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Grégoire le Grand, Registre des Lettres II (Livres III-IV), éd. de Dag Norberg

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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taire de macrobe au Songe de Scipion. Selon édouard Jeauneau (p. LXi), on pourrait dire de façon schématique que Guillaume « a emprunté à Calcidius la doctrine de la matière première, à Boèce les notions mathématiques, à macrobe la cosmographie ». Guillaume d’ailleurs nous a laissé aussi des Glosae super Boetium (c’est-à-dire à la

Consolatio Philosophiae), et des Glosae super Macrobium (c’est-à-dire aux Commen-tarii in Somnium Scipionis), deux compositions qui, d’après les auto-citations de l’auteur,

doivent être antérieures et à la Philosophia et aux Glosae super Platonem.

de ce dernier texte, é.  J. avait procuré en 1965 l’édition princeps, fondée sur huit témoins. il en donne ici une nouvelle édition, totalement refondue, qui repose désormais sur onze manuscrits, reflète les progrès enregistrés dans l’histoire du platonisme médiéval depuis quarante ans et a bénéficié d’instru ments inconnus alors, comme une concordance complète des formes du texte. Les Glosae super Platonem circulent en deux recensions,

breuior et longior : l’éditeur a choisi ici d’imprimer seulement la première, car il

consi-dère maintenant que la longior (dont, en 1965, les chapitres ii-XXii avaient été publiés en annexe) n’est qu’une version farcie par un maître postérieur. deux appendices sont consacrés à la réception du texte : l’un recense toutes les gloses médiévales du timée où l’influence de Guillaume est perceptible, l’autre reproduit les gloses marginales et inter-linéaires du manuscrit d’oxford, Bodleian Library, digby 217, fin xiiie-début xive siècle, dont é. J. avait déjà donné l’édition dans Sacris Erudiri 17, 1966. après le Dragmaticon d’italo Ronca (CCCM 152) et les Glosae super Boetium de Lodi nauta (CCCM 158), ce volume est le troisième d’une sous-série dirigée par é. J. et destinée à regrouper les

Opera omnia de Guillaume de Conches.

en introduction, la section qui compare les techniques de la Glose et du Commentaire, puis analyse le concept d’integumentum (p. XLii-XLiX), mérite une attention spéciale de la part des lecteurs de cette revue. intéressantes aussi sur le plan méthodologique sont les réflexions relatives à l’établissement des lemmes tirés de Calcidius et des cita-tions classiques (p. XCViii-Cii). À propos de la distinction entre intensio et intentio, jadis négligée chez Calcidius par J. H. Waszink (p. C-Ci), on se reportera à la note du regretté michel Lemoine, dans ALMA 48-49, 1988-1989, p. 177-180. notons pour finir que l’éditeur, d’une façon délibérée et contraire à sa pratique de 1965, a partout rétabli les dipthongues (p. Cii-CiV), d’abord pour éviter de tendre des pièges inutiles à des utili-sateurs de moins en moins exercés au médiolatin, mais surtout afin de respecter l’avis de Guillaume lui-même, qui tenait la suppression des diphtongues pour une concession faite de son temps aux lecteurs inexpérimentés (« propter imperitos qui uolunt quicquid uident scriptum pronunciare »).

F. dolbeau Grégoire le Grand, Registre des Lettres II (Livres III-IV), texte latin de dag norberg

(CCL 140), introduction et notes par marc Reydellet, traduction par † Pierre minard et marc Reydellet, Paris, éd. du Cerf, 2008 (Sources chrétiennes, 520), 430 p.

dix-sept ans ont passé depuis la parution des deux volumes du premier tome du

Registre des Lettres de Grégoire le Grand donnés par Pierre minard à la collection des Sources chrétiennes en 1991 (nos 370-371). Ce tome couvrait les deux premiers livres

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correspondant aux deux premières années de son pontificat. Voici un second tome comprenant les livres iii et iV, pour les deux années suivantes (septembre 592-août 594). il paraît grâce à marc Reydellet, qui a accepté de reprendre la traduction de Pierre minard, d’en compléter les notes laissées à l’état d’ébauches et de la munir d’une intro-duction. Le texte latin proposé en regard est, sauf cinq exceptions discutées p. 43, celui qu’avait établi dag norberg 21.

Le volume ainsi constitué ne vise ni à se substituer à l’édition de dag norberg, ni à améliorer dans tous ses aspects l’édition avec traduction italienne élaborée à partir du texte de norberg, il y a onze ans, par Vincenzo Recchia 22. il permet toutefois au public francophone de découvrir dans le texte original et en version française deux années stra-tégiques du pontificat de Grégoire ; l’introduction et les notes abordent une partie des problèmes philologiques et historiques que pose le texte.

on ne reprendra pas ici l’ensemble du commentaire introductif historique donné par m. Reydellet, p. 9-28. Les soixante-cinq lettres du troisième livre et les quarante-quatre lettres du quatrième livre, en majorité à caractère officiel, couvrent divers aspects de l’ac-tivité pontificale, parmi lesquels se détachent la gestion des problèmes liés à diverses églises italiennes (dont milan et naples), la supervision étroite de l’organisation ecclé-siastique et de l’encadrement pastoral de la Sicile et de la Sardaigne, la surveillance des foyers des schismes et d’hérésies récentes et anciennes en afrique ou en istrie, la gestion politique des relations avec Constantinople et du problème lombard. entre divers thèmes classiques ou attendus, attire l’attention une poignée de lettres concernant plus directe-ment les relations entre juifs et chrétiens, l’évangélisation de certaines régions restées païennes, ou le maintien par le biais épistolaire d’un réseau de relations avec la cour et le patriciat constantinopolitains. tout cela est trop connu pour que l’on s’y arrête, et bien expliqué par marc Reydellet dans la plupart des passages d’interprétation difficile. on se contentera de donner un aperçu de la richesse de ces textes en discutant deux choix de traduction ou de commentaire qui recoupent des problèmes d’interprétation historique. La lettre iV, 27 adressée par Grégoire au ‘dux Barbaricinorum’, est l’une des plus inté-ressantes de cette fraction du registre en ce qui concerne la poursuite de la christianisa-tion dans des régions encore à demi-païennes de l’occident. Les Barbaricini étaient une population sarde à identité ethnique mystérieuse dont la conversion est alors seulement entreprise. on peut se demander si la traduction de ‘dux’ par duc dans ce contexte n’assi-mile pas trop rapidement le chef de cette population à la hiérarchie des cadres impériaux (la lettre iV, 25 est d’ailleurs adressée au dux Sardiniae). Quel autre vocabulaire que le polysémique dux avait-on à disposition pour parler du « chef » des Barbaricins ?

L’avant-dernière lettre du troisième livre (iii, 63, p.  244-246) soulève un autre problème intéressant d’un point de vue socio-linguistique. À la fin d’une missive écrite à l’un de ses relais constantinopolitains, Grégoire justifie son absence de réponse à une lettre qu’avait envoyée une connaissance féminine issue du patriciat romain ou italien réfugié à Constantinople par suite des guerres du vie siècle, en présentant son silence comme une mesure de rétorsion à l’envoi d’une missive précédente écrite en grec. en août 594, il n’est pas sûr que le choix de cette langue ait relevé du snobisme, comme marc Reydellet l’affirme en note (ibid. n. 7). nous sommes précisément à la génération

21 S. Gregorii magni Registrum Epistularum libri I-VII, ed. dag norberg, turnholti, 1982. 22 Opere di Gregorio Magno, V, Lettere, éd. Vincenzo Recchia, Roma, 4 t., 1996-1999.

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de transition entre le monde de culture gréco-latine que constituait encore la Constan-tinople de Justinien, et la Byzance grecque de l’époque d’Héraclius, au moment même où la latinophonie résiduelle tend à s’affaisser dans l’empire romain d’orient (années 570-610). dans un tel contexte, le passage du latin au grec chez une patricienne d’origine italienne est donc un marqueur socio-linguistique qui n’en rend la remarque de Grégoire que plus intéressante, particulièrement si l’on pense aux tensions linguistiques qui carac-tériseront les rapports entre la papauté et Constantinople dans les siècles suivants. Ce serait d’ailleurs donner une interprétation tronquée du registre que de ne pas l’envisager à la lumière des évolutions qui affectent alors la communication linguistique.

Les Lettres de Grégoire le Grand sont pour la plupart écrites selon les normes d’un langage officiel en voie de stabilisation à la chancellerie papale après les essais des ve-début vie siècles. elles ne sont pas en effet pour autant des reflets neutres d’une pratique du latin figée dans un agencement traditionnel. Leur rédaction s’inscrit au contraire dans une négociation complexe entre formalisation et clarté communicative qui replace directement le lecteur dans le contexte de l’évolution des pratiques de communi-cation latine mis en valeur pour la pastorale grégorienne par michel Banniard il y a vingt ans 23. or la question de l’inscription du style épistolaire de la chancellerie papale dans la renégociation linguistique générale qui s’opère alors, en occident comme en orient, a des implications fondamentales pour comprendre la stratégie d’écriture de ces lettres.

Un problème lancinant qui traverse l’ensemble des études sur les registres de Grégoire le Grand concerne la part, dans la rédaction des lettres, de l’invention personnelle et celle du formulaire administratif (entendu à la fois dans son sens le plus strict, et dans un sens plus large d’habitudes formulaires de la chancellerie pontificale). marc Reydellet discute ce point longuement dans la seconde partie de son introduction (p. 28-42), pour conclure à la nécessité de ne pas distinguer excessivement les lettres individuelles et officielles, « puisque même dans le maniement du style formulaire de la chancellerie, on découvre la griffe d’une personnalité » (p. 41). il en donne pour preuve l’usage d’un certain nombre de substantifs, verbes, adjectifs ou adverbes animant le discours papal tant dans la correspondance personnelle qu’officielle. autant d’outils stylistiques que l’on pourrait qualifier de marqueurs d’émotion, qui viendraient en quelque sorte person-naliser un formulaire auquel la ventilation des lettres en différentes catégories diploma-tiques donne souvent une indéniable saveur juridique. or l’articulation entre un langage plus personnel (et parfois un peu plus précieux), utilisé par Grégoire dans une corres-pondance familière, et de tels marqueurs insérés dans un langage formulaire, déjà en place à la chancellerie, de la correspondance plus officielle est une question des plus déli-cates. Cela rejoint d’ailleurs une problématique qui couvre une grande partie du champ d’étude sur les recueils épistolaires tardo-antiques et médiévaux. de grandes collections pontificales comprenant à la fois des dictamina officiels et personnels du xiie et du xiiie siècle posent des problèmes d’analyse sensiblement analogues. dans cette mesure, marc Reydellet a sans doute raison de souligner, après l’inflexion déjà donnée par V. Recchia (Lettere, vol. 1, p. 33-50) et tempérant les distinctions trop tranchées de norberg entre correspondance administrative et correspondance personnelle de Grégoire le Grand, que

23 michel Banniard, Viva Voce. Communication écrite et communication orale du ive au ixe siècle en Occident latin, Paris, institut des études augustiniennes, 1992 (Collection des études augustiniennes, Série moyen-age temps modernes, 25), en particulier pour Grégoire le Grand : chap. iii, ‘Grégoire le Grand et la pastorale en italie lombarde’, p. 105-179.

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la limite entre les diverses catégories d’écriture, qui passe notamment par une plus ou moins grande formularisation, tant syntaxique et sémantique que rythmique, n’est pas toujours aussi étanche qu’il y paraît.

il s’agit pourtant là d’une problématique à double tranchant, puisque le recours à un vocabulaire affectif peut (et devrait sans doute) être aussi bien interprété dans bon nombre de cas comme une stratégie de théâtralisation qui n’a rien de spontané. L’on peut ainsi se demander si une expression telle que ‘vehementius angeremur’, considérée en introduc-tion (p. 42) comme un marqueur de spontanéité et d’émotivité au début de la lettre iii, 13, adressée à Scolasticus, judex Campaniae (p. 106-107), à propos d’un problème d’élection concernant le siège de naples, ne rejoint pas plutôt une utilisation déjà semi-codifiée d’in-tensificateurs comparatifs (vehementius, districtius, subtilius…) qui formeraient l’un des quatre ou cinq paramètres dont jouerait déjà alors la rhétorique papale dans la construc-tion de ses périodes pour indiquer le degré d’importance ou de gravité qu’elle attache à une affaire, et qui deviendront rapidement partie intégrante du formulaire papal médiéval (comme autres paramètres, on peut également penser aux qualifications honorifiques ou encore à l’emploi alterné des personnes et des genres pour s’adresser aux correspondants, en fonction de leur position dans la hiérarchie ecclésiastique, sociale ou politique). appré-cier de quelle manière le recours différencié à un vocabulaire de l’affectivité concourt à hiérarchiser les différents éléments d’une correspondance politique en fonction des posi-tions sociales ou relationnelles de ses différents acteurs, du type d’affaire concernée, de son plus ou moins d’urgence ou de gravité, est peut-être plus prometteur que l’association systématique de ce vocabulaire avec les états d’âme réels ou supposés du pape… du reste, les deux approches ne sont pas nécessairement exclusives l’une de l’autre ?

L’on ne peut pas affirmer que le style des lettres de Grégoire n’ait pas été bien étudié, puisqu’il a eu l’honneur de plusieurs cycles de dissections dans les cinquante dernières années. Pourtant, tout n’est certainement pas dit sur l’organisation stylistique des Lettres. et il est sans doute temps, dès lors qu’elles ont été comparées en détail au style des

Dialogues et de la pastorale grégorienne, et qu’on les a envisagées sous l’angle de la

personnalité de Grégoire, de les réintégrer dans une réflexion d’ensemble sur la place des écritures épistolaires de chancellerie et de la codification juridique, officielle et curiale du vie siècle dans la longue histoire des pratiques stylistiques de la chancellerie papale.

Peut-être la focalisation des spécialistes de l’antiquité tardive sur la pensée grégo-rienne ou sur les implications politiques de certaines de ces missives risque-t-elle de masquer l’une des principales caractéristiques de la rhétorique, –  formulaire ou plus personnelle  – déployée dans les lettres grégoriennes. Par rapport à la rhétorique des

Variae de Cassiodore ou à certaines correspondances ecclésiastiques (comme celle

d’en-node) fleurissant en contexte italien et romain trois quarts de siècle avant l’activité d’écri-ture de Grégoire, aussi bien qu’à la phraséologie impériale latine cultivée à travers la rédaction du droit à Constantinople au vie siècle, la rhétorique papale se caractérise par une relative simplicité lexicale et syntaxique, à peine tempérée par le recours à quelques archaïsmes ou tours juridiques communs. il s’agit là d’un autre versant de cette idéologie de la clarté linguistique et de l’hostilité à la culture « grammaticale » ressentie comme païenne, qui est caractéristique de la pensée grégorienne. Bien sûr, la relative simplicité des lettres et même ce que l’on pourrait qualifier de rhétorique de l’humilité manifeste la distance de l’idéologie pontificale du vie siècle finissant par rapport à ce que celle-ci deviendra bien plus tard, quand la théocratie papale en construction se parera d’une

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rhéto-rique proprement impériale pour étayer ses prétentions. nous sommes encore très loin de ce second (ou troisième…) âge de la rhétorique pontificale à l’époque de rédaction des lettres contenues dans les troisième et quatrième livres du registre. L’on pourrait même postuler que, mutatis mutandis, leur relative simplicité lexicale et syntaxique traduit dans le domaine du latin de chancellerie les principes développés avec plus de radicalité dans la pastorale grégorienne. Si l’on excepte le problème des effets de rythme, point nodal de différenciation entre la routine de chancellerie et un style plus personnalisé (cf. Recchia, i, p. 51-60), les procédés d’ornementation rhétorique, dans une esthétique de dépouille-ment relatif, reprennent ici surtout des jeux de parallélisme ou d’allitération (par exemple iii, 31, à Romain, patrice et exarque d’italie : consensum concorditer convenire

cogno-verit…) pour ainsi dire stables en latin depuis la poésie virgilienne et la prose de

tite-Live, et qui ne sauraient entraver la compréhension immédiate du sens.

dépouillement ne vaut pas pauvreté, et à cette étape précoce du développement de la phraséologie papale, l’un des points les plus intéressants est d’assister à la création progressive d’exordes et de préambules qui annoncent l’art des notaires pontificaux du moyen Âge central et tardif, tout en conservant encore certaines particularités des pratiques tardo-antiques bien documentées dans les Variae. Caractéristique est à cet égard l’alternance dans les lettres qui en sont munies entre un préambule de format moyen (« Dum cuncta negotia indagandae sollicitudine veritatis indigeant, tum quae ad

deiec-tionem sacerdotalium graduum sunt districtius trutinanda, in quibus non tam de humi-libus constitutis, quam de divinae quodammodo benedictionis refragatione tractatur » 24) et un exorde lapidaire (« Probabilibus desideriis nihil attulimus tarditatis » 25 ; «

Mons-trat quam bene dispenset propria, qui fideliter adminisMons-trat aliena » 26) qui fonctionne comme une sorte de formule alternative, d’une grande efficacité, mais qui n’aura pas la même postérité au sein des pratiques de la chancellerie papale. dans les livres iii et iV, le préambule solennel de très grande ampleur n’apparaît en revanche qu’une fois, dans une lettre au patrice d’orient Priscus sur son retour en faveur à la cour impériale (iii, 51, p. 194-195), avec une exaltation générique de la variabilité de la fortune – appelée à un brillant avenir dans l’histoire du préambule médiéval –, qui fournit la matière d’un long développement en quatre périodes. La différence est intéressante par rapport au goût pour les constructions ternaires qui prévaudra plus tard. ainsi, en dépit de leur repré-sentation variable, les trois tendances distinctives du préambule médiéval (‘Kurzarenga’ ; ‘arenga’ ; Préambule solennel) sont ici représentées.

en saluant la parution de ce volume si riche d’informations, on exprimera enfin un double vœu : que ce second tome du Registre, après la longue interruption des années 1991-2007, soit rapidement suivi des volumes ultérieurs et que les études commencées continuent à explorer les multiples facettes du penseur, du politique, et de l’écrivain, en les insérant davantage dans des réflexions socio-linguistiques et socio-stylistiques, problématiques qui, ces dernières années, ont tant contribué à renouveler nos connais-sances sur les pratiques du latin tardo-antique.

Benoît Grévin CnRS

24 iii, 8 ; cf. également iii, 18, 21, 28, 30, 38… 25 iii, 1.

Références

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