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Le pool des agences de presse non-alignées et le débat sur le nouvel ordre international de l'information /

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(1)

,

LE POOL DES AGENCES DE PRESSE NON-ALIGNEES ET UR LE NOL'VEL ORDRE INTERNATIONAL DE

L'INFORMATION

fi

hmane Cissé

Graduate Program in Communications

McG~ll University, Montreal

August 1983

A Thesis Submitted to

The Facu1ty of Graduate Studies and Research

,.

in Partial Fulfi11ment of the-Requirements For the Degree of M. A.

(2)

t

D E DIe ACE

Merci, Helen, mon ~pouse mon amie, qui n'aura vue que le d~but de cet effort.

/

(3)

involved in the gathering as weIl as in distribution of foreign news and which will so strongly r~act albeit in a

r , carot-and-stick styloe to the Non"'aligned countries establishing

an official pool of their national news agencies would

probably have gone on ignoring'Third World frequent condamna-tions of the free flow principle, viewed as primarily catering to the commercial news organi~ations of the West, had these countries not thus, t~en~their claims a step further, forcing Washington to drum up a worldwide b~nding of its associates

50 as to oppose sueh a,decision by aIl means neeessary, the

more'so sinee the donaligned heads of State or C~vernment were now pressing for a companion New International Order

c

\ to their Pool. The resulting debate will raise anew the problematie of aecess as market cônsiderations prevall over acceptanee of the Nonaligneè's stated goals.

,

.

(4)

SYNTHE SE

! •

Les milieux privés comme publics des Etats-Unis engagés dans la collecte et la distribution des informations étran-gères et qui, â ce titre, manifesteront une forte réticence à l'encontre du Pool des Agences de Presse Non-alignées ne seraient probablement jamais sortis de leur réserve si la création de ce Pool ne les y avait pas contraints. Mais, comme si cela n'y suffisait pas, les initiateurs du Pool en question y ajouteront de vouloir imposer un nouvel ordre de l'information, remettant ainsi en cause le principe-même de la libre circulation des informations, qu'ils auront fréquemment dénoncé depuis quelque temps déjà. La confron-~ation ainsi ,engagée- soulèvera ~ nouveau la problématique de l'acc~s au marché, que les non-alignés voudraient bien voir répondue désor.mais ~ leur ~vantage enfin. La mopilisa-tion occidentale orchestrée par-Washington viserait ~ contre-carrer toute velléité de concur~ence aux agences-de presse commerciales américaines et toute éventualité de vqir ce Pool transformé en un canal de dénonciation concertée de la politique étrangère des Etats-Unis.

(5)

INTRODUCTION

Le Pool dea Agences de Presse Non-alignêes et les agences de presse industrielles: une ~effe .!

complications, ou l'~ternel probl~ d'acc~s?

CHAPrTlU! PREMIER , . . . , . . .

9

rA 1 COMMUNI~ION l "UNE CHOSE TROP SERIEUSE POUR ET'RE CONFIEE ••• n

Ar..'

ORGANISATION' DES NATIONS

UNIES POUR L'EDUCATION, LA SCIENCE: ET LA CULTUBE?

De la. S'oc:.i§t;€ des Na.tions (l.!U.9-l~3~1 ! l'organi-sation des Nations unies (19451. La prob1~­ tique des canmuni.cations de masse a l ' ONU avant

I3sa:

la. Confl!rence de Gen4ve sur la l.illert!

d'~o~tion et de ,la presse C1948)

Free Flow et expansionnisme.:. L 1 Unesco et la

doctrine de la libre circulation des

infdaJatiq,n& •

Promouvoir les moyens de communi.ca tion de masse: ltistorique de l·rimplication çle 1 tUnesco

(~50-l~ 10). L' 4poque des experts . """r

L'Union sovi.ê'tiqùe .l l'Unesco (19S4). Le projet majeur "Est-Ouest" C.19551. De Sputnik-l .l

Ear1y Bird, ou l ' avên~nt de la communication spatiale (1957-1965). Sens unique et, dl!sêqui-libre de l t information: les dêbats de Ljubljana

et de Montrêal., en 1968 et 1969.

Un po.in t de non-re tour: la XVIe session de la

Coft:f~rence. gên~rale de 19. 7Q . Le sens unique

et

le déséquilibre deviennent ~faires d'Etat

,-La

communicati~n ~nternationale

! l'ordre du jour

du Sommet des pays non-align~s ! Alger en 1973:

les stipulations du programme d'action'pour la coo~rat.ion ~conamique,

Notes ... 1 • • • • • • __ • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • o • • • • • • • • • 78

v

(6)

CHAPITRE DE L'univers En Euro (1850) • Press ( future effets lE I l ' . . . Il e • • • t • • , • • • 0 • • • • • • • • •

83

s agences de presse: les origines. . : Havas (1832), Wolff (18491, Reuters

~u:x Etats-Unis d' AIœrique :- AssO,ciated 8481, United Press Associations (1907, nited Press International, 1959). Les

'entrainement de la politique des cartels.

agences de presse et la nouvelle donne gigue: l'AFP, APf Reuters, OPI

D'Alger!. B 19rade'; de Belgrade à Lima; de Lima A

Tunis; d Tun~s.! New Delhi. ; de New Delhi' !

Colombo; ~ Colombo !. Nairobi: le pool ! onze (1975] ~ouve un compagnon de route: le concept

de nou ... ~rdre international. de l'infonnation (lSJ16) • Bandoeng (1955) !. Colombo (1~16), ou la probl

tique

de la communication du , l

"'non.-en9'a~ent'" an _ IYnon-alignement Ir ~:'

\ - - ' \

L'Unesco et l~' \plë;tteforIDl:'! pregrammatique des'" non-ëllignés: ~e

,

New Delhi ! la Commission MaC::Bride ~

, \

Notes ... ' •. "\ . . . ; . . . .. 150

CHAPITRE TROISIEME' '\. \ . . . . . . . . . . .. . . .

154-< One annonce'qui p'~ovoquera l'hostilité et l'hyst~rie. Une partialité a~ bénéfice des .•• Etats-Unis d'Amérique. oangrreux au candi tiennel \ Ùne "'deuxiême colonn socialiste", 'qui laisse les Soviétiques perple s Prévu: un Pool du '!ie s Monde. Réalis~: un Pool des non-alignés, le tri gle de la rivalit~ intestine irr~ductible:·, Belgr de-New Delhi-Le Caire Ni correspondants

envo ~s 4sp~ciaux dans les grandes capitales politiques d monde. La formule "pool" plutôt qu'agence pour c tenir les appétits. Des alternatives â consid~re sous financement ... occidental No~tes .• f • • • • • • • • • , • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • 1... • • • , • • • • • • • • • • ~ . . . 188

CONCLUSI ONS ~fRALES •••• " . . . . .. . . . . • ' ...•. ~ . . . • . . . • . . . • 190

BILIOGRAPHIE ~ . . . , 1 • • • • • • • t • f , • • , . ' . . . , . . . 200

.APPEND-I.CE .•.. , . . . " . . . ,\ . . . ;) .205 vi

(7)

de F~nlande, au, Bl.bliothécaire de l'Union Africaine des postes et/ télécommunicat~ons (UAPT) à Brazzaville; de M. Ifn Topuz (Mons~eur "~ornic" - nouvel ordre mondial de

l'inforwât~on et de la commun~catlon) chargé de la libre clrculation à l'Unesco, au collectif, 51 qénéreux de son

temps et de sa compftence, qu~ offl.c~e au s1È~ge de l'Unlon

Panafr~calne des tél~cow~unlcations (UPAT), de l'Oua, à

Klnshasa; des'responsables de la promotion à ~euters, North America et à Assoc~ated Press à New York au correspondant de l'~FP à Montréal, Québec: que tous ceux qui ont aldé, de cent Plan~ères, à tisser la traMP de cette thèse partagent l'expression d' une gra tl. tude qui leur es t acquise à Vl.e.

Gertrude Joch Robinson, directrice du Programme de o

communl.cation, à McGill, et directrice en titre de cette thèse, aura eu l'amabilité de mettre à la disposition de l'auteur ses travaux non publiés sur l'agence de presse Tanjug, de Yougoslavie, élément initiateur du pool des agences de presse non-alignées, la substance même de cette th ès je. A ce double titre, le Professeur Robinson a droit à autan t de remerciements.

\

Le Professeur Yvan Larnonde, directeur du Centre d'études canadiennes-frarçaJ.SeJà McGill, historien, dont professeUr Ibbinson nous aura donné la possibllité de découvrir et d'apprécier

(8)

1

\

la grande rigueur tout autant que l~ disponibilité â toute épreuve, voudra trouver ic~ l'~xpression d'une ;econnais-sance infinie.

Brenda Mary Parsons, administrateur du programme de communication ~ McGill, méritera bien plus que quelques mots d'éloges, pour la patience dont elle aura fait preuve

,

aux moments de crise et de doute qui auront rythme la rédac-tion de cette thèse.

Et à mes enfants, qui auront connu les pires tourments,

moraux et matériels, durant ce long exil paternel au pay,s du castor, comme

a

mon frË!re Ibrahima qui aura, avec

1

abnegat~on, assuré mes arriêres ....

.l,

(9)

de presse industrielles: une greffe a~complications, ou ,la

m€me

probl~tiqüe, de l'acc~s2

D~savantagés, déjà, par l'histoire et sortant â peine,

a

cette échelle, de la d~pendance politique, un prérequis

! leur développement économique et

a.

leur épanouissement

social dans un cadre culturel authentiqu~, deux tiers de

l'humanit~ demeurent, aujourd'hui encore, exposés â une

,

existence p~~caire, que les innovations scientifiques et

technologiques de notre époqu~ semblent même plus enclines

! accentu,er.

Dans le secteur tout particuiier de la communication,

par exemple, une telle disproportion se traduira par un

d~séquilibre â grands effets qui, suivant une répartition tant géographique que socio-économique de l'infrastructure

technique, lai ssera ainsi la maj eure partie de l' hum~i té

dépourvue-ou mal pourvue, selon le cas-du minimum opéra-tionnel en moyens d'infor.mation, de ce fait improprement

:prot~qlie

contre des desseins ou des

di!ci~ions ~Ui'

pourraient

porter préjudice à sa propre sécurité, sans pa-rler de

l'impossibilité où se -trouveÏ:'-art

cèttë

màjorité--de participèr 1

a.

un degré quelconque, au dialogue des cul~ures.

(10)

D

è\

(

2

Cette thèse vise à établir le lien direct entre le déclenchement du débat international sur l'informat~on et

la'décision des pays non-alignés de se doter d'un 1nstrument de partic1pation à même la disséminat10n ~~s informat10ns non pas seulement à l' 1ntérieur du mouvement t1\ais aussi ver~ les 'pays industrialisés, introduisant de ce fa~t le postulat ,de la circulation libre et équil1bré~,que les

non-alignés ont dessein de substituer à la doctrine d1te de la libre ciiculation des informat10ns.

~epuis près 'de trois décennies et demie, l'Organisation

des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture se sera employée à réduire - si elle ne peut ! , éliminer

-le déséquilibre qui caractér1se l'écologie de la cornmuni-cation à notre époque, cherchant à lui substituer des rapports plus à l'imqge de sa fonction de gardienne de la

1

?aix et de la sécurité ~ar la compréhension internationale pluraliste, fruit d'un échange sain et franc entre projets civilisationnels àifférents et fondement d'une co-existence productive mutuellement avantageuse.

Même si son action restera sous-tendue par la doctrine

.

.

de la libre circulation des informations (après tout, n'avait-elle pas charge de s'assurer de son appl1cation) et même- si l'tnventaire global du patrim~ine communicationnel, qu'elle

(11)

--p

--

~-entreprendra d'établir dès 1947, se s1tuera dans cette perspective, ce ne sera pas moins pour aider à développer le patrimoine en ques~ion que l'Unesco enverra une équipe d'experts à Ankara en 1950 dans \e but de former des

techniciens qualifiés qui faisaient défaut à la rad1odiffu- ~ sion turque.

Quand elle deviendra idéologiquement plus intégrée, à

partir de 1954, à la suite de l'adhésion sovi~tique à sa consti tutio~ et plus universelle à compter des

années 1960, avec l'accroissement de ses effectifs, à la suite d'une poussée massive des forces décolonisatrices,

l'institution intergouvernementale ,qu'est l'Unesco en

acquerra plus d'autorité morale.et politique encore, suffï-samment en tout cas pour s'engager dans des projet"s à bien des égards plus conformes à sa fonction d' arbi tre culturel mondial.

- Les successeurs, en d'autre parties du globe, de l'équipe pionnière envoyée à Ankara en 1950, 1nclueront de plus en plus des personnalités universitaires activement engagéés dans la recherche en'communication interculturelle: dans la sociologie; dans les sciences politiques. Jacques Kayser, professeur français, qui établira la toute première spectrographie du flux des informations et dont l'Unesco publiera les conclusions en 1953 sous le titre, Une semaine dans le monde 1 inaugurera cet'te orientation.

(12)

4

Le constat de Kayser viendra déjà mettre en évidence, non pas seulement le déséqu~libre de ce flux ma~s aussi sa

monodirect~onalité et (en identifiera même) le prlncipal agent: les agences de presse industrlalisées. Les inno-vatlons technlques qUl lnterviendront au IDllieu des années 1960 dans le domalne des télécommun~catlons ne feront

qu'exacerber ce déséquillbre et systématiser cette

mono-direct~onalité, stlffiulant ainsl cette volonté polltique qui émergera parml les na tions-marchés au seull ·des années 1970; volonté politique qui, tout en confirmant le diagnostlc de Kayser, l'assortlra désorma~s de propositions paradigmatl-ques nouvelles.

t

Il est certes vrai que, au ~oment où, en 1973, à Alger,

conféreront chefs d'Etat ou de Gouvernement des pays non-alignés, les quatre agences de presse industri~lles

occi-"

dentales, qUl dOMinent le marché M~ndlal de l'~nformation,

auront pratlquement toutes atteint une phase quasiment

ult~me de leur développement, grâce à l'informatisation de leurs opérations. En tous cas, s~, à l'époque, elles n'avalent P?s encore, techniquement, franchl ce seuil, ce n'aura pas été par défaut de la connaissance technologique, de la capacité professionnelle n~ du matériel nécessaires.

Ce qUl n'était pas moins vrai, au même moment, est le falt que, des pays représentés à un niveau politlque aussi élevé que celui d'Alger, un grand ronbre était dans

(13)

l'incapacité d'établir une communicat~on téléphonique

directe avec leurs capitales, moins encore d'assurer en direct une couverture radiophonlque ou télévisuelle des

f' débats, le besoin s'en serait-lI fait sentir; toutes opé--rations qui n'auraient présenté que des diff~cultés

rela-t~vement m~neures pour les agenèes de presse industrlelles dont comble d 'lrorue, la prf5sence à Alger pouvait seule garantlr à la conférence la publ~clsation qUl en ferait-un événement international.

Si, en ce mOlS de septembre 1973, Alger constltuait le centre de gravité politique du non-alignement, Belgrade demeuralt, cela depuls 1961, et son berceau et sa capitale sp1r1tuelle.

Pourtant, hors des frontières de la Yougoslavie et des dix pays non-alignés qui se joindront à elle pour l'expé-r~ence, combien de capitales du monde auront été informées, le 20 janvier 1975, de l'entrée en activités de ce pool d'agences de presse,qui, à peine une année et demie plus

tard, provoquera une de ces rares accélérations de l'histoire des relatlons internationales contemporaires. Pourquoi, de même, tenu en mars 1976 à Tunis, le symposium international sur les moyens de développer l'information entre les pays non-allgnés n'aura apparemment été couver.t que par le seul correspondant local d'Assoc1ated Press, qUl aura réduit à trente-six mots (8 lignes dans Le Monde des 28-29 mars 1976)

(14)

-(

..

6

un ~vénement qui, égal.ement, s'av~rera un autre acc~l~rateur de l' histoire, notament si l'ouverture de ce symposium sera l'occasion, pour le Premler ministre Hedi Nouira,

d'intro-;,

duire, dans le langage du Jour, le concept de nouvel ordre international de l'information?

Les agences de presse industr~elles appliqueront la même règle d'attention sélective à l'Unesco, dont les XIXe, XXe et XXle sessions de sa Conf~rence g~nérale, de durée variant entre un mois et six semaines, paraitront ainsi n'avo~r ~té consacrées qu'aux seules questions de l'infor-mation et de la communication, quand on sait bien que

l'ordre du JOur de ces sessions aura comporté d'autre~ sujets tout aussi importants, et aura pris des décisions intéressant l'humanité entiêre en d'autres domaines.

Pour ces agences, évidemment, comme pour les milieux des industries de l'information et les gouvernements des pays-usines, l'Unesco aura été l'instigatrice de la mobili-sation des nations-marchés, notamment ces pays dit non-alignés, comme si ces pays, membres à part entiêre de l'Unesco, n'étaient pas en mesure, hors de l'Unesco, de réflechir d'eux-mêmes à la précarité de leur situation.

C'est pourtant bien en réfléchissant à cette ?récarité que œs pays créeront ce Pool des Agences de Presse Non-alignées, que l"hostilité et l'hystérie" (Rosemary Righter, 1978) des agences industrielles transmueront en un véritable percuteur, conjointement au concept de nouvel ordre de

(15)

l'informat~on, de la mobilisation des milieux gouvernemen-taux de ces pays industrialisés.

Le matériau util~sé dans la pr~sente'analyse histori-que n'est pas touJours homogène ni conforme aux critères de r~gueur, en particulier dans la partie critique mais l'absence d'études systémat~que, consacrées au Pool aura

l~mité notre choix~ de même s'appuiera-t-on, essentielle-J ment dans la part~e descript~ve de leurs activités, ~ur

la documentation fournie à la Comm~ssion MacBride (excep~

tion faite de Reuters) par ces agences-mêmes.

Outre les monographies rassemblées en 1979 par cette Commission, nous avons reçu, des sièges de Reuters North America et d'~ssociated Press, à New York, ainsi que du bureau de l'AFP à Montréal, une documentation qui, sans revêtir la forme ac.adém~que souhai t~e, n'informe pas moJns en substance sur l'évolution des ~rincipales grossistes de l'information internationale aujourd t hui, que sont ces agences industrielles.

Ainsi que la bibliographie le reflétera, le matériau utilisé est, en grande partie, en anglais, qu'il s'agisse du Yearbook of the United Nations ou de Reuters Report and Accounts 1981.

S'agissant de la périodisation suivie, elle aura été établie en fonction de l'enchainement-même des événements

{ qui auront hissé l'information et la communication, du

(16)

8

la discus~9n publique; dans l'enceinte, essentiellement,

.

~

(17)

"UNE CHOSE TROP SERIEUSE POUR _ETRE CONFIEE ••• " A L'ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L'EDUCATION,

LA SCIENCE ET LA CULTURE?

La presse le 24 août 1927, la radiodiffusion en septem-bre 1936, auront chacune fa~t l'obJet, sous les auspices de

~

la Société des Nations (1919-1939), d'une conférence inter-nationale destinée à déterminer les modalités consensuelles de leur utilisation au service de la paix.

Alors que le Congrès américain rejetera jusqu'au bout la SDN, la naissance de, l'Organisation des Nations Unies à San Franéisco le 26 juin 1945, tout en scellant la fin de la guerre de 1939-1945, viendra conclure une série de rencontres alliées - à lcndres, les 12 juin, 14 août et 24 septembre 1941; Washlngton le 1er janvier 1942 i Moscou le 30 octobre 1943, Téhéran du 28 novembre au 2 décembre 1943; Dumbarton Oaks, Etats-Unis, du 21 août au 28 septembre, puis du 29 au 7 OGto-bre 1944; Yalta, Crimée, du 4 au Il février 1945} - qui pas ~ pas, auront conduit à l'élaboration de relations interna-tionales repensées; relations dans le cadre desquelles des concepts naguère encore à l'état latent, les droits de

l' Honune ou le principe de la libre circulation de 1'; informa-tion notamment, viendront faire l'objet d'une formulainforma-tion méthodologique d'exception, où l'on discernera comme une volonté nouvelle de prévenir tout à la fois le retour à des

9

(18)

10

manquements préjudiciabLes à ce~ droits comme à ce principe et contingents à la guerre qui venait de 'prendre fin, et le retour â des, pratiques non moins rédhibito~res q~, depuis le début de· la seconde moitié du XIXe siêcle, feront de la communication internationale l'otage des cartels formés par les trois principales agences de presse européennes à l'épo-q\:le, Havas, \volff et Reuter.

/ ~~me s~

~

, . e I l e n eta1t pas cr e a cette ln, 1'" • é é " f' I l Organ1-. sation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture, qui sera issue d' une seconde confére'n,ce des minis-tres alliés de'l'éducation tenue elle aussi â Londres, du 1er au 16 novembre 1945, trois années:.. a.. s la première, en octobre 1942, fournira à l'ONU le canal

rer la promotion de la communication inte ationale sur une base nouvelle

,

C'est dans cette conjoncture que la d~légation des Philippines viendra, le 4 janvier 1946; sai ir l' ersatz de parlement mondial qu'est l'Assemblée générale des Nations

<1-unies Çi' une requête à l'effet de convoqu~r e conférence internationale sur la liberté de l' in format . on et de la presse.

Suite à diverses péripéties procéduxièr c'est le 14 décembre seulement que cette 1 i~stance ado

l'esprit de la requête philipp~ne, la Résolut'on 59 (1), qui sera 'à la base, et de la formation d'une ous-commission

(19)

1

I l '

de la Commission des droits de l'homme chargée tout Spéc1ale-du sujet, ~t de la tenue à Genève (23 mars-21avril 1948) de la conf~rence en question.

Raison d'être de ces deux él6ments (sous-c9nmission et conférence) la pro!}agation du credo post-bellum de la libre cir"culation de l'infomation laissera l'Unesco longtemps' dessaisie du dossier de la corrunwucation, son mandat essen-tie 1 en la matière ayant été lirru. té au rôle de veilleur:

-~

yér~fiGateur chargé de garder l'oeil sur la qualité et le débit des informations livrées au public par les moyens de cornrnuni-ca tion de masse, de manière à assurer que ces moyens d' info'r-mation n'inoculent pas au public des virus bellicistes durs à éliminer d'un système internat~onal encore en cure.

Il faudra ,même ,attendre l'adoption, en 1950, de la Résolution 331 B'(XI) pour voir l'Unesco enfin investie d'un droit de regard en règle relativerœnt il l'information et il

>

la communication.

'C'est dire qu'avant l'adoption de cette résolution,

,

l'Unesco aura été synonyme - et le demeurera, dans bien des

esprits, jusqu'en 1976 sinon aujourd'hui encore - d'un corps d'élite de sapeurs-bâtisseurs tout part~culièrement commis à la renconstruction de l'infrastructure scolaire, scienti-fique et culturelle des pays dévastés par' la guerre; cette guerre profondément présente dans son acte constitutif

(20)

"'

12

Quatre années aprês que l'Unesco aura acquis comme ce "droit ~ la communication", en avril et en mai 1954 respec-,.,

,

tivement, l'Union des Républ~ques Soc~alistes Soviét~ques) d'une part, les Républiques Socialistes Soviétiques de Biélorûssie et d'Ukraine d'autre"part, viendront adhérer ~ cette Convention de Londres; quelques trois ans tout Juste avant que, le 4 octobre 1957, Moscou n'ouvrit l'êre de la \, conununication spatiale' par Sputnik interposé.

Trois autres années s'écouleront avant l'arrivée éche~ lonnée du contingent de nations-marchés - quasiment toutes les ,"', '

anciennes "possessions africaines" de l'Europe bismarckienne -qui déplacera irréversiblement le centre de gravité du pou-voir pol~tique à l'Unesco aussi bien qu'aux Nations Unies et dans les agences spécialisées de celle-ci assurant du

,

coup la plus grande attention internationale aux priorités de ces nations-mfrchés, face aux stratégies de redéploiement des nations-usines, exportatrices de divers produit-s

"rnanu-facturés n de plus en plus décriés dans des aires culturelles

où l'on s'estimait de plus en plus lésées au change: dans le doma~e de la communication, par exemple.

1. "FREE FLOW" - Et Expansion81)me: La Doctrine de la Libre Circulation des In'forrnations Contiendrait-Elle Davantage gue dans les Intentions Professées?

i

Même si, pour le~ ministres de l'éducation alliés,qui l'auront conçue et portée sur ses fonts baptismauxfl'Unesco

1

(21)

\,

reconstruction des écoles., des laboratoires et des musées détrui ts par la guerre, c'est sur les dangers constants que l'ignorance'fait courir à la paix et à la sécurité univer-selles que le préa.ItJbule et l'article premier de la

Conven-t~on de Londres, acte constitutif de l'institution inter-gouvernementale, rœttront en particulier l'accent,'

Exprimant, à cet effet, une idJ que le premier Direc-teur général de l'Unesco, Dr,. Julian Juxley décrira comme n'ayant Il jamais ~t~ formulée auparavant dans aucun

docu-rrent off~ciel" ,la le préambule de cette Convention plaidera de bout en bout pour la paix: non point "une paix fondée sur les· seuls ac~ds éconoJ'T'iques et poli tiqu~s des gouve.rne-men ts" - une telle paix, y lit-on, "ne saurait entraîner l'adhésion unanime, durable et sincère des peuples" - mais pour une paix. "établie sur le fondement de la solidarité intellectuelle et morale qe l'humanité".lb

... Une p'aix qui postulerait "l' acœs de tous les peuples

à ce que chacun d'eux publie", ajoutera l'article premier.2 De telles proclamations, nous préviendra-t-on, ne se-raient toutefois que l'excipient grâce auquel les théoriciens et~stratèges de la libre circulation des informations vou-draient faire entériner des principes qui seraient conçus à d'autres fins qUEt celles-là auxquelles ils auraient été

(22)

/

14-Tel est, singulièrenent, le sens élans lequel abondera le professeur Herbert I. Schiller, de l'Université de Californie à San Diego, aux Etats-Unis, auteur d'un article intitulé "Genèse des p:r;incipes de la libre circulation des informa":-tions: la domination imposée à la conununication".

Mais, extrapolée de l'étude comparative de deux périodes distinctes de l'évolution des agences de presse occ~dentales,

étude réalisée par MarIene Cuthbert, une autre approche sug-. gérerait que la doctrine en question viserait

a

offrir un surcroît de protection 'contre le retour à des politiques telles celle des cartels qui, de 1859 à 1934, confine ra toutes les agences sauf Havas, Reuters et Wolff--autrement dit

les agences américaines-- dans une position de- seconde ligne. Nous examinerons ''''cette approche plus à fond, quand nous aborderons l'historique des agences de presse, au chapitre deuxiême.

Herbert I. Schiller, pour sa part, écrit: "Pendant un quart de siècle, une doctrine

-l'idée qu'aucune barriêre ne devrait freiner la circulation des informations entre les nations -a prédomin~ dans la pensée internationale sur la conununication et les relations culturelles. ,La genèse et l'extension de la conception de la li-bre circulation des informations coïncident plus ou moins avec la période brève et tr~pidan­ te de 1 '~hégémonie globale des Etats-Unis, pério-de qui est sur le po:ÏJlt pério-de s'éteindre. En je-tant un coup d'oeil sur le passé, nous voyons que la coïncidence historique de ces deux hypothè-ses - la politique de la libre circulation des informations et l'ascendant impérieux des Etats-Unis - n'était pas fortuite. ,L'une constituait une des rares condi ti~ns préalables et indispen-sables à 1 (au tre ...

(23)

o

En 1943, deux ans donc avant la fin des hostilités, note Schiller, l~issue de la guerre ne faisait déjà plus l'objet du moindre doute. Aussi, assurés que "les Etats-Unis sortiraient du conflit sans une éraflure sur le plan

"

physique, puissants sur le plan léconornique", les "hauts lieux" du pays mettaient-ils désormais l'accent sur les mo-dalités de l'aménagement de la paix prochaine; une paix dont viendrait jouir "un monde débarrassé des anciennes chaînes colonialesl et accessible dans l'ensemble aux initiatives et entreprises privées" américaines;

"Dans les premières décennies du XXe siècle, des couches importantes de l'industrie domest.i;.que manifestaient leur impatience pour n'avoir pas eu acœs aux vastes régions' occupées par les em-pires britannique et français encore puissants; c'est-a-dire que les priori tés globales de l'em-pire britannique renforçaient le réseau des dé-pendances de ce système colonial et le fermaient à toute pénétration commerciale par d'autres

en-i "

trepreneurs. "

Le rôle décisi f joué par le réseau de conum.mï-cation mondial britannique - son contrôle du hard-ware physique des câbles maritimes et son orga-nisation administrative et commerciale des nou-velles et informations - qui maintenait le sys-tême en place, accentuait ses avantages et ,le mettait à l'abri de toute attaque extérieure, n'avait pas manqué à l'attention des Etats-Unis. C'est contre ces liens ..• finement tissés que l' offensive' américaine s'est déclenchée.

Cette attpque a pu tirer profit du langage vertueux et: des objectifs louables de la "libre circulation' des information~" et de l' "accès mondial aux informations.""

"Conscients des desseins américains mais moins préoccu-'pés de la pénétr~tion et de la domination commerciale des

,

Etats-Unis que de l'élargissement de la zone d'influence

(24)

~J , )

(

, "

16

sovi~tique en EU,rope, poursuit Scl:liller, les gouvernemen ts capitalistes d'Europe occidentale accepteront le plus sou-vent comme légitime la question de la libre circulation des informations". Et de préciser:

"En fait, à mesure que la guerre tirait ~ sa fin, les préparatifs pour la promotion de la doctrine de la libre circulation passait du niveau national au niveau internationa1.

Grâce au soutien du Congrès et des milieux po-litiques et à l'organisation efficace de l'opi-nion publique du pays, les partisans de la

li-bre circulation ont énergiquement lancé leur campagne dans les canaux de la diplomatie

in-t e rna l.ona e .... t · l ,,5

Le forum international initiatique dont,' vierge encore de toute critique élaborée, voile de toute opposition struc-turée, la nouvelle doctrine avait le plus grand besoin, lui

~

sera offert en février 1945, par la Conférence interaméri-caine de Mexico sur les problèmes de la guerre et de la paix; un forum initiatique d'autant plus approprié,

préci~e-\ ~ \ <J L

ra Schiller, que "l'Amérique Latine, considérée pendant plus d'un siècle comme une région d'intérêt particulier pour les

'"

Etats-Unis - l'influence européenne ayant été pratiquement

éliminée à la suite de la guerre - était l'endroit idéal

',Ir

pour 'mettre à l'essai la nouvelle doctrine dans un cadre international sympathisant

~inon

contrôlé" 6

,"Basée essentiellement sur une proposition américaine", soulignera Schiller, une résolution "énergique" sur le

"libre accès à l'information" allait, de Mexico, ~.servir dé-sormais de "sésame" à la doctrine, qui en voyait sa carrière interhationale d'autant plus fermement assurée que l'époque ,

(25)

(

était dominée par la mise en place des organismes de la paix sous la houlette de la Maison Blanche:

"Cinquante E,tats étaient représentés aux premiè-res réunions des Nations Unies en 1945 ... Sur les 50 . . . les deux-cinquièmes étaient latino-américains, et à l'époque presque totalement soumis à la"pression nord-américaine. Les Etats-membres d'Europe occidentale étaient

affaib~is économiquement, instables politique-ment èt dépendaient considérablepolitique-ment des Etats-Unis en ce qui concernai t l'aide économique. Les quelques pays du Hoyen-Orient, d'Asie(et d'Afrique qUl faisaient partie des Natiorts Unies étaient, à quelques exceptLons près, sou-mis en termes réels au système de l'empire occi den tal. " .. ,,7

Parmi la constellation d'agences spécLalisées qui al-laient former le système des Nations Unies à mesure de leur intégration, certaines" qui existaient depuis plus de trois-quarts de siècle, avaient vocation, de par leur nature, de faciliter la circulatlon transfrontalière des informations. Tel était le cas notamment de l'Union télégraphique interna-tionale, dont la convention d'établissement fut signée à

Paris le 17 mal 1865, et celui de la Convention radiotélégra-phique internationale, signée à Berlin le 3 novembre 1906, qui fusionneront le 9 décembre 1932 à Madrid, pour donner naissance à la Convention internationale des télécommunica-tions, laquelle en entrant en vigueur le 1er janvier 1934, créera l'Union internationale des télécommunlcatLons;8 tel était le cas, aussi, de l'Union postale universelle, fondée le 9 octobre 1874 en lieu et place de l'Union postale géné-rale, qui,elle,çatait de 1863.9

,

.~

(26)

)

18

L'Union postale universelle le 28 mai 1947, l'Union

internation~le des tél~communications le 1er juillet,

de-...,-:.

viendront agences spéclallsées de l'OrganisatIon des Nations UnIes .10

Toutefois, même si, pratiquement, et ès qualité, elle ./

seront touJours aSSOCIées à toutes les conférences Internatio-nales touchant aux cornmunlcatlons,-quand elles n'en assurent pas elles-mêmes l'organisation, e.g. dans le cas de la Con-férence administrative mondIale de radiodiffusion, dont la

,

convocation est du ressort de l'U. I . T. - seuls l'organigramme

1

de l'Unesco d'une part, son programme d'activités permanentes d'autre part, la lieront, davantage que ces agences

spéciall-sées, à tout ce qUI partIcipe de la propagatIon de la doc-trine de la libre circulation des informatIons.

Tel qu'il aura été structuré par la Commission

prépar~~i

toire de l'institutIon intergouvernementale et deviendra

opérationnel au lendemain même de la conférence de lliondres du 1er au 16 novembre 1945, le secrétariat exécutif de

l'Unesco comportera, en effet, onze sections distinctes cor-respondant, dans cet ordre, à l'éducation, à la communIcatIon de masse, aux bibliothèques et musées, aux SCIences naturel-les, aux sciences humaines, aux arts et lettres, à la Pre-mière Conférence générale et au MOIS de l'Unesco, à l'infor-mation du public, aux relations extérieures, à l'organisation interne, à l'administration de l'institution.ll

(27)

Telles que décrites depuis 1947, dans l'annuaire des Nations Unies, les activités de l'Unesco dans le domaine de la communication de masse consisteront en partie en des opé-rations destinées essentiellement à assurer la pérennité de la doctrine de la libre circulation en oeuvrant à l'éli-minat~on des obstacles et entraves à cette circulation; en stimulant le développement des moyens de communication de masse de manière à mieux promouvoir la doctrine en ques-tion en toutes autres mesures nécessaires, en

particu-lier celles favorisant la circulation de personnes pouvant oeuvrer à la propagatlon de cette doctrine.

. Les 44 délégations gouvernementales et les huit organi-satlons internationales qui s'étaient rendœs à Londres pour la seconde Conférence des ministres de l' éducatlon nationale alliés (1-16 novembre 1945) avalent été sa~Sles de deux

,l'pro-jets de statuts pour l'institution en gestation: un projet émanant d'un comité de rédaction de la Conférence proprement

1 • 12

dite, et un second soumis par le gouvernement françals. Schiller précise pourtant, à propos de ces statuts, que "les premières propositions pour la constitution de l'Unesco ... étaient rédigées par un groupe d'experts U.S. et revues par le Département d'Etat"; des propositlons qui "préconi-saient la libre circulation des lnformations comme un des

13· objectifs de l'Unesco."

Schiller relèvera' toutefois "une l!égère cri tique de la doctrine de la libre circulation" dans le premier rapport,

,

,

(28)

-

,

20

dêbut 1947, de la Commission nationale des Etats-Unis pour l'Unesco au secrétaire d'Etat, citant à l'appui cette recorn-rnandation de la Commission:

"La délégation américaine (auprès de l'pnesco) devrait présenter et soutenir des propositions visant à la suppression des obstacles freinant la libre circulation des informations en

con-formité avec le rapport du c ' i t é de Conseil-lers auprès du Département d' tat pour les mass media et l'Unesco. Cependan, la Commission n'est pas d'accord avec le Comité des Conseil-lers et pense que l'organisation devrait se préoccuper de la qualité de la communication in-ternationale par l'intermédiaire des mass media et qu'elle devrait étudier avec soin les moyens permettant aux ~ass me~ia de fournir un service plus positif et créateur à la cause de la compré-hension internationale et par conséquent à la paix. "14

DéJà en janvler 1946, rappelle Schiller, le secrétaire d'Etat adjoint William Benton - "le gouvernant directement

1-responsable de la formulation et de l'explication de la poli-tique des Etats-Unis en matière de communication

irnrnédiate-1

ment: après la guerre", et "qUl devait devenir par la suite sénateur des Etats-Unis et président de l'Encyclopedia Brl-tann-ica" - définissait comme suit "la posltion" du gouverne-ment· "le sens de la liberté de communication" (c'était au

1

cours d'une émission du Département d'Etatl:

"Le Département d'Etat, a-t-il dit, prévoit de faire tout ce qui est en son pouvoir dans le cadre politique ou diplomatique pour aider à

abattre les barrières artificielles sur la voie de l' expans·ion de s agenc~s de presse, revues, films et autres moyens de communication améri-cains privés dans le monde .... La liberté de la presse - et la liberté de l'échange d'informa-tions en général - est partie intégrante de no-tre poli tique étrangère. ,,15

(29)

Le sujet n'aura pas laissé indifférent le secrétaire d'Etat John Foster Dulles, pas plus que John Foster Dulles ne laissera indifferent Herbert 1. Schiller vis-à-vis d'un tel sujet:

"John Foster Dulles, un des principaux artisans et réal~sateu~de la politique amér~caine de guerre froide a été très s~ncère à ce propos:

"Si on rn' accordait de réaliser un seul point de la politique étrangè~e, je choisirais la libre circulation des informations. c'est le thème qui revient sans cesse dans la diplomatie d'après-guerre des Etats-Unis. "16

Sans que cela fut un secret, note Schiller, la doctrine de la libre circulat~on comportait un aspect économique cer-ta1n, que les media ne mettaient prat1quement jamais en avant; "115 n'1nsistaient guère, non plus, sur le fait que le principe qu'ils proclamalent si fort ne faisait que les

- ,,17

serV1r eux-mernes . . . .

Par contre, de souligne r Sch1l1er, "une campagne poli ti-que remarquable a été lancée par les grandes associations de presse et les éditeurs, soutenus par l'industrie en général, pour porter la question de la libre circulation des'informa-tions au niveau le plus élevé, celui de pr1ncipe national et internat1ona1." Cela a servi plusieurs objectifs, ajoutera-t-l.l: "le ralliement de l'opinion pub11que autour d'un but cornrnerc1al formulé comme un irnpérat~f éthique, la création simultanée d'un club idéologique d'une grande efficacité con-tre l'Union soviétique et sa nouvel'le zone limitrophe d' in-fI uence antlcaplta lste. " " 1" ,,18

(30)

22

Cette "campagne polit.igue remarquable", non seulement les effets, en seront ressentis sur les bords du Lac Léman, en Suisse, où, du 23 mars au 21 avril 1948, se tiendra la Conf~rence des Nations Unies sur la libert~ d'information et de la presse, mais, selon Schiller, ils fourniront même

"la polarisat1on idéologique internatiopale que les gouver-nants U .S." en attenèa1ent. Chef de la délégation américaine â cette conférence - qui nlétait guère sans précédQnt

histo-. 19a °11' ~'h'll d . dé

r1gue connu - W1 1am Benton, ecr1t Sc 1 er, eva1t -clarer à ce propos: "Notra Conférence de Genève est, comme on le prévoyait, nettement divisée ...• Les libres se trou-vent ainsi face à face avec ceux dont l'idéologie les pousse

à la destruction de la liberté. ,,19b

Slagissant des résultats des travaux et de leur signi-fication, Schiller écrira:

"Aux yeux de l 1 observateur des Etats-Unis, la Conf~rence représentait "dans l'ensemble ...

une victoire des objectifs américains.... Sur 45 propositions substantielles, la d~légation U.S. n'a voté qu'une fois contre et sIest abs-tenue de voté dans trois cas, soutenant ainsi 41 décisions de la Convérence". D' autres le voyaient diff~remment. L'Economist de Londres, par exemple, bien qu'approuvant l'ensemble des travaux de la Conférence a noteé que If • • • de

nom-breuses délégations ont eu ll~ression que les Américains voulaient assurer â leurs agences de presse la liberté générale du marché pour les plus effectifs ce qui a été le but de toutes leurs initiatives dans la politique commerciale; qu'ils considèrent la liberté d'information

(31)

comme une extension de la charte de l'Organisa-tion Internal'Organisa-tionale du Commerce plutôt qu'un sujet spécial et important en soi. Et l'oppo-sition acha~ée qu'ils ont soutenue contre les efforts indiens et chinois pour protéger leurs jeunes

ag~~es

de

pres~TI

nationales ont

confir-mé cette impression. ''''

II. Liberté d'~formation et Droits de l'Homme, Les Dominan-tes Nouvelles des Relations Internationales

Bras séculier de l'Assemblée générale de l'Organisation des Nations Unies, on pourrait dire, paraphrasant Térence le Latin, que rien de ce qui touche à l'humain ne sera jamais étranger au Conseil économique et social, voire, en défini-tive, que celui-ci n'avait même guère d'autre raison d'être.

Ainsi, dês sa mise en place, c'est-à-dire dès la nais-sance même de l'O.N.U., le Conseil créera-t-il telles com-missions que cette raison d'être commandera, notamment la commission des droits de l ' Homme, un corps de vigie de 18 membres qui tiendra sa premi~re session du 27 janvier au 10

février 1947 et entamera son existence en élisant â sa tête Mme Eleanore Delano Roosevelt, l'épouse du-chef de la Ma~son

Blanche -

~elui

à qui on

deva~t

l'appellation d'O.N.U.21 - puis en instituant une sous-commission de douze membres dite de

la liberté d'information et de la presse, à,laquelle écherra l'exécution de la Résolution S9 (1) .2l(a)

Définie par le Conseil économique et social, qu~ en choisira par ailleurs les membres, la sous-commission aura

(32)

24

pour fonctions Il (a) d'examiner, en tout premier 1 eu, les

droits et obligations aussi bien qu~ les us et coutumes ressortissant au concept de liberté d' ~nformation, let de

!

faire rapport à la Comnll.ssion des droits de l' homme! de tou-, tes observations réputées pertinentes; (b) d'accomplir toute

\

autre tâche dont viendraient à la saisir ou le

Conse~l

éco-\ 22 noAtique et social ou la Commission des droits de l'homme."

En même temps qu'il lui sou~ttra une proposition fran-çaise sur la question, le Conseil chargera la sous-commission

"d'élaborer un projet d'ordre du jour pour la Conférence sur la liberté d'information, sur la base de la Résolution 59 (1) du 14 décembre 1946 de l'Assemblée générale, projet à sou-mettre en, même temps que toutes autres propositions relatives

à la préparation de la Conférence, notamment en matiêre d'in-vitations à adresser aux pays non-xrembres des Nations Unies ou encore l3ur la mani~re de s'assurer du concours des agences spécialisées telle l'Organisation des Nations Unies pour l'é-ducation, la science et la culture et de celui d'organisations non-gouvernementales susceptibles de participer tant à la pré-paration qu'aux travaux-mêmes de la Conférence. ,,23

Le Conseil recommandera également à la sous-commission de s'attacher la collaboration de l'Organisation interna-tionale des journalistes, non pas seulement à titre d'obser-vateur agréé (statut B) mais aussi et surtout de consultant sur des questions de sa compétence statutaire.

(33)

Moins de deux mois avant la création de la sous-commis-sion, plus précisément le 5 décembre 1946, alors que la question de l'organ~sation de la Conférence relevait

tou-jours du Com~té III (celu~ chargé des affaires soclales et humanitaires), la France avait proposé, devant ce comité où le texte était en oiscussion, et sur la base de la

"technicité Il de l'Unesco et des "grands services" qu'elle

serait en Iœ!sure de rendre en la circonstance, de la "paten-ter" en quelque sorte par l'introduction, dans le projet de rapport de présentation du dossier de la Conférence à l'As-semblée générale, du membre de phrase "avec la coopération de l'Unesco"; amendement qu~ fut reJeté par 17 VOlX contre 8. 24

Les travaux proprement dits de la sous-commission sur

.

la liberté d'information et de la presse ne commenceront pas avant le 19 mai 1947, quand la sous-commission entamera sa première session; qu'elle clôturera le 4 juin, non sans fixer une date approximative et un lieu général pour la tenue de la conférence dont l'intendance lui était désormais confiée: "mars ou avril 1948", "en Europe", telles seront les décisions prises à l'issue de cette session, qui sera également l'occasion d'adopter des recommandations pratiques concernant la structuration des travaux de la conférence. Les commissaires proposaient, notamment, la mise sur pied de quatre groupes de travail qui se pencheraient, lè premier sur les activités de base de la presse et des autres moyens

(34)

26

de communication de masse" ainsi que sur les principes fonda-mentaux de l'information et sur les problèmes généraux com-muns aux quatre groupes de réflexion qui sera1ent constitués; le second sur les questions afférentes à la collecte et ~ la transm1ssion internationale des informations; le tro1sième sur le respect du droit de chaque personne à l'information

-"une information correcte et complète" - de même que sur les obligations de la presse relativement ~ ce droit; le quatriê-me, enf1n, sur les quest~ons juridiques et sur les modalités pratiques d'un mécanisme permanent qui sera~t chargé de pro-mouvoir la libre circulation d'1nformations véridiques.25

La nomenclature œs diwrses composantes de la liberté d'information et de la presse telles,qu'envisagées par les commissaires à l'attention de la conférence, recouvra1t également des éléments tels que les diff~cultés que.pour-raient rencontrer un gouvernement, un groupement quelconque ou une personne privée à mettre en place un service d'infor-mation au bénéfice d'un pays tiers, ainsi que les modalités

./'

d'appl1cation et de suivi des décisions et recommandations de la conférence, qu'il s'agisse de, résolutions que. l' Assem-blée générale pourrait être appelée à adopte~ en ce sens, de conventions internationales, d'accords bilatéraux, ou d'une 1 ... . 1 eg1s at10n " 1nternat~ona . l e appropr1 e. . é 26

La grave pénurie de papier-journal enregistrée à l'épo-,que prendra également place parmi les centres d'intérêt de

(35)

économ~que et social d'accoràer à ce problème l'attention la plus diligente possible.27

Les cornrn~ssaires ne se feront faute, d'autre part, n~

de demander au Secréta~re géné~al des Nations Un~es

d'obte-n~r de l'Un~on internationale.des télécommunications qu'elle

)

mît à sa disposition toute ~nformat~on d'intérêt pour la \ conférence et qu'elle y déléguât un représentant; ni de re-commander au Conse~l économique et social que le Secrétaire général envoyât, après l'avoir préparé de concert avec

l'Unesco, et soum~s pour avis à la Comrniss~on des droits de l'homme, un questionna~re,sur le thème de la conférence,à

tous les 'Etats, membres ou non des Na tiox:s . Unies, qui se pr0po-seraient de prendre part à ladite conférence.

Les premières difficultés auxquelles se seront heurtés les comm~ssaires se manifesteront à travers les profondes di-vergences d'opinions enregistrées lors des discussions sur le libellé du projet d'ordre du jour de la,conférence, opinions qui varieront selon le degré d'interférence et de cont'rôle des gouvernements, aux diverses étapes du processus communicationnel: collecte, transmission et dissémination

l ,· f . 28

de ~n ormat~on.

Tout en convenant que le projet d'ordre du jour offrait une base appropriée pour un débat des plus ouverts possible sur chacun des termes de référence de la conférence, les commissaires, dans leur majorité, estimeront qu'il.,n'y avait guère lieu de voir,à travers les sujets retenus, davantage

(36)

28

que des 'éléments de rep~re qu'il sera loisible à la confé-ù

rence, d'ouvrir' à discussions en toute souveraineté.

Une demi-douzaine de séances plénières du Conseil éco-nont.J...que et social et autant de la commission sociale, seront nécessaires, entre le 25 juillet et le 15 août 1947, avant que put être adoptée, par 15 voix contre 2 et l abstention, la Résolution 74 CV) qui viendra mettre un terme aux dis-cussi.ons sur le projet d'ordre du jour à soumettre à la con-férence, à Genêve.

~ccorder ou non le droit de vote aux Etats participants qui ne seraient pas membres de l'O.N.U., inviter ou non la Mongolie Extérieure à prendre part à la conférence, le rôle

fondanental d'une presse libre dans l'éradication de tous les vestiges et de toutes les formes et nuances du fascisme, condamner toute velléité de collaborationnisme de la part des media d'information, seront autant de noeuds gordiens à trancher, et ainsi, autant de causes de confrontation, sans parler de décisions pressantes au sujet du statut à accorder aux organisations intergouvernementales, en particulier aux agences,spécialisées des Nations Unies; sans parler, non plus, des organisations non-gouvernementales des deux cabé-gories (A, B) auxquelles la conférence demeurera ouverte,

mais sans droit de vote.

,

Une communication de l'Organisation internationale des journalistes (E/448)rnettant l'accent sur la nécessité d'une convention sur la liberté d'information et sur les moyens de

(37)

(

son application; le rapport intérimaire de l'Unesco conte- . nant les résultats d'une enquête sur les pénuries de

papier-2?

journ~l dans les pays dévastés par,la guerre (E/SO?), par-viendront au secrétariat de la Conférence par les soins du Conseil économique et social, qUl assurera aussi l'achemi-nement de deux résolutions de l'Assemblée générale (llO(II) et l27(II» adoptées les 3 et IS novembre 1947 respectivement et portant, l'une sur les "mesures à prendre contre la pro-pagande en faveur,d'une nouvelle guerre et contre ceux qui y incitent", l'autre sur les "nouvelles fausses ou défor-mées"; résolutions qui seront ajoutées à l'ordre du jour, avec deux propositions additionnelles de l'OIJ: sur une "cour d'honneur de la presse" et sur "une'journée d'amitié et de compréhension mutuelle par ~le biais de la presse"

(E/CONF.6/l9) •

Trois projets de convention - sur la collecte et la dissémination des informations; sur l'institution d'un droit

1

international de réponse; sur la liberté de l'information, enfin, viendront sanctionner les travallfC de Genève.

La Conférence préparera également des projets d' arti-cles destinés à être insérés dans les projets de Déclaration et de Convention relatives aux droits de l'Ho~e. Les ré~

solutions adoptées à Genève se répartiront en six ~roupes: les résolutions sur les pr~ncipes généraux, dans le premier

.'

groupe; les mesures destinées à faciliter la collecte et la transmission internationale des informations (résolutions

(38)

D

(

\

\ ~

30

5 ~ 24), dans le second groupei la libre publication et la réception des informations, (résolution 25 à 38) dans le troisiême; les voies et moyens d'assurer la pérennité de la libre circulation grâ~e à un mécani

8

m

7

adéquat de promotion de la doctrine (résolution 39) dans le quatrième groupei

.,;:

les "divers" (résolution 40 et 41), ainsi que les moyens d'action susceptibles d'assurer l'application optimum des recommandations de la conférence (résolutions 42 et 43) fonnant

,~~. ':II t " ... . t ' t 29

~ c~nqu~t::me e s~x~eme groupes, respec ~veme.n .

III. Avec la "Promotion de la Communication La Face Cachée de l'UNESCO en Serait Devenue . . . La Quatrième Dimension

(§ . ~, aux fins d' "élever les défenses de la paix" "dans

l ' espri t des honunes" - préambule de la Convention de Londres "du 16 novembre 1945 - l'Organisation des Nat.ions Unies pour

l'éducation, la science et la culture en vint à créer, en 1947, une comI!llssion d'étude des problèmes technlques et des besoins en matière de communicatlon de masse destinée à re-censer les besoins immédiats des pays dévastés par la guerre, 30

\.r"'~

les premiè1e's

inter~entions

de l ' insti tution inte rgouverne-mentale dans le domaine de l'information et de la communica-tion copsiste ront essentlellerœnt, œpendant, en accommunica-tion CE soutien

fXXlC-tuel pour l'exécution d'initiatives émanant de l'Assemblée générale et pr~ses en ~ ~ le Conseil économique et so-cial, corrnne ce fut le cas pour la conférence internat~onale sur la liberté d'information et de la presse tenue à Genève du 23 mars au 21 avril 1948.

(39)

...

C'est dans cet ordre d'idées not~ent, que paraîtra en mai 1950, au terme d'une longue et minutieuse préparation, le tout premier numéro de ~'lorld Corrnnunica tion, un dossier élaboré dont le sommaire fera le point iusque-là,

des obstacles et entraves à la libre circulation des infor-mations, et sera ainsi conune un écho de la con fiSrence ' de Genève elle-même.

A Nontevideo, en Uruguay, du 15 au 21 mai 1950, la Sous-commission de la libert~ d'information et de la presse tiendra sa VIe session, avec la libre circulation à sqn or": dre du jour.

Les participants â la r~union recevront, en primeur,

copies de deux études entreprises par l'Unesco, Trade Barriers to Knowledge et Néwsreels Across the world.31

L'acte d'affranchl.ssement èe l'Unesco l.ntervl.endra le 9 août 1950, date d' adoptl.on, par le Conse1.l économ.Lque et social, de la Résolutl.on 331 B (XI) par laquelle ledit Con-seil demandait, au Secrétal.re général de l ' Or!anisation des Nations Unies, de pré!?arer, pour le compte du Conseil - et en collaboration avec le Directeur général de l'Unesco - un rapport sur les J urlsdl.ctl.ons respec~i ves de l ' 0 .tl. U. et de l'Unesco, "en ayant dans l'esprit la coordinat:l.on de leurs activités, sur la base du mandat de la sous-cornrüssl.on de la liberté 'd'information et de la presse, d'une parti de l'acte constitutif et du programme d'actl.on de l'Unesco, d'autre part.,,32

(40)

32

Proposé par l'Unesco et objet, par ailleurs, de la

,Ré-solution 241 M (IX)33 du Conseil économique et social, la IVe session de la Conférence générale de ,l'Unesco, tenue à Paris du 19 septembre au 5 octobre 1950, fera le point d' un proJet de création d'un lnstitut lnternatlonal de la presse et de l'informa tlon. La Conférence chargera le Dlrecteur général de prendre l'attache de toutes les organisations et institutions nationales comme internationales suscepti-bles d'être intéressées par les activités d'up tel insti-tut.

L'envoie à Ankara, en Turqule, de deux mlssions d'ex-perts l'une pour introduire dans l'enselgnernent l'utilisa-tion du matériau audiovisuel, l'autre, de deux personnes, pour former des preneurs de son pour la radlodiffusion na-tionale, marquera, en cette année 1950, le début d'une

po-i

litlque d' assi~trce en formatl.on professionelle et

techni-, / 34

que dans le domalne de la cornrnunl.ca tl.on de masse.

L'année 1950 verra également la parutlon du volume IV des résultats des enquêtes menées sur le terrain par la

--comnussl.on d'étude des problèmes technic:ues de la cornrnunlca-tion, à présent à sa troislème année d' eXl.stence.

Ce volume TV couvrl.ra 44 pays et dépendances, portant al.nsl. à 87 le nombre total de pays présentés dans la sérle depuls la création de la COrnrrtlSSl.On en 1947.

L' l.ntroduction d'un lndex et de feUlllets détachables, qui permettront la mise à Jour des volumes parus, constituera

(41)

33

une nette amélioration de la présentation des tr~vaux de la commissl.on.

Parallêlement aux résultats de ces enquêtes générales, l'Unesco pub~iera, au cours de l'année, une série de

monographles reflétant les préoccupations de l'heure et sug-gérant des solutions: Le problème du papier Journal et au-tres guestl.ons pertinentes en matière d'impression, L'école à la radio, Le cinéna-mobile et le camion-radio dans l'édu-ca tion de base. 35

Pour éviter que l' O'.N . u. -; ou l'une quelconque de ses agences spécialisées, ne s'enfermât àans une tour d'ivoire et s'en trouvât coupée du public, l'Unesèo l.ncitera les or-ganisatl.ons natl.onales èe presse, radio e t cinéma à s'inté-resser de manière active aux problêmes aussi blen qu'à l'oeu.!. vre de l'organl.satl.on et de ces agences. Producteurs,

réal-ll.sateurs et nombre d'experts en communl.cation de masse se verront ainsl. de plus en plus associés à l'étude et à la re-cherche de VOl.es et moyens de stl.ffiuler le développement de la communication.

Distribué en 1950 à 106 pays el: terrl.to1res de par le

r

monde, Unesco Y10rld Revl.ew, programme radl.ophonl.que hebdo-madaire en trois langues, bénéfl.ciera largement d'une telle politl.que. De leur côté, les studios de l'Unesco à Paris diffuseront Jusqu'à 400 programmes en 26 langues, cependant que destiné aux media, Unesco Features, un serviœ b.uœnsœl d'informations ciblées, s'aioutera aux activités de la

(42)

34

div,ision'~ommunication de masse"de l'institution. Ce sont quelque 3,000 journaux répartis en 55 pays ou territoires

qui recevront Unesco Features dans l'une des trois langues de sa publication. Des études et enquêtes sur son utilité révéleront que quelque 30 rnilllons de lecteurs en seront les bénéficiaires indirects. Le Courrier de l'Unesco enre-gistrera en 1950 un tirage de 30,000 exemplalres pour son

,

éditlon anglaise, de 20,000 pour l'éditl0n française, et de 13,000 pour l'édition espagnole.36

Soulignant une menace srave à la vie des Journaux nombre de ceUXCl en lnterronpront mêne leur publication -et un handlcap, tant à la campagne d'alphabétlsatlon qu'au développement de l'enseignement à travers le monde, l'analyse des résultats des enquêtes menées en 156 pays par la commis-sion d'étude des besoins et problèmes techniques en matière de communlcatlon révèlera, en 1951, que la pénurle de papier d'impression était désormals l'une des entraves majeures à la 11bre clrculatlon des lnforrnations. L'Unesco prendra â ce sUJet l'lnitlative d'une campagne de senslbllisation de l'oplnlon publlque, cependant que le Consell économique et

,

soclal se chargera d'alerter les dlverses agences spéclali-sées du $ystème des Natlons Unles sur la nécesslté d'accroî-tre la recherche de matière premlère de substitution, conco-mitamment à une augmentation de la production de pâte â

37 papler.

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Destinées à promouvoir la formation professionelle et le d~veloppement des moyens de communlcation de masse dans les Pf-Ys en développement, la série des

monographllOlS "Presse, Film et Radio dans le monde d'

aujour-d'hu;1J s'enrichira de nouveaux titres: L'écoute radiophonique à bas prlx, La radio dans l'éducation de base, Les jeunes et le cinéma récréatif.38

Recueil des textes réglementaires régissant,dans 43 pays, l'importation et l'exportation de matériau éducatif, scientifique et culturel, l'étude Trade Barriers to Knowledge paraîtra à nouveau en 1951, tandis que, parue au cours de

cette même année, la seconde édition de World Communication eouvrira, en français et en anglais, la presse, le cinéma, la radio et maintenant la télévision sur un rayon de 170

. . 39

pays et terr1tolres.

On retiendra également, mais à l'actif de l'Union pos-tale universelle, l'intérêt croissant manifesté par nombre de gouvernements en faveur de la réduction des frais pos-taux et l'assoup11ssement du mode de paiement (en monnaie locale) des abonnements aux journaux et publications étran-gers.

L'O.N.U., l'Unesco, l'O.M.S. et la FAO parraineront, en cette année 1951, un grand reportage sur les réalisations de l'assistance technique dans huit pays du Sud-Est asiati-que. Ce reportage sera effectué par une équipe intégrée placée sous la conduite du chroniqueur scientifique de

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-36

News Chronicle, de Londres, Ritchie Calder, et comprenant un commentateur de la chaîne américaine Columbia Broadcast-ing System (CBS) ainsi que des photographes et des

caméra-40

mens.

Au cours de cette même année 1951e 520 programmes

ra-diophoniques émaneront des studios de l'Unesco à Paris, pour être diffusés sur les antenn~s de plus de 600 stations en

74 pays et territoires - 65 de ces 520 programmes étant en-registrés dans l ' une des 19 langues de travail des studios.

Dix-hui t pays en tout auront, en décembre 1951, signé l'Accord international sur la facilitation de la circulation des matér~aux audiovisuels, accord issu de la Ve session de la Conférence générale de l'Unesco, tenue en mai 1950 à Florence, Italie.

Lorsqu'elle se réunira à New York, du 3 au 21 mars

1952, la sous-corraniss~on de la liberté d'information et de la presse reconunandera, au Conseil économique et social, de de-mander à l'Unesco de poursuivre ses études et son assistance technique en vue du développement des agences de presse dans les pays non-industrialisés, ce qui, estiment les commissai-res, ne fera que contr~buer au renforcement de la liberté d'in forma tion et de la presse. 41

Au cours de la même session, la sous-commission deman-dera également au Conse~l d'intervenir auprès de l'Unesco en vue d'accélérer le procèssuS de création d'un institut inter-national de la presse et de l'information, proJet qui, depu~s

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