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Étude de la corrélation entre l'étendue du champ visuel périphérique et le rendement en lecture chez des élèves de première année

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n / 3

J) 5 9^ FACULTÉ DES SCIENCES DE L'ÉDUCATION

UNIVERSITÉ LAVAL

THÈSE PRÉSENTÉE

À L'ÉCOLE DES GRADUÉS POUR L'OBTENTION

DU GRADE DE MAÎTRE ES ARTS (N.A.) PAR

JEAN-YVES DIONNE

LICENCIÉ ÊS SCIENCES (OPTOMÉTRIE) DE L'UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL

ÉTUDE DE LA CORRÉLATION ENTRE L'ÉTENDUE DU CHAMP VISUEL PÉRIPHÉRIQUE ET LE-RENDEMENT EN LECTURE CHEZ DES ÉLÈVES DE PREMIÈRE ANNÉE

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iii Table des matières

Page

AVANT-PROPOS vi

LISTE DES TABLEAUX v

INTRODUCTION 1

CHAPITRE PREMIER - LE PROBLÈME 3

- Processus de la lecture 4

- Champ visuel et son fonctionnement 8

- Variation au cours de la croissance 10

- Variation sous l'effet de stress 18

- Variation par entrainement spécifique 21

- Champ visuel périphérique et la lecture 23

- Justification de la recherche 28

- Questions de recherche 29

- Limites de la recherche 30

- Terminologie 31

CHAPITRE II - MÉTHODOLOGIE 33

- Sélection des sujets 34

- Instruments de mesure 36

- Déroulement de l'expérience 38

- Application des critères de sélection des sujets 38

- Mesure du champ visuel périphérique 39

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Table des matières (suite)

Page

CHAPITRE III - PRÉSENTATION DES RÉSULTATS 41

- Liste des abréviations 42

- Analyses préliminaires 43

- Analyses principales 47

- Analyses complémentaires 53

- Sommaire 55

CHAPITRE IV - INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS 56

- Interprétation des résultats en regard de la 56

question principale

- Interprétation des résultats en regard des 58

questions complémentaires

- Indications de recherches 61

CONCLUSION 65

APPENDICE A - DOSSIERS TYPES 68

APPENDICE B - TESTS UTILISÉS 80

APPENDICE C - DONNÉES INDIVIDUELLES 88

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Liste des tableaux

Répartition des sujets selon le rendement en lecture et l'âge pour chaque sexe

Moyennes, médianes et écarts-types pour la mesu­ re de l'étendue des quatre principaux méridiens du champ visuel périphérique des deux yeux selon deux méthodes d'observation

Matrice de corrélation entre les 18 variables de 1'étude

Principaux résultats obtenus dans le cas des différentes équations de régression

Coefficient de régression standardisé (Beta) relatif à chacun des huit méridiens pour les deux méthodes ainsi que leur test de significa­ tion

Comparaison des moyennes médianes et écarts- types pour la mesure de l'étendue des quatre principaux méridiens du champ visuel périphéri­ que des deux yeux selon deux méthodes d'observa­ tion à l'aide du test t.

Résultats de l'analyse de la variance faite sur les variables sexe et oeil.

Données individuelles des sujets quant au rende­ ment en lecture, au sexe, à l'âge chronologique,

aux étendues du champ visuel périphérique de chaque oeil selon les quatre principaux méri­ diens et selon les méthodes A et B

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L'auteur désire exprimer sa reconnaissance à sa directrice de thèse Madame Jocelyne Giasson, pour son assistance constante et éclairée. Des remerciements s'adressent aussi à Messieurs Louis H. Boivin et François A. Dupuis, qui ont agi comme conseillers. L'auteur remercie aussi Muriel, Éric et François pour leur patience et leur compréhension.

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différentes recherches visaient à mieux identifier les habiletés visuelles impliquées dans le processus de la lecture. Malgré une volumineuse docu­ mentation sur plusieurs habiletés visuelles impliquées dans la lecture,

aucune étude satisfaisante n'a porté sur la relation entre l'étendue du champ visuel périphérique et le rendement en lecture.

La présente étude s'intéresse à ce problème parce qu'il est aussi d'observation clinique courante chez certains enfants qui présentent des problèmes de rendement en lecture, de rencontrer parmi les habiletés visuelles évaluées une restriction du champ visuel périphérique.

Pour ces différentes raisons, il apparaît opportun d'effectuer une recherche dans ce domaine.

Le premier chapitre sera consacré au problème lui-même; le second décrit la méthodologie. Le troisième sera consacré à la présentation des résultats; le quatrième, à l'interprétation des résultats et aux indica­ tions de recherches.

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Chapitre premier Le problème

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le champ visuel et la lecture. Il se termine par la justification de la recherche ainsi que les questions et les limites de la recherche.

Processus de la lecture

La lecture est un processus qui permet à un individu de recons­ truire un message encodé sous forme de représentation graphique. La tâche du lecteur est de donner du sens aux symboles imprimés qu'il a sous les yeux (Smith 1979, 1981). Dans cette démarche, le lecteur utilise deux processus intimement liés: la vision et la cognition.

Dans le processus visuel, il existe une différence importante entre la vue et la vision. La vue est la capacité d'un organisme à réagir à un stimulus lumineux. Ce processus (Lindsay 1980) transforme l'énergie photonique captée par l'oeil en énergie nerveuse pour atteindre le cer­ veau. Cette habileté n'est pas spécifique à l'humain mais est partagé par tout organisme vivant. Par contre, la vision est un processus qui permet non seulement de cueillir de l'information dans son environnement mais de la traiter, de l'emmagasiner et de l'utiliser sur le champ ou en temps opportun. La vision est donc une activité d'interprétation qui résulte d'un processus bi-directionnel du traitement de l'information. Ce proces­ sus est plus complexe que la capacité de voir les choses clairement (acuité

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5

visuelle); il permet de comprendre et de manipuler notre environnement (Forrest 1959).

La cognition est le processus par lequel un être acquiert des informations sur son environnement et les organise pour régler son compor­ tement. Elle a pour objet les opérations mentales sous-jacentes à la per­ formance: en particulier la perception, le jeu, la pensée, l'esthétique, le rêve et le langage. Le concept de la cognition est si vaste que Flavell (1977) propose de se demander ce qui n'est pas l'objet de la cognition plu­ tôt que ce qu'il est. Pour lui, l'homme est un système cognitif.

Le chevauchement qui existe entre ces deux processus empêche de délimiter clairement leur rôle respectif dans l'acte de lire. Il est cependant possible de constater que le lecteur débutant a tendance à utili­ ser davantage l'information visuelle qu'il a sous les yeux. Il éprouve plus de difficulté à donner du sens aux symboles parce que son cerveau met plus de temps à traiter toute l'information qu'il reçoit. De plus, le lec­ teur inexpérimenté possède en général moins de connaissances emmagasinées dans sa mémoire à long terme. Pour toutes ces raisons, il doit s'appuyer davantage sur l'information visuelle plutôt que non visuelle. Par contre, le lecteur habile utilise davantage ses connaissances acquises pour tirer signification d'un écrit. L'apport de l'information visuelle devient alors moins importante.

L'interaction des processus visuels et cognitifs est indéniable dans la lecture. L'un ne peut remplacer l'autre: ils sont complémentai­ res. Il n'est donc pas surprenant qu'un grand nombre de chercheurs se soient penchés sur la relation des habiletés visuelles et cognitives

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impli-Récemment, deux importantes recensions de la littérature (Hammill et McNutt 1981; Kavale 1982) ont tenté de rassembler et d'analyser toutes les études des trente dernières années dans ce domaine de recherche.

Hammill et McNutt (1981) analysent 322 études qui mettent en relation les différentes habiletés impliquées dans la lecture. Parmi tou­ tes ces habiletés, les auteurs obtiennent des corrélations significatives pour les habiletés visuelles suivantes: la coordination oeil-main, la rela­ tion spatiale, la mémoire visuelle, la discrimination visuelle, l'associa­ tion visuelle, le score global au test DTVP (Frotig et al 1964) et le score du test ITPA (Kirk et al 1961-1968). Plusieurs autres habiletés non visuelles démontrent une corrélation significative. Dans leur conclusion, les auteurs retiennent, comme étant les habiletés les plus associées à la vraie nature de la lecture, le langage écrit et parlé ainsi que les mathé­ matiques. Toutes les autres habiletés qui ont démontré unerelation avec la lecture avaient un coefficient de corrélation moins élevé et ainsi n'ont pas été retenus en lecture comme des variables utiles.

Kavale (1982) analyse 161 études qui examinent la corrélation entre les habiletés visuelles et le rendement en lecture. Cet auteur pro­ pose la méta-analyse (Glass, 1976, 1977) pour permettre de regrouper sta­ tistiquement les résultats de toutes les recherches recensées de ce domai­ ne.

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Cette méthode implique qu'aucune recherche n'est rejetée. Tous les coefficients de corrélation sont rassemblés et analysés en utilisant la relation entre chaque variable. Le résultat statistique permet d'établir un ordre de grandeur de ces relations. Kavale a recueilli un total de 1 571 coefficients dont 1 062 décrivent les relations entre huit habiletés visuelles (discrimination visuelle, mémoire visuelle, closure visuelle, relation spatiale, intégration visuo-motrice, discrimination figure-fond et intégration visuo-auditive) et six habiletés de lecture (lecture générale, préalables à la lecture, reconnaissance de mots, compréhension, vocabulaire et épellation). Afin de préciser son analyse, l'auteur classe également les recherches selon deux variables: le niveau scolaire (pré-scolaire, primaire et secondaire) et les caractéristiques des sujets (lecteurs normaux, lecteurs en difficulté d'apprentissage et d'adaptation et enfin les lecteurs de milieux socio-économiques défavorisés). Les résultats de cette méta-analyse suggèrent que la corrélation entre les habiletés visuel­ les et le rendement en lecture est importante. Selon Kavale, les habiletés visuelles apparaissent suffisamment associées avec le rendement en lecture pour être considérées parmi le complexe des facteurs prédictifs des habile­ tés de lecture.

L'étude de ces deux importantes recensions de la littérature indiquent qu'il existe une relation significative entre certaines habiletés visuelles et la lecture. Même si les conclusions de l'étude de Hammill et McNutt (1981) ont une tendance réductionniste pour expliquer les processus impliqués dans la lecture, elle ne remet pas en cause l'existence d'une corrélation entre certaines habiletés visuelles et la lecture. L'étude de Kavale (1982) a porté exclusivement sur les habiletés visuelles en relation

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seules et les plus importantes habiletés impliquées dans cette relation.

Il existe d'autres habiletés visuelles qui ne sont pas rapportées dans les recensions déjà mentionnées mais qui ont fait l'objet d'études en relation avec la lecture. Parmi celles-ci, il faut relever les études de Eames (1936), Ong, Schneider et Moray (1960), Rubino et Minden (1971) qui ont porté sur l'étendue du champ visuel périphérique en relation avec le rendement en lecture. Ces dernières études n'ont pu indiquer clairement l'orientation d'une corrélation entre ces deux variables. Le but principal de la présente étude est d'établir s'il existe une corrélation entre le champ visuel périphérique et le rendement en lecture.

Champ visuel et son fonctionnement

Le champ visuel correspond à l'étendue de l'espace qui peut être perçu par les deux yeux (champ visuel binoculaire) ou un seul oeil (champ visuel monoculaire) lorsqu'un point immobile est fixé constamment. L'éva­ luation de l'étendue du champ visuel en clinique se fait habituellement en monocularité. De plus, cette évaluation se fait avec deux méthodes diffé­ rentes: la campimétrie et la périmétrie. C'est pourquoi, le champ visuel se divise en deux zones: le champ visuel central et le champ visuel péri­ phérique. Le champ visuel central occupe une portion limitée à 30° dans tous les méridiens. Pour sa part, le champ visuel périphérique, tout en incluant le champ visuel central, est restreint à une étendue d'environ 60°

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en haut, 60° en nasal, 75° en bas et 100 à 110° en temporal. Ces limites peuvent varier légèrement en fonction de la morphologie faciale des sujets.

Le champ visuel central a souvent été l'objet d'études en rela­ tion avec la lecture. De nombreuses recherche (Renshaw, 1940, 1945; Weber 1942; Dionne 1967) ont aussi analysé les effets de l'entraînement tachis- toscopique pour augmenter l'empan de recognition en lecture.

Les études qui ont tenté de vérifier l'existence d'une relation entre l'étendue du champ visuel périphérique et la lecture n'ont pas donné des résultats concluants. Le processus du traitement de l'information visuelle chez l'humain peut apporter quelques éléments de connaissance sur le fonctionnement du champ visuel pendant la lecture.

«

Les expériences sur l'isolement perceptif (Trotter et McConnel, 1980) laissent supposer que l'une des principales fonctions du système ner­ veux est de prédire et de contrôler les informations sensorielles. Pour devenir conscientes, ces informations sont filtrées par ce que Magoun (1963) a appelé le système d'activation réticulaire. Seuls les messages filtrés sont acheminés au cerveau car ce dernier est incapable de traiter toute l'information visuelle qu'il reçoit. Il n'y a donc que les stimuli importants à un moment donné, qui sont sélectionnés pour se rendre au cer­ veau. L'organisme ne peut répondre à ces stimuli que lorsqu'ils deviennent conscients.

Selon Mackworth (1965), il se produit au niveau du champ visuel ♦

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cer-veau est incapable de traiter. C'est le phénomène de "vision en tunnel". Cette situation de vision en tunnel qui a été décrite dans plusieurs situa­ tions d'activités humaines comme résultats de stress pourrait se retrouver, selon Smith (1979), au même titre chez le jeune enfant qui commence son apprentissage en lecture. Comme les lecteurs débutants possèdent en géné­ ral une quantité de connaissance limitée (information non visuelle), ils doivent se concentrer sur l'information visuelle surtout lorsque le texte est trop difficile ou a peu de liens avec leurs connaissances. Devant cet­ te difficulté, l'enfant peut devenir anxieux et le cerveau par son proces­ sus d'activation réticulaire sélectionne l'information enproduisant un rétrécissement du champ visuel périphérique. Aucune recherche expérimenta­ le n'a tenté de vérifier cette variation possible dans le champ visuel périphérique chez le lecteur anxieux et inexpérimenté.

Même si cette étude ne porte pas sur l'explication de la varia­ tion du champ visuel, il a semblé important de faire la recension des écrits sur ce sujet afin de mieux situer le bien fondé de la présente recherche. Cette recension vise donc à mettre en évidence que l'étendue du champ visuel périphérique peut varier: au cours de la croissance, sous l'effet du stress et enfin par entraînement spécifique.

Variation au cours de la croissance

Quelques auteurs (Tronick, 1972; Harris et MacFarlane, 1974; MacFarlane, Harris et Barnes, 1976; Holmes, 1977) rapportent que l'étendue du champ visuel peut varier au cours de la croissance de l'enfant.

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Tronick (1972) étudie la grandeur du champ visuel effectif chez des enfants de deux semaines jusqu'à dix semaines. Le but de cette recher­ che est de quantifier la croissance du champ visuel effectif chez l'enfant et de déterminer si ces limites se modifient sous différentes conditions de stimulations.

L'auteur retient pour cette étude huit enfants considérés sur le plan clinique comme normaux. L'enfant est assis devant une table semi- circulaire sur laquelle une seconde table est placée avec une alcôve pour placer la tête du bébé. Deux cibles rectangulaires et colorées sont m o n ­ tées sur une tige. La cible centrale est tantôt fixe, tantôt mobile et la cible périphérique est mobile et se déplace par l'action d'un moteur élec­ trique dont la vitesse est de 5 à 6 révolutions par seconde. Ce montage est éclairé par une ampoule de 100 watts. Les huit enfants sont divisés en paire et chaque paire reçoit une des quatre combinaisons possibles du

%

test. L'essai commence lorsque l'enfant fixe l'objet central et se termine • •

lorsqu'il déplace son regard vers l'objet en périphérie. Un temps maximum de 15 secondes est alloué au bébé par essai pour détecter la cible. Cette procédure est utilisée pour chaque enfant au cours des neuf sessions.

Les résultats démontrent que le champ visuel effectif initial est de 15° à 20° de chaque côté de la ligne du regard. À la dixième semaine, le champ visuel a subi une croissance de 20° lorsque le stimulus central est fixe et le périphérique est en mouvement. Jusqu'à la sixième semaine, le champ visuel reste stationnaire et prend de l'expansion par la suite. Le temps requis pour détecter la cible lumineuse diminue avec l'augmenta­ tion de l'âge des bébés. Vers dix à onze semaines, le bébé ne peut arrêter

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son regard sur une cible fixe mais regarde continuellement d'autres points du champ visuel.

L'auteur conclut que le développement du champ visuel périphéri­ que est relié à l'augmentation de la capacité d'attention produit par le mouvement et aussi à l'augmentation de l'acuité visuelle. Une autre expli­ cation possible est la croissance de la capacité de l'enfant à organiser son regard par le fait qu'il acquiert avec l'âge une plus grande mobilité de la tête et des yeux. Donc, les limites du champ visuel effectif relè­ vent à la fois du contrôle du stimulus et de la croissance de la capacité fonctionnelle.

Harris et MacFarlane (1974) examinent la capacité d'orientation visuelle vers un stimulus périphérique chez 16 nouveaux-nés normaux et 12 enfants âgés de sept semaines. Les chercheurs se posent deux questions. Ils cherchent à connaître comment ces bébés répondent à un stimulus péri­ phérique si un stimulus central est déjà présent. De plus, ils cherchent à évaluer l'étendue de leur champ visuel effectif en l'absence du stimulus central de compétition.

La première partie de l'expérience se déroule avec les 16 nouveaux-nés. L'enfant est placé dans une chambre noire semi-circulaire et allongé sur un matelas incliné à 17° du plan horizontal. Le stimulus central est fixe et le stimulus périphérique est mobile. L'enfant fixe d'abord la lumière centrale avec les deux yeux pendant que le stimulus périphérique est situé à 40° de ce point. L'expérimentateur déplace la lumière périphérique de 5* jusqu'à l'obtention d'une réponse positive de la

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part du bébé. Ensuite, l'expérimentateur supprime la stimulation centrale, place le stimulus périphérique à l'endroit où l'enfant l'avait perçu et le déplace à nouveau jusqu'à l'obtention d'une réponse négative. Cette étude chez les nouveaux-nés démontre que la présence d'un stimulus central n'em­ pêche pas le bébé d'orienter ses yeux vers la périphérie même si ce stimu­ lus réduit l'étendue de son champ effectif. Lorsque le stimulus central est présent, le champ visuel est de 15° alors que s'il est absent, le champ visuel est de 25°. Pour le groupe d'enfants âgés de sept semaines, la procédure expérimentale est la même, excepté que les stimuli sont placés dans un cylindre pour éliminer toute différence de luminance entre les deux conditions.

Les résultats indiquent une plus grande discordance entre les deux conditions expérimentales pour ce groupe d'âge. L'étendue du champ visuel est plus grande lorsque la stimulation centrale est absente alors que la différence en présence du stimulus central est moins importante par rapport à la même condition chez les nouveaux-nés. Les auteurs expliquent ce phénomène soit par une meilleure capacité pour les enfants plus âgés à détecter un stimulus périphérique, soit par une meilleure capacité à exécu­ ter une performance motrice. Cette expérience ne permet pas de supporter une explication plus que l'autre. Cette recherche bien menée sur le plan méthodologique conclut que le système visuel exploratoire est fonctionnel

et intact à la naissance.

MarFarlane, Harris et Barnes (1976) étudient l'étendue du champ visuel fonctionnel chez trois groupes de bébés d'âges différents. Cette étude analyse si le fait de sucer une tétine peut influençer la grandeur du

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champ visuel fonctionnel. Tous les sujets (36) sont analysés sous deux conditions: stimulus compétitif et stimulus non compétitif.

Le déroulement de l'expérience ressemble à l'étude effectuée par MacFarlane et Harris (1974). L'enfant est placé sur un matelas incliné dans une chambre semi-circulaire en présence d'un stimulus central fixe et d'un stimulus périphérique mobile. Le premier groupe est constitué de 12 enfants dont l'âge moyen est de 5,5 jours et le second de 12 enfants plus âgés dont la moyenne est de 39 jours. Les deux groupes qui sucent une tétine sont d'abord évalués avec le stimulus central et par la suite en l'absence du stimulus central. Les résultats démontrent, pour les deux groupes une étendue plus grande en l'absence de stimulus central. Le champ visuel périphérique du groupe plus âgé est plus grand que celui du premier groupe.

Par la suite, les chercheurs ont comparé les résultats du deuxiè­ me groupe avec un troisième groupe dont l'âge moyen était de 35 jours et qui n'utilisait pas de tétine. Il ressort que ce troisième groupe a obtenu une étendue de champ visuel plus grande que dans les deux conditions expé­ rimentales.

Ces données permettent de penser que le champ visuel effectif peut être diminué par une action compétitive telle que sucer une tétine au moins pour le groupe d'enfants évalués. Une explication possible est que l'action de sucer une tétine restreint la latitude de détection du stimulus périphérique en réduisant les mouvements de tête plutôt qu'en réduisant directement les mouvements des yeux.

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Holmes (1977) explore l'hypothèse que le champ visuel effectif des enfants de cinq ans est plus restreint que celui des enfants de huit ans et des adultes de niveau collégial. L'auteur examine aussi comment certaines taches peuvent modifier la grandeur du champ visuel effectif. Enfin, il recherche l'existence d'une différence entre les jeunes enfants et les adultes au cours de ces différentes taches. Un total de 54 sujets répartis en trois groupes de 18 participent à l'étude. Dans chaque groupe, un nombre de six sujets sont soumis à une des trois conditions expérimenta­ les suivantes: identification d'une forme géométrique simple localisée en périphérie, identification d'une forme en périphérie présentée simultané­ ment avec une forme localisée en région fovéale qui était ignorée et,

enfin, identification d'une forme périphérique présentée avec une forme localisée en région fovéale et dont les deux doivent être rapportées.

Les stimuli consistent en huit formes géométriques familières présentées à 1*, 2*, 4* et 6° du point de fixation central sur les axes horizontal, vertical et oblique (45°). Les stimuli sont présentés à 20 ms et le sujet rapporte verbalement la forme du stimulus qu'il a vu.

Les résultats de cette étude sont mieux compris en examinant les effets des trois variables principales sur la performance. Ces variables sont: la distance du stimulus, l'âge du sujet et enfin les différentes con­ ditions de présentation du stimulus.

Cette étude propose des réponses possibles à la question clé, à savoir: pourquoi il y a interférence lorsqu'un stimulus est présenté simul­ tanément en région fovéale avec le processus d'un stimulus périphérique.

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Il est généralement reconnu que la présence d'un stimulus central restreint la grandeur du champ visuel. Ce phénomène appelé "vision en tunnel" impli­ que qu'il y a une augmentation de l'effet du stimulus fovéal avec l'augmen­ tation de la distance. Une hypothèse alternative est que le stimulus fo­ véal draine le processus d'attention de l'observateur et interfère avec le processus de tous les autres stimuli dans le champ visuel en regard de leur localisation. L'absence dans les données d'une interaction entre la dis­ tance et les différentes conditions suggère que l'explication d'interféren­ ce générale peut être la plus juste. Ces données proposent que la présence d'un stimulus fovéal compétitif interfère également avec le processus de stimulus périphérique en regard de leur distance ou localisation.

Une autre question que soulève cette étude est l'importance de l'âge sur la performance. Les résultats révèlent que la performance est influencée différemment pour les trois groupes d'âge. Le nombre de stimuli ne change pas Ta performance des enfants de cinq ans, alors que celle des enfants de huit ans et celle des adultes est influencée. L'auteur explique le phénomène par le fait que les enfants de huit ans et les adultes trai­ tent le stimulus central avant le périphérique alors que les enfants de cinq ans n'ont pas de stratégie automatique.

En résumé, les résultats de cette étude indiquent que l'habileté des sujets à identifier des stimuli présentés en périphérie est affaiblie lorsque le sujet doit aussi traiter un stimulus présenté en région fovéa- le. De plus, cette étude supporte l'idée de Mackworth (1965) que cet affaiblissement se produit lorsque le stimulus fovéal doit être traité en même temps que le stimulus périphérique.

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Cette étude révèle que l'emploi de l'étiquette "vision en tunnel" peut être trompeuse si la présence de stimulus fovéal a un effet égal sur toutes localisations périphériques et ne restreint pas réellement l'effet de la grandeur effective du champ visuel. Elle indique aussi que cette interférence du stimulus fovéal est expliquée par une tendance automatique des sujets plus âgés à traiter en premier le stimulus fovéal. Il ressort que cette stratégie obligatoire de traiter le stimulus fovéal en premier est quelque chose d'appris puisque, selon l'auteur, ceci n'est pas présent chez les enfants de cinq ans.

Les résultats révèlent que l'âge des sujets modifie significati­ vement leur performance. En effet, la performance des adultes est plus grande que celle des enfants de cinq et huit ans. Comme dans toute étude développementaie, l'auteur s'interroge sur la motivation et la capacité d'attention des enfants. Les résultats obtenus par les enfants ne permet­ tent pas de tirer des conclusions claires sur cette interaction possible parce que la performance des plus jeunes enfants n'est pas plus influencée que celle des adultes lorsque le stimulus s'éloigne de la fovea. L'auteur ne mentionne pas l'existence de différence entre les deux groupes d'en­ fants.

Les résultats les plus intéressants et les plus précis sont les effets des différentes conditions sur la performance. La performance est plus grande lorsque les sujets voient seulement un stimulus simple situé en périphérie. Dans les deux conditions où les sujets voient simultanément les stimuli en vision fovéale et périphérique, la performance est relative­ ment basse. Dans la dernière condition, il y a peu d'impact sur la perfor­

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mance et il en résulte une mince réduction pour le traitement de ce stimu­ lus.

Les données démontrent que l'habileté d'un sujet à identifier un stimulus présenté en périphérie est diminuée par la présence d'un stimulus présenté en région fovéale et non par le traitement de ce stimulus. De plus, cette interférence du stimulus central est due à la tendance des sujets plus âgés à traiter d'abord le stimulus central. Cette tendance est

apprise car elle n'est pas présente chez les enfants de cinq ans.

Variation sous l'effet de stress

Certaines études (Postman et Burner, 1948; Shipman, 1954) ont analysé l'effet du stress et de la frustration au cours de différentes tâches perceptuelles. Comme il ressort une diminution de ces habiletés, les auteurs émettent l'hypothèse d'une généralisation de restrictions des capacités perceptuelles. C'est pourquoi dans le cadre de cette étude, il importe d'analyser les recherches (Kephart et Chandler, 1956; Bursill, 1958; Mackworth, 1965; Leibowitz et Appelle, 1969; Gershon, Smith et Egstrom, 1971; Reynolds, 1976) qui ont étudié l'étendue du champ visuel sous l'effet de divers stress sur l'organisme.

Kephart et Chandler (1956) étudient l'effet du stress induit dans l'organisme par une tâche d'attention sur l'étendue du champ visuel péri­ phérique. Les dix sujets sont soumis à une simulation de conduite automo­ bile qui demande une attention constante pendant 30 minutes. Douze mesures de champs visuels ont été prises au cours de l'expérimentation. Les résul­

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tats indiquent qu'il y a une diminution significative dans l'étendue du champ visuel périphérique. Cette altération serait due entièrement au changement dans la fonction d'attention parce que, le champ visuel périphé­ rique redevient normal dès que la situation de stress est disparue.

Bursill (1958) évalue la restriction du champ visuel périphérique chez des sujets exposés à différentes conditions de chaleur et d'humidité. Les 16 sujets sont soumis à des mesures du champ visuel périphérique dans les demi-méridiens de 20°, 50° et 80° lorsqu'ils fixent constamment un point central. Les résultats démontrent que lorsque les sujets sont soumis à de haute température (105° et 95°F), le champ visuel a tendance à être plus rétréci. Lorsque l'angle de présentation est excentrique, un plus grand nombre de signaux ne sont pas perçus. Il en est de même lorsque les sujets sont exposés longtemps à des conditions élevées de température.

Mackworth (1965) examine si le bruit visuel induit par la présen­ tation de lettres peut réduire le champ visuel périphérique de sorte que la capacité de perception est moindre. Il explique le phénomène par le fait que lorsqu'il y a beaucoup d'information, le champ visuel se contracte pour éviter une surcharge au système visuel. L'usage du champ de vision varie en étendue de moment en moment pour permettre que la quantité d'information qui est physiologiquement supportable par le système visuel soit traitée par le cerveau. Cette recherche indique de plus qu'avec une surcharge con­ sidérable d'information, l'image visuelle est formée du centre vers la périphérie. C'est à partir de cette étude que Smith (1979) a émis l'opi­ nion que le lecteur inexpérimenté pouvait devant un texte trop difficile, devenir anxieux et présenter le phénomène appelé "vision en tunnel".

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Leibowitz et Appelle (1969) étudient les effets d'une tâche cen­ trale sur le seuil de luminance lorsque des stimuli sont présentés dans le champ visuel entre 20* et 90°. Le groupe contrôle observe un point stable de fixation fovéale tandis que pour les deux groupes expérimentaux, la fixation centrale est interrompue périodiquement et les sujets sont invités à maintenir cette illumination en pressant le bouton. Le nombre d'inter­ ruptions est de 15 fois par minute pour le premier groupe et 53 fois pour le deuxième groupe. Les résultats indiquent que les seuils plus bas sont produits lorsque la lumière centrale est stable. Dans les conditions d'in­ terruption, les seuils sont plus élevés pour la proche périphérie mais les différences disparaissent dans la périphérie éloignée. Les seuils de lumi­ nance sont plus élevés pour le groupe dont le nombre d'interruptions est 15 fois par minute. Les résultats sont interprétés comme le reflet des effets d'une demande d'attention de la tâche centrale sur l'étendue du champ visuel périphérique.

Gershon, Smith et Egstrom (1971) étudient l'étendue du champ visuel périphérique chez des sujets qui sont soumis à une simulation d'une chambre à pression équivalant à une plongée de 60 pieds. Les sujets expé­ rimentaux montrent un plus haut degré d'anxiété au post-test ainsi qu'un taux de rythme cardiaque significativement plus élevé. Les résultats révè­ lent que les sujets de la chambre à pression ont une réduction de la per­ ception périphérique significativement plus grande. Les auteurs concluent que la diminution perceptuelle a été démontrée comme le résultat du stress psychologique associé avec l'exposition à une chambre à pression dangereu­ se.

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Reynolds (1976) analyse, en plus du temps de réaction au niveau de la perception dans le champ visuel, si l'étendue du champ visuel fonc­ tionnel peut être altérée par une augmentation du stress physique lorsque les sujets sont soumis à un test de bicyclette ergométrique. Les résultats indiquent que non seulement le temps de réaction n'est pas significative­ ment modifié pour les deux groupes, mais qu'il n'y a pas de rétrécissement uniforme du champ visuel comme attendu. Toutefois, l'auteur signale que pour les deux variables, les sujets du groupe non entraîné ont des résul­ tats plus faibles que ceux du groupe entraîné.

Variation par entraînement spécifique

En plus de varier au cours du développement de l'enfant et sous l'effet de stress, le champ visuel peut varier au cours d'entraînement spé­ cifique. Certains auteurs (Eames, 1936; Sailor, 1973; Sailor et Bail, 1975) ont tenté par une méthodologie spécifique d'augmenter l'étendue du champ visuel périphérique.

Eames (1936), après avoir évalué l'étendue des champs visuels périphériques d'un groupe de 85 étudiants en difficulté d'apprentissage dont l'âge moyen est de neuf ans et huit mois, soumet 36 d'entre eux à un traitement non décrit dans l'étude pendant 4,76 mois. À la fin du traite­ ment, les sujets sont réévalués et démontrent une augmentation de l'étendue de leur champ visuel périphérique. Cette augmentation est plus grande du côté de l'oeil non dominant.

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Sailor (1973) étudie l'effet de l'entraînement à l'aide d'un périmètre sur l'augmentation de l'étendue des champs visuels périphéri­ ques. L'auteur sélectionne 24 étudiants d'un cours de lecture rapide avec une acuité visuelle de 20/20. La moitié du groupe composée de six garçons et six filles est soumis à un entraînement avec le périmètre pendant une période de dix minutes deux fois par semaine. La durée totale de la pério­ de d'entraînement est de six semaines. Le groupe contrôle composé de trois filles et neuf garçons agit comme moniteur pour l'entraînement du groupe expérimental. Tous les sujets reçoivent un cours de lecture rapide dont la durée est d'une heure deux fois par semaine. Après six semaines, tous les sujets sont évalués à l'aide du périmètre.

Les résultats démontrent qu'il y a eu pour tous les sujets des deux groupes une augmentation significative du champ visuel. Ce phénomène révèle que l'augmentation peut être influencée par des facteurs autres que ceux de la pratique avec le périmètre. Il importe de noter cependant que l'étendue du champ visuel du groupe expérimental était plus grande sans toutefois être statistiquement significative. Cette étude a permis d'il­ lustrer que les moyens utilisés pendant un cours de lecture rapide pou­ vaient contribuer à développer l'étendue du champ visuel périphérique puis­ que les deux groupes ont fait des gains. Il est à noter que le groupe con­ trôle, en agissant comme moniteur pour l'entraînement avec le périmètre, recevait une forme d'entraînement presque comparable à celui du groupe expérimental.

Sailor et Bail (1975) comparent les effets sur la vitesse en lec­ ture d'un cours de lecture rapide et d'un programme d'entraînement pour

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développer le champ visuel. Chaque groupe est composé de huit étudiants de niveau collégial qui reçoivent 15,75 heures d'entraînement à la lecture rapide. Le groupe expérimental reçoit en plus 2,25 heures pour l'entraîne­ ment de la vision périphérique. Ces deux groupes ont été choisis parmi 50 étudiants à l'aide des tests d'habileté mentale Otis-Quick. L'entraînement du groupe expérimental était fait avec un périmètre où on présentait au sujet des cibles de différentes couleurs de la périphérie vers le centre pendant 15 minutes pour une durée de neuf jours. Les résultats démontrent que l'étendue du champ visuel n'a pas été affectée spécifiquement par l'en­ traînement. Cependant, il a été possible de constater une augmentation

significative pour tous les sujets des deux groupes. Ces données confir­ ment les résultats obtenus par Sailor (1973).

La recension des écrits sur la variation du champ visuel permet de prendre conscience que le champ visuel périphérique n'est pas une habi­ leté visuelle statique, mais peut varier en étendue selon différentes con­ ditions. Cette variation peut s'étendre aussi à d'autres secteurs d'acti­ vité humaine comme la lecture. Cette recension permet donc de situer la présente recherche dans ce même axe.

Champ visuel périphérique et la lecture

Le but de la présente étude est d'analyser s'il existe une corré­ lation entre l'étendue du champ visuel périphérique et le rendement en lec­ ture. La recension des écrits sur ce sujet décrit chacune des recherches

(Eames, 1936; Ong, Schneider et Moray, 1960; Rubino et Minden, 1971) qui ont tenté d'analyser la relation entre les deux variables. Cette descrip­

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tion est suivie d'une analyse critique qui sert de base à la justification de cette étude.

Eames (1936), en partant du fait que la restriction des champs visuels limite la grandeur des images rétinéennes, explore l'hypothèse que si le champ visuel est élargi, l'empan de récognition sera plus grand et ainsi le lecteur pourra réduire le nombre de fixations.

À l'aide d'un campimètre, l'auteur compare dans un premier temps l'étendue des champs visuels d'un groupe de 85 étudiants en difficulté d'apprentissage scolaire dont l'âge varie de six ans quatre mois à 19 ans et un mois pour une moyenne de neuf ans et huit mois avec un groupe de 40 étudiants choisis au hasard dont l'âge varie de cinq ans et un mois à 18 ans et neuf mois pour une moyenne de dix ans et huit mois. Le niveau sco­ laire moyen est respectivement 3,6 ans et 5,9 ans. Ces sujets n'ont fait l'objet d'aucun critère de sélection. Ensuite, il établit la comparaison du groupe d'étudiants en difficultés d'apprentissage scolaire avec un grou­ pe d'étudiants considérés normaux sur le plan du rendement scolaire, de la santé physique et sur le plan de la vision. L'âge de ce dernier groupe varie de trois ans et huit mois à 13 ans et deux mois pour une moyenne de dix ans et un mois.

L'auteur utilise une technique standardisée pour le test au cam­ pimètre. Tous les sujets sont soumis préalablement à la sélection à un examen physique général. Les champs visuels sont mesurés en degré dans les huit demi-méridiens principaux de chaque oeil.

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Les résultats révèlent que le groupe d'étudiants en difficulté d'apprentissage scolaire présentent des champs visuels plus restreints que les deux autres groupes. Le groupe d'étudiants considérés normaux a des champs visuels plus étendus que le groupe choisi au hasard. Les sujets choisis au hasard, c'est-à-dire sans aucun critère de sélection ont des champs plus restreints que les sujets normaux. Enfin, l'oeil gauche pré­ sente une plus grande étendue dans les méridiens horizontaux et verticaux que l'oeil droit.

Dans son étude, l'auteur analyse aussi l'étendue des champs visuels en relation avec la dominance oculaire. Enfin, il analyse les effets d'un traitement pour augmenter l'étendue du champ visuel.

Parmi les trois groupes, il importe de remarquer d'importantes différences dans la variation de l'age des sujets. La moyenne d'age ne saurait être prise en considération. La moyenne du niveau scolaire est aussi très étendue. L'hétérogénéité des sujets (âge et niveau scolaire) représente une faiblesse importante de l'étude. L'auteur mentionne l'uti­ lisation d'un campimètre pour mesurer les champs visuels alors que les mesures obtenues sont celles d'un périmètre. La méthode utilisée pour la cueillette des données, n'est pas mentionnée ainsi que les caractéristiques de la cible utilisée. Enfin, l'auteur ne mentionne pas les méthodes sta­ tistiques employées pour le traitement des données. Pour toutes ces rai­ sons, l'étude de Eames a une portée scientifique limitée.

Ong, Schneider et Moray (1960) étudient s'il existe une corréla­ tion entre l'étendue du champ visuel périphérique et certains facteurs tels

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que le sexe, le quotient intellectuel et la vitesse en lecture. Un échan­ tillon de 155 enfants de cinquième et sixième années dont l'âge moyen est d'environ 11 ans participe à l'étude. Les sujets sont soumis à un test de lecture (C.R.A.T.) et à un test de quotient intellectuel (C.M.M.T.). Le champ visuel est mesuré à l'aide d'un périmètre commercial et d'une cible de 1 mm de diamètre. Le sujet fixe un point au centre de l'arc et doit rapporter la disparition et la réapparition de la cible dans les méridiens horizontaux et verticaux.

Les résultats donnent une différence significative (la seule obtenue) entre les garçons et les filles quant à l'étendue des champs visuels; cette différence est de 2* plus grande pour les garçons et est significative au niveau 0,05. Les résultats indiquent aussi qu'il n'y a pas de différence significative quant à l'étendue du champ visuel entre l'oeil droit et de l'oeil gauche. De plus, il n'y a pas de différence significative entre d'une part, l'étendue du champ visuel périphérique des méridiens horizontaux et verticaux et d'autre part, la vitesse en lecture

ainsi que le quotient intellectuel.

Il importe de noter que dans l'étude de Ong, Schneider et Moray (1960), la condition physique et visuelle des sujets n'est pas connue ainsi que leur rendement scolaire. La méthodologie utilisée pour recueillir les données de l'étendue du champ visuel périphérique laisse croire à la possi­ bilité d'un certain apprentissage car l'expérimentateur répète la mesure jusqu'au moment d'obtenir une réponse constante. Pour toutes ces lacunes, les auteurs n'ont pu obtenir de résultats en terme de corrélation signifi­ cative. Dans leur recension des écrits, les auteurs confondent les études

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qui utilisent le périmètre et celles qui utilisent le tachistoscope. Ce dernier mesure l'empan de recognition et non l'étendue du champ visuel périphérique. De plus, ils utilisent une étude de Harris (1941) pour fon­ der leur hypothèse de recherche alors que ce dernier dans l'étude citée a tenté d'établir une corrélation entre l'étendue du champ visuel périphéri­ que et l'empan de recognition. Il ne saurait être question en aucun cas de prendre l'empan de recognition comme équivalent du rendement en lecture. Malgré le traitement statistique rigoureux que les auteurs utilisent, leur étude a une valeur scientifique limitée à cause des lacunes importantes qu'elle contient.

Rubino et Minden (1971) explorent la relation entre les restric­ tions de l'étendue du champ visuel périphérique et la difficulté en lectu­ re. Les 23 sujets séjournent dans un camp d'été pour enfants en difficulté d'apprentissage. Ils présentent un niveau de rendement d'un degré plus bas que leur âge au test de lecture (W.R.A.T.). Les sujets ne portent pas de lunettes correctrices et l'âge moyen se situe à 11 ans et un mois. A l'ai­ de d'un périmètre à projection (Airmark) dont la cible blanche mesure un cm de diamètre, l'expérimentateur introduit la cible lumineuse de la périphé­ rie vers le centre jusqu'au moment où le sujet perçoit la lumière. Le résultat est noté après trois essais pour le méridien horizontal du champ visuel périphérique de chaque oeil. Les moyennes de l'étendue du demi- méridien temporal et nasal correspondent aux normes acceptées, soit 90° pour le champ temporal et 55° pour le champ nasal. L'étendue la plus fai­ ble pour le champ temporal est de 47,5° et pour le nasal 37,5°. La moyenne d'étendue pour le champ temporal est 81,9* pour l'oeil droit et 82,6° pour

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l'oeil gauche. Pour le champ nasal, la moyenne est de 56,7° pour l'oeil droit et 53,2° pour l'oeil gauche.

Les résultats suggèrent qu'il n'y a pas de restriction importante des champs visuels et qu'il n'y a pas une grande différence entre l'oeil droit et l'oeil gauche. L'auteur propose, en conclusion, une étude sur un plus grand nombre d'enfants avec des problèmes de lecture et de comparer les résultats avec des enfants sans problème de lecture.

L'étude de Rubino et Minden (1971) a le mérite d'être la première

à scruter directement la relation entre l'étendue du champ visuel périphé­ rique et le rendement en lecture. Dans la conclusion, les auteurs suggè­ rent des voies intéressantes de recherches futures avec des enfants normaux et des enfants déficients en lecture. Cependant, plusieurs lacunes se dégagent de leur étude quant aux caractéristiques des sujets (sexe, santé, quotient intellectuel) et au traitement statistique des données. De plus, la méthodologie pour mesurer l'étendue du champ visuel périphérique peut entraîner un certain apprentissage donnant l'illusion de champs visuels

périphériques plus étendus. Donc, l'étude de Rubino et Minden (1971) mal­

gré sa supériorité sur les deux études précédentes présente d'importantes déficiences qui réduise sa validité sur le plan scientifique.

Justification de la recherche

Selon deux importantes recensions récentes de la littérature déjà rapportées ci-dessus (Hammill et McNutt, 1981; Kavale, 1982), il existe une corrélation entre certaines habiletés visuelles et le rendement en lectu­

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re. Ces études n'ont toutefois pas la prétention d'avoir exploré la rela­ tion entre toutes les habiletés visuelles et la lecture.

Bien qu'un grand nombre d'études aient exploré l'importance de l'empan de récognition dans la lecture, aucune recherche valable n'a vrai­ ment étudié la relation entre l'étendue du champ visuel périphérique et le rendement en lecture. Toutes les recherches qui ont poursuivi ce but pré­ sentent d'importantes lacunes dont voici les principales.

1. Les caractéristiques des sujets sont imprécises et/ou sont mal définies;

2. La méthodologie utilisée pour mesurer les champs visuels périphériques s'éloigne d'une technique valide et/ou laisse place à un apprentissage des réponses;

3. Le traitement des données présente des faiblesses importan­ tes et souvent les données ne sont pas utilisées en fonction des hypothèses de recherches.

En conséquence, le nombre restreint et la portée scientifique limitée des recherches d'une part, l'observation de cas en clinique d'autre

part, justifient pleinement une étude de corrélation entre l'étendue du

champ visuel périphérique et le rendement en lecture.

Questions de recherche

Les études recencées ne permettent pas de dégager de cadre théo­ rique et d'hypothèses de recherche. C'est pourquoi, il est résolu de ten­

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ter de répondre à certaines questions soulevées par les études recencées plutôt que de formuler une hypothèse.

1. Question principale

Est-ce qu'il existe une corrélation entre l'étendue des champs visuels périphériques et le rendement en lecture? 2. Questions complémentaires

a) Est-ce qu'il existe une différence de rendement entre les deux méthodes utilisées pour mesurer l'étendue du champ visuel périphérique?

b) Est-ce qu'il existe une différence quant à l'étendue du champ visuel périphérique entre les garçons et les filles? c) Est-ce qu'il existe une différence quant à l'étendue du

champ visuel périphérique entre l'oeil droit et l'oeil gau­ che pour l'ensemble des sujets et pour chaque sexe?

Limites de la recherche

Les résultats de la présente étude ne devront être généralisées que dans des circonstances semblables à celles de l'étude et pour une popu­ lation répondant aux caractéristiques des sujets du groupe échantillon et pour un expérimentateur utilisant les mêmes instruments de mesure.

La présente étude évalue l'étendue du champ visuel périphérique mesuré à l'aide d'un périmètre. Il importe de dissocier cette recherche des études qui ont porté sur l'empan de récognition mesuré à l'aide du tachistoscope. Il existe souvent dans la littérature une confusion que

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l'auteur veut éviter au lecteur. La consultation de la définition des termes aidera le lecteur.

La présente étude ne tient pas compte de la dominance oculaire des sujets. Cette variable est soumise à trop de controverse et ferait à elle seule l'objet de plusieurs recherches.

La présente étude ne tient pas compte du quotient intellectuel des sujets tel que mesuré par des tests spécifiques.

La présente étude ne porte pas sur la justification et l'explica­ tion du rendement en lecture.

Les études recensées portent uniquement sur les recherches asso­ ciatives francophones et anglophones.

Terminologie

Rendement en lecture: Cette expression référé aux résultats obtenus selon le mode d'évaluation et de correction d'un test de lecture. Dans la pré­ sente recherche, le rendement en lecture signifie le résultat obtenu au test du B.Q.A.L. (Bilan qualitatif de l'apprentissage de la lecture)

(Campeau - Fi 11 ion et Gauthier, 1981, 1982).

Champ visuel: Le champ visuel représente la portion de l'espace dans laquelle les objets sont visibles simultanément lorsque l'oeil fixe un point constamment (Dubois, Poulsen, 1952; Tate et Lynn, 1977; Harrington, 1981, Saraux et Chevaleraud, 1982).

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Champ visuel central: Le champ visuel central correspond à une portion de 30° de l'espace dans laquelle les objets sont vus simultanément lorsque l'oeil fixe un point constant. La technique utilisée pour évaluer le champ visuel central est la campimétrie (Harrington, 1981).

Champ visuel périphérique: Le champ visuel périphérique normal correspond à une portion de l'espace d'environ 60° en haut, 60° du côté nasal, 75° en bas et 100 à 110° du côté temporal (Harrington, 1981) lorsque l'oeil fixe, un point constamment. La technique utilisée pour évaluer le champ visuel périphérique est la périmétrie. L^évaluation périmétrique peut se faire selon la méthode statique, la méthode dynamique ou cinétique et enfin la méthode à stimuli multiples (Reed et Drance, 1979; Saraux et Chevaleraud, 1982). La présente recherche a retenu la méthode dynamique avec modifica­ tion. L'étendue du champ visuel périphérique correspond au rendement obte­ nu au test de périphérie de type Goldmann.

Champ visuel fonctionnel: Le champ visuel fonctionnel est défini comme la région de l'espace qui est' perçue par un sujet lorsqu'il accomplit une tâche visuelle (Sanders, 1963).

Empan de récognition: L'empan de récognition est la quantité d'imprimés qui peut être reconnue au cours d'une seule fixation (Buswell, 1922). Lorsque mesuré au tachistoscope, l'empan de récognition est le nombre de chiffres, de lettres, de mots, d'objets qui sont reconnus au cours d'une exposition rapide de sorte que les yeux n'ont le temps que de faire une seule fixation.

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Chapitre II Méthodologie

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année. L'étendue du champ visuel périphérique correspond aux mesures obte­ nues à l'aide d'un périmètre de type Goldmann. Le rendement en lecture représente le résultat obtenu au test de lecture B.Q.A.L. De plus, cette étude tente de répondre à quelques questions complémentaires soulevées soit par la méthodologie (différence de rendement entre deux méthodes, soit par la recension des écrits (différence entre les sexes et entre les deux yeux).

La procédure utilisée pour répondre aux questions de la recherche est décrite dans ce deuxième chapitre qui traite de la sélection des sujets, des instruments de mesure et du déroulement de l'expérience.

Sélection des sujets

Les principaux critères de sélection des sujets ont été établis en fonction de leur âge, de leur sexe, de leur nationalité, de leur rende­ ment en lecture, de leur santé physique et psychique ainsi que de leur fonctionnement visuel.

Les sujets ont été choisis parmi les 135 enfants de première année scolaire des classes régulières à l'école Maria Dominique de la cité de Saint-Romuald d'Etchemin, Québec, Canada. Cette école fait partie du réseau de la Commission Scolaire Chaudière Etchemin.

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Les sujets retenus ont d'abord été sélectionnés à l'aide du test de lecture B.Q.A.L. (Bilan qualitatif de l'apprentissage de la lecture). Il s'agit d'un test québécois standardisé pour une population du premier niveau du cycle élémentaire. L'échantillon représente parmi la population cible les 20 sujets qui ont obtenu le rendement le plus élevé au test de lecture ainsi que les 20 sujets qui ont obtenu le rendement le plus fai­ ble. Le rendement moyen obtenu au test de lecture est de 93% pour le grou­

pe des meilleurs lecteurs et de 46,8 pour le groupe des lecteurs faibles.

Afin de vérifier si le rendement à ce test était conforme au ren­

dement habituel de l'enfant, des informations supplémentaires (Appendice A) ont été demandées aux professeurs.

Les 40 sujets retenus dans l'échantillonnage sont tous des Cana­ diens francophones dont l'âge moyen est de 86,05 mois. Le tableau 1 indi­ que la répartition des sujets selon l'âge et le rendement en lecture pour chaque sexe.

Tableau 1

Répartition des sujets selon le rendement en lecture et l'âge pour chaque sexe (N=40)

Sexe Garçon (N=17) Fille (N=23)

Nombre Âge moyen Nombre Âge moyen

Lecteurs forts 7 85,8 13 85,7

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Ce tableau indique que le groupe comprend 17 garçons et 23 fil­ les. Parmi les garçons, il y a sept lecteurs forts et dix lecteurs fai­ bles. Chez les filles, treize se trouvent parmi les lecteurs forts et dix parmi les faibles. L'âge moyen des lecteurs faibles est légèrement plus élevé que l'âge des lecteurs forts surtout parmi le groupe des garçons.

Les 40 sujets sont considérés comme normaux, c'est-à-dire ne pré­ sentant pas de problèmes majeurs sur le plan de la santé physique et psy­ chique ainsi qu'au point de vue du fonctionnement visuel. L'évaluation de la santé physique et psychique des sujets est faite d'abord à partir des informations fournies par les parents sur la fiche d'inscription de l'en­ fant au début de l'année scolaire (Appendice A). Oe plus, un questionnaire est remis à chaque professeur afin de confirmer, par ses propres observa­ tions, l'état de santé physique et psychique des sujets (Appendice A).

L'évaluation du fonctionnement visuel est effectuée à l'aide du test d'habiletés visuelles de la compagnie Keystone (1933-1971).

Instruments de mesure

Dans cette étude, le test de dépistage des habiletés visuelles (Manas, 1965) a été utilisé en vue de sélectionner les sujets. Le test de lecture B.Q.A.L. (Campeau - Fi 11 ion et Gauthier, 1981) a servi à la fois pour choisir les sujets et aussi pour fins d'analyse des données de l'échantillonnage retenu. Enfin, le périmètre a permis d'évaluer l'étendue du champ visuel périphérique (Harrington, 1981).

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Le test de dépistage des habiletés visuelles comprend 15 épreuves qui mesurent la condition visuelle de loin (dix épreuves) et de près (cinq épreuves). Parmi les habiletés visuelles évaluées, il y a la vision simul­ tanée, la fusion, la stéréoscopie, la condition binoculaire sur le plan horizontal et vertical, la vision des couleurs, l'acuité visuelle monocu­ laire et binoculaire. Ce test se fait à l'aide de stéréogrammes placés dans un appareil appelé télébinoculaire. Les scores aux différentes épreu­ ves sont inscrits sur un formulaire approprié (Appendice B).

Test de lecture

Dans le choix d'un test normalisé en lecture, il faut prendre en considération deux éléments importants: l'origine et la date de la standar­ disation. La population avec laquelle le test a été normalisé doit ressem­ bler aux sujets à évaluer et la normalisation du test doit être relative­ ment récente (Giasson-Lachance, 1980). Le B.Q.A.L. (Bilan qualitatif de

l'apprentissage de la lecture) est actuellement le seul test de lecture sur le marché qui a été normalisé récemment avec une population québécoise d'élèves de première année.

Le test est divisé en dix étapes et porte principalement sur la connaissance des lettres, des syllabes simples et complexes et de la com­ préhension. Le test permet d'évaluer l'apprentissage de la lecture sous son double aspect de décodage et de compréhension.

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Pour l'évaluation du champ visuel périphérique, il existe un grand nombre d'instruments qui avec l'évolution technologique sont de plus en plus sophistiqués. Le périmètre à coupole hémisphérique de type Goldmann est supérieur au simple périmètre à arc parce qu'il permet un con­ trôle de la luminance et qu'il permet aussi de réduire l'erreur humaine par l'enregistrement automatique des données soit par le sujet soit par ou 1'expérimentateur.

L'appareil utilisé est une copie américaine du périmètre de Goldmann. Il s'agit du périmètre à projection modèle MT-325 fabriqué par la compagnie Marco. Pour connaître toutes les spécifications de cet appa­ reil, le lecteur est invité à consulter le manuel d'instruction et la feuille de cueillette de données (Appendice B).

Déroulement de l'expérience

Application des critères de sélection des sujets

Le test de lecture B.Q.A.L. est soumis par le professeur titulai­ re aux 135 enfants de première année répartis en cinq groupes. Le test se déroule dans l'ordre des étapes proposées au cours de la matinée. Il est recommandé au professeur d'effectuer des pauses de repos entre les étapes lorsque le groupe manifeste de la fatigue. L'administration du test est exécutée selon les consignes du manuel de l'examinateur (Campeau - Fillion, Gauthier, 1982) afin que chaque groupe reçoive exactement les mêmes

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tructions. À la dixième étape, les épreuves 9 et 10 sont complétées en respectant une projection proportionnelle du temps alloué. Les scores des 135 enfants ont été placés en ordre pour ne retenir que les 20 plus faibles et les 20 plus forts. Les 20 premiers sujets retenus dans chaque catégorie devaient satisfaire les critères établis sur le plan de la santé physique et psychique ainsi que sur le plan du fonctionnement visuel. Deux sujets ont été rejetés parce qu'ils ne répondaient pas aux critères de sélection du test des habiletés visuelles.

Mesure du champ visuel périphérique

L'évaluation du champ visuel périphérique peut se faire selon les méthodes cinétiques, statiques et stimuli multiples. Dans cette étude, la méthode cinétique ou dynamique a été retenue en y apportant une modifica­ tion pour augmenter la fiabilité des résultats étant donné le jeune age des sujets. Dans la technique habituellement décrite, la cible lumineuse est introduite de la périphérie du champ visuel vers le centre. Cette techni­ que est communément appelée la méthode non vu - vu. En raison de l'âge des sujets, cette méthode risquait de mesurer une restriction des champs visuels plus grande car les jeunes enfants en général ont peu l'occasion d'utiliser leur vision périphérique dans les tâches quotidiennes. L'état de conscience de la vision périphérique est davantage mise en éveil lorsque l'enfant est engagé dans des jeux d'équipe comme le hockey, le soccer ainsi que les jeux de balle comme le tennis, le baseball, le racketball. C'est pourquoi, à la technique a été ajoutée la procédure d'introduire la cible du centre vers la périphérie. Cette procédure est appelée la méthode vu - non vu.

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Le test est exécuté dans une pièce sombre et silencieuse afin d'éviter les stimuli conflictuels. Le sujet est assis confortablement. Sa tête est placée sur un appui-menton et une courroie retient son front collé à l'appareil de sorte que le sujet est maintenu dans une position fixe. L'expérimentateur obture l'oeil gauche du sujet et déplace la mentonnière pour que le centre de la pupille de l'oeil droit corresponde au centre du viseur que le sujet fixe constamment. L'expérimentateur s'assure pendant le déroulement du test que le sujet fixe le centre du viseur. L'expérimen­ tateur déplace la projection de la cible lumineuse du centre vers la péri­ phérie jusqu'au moment où le sujet appuie sur un bouton pour signifier la disparition de la cible. Ensuite, la cible lumineuse est réintroduite de la périphérie vers le centre jusqu'au moment ou le sujet rapporte de la même manière sa réapparition dans le champ visuel. La procédure est iden­ tique pour chacun des deux yeux et pour chacun des huit demi-méridiens explorés à tous les 45° degrés du champ visuel. La vitesse du déplacement de la cible est d'environ trois degrés par seconde. La cible mesure quatre mm et est de couleur blanche avec luminosité constante. La vitesse et la grandeur de la cible sont standards pour tous les sujets et sont établies en fonction de l'acuité visuelle et du temps de réaction des sujets.

Plan d'analyse des données

Le traitement de l'information est exposé au chapitre de la pré­ sentation des résultats. Les données de chaque question seront traitées à l'aide des techniques des programmes appropriés qui seront définis lors de cette présentation.

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Chapitre III

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moyennes, les médianes et les écarts-types des différentes variables de l'étude ainsi que le calcul des coefficients de corrélation de Pearson entre toutes ces variables.

La seconde partie des analyses concerne l'objectif principal de cette étude qui cherche à savoir s'il existe une association entre l'éten­ due des méridiens du champ visuel périphérique et le rendement en lecture.

Enfin, la troisième partie des analyses tente de répondre à des questions complémentaires soulevées par la méthodologie utilisée dans la cueillette de données et par la recension des écrits.

Liste des abréviations

Méthode A - Méthode qui mesure l'étendue des demi-méridiens du vu au non

vu, c'est-à-dire du centre vers la périphérie.

Méthode B - Méthode qui mesure l'étendue des demi-méridiens du non vu au

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43 Identification de chacun des méridiens

Oeil gauche Oeil droit

63 (90°) (135*) 64 (180*) 61 ---(225°) 62 63 (270*) 62 (45°) (135°) D4 61 (0°) (180*) D1 64 (315*) (225°) D2 D3 (90°) D2 (45°) --- D1 (0") D4 (315°) D3 (270°)

Exemple: D1 représente le méridien horizontal de l'oeil droit selon l'axe 0"-180* - 64 représente le méridien oblique de l'oeil gauche selon l'axe 135*-315*

Analyses préliminaires

Le tableau 2 présente les moyennes, les médianes et les écarts* types des résultats obtenus pour les 40 sujets au test du champ visuel périphérique. Ces mesures indiquent l'étendue des quatre principaux méri­ diens de chaque oeil obtenue selon les deux méthodes d'évaluation. Toutes les valeurs de ce tableau ont été calculées à l'aide du programme approprié du logiciel S.A.S. (Statistical Analysis System, version 79.5).

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Moyennes, médianes et écarts-types pour la mesure de

l'étendue des quatre principaux méridiens du champ visuel périphérique pour les deux yeux selon deux méthodes d'observation (N=40)

Tableau 2

Méthode A (vu - non vu) Méthode B (non vu - vu)

Variables X Md SX X Md SX D1 110,90 121,50 37,81 95,45 104,00 38,87 D2 99,65 109,50 29,59 83,87 92,50 30,09 D3 100,00 113,50 30,21 83,86 94,50 29,46 D4 109,37 115,50 40,07 91,35 94,50 39,93 61 115,67 126,50 36,29 99,32 108,50 37,24 62 109,55 113,50 38,02 92,80 96,50 37,93 63 97,80 110,50 28,98 82,30 87,50 29,22 64 103,52 111,50 31,48 86,97 92,50 31,22

Une première analyse du tableau 2 laisse entrevoir qu'il existe de prime abord des différences importantes entre les moyennes de l'oeil droit et de l'oeil gauche pour les méridiens correspondants dans chacune des deux méthodes. La plus grande différence est située au méridien 04 (18,02°) et la plus faible au méridien 63 (15,30*). Par ailleurs, il exis­ te seulement une différence de 2,72* entre les huit méridiens des deux méthodes. La différence est pour ainsi dire presque constante entre les deux méthodes. Une autre analyse des données indique que la différence la plus grande entre l'oeil droit et l'oeil gauche se trouve aux méridiens D2 (9,90*) et 62 (8,93°) et la plus faible différence aux méridiens D3 (2,2*) et 63 (1,5°) pour chaque méthode. En ce qui regarde les médianes, il sem­ ble exister une différence entre les deux méthodes pour chacun des huit méridiens. La plus grande différence se situe au méridien 63 (23°) et la plus faible au méridiens D1 (17*) et 62 (17*). Il existe donc 6* entre les huit méridiens des deux méthodes.

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45

Une autre analyse des données indique que la différence la plus grande entre l'oeil droit et l'oeil gauche se situe aux méridiens D3 et G3 de la méthode B et la plus faible différence aux méridiens D4 et G4 de la même méthode.

Enfin, il semble aussi exister une différence entre les moyennes et les médianes dans les deux méthodes de sorte que ces données ne coinci- dent pas avec celles de la distribution d'une courbe normale. Les diffé­ rences entre les moyennes sont plus petites dans la méthode B. Par rapport à chaque méridien, la différence la plus grande est de 13,50° pour le méri­ dien D3 de la méthode A et la différence la plus faible est de 3,15° pour le méridien D4 de la méthode B.

En ce qui concerne 1'écart-type, les valeurs des données sont presque identiques et constantes entre les valeurs des méridiens des deux méthodes. La différence la plus étendue entre les deux méthodes se trouve au méridien D1 (1,06°) et la plus faible au méridien G2 (0,09°). Une autre analyse des données indique que la différence la plus grande entre l'oeil droit et l'oeil gauche se trouve au méridien G4 (8,71°) de la méthode B et la plus faible au méridien G3 de la même méthode.

Comme complément aux analyses préliminaires, les valeurs des coefficients de corrélation de Pearson entre les 18 variables de l'étude sont présentées dans le tableau 3. Ces valeurs ont été obtenues à l'aide du programme approprié du logiciel S.P.S.S. (Statistical Package for the Social Sciences).

(51)

Méthode A Méthode B

Oeil droit Oeil gauche Oeil droit Oeil gauche Rend Âge

D1 °2 °3 °4 Gi G2 G3 G4 Dl d2 03 d4 Gl G2 G3 G4 1,00 ,957 ,937 ,946 ,930 ,909 ,913 ,937 ,993 ,948 ,936 ,950 ,921 ,909 ,913 ,939 ,512 ,169 1,00 ,926 ,935 ,884 ,875 ,883 ,904 ,949 ,987 ,932 ,934 ,875 ,869 ,886 ,907 ,584 ,106 1,00 ,911 ,902 ,879 ,887 ,888 ,932 ,915 ,989 ,904 ,887 ,858 ,887 ,896 ,526 ,098 1,00 ,886 ,886 ,901 ,925 ,949 ,927 ,915 ,989 ,881 ,878 ,908 ,927 ,495 ,162 1,00 ,954 ,964 ,947 ,932 ,877 ,897 ,894 ,994 ,947 ,958 ,950 ,475 ,109 1,00 ,958 ,943 ,911 ,861 ,878 ,888 ,953 ,980 ,957 ,949 ,472 ,160 1,00 ,954 ,913 ,885 ,881 ,906 ,960 ,954 ,991 ,954 ,497 ,128 1,00 ,940 ,891 ,893 ,936 ,940 ,938 ,947 ,989 ,453 ,138 1,00 ,943 ,937 ,957 ,928 ,911 ,915 ,940 ,512 ,169 1 ,00 ,922 ,927 ,871 ,870 ,890 ,894 ,576 ,116 1 ,00 ,912 ,891 ,860 ,882 ,901 ,506 ,052 1 ,00 ,890 ,893 ,908 ,933 ,458 ,124 1,00 ,951 ,954 ,949 ,470 ,094 1,00 ,946 ,945 ,461 ,130 1,00 ,947 ,495 ,147 1,00 ,485 ,117 ■1,00 -,046 1,00

(52)

47

Parmi les principaux résultats qui se dégagent de ce grand tableau, il importe de souligner que les corrélations entre les 16 varia­ bles du champ visuel périphérique sont très élevées. Elles varient de 1,00 à 0,86, quel que soit l'oeil observé ou la méthode utilisée. De plus, il ne ressort pas clairement qu'une de ces variables soit impliquée dans des relations plus fortes qu'une autre. Le nombre restreint de sujets (N=40) incite à une utilisation prudente de la portée des coefficients de corréla­ tion de cette analyse.

Les corrélations observées entre chacune des 86 mesures des qua­ tre méridiens principaux du champ visuel et le rendement en lecture varie de 0,58 à 0,46. Pour l'âge, la variation est très faible et s'établit de 0,16 à 0,04.

Analyses principales

La seconde partie des analyses touche l'objectif fondamental de cette recherche. Elle vise à connaître l'existence et l'ordre des gran­ deurs des corrélations entre l'étendue du champ visuel périphérique et le rendement en lecture. Comme il s'agit de fonder une prédiction sur un ensemble de plusieurs variables, l'utilisation de la régression multiple comme méthode statistique nous a semblé tout à fait appropriée. Il importe de rappeler qu'une équation de régression multiple peut s'écrire comme suit:

y= bo+bixi+b2X2+b3X3 ... bi6xi6

où y est la valeur prédite pour la variable dépendante, c'est-à-dire le rendement en lecture

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