• Aucun résultat trouvé

ARTheque - STEF - ENS Cachan | La recherche en santé et la formation de jeuncs scientifiques engagés

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "ARTheque - STEF - ENS Cachan | La recherche en santé et la formation de jeuncs scientifiques engagés"

Copied!
6
0
0

Texte intégral

(1)

LA RECHERCHE EN SANTÉ ET LA FORMATION

DE JEUNES SCIENTIFIQUES ENGAGÉS

Tania C. ARAUJO-JORGE

Lab. Biol. Cel.-DUBC, Inst. Oswaldo Cruz, FIOCRUZ, Rio de Janeiro

MOTS-CLÉS : ÉDUCATION À LA SANTÉ - ÉDUCATION EN BIOLOGIE

RÉSUMÉ : Dans le cadre de la formation de nouveaux Docteurs en Sciences au Brésil (cours de Biologie Parasitaire, de Biologie Cellulaire et Moléculaire et de Médecine Tropicale), nous avons développé une discipline facultative pour aider ces jeunes scientifiques à produire des activités d’éducation aux risques de la santé et de l’environnement, et ainsi à connecter ce qu’ils font dans leurs laboratoires/hôpitaux et les besoins de la société, les engageant plus activement comme des contributeurs pour l’éducation en sciences. Ils ont été fortement sensibilisés vers leur rôle comme scientifiques actifs dans la société.

SUMMARY : In the context of the formation of young scientists in Brazil (courses of Parasite Biology, Molecular and Cell Biology, and of Tropical Medicine), we have proposed an optional course dedicated to the teaching of means to introduce cell biology concepts to a public who uses biotechnological products (e.g. vaccines). We developed a set of interactive activities, that are now exposed in the Life Museum of FIOCRUZ. They are composed of microscope activities, games and a giant interactive cell model, motivating visitors to discovery in this area

(2)

1. INTRODUCTION

La formation des jeunes scientifiques assure des ressources humaines nécessaires au rythme du développement. Dans le domaine biomédical, surtout dans les pays en voie de développement, et dans le cas brésilien, cette formation doit faire face à trois aspects : (1) le choix de thèmes de recherche connectés aux plus importants problèmes de santé publique - une science engagée - (2) le soutien d’une production scientifique quantitativement et qualitativement compétitive au niveau international, et (3) un effort important d’engagement dans des actions d’éducation scientifique de la société, exposée à tous les risques liés aux problèmes de la santé, de la technologie, et du sous-développement (misère, ignorance, sous-nutrition, bas niveau éducatif, etc.). Ce sont donc les défis de la «hard science» et de la promotion de l’éducation scientifique des nouvelles générations. Selon des données de 1988, la relation entre les scientifiques et la population jeune est de 1: 12 660 au Brésil et 1: 273 aux États Unis (Rodrigues et De Meis, 1988).

Au sein du travail biomédical qui se passe à l’Institut Oswaldo Cruz (IOC), l’Institution centenaire de recherche en santé au Brésil, il y a plein de situations où les jeunes scientifiques en formation se confrontent à des problèmes qui demandent de l’éducation aux risques, comme la prévention de maladies infectieuses, de dégradation environnementale ou de la violence urbaine. Depuis cinq ans nous avons introduit dans le curriculum scolaire de la post-graduation à l’IOC (MSc et PhD en Biologie Parasitaire, en Biologie Cellulaire et Moléculaire, et en Médicine Tropicale) une discipline facultative qui a pour but de stimuler ces jeunes scientifiques à développer des activités d’éducation vers la santé, pour rapprocher de la société leurs travaux de recherche. Aujourd’hui à 90 heures, elle a d’abord commencé avec 140 heures. En petites équipes de 2 à 4 élèves, plus de 50 étudiants de post-graduation (âgés de 22 à 52 ans) ont déjà participé à ces cours, pendant lesquels ils doivent développer un projet de leur choix. Ces projets doivent aboutir, comme travail final, à la production d’une activité pratique d’éducation scientifique pour un public précis. Les projets sont à leur libre choix et le plaisir de les faire est le composant principal du cours. C’est cette expérience que nous communiquons ici.

2. LE COURS

Le composant le plus original de ce cours est la production obligatoire d’un produit pratique et concret d’éducation scientifique. La plupart du temps, ce produit est en relation avec la prévention des risques liés à la santé ou à l’ignorance en biologie, médecine et biotechnologie. Son programme se partage en 70% d’activités pratiques (parmi lesquelles on organise des visites collectives des élèves aux musées de science de la ville de Rio de Janeiro, où aucun des 50 étudiants n’était jamais

(3)

allé), 10 % de séminaires de discussion de textes et 20 % de conférences. Les travaux écrits et un examen sont demandés dès le premier jour, et leur poids est petit, comparé au poids de l’évaluation de leur participation au développement du leur projets. Un engagement mutuel entre les enseignants et les élèves vers le succès du cours est signé dès le début, et ils sont libres d’abandonner le cours si les activités ne leur plaisent pas. Les élèves remplissent eux-mêmes leurs fiches de présence, avec des commentaires et/ou justifications spécifiques pour chaque jour. Les projets sont proposés par eux-mêmes, et tout est valable : des expériences démonstratives d’un concept ou de son évolution, de matériaux didactiques et/ou para-didactiques, des jeux, des modèles, des expositions multimédiales pour ordinateur, des pages web, enfin ce qu’ils veulent en faire dès qu’il leur plait de le faire. Les activités du projet doivent proposer au public ciblé le plaisir du scientifique : le défi de se poser des questions, d’imaginer comment y répondre, de s’étonner avec les réponses trouvées, et de poser alors de nouvelles questions. Les présentations de scientifiques qui ont conduit leur carrière professionnelle en étroit rapport avec des activités de cette nature nous ont permis d’établir un réseau de partenaires pour ce travail, à Rio, ainsi que dans d’autres villes brésiliennes. Des thèmes tels que « La vision du scientifique par la société », « Alphabétisation scientifique et citoyenneté », « L’impact de la première exposition sur la vaccination anti-HIV dans les médias », « Du laboratoire de physique aux fronts de la divulgation scientifique », « Les actions d’éducation scientifique de la Société Brésilienne pour le Progrès de la Science », « La construction du musée de la vie à la FIOCRUZ », « Histoire de la divulgation scientifique au Brésil », « L’expérience de l’Espace Science Vivante », « Science, littérature et jeu », « Perspectives pour l’éducation en santé » ou « La science des laboratoires aux favelas », entre autres, ont été discutés avec les étudiants.

3. LES PRODUITS DU COURS (1994 à 1999)

Vingt ont été développés dans ces six ans, avec une richesse et une créativité surprenantes, qui indiquent le grand potentiel (encore peu exploité par les groupes qui travaillent en éducation scientifique) de ces jeunes chercheurs en formation. Comme la méthode scientifique est le quotidien de nos élèves, avec beaucoup de travail expérimental à la paillasse, analyse de résultats et participation fréquente à des congrès et autres événements scientifiques, quand le cours les a poussés à faire quelque chose d’original et intéressant pour la diffusion scientifique, tous les 50 étudiants ont montré une forte motivation. Nous n’avons eu aucun désistement.

La liberté de choix sur le thème du projet a amené les étudiants à réfléchir sur la fonction de leur travail de recherche, en se demandant s’il y avait moyen de l’articuler avec quelque chose d’intéressant pour la population : des travailleurs de la région où le travail de recherche en santé a

(4)

été conduit, des enfants ou des patients adultes dans l’hôpital où ils travaillent, des techniciens de leur département, les élèves ou enseignants de l’école de leur fils, etc. Tous les projets avaient une application évidente tout de suite, qui a introduit une dimension d’utilité publique de la recherche scientifique, dimension qu’il est parfois difficile à apercevoir dans le travail de paillasse. Ceci a été un facteur de motivation et de joie supplémentaire, avec le résultat des travaux dans le cours. Comme ils ont tous traité les projets de la même manière qu’un scientifique conduit son projet de recherche, en cherchant les bases théoriques, une définition claire des buts et du public-cible, le choix d’alternatives méthodologiques, de différents moyens de traiter la question proposée, le choix et la production d’un événement suivi d’une évaluation et d’un rapport oral et écrit, les étudiants ont utilisé le cours comme une extension de leur pratique professionnelle, donnant une nouvelle dimension sociale à leur travail. Dans la section de bibliographie à la fin de cette communication, nous avons réuni la plupart des références qui ont été travaillées avec les étudiants, dont ils doivent préparer des rapports écrits et oraux et qu’ils doivent discuter dans les séminaires.

4. ÉVALUATION PAR LES ÉLÈVES

L’examen écrit donné aux étudiants au début du cours leur demande :

(1) Présentez votre avis sur la "crise de l’analphabétisme scientifique" et proposez des lignes d’action pour interférer dans ce processus ;

(2) Donnez vos conceptions sur : « Popularisation scientifique » et « Alphabétisation scientifique » ; (3) Décrivez votre projet dans le cours et commentez les points positifs et négatifs de cette expérience ;

(4) Donnez votre avis sur ce cours, sa conduite, ses objectifs et sa dynamique.

Les réponses montrent que leurs conceptions préalables se modifient pendant le cours, avec les lectures, les séminaires et, surtout, avec la pratique de leurs travaux. Les étudiants ont considéré le cours comme un des plus importants qu’ìls aient jamais suivi, un grand défi pour mettre en relation ce qu’ils font dans leurs laboratoires/hôpitaux et les besoins de la société, les engageant plus activement pour l’éducation en sciences. Ils ont été fortement sensibilisés à leur rôle comme scientifiques actifs dans la société.

5. CONCLUSION

Notre expérience avec ce cours montre que, alors que c’est l’école qui éveille la vocation vers les sciences et qui apporte ou n’apporte pas du plaisir par des disciplines scientifiques, réveiller chez

(5)

des jeunes scientifiques l’intérêt à participer aux efforts pour l’éducation scientifique de la population peut aussi se faire s’ils sont introduits au travail pratique dans ce domaine et s’ils découvrent la passion avec laquelle les chercheurs qui sont actifs dans ce champ développent leurs liens entre science et société.

BIBLIOGRAPHIE

ARAUJO-JORGE T. C., AGUIAR, L. E. V. & COUTINHO, C. M. L. M., Evolução do projeto de

biologia celular para museus de ciências, Escritório de direiros autorais da Biblioteca Nacional,

Min. da Cultura, registro 120229, livro 184, folha 258, Rio de Janeiro, 1996.

BAZIN M., Liberating education in Brazil : taking science to the people, Science for the People, 1988, july/august, 18-20.

BAZIN M., O cientista como alfabetizador técnico, in Ciencia e (In) dependência, Ed. Portugal, 1974, 120 pp.

BAZIN M., COSTA C. G., FILIPPO D. D. R., KURTENBACH E., CAMARA M. S., PACIORNIK, S., CASTRO S. L. & ARAUJO-JORGE T. C., Three years of Living Science : learning from experience, Science Literacy Papers, 1987, Summer, 67-74.

BECHTEL W., The evolution of our understanding of the cell : a study in the dynamics of scientific progress, Stud. Hist. Phil. Sci., 1984, 15, 309-356.

BHARGAVA P. M., New challenges in the teaching of modern biology, Bioch. Educ., 1995, 23, 120-126.

BOISVERT D. L., SLEZ B. J., The relationship between exhibit characteristics and learning-associated behaviors in a Science Museum Discovery Space, Sc. Educat., 1995, 79, 503-518. CANIATO R., Com ciência na educação : ideário e prática de uma alternativa brasileira para o

ensino de ciência, Ed. Papirus, Campinas, SP., 3a. edição, 1992.

COBERN W. W., World view theory and conceptual change in science education, Sc. Educ., 1996,

80, 579-610.

DE MEIS L., Ciência e Educação: o conflito humano-tecnológico, Rio de Janeiro : Ed. do autor, 1998.

DE MEIS L., FONSECA L., O ensino de ciência e cidadania, Aberto Brasilia, 1992, 55, 57-62. DE MEIS L., MACHADO R. C. P., LUSTOSA, P., SOARES, V. R., CALSEIRA, M. T., FONSECA L., The stereotyped image of the scientist among students of different countries : evoking the alchemist ? Biochem. Educ., 1993, 21, 75-81.

ESPAÇO MUSEU DA VIDA, Proposta de implantação do museu da ciência e tecnologia do Rio

(6)

FREIRE P., O compromisso do profissional com a sociedade, in Educação e mudança, Rio de Janeiro : Ed. Paz e Terra, 1979.

GIORDAN A., The importance of modeling in the teaching and popularization of science, Impact

of Science on Society, 1991, 164, 321-338.

GIORDAN A., HOST. V., TESI D., GAGLIARDI R., Conceptos de biologia. 2. La teoria celular,

la fecundación, los cromossomas y los genes, la evolución, Centro de publicaciones del MEC & Ed.

Labor, 1988, 278 pp.

HAZEN R. M., Não só para cientistas : redefinindo a crise na Educação em Ciência, Conferência de abertura no encontro de diretores de programas pré-universitários sobre «Museus de ciência : criando parceiros na educação em ciência», 1939.

KRASILCHIK M., The ecology of science education : Brazil 1950-1990, Int. J. Sc. Educ., 1995,

17, 413-423.

KRASILCHIK M., Tendências do ensino de Biologia no Brasil, in Prática de Ensino de Biologia, São Paulo : Ed. Harbra, 1996a.

KRASILCHIK M., A comunicação entre professor e aluno, in Prática de Ensino de Biologia, São Paulo : Ed. Harbra, 1996b.

MENDES C. L. S., SCHALL V. T., Knowledge of forests and their representation among urban children (elementary school children in the municipality of Rio de Janeiro) : considerations about environemental education, Ciencia & Cultura, 1995, 47, 32-37.

RODRIGUES P. S., DE MEIS L., Challenges for the science education in the western hemisphere: a brazilian perspective, in Annals of the Symposium : 20th Century Science Beyond the Metropolis, Paris : O.R.S.T.O.M., 1996.

Références

Documents relatifs

L’avancement de la réaction sera noté x, c’est un nombre exprimé en moles. Remarque : Les coefficients stoechiométriques de l’équation se retrouve uniquement dans la

1) Mesure préalable : Viser la Lune sur le tableau en fermant un œil puis l'éclipser avec un disque en carton. Mesurer la distance vous séparant du disque et de la

 Grâce à l’apport d’énergie due à l’amplificateur opérationnel (AO), les oscillations croient en amplitude (AO en régime linéaire), puis l’AO passe en régime saturé

 Le diamètre du cercle oculaire (image de l’objectif par l’oculaire) est toujours très petit et inférieur à celui de la pupille de l’œil.. Un observateur a intérêt à

Une analyse de la démographie des anesthésistes-réanimateurs dans le secteur libéral, de l’évolution de leur activité et de leurs honoraires montre qu’il est urgent de prendre

Le chirurgien viscéral et le Damage Control (phase initiale).. Pr Olivier Monneuse JET Hôpital Edouard Herriot

patients adultes et pédiatriques lorsque l’accès vasculaire est difficile à obtenir, dans les situations urgentes, impérieuses ,ou en cas de necessité médicale (non

Les associations sont tenues de faire connaître, dans les trois mois, tous les changements survenus dans leur administration ou leur direction, ainsi que toutes les