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Vulgarisation de messages oraux vers un support électronique en vue d'une diffusion informationnelle de masse

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(1)

Maîtrise en

Sciences de l'Information et de la Documentation

Rapport de stage

«

Vulgarisation de

messages oraux vers un support

électronique

en vue d'une diffusion informationnelle de masse »

Stage effectué du 5 mai 2000

au

1er

septembre

2000

au

Siège social de Leroy Merlin

Lezennes

Sous la direction de :

Monsieur Yves Jeanneret,

responsable universitaire

Mademoiselle Fabienne

Mansuy, responsable professionnelle

Lille

Université Charles de Gaulle 2 octobre 2000

UFR IDIST

B.U.C. LILLE 3

D 021 570085 1

(2)

S

%

Remerciements p3

Introduction

générale

p

4

I -

Leroy Merlin,

une

société

en

veille stratégique

P

5

1-1- Unesociété en pleine apogée p.5

1-1-1- La naissance de Leroy Merlin p.5

1-1-2- Ledéveloppementfulgurant de l'entreprise p.6

1-1-3- Une sociétéqui se mesureà l'échelle mondiale p.7

1-2- Sa vocation : satisfairetoujours et encorele client p.9

1-2-1- Produitset servicesdequalité : lacombinaison idéalepoursatisfaire le client p. 9

1-2-2-Les valeurs traditionnelles del'entreprise p. 9

1-2-3-Vision : pourvoir plus loin ! p.10

1-3- Une société à l'ère des Nouvelles technologies de l'Information et de la

Communication P11

1-3-1- Genèsedu site Internet deLeroy Merlin p.11

1-3-2- L'aménagementd'un service propice auxNTIC : lecommerceélectronique p.11

1-3-3-Amarrage pour une présentationdu site p.12

II -

...qui s'oriente

vers une

médiation du savoir

et

des savoir-faire

en

matière de

bricolage

P

14

2-1- Du forum constituantau forum élargi p.14

2-1-1- L'assistancetéléphonique : cercle des savants du bricolage p.14

2-1-2- Lessurfeurs : communautéd'apprentis bricoleurs ? p.16

2-1-3- Le médiateurde l'information :documentaliste averti p.18

2-2- Le traitement socio-cognitifde l'information p.19

2-2-1-Versunedimensioncognitive p.19

2-2-2- Lerecours aux représentations sémantiques p.19

2-2-3-La perception cognitive des informations p.20

2-3- La transformation des messages en vued'une vulgarisation p.22

2-3-1- A laquêtede l'information oubliée p.22

2-3-2- Le flux de l'information p.23

(3)

3-1- Del'oralitéausupportélectronique

P-26

3-1-1-Laparole des savants p.26

3-1-2- Lepapier: support del'essentiel ? p.27

3-1-3-L'ère dutoutnumérique : le traitement automatique de l'information p.28

3-2-Des conventions d'écriture nécessaires p.30

3-2-1- Lectureetlisibilité p.30

3-2-2- Ecritureetlisibilité p.31

3-2-3-Typographieetlisibilité p.32

3-3-En routevers uneamélioration du système informationnel actuel

p.33

3-3-1- Imminenteévolutionde la basede connaissances p.33

3-3-2- Facilitation du traitement de l'information p.33

3-3-3-Restructuration dusystèmeinformationnel p.34

Conclusion

générale

p

37

Sommaire desannexes p38

Annexes p40

Bibliographie

P-41

(4)

-

Remerciements

Je tiens à remercier, en prime abord, toute l'équipe de l'assistance téléphonique, sans

laquelle ce rapport de stage n'aurait paslieu d'être. Seul leterme « exceptionnel» peutqualifier leur

savoir, leurpédagogieetleurpatience.

Merci également à Jean-MarcZéphir, responsable du service «commerce électronique»de

Leroy Merlin, de m'avoir fait pénétrer dans son cyber-univers, et d'y avoir rencontré une équipe

dynamique etchaleureuse.

Un merci particulierà Estèle Carton, ancienne étudiante en Maîtrise SID, pour ses précieux conseilsenmatière derecherche d'informations.

Merci à YvesJeanneret, responsable universitaire, des'être déplacé au siège social de Leroy

Merlin afin de découvrir le cyber-univers dans lequel j'ai évolué. Merci aussi pour sadisponibilité et

sesconseils lors del'élaboration decerapportde stage.

Enfin, unmercitrès particulierà Fabienne Mansuy, responsable professionnelle pour ses

compétences documentaires etinformatiques incommensurables. Sa disponibilité,sasympathie etsa

pédagogie n'ontd'égales...

Atous,merci de m'avoirfait vivrecetteexpérience enrichissante durant quatremois

(5)

- Introduction

générale

-A l'heure où les Nouvelles technologies de l'Information et de la Communication se démocratisent inexorablement, au point de développer de nouvelles missions telles que celles des

Webmasters, infographistes ou chefs de projets Internet, l'Information diffusée aux surfeurs, via

Internet, s'avère-t-elle suffisammentcompréhensible, pertinenteetenrichissanteàleurégard ?

La mission effectuée dans le cadre de mon stage, au sein de l'équipe du commerce

électronique de Leroy merlin, m'a invitéeà m'interrogersur ceproblème.

Cette mission reposait essentiellementsur l'enrichissement de la base de connaissances de leur site Internet. Médiatrice de l'information, mon rôle consistait à élaborer des conseils types de

bricolage. Pour ce faire, diverses sources écrites, électroniques et surtout orales furent exploitées,

dans un seul et même but: vulgariser les savoirs et savoir-faire du bricolage afin de sensibiliser un

large public.

Cettevulgarisation des connaissances n'auraitpu s'effectuersanslaparticipation active et la

précieuse aide des techniciens de l'assistance téléphonique de Leroy Merlin, réels savants du

bricolage. Une réflexion relative à cesentretiens fera l'objet d'un développement particulier, dans le

cadrede l'UE 7 «conduite d'une action de recherche». Cetteétudepermettra d'insistersurlavaleur

des informations orales transmises. Elle montreraégalementque lamédiation des savoirs d'un forum

constituant(savants du bricolage)vers un forum élargi (public demassequasi-néophyte du bricolage)

ne peut avoir lieu sans l'intervention d'un médiateur, qui, dans la logique d'une culture populaire, ou

d'un apprentissagecollectif,soulève les questions obscures afin de clarifier lesmessagesqu'ildélivre.

Ainsi, nous sommes endroitde nousposerlesquestions suivantes :

- Quels

enjeux informationnel, communicationnel,technique etorganisationnel, la diffusionet

lavulgarisation de la parole dessavantsdu bricolage impliquent-elles ?

- Qu'est-ce

quecelasuppose commecompétences et apprentissages individuels et collectifs ?

Pour répondre à ces interrogations, nous montrerons que Leroy Merlin opère une véritable

veillestratégique, qui s'orienteverslamédiation des savoirsetsavoir-faire du bricolage, ens'adaptant

auxmutationsdusupportinformationnel.

(6)
(7)

I -

Leroy

Merlin,

une

société

en

veille stratégique

1-1-Une société en pleine apogée

1-1-1- La naissance de Leroy

Merlin1

La situation de la distribution française, au début du XXème siècle, fut marquée par

l'émergence de grandes surfaces, face auxquelles devaient lutter de petits établissements

commerciauxtraditionnels, dontplus de 30 % n'avaient aucun salarié. Le conceptde grand magasin

fut lancé par Aristide Boucicaut, sous l'enseigne «Au Bon Marché ». Cette idée révolutionna le commerce : entrerlibrement dans lesmagasins, etmanipuler les marchandises avantde les acheter, n'était auparavant pas envisageable. Bientôtd'autresétablissements, cantonnés aux grandes villes,

firent leurapparition : le Printemps(1865), et lesGaleries Lafayette (1899).

Dans cette mutation commerciale, Leroy Merlin fitses premierspas, en 1923, à Noeux-les-Mines, petite ville du Pas-de-Calais (Nord de la France).

Sesfondateurs, Adolphe Leroy et Rose Merlin, l'un issu d'une famille minière

puis de marchands ambulants, l'autre issue de la petite bourgeoisie commerçante, profitent du contexte d'après-guerre pour se lancer dans les

affaires. Ils investissent dans des surplus américains, qu'ils achètent aux enchères pour des sommes dérisoires. Un dicton de l'époque soulignait qu'

« il était beaucoup plus difficile d'approvisionner des stocks que de les liquider ».Ces surplus de marchandises regroupent une large gamme de produits : automobiles, camions, hangars, mais aussi brouettes, pioches, tôles,

vêtements,couvertures...

La famille Leroy porte un intérêtparticulieràcesderniers produitspourdeux raisons : d'une partparce

qu'ils coûtent moins chers, d'autre part, parce qu'ils répondent à un réel besoin de la population. En

effet, au lendemain de la guerre, les corons miniers sont mal entretenus, peu chauffés, et la plupart

des familles ne se nourrissentquedes maigres récoltesdeleurslopins de terre.

En 1923, la petite entreprise des Leroy Merlin a pour raison sociale « Au stock américain».

Rapidement convaincu que les matériaux et l'aménagement de la maison représentent un créneau

d'avenir, Adolphe Leroy rachète, en plus des surplusaméricains, des produitsdefaillites d'usines, des

fins desérie. Sa politique consiste alorsà pratiquer des prix accessiblesàtous. Afin de faire faceà la concurrence de l'époque, il innove en proposant un service gratuit aux clients: la livraison des produits à domicile, dans un rayonde 100 km. «Au stock Américain» connaît, dès lors, une étonnanteascension.

1

Laplupart dessourceshistoriques sont issues de Leroy Merlin, l'Histoire,ouvrageàusageinterneréaliséparle Service de la

(8)

1-1-2-Le développementfulgurant de l'entreprise

Presse locale, annonces publicitaires, etle bouche à oreilles fondent

la réputation du « Stock Américain», mais la clientèle demeure

essentiellementrégionale.

Alors que la France rencontre, entre 1931 et 1935, une période de

chômage, de baisse des salaires et des prix, conséquences du krach

boursier de Wall Street, le « Stock Américain » embauche des chauffeurs, desvendeurs, etétend sa zonede livraison gratuite à 150 km.

C'est également dans les années 1930 qu'apparaissent les premiers

catalogues-produits qui encouragent la vente par correspondance, cette

dernière représentant, à l'époque, la moitiéduchiffre d'affaires.

Auxprémicesde la secondeguerremondiale, l'entreprisecompteune cinquantaine d'ouvriers

et ne cesse d'accroître ses bénéfices. Entre 1940 et 1945, son activité reste minimale, suite aux

réquisitions systématiques des occupants. Profitant de la Reconstruction à l'issue de la guerre, la

société entame la période des «30 glorieuses» avec vivacité et efficacité. De 1952 à 1959, les

entrepôtsse multiplient dans la région,notamment àMerlimont (littoral), Longueau (Somme) et

Bruay-la-Buissière (Pas-de-Calais) . Parallèlement le salaire moyen des français est multiplié par trois. Le

niveau de vie évolue, les mentalités changent. Ce qui paraissait alors superflu en matière

d'aménagement et de confort devient indispensable. L'essor économique des « 30 glorieuses » offre

auxfamilles de nouveaux moyens financiers, ce qui laisse placeà un budget plus important pourles loisirs et les conforts.

En 1960, les propriétaires du « StockAméricain » manifestent le désir d'élargirleurclientèle. En effet, alors qu'une partie de la population se réjouit de bénéficierde prix plus que raisonnables

pour améliorer son confort, une autre, plus aisée, considère les produits du « Stock Américain »

comme des marchandises de second choix. L'entreprise décide alors de changer d'enseigne : «Au stock Américain » devient « Leroy Merlin ». La société modifie également ses statuts, puisque la

SARL2 se mue en SA3. L'achat de bâtiments appartenant anciennement aux houillères, permet la

restructuration des dépôts de matériels. « Leroy Merlin » ainsi apparaît comme le précurseur de la

reconversion du patrimoine industriel. Les dépôts s'organisent parsecteurs : à l'intérieur setrouvent les meubles, la petite quincaillerie, le bois, le ciment, les produits sanitaires, et à l'extérieur, sont

stockés les « gros matériaux », comme les parpaings, lesbriques, les graviers... Cetterestructuration

va contribuerà l'évolution nationale, puis internationalede l'enchanteur« Leroy Merlin ».

2

SociétéAResponsabiRté Limitée

3

SociétéAnonyme

(9)

1-1-3- Unesociété qui se mesureà l'échellemondiale

En 1974, Leroy Merlin inaugure l'ouverture d'un nouveau magasin à Monsoult, en 1975, à

Bordeaux-Mérignac, puis à l'ouest, en région parisienne, dans la région Rhône-Alpes...Seize

magasins ouvrent ainsi leurs portesau public, entre 1978et 1979.

Si la société s'étend d'une façon fulgurante, la concurrence n'en reste pas moindre. Les

enseignesse multiplient dans le domaine du bricolage : Calina, Castorama, Bricorama, Mr Bricolage,

Bricomarché...Pour faire face à cette concurrence, Auchan entre dans le capital de Leroy Merlin à

hauteur de 50 % en 1979. La société passealorssousle contrôlede l'association familiale Mulliez.

Leroy Merlin relève alors un nouveau défi : devenir le

multi-spécialiste de l'aménagement et de la décoration de la maison. Les

magasins doiventdésormais proposerdes produitsauxclients, mais

aussi trouver des solutions à leursproblèmes. Poursedémarquerde la concurrence, Leroy Merlin cible sa campagne publicitaire, entre

1982et 1987, autour du bricolage en couple. L'heureestau «temps

libre ».

Les magasins innoventce nouveau conceptdu «temps libre » en se restructurant : les allées

s'élargissent afin de facilité la circulation des clients, des points conseils s'installent aux têtes de

gondoles, le balisageestclairementétabli.

Parce que la compétition est internationale, Leroy Merlin décide de s'étendre au delà des

frontières. La société ouvre ainsi son premier magasin en Espagne, en 1989. En 1994, elle rachète l'enseigne belge Bricoman. L'année 1996, se distingue par l'ouverture des premiers magasins polonais et italiens.

Comme en témoigne le graphique

ci-contre4,

Leroy merlin poursuit son

développement avec 14 ouvertures de

magasinsen 1999.

Fin 1999, lasociété compte ainsi :

78 magasinsen France 18en Espagne 5en Belgique 3en Pologne 3au Brésil 5 en Italie

...et 36 magasins à l'enseigne de Bricocenter !

4

Lesgraphiques qui suiventsontissusdu site Internet deLeroy Merlin

77 12 86 90 17 21 132 61 76 HersFrance H En-nance 66S969 ■71■76 1995 1996 1997 199S 1999

(10)

*U

Leroy Merlin occupe ainsi une place

significative danslecommerceinternational

du bricolage. Comme le souligne le 25

graphique ci-contre, la sociétésepositionne

parmi les premières entreprises mondiales

20

de bricolage.

CATTC 09en Mds d'Euros

CA/rtmt Mimionsd"Euros

En millions d'Euros 1937 2654 2977 7762 Horsfranco En France

Le chiffre d'affaires de Leroy Merlin n'a cessé

d'augmenter depuis 1995, date à laquelle la société s'est largement internationalisée.

19S5 1996 1997 199® 1999

Cette progression internationale de

Leroy Merlin a favorisé la création de 2500 emplois, dont plus de 1000 en France et 1300

hors France. Comme le souligne le graphique

ci-contre, de 11000 collaborateurs en 1995, la

sociétéest passée à 17500en 1999.

I«t»rronce f r-anc*

I

>

l'M 15000

(11)

1- 2- Savocation : satisfairetoujoursetencore le client

1-2-1- Produitsetservices dequalité : la combinaison idéalepoursatisfaire le

client

La culture de Leroy Merlin est principalement axée autour du client. Se faire apprécierde la

clientèle, revient à luiproposerdes produits bon marché de bonnequalité, mais aussi à lui offrir divers

services : livraison à domicile, prêts de camionnettes, vente par correspondance, commandes par

téléphone, crédits pourfaciliter les paiements...).

L'instauration d'un service après-vente entredans cet objectif de satisfaire toujours etencore le

client. Un outil s'avère défectueux, il est immédiatement réparé, voire échangé, afin de satisfaire le

client, etparlà-même le fidéliserà Leroy Merlin.

Equipe . accueil . produits . communication Professionnalisme . responsabilité . respect de l'autre . développement Performance . croissance . challenge . résultat

1-2-2- Les valeurs traditionnellesde l'entreprise

Le succès commercial, de la société est lié à la politique de partage, inspiréeparles

valeurs du groupe Auchan. Les résultats économiques de l'entreprisedépendent de

hnmmoc

l'épanouissement des hommes.

La cultureLeroyMerlin repose surlestrois P :

Partage du savoir Partage du pouvoir Partage de l'avoir.

Le partagedu savoir : priorité à laformationetà l'information

Les formations Leroy Merlin, par rapport aux produits, aux ventes, à l'accueil, ont pour objectif de

rendre les conseillers de ventes plus performants en magasin, afin de satisfaire pleinement les exigencesde la clientèle.

(12)

En 1990 a été inauguré, l'institut de formation

IDLM1

de la société. Deux autres centres existaientantérieurement : un àVitry etun à Noeux-les-Mines.

L'entreprise adopteégalementune politique de communication interne. Les entretiens,

réunions de groupe, sont retranscrits dans des journaux internes, afin de diffuser l'informationau sein

du groupe.

Les formations Leroy merlin ontégalement pourobjectif d'amener chaque membre à prendredes

initiatives, être responsable.

Dans les magasins, les chefsde secteur gravitent autour du directeur, descomitésde direction

s'organisent. Lesdécisionssont prisesen commun, la hiérarchieestdonc moins prononcée. La rigueurdans le travail ne peuts'accomplirquedans uneambiance détendueetagréable, telleest la

devise de Leroy Merlin.

En 1983 sontcréés un Comité Centrald'Entreprise etun Comitéd'Etablissementparmagasins.

Une nouvelle politique sociale s'instaure, fondée surle partage desbénéfices. Des primes deprogrès

sontdistribuées, symbolisant le partage desrésultatsentre magasins etsalariés. OHp«ulfo<is

devenir odior**** ?

En 1995, le programme «Vision » se met en place au sein de l'entreprise. Ce programme,

typique à Leroy Merlin, se base sur lestravauxde Michael Doyle, spécialiste des méthodologiesdes ressourceshumainesen entreprise.

« Vision » fait appel à la culture, aux compétences, à l'expérience et au dynamisme des

collaborateurs de Leroy Merlin, dans l'objectif de dessineravec eux l'avenir del'entreprise. Ainsi, sous forme de conférences, organisées le week-end, chacun s'exprime, propose des projets afin de bâtir l'avenir dela société.

1

Institut deDéveloppementdeLeroy Merlin

Le partagedu pouvoir

• Lepartage de l'avoir

Fin 1986, Valaction offre la possibilité à chaque salarié de devenir

actionnaire. Cette politique d'intéressement, a pour objectif d'encourager

les performances de chacun des membres, constituant un maillon du

succèsglobal de lasociété.

VAU^TION

1 -2-3-Vision : pourvoir plus loin !

(13)

1-3- Unesociété à l'ère des NouvellesTechnologies de l'Information et de la

Communication

1-3-1-Genèse du site Internet

En 1997, après avoir établi un cahier des charges, relatifà la naissance du site Internet de

Leroy Merlin, Jean-Marc Zéphir se lance dans la cyber-aventure. Sa première étape consiste à

repérer les diversacteurssurlemarché, susceptibles de mettreen placeunsite Internet. Leroy Merlin

ne disposant pas d'une structure suffisamment solide pour héberger un site, Jean-Marc Zéphir

contacte différents prestataires: fournisseurs d'accès et créateursde sites. Après plusieurs contacts

surla région etla capitale, Jean-MarcZéphirdécouvre la société Pictime, implantéedans le Nord. A

l'époque, cette start-up ne se composait que de deux personnes : l'une était commerciale, l'autre

plutôt technicienne. Contrairement aux importantes structures, Pictime était, de par sa taille,

relativement souple et réactif, et pouvait, à l'heuredes débuts de l'Internet en France, se consacrer

presqu'entièrement à Leroy Merlin.

Jean-Marc Zéphir et la société Pictime unissent leurs efforts, afin d'établir quelques plans

d'architecture du site. A ce moment là, Fabienne Mansuy, documentaliste , ayant participé à la mise

en place de l'Intranet de la société, les rejoint afin d'apporteretd'organiser lecontenu informationnel

du site.

Le site aété ouvertau public le 15mars1998. Son arborescence étaitpratiquement similaire

à celle d'aujourd'hui : informations sur les magasins (implantation, horaires), services, rubrique

«conseils», l'histoire de Leroy Merlin. La Web boutique n'existait pas encore, quant à la rubrique «conseils», elle ne proposait aux surfeurs que des fiches conseils (format PDF) à télécharger,

quelques guides d'achat à commander et des idées pratiques à consulter. Il n'y avait ni moteurde

recherche, ni base de connaissances.

1-3-2-L'aménagement d'un service propiceauxNTIC: lecommerceélectronique

Le service «commerce électronique » de la société Leroy Merlin a été crée au cours de

l'année 1997 par Jean-Marc Zéphir. Il est rattaché, hiérarchiquement, au service du marketing

international de lasociété. Pendant 8 mois, lefonctionnement de ceservice n'areposéque surdeux

personnes : Jean-MarcZéphir et Fabienne Mansuy. Mais face à l'ampleuret la démocratisation des

NouvellesTechnologies de l'Informationet dela Communication depuiscesdeuxdernières années, le service s'est fortementagrandi, comptantàson effectif un responsable , six chefsde projets Internet,

un Webmaster, et un informaticien. Durant la période estivale decette année, huitstagiairesettrois

anciens stagiaires, embauchés en CDD, sont venus renforcer le service et participer aux

cyber-projets1.

Chacun des membres du service travaille en autonomie, sur des projets différents ; c'est

pourquoi, ponctuellement des réunions de service sont organisées. Indispensables, elles permettent

de présenter révolution des diverses rubriques, afin d'établirune harmonisationdu site. Elles rendent

égalementcompte des statistiques relatives auxnombres de connexionssur lesite etsurla base de

connaissances. Des stratégies commerciales, pour faire face à la concurrence, sont également

étudiéeslors decesréunions.

1

Pourune vued'ensemble duservice,seréférerauschéma intituléRépartition du personnel ducommerceélectronique,

présentéen annexes,p.1.A lavuedeceschéma,onpeutnoterquela majeure partie du personnel est centréesurla Web boutique.

(14)

1-3-3-Amarrage pour une présentation du site

A la vue du bandeau de gauche du site Internet de Leroy

Merlin1,

le surfer est directement plongé

dans le monde du bricolage, axé autourdesix rubriques :

Magasins - Quoi de neuf?

Conseils - Leroy Merlin

Services - Web boutique

En cliquantsurle bouton "Magasins" du site, le surferpeuts'informer des adresses, horaires et

plansd'accèsdes magasins Leroy Merlin, partouten France maiségalement à l'étranger.

La rubrique «Conseils » comprend la base de connaissances,

interrogeable via un moteur de recherche en langage naturel, les guides

d'achat, que le surfer peut commander afin de mieux cibler les produits qu'il

désire s'approprier, des fiches

conseils2

et des fiches de prises de

mesures3,

destinées à l'orienter dans ses travaux. Des idées

pratiques4,

classées de

façonthématique, peuvent également être consultées.Celles-ci seregroupent

autourde cinq axes : bricolage, construction, décoration, sanitaire, jardinage

extérieur.

Un clicsurle bouton «Services » et le surferdécouvre les nombreuxavantages que propose la

société : la livraison (à domicile, express, ou sur chantier), la location de véhicules, le service

après-vente, l'assistance technique, le financement de projets, le suivi de chantier, etla réalisation

de travauxàdomicile en région parisienne.

Un petit détour par la rubrique «Quoi de neuf», et voici le surfer informé des diverses

opérations

commerciales5,

et autres actions de communication ponctuelles (magazine « Maisons en

vie

»6...)

La rubrique «Leroy Merlin » renseigne le surfersurla naissance de Leroy Merlin,seschiffres, son

expansion au niveau international, etsavocation. Cette rubrique propose également des offres

d'emplois.

1

Seréférer àlaHome pagedu site,présentéeen annexes,p.2.

2

documentprésentéen annexes,p.3.

3

documentprésentéen annexes, p.4.

4

documentprésentéen annexes, p.5.

5

unextraitd'uneopération commerciale relativeaurangement estclasséen annexes,p.6.

6

Magazinedisponible dans tous les magasins Leroy Merlin. A chaquenouveaunuméro,on yprésente le sommairesurle site

Internet, afin d'inviterle surferà le consulter. Se référeraux annexes,p.7pours'en faireuneidée.

(15)

Plus besoin de pousser le caddie, le surfer peut directement faire ses achats, en passant par la «Web boutique » du site. Cette boutique virtuelle ne présente pas encore tous les produits disponibles dans les magasins Leroy Merlin, mais s'étoffe de jours en jours. Aujourd'hui le

surfer peut acheter de l'outillage électroportatif et les accessoires

nécessaires (abrasifs, etc...), bientôt des serrures, des alarmes et même

des chalets dejardin ! ! !

Deuxrubriquesen construction, devraient prochainement voir le jour:

« la librairie », à la frontièredes rubriques «Conseil » et «Web boutique », elle permettrait au

surfer de commander des ouvragesde bricolage.

« le bricotroc », ce forum de discussion proposerait au surfer de vendre aux enchères ses

anciensoutils, et de communiqueravecd'autres bricoleurs.

(16)

médiation du

savoir

et

des savoir-faire

(17)

Il -

...qui s'oriente

vers une

médiation du savoir et des savoir-faire

en

matière

de

bricolage

2-1- Du forum constituantauforum

élargi

2-1-1- L'assistancetéléphonique: cercle dessavantsdu bricolage

Activité sous-traitée pendant sept années, l'assistancetéléphoniquea intégréla société Leroy

Merlin le 1er juin 1999, afin d'être plus proche des différents collaborateurs de l'entreprise et de

capitaliser les savoirs du bricolage.

Au service des clients et des conseillers de vente des magasins Leroy Merlin, l'assistance

téléphonique apourfonction de :

résoudre les problèmesdebricolage informeret rassurer sesinterlocuteurs

cibler la panned'un appareil, afin de soulager le service

après-vente1

établirundiagnostic, avantle commencementd'un chantier

éclaircir certainspoints desopérations commerciales LeroyMerlin.

► Commentfonctionne l'assistancetéléphonique ?

Les clients ou conseillers de vente, rencontrant un problème de bricolage ou désirant s'informer sur un produit, téléphonent à l'assistance téléphonique de Leroy Merlin. Ils ont alors en

ligneune standardiste qui cibleleurproblème. Si le technicien estdisponible, la standardistetransmet

directement l'appel, si cela n'est pas le cas, elle fixe un rendez-vous au client à ses heures de

préférence afin que le technicien puisse personnellement le contacter. La communication

téléphonique terminée, le technicien saisie dans une base de

données2

la question du client et la réponse qu'il lui a fournie, afin de garder une trace des divers appels traités et d'établir des

statistiques,quantaunombred'appels parjour, etparmois.

En le rassurant et en lui apportant une réponse claire et pertinente à son problème de

bricolage, l'assistance téléphonique permet de fidéliser le client à Leroy Merlin. Elle fait également

gagnerdu tempsauxconseillers de vente, quantauxdiverses caractéristiquesou miseenapplication

d'un produit. Enfin, elle concourtàfaire baisserle taux de SAV. En effet, les clients ciblant lapanne

d'un appareil électrique défectueux, parviennent bien souvent à le réparer eux-mêmes, sous les

conseils du technicien. Cela leurévite donc deporterl'objetau SAV. Ilyaainsi gaindetempsà lafois

pourleclientetpour leSAV.

1

«Serviceaprès-vente»seraabrégépar SAVaucoursdes explications suivantes. 2

(18)

► Lessavants du bricolage

Le forum de l'assistance téléphonique se compose de trois standardistes et treize

techniciens, chacun expertdans undomaine bien particulierdu

bricolage3.

Il s'agitd'anciens artisans,

chefsd'entreprises, formateurs,dotésd'une réelleexpériencede terrain.

L'équipe estdiviséeen quatreîlots:

un pôle peinture /décoration / menuiserie (3 techniciens)

un pôle matériaux /carrelage/cheminée (3 techniciens)

un pôle sanitaire / plomberie / chauffage (2techniciens)

un pôleélectricité / domotique / mécanique (5 techniciens)

Le nombre de techniciensvarie enfonction du nombred'appels etdu domaine. En effet,

unecommunication relativeàunproblèmed'électricitédurera plus longtemps,enmatièred'explication etd'analysede la situation, qu'un conseilendécoration.

La division des savants du bricolage en petites unités s'avère indispensable pour

centraliser lesdiversesnotices, documentationset produits auxquels se réfèrentles techniciens pour

unesimplevérificationou pourvisualiser la panned'un appareil. Centraliserlessourcesd'informations

de l'ensemble des domaines auraitfait pendre inutilement du tempsauxsavants, temps qui leur estsi

précieuxlorsqu'ils ont directement le clienten ligne,qu'ilsnepeuventse permettredefaire patienter.

Arrivés à l'assistance téléphonique, le forum des techniciens a faire face à diverses

difficultés. Ces hommes de terrain se sont rapidement adaptés à un nouvel univers de travail. La

plupart habituée à travailler à l'extérieur s'est conformée au plateau paysager de l'assistance

téléphonique. Manuels, ils ont appris à se servir d'un fax, à manipuler un ordinateur, et à répondre

toute la journée au téléphone. Les techniciens, en plus des appels téléphoniques, répondent aux courriersélectroniques des surfers du site Internet de Leroy Merlin. Même si lesréponsesdiffuséesà

ces surfers sont remaniées et saisies par les standardistes, les techniciens doivent fournir un réel effort de synthèse etadapter leurcompétences, leursavoir-faire, non plusà l'oral mais àl'écrit, à un

public quasimentnéophyte du bricolage.

Afin d'établir un contrat de communication avec le client, les techniciens adaptent leur message, en fonction du langage national du bâtiment. L'assistance téléphonique étant centralisée

dans le Nord de la France, les techniciens ne peuvent restreindre leur vocabulaire à cette région,

puisqueles appelstéléphoniquesproviennentde la France entière.

3

Seréféreraudocumentintitulé Présentation del'équipe de l'assistance téléphonique,en annexes,p.8.

(19)

Exemples : le technicien emploiera le terme «domino » dans le Nord de la France et le

traduira parle terme «sucre » dans le Sud. De la même façon, il emploiera le terme «tuile » pourles

clients du Nord etplus facilement celui d'« ardoise» pour ceuxdu Sud.

2-1-2- Les surfers : communautéd'apprentis bricoleurs ?

Un fichierspécifique, appelé « logs

»4

ramène l'historique du site Internet de Leroy Merlin. Ce

fichier permet de recenser quotidiennement les questions posées par les surfers, via le moteur de

recherche. Cette démarche a pour principal objectif d'analyser le comportement des usagers et de cibler leurs attentes afin de compléter, spécifierou créerde nouvelles questions / réponses bricolage surla base de connaissances.

Parallèlement, des statistiques, quant au nombre de questionsposées parjoursur la base de

connaissances, sont établies. Généralement 1/3 des surfersqui seconnectent surle site Internet de Leroy Merlin font undétourparla base de connaissances.

Troistypesd'usagers viennent interroger le moteur de recherche du site :

les néophytes

lesinitiés

lesprofessionnels

► les néophytes

Lesapprentis bricoleurs posent des questions relevant :

de ladéfinition :

«Quelle estla différenceentreunechape etunedalle debéton ?»

« Quel est ledosage dubéton ?»

« Combien detempsfaut-il attendreaprèsavoircouléunedalle de béton ?» de la miseen œuvre :

« Comment coulerunedallede béton ?»

de l'outillage oudu produit

« Quelbétonutiliser ? »

« Quel outil utiliser ?»

« Comment utiliserunebétonnière ?»

4

Seréféreraudocument,intitulé Fichierlogs,présentéen annexes,p.9,pouravoirun aperçudes questionsposéesparles

surfers.

(20)

Les amateurs de petits travaux expriment ainsi le désir d'enrichir leurs connaissances, de

s'approprier un savoirafin de se forger une véritable culture du bricolage. Après avoir assimilé des

connaissances, le forum élargi ressent le besoin d'évaluer ses compétences, en mettant en

application lathéorietransmise parle forum constituant.

► lesinitiés

Les bricoleurs,quisesituentà la frontière du monde de celui des experts, interrogent le moteurde recherche pourtrois raisons :

pourvalider leursavoir

« Est-ce queje doisréaliser des joints de dilatation sur unedalle enbéton ?»

Le surfer sait précisémentcequ'estunjointdedilatationet commentle réaliser, il attendjuste une confirmation àsaquestion, pas unconseil de miseen oeuvre.

pourréparerune erreurcommise

«J'aicoulé unedalle de béton mais le cimenta malété couléetneveutpasdurcir, que

puis-je faire pourréparer les dégâts ? »

pourdébloquerunchantier

«J'utiliseune bétonnière pourcoulerunedalledebéton, mais ellenefonctionne plus. Je

suisbloqué dans mestravaux, commentfairepourcontinuersansbétonnière?»

Les initiés du bricolage recherchent plus à compléteretà validerleurcompétences pratiques

que leurs connaissances théoriques. Cela se ressent parfaitement dans leurs questions puisqu'ils

exposenttoujours la situation dans laquelle ilssetrouvent avantde solliciterun conseil. Onparlealors

de« ré-assurance».

► lesprofessionnels

Ils font undétourpar la base de connaissancesparcuriosité, mais aussi pour confronter leur

savoiretleur savoir-faireàcelui du forum constituant.

Certains artisansouchefsd'entrepriseétablissent parallèlement des stratégiescommerciales.

Ils récupèrent des informationsde miseen œuvre, des conseilsd'application, afin demettreen avant

lesavantagesqu'offrent les produits qu'ilsvendent.

(21)

Exemple: une entreprise de matériauxpourra, en têtede gondole, afficherune fiche conseil

remaniée, afin de nepas se heurteraux droits d'auteur, sur la réalisationd'une dalle en ciment.

Lesprofessionnelss'intéressent donc plusàla valeur de l'information, au profit qu'ilsentireront

d'un point de vue commercial (l'information est indispensable pour attirer le client, lui vanter les

méritesd'un produit) qu' àune transmission authentiquede savoir, un apprentissage.

2-1-3- le médiateur de l'information : documentalisteaverti

Pierre

Levy5

assimile la médiation dessavoirsvulgarisés à l'« intelligence collective ». Il affirme ainsi : « le problème de l'intelligence collective estdedécouvriroud'inventerunau-delà de l'écriture, unau-delà du langage telque le traitementde l'information soitpartoutdistribuéet partoutcoordonné, qu'il ne soit plus l'apanage d'organes sociaux séparés, mais s'intègre au contraire naturellement à

toutes lesactivités humaines entre les mains de chacun ».

Or cette médiation des savoirs ne peut être envisagée sans la présence d'un médiateur de l'information. Fontenelle insiste particulièrementsurla fonction du médiateur. Sa réflexion menée sur

la vulgarisation scientifique centre le médiateurentre deux communautés, celle des savants et celle

desgens du monde. Selon lui, le médiateurdoit être capable d'établirun code decommunication de

façonà réunircesdeuxcommunautés, transmettrelesconnaissances.

Le médiateur doit ainsi faire preuve d'une certaine pédagogie s'il désire mener à bien sa

mission. Il doitêtrecapabled'écouter, d'échanger, de soulever des questions qui enrichiront le savoir

diffusé, de synthétiser les informations, de les mettre en forme de façon à les rendre accessibles à

tous etd'enrichir la « cartementale conceptuelle

»6

desgensdu peuple.

5

Réflexion tirée desonouvrageL'intelligence collective,pouruneanthropologie du cyberspace, Paris, laDécouverte Essais,

1997.

6

Expression deMichelSerrés, Eléments d'histoire des sciences, Bordas, 1989

(22)

2-2-Letraitementsocio-cognitif del'information 2-2-1- Versunedimension cognitive

Les sciences cognitivess'intéressent à la cognition, c'est-à-dire à la faculté de connaître. La

première école de sciences cognitivesa été crée en 1960, par Bruneret

Miller7,

qui affirment quele

savoir relève d'une construction intellectuelle. Etendre son réseau de connaissances consiste ainsià

rechercherl'information, la comprendre, l'assimileret la diffuser autour desoi, dansune perspective

de médiationdes savoirs.

La base de connaissancesdu site Internet de LeroyMerlin entredans cette perspectivede

diffusion desavoirs, d'apprentissageindividuel qui,diffusédeviendracollectif.

Qu'est-ce que labase de connaissances?

Il s'agit d'une banque dedonnées, interrogeable parunmoteurde recherche, permettantaux

surfersde recueillir toustypes d'informations relatives au bricolage età l'aménagement de l'habitat.

Ces informations se présentent sous la forme de questions / réponses. Il s'agit essentiellement de conseils demise en oeuvre , depréparation de travaux,d'entretien, derénovation...

2-2-2- Lerecoursauxreprésentationssémantiques

L'individu, selon

Ehrlich8,

se forge une représentation sémantique à partir d'un ensemble de

concepts. On appelle concept« ungrouped'informationsrelativesà un réfèrent déterminéabstraitou concret». Les représentations sémantiques correspondent, comme le souligne Ehrlich, à «un

ensemble de concepts et de relations entre concepts activés par la mémoire du sujet à partir d'un stimulusetsusceptible de réorganisation parl'apport d'informations nouvelles».

En effet, lorsque le surferpose unequestion sur un conceptcomme la peinture, en particulier la «lasure », il saitqu'il s'agit d'un produit, il parvient virtuellementàlevisualiser: unebouteilleou un bidon avec un bouchon. La question suivante « Comment appliquerune lasure ?» lui apportera de

nouvelles informations quant au concept « lasure». L'individu enrichira ainsi sa carte conceptuelle

«lasure».

Lastructure cognitive est avant tout unestructure intégrative. Ainsi, lorsque le sujet entendra ou lira le terme «lasure», il établira directement une association entre le produit et son mode

d'application. Cette représentation sémantique s'avérera indispensable avant qu'il entreprenne ses

travauxde rénovation.

7

Réflexion tirée del'ouvrage de Bruner, ...caria culture donne forme à l'esprit:de la révolution cognitive à la psychologie culturelle, Paris:éd. Eshel,1991.

s

Réflexion tirée desonouvrageConstruction des représentations sémantiques:le fonctionnement du sujet, InMoscato,

(23)

2-2-3- La perception cognitive des informations

Selon Kintsch et Van

Dijk9

le traitement de toute information s'effectueen 3 étapes:

-perceptionetfiltrage

La première lecture déclenche chez l'individu des stimuli, qui l'oriententvers une série de

concepts,defaçonà aborder les informations lues de façon globale.

La première lecture permet donc à l'individu de se faire une idée générale du texte. Il est alors

capable d'en donner les grandes idées, mais il lui est impossible de développerles pointsspécifiques

ou inconnusqu'il a pu rencontrer.

- construction

A la seconde lecture s'instaure un jeu d'inférences entre l'individu et le texte. En effet, l'individu se construit unedéfinition, se forge une représentation du texte à partir d'autresdéfinitions,

antérieurement admises. On parle alors de principe d'économie,selon lequel le sujetse repose surles connaissances qu'il a déjà assimilées afin de cibler le sens de nouvelles idées qu'il désire

s'approprier.

- intégration

Ladernière lecture permetau sujet de mémoriserles informations nouvelles, quipénètrent alors dansson réseaude connaissances.

■=>Mettonsenapplication cetraitement de l'informationavec unexemple concretde bricolage.

L'expériencesuivantea été réaliséesur un sujet novice en bricolage.

Nous lui avonsdemandé de lire, àtroisreprises, letextesuivant :

Que faire lorsque destraces de moisissures apparaissentsurdu liège ?

Bien souvent, à cause de l'humidité, des traces de moisissures apparaissent

surle revêtementen liège (muralou au sol) d'une salle de bains.

Pour y remédier, il convient d'appliquer un produit spécialement conçu pour

éliminer les moisissures (produit de Rubson).

Pour évitercegenre dedésagréments, il estconseilléde protéger le liège, en appliquant unvernisspécial liège (surun revêtement mural) ou unvitrificateur (sur unrevêtementausol).

9

Réflexion tiréede leurouvrageStratégies of discourse compréhension, NewYork:Académie Press, 1963

(24)

• Premièrephase : perception etfiltrage

A lapremière lecture, le sujetaété capable de restituer trois termes:

«liège», « Rubson », « mur».

Ilest intéressantde noter que cestroistermessontles maillonsprincipaux de la mise enœuvre :

ilconviendra, pouréviterles moisissures,d'appliquersur un liège mural, un produit deRubson.

Puis, nousluiavonsdemandédenous restituer lesidées principales du texte.Voici cequ'ila énoncé :

- «Pouréviterles moisissuressurdu

liège, il faut appliquerun produitanti-moisissure de Rubson,ou

verniravec un produitadapté. »

L'individu semble doncavoir perçu l'essentiel du texte. Il ne s'attarde guèresurl'emploi d'un vitrificateur, concept qui lui est inconnu puisqu'il est novice en bricolage, et n'aborde pas non plus

l'idéede revêtementde sol. Il assimile ainsi uniquementleliège à un revêtement mural, et n'imagine

pas quecelui-cipuisseégalement être posé ausol.

• Seconde phase : construction

A laseconde lecture, plus attentiveque lapremière, l'individu interrogé m'a restitué lesidées

suivantes: « salle de bains», «revêtement», « muralou au sol ».

Le sujet est capable de présenter de nouveaux concepts, en s'appuyant sur des

représentations antérieurement admises. Il établit ainsi une corrélation entre le « liège» et le

«revêtement », etélargitson champ de connaissances en admettantque le revêtement puisse être

mural ou poséausol.

•Dernièrephase : intégration

Après unedernière lecture du document, nous avonsinvité le sujetà nous retranscrire

oralement lediscours, sipossible de façon chronologique, voicicequi en a résulté:

- « Pouréviterles moisissures du

liège mural ou ausol dansunesalle de bains, appliquerun produit

spécial de Rubson, pourprévenir leur apparition, utiliserunvernisou unvitrificateurpourliège. »

L'amateur de bricolageaparfaitementcompris le processusàsuivre pouréliminerdes

moisissuressurdu liège. Il a su employerdestermesspécifiques(« vitrificateur», «revêtement»)

preuvequ'il aà la fois mémoriséetenrichi son réseaude connaissances du bricolage.

(25)

2-3- La transformation des messages en vued'une vulgarisation

2-3-1-A laquête de l'information oubliée...

Diverses sources ont été exploitées pour rechercher l'information diffusée sur la base de

connaissances du site Internet.

des informations orales :

L'assistance téléphonique demeure la source primordialed'informations à exploiter. En effet, lestechniciensdélivrentunsavoir-faire quelesouvragesde bricolage abordent, mais de façon parfois

trop théorique. L'explication menée, étape par étape, par un technicien de l'assistant téléphonique

s'avère être la plus enrichissante, et donc concourra à créer des questions / réponses de bricolage d'unegrandequalité.

La rencontre avec des merchandiseurs (chefs de produits) de la centrale d'achats de Leroy Merlin semble tout aussi intéressante, mais uniquement pour collecter des informations sur des

produits.

Une entrevue avec l'un d'eux10 a permis de créer des questions relatives au domaine de la

cuisine11 (montage de placards, rangements, ustensiles, électroménager...). Un premieréchangepour

établir les limites du projet et recenser de la documentation s'avérait indispensable. Une seconde

rencontre pouraméliorer, compléteretvalider les conseils bricolageaété organisée, avantla miseen

ligne decesderniers.

des informationsécrites:

Compte-tenu de l'emploi surchargé des assistants téléphoniques, durant la période estivale,

nous avonsétécontraintsd'exploiter de nouvellessourcesd'informations, cette fois écrites.

•sursupportpapier

Voici les documentsqui nous ontaidésàcréerde nouvelles questions de bricolage :

des ouvrages ( certains généralistes et d'autres spécifiques à un domaine particulier du

bricolage ). Ces ouvragesservaient, parailleurs, à mettre en placela librairieen ligne du

site.

des classeurs de formation au bricolage (utilisés par les formateurs

IDLM12

de Leroy

Merlin)

desguides d'achatspubliésparLeroy Merlin

10

Le bilan de cette rencontre estprésentéen annexes, p.10.

11

Quelques questionscrées à l'issue de cette rencontre sont présentéesen annexes,p.11.

12

Institut de formation interne deLeroy Merlin

(26)

le magazine« Maison en

vie13

» (disponible uniquement dans les magasins Leroy Merlin)

et plusparticulièrementsonsupplément «travaux»

les questions

bricolage14

et astuce diffusées dans le journal interne Leader de Leroy

Merlin

le Dicobat, dictionnaire du bricolage, utile lors de la création de questions de type

«définitions»,encomplément d'une autrequestion.

• sursupportélectronique

Une veille stratégique sur d'autres sites de

bricolage15,

en particulier sur les forums de

discussions, ainsi que la consultation de dictionnaires en

ligne16,

ont participé à l'élaboration de

nouvellesquestions.

Un recensement des réponses, délivréesparlestechniciens de l'assistancetéléphonique, aux courriers

électroniques17

des surfersestégalement effectué, afin d'enrichir la base de connaissances.

2-3-2 Le flux de l'information

L'information est assimilée à un flux, c'est à dire à un écoulement continu d'informations, de

donnéessignifiantes.

E. Morin18s'inquiète deceflux: «faceàunexcès d'informations,nousrisquons de tomber de

Charybe en Scylla. Soit nous sommes soumis à une information pléthorique inorganisée, que très

rapidement nous oublions, parce que incapables de la structurer; soit l'information est trop bien

organisée, c'estàdiresélectionnée par unsystèmerigide».

Il convient donc dedélivrerau surferun nombre suffisant etsignificatifd'informations, plutôt

quedel'assaillir de conseils bricolage. Toutefois, le médiateurdoit prendreunecertainedistance visà

vis de la vulgarisation qu'il opère, de façon à ne pas emprisonner son publicdans un système trop

rigide. Ce phénomènes'observe de plusenplussur

Internet19.

En effet, de nombreux signes,appelés

« cookies», permettent dereconnaître le surfer qui vientseconnecterplusieurs foissur unmême site.

Dans le but defidéliseretde tenteruneapproche convivialeaveclesurfer, on l'inviteà répondre à un

certain nombre de questions, à choisir les rubriques, susceptibles de l'intéresser, par ordre de

préférence. Ce système ne semble pas être la meilleure solution pour fidéliser le surfer, puisqu'il

cristallisesonchamp d'apprentissage. 13

Quelquespagesdecemagazine peuvent être consultéesen annexes, p.12.

14

Quelques questions issuesde Leader sont misesen annexes, p.13.

15

Uneliste recensant les sites debricolage du net est disponibleen annexes,p.15.

16

Lesréférences des dictionnaires debricolageenligneconsultéssontles suivantes:httD://editions.evrolles.com et http://elsap1 .unicaen.fr

17

quelques courriers électroniques sontrépertoriésen annexes,p.16.

18

Citationtirée desonouvrageLa communication, Paris, Sciences humaines, 1996.

18

IIs'avère notammentsignificatifsurle site de home dépôt:http://www.home depot.com

(27)

Reformulation

(28)

2-3-3- Du texte originalautexte de vulgarisation

Yves Jeanneret20 entend par trivialité : «toute culture savante ou populaire, scientifique ou

littéraire, légitime ou contestée, peut être dite en quelque mesuretriviale, en ce sens que laqualité

des savoirs y est indissociable de la façon dont ils circulent, s'échangent, se publient, se

réinterprètent».

Les conseils bricolage rédigés illustrent parfaitement cette idée de trivialité. Ils traversent diverses

phases21,

avantd'êtrepubliéessurle site Internet de Leroy Merlin.

Phase dedépouillement( parannéeetparmois ) :

- les

questions comprises dans Assistel sont lues etsélectionnéeslorsqu'elles semblent intéressantes

et susceptiblesd'être poséespar un large public. Il convientégalementde vérifierque cesquestions

ne soient pasdéjà en ligne. Si celas'avère être lecas, certainesréponses peuventquand même être

saisies, en complément d'informations.

Phase derécupération desmessages :

Lesquestionssélectionnéessontrécupérées à l'aide d'une requête spécifiquede la base dedonnées.

Phase de compréhension :

Certains termes du bricolage sont explicités à l'aide d'outils spécifiques ( dictionnaires ). L'entretien

avecle technicien semeten place. Des processus, desdéfinitions, desastuces, sontdélivréspar ces expertsenbricolage.

Phase dereformulation :

Les messages oraux sont retranscrits dans une base de données surAccess, la prise, de notes sert

d'appui. Lors de cette reformulation, la question posée devient généraliste, la réponse fournie,

adaptée augrand public.

Phasedevérification :

Lesréponses reformulées font l'objet d'une validation desexperts, avantd'être misesen ligne.

20

danssonouvrageL'affaire Sokaloula querelle des impostures, Paris, Editions PUF, coll Science, histoire etsociété, 1999.

21

(29)
(30)

III -...en

s'adaptant

aux

mutations du support

informationnel

3-1-De l'oralité au supportélectronique

3-1-1- Laparole dessavants

Comme nous avons pu le constater précédemment, l'assistance téléphonique représente la sourceprimordiale d'informations, pourdiverses raisons:

les technicienssimplifient parfaitement lestermesspécifiques du bricolage

ilsillustrent, pardes exemplesconcretsoudesschémas, les explicationsqu'ils fournissent

ilssoulèvent de nouvellesquestions, de nouveauxproblèmesdebricolage, lors des entretiens ils connaissent, de par leur fonction d'assistant téléphonique, les réactions et les limites du

public, c'est-à-dire les processus délicats de mise en œuvre qu'il faudra expliquer de façon

très détaillée.

Or, ils'avèredifficilede planifierun entretien individuelavec cessavantspourdeuxraisons:

la première estliée à leur emploi dutemps

Compte-tenu du nombred'appels incessants, il leurestimpossible de libérerune plage horaire de

plus de 20 minutes. Audelà de cetemps imparti, ils prennentdu retardsurleur rendez-vousplanifiés

avecles clients. De plus, l'effectifde certainsîlotsestgénéralement restreint. En effet, le passage aux 35 heures amène les techniciens, étant sortis des limites du travail, à prendre des journées de

récupération afin d'obtenir un quota normal d'heures à la fin du mois. Il n'est alorspas envisageable

d'interrogeruntechnicien travaillant seul sur un pôle.

la seconde raisondépend de la qualitéde l'entretien

Le bruit inévitable du plateau paysager, lié aux conversations téléphoniques qui se croisent,

perturbe les entretiens. Il est impossible d'interroger le technicien dans un endroit retiré, car si le

nombred'appels est tropimportant l'assistanttéléphonique doit les traiteren priorité. Le rendez-vous n'a alors plus lieu d'être, et est reporté à une date ultérieure. Ces reports imprévus sont assez contrariants pour le médiateur de l'information qui doit sans cesse jongler avec son organisation

quotidienne detravail.

Références

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