la rigueur de la méthode n'est pas

a

mettre en cause. Toutefois une infinitê de probl~mes surgissent du seul fait ,que l'objet qu'elle entend êtudier est l'univers des discours. Une

s!mantique suit de trop prês le modèle linguistique est donc

de la logique du r~cit

Dans La logigue du r~cft, Claude Brêmond a R'us ou moins abandonné - non pas "idée d'un structuralisme des discours· mais

la fid!lit~ au modèle linguistique. Il retourne plus directement

aux sources du formalisme 1 la Propp, en reprenant les concepts de fonction et de séquence.

18 Cette démarche peut ~tre rapprochée de celle de Hjelmslev lorsque ce dernier établit'un parall!le entre forme et subs-tance du contenant et forme et subssubs-tance d~ contenu. dans la langue. de sorte qu '<3 un r!pertoi re de phonêmes il fai t cor-respondre

un

rêpertoire de noêmes. le premier se prêsen~ant dans un nombre 'fini' et le second dans un nombre 'infini',

i ' ( ) 1

(21)

· 1

~

o

J

o

"

'lM

la notion 'de sêquence sera I!galement maintenue mais au prix d'un remaniement important. Il ne s'agira plus ~'une succession toujours identique de ~mes

fonctions, mais de groupements plus souples, dont la base est une sêrie êlêmentaire de trois termes correspondant aux trois temps qui marquent le dêve-Joppement d'un processus: virtualitf. passage

a

l'acte, achêvement. 19

-l....)

Toutefois Brêmond s'êloigne sensiblement de Propp et de Greimas lorsqu'il réintroduit dans sa dêmarche une notion plus traditionnelle qui est celle de personnage. Il nomme rôle la "re-lation d'un personnage-sujet et d'un

processus-prêdi~at".20

Ces· rOles se subdivisent en deux catégories, celle d'agent, initia-teur d'un processus et celle de patient, victime ou bên!ficiaire d'un processus.

la démarche de Brémond v&fie de celle de Greimas princi-palement en ceci que les 'un1tês de sens' (les sê~mes chez

Greimas) ne sont plus considérés comme résultant d'une organisa-tion du texte en l~anence, logiquement antêrieure

a

une manifes-tation; le pr~s de Brémond n'est pas vêrjtable~ent de mettre

a

jour une syntaxe des discours. mais bien de rendre compte de 1

'or-,

ganisation en surfac~ du récit, et cela malgré certaines préten-tions de la méthode.

En effet, en remaniant le concept de fonction et en abandonnant, contrairement 1 nombre de ses prêdêcesseurs, Il'ana10-gie avec la langue" Brémond propose une codification..du récit qui

151 C. Brêmond. La logique du r4!cit, p. 131

20 ibid., p. 133

---_

....

(22)

~---!

o

o

soit plutOt un Agencement de rOles que celle des conditions '

n~cessaires de production de l'effet de sens dans l'univers des

discours..

Brlmond élabore une grille qui devrait. selon lui. pouvoir s'appliquer avec succf!s ~ tout matêriel narratif.

~t pourtant, dans la conclusion de son ouvrage.·8r~mond nous dit:

Nous avons pr~sentê notre formulation des rôles narra-tifs comme un 'codage'. Reconnaissons qu'elle n'en a pourtant nf la rigueur. ni la prlcision. l'objectif final de ce travail ltant de communiquer au lecteur le sentiment intuitif de l'organisation logique des rOles dans le rêcit. le recours 3 la langue naturelle, avec ses ambiguïtés. ses redondfces. ses synomymies. nous., a paru le moye~ le plus si ple d'aller au but. 21

. '

En effet le probnme principal q e, présente La logique

,

du r@cit est,

â

notre avis~ l'hésitation de son auteur entre les modêles structuralistes et formalistes d'une part, et d'autre part, des notions plus traditionnelles d'explication de texte (entre logique et intuition). de sorte que Brêmond n'aborde toujours que 'par la bande' le texte comme producteur de l'effet de sens - il aborde directement le rfcit - et en cela il nêglige de mettre en place des concepts opératoires qui auraient permis de 'faire le pont' entre la syntaxe narrative et f'agencement des rôles nar-ra tifs .

21 C. Brêmond, op. cit., p. 309

l I " "

.-,

(23)

---,

--- - Rd

o

..

"

o

• J ( A toutes fins prati ques. les emprunts de Brémond li

Propp sont surtout d'ordre

.

terminologique: il n'existe qufune

con-nivence três t~nue entre les deux approches, et elle se situe plu-tôt au niveau du lexique •

Par ailleurs," le r~perto-ire dés processus (tel qu'il ap-para'ft en index de la logique du récit) nous a sembH! manqu-er d'é-conomie. Contentons-nous d'un seul exemple: entre autres groupes de processus. Brémond nous donne: persuasion; dissuasion; influence; etc. qui sont autant de groupes distincts. Rien pourtant ne

jus-tifie pourquoi les groupes 'persuasion' et 'dissuasion' n'entrent pas comme sous-groupe du troisiême: 'influ~nce'.

21

Par contre si l'on excepte ces r~serves quant au 'détail' -sous-catégories de rôles. catégories de processus. etc. - 00

l'ar-r

bitraire du choix de la d~nomination et du classement semble prendre

le pas sur ~a logique, et si l'on excepte cette confusion entre

structure narrative et agencement de rôles comme s'il's'agissait

dlune seule et m~me chose, le modêle mis en place par 8rêmond

pour ,le pr~-codage du récit est

a

reteni r.

.

Dans un tout autre ordre dl idées mai "tenant. pour Greimas comme pour Brémond9 toute analyse du texte qui emprunte des voies

structuralistes ou formalistes, ne peut se faire qu'au prix d'une

transformation du discours complexe en des séquences simples. "que l Ion procède par rêduction (suppression ou extraction)22 ou que

22 Greimas. op. ,cit •• p. 159 et suivantes •

1

"1

(24)

'f

o

)

Q

-- - - - , - - ' -_ _ _ If ---2-~',

l'on r~sume intuitivemen~. Un fragment de discours, tel qu'il se prêsente dàns la totalité des êHments qui le composent. ap-paraft pl us ou moins comme une n~buleuse. et c'est l a raison pO'Jr laquelle le recours

.:ru

'synopsis' s'avêre souvent três utile, sinon indispensable.

1

Mais répétons-le, puisque la question du sens doit se trouver au centre des préoccupations de toute th~orie du

1

,

1

texte, la codification d'un

fr~gment

de discours qui r@Sult. de

l

'

l'ensemble des opérations de l'une ou de l 'a~tre des approches

que nous venons de voir ne saurait être suffisante. The structural study of myth

C'est afin de démontrer l'écart qui existe entre les structures mi ses

a

jour du texte et 1 e résiduel de sens qui se

.

trouve inscrit dans la forme propre au récit que nous avons

23 pensé inclure ici une rHlexion sur The_ strl~ctural study of ,myth . It

Si lévi-Strauss n'hésite pas un seul instant

a

'résumerl

1 e mythe avant d'en entreprendre l' ~tude, Cl est que son objet"

n'est pas le rêcit du mythe en tant que tel, mais" son 'contenu intrinsêquel

• contenu commun

a

toutes les versions du m@me myt~e.

lévi-Strauss est conscient cependant que la forme proprement dite que prend le discours pour signifier 'est, en elle-m@me# porteuse

10. •

de sens.

23 C. lévi-Strauss. The structural study of myth •. in "The journa 1 of ameri can

folk-l

ore", '19S~.

"

(25)

.1

~ , .~ ~"1 Î '1 ; 1 ,', 1 _,. '" ~ _ _ "'-:" _ _ _ _ _ _ _ _ ....:!o:!"~_. _ _ _ _ _ _ _ _ " r _ ~ ~ _ _ ..:;:~..:..' _ _ _ _ ...;:. _ _ _ _ _ _ _ ~

.

()

/ r ..r ~

o

(

A remark can be introduced ... which will help ta show the singularity of ~th among other

11n9u15-tic phenomena. My th 15 part of language where the

L; .

.J formula 'traduttore. tradlttore' reaches its lowest truth-value. From that point of view. it should be put in the whole gamut of linguistic èxpressions &at the opposite to that of poetry ... Poetry 1S a

k1nd of speech which cannot be translated except at the cost of serious distorsions; whereas the mythical

value of the myth remains even through the worst 'translations. 24

...

la mHhode de L~vi -Strauss qui repose sur .-une

fragmen-'\

23

tation du mythe en des segments' simples n'a pas pour but une syntaxe des discours, mais le fonctionnement du mythe comme 'maniêre de penser 1 e ,monde' .

Il (lévi-St'r.Auss) consic.'êre le mythe comme un

instru-ment de la 'Pflgique primitive et c'est pourquoi." eq, dépit de saines et de subtiles considêrations sur les nêthodesi structura 1 es d'analyse du mythe, ses

étu-des concrètes représentent une analyse de la pens~e

mythique et non pas du récit.mythique. 25

Ainsi son objet n'~tant pas h man,ière dont le mythe est raconté, mais le mythe comme représentation des structures

itêrat;-'ves de la pensée, ,'asp[t narration est, ipso facto, êvacuê.26 Toutefois n ' e s t pas exclu de concevoir l'Hude du mytlle conwne l'étude de se variantes narratives; cel a suppose par

24 lévi-Strauss, op.cit .• p. 430

25 E. l-1eletinski, l'étude structurale et tyPOlogie du cont~, p. 216 26 l'optique de Greimas est, en fait~ très proche de celle de lévi-Strauss. Elle est d'inspiratioq Slussurienne: "If there 1s a meaning ta be found in mythology, this cannot reside in the 150-lated eldment~ which enter into the composition of myth, but only in the way these elements are combinedlt

• levi-Strauss. ,p. 431

,

1

! "

(26)

()

o

'<!!'

contre un tout autre pb1nt de vue.

Or c'est prêcis~ment cette question du point de vue que nous voudrions soulever ici. Si l'approche de Lévi-Strauss

, ~

n'entratne que peu d'objections quant 3 l'ensemble des op~rations

qu'elle pr~suppose, c'est que l'objet de la recherche n'est pas

24

,

f

'dans' le discours; c'est en ant~opologue que l'auteur se penche , sur le texte mythique; par

cons~uent l'interpr~tat;on

des résultats

de son analyse structurale ne touche pas la 'syntaxe des di scours ' ou la 1 syntaxe narrative' .

Dans 1 e même ordre d'idées, il est d1fficile de

conc~

une théorie du texte qui n'ait d'autres fins que la mise

a

jour des str4ctures textuelles. En d'autres termes. pour qu'une "sémantique

\

structurale" ou une "logique du récit" aient un sens. il faut que les étapes qui les dêterminent soient implicitement ou explicitement subordonnêe-s' ! tlne' fin d'interprétation: c'est le point de vue qui détermine l'encodage et non l'inverse.

C'est sur cette question que nous devons nous pencher avant d'~laborer un modèle pour la codification du corpus.

De quoi se compose le Recueil de Se~? Il s'ag1t d'un

.-ensemble de r~cits en prose et en français, êcrits dans le courant du quinzième siêcle. Ces rêcits, nQUS J'avons mentionné. ont des sources multiples. de sorte que l'auteur a empruntê une partie de ses thêmes a d'autres r~cits forcément antêrieurs a·lui. Certains de ces thèmes luront par ailleurs

.t4

repris dans d'autres genres.

î

-i

1

1

(27)

1

()

Il existe donc (un peu come pour le mythe) une '1Ib1e' qui serait

\

faite des êlêments de narration identifiables d'un rfcit 1 un autre, et cette fable d.emeure touj-ours la M@me. 'Ir consf'luent,

25

en supposant que notre auteur ait repris presqu'1nt~gralement certaines histoires du Oecameron, par "exemple. il serait logique de supposer

.'

que l,a codifi cat ion de l'une et l'autre vers ions d' une m~me hfstoi re soit elle aussi la mfme. Par contre, du point de vue de l'effet de sens, du point de vue de la production de l'intêr@t que suscitent l'un et l'autre récit. nous sommes dor~navant dans deux univers distincts. On peut supposer que les Seux textes n'ont pas la m@me

isotopie dominante puisqu'ils sont susceptibles de deux 1Aterprêtations difflirentes ou du moins divergentes. Si nous avons recours. pour des fins d'analyse,

a

un 'r~sum~' nous nous retrouvons face 3 ce probl~me:

nous pourrons plus ou moins facilement repérer l'isotopfe de la

..,

'fable', nous laisserons pourtant dans l'ombre celle du rêcit tel qu'il se présente dans sa spêcificitê.

C'est pourquoi nous proposons dans une seconde phase de notre travail de ret~ voi r ce qui. pour chacun des r~c1ts,

, n'aura pas pu !tre

intêg~S

la codification: puisque - en

suivant cette d~marche - le sens êmerge de la relation de conjonction et . de di sjonct {on entre deux tennes. nous pouvons supposer que ce

con-cept est pertinent pour des unit~s plus complexes, des récits. de sorte que la conjonction entre plusieurs versions d'une mfme fable serait composée des êlêments qui font l'objet de la codification, la

r

.,.--- - - .,.---'.,.---1:_ q p

1

,

,

(28)

()

o

disjonction se sftuerait dans ce qui, du r~cft, aura rêsist'-

a

la )pdif1cltion.

le but de ce travail n'!tant pas de comparer entre elles plusieurs versions d'une même fable. nous ne pourrons pas 'vfriffe!'" nos rhul tats dans ce sens. ToutefDi s nous croyons. conwne nous

26

lvons essayê de le démontrer 'pl us haut, que la codification du recueil et de ses rfc1 ts ne rèprfsente qu'une partie du travail con-cernant le rfc.it mêdiêval puisque eelle-ci laisu dans l'ombre l' aspect

spfcifi~ue

de

c~

jype

de rfci t qui. nul doute n'est pos-sible, diffêre du rêcit moderne.

(29)

. C)

1

-,

CHAPITRE II

ELABORATION OU MODELE CODIFICATEUR

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1 J •

(30)

1

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)

o

Le r-fcft ne peut allèr vers son d~nouement sans qu'une certaine logique d'enchafnement des péripéties entre elles ne le permette. La Uche, lorsqu'il s'agit de comprendre cette logique, 'revient donc d'abord

a

identifier quelles sont les fonctions de

ces périp~ties et en deuxieme lieu

a

voir comment elles s'agencent

entre elles.

les actions narrées nt sont cependant pas toutes aussi importantes les unes que les autres. du point de vue de la logique du récit. Il convient de regrouper .ces actions dans un nombre 1i-mit~ de catégor1 es, l esque 11 es permettront d' i dent Hi er l' act ion ou un certain nombre d'actions comme des fonctions telles que

d~-finies par Propp. Ainsi dans la catégorie 'pouvoir' {w}, nous retrou-verons des actions comme' faire chanter' ou 'donner l'absolution 1

de sorte que les processus 'méliorati,fs' et 'dégradatifs' enga9~s

par ces différentes actions ne formeront pas deux catégories

dis-tinctes.

Nous avons choisi de limiter

a

6 le nombre de catêgories: (x): voulo-ti" avoir: se marier, voler, etc.

'"

{u}: vouloir ~tre: se repentir d'~ne faute. d@venir un saint. etc. (w): I?ouvoir': faire chanter, donner l'absolution, etc.

(v): savoir: se confesser,dhoiler, informer, etc. (y): perturber: ruse. tromperie. fni gme. etc.

(z): transgression par l'effet du hasard ou d'une interpr!tation • double sens.

(31)

" )

( J

Ceci OOU$ a~ne

a

devoir préciser les symboles utilisés

dans notre codification du Recueil de Sens. ainsi que leurs im-plications.

Mai savant d'en arriver la. nous pouvons poser que l' ac-complissement d'un processus engagé par les actions composant une fonction dans le rêcit dêpend a priori de sa négation dans 'l'avant-rleit'. Autrement dit, si l'on trouve qu'un personnage 'A' obtient ce qu'il dêsire. par exemple le mariage avec un personnage 'B' (eodê: AxB) il est logique de dire que dans 'l'avant-récit'. et pour que le r~cit ait lieu, 'A' èst privê de "8'. 'A' n'est pas

mari~ avec 'B' (codê: AxB).

Ai ns i tout processus qui doit permettre lune foncti on de se r~aliser est form~ d'un couple ~e 'motivations' tel que (AiS - AxB), c'est-a-dire que le personnage 'A'. qui n'a pas ce qu'il d~$ire par rapport au personnage 'B', finira par l'obtenir. Tout processus est donc nêcessairement une motivation

a

deux termes. ou ce qui re'vient au même, un couple de motivations.

dont l'un est virtuellement la n~9ation de l'autre. Ainsi (Ax8 - AxB)

pourrait tout aussi bien marquer un processus ou le personnage

'A' perd ce qu'il détient par rapport au personnage 'B'.

le récit doit se réaliser COIIIRM! différence (perversion

de l'origine). le signe de cette différence (l'extra-ordinaire) doit, pour ftr@ marqué. se définir par rapport

a

la différence qu'il n'est pas: le trouble suppose un socle 1 partir duquel (dans lequel) il

(32)

(

)

• 1

".

o

JO --, 4

s'exerce, le trouble apprend au lecteur ce quf n'est

pas, afin de faire arriver ce qui est en tant que r~cit.27 t

Toutefois il n'est pas certain qu'une motivation marqu~e

• l'or'ig,ine (AiB), lorsqu'elle est ins~rêe dans une 's!quence' marquant l'enchafnement de plusieurs fonctions. ait comme aboutis-sement 1 a n~gat i on de ses termes; (hl - Axa) reprêsel'lte 1 e rêcit l,orsque le couple est pris isol~ment: si (AxB - AxB) constituait le tout du r~cit. il faudrait que le second terme soit toujours la nêgation du premier. sans quoi l~ r~cit n'aurait pas lieu.

Toutefois lorsque le rêcit est fait d' un encratnement de fonctions, la rêalisation du processus (AxB - AxB) peut ~tre 'nulle'. si ce processus en entier dépend d'un autre processus qui en' est la

.

-

'-',

condition; ainsi {AxB - AxB} lorsqu'ildéper.td. pat exemple, de

(CyB - CyS), peut ~tre annulê de sorte que la sêquence serait: (AxB - 'Gy! - CyB -

Axa).

Cet exempl e nous mo~t re que. dans ce cas

pr~c1s. le 'manque 1 gagner' ne peut exister 'en soi '. mais dépenè

d'une ruse {y}. Si la ruse rêussit (ce qui est le cas ici) le 'manque 1 gagner' n'est pas combl~. Par contre si la ruse ~chouait. il y

aurait suppression du manque.

Il s'agit donc ici de voir que la suppression du manque

1 pour condition l'échec de 'a ruse. Le r~cit est toujours construit

27 Grivel. Production de l'1ntfr!t romanesque (la Haye: fIIouton, 1973),

p. 91.

~--j

(33)

._ . ___ .1.... _ _ ::--_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

- - -_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ ~_1

()

C)

sur une al terna,t ive de ce type: {Ad ..

cyr -

CyB' - liB} ou

(hl - CyB - CyS - AxB) •

Ainsi. de la même maniêre que

AiS

doit nécessairement devenir AxB si le

récft~e

présente so'us la forme d'un processus simple

a

une fonction, une sêquence de fonctions marquant le r!cit a toujours come vfrtualiU de réa~lisatiorT, avant que le rAcit ne prenne forme, la néga t f on des termes fi naux des ,fonctions qui la composent - comme possib11itê de ~nouem,nt pour le récit.

Notons que seuls les termes finaux sont susceptibles de changer

puisque ce qui est donné comme êtant 'tel' dans l'avant-récit - par exemple 'A' veut épouser 'B',codê!: (AxB) - peut. ou peut ne pas se rêal i ser de sorte que (AxB - ... - AxB) aurait pour "seule alternative (AXt- ... - AxB). Encore une fois, pour que

(AxB - ... - AxB). il faut qu'entre les deux termes de la fonction

S 1 hs~re une autre foneti on

a

deu*J termes dont le second est

nécessairement. dans ce cas, la négation du premier.

La sêquence peut donc ~tre définie comme une sêrie de processus qui forment, les uns êtant subordonnés aux autres, les conditions de réal isation du récit. Supposons par exemple que

(AxB - AxS) est l'objet du récit. Il est logique de supposer que cette fonction a. comme condition de réalisation, un autre processus

insêr~ entre les termes qui la composent, et que pour que celui-la

aboutisse. il faut que celui-ci ait nécessairement abouti: (AxS - CyB - CyB - Ail)

31

'~---~-~',--. . -...

~,j~"[---,

(34)

t )

o

Il en rêsulte que la codification du r~cit se développe sur un axe, de sorte que le terme marquant la r!alisation du pro-cessus qui doit clore le r@cit aura comme terme correspondant èelui

qui ouvre le rfcH.

Une s~quence peut ftre consid@rt!e comme compH!te

a

par-tir du moment ob les processus qui l'engendrent satisfont aux con-ditions de réalisation des termes (motivations) qui ouvrent et ferment cette sêqlJencej ces termes constituent une fonction.

Exemple: (AxB - AvB - Cy9 - CyB - AvB - AxB)

Pour résumer ce qui précêde, nous considérons le récit comme un enchatnement logique de fonctions tel qu'il se déploie sur un axe. et tel que chaque fonction est compos~e d'un couple de mo-tivations dont la seconde est en principe la négation de la premiêre. la rêalisation d'une motivation peut cependant être, dans les faits, nulle, soit que ce qui est identifié, par exemple. comme 'manque ~

gagner' par le

terme

initial de la fonction - ou ce qui revient au

même

par sa motivation dans l'avant-récit -

(AxB),

n'entrafne pas

le dênouement prévu, c'est-l-dire la suppression de ce manque. mais son mai'ntienj (il est possible de supposer le processus inverse. ce qui est identifié comme un 'acquis' dans .l'avant-récit n'entratne pas une perte, comme i l senit logique de le supposer, mais la préserva-tion dt cet 'acquis', de sorte que: (Ad - ÂxB».

\.

(35)

'0

o

"

--_

...

--_._--33-'

Pour que tel soit le cas (Ad ~ AxB. ou AxB - AxB) il faut que soit insérée, entre la motivation finale et la motivation 1n1-tiale de cette fonction au moins une autre fonction dont la motiva-tinn finale marque la négation de la motivation initiale. dans le sens de la suppression d'un manque (par exemple:

CxO -

CxD) ou dans celuf de la suppression d'un acquis (CxD - ~).

' \ Ainsi dans {Axa - CyO - CyO

~ ~.

1. fonctfon qu1 se trouve au c~ntre sur l'axe codificateur, soit celle qui voit sa

~tivat;on

initia7e immêdlatement suivie de sa motivation finale. c'est-a-d1re une fonction qui ne d~pend d'aucune autre. peut ~tre

considêrée comme la fonction 'principale' en ceci que les motivations qui se déploient de part et d'autre de cette derniêre n'ont de sens, et ne reuvent former d~ fonctions, que parce que le processus qui Mfinit .... celle-là a prêalablement abouti.

Dans le cas d'une s~quence marquée (AxB AwB AyB -AyB - AwB - AxS) le personnage 'AI ne pourra obtenir ce qu'il veut

\

par rapport au personnage 'B'-(AxB). si et seulement si 'A' marque un certain pouvoir sur '8'- (AwB), ce pouvoir ne pouvant exister que si lA' réussit a tromper 'B' - (AyB). Dans l'altemative (AxB - AwB - AyB - AyB - AwB - AxB), le rêcit 'n'existe plus'.

Par contre, on pourrait imaginer un cas tel que (l\xB • AwB - AyB -

AYi -

Aw8 - AxB), soit que la réussite de la quete

(Axa - AxB) dêpefld de l'échec de la ruse (y). Dans l'alternlt1ve (AxB - AwB - AyR - Ay8 - AwB - Ax8) seule la ruse réussit.

~.

---

.. '

(36)

---~- ,.-

--_.'---'---_

.

()

o

..;

1

Une telle codification ne tient COMpte qu'accessoire-ment de la progression chronologique des pêripêties du r~c1t:

elle tient c@mpte d'une 'nêcessftê logique' d'implication des fonctions les unes par rapport aux autres.

Une telle codification néglige aussi la 'valeur narrative' des pêripêties: ainsi. le dfploiement d'une ruse dans ,. rêcit peut etre fortement marquée en ceci 'que le narrateur décrit en dHails les moyens util;s~s par l'auteur de la ruse, celle-ci pouvant être rfpêtée plusieurs fois dans le m~me rêcit, sous des jours différer.:s,

pu

a

l'inverse. la ruse n'est que très superficiellement donnée CG~~

.-telle, sans que dans un cas comme dans

l

lautre l a fonction ne Ch~r".gE:

par exemple:

AyB - AyB.

les personnages n'ont d'importance qu'en tant qu'agents initiateurs des processus ou patients affectês par ces même processus. Toutefois la méthodologie De retient pas (a ce stade du travafl) comme pertinentes les notions de sujet, objet. destinateur. desti-nataire, etc., ni non plus celles de victime ou de bénéficiaire puisquf11 apparatt que dans un même récit, le sujet d'une qu~te

peut

a

son tour être l'objet d'une au~.re, 1estinateur ou destinataire. bénéficiaire ou victime, a tour de rOle. Ces notions seront reprises plus tard.

la codification du Recueil de Sens telle qu'élle apparatt dans le chapitre ~uivant permet de rendre compte d'une certaine

or-91n1sation logique du récit d'une fonction

a

une autre, et permet ,

"

(37)

-

,

.~---~~~

--'---'----

- -! 1 ) J 1 •

t

) , (

en dernier ressort de constater la 'dépendance' de certaines fonctions par rapport ~ dloautres, afin d'êtabl ir une h1êrarchie des 'rapports de force ," entre 1 es di ff!rents agents et patients qui fondent le r~cit par leurs actions.

Cette codification doit donc ~ller de pair avec ce qui pourra ~tr~ dit dans le quatriême chapitre de' ce mêmoire. des per-~

sonnages en tant qu'ils né sont plus considêrés uniquement comme agents et patients, mais cOJ!lllle 'personne du texte' - personnage.

35

Les fonctions devront elles aussi ~tre considêrêes non plus sous leur jour fonctionne~. mais en tant qu'actions porteuses d'une certaine id~ologie (par ~xemple: (l\wS - AvB - AvB - AVIS) pourra dans un premier temps ~tre interprêté comme UR 'pouvoir' dépendant d'un

'savoir'. et dans un second temps comme 'absolution' dépendant d'une 'confession' ).

En inférant du fonctionnel au 'message' nous croyons pouvoir être en mesure d'êtablir non pas seulement une "hiêrarchie des liens dans le récit" (Cr. Todorov) mais u~e hiérarchie des implications

'socio-critiques' portées par le récit.

Le c;nqui~me chapitre sera consacré

a

une intégration des

~léments de la codification et de ce qu; lui 'résiste' pour en arriver

l une \lue d'ensemble sur le Recueil de Sens et sur ses rêcits.

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-Ce chapitre coaporte deux @tapes. Une premiere qui est, en soi, la codification des r~cits. Celle-ci présente six modèles

d'organisaMon des fonctions pour l'ensemble des,rêc1ts., Nous

donnerons un exemple d'encodage pour ch~cun des modèles.

Une seconde partie. plus importante. consistera

a

analy-ser les donnêes multiples qui nous auront n~ fournies

par

l'en-codage, et

a

proposer des hypothêses g~n~rales quant

a

la mise en texte des nouvelles.

Cette étape sera s~ivie. dans le chapitre-IV, d'un examen plus spêcifique de ce qui constitue la r~fêrence narrative des dit·

f@rentes parties de, l ·encoda~e.

En d'autres tenDes, T'teumen portera sur les personnages et les actions proprement dites, ainsi que sur leur 'morale'.

(Un rêsumé des récits ayant fait l'objet d'un fhoix pour

exe~

fi"er chacun des modêl es se trouve en annexe de ce chapitre, 3 partir de la page 59 jusqu'A la page 61).

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(40)

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les chapitres l, X, XV, Ut XXIV du Recueil de Sens peuvent @tre codifiês selon le mod~le a).

Mod!le a}: x~w,V,XtY

A titre d'exemple, nous codifions le chapitre 1: •

Prtmitre nouvelle, de damo1 selle Ysmarfe de Vohines ~ connent par sa botltl Dieu la pourveut grandement.

Personnages: Ysmarie: A; Jacques de Voisines: B;

le roy Claudin: Ci Anguerran: D.

_ riA -

DwC -

Ave -

Alle - OwC - CxA

Bxe - DyC - DyC - Bxe Ave - DwC - CxA

fonction: (CxA - CxA): le roy Claudin (C) ~pousera (x) Ysmarie (A). Fonction: ('fiWë - OWC): Anguerran (D) perdra toute influence (W") sur

le roy Claudin (C).

Fonction:'(AVr - Ave): Ysmarie (A) dira toute fa v~rité (v) au roy Claudio a (C).

Sêqu'ence:' ëxA - DwC - Ave - Ave -

Owê -

CxA

3a

-F3nction: (Bxe - SxC): Jacques de Voisines (8) obtient une faveur (x)

au roy Claudi~ (C).

1f;.) ,

"

(41)

--~---

f.

t ...,....

Fonction: (Dye - Dye): Aftguurân

..

(0) trompe (1) le roy Cl.udfn (C) . Sequence: ~xC - Dye - Dye - ~x~

CxA - DwC - Ave - 9xC ..

D.Yt -

Dyt - SxC - Ave -

DWE -

CxA Toutes les motivations se rfa1ise"t dans 11 sens d'un gain, except@ la motivation du pouvoir qui se caract~r1se par une

perte. ,\' ternative

CxA - DwC - Ave - BxA -

Dye - Ôye -

BxA - Ave - DwC -

W

Aucune des motivat19ns ne se r~alise.

mais

la fonction

.

du pouvoir

{w}

se pr~sente comme un 'acquis' non su~ceptible d'@tre

change. 1

1 ..

o

1

(42)

-.

_.

)

\

()

(

40 ,

les chapitres II, IX, XXV, XXIX du P.ecueil de Sens

peuvent être codi fiês selon le modêle b).

Modèle b): x~ w. v, Ix/, z. Ce modèle $e pl"fsente comme une rêplique du modele a) a la diff~rençe que la fonction derniêre

change: (z) au lieu de (y). Cette fonction (z) a une influence sur la r~alisation de la qu!te (x): (de x

a

Ix/). l i fonction

(Ix/) représente une transgression par rapport

a

(x) en ceci que la qu!te initial e sera combltie par autre chose que ce qui était attendu.

A titre d' exemple nous todifi ons le chapitre II: Du roy "'lchanor et de Belyoberis son filz.

Personnages: Le roy Alchanor: A; Belyoberis:

B;

les pronostiqueurs: C.

AiS

~ AwB - CvA - CvA ~ Aw8 - AxB

JiA ~ IAxBI

-lAiS/ -

8zA -

BzA - 1 AxBI - CvA -

AWB - AxI

fonction: (W - AxB): Le roy Alchanor (A) perdra tout ~spoir (i)

de voir son fil s (B) devenir un "vaillant chevalier". Fbnctioo: (AwB - AWB): Le roy Alchanor (A) p!rdra toute lutor1tf (i)

j

sur Bely()beris~ son fils (8-).

Fonction: (CvA - CvA): les pronostiqueurs (e) donnent une information (v)

au roy Al chanot" (A).

r

(43)

i

1

j

... ··~---_ _ _ .d _ _ _ _ _ _ _ _ .... .:o.-~ ... _ _ . _ _ _ _ _ _ _ _ _ . .

r)

,.

Sfquence:

Axf

~ AwB - Cv~ -

CvA -

~i

-

AxS

Fonction:

(fAxBI -fAxaI):

le roy Alchanor (A} obtient (/x/) que son fils (B)

vive

longtemps.

Fonction: (azA - 8zA): B~lyoberis (B) r!1nterprete les termes de

!

la quête (x), de "vaillant chevaliéru 1 "chevalier errant

pour l'amour des femmes", quête du personna-;-r~e roy

Al chanor.

Slquence:

fAxBI -

ëïA - BzA - fAxBf

Le r~cit cod~:

AxB - AwS - CvA - /AxBI - BzA - BzA - fAxBI - CvA - AwB - AxB

les motivations de la qu!te initiale (x) donnent une réalisation nulle alors \ue celles du pouvoir (w) se r~alisent daQs le sens d'une perte; toutes les autres se rêalisent dans le sens

d 'un ~ain.

Alternative:

1

AxS - AwB -

W -

lAxaI -

BzA -

BzA' -

/AXr, -

CvA - AwS - Ad \

Seules les motivations de la qu'te în1tiale (x) se r~ali-sent. les motivations du pouvoir (w) se pr~sentent comme un acquis non susceptible d'être chang~.

..

,

r

!

t

• " J

(44)

J i

r

1

.

]

j

()

\

o

les châpitt~s IV. V .. XVI du R~cuei1 de Sens peuvent

ftre codififs selon le modêle c).

Modfle c): x,v,w.y. 11 s'agit ici de quatre fonctions au lieu de cinq cOlmle pour a) et b). Les fonctions du pouvoir (w) et du savoir {v.} sont dans l'ordre inverse par rapport a a) et b} .

A titre d'exemple, nous codifions le c~apitre IV:

De

messire Guido de Plaisance et de Fl~ur1e sa femmt. qui fist son amy de Raymonnet leur clerc.

Personnages: Dame Fleurie: A; Rayronnet: Bi Guido: C.

AvB - Axa Ayë - 8wA

-awA - AyC - AyC - 8wA - Ave - Ax8 "

Fonction: (AxB - AxB): Dame Fleurie (A) prendra pour amant (x) son clerc Raymonnet (B).

Fonction: {AYT - Av8}: Dame Fleurie (A) fait connattre ses intentions

(v) 1 Raymonnet (8). Séquence: AxB - AvB - Av8 - AxB

Fonction: (BW'A - 8wA): Raymonnet (B) impose une .preuve (w) 1

Oule Fleurie (Al.

42

1

(45)

l )

~j •

j

~ .. - ~"~---"

"-fonction: (Aye - AyC): Dame Fleurie (A) joue ""e

s'rie

dt tours (y) 1 son ~ri. Guido

(e).

Sfquence; hA -

AYë -

AyC - hA le rfcit cod!:

Axi -

W -

hA -

A;ë -

Aye - hA - Av·! • Axa

Toutes les MOtfvations se rf.lisent dans 1. sens dlun gain.

Alternative :

Aucune des motivations ne se réalise. le rfcit nia plus lieu. 1 4l ( ! i

,

1 ; le'

I-I

!

(46)

}

..

- . ' .

'.!-l~s chapHres XI II, XXVI. XU. XXXI. XXXII du Recueil •

de Sens peuvent ftre codi fi fs se 1 on le modê 1 e d).

Modêl~ d): V,x. Ce 1 ui -c 1 se pr!sen t'e comme une II; seule

s~quence a deux fonctions tel Qu'un savoir (v) est lA condition

d'une quête (x). ou (u).

A titre d'exemple nous codifions le chapitre XIII: De Gal1ache, herm1te, qui fut repris de ce qu'il riait.

Personnages: Galiache: A; l l abbê Bernard: B.

BuA - AvB - AvB - BuA

Fonction: (SuA - SuA): II Abbê 8ernard (8) vi vra pl us joyeusement (u) grlee à Galiache (A) .

Fonction: (AVS - AvB): Galiache (A) donne l'information demandtle (v) 1 l' abbê Berna rd (B).

Ici, toutes les motivations se-rfalisent.

Alternative:

Aucune des motivations ne se r~l1ise: le rleH n'existe

plus.

t

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