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Siamo tutti animisti ? L'interazione con gli altri animali attraverso la cura del loro spirito

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Academic year: 2021

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Tous animistes ? Interagir avec des animaux en se gardant de leur esprit Véronique Servais Pr. Anthropologie de la communication Université de Liège Faculté des Sciences Sociales Laboratoire d’Anthropologie Sociale et Culturelle Quartier Agora, Place des Orateurs, 3 – B31 4000 Liège v.servais@ulg.ac.be La question posée par cette intervention est celle des conditions interactives dans lesquelles le « mind » ou le « mental » des animaux est perceptible. J’envisage cette question à la manière d’un anthropologue, c’est-à-dire sans préjuger de ce que les animaux sont « vraiment » mais en partant simplement de ce que font les gens et de la manière dont ils se rendent sensibles (ou non) à la dimension mentale de l’être animal (et végétal). Les peuples animistes traditionnels vivent dans un monde qui les regarde, dans une forêt de regards. « A person moving through nature – however wild, remote, even desolate the place may be – is never truly alone. The surroundings are aware, sensate, personified. They feel. They can be offended. And they must, at every moment, be treated with proper respect. All things in nature have a special kind of life, something unknown to contemporary Euro-Americans, something powerful ». (R.K. Nelson, Make prayers to the raven. University of Chicago Press, 1983, p. 14

A l’inverse, l’un de ses accomplissements de la Modernité a été de vider la nature de toute signification intrinsèque, faisant des êtres humains les seuls fabricants du sens. Les forêts et les montagnes se sont transformées en paysages et la nature vivante en écosystème. Or, quand on suppose que toutes les significations sont données par les êtres humains, on érige une barrière infranchissable entre ceux-ci et leur environnement, qu’ils ne peuvent jamais connaître directement, mais seulement à travers des représentations culturelles. Pour ce qui concerne les animaux, cela implique qu’il ne peut pas y avoir de compréhension directe des animaux par les êtres humains. Il ne peut y avoir que des projections humaines sur des animaux qui sont eux-mêmes dépourvus de signification.

Dans une vision moderne de la nature, les chercheurs développent des procédures pour se prémunir de la dimension mentale du comportement animal : la neutralité leur permet de neutraliser le lien social qui les unit aux animaux afin de devenir insensibles et aveugles. Conséquence de cette relation tronquée, le mental animal est soit intellectualisé, soit mécanisé. C’est ainsi que les animaux qui peuplent les manuels de psychologie et de biologie du comportement « prennent des décisions », « évaluent des situations », « calculent les bénéfices » et « développent des stratégies ». Ce faisant, ils sont bien loin du bruyant monde de la vie. Tout comme les chercheurs, les animaux étudiés sont mécanisés et détachés de l’engagement spontané dans le monde. Comment dès lors corriger l’erreur des modernes ? Il ne suffit pas de remettre dans les animaux des qualités mentales comme les intentions, les croyances, les pensées car cela ne

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corrige qu’en partie l’erreur de départ. En s’inspirant de ce que font les peuples animistes, on peut dire qu’apprendre à percevoir les animaux et la nature comme des personnes ne se résume pas à mettre des intentions dans la machine mais suppose de développer une sensibilité relationnelle. Pour corriger l’erreur des modernes et enrichir les liens qui nous unissent aux animaux, j’invite donc les chercheurs à se rendre sensibles à ce que les animaux leur « font », à se laisser transformer et affecter par eux, afin de devenir sensibles aux qualités de l’environnement qui comptent pour les animaux, et ainsi d’être en mesure de les percevoir comme des personnes animales agissant dans un monde de significations. Je dirai pour conclure que le « mind » des animaux, s’il peut être « construit » par la recherche scientifique, qui insistera par exemple sur les performances cognitives, gagne aussi à être découvert et perçu directement, par un engagement perceptif et sensoriel dans le monde de l’animal. Pour ma part, il me semble que seule la combinaison de ces deux démarches est véritablement scientifique. Décembre 2016

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