• Aucun résultat trouvé

Changement et enseignement supérieur : une analyse des configurations, de l'identité académique et de l'engagement étudiant

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "Changement et enseignement supérieur : une analyse des configurations, de l'identité académique et de l'engagement étudiant"

Copied!
173
0
0

Texte intégral

(1)

Changement et enseignement supérieur : une analyse

des configurations, de l'identité académique et de

l'engagement étudiant

Thèse

Chloé Adler

Doctorat en sciences de l'administration

Philosophiæ doctor (Ph. D.)

(2)

RÉSUMÉ

Depuis la création d’un État providence à la fin de la Seconde Guerre mondiale, en passant par les tendances à la rationalisation des années 80 et avec plus récemment l’émergence d’innovation technologique et de nouvelles formes de production et de diffusion du savoir, l’université a fait l’objet de nombreux débats concernant sa mission et son rôle au sein de la société. En réponse à ces discussions et à ces questionnements qui caractérisent l’environnement social et économique dans lequel évolue cette institution, l’université a été amenée à introduire des changements quant aux formes de production de savoirs et quant à la place et au rôle de ses principales parties prenantes internes (administrateurs, académiques, étudiants) et externes (gouvernements, entreprises) au sein de ces mêmes changements. Le but étant pour l’université de se forger une place de premier plan dans des sociétés où la performance économique dépend de plus en plus du savoir et de l’éducation, notamment. Cependant, peu de recherches se sont intéressées à rendre compte, à l’appui d’une approche d’analyse intégrée qui repose sur des niveaux d’analyse macro, méso et micro, des principales mutations qui ont marqué et marquent plus encore aujourd’hui l’université. Tentant de pallier cette faiblesse, cette thèse a pour objectif de traiter, à partir d’un triple plan qui intègre le contexte, le contenu et le processus de changement, les principales transformations qui ont eu cours au sein de l’institution universitaire.

Le premier article de cette thèse vise à déterminer si l’université comme organisation pluraliste est en mesure d’évoluer vers une configuration post-bureaucratique. Par une analyse du discours de quatre méta-acteurs à l’occasion de trois moments de changement clés qui ont marqué l’université québécoise, cet article souhaite mettre en évidence que l’université a évolué par sédimentation dans sa configuration, sur la base de consensus fragiles portant sur une cohabitation difficile entre des valeurs sociales-démocrates versus de rationalisation. Dans ce contexte, l’évolution vers une configuration post-bureaucratique requerrait des actions en réponse à cette ambiguïté stratégique notamment à l’initiative des professeurs et des administrateurs, ainsi que l’intégration d’un nouvel acteur qu’est l’industrie, sans toutefois remettre en cause les consensus déjà existants. Le deuxième article de cette thèse tente de rendre compte de la manière dont l’identité académique se définie en réaction à une orientation néolibérale de l’université. À l’appui d’une métasynthèse de 19

(3)

articles qualitatifs et empiriques s’étant intéressés aux impacts du New Public Management et du managérialisme sur l’identité des membres du personnel académique universitaire, cet article souhaite mettre en exergue la manière dont ces individus définissent/redéfinissent leur identité à la lumière du travail institutionnel et du type d’agence mobilisés par ces acteurs. Les académiques gagneraient alors et notamment à développer une agentivité projective ainsi qu’à diversifier leurs lieux de support afin de rendre moins difficile leur expérience identitaire managériale. Enfin, le troisième chapitre de cette thèse cherche à répertorier les formes d’engagement étudiant face à l’émergence croissante d’un mouvement. À partir d’une analyse inductive générale, ce chapitre souhaite mieux comprendre l’expérience individuelle d’engagement étudiant et ainsi à rendre compte de la manière dont l’individu représentant étudiant s’engage et agit au sein de son engagement en contexte de changement émergent. Les représentants étudiants ne semblent pas alors se rejoindre dans leur engagement, ce dont témoignent les activités de grassroots leadership qui sont mobilisés par ces individus en réponse à l’émergence d’un changement.

(4)

ABSTRACT

Since the creation of a welfare state at the end of World War II, going through the rationalization trends of the 80's and more recently the emergence of technological innovation and new forms of knowledge production and dissemination, the university has been at the center of numerous debates concerning its mission and its role within society. In response to these discussions and questions reflecting the social and economic environment in which this institution operates, the university was led to introduce changes in the forms of knowledge production as well as the status and role of its main internal (administrators, academics, students) and external (governments, companies) stakeholders in the process of these changes. The goal for the university is to put itself in a leading position in societies in which economic performance is increasingly dependent on knowledge and education. However, little research has focused on reporting, through an integrated approach based on macro, meso and micro levels of analysis, the main mutations that have marked and mark even more the university nowadays. Trying to remedy this weakness, this thesis aims to deal with the main transformations the institution has experienced, on a triple plan that integrates the context, content and process of change.

The first article of this thesis aims to determine whether the university as a pluralist organization is able to evolve towards a post-bureaucratic configuration. By a discourse analysis of four meta-actors of three key moments of change that marked the Québec university, this article wishes to highlight that the university has evolved by sedimentation in its configuration, based on a fragile consensus on a difficult cohabitation between social democratic values versus rationalization ones. In this context, the evolution towards a post-bureaucratic configuration would require actions in response to this strategic ambiguity, particularly those initiated by teachers and administrators. It would also require as well a new actor that is the industry, without however challenging the already existing consensus. The second article of this thesis attempts to account for the way in which academic identity is defined in reaction to a neo-liberal orientation of the university. Based on a meta-synthesis of 19 qualitative and empirical articles that investigated the impacts of New Public Management and managerialism on the identity of the members of the academic staff of universities, this article tries to highlight how these individuals define / redefine their identity

(5)

in light of institutional work and the type of agency mobilized by these actors. Academics then would particularly benefit from developing a projective agency and diversifying their places of support in order to make their managerial identity experience less difficult. Finally, the third chapter of this thesis seeks to make an inventory of the forms of student engagement in the face of the growing emergence of a movement. Based on a general inductive analysis, this chapter attempts to understand better the individual experience of student engagement. Thus, it seeks to give an account of the way in which the individual student representative engages and acts within his engagement in a context of emergent change. Student representatives do not seem to meet in their engagement, as evidenced by the grassroots leadership activities that are mobilized by these individuals in response to the emergence of change.

(6)

TABLE DES MATIÈRES

RÉSUMÉ ... II ABSTRACT ... IV TABLE DES MATIÈRES ... VI LISTE DES TABLEAUX ... X LISTE DES FIGURES ... XI LISTE DES ABRÉVIATIONS ... XII REMERCIEMENTS ... XIII AVANT-PROPOS ... XXI

INTRODUCTION ... 1

1. Caractère multidisciplinaire du champ du changement organisationnel ... 1

2. État de la recherche sur le changement dans l’enseignement supérieur ... 4

3. Objectifs et intégration des articles ... 8

3.1. Objectifs de recherche... 8

3.2. Cadre intégrateur de la thèse ... 8

RÉFÉRENCES ... 11

CHAPITRE 1: ARTICLE 1 - An Incomplete Trajectory Towards Post-bureaucracy: The Case of Québec Universities ... 14

RÉSUMÉ ... 14

ABSTRACT ... 15

INTRODUCTION ... 16

BACKGROUND OF THIS STUDY ... 18

Recent debates on pluralistic organization and post-bureaucracy ... 18

Research Objectives ... 19

Functionalist and Constructivist Perspectives on Configurations ... 19

The Key Concepts of the Constructivist Perspective on Configurations ... 21

Interpretative schemes ... 22

Engagement of stakeholders... 23

Analytical position ... 23

(7)

THE QUÉBEC EXPERIENCE ... 24

Three Specific Periods of Change ... 25

A Discursive Analysis on Change of Four Meta-Stakeholders... 25

Method of Data Processing: Qualitative Content Analysis ... 27

SOME PRINCIPAL AREAS OF AGREEMENT AND DISAGREEMENT CONCERNING FOR EACH PERIOD OF CHANGE ... 28

Period 1 (1960-1980): A Generally Accepted Commitment to Reform ... 28

Period 2 (1980-2012): Of the Need to Reiterate Potentially Threatened Principles ... 30

Period 3 (2012-present): An Attempt to Align the Discourse on the Key Principles ... 33

SALIENT FACTS ... 35

LESSONS THAT CAN BE LEARNED FROM THE QUÉBEC CASE STUDY ... 36

LIMITATIONS AND FUTURE RESEARCH ... 39

IMPLICATIONS ... 40

CONCLUDING REMARKS ... 41

ANNEX A: DETAILS OF THE 28 DOCUMENTS CONSULTED ... 42

REFERENCES ... 44

INTRODUCTION AU CHAPITRE 2 ... 49

CHAPITRE 2: ARTICLE 2 – Identity, agency and institutional work in higher education: a qualitative meta-synthesis ... 50

RÉSUMÉ ... 50

ABSTRACT ... 51

INTRODUCTION ... 52

THEORETICAL BACKGROUND ... 54

Identity Work as Institutional Work... 55

Agency as a Self-Identity Project ... 56

Agency Definition and Temporal Orientations ... 57

Agency’s Reflexive Capabilities ... 58

METHODOLOGY ... 59

The Meta-Synthesis ... 59

Selection and Sampling ... 59

(8)

Selection Process ... 60

Coding and Analysis ... 63

RESULTS ... 65

Description of the Institutional Work of Administrators ... 65

Effects of Managerialism on Academic Identity ... 68

Identity at Work ... 68

Self-Identity ... 70

The Institutional Work of Academics ... 72

Identity Strategies and Agency's Reflexive Capabilities ... 72

Agency’s Temporal Orientations ... 75

DISCUSSION ... 77

An Integrated Analysis ... 77

Various Conceptualizations of Academic Identity... 82

Structure/Agency Debate ... 83

CONCLUSION ... 84

REFERENCES ... 87

INTRODUCTION AU CHAPITRE 3 ... 92

CHAPITRE 3 - Développement d’une taxonomie des formes d’engagement étudiant : expériences vécues lors du Printemps érable au Québec ... 93

RÉSUMÉ ... 93

ABSTRACT ... 94

INTRODUCTION ... 95

ÉTAT DE LA LITTÉRATURE ... 98

Définitions et typologies de l’engagement étudiant ... 98

Engagement associatif et engagement organisationnel ... 98

Définitions du concept d’engagement étudiant ... 99

Les facteurs de motivation à la base de l’engagement étudiant ... 100

Les typologies de l’engagement étudiant ... 101

- La typologie de Becquet ... 101

- La typologie d’Houzel ... 101

(9)

- Les travaux de Weng et Yan ... 103

Engagement associatif étudiant et grassroots leadership ... 104

Engagement étudiant en contexte de changement ... 107

CADRE THÉORIQUE ... 109

MÉTHODOLOGIE ... 111

Contexte de la recherche ... 111

Approche inductive générale ... 113

Sélection du site, sélection des participants, collecte des données ... 115

RÉSULTATS ... 117

Un engagement absolu ... 117

Un engagement conventionnel ... 120

Un engagement empathique ... 122

DISCUSSION ... 124

S’engager en contexte de changement ... 124

Un engagement étudiant au « nous » ... 125

Un engagement étudiant au « je » ... 125

Un engagement au « nous-je » ... 126

Hybridation et absence d’uniformisation de l’engagement étudiant en contexte de changement émergent ... 127

Engagement étudiant en contexte de changement et expérience variée de grassroots leadership ... 129

CONCLUSION ... 131

ANNEXE A : L’émergence d’un mouvement ... 134

ANNEXE B : Guide d’entrevue ... 135

RÉFÉRENCES ... 137

CONCLUSION GÉNÉRALE ... 142

Contributions théoriques et empiriques ... 144

Contributions méthodologiques ... 145

Contributions pour la pratique ... 147

Limites et pistes de recherche ... 148

(10)

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Cadre intégrateur proposé dans la thèse ... 9

Table 2: Databases and selection criteria ... 60

Table 3: Description of the (19) articles identified in this meta-synthesis ... 66

Table 4: Identity at work ... 69

Table 5: Self-identity ... 71

Table 6: Institutional work and reflexive capabilities of agency (identity strategies)... 74

Table 7: Temporal orientations of human agency ... 76

Tableau 8 : Définitions et typologies de l'engagement étudiant ... 104

Tableau 9 : Formes d'engagement et activités de grassroots leadership ... 107

Tableau 10 : Structure hiérarchique des données ... 114

Tableau 11: Entrevues menées/Profils des participants ... 116

Tableau 12 : Le mouvement étudiant et ses principaux événements, dates clés et contenus ... 134

Tableau 13 : Synthèse des contributions des chapitres à l’objectif général et au cadre intégrateur de la thèse ... 143

(11)

LISTE DES FIGURES

Figure 1: Theoretical framework - Configuration of university ... 22 Figure 2: Types of configuration of Québec Universities at three periods of change (1960-1980; 1980-2012; 2012-present) ... 36 Figure 3: Main concepts of the study ... 55 Figure 4: Graphic representation of the selection process for the meta-synthesis articles ... 62 Figure 5: An integrated framework of the meta-synthesis ... 79 Figure 6 : Représentation graphique du cadre théorique ... 111

(12)

LISTE DES ABRÉVIATIONS

AEBUL : Association des étudiantes et des étudiants en biologie de l’Université Laval

ACCESE : Association des chercheures et chercheurs étudiant en sciences de l’éducation

AECA : Association étudiante du Collège d’Alma

AEGGE : Association des étudiantes et étudiants gradués en génie électrique

AÉLIES : Association des étudiantes et des étudiants de Laval inscrits aux études supérieures

AÉSAL : Association des étudiants en sciences de l’administration à l’Université Laval

AFOR : Association des étudiants gradués en foresterie de l’Université Laval

AGEECL : Association générale des étudiantes et des étudiants du CÉGEP Limoilou

AGEEPP : Association générale des étudiantes et étudiants pré gradués en philosophie

AGERIUL : Association générale des étudiants en relations industrielles de l’Université Laval

CADEUL : Confédération des associations d’étudiants et d’étudiantes de l’Université Laval

NPM : New Public Management

OCDE : Organisation for Economic Co-operation and Development

(13)

REMERCIEMENTS

Il y a des expériences qui marquent une vie et le doctorat en fait partie. Me voici à rédiger cette section de ma thèse qui constitue le point d’orgue de ce cheminement doctoral. J’ai comme quasiment le « trac » à l’idée de me lancer dans la rédaction de cette section tant elle est importante et significative pour moi : la présence, l’accompagnement et le soutien de toutes ces personnes qui ont contribué au premier chef à ce que cet accomplissement doctoral se concrétise. Car, oui, c’est une aventure, mais pas n’importe laquelle! Un projet d’études mais pas seulement… qui, pour paraphraser Socrate, permet de mieux se connaître soi-même.

J’ai ainsi appris beaucoup sur moi en tant qu’étudiante et aussi en tant que personne. C’est d’ailleurs cette soif d’apprentissage qui m’a poussée à reprendre mes études au doctorat, tout comme cela avait été le cas quelques années plus tôt lorsque j’ai quitté travail, famille et amis de France pour réaliser mon MBA Management. J’ai ce besoin viscéral d’apprendre et d’être stimulée intellectuellement. Mais aussi et en toute humilité, je portais en moi cette volonté d’apporter une contribution aussi minime soit-elle à la société. Ainsi, après une brève expérience sur le marché de l’emploi québécois, reprendre mes études au doctorat est devenu une évidence.

Et c’est là qu’intervient au premier chef ma directrice de recherche, Carole Lalonde, qui m’a offert la chance d’expérimenter ce qu’est la recherche, avant même d’intégrer le programme d’études au doctorat. Carole, vous m’avez en effet offert l’opportunité de toucher à plusieurs volets d’un projet de recherche, permettant ainsi de confirmer que chercher, fouiller, analyser, rédiger, pour faire, au final, avancer les connaissances faisaient partie de moi. Toujours de bons conseils, vous m’avez alors recommandé d’échanger avec quelques professeurs du département de Management de la faculté sur leur propre expérience doctorale pour mieux éclairer ma décision de m’engager dans un programme d’études particulièrement exigeant. Sur cette lancée de retour d’expériences, j’ai même échangé avec ma belle-sœur, Flora, étudiante elle aussi au doctorat, que je remercie d’ores et déjà ici de m’avoir « donné l’heure juste » sur ce qu’implique de faire un doctorat, notamment sur le plan personnel. Il ne m’a pas fallu longtemps ensuite pour me lancer dans l’aventure que je ne pouvais ne pas

(14)

vivre : Go Chloé! Un grand merci alors, Carole, de m’avoir soutenue dans ma prise de décision et d’avoir toujours été très présente tout le long de ce cheminement parfois sinueux. Vous m’avez véritablement prise sous votre aile en me permettant d’expérimenter les rouages de la recherche avec une approche humaine, bienveillante et contributive pour la suite de ma carrière. Je vous remercie aussi, Carole, de votre confiance en me conférant, avant même et là aussi d’intégrer le doctorat, la charge d’enseignement à la maîtrise, du cours Diagnostic et conduite du changement organisationnel. Une autre révélation pour moi comme enseignante épanouie et « à sa place »! Un autre merci de m’avoir épaulée au niveau financier avec cette charge de cours et d’autres projets d’études et contrats de recherche. Vous avez été comme une seconde Maman pour moi durant cette expérience de vie dont mon entourage proche ne peut que témoigner. Vous êtes une bonne étoile, envoyée directement par ma défunte Maman. Je vous serai toujours reconnaissante de ce que vous avez fait pour moi. Il y a des rencontres qui marquent une vie et vous en faites partie.

Je tiens également à remercier chaleureusement les membres de mon comité qui ont évolué à la lumière de l’avancement de ma recherche. Vos encouragements, vos commentaires et vos rétroactions ont tous été contributifs aux trois étapes clés de mon cheminement doctoral (examen de doctorat, projet de thèse, thèse), en me permettant d’enrichir et d’améliorer mes travaux de recherche. Je tiens ainsi à nommer et à remercier personnellement chacun d’eux : Anne Chartier et Pierre-Sébastien Fournier (Examen de doctorat) ; Anne Chartier et Marie-Hélène Gilbert (Projet de thèse) ainsi que Michelle Charbonneau, Andrée-Anne Deschênes et Stéphanie Gagnon (Thèse).

Également, je tiens à remercier l’Université Laval et FSAUlaval pour les conditions d’études qui m’ont été offertes et qui, elles aussi, ont contribué à l’aboutissement de ce projet, comme : un campus vert orienté développement durable où il fait bon d’étudier ; une université devenue plus soucieuse du bien-être de ses étudiants ; un Pavillon d’éducation physique et des sports m’ayant permis de me dépasser en natation et ainsi d’être bien dans ma tête et bien dans mon corps! ; une bibliothèque fournissant un accès illimité et gratuit à un large éventail de bases de données ainsi qu’à de précieux conseils et bibliothécaires spécialisés très disponibles ; une faculté au personnel support dédié, aux équipements d’avant-garde et aux

(15)

concours de bourses nombreux et généreux. Sans oublier l’AEDAUL (Association des Étudiant(e)s au Doctorat en Administration de l'Université Laval) qui, en me fournissant un bureau de travail, m’a permis de briser la solitude doctorale, en me liant d’une profonde et précieuse amitié avec Mary-Lieta et Cheick. Merci à vous deux pour votre soutien et vos encouragements quotidiens et tellement aidants ; vous êtes, mes amis, dans ma vie et dans mon cœur pour toujours. Enfin, je remercie les étudiants de FSAUlaval auxquels j’ai enseigné le cours Diagnostic et conduite du changement organisationnel, qui ont contribué à alimenter le sens de cette expérience doctorale. Sans oublier d’autres belles rencontres avec cette expérience doctorale et avec elle d’enseignement, comme avec vous, Carène et Manel.

Et que dire du Fab 5 pour les « 5 fabuleux », comme contributeurs de premier plan à cet accomplissement ; n’est-ce pas, Amélie, Marie-Josée, Maude et Andrew ?! Depuis le début de notre parcours doctoral que nous nous tenons ensemble, vous m’avez chacun supportée dans la réussite de ce marathon. Merci, Maude, pour tes bons mots et tes précieux partages d’expérience et d’informations ; merci, Andrew, pour ta vision cartésienne et ta capacité à prendre de la hauteur dans ce processus et à la communiquer ; merci, Marie-Josée, pour ta bienveillance maternelle avec laquelle tu as su trouver les mots justes chaque fois que j’en avais besoin et merci, Amélie, d’avoir été ma grande sœur durant ce parcours, dont la bienveillance et les bons conseils ont été si contributifs à cet accomplissement. Je suis chanceuse d’avoir une collègue ayant autant à cœur ma réussite et mon bien-être. Pour être claire, tu as été un pilier clé pour maintenir le cap dans les derniers kilomètres de ce marathon. Quand on sait qu’une bonne thèse est une thèse finie, on mérite amplement de nous appeler les « Fab 5 »! Merci d’être dans ma vie. Le monde académique en ressort tellement gagnant aussi, mes amis!

Parlant de collègues de travail, je tenais à remercier Patricia, Richard et Audoin de m’avoir apporté un dernier élan d’encouragement si positif, bienveillant et aidant pour accomplir les derniers mètres de ce marathon! Merci également à Nathalie qui dans le cadre de mon nouvel emploi, reconnaît et valorise l’ensemble de mon bagage académique attenant au champ du changement organisationnel et acquis au cours de ces derniers années.

(16)

J’ai également été très chanceuse d’être accompagnée par mes proches amis Français et Québécois et leurs petites familles, soit une double dose d’énergie positive énormément aidante! Avec des mots tels que « Lâche pas la patate, Coco » ; « T’es bonne, Coco » ; « Je t’adore, ta MA » ; « Je te comprends, ma Chérie » ; « Bravo, ma Chérie, ça devient bon » ; « Je suis très fière de toi » ; « Waouh, c’est énorme !! Félicitations pour ta persévérance tout au long de ce processus !!! » ; « On fait péter le champagne tout bientôt pour sûr !!!!!!! » etc. Je pourrai en écrire des pages… Merci à ma MA Seba, à Anne-Marie & Eugény, à Claire ma Choupinette, à Delphine, à ma petite Anne-Soph, à Vanessa, à Asma et à Ludo pour votre soutien sans failles depuis la France grâce à vos messages, vos lettres, vos appels et aussi quel ressourcement à chacun de nos retours, avec Nicolas, de vous retrouver en France! Merci pour votre soutien chaleureux et pour votre clairvoyance, mes chers amis québécois : je pense notamment à Anne, Isabelle, Véronique, Anne-Marie, Caroline, Plaquie, Jimmy, Jérôme, Martin, Vincent et Mehdi. Ainsi, ô combien nos soupers de filles m’ont fait du bien, Anne, Isa et Véro! Merci aussi à toi cher André, notre propriétaire devenu notre ami, qui a toujours tout fait et je dirai « su’a coche », pour que nous nous sentions bien dans notre chez nous et qui a été pas mal longtemps mon lieu d’écriture! Et comment ne pas parler de toi ma chère Andrée : mon Papa d’où il est te remercie du fond du cœur d’avoir veillé ainsi sur moi tout le long de ce parcours. Merci pour ton écoute, tes bons conseils si précieux et de m’avoir « ramenée », à la lumière de notre engagement commun pour le bien-être animal avec Mouvement Chats Errants et de ton expérience avec le Service d’accueil des réfugiés de Québec (SARQ), à ce qui est vraiment important dans la vie. Vous avez toutes et tous toujours été là pour m’accompagner et partager avec moi cette aventure! Je vous aime, mes amis!

Et que dire de ma famille dont je suis très proche et qui a incarné le pilier central de ce cheminement. C’est grâce à votre soutien et à tout votre amour que je suis parvenue à atteindre la ligne d’arrivée. C’est incroyable combien chacun de vos messages, chacun de vos appels et chacune de nos retrouvailles ont été un ressourcement immédiat et une motivation tellement forte à terminer. Vous avez suivi, grâce à mes « Nouvelles », chacune des étapes de ce cheminement doctoral et à chaque fois, vous avez su trouver les bons mots pour m’encourager. Je pense notamment à ma belle-famille, Martin, Marie-Jo, Flora, Julien, Achille et à la petite Choupette qui arrive ainsi qu’à Thomas et Ariane, sans oublier le

(17)

« sinc », Pierre ; à la cousine de mon cher Papa, Béatrice et à sa fille, ma cousine Laurène et sa petite famille ; à mon parrain Guy et Dominique, mes chers cousins et cousines, Fanny, Émilie, Noémie, Samuel, Quentin ; à ma marraine Marie-Lyne et sa famille, Thierry, Yvan et Vladimir ; à Marraine (Angéline) et nos longues conversations téléphoniques sur de multiples sujets (famille, travail, société, politique, etc.), comme si nous étions ensemble autour d’un bon thé ou café! Et vous trois, Rachel, Eric et Roxanne, quels accueils si chaleureux et « so funky » à Paris! Un bien fou à chaque fois! Merci aussi pour vos belles visites ici qui ont rendu ce parcours moins long et ont permis de l’incrémenter de moments « ressourçants » en famille et de fous rires, en si bonne compagnie avec Elfy et Simon! Merci, Rachel, de ton écoute, de tes précieux encouragements toujours empreints d’une dose de soleil et de « peps » ainsi que d’avoir cru en moi. Je t’aime, ma Sinecou. Aussi, comment ne pas parler de vous, super Mumu, Pascal et Matthieu : grâce à vous, la force a été en moi « Coco Jedi ». Notamment, ma tata Mumu, tu as toujours été si présente depuis que nous sommes toutes petites avec Rebecca et depuis la disparition de Marion et Rémy, tu incarnes notre figure parentale avec qui tout est plus facile : une deuxième Maman. Ainsi, ma plus belle reconnaissance vient de toi et, avec elle, de Papa et de Maman : « Ce que tu as réalisé tu peux en être très fière et dis-toi bien que moi je suis très, très fière de ton parcours. ». Merci, merci, et merci ma super Tata Mumu d’avoir toujours été là. Je t’aime. Enfin, j’ai une pensée toute particulière pour toi, Monique. Toute une grande tante, si fragile à la fois, avec tes rires comme des sacs de noix comme dirait Rémy, qui m’ont fait tellement de bien à entendre! J’espère avoir été là pour toi malgré le travail et la distance, ma Mic Mac Moc.

Ma très chère grande sœur, Rebecca ; tu as toujours répondu présent dès que j’en ai eu besoin ; tu es la personne que je peux appeler n’importe quand et avec qui j’ai pu tout partager durant ce parcours bousculant tant sur le plan professionnel que personnel. Tu comprends, comme personne d’autre, ta petite sœur que tu connais tellement bien et que tu sais ainsi, avec ta grande sagesse, rassurer. Tout comme Papa, tu ne fais pas dans le « très » expressif, si bien que chacun de tes mots réfléchis, pensés et pesés ont été si précieux et aidants. Merci aussi pour ces « délires de sisters » que nous seules pouvons comprendre et qui m’ont permis de maintenir un lien fort avec toi ainsi que d’aborder les difficultés doctorales avec plus de « légèreté ». Ainsi, chaque image, chaque lieu et chaque musique qui me rappelaient un

(18)

souvenir partagé ensemble, me redonnaient instantanément du cœur à l’ouvrage. Enfin, merci de m’avoir permis, à chaque retour en France, de reconnecter avec mon vrai moi : ta petite sœur Bouli. Et ce, notamment, à l’occasion de belles activités extérieures (culturelles et de plein air) que nous avons partagées ensemble avec Fred et dans notre région natale la Lorraine ainsi que dans votre maison si chaleureuse avec Vladimir et Stanislas, sans oublir Inuit, où j’ai même ma chambre de « princesse »! La distance demeure pas facile à vivre pour nous deux ; j’aurai eu le goût, à maintes reprises, de prendre une pause et de venir me ressourcer auprès de toi. Nous sommes toujours aussi proches l’une de l’autre et il en sera toujours ainsi. Je t’aime, Becky.

Mes chers parents qui êtes juste au-dessus de mon épaule alors que j’écris ces lignes : je vous dois tout! Notamment, la persévérance de ne rien lâcher. Ta petite Chloé, Papa et ta Mimosa, Maman, a réalisé cet accomplissement grâce à vous et pour vous. Maman, tu as su, juste avant de rejoindre les étoiles, que j’allais réaliser ton rêve en venant vivre ici dans « ta » Belle Province alors que tu lisais ma lettre de motivation pour reprendre mes études au MBA Management. Toujours un livre à la main, dotée d’une grande curiosité intellectuelle, alors que tu n’as pas eu la chance de faire des études, je réalise un autre de tes rêves : écrire et travailler au milieu de livres et autres références. Papa et ton sens du travail bien fait, de l’engagement et de la rigueur, sont des valeurs que j’ai intégrées et toujours mobilisées dans toutes mes réalisations professionnelles et encore plus dans la réalisation de ma thèse. J’ai pris l’avion pour la première fois pour le Québec à l’été 2008 alors que tu étais alité à l’hôpital suite à une première et lourde intervention chirurgicale liée à ton cancer. Ainsi, comment ne pas persévérer dans mon doctorat alors que tu luttais avec courage, sans jamais te plaindre, contre cette maladie. Je me souviendrai toujours de ce matin, avant d’assister à un de mes cours de doctorat, d’être passée par tous les intervenants hospitaliers pour parvenir à te parler (tu ne pouvais pas me répondre) alors que tu étais encore aux soins intensifs suite à une seconde intervention chirurgicale : j’ai retrouvé instantanément toute l’énergie nécessaire pour passer au travers de la scolarité doctorale qui m’a épuisée. Et que dire de tes visites ici et de nos « road trips » père-fille qui, comme tu le disais, m’ont permis de sortir (et pas mal loin) de Québec, de découvrir une partie de l’est du Canada et en y repensant, d’aérer mon esprit qui en avait grandement besoin… Je sais aussi que tu t’inquiétais pour moi et pour ma

(19)

santé dans le cadre de mes études doctorales, lesquelles, et je l’ai compris au travers de tes messages clés, m’éloignaient de cette sage maxime dont tu te faisais la voix : « Le mieux est l’ennemi du bien ». Maintenant que vous avez tous deux les ailes d’un ange, vous êtes avec moi chaque jour au Québec et j’espère, grâce à cet accomplissement, vous rendre fiers comme je suis si fière d’être votre fille. Merci à vous deux : « Avec tout notre amour, notre admiration pour tout ce que tu as fait, ce que tu veux faire, saches que tu as notre soutien sans failles. ». Vous avez incarné la raison d’être de ce projet. Je vous aime.

Nicolas… L’amour de ma vie. Vingt ans que nous partageons nos vies et tout ce qui vient avec, de facile et de moins facile, à l’image de cette expérience doctorale. Comment te remercier de m’avoir accompagnée et soutenue au quotidien dans ce projet de vie pas mal envahissant! Tu m’as toujours encouragée à persévérer malgré les difficultés. Aussi, alors que le doctorat s’accompagne de doutes et de remises en question continuels, tu as toujours cru en moi et tu m’as toujours fait savoir que tu étais fier de moi. Comme je l’ai toujours dit, jamais je n’aurais entrepris un doctorat, seule, loin des miens (versus mon MBA) et jamais, je ne serais passée à travers cette expérience de vie, sans toi. Également, cela m’a fait un bien fou de pouvoir échanger avec toi sur ce sur quoi je travaillais (auteurs mobilisés, approches de recherche privilégiées, terrain sélectionné, etc.) et ainsi sur ce qui nous passionne tous deux : l’étude de la société. Merci aussi pour ton positivisme incroyable, si bienfaisant et que tu sais si bien communiquer : tu arrives toujours à trouver du positif! Cette façon d’aborder la vie a ainsi été tellement aidante durant ce parcours marqué par de nombreux aller-retours et ayant pris place dans un monde toujours plus tourmenté. Enfin, ta « zen attitude » m’a tellement aidée à aborder cette expérience avec plus de sérénité et philosophie. Maintenant, nous allons poursuivre avec d’autres projets de vie qui vont continuer à nous rapprocher encore davantage. Je t’aime, mon amour.

Je ne pourrais pas terminer ces remerciements sans parler de notre beau Azraël, membre de la famille à part entière depuis 15 ans. Petit chaton français, rescapé par ma Maman et qui nous a accompagné dans notre aventure québécoise, tu es un compagnon d’écriture très précieux. En effet, avec ton caractère digne d’un « Azraël », tes doux ronronnements, tes petits roucoulements, tes moments fous-fous aussi, tu m’as offert, au quotidien, des moments

(20)

félins si bienfaisants et salvateurs. À l’instar d’une image d’Épinal, c’est sous ton beau regard, installé depuis mes piles de livres et d’articles jonchés ici et là, que tu m’as accompagnée dans l’écriture de ma thèse. Je t’aime, mon chat-chat.

Sans oublier toutes ces belles étoiles : merci mémé Agathe, pépé Joseph, tonton Denis et vous autres, membres proches de la famille, que je n’ai pas eu la chance de connaître. Je pense notamment à toi, mon arrière-grand-père Adler. Tu as été une source d’inspiration à la hauteur de ton courage héroïque, d’avoir, et tout Allemand que tu étais, dit non au nazisme. Vous avez ensemble contribué à éclairer d’une douce et bienveillante lumière ce long parcours doctoral. Jamais je ne vous oublierai, vous faites partie de qui je suis, de ce que j’ai accompli avec cette aventure et de ce que je réaliserai à venir.

Ce n’est pas tant l’intervention de nos amis qui nous aide, mais le fait de savoir que nous pourrons toujours compter sur eux. (Épicure)

Nous sommes tous des poussières d’étoiles. (Hubert Reeves)

(21)

AVANT-PROPOS

Conformément aux normes et aux exigences de la Faculté des études supérieures (FESP), cette thèse prend la forme d’une thèse par insertion d’articles. Les trois chapitres constitutifs de cette thèse sont tous liés à une thématique de recherche commune et s’appuient sur une approche intégrée du changement dans le domaine de l’enseignement supérieur. Les deux premiers chapitres sont des articles qui ont été traduits en anglais au cours de mon processus doctoral afin d’être soumis à des revues académiques anglophones et le troisième chapitre est demeuré en français. Ce faisant, les deux premiers chapitres seront présentés en anglais et le dernier en français. Ces trois études incarnent l’aboutissement de sept années de travail en tant qu’étudiante au doctorat.

Le premier article de ma thèse, An Incomplete Trajectory towards Post-Bureaucracy: the

Case of Québec Universities, apporte diverses contributions permettant ainsi de souligner

l’importance du rôle des acteurs, à l’appui de leurs schémas interprétatifs, dans la formation d’une configuration organisationnelle; de démontrer ainsi que le changement de configuration peut se faire par sédimentation et non nécessairement par révolution; de mettre à jour que le changement en contexte pluraliste se produit de manière récursive, à l’appui de consensus temporairement établis et en présence de plusieurs logiques institutionnelles; et ainsi plus globalement, d’identifier les conditions qui peuvent conduire une organisation pluraliste à s’orienter vers une configuration post-bureaucratique. Cette étude a été acceptée pour publication dans la revue International Journal of Business and Public Administration. J’en suis l’auteure principale et ma directrice de recherche, Mme Carole Lalonde, en est coauteure.

Le deuxième article de ma thèse Identity, Agency and Institutional Work in Higher

Education: A Qualitative Meta-Synthesis, réfère à deux conceptualisations de l’identité en

contexte de changement : l’identité au travail et le « self-identity ». Cette recherche permet de montrer comment le travail institutionnel peut prendre plusieurs formes et illustre ou resitue la nature bidirectionnelle de la relation structure/agence. En outre, cette métasynthèse permet de transcender la recension traditionnelle d’écrits, en réinterprétant un ensemble

(22)

d’études empiriques portant sur l’identité académique en contexte de changement. Aussi, eu égard à la relative nouveauté de cette approche, cet article permet d’éclairer d’autres recherches et contribue notamment à démontrer que la métasynthèse est un processus de déconstruction/reconstruction. Cet article a été accepté pour publication dans la revue

Qualitative Research in Organizations and Management ; j’en suis l’auteure principale et ma

directrice de thèse, Mme Carole Lalonde, en est co-auteure.

Enfin, le dernier chapitre de cette thèse, qui s’intitule Développement d’une taxonomie des

formes d’engagement étudiant : expériences vécues lors du Printemps érable au Québec,

contribue à édifier une taxonomie de l’engagement étudiant en contexte de changement émergent. Cette étude permet alors de mettre au jour l’absence d’harmonisation et l’existence d’une hybridation des formes d’engagement étudiant lorsque se produit un mouvement étudiant d’ampleur exceptionnelle. En outre et à l’appui d’une approche inductive générale, cette recherche a été en mesure de faire ressortir le sens de l’expérience d’engagement étudiant lors de changement émergent. La finalité en lien avec ce troisième et dernier chapitre est de le publier en collaboration avec ma directrice de thèse, Mme Carole Lalonde, à l’appui et notamment, des commentaires de rétroaction dont je bénéficierai de la part de mon comité.

Pour assurer une harmonie au niveau de la présentation, tous les articles qui constituent cette thèse utilisent le système de référence « APA 6th ».

(23)

INTRODUCTION

1. Caractère multidisciplinaire du champ du changement organisationnel

Cette thèse s’inscrit au sein du domaine du changement organisationnel, qui en est un prolifique depuis 1945 (Demers, 1999, 2007). Le changement organisationnel est en effet un thème de recherche central et important dans l’étude des organisations (Druhl et al., 2001 ; Soparnot, 2009 ; Van de Ven et Poole, 2005 ; Wetzel et Van Gorp, 2014) qui ne fait toutefois pas l’unanimité sur la façon de l’étudier (Van de Ven et Poole, 2005). Dans cette optique, plusieurs auteurs font état du caractère pluriel et multidimensionnel du champ du changement organisationnel, tout en déplorant son caractère fragmenté (Demers, 2007 ; Lalonde, 2004 ; Pettigrew et al., 2001 ; Poole et Van de Ven, 2004 ; Schwarz et Huber, 2008).

Le pluralisme disciplinaire de ce domaine de recherche se traduit alors par l’existence de nombreuses théories (Poole et Van de Van, 2004 ; Soparnot, 2009). Wetzel et Van Gorp (2014) identifient ainsi 18 théories ayant été mobilisées par 85 articles différents traitant du changement organisationnel durant la seule année de 2010. Plus encore, ces auteurs mentionnent avoir noté très rapidement qu’aucun de ces articles ne fait référence à une seule théorie. Dans le même ordre d’idées, Poole et Van de Ven (2004) parlent d’une variété d’approches qu’ils qualifient d’incroyable, pour expliquer le changement organisationnel, telles que les modèles par étapes, les processus évolutionnistes, l’analyse institutionnelle ou encore la théorie de la complexité. Également, Graetz et Smith (2010) reconceptualisent un éventail d’approches divergentes du changement au sein de dix philosophies du changement. Ce que ces auteurs appellent philosophie renvoie à un ensemble de postulats, d’hypothèses et de croyances sur la manière dont le changement se produit dans les organisations et qui prennent la forme de théories. Entre autres, ces auteurs parlent de philosophie biologique qui fait du changement un processus dynamique, de perspective contingente selon laquelle le rythme, l’importance, l’origine du changement dépend de la situation, ou encore de philosophie psychologique qui place l’acteur et ses réactions au cœur du processus de changement. Dans le même ordre d’idées, Lalonde (2004) identifie plusieurs grilles pour aborder et appréhender le phénomène de changement. Il s’agit ainsi de la grille

(24)

environnementale, de la grille politique, de la grille sociologique, de la grille culturelle, de la grille managériale et de la grille psychosociale.

Concernant le caractère multidisciplinaire du phénomène de changement, Graetz et Smith (2010) viennent illustrer cette caractéristique avec l’identification de ces dix philosophies du changement. Le changement puise ainsi dans des disciplines aussi variées que la biologie (philosophie biologique), la psychologie (perspective psychologique), la politique (philosophie politique) et celles associées à l’administration des affaires, notamment. Cette multidisciplinarité se retrouve alors dans la manière d’aborder le changement et se reflète par les différentes dimensions de la vie organisationnelle (Lalonde, 2004) qui sont interreliées et qui sont à considérer lorsque l’on vient pour gérer un changement. Il s’agit ainsi des contextes externe et interne dans lesquels évolue l’organisation et qui constituent les facteurs d’influence de tout changement (Pichault, 2011). À l’externe, il s’agit de l’environnement d’affaires et à l’interne, il s’agit des dimensions psychologiques qui réfèrent aux réactions et aux préoccupations des individus suite à l’annonce de changements ; des dimensions socioculturelles qui renvoient aux remises en question des pratiques organisationnelles qui ont cours et des dimensions politiques qui se rapportent aux enjeux politiques que représente le changement et aux jeux des acteurs qui en découlent (Lalonde, 2004). D’ailleurs, cet axe de traitement du changement, externe versus interne, se retrouve dans plusieurs approches de ce phénomène répertoriées par Gratez et Smith (2010) et qui, selon le cas, mettent l’accent sur l’un ou l’autre de ces volets, voire les deux.

Également, l’existence de ces dix philosophies (Graetz et Smith, 2010), qui regroupent chacune différentes approches et théories du changement, témoignent du caractère fragmenté de ce domaine d’études ; ainsi, par exemple, la philosophie biologique, selon laquelle le changement est envisagé comme un processus dynamique qui se réalise de manière incrémentale, semble s’opposer à la perspective de l’équilibre ponctué. De manière similaire, dans leur traitement des théories sur lesquelles le champ du changement organisationnel prend ancrage, Wetzel et Van Gorp (2014) identifient six ancrages théoriques distincts : agence versus structure ; focus micro versus macro ; volontarisme versus détermination ; rationalisme d’ingénierie versus symbolisme social ; managérial versus critique ;

(25)

« enlightenment versus storytelling ». Par ailleurs, selon Burnes (2004), la littérature semble s’accorder sur le fait que les deux approches dominantes du changement sont l’approche planifiée versus l’approche émergente du changement. La première a marqué le domaine du changement depuis Lewin en 1947 et son modèle à trois étapes assure la réussite de tout projet de changement et à partir de laquelle tout changement peut être appréhendé (Styhre, 2001). La seconde émergea à la fin des années 70 et selon laquelle le changement est continu, imprévisible et politique dans sa nature (Burnes, 2004). Sur la base de cette distinction d’approche, Druhl et al., (2001) parlent alors d’approche « top down » de changement planifié (paradigme classique) et d’approche « bottom up » d’organisation apprenante (paradigme des systèmes ou « living systems »). Ceci conduit, selon Burnes (2004), à l’émergence de deux nouvelles et principales perspectives sur le changement depuis les années 80. Premièrement, la perspective de l’équilibre ponctué selon laquelle le changement se réalise par alternance entre des périodes de stabilité assez longues (équilibre) ponctuées par de brèves périodes « révolutionnaires » qui bouleversent les fondements d’une organisation, voire de toute une industrie (Burnes, 2004 ; Gersick, 1991 ; Romanelli et Tushman, 1994). Deuxièmement, la perspective gradualiste au sein de laquelle le changement se produit de manière incrémentale, progressive et continue, sachant que l’accumulation de transformations de ce type peut donner lieu ou non à des changements fondamentaux (Burke, 2002 ; Burnes, 2004 ; Weick, 2000).

Plusieurs de ces précédents auteurs ont ainsi proposé des synthèses et des typologies renouvelées, à partir d’études précédemment réalisées dans le domaine du changement organisationnel (Burnes, 2004, 2005 ; Druhl et al., 2001 ; Mainome et Sinclair, 2014 ; Styhre, 2001 ; Van de Ven et Poole, 2005). Ainsi, selon Burnes (2004), les approches planifiées et émergentes du changement n’étant pas exclusives l’une à l’autre, il revient d’appréhender le phénomène de changement en combinant ces deux approches, tout en y intégrant la notion de contexte. Dans le même ordre d’idées, cet auteur parle d’un « troisième type » de changement, qui combine la perspective gradualiste avec celle de l’équilibre ponctué et qui doit ainsi favoriser la réalisation de changement effectif (Burnes, 2005). Druhl et al., (2001) appellent alors à recourir à une approche compréhensive du changement. Celle-ci doit être notamment basée sur une compréhension de deux éléments organisationnels fondamentaux,

(26)

le contexte et les acteurs, et suppose de dépasser la combinaison des approches « top down » et « bottom up » du changement (Druhl et al., 2001). Dans cette optique, dans sa revue critique de la gestion du changement, Pichault (2011) appelle à une approche intégrative qui est basée sur la grille d’analyse contextualiste de Pettigrew (1987) et qui doit permettre aux acteurs du changement d’en être pleinement des parties prenantes. Ceci conduit à aller au-delà d’une vision mécaniste et strictement linéaire (rationnelle) du changement. Enfin, Van de Ven et Poole (2005) soulignent l’importance de la notion de temps dans l’étude du changement organisationnel, temps et processus étant inextricablement liés et donc incontournables pour comprendre le changement organisationnel. Ces auteurs appellent ainsi, à partir de leur modèle composé de quatre approches (I, II, III, IV) pour étudier le changement, à aborder ce phénomène organisationnel à partir d’une perspective sur le temps qui soit ouverte et élargie.

2. État de la recherche sur le changement dans l’enseignement supérieur

Les universités comme entités organisationnelles ont fait l’objet de nombreuses études au sein de la recherche sur l’enseignement supérieur (Fumasoli et Stensaker, 2013). Dans cette optique et bien que le changement organisationnel soit un domaine de recherche central depuis les dernières décennies (Bruckmann et Carvahlo, 2018 ; Stensaker et al., 2014), il demeure qu’il s’agit d’un phénomène organisationnel qui a été sous-étudié au sein des institutions d’enseignement supérieur (Farquharson et al., 2018). Or, les pressions exercées par le recours à des réformes publiques au cours des dernières décennies sont porteuses de changements substantiels pour le secteur de l’éducation supérieure (Bruckmann et Carvalho, 2018). Fumasoli et Stensaker (2013) appellent ainsi à une compréhension plus systématique et complète du changement organisationnel au sein de ce même secteur.

Bruckmann et Carvalho (2018) identifient alors un changement de paradigme dans la littérature sur le changement au sein de l’éducation supérieure, qui consiste en une évolution d’un modèle traditionnel vers un modèle plus proche des pratiques du secteur privé. Prenant appui sur ce constat, la recherche sociologique, sur laquelle prend notamment ancrage les études sur le changement organisationnel, insiste et entre autres, sur les approches de conflit

(27)

ou critiques qui s’intéressent à la manière dont la logique de marché a sapé les systèmes d’éducation supérieure ainsi qu’aux différentes parties prenantes qui les composent et dont les intérêts, eu égard au management de ces institutions, sont divergents (Côté et Furlong, 2016). Dans cette optique, Fumasoli et Stensaker (2013) constatent que la recherche traite principalement des impacts de cet ascendant néolibéral sur l’institution universitaire et ses acteurs.

Au niveau institutionnel, la littérature critique, qui est une des approches actuelle et privilégiée dans le domaine de l’éducation supérieure (Côté et Furlong, 2016), a le mérite d’identifier plusieurs modèles organisationnels qui caractérisent l’université sous l’effet de la « marketisation » des systèmes d’éducation (Fisher et al., 2016). On retrouve ainsi et notamment « l’Université Entreprise », « l’université entrepreneuriale » et l’« exchange university » (Fisher et al., 2016). L’Université Entreprise semble se distinguer par une culture qui découle du monde des affaires et qui se traduit par un leadership stratégique émanant avant tout de gestionnaires séniors versus d’académiques (Fisher et al., 2016 ; Marginson et Considine, 2000). L’université entrepreneuriale (Fisher et al., 2016), avec ses valeurs d’efficience, d’efficacité et d’excellence, est envisagée comme un acteur clé en matière d’innovation (technique) qui s’inscrit dès lors dans le « triple helix », modèle d’Etzkowitz et al., (1998). Enfin, l’« exchange university » (Chan et Fisher, 2008 et Fisher et al., 2016) vise à représenter au sein de ce même modèle à triple hélice, le cas des universités canadiennes (orientées recherche). Ainsi, les gouvernements ont créé des quasi-marchés au sein desquels les institutions universitaires se font concurrence, les encourageant ainsi à se rapprocher de l’industrie. La Province de Québec se distingue alors par l’instauration d’une politique d’enseignement supérieur qui vise à rendre les établissements davantage redevables à l’égard de l’État, ce dernier se rendant alors lui-même redevable de contribuer, via les universités qu’il finance, à produire de nouvelles connaissances en support au développement économique (Fisher et al., 2016).

C’est d’ailleurs ce lien État et institutions d’enseignement supérieur qui a largement été étudié au cours des 25 dernières années selon Fumasoli et Stensaker (2013). Les travaux de recherche visent alors, à partir d’une perspective organisationnelle, à appréhender et à

(28)

apprécier les réformes de politiques gouvernementales, en mettant notamment en lumière l’émergence de logiques de régulation qui prennent la forme de contrats d’affaires. Ces auteurs identifient alors et également de nouvelles formes organisationnelles de l’université, comme et notamment l’« Emerging Global Model » qui dépeint l’université axée recherche et le « stakeholder model » qui démontre en quoi l’institution universitaire reflète un changement au niveau des valeurs sociétales.

Au niveau des acteurs, c’est précisément en s’intéressant aux réformes de politiques publiques et en discutant de leurs impacts potentiels pour l’université, que la recherche attire l’attention sur les relations mutuelles entre académiques, gestionnaires/administrateurs et l’État (Fumasoli et Stendaker, 2013). Dans cette optique, la littérature vise à appréhender en quoi dans ce contexte de réformes, on assiste à une reconfiguration des liens entre ces trois acteurs, en se demandant notamment s’il en ressort des gagnants versus des perdants (Fumasoli et Stendaker, 2013 ; Musselin, 2006). En effet, sous l’effet du managérialisme et de la vague des réformes de type New Public Management (NPM) qui l’accompagne, nombreuses sont les études à s’être intéressées aux pressions politiques et institutionnelles qu’exercent ce type de réformes sur le fonctionnement interne de l’université, et notamment sur la profession académique (Bruckmann et Carvalho, 2018 ; Fumasoli et Stendaker, 2013). Avec pour supposition que les universités ont à opérer dans un environnement compétitif, qui implique le recours à des pratiques de marché (Bruckmann et Carvalho, 2018 ; Polster, 2016), le NPM conduit la recherche à constater que le volet gestion semble prendre l’ascendant sur le volet académique au sein de ces institutions. Polster (2016) parle alors et notamment d’académiques dont le travail est plus intensément et grandement régulé par des administrateurs, qui exercent un leadership fort dans le cadre de comités au pouvoir centralisé versus collégial.

Dans cette optique de dynamique intraorganisationnelle, Fumasoli et Stensaker (2013) appellent à ouvrir ce qu’ils qualifient de « boîte noire », pour rendre compte de la manière dont l’université réagit (à l’interne) face à la force structurelle de « marketisation » des systèmes d’éducation supérieure (Fisher et al., 2016). Fumasoli et Stensaker (2013) appellent ainsi à investiguer le changement organisationnel au sein des institutions d’enseignement

(29)

supérieur, à partir de la perspective structure/agence. On constate alors un intérêt croissant de recherches en lien avec le fait de considérer les universités, notamment, comme des acteurs organisationnels (Fumasoli et Stensaker, 2013 ; Krücken et Meier, 2006 ; Withley, 2017). Ainsi, et dans la lignée des travaux de Greenwood et Hinings (1996), la littérature s’est intéressée à l’influence de l’environnement sur l’université (primauté de la structure) ainsi qu’aux dynamiques et actions organisationnelles internes qui sont mobilisées pour répondre à cette influence externe (primauté sur l’agence) (Bruckmann et Carvalho, 2018 ; Fumasoli et Stensaker, 2013). À l’appui de cette perspective néo-institutionnelle, la littérature en vient alors à nuancer l’influence du NPM et du managérialisme sur les institutions d’enseignement supérieur. En effet, les études parlent de la coexistence d’éléments de gouvernance managériaux et de valeurs et normes collégiales (Bruckmann et Carvalho, 2018 ; Carvalho et Santiago, 2010 ; Magalhães et Santiago, 2012), autrement dit d’une forme d’hybridation des logiques institutionnelles qui caractérisent aujourd’hui ces institutions. Il en résulte alors, et selon Stensaker et al., (2014), une ambiguïté considérable dans la manière dont ces institutions répondent et tentent de s’adapter aux nouvelles priorités managériales. Ces auteurs appellent alors à mobiliser la notion d’archétypes organisationnels pour mieux comprendre la manière dont le changement organisationnel se produit dans le domaine de l’enseignement supérieur.

En définitive, l’ensemble de ce portrait semble s’inscrire dans un consensus général selon lequel l’avenir du monde académique va être compliqué, « challengeant » et incertain (Pucciarelli et Kaplan, 2016). Ces auteurs concluent alors qu’il n’existe pas de réponse claire sur la manière avec laquelle les institutions d’enseignement supérieur se doivent de répondre à la complexité croissante de leur environnement externe, qui prend notamment la forme d’un marché de plus en plus compétitif. Une piste potentielle (de recherche) semble alors ressortir de l’étude de Pucciarelli et Kaplan (2016) et consiste à se demander dans quelle mesure ces institutions se doivent d’intégrer des pratiques issues du monde des affaires, tout en préservant leur rôle sociétal et éducationnel d’utilité publique.

(30)

3. Objectifs et intégration des articles

3.1. Objectifs de recherche

À la lumière des précédents constats, l’objectif général de la recherche est de procéder à une analyse intégrée du phénomène de changement organisationnel, au sein des établissements d’enseignement supérieur, eu égard aux dynamiques complexes de transformations qui prévalent dans l’environnement. Dans cette optique, la présente thèse vise à analyser et ainsi à rendre compte des implications de ces dynamiques pour l’institution elle-même ainsi que pour ses acteurs clés que sont notamment les membres du personnel académique et les étudiants. Plus précisément, il est possible d’identifier trois objectifs spécifiques de recherche autour desquels s’articule ce travail doctoral et qui sont d’étudier la manière dont : 1) l’institution universitaire a évolué dans sa configuration en réponse aux transformations de son environnement ; 2) les membres du personnel académique vivent les pressions managériales au niveau de leur identité ; 3) les étudiants s’engagent en tant que représentants, lorsqu’un mouvement de mobilisation se produit, pour contester une mesure gouvernementale d’austérité touchant l’éducation supérieure.

3.2. Cadre intégrateur de la thèse

La mise en perspective de ces différents éléments et l’intégration de ces objectifs de recherche au sein de cette thèse conduisent à se doter d’un cadre d’analyse dans lequel peuvent venir s’imbriquer plusieurs approches de recherche sur le changement (Pichault, 2011). Dans cette optique, il est possible de retenir le contextualisme de Pettigrew (1985, 1987, 1990) qui va permettre de mettre en interrelation, dans cette recherche et de la manière suivante, les trois notions clés du changement que sont le contexte, le contenu et le processus : tenir compte à la fois du contexte de changement de l’université (tendances néolibérales et complexité de son environnement), de l’objet ou du contenu du changement (redéfinition configurationnelle, identitaire et de rôle) et du processus ou de la mise en œuvre du changement par ses acteurs et leur positionnement (Pichault, 2011). Prenant ainsi appui sur la tryptique « context-content-process » du changement de Pettigrew (1990), la présente

(31)

thèse prend ancrage sur un cadre intégrateur qui lui est propre et qui doit permettre de répondre de manière intégrée aux objectifs de recherche poursuivis dans le cadre de cette étude doctorale. Il s’agit ainsi de combiner au sein de cette même recherche :

- Trois cadres théoriques : configuration, identité et engagement ;

- Trois niveaux d’analyse : institutionnel/gouvernemental, individuel/organisationnel et individuel/collectif ;

- Trois processus : constitution de configuration, redéfinition identitaire et expérience d’engagement ;

- Trois méthodologies : analyse de contenu (littérature grise), métasynthèse, analyse inductive générale.

Tableau 1 : Cadre intégrateur proposé dans la thèse

Contexte/Niveau d’analyse Contenu Processus

Article 1 Institutionnel/Gouvernemental (méso/macro) Configuration Constitution de configuration Article 2 Individuel/organisationnel (micro/méso/macro) Identité (Re)définition identitaire Article 3 Individuel/collectif (micro/méso) Engagement Formes d’engagement

Les deux articles et le dernier chapitre de ma thèse contribuent ainsi à démontrer la pertinence de recourir à une analyse qui traite simultanément le contexte, le contenu et le processus de changement organisationnel et qui les combine au sein d’un même projet de recherche, 1) en intégrant trois cadres théoriques qui permettent de rendre compte du contenu de changement de l’université sur le plan de sa configuration, sur le plan de l’identité de son cœur opérationnel de compétences (académiques) et sur le plan de l’engagement de ceux qui sont sa raison d’être (étudiants), 2) en adoptant trois niveaux d’analyse qui permettent respectivement de situer le phénomène de changement au sein de l’université et à l’échelle

Axes

de chaque article Tryptique du changement

(32)

de son contexte institutionnel, d’un contexte individuel-organisationnel et d’un contexte individuel-collectif, 3) en s’intéressant à trois processus de changement organisationnel par lesquels : l’université peut évoluer dans sa configuration, l’identité de ses académiques se construit et se reconstruit et l’engagement de ses étudiants prend forme.

(33)

RÉFÉRENCES

Bruckmann, S., & Carvalho, T. (2018). Understanding change in higher education: an archetypal approach. High Educ, 76(1), 629-647.

Burke, W.W. (2002). Organization Change: Theory and Practice. Thousand Oaks, CA: Sage Publications.

Carvalho, T., & Santiago, R. (2010). Still academics after all. Higher Education Policy,

23(1), 397-411.

Chan, A.S., & Fisher, D. (2008). The Exchange University: Corporatization of Academic Culture. Vancouver, British Columbia: University of British Columbia Press.

Côté, J., & Furlong. A. (2016). Introduction: The history and scope of the sociology of higher education. In J.E. Côté, & A. Furlong (Eds.), Routledge Handbook of the Sociology of

Higher Education (pp. 1-16). New York, NY: Routledge, Taylor and Francis Publishers.

Demers, C. (2007). Organizational Change Theories. Los Angeles-London-New Delhi-Singapore: Sage Publications.

Demers, C. (1999). De la gestion du changement à la capacité à changer: l'évolution de la littérature sur le changement organisationnel de 1945 à aujourd’hui. Gestion, 24(3), 131-139.

Druhl, K., Langstaff, J., & Monson, N. (2001). Towards a synthesis of the classical and quantum paradigms, Vedic Science as a holistic approach to organizational change.

Journal of Organizational Change, 14(4), 379-407.

Etzkowitz, H., Webster, A., & Healey, P. (1998). Capitalizing Knowledge: New Interactions

of Industry and Academe. Albany, NY: SUNY Press.

Farquharson, L., Sinha, T., & Clarke, S. (2018). Researching Organisational Change in Higher Education: A Holistic Tripartite Approach. The Electronic Journal of Business

Research Methods, 16(3), 150-161.

Fisher, D, Scott Metcalfe, A., & Field, C. (2016). The structural force exerted by marketization on higher education systems, research universities and academic researchers. In J.E. Côté, & A. Furlong (Eds.), Routledge Handbook of the Sociology of

Higher Education (pp. 63-73). New York, NY: Routledge, Taylor and Francis Publishers.

Fumasoli, T., & Stensaker, B. (2013). Organizational Studies in Higher Education: A Reflection on Historical Themes and Prospective Trends. Higher Education Policy, 26(1), 479-196.

Graetz, F., & Smith, A.C.T. (2010). Managing Organizational Change: A Philosophies of Change Approach. Journal of Change Management, 19(2), 135-154.

Greenwood, R., & Hinings, C.R. (1996). Understanding Radical Organizational Change: Bringing Together the Old and the New Institutionalism. Academy of Management

Review, 21(4), 1022-1054.

Krücken, G., & Meier, F. (2006). Turning the University into an Organizational Actor. In G.S. Drori, J. W. Meyer & H. Hwang (Eds.), Globalization and Organization. World

Society and Organizational Change (pp. 209–240). Oxford, England: Oxford University

Press.

Lalonde, C. (2004). Une perspective multidimensionnelle du changement. Effectif, 7(5), 18-17.

Magalhães, A., & Santiago, R. (2012). Governance, Public Management and Administration of Higher Education in Portugal. In G. Neave, & A. Amaral (Eds.), Higher education in

(34)

Portugal 1974–2009. A nation, a generation (pp. 227–247). Dordrecht, the Netherlands:

Springer Publishers.

Marginson, S., & Considine, M. (2000). The Entreprise University: Power, Governance and

Reinvention in Australia. Cambridge, England: Cambridge University Press.

Musselin C. (2006). Are Universities specific organisations? In G. Krücken, A. Kosmützky, & M. Torka (Eds.), Towards a Multiversity? Universities between Global Trends and

national Traditions (pp. 63-84). Bielefeld, Germany: Transcript Verlag.

Pettigrew, A.M., Woodman, R. & Cameron, K. (2001). Studying organizational change and development: Challenges for future research. Academy of Management Journal, 44(4), 697-713.

Pettigrew, A.M. (1990). Longitudinal field research on change: theory and practice.

Organization Science, 1(3), 267-292.

Pettigrew, A.M. (1987). Context and Action in the Transformation of the Firm. Journal of

Management Studies, 24(6), 649-670.

Pettigrew, A.M. (1985). Contextualist research and the study of organizational change processes Governance. In E. Mumford, R. Hirschheim, G. Fitzgerald, & A. T. Wood-Harper (Eds.), Research methods in information systems (pp. 53–72). Amsterdam, the Netherlands:North-Holland Publishing Co.

Pichault, F. (2011). Critique de la gestion du changement. In L. Taskin. (Ed.), Perspectives

critiques en management : pour une gestion citoyenne (pp. 97-119). Paris, France: De

Boeck.

Polster, C. (2016). Academic insecurity and privatization in western universities. In J.E. Côté & A. Furlong (Eds.), Routledge Handbook of the Sociology of Higher Education (pp. 94-105). New York, NY: Routledge, Taylor and Francis Publishers.

Poole, M.S., & Van de Ven, A.H. (2004). Handbook of organizational change and

innovation. New York, NY: Oxford University Press.

Pucciarelli, F., & Kaplan, A. (2016). Competition and strategy in higher education: Managing complexity and uncertainty. Business Horizons, 59(1), 311-320.

Romanelli, E., & Tushman, M.L. (1994). Organizational transformation as punctuated equilibrium: an empirical test. Academy of Management Journal, 37(5), 1141-66.

Schwarz, G.M., & Huber, G.P. (2008). Challenging Organizational Change Research. British

Journal of Management, 19(S1-S6), 1-6.

Soparnot, R. (2009). Vers une gestion stratégique du changement : une perspective par la capacité organisationnelle de changement. Management & Avenir, 28(8), 104-122. Stensaker, B., Frølich, N., Huisman, J., Waagene, E., Scordato, L., & Pimentel Bόtas, P.

(2014). Factors affecting strategic change in higher education. Journal of Strategy and

Management, 7(2), 193-207.

Styhre, A. (2001). Non-linear change in organizations; organization change management informed by complexity theory. Leadership & Organization Development Journal, 23(6), 343-351.

Van de Ven, A.H., & Poole, M.S. (2005). Alternative Approaches for Studying Organizational Change. Organization Studies, 26(9), 1377-1404.

Weick, K.E. (2000). Emergent change as a universal in organization. In M. Beer, & N. Nohria (Eds), Breaking the Code of Change (pp. 223-241), Boston, MA: Harvard Business School Press.

(35)

Wetzel, R., & Van Gorp, L. (2014). Eighteen shades of grey? An explorative literature review into theoretical flavours of organizational change research. Journal of Organizational

(36)

CHAPITRE 1: ARTICLE 1 - An Incomplete Trajectory Towards

Post-bureaucracy: The Case of Québec Universities

RÉSUMÉ

Cette recherche s’appuie sur une synthèse des rapports officiels produits par des parties prenantes clés du monde universitaire et vise à déterminer si une organisation pluraliste telle que l'université peut évoluer vers une configuration post-bureaucratique. Basée sur l'expérience québécoise, le design de la recherche intègre l'analyse de contenu et l'analyse discursive en lien avec la perspective constructiviste de la théorie des configurations. Les universités québécoises ont progressivement été amenées à former une configuration par sédimentation, combinant les schémas interprétatifs de la social-démocratie et de rationalisation financière. Cette cohabitation est difficile, voire fragile, mais nécessaire pour établir un consensus sur des principes communs pour guider la mission universitaire. L'évolution vers une configuration post-bureaucratique nécessiterait : une diversité de profils de professeurs, un renouvellement des rôles d'administrateurs locaux et de nouveaux partenariats avec des représentants de l'industrie. Enfin, sont identifiées certaines conditions conduisant à une configuration post-bureaucratique sans perturber les consensus existants.

Mots clés : Organisation pluraliste, universités du Québec, Gouvernement, administrateurs,

Figure

Tableau 1 : Cadre intégrateur proposé dans la thèse
Figure 1: Theoretical framework - Configuration of university
Figure 2: Types of configuration of Québec Universities at three periods of change  (1960-1980; 1980-2012; 2012-present)  Periods of   change  Types of configuration  Period 1  1960-1980  Period 2  1980-2012  Period 3 2012-…  Configuration based on:  Refor
Figure 3: Main concepts of the study
+7

Références

Documents relatifs

• Inscrire systématiquement leurs appuis, notamment financiers, dans des approches renforçant les capacités de leadership et de gouvernance des États pour assurer un pilotage du

Dans le champ des “ sciences des organisations ”, c’est un des thèmes récurrents du comportement organisationnel (Organizational Behavior) alors que son fondement

L’idée même de changement se réfère une théorie du temps, le plus souvent implicite dans la mesure où, pour penser le changement, il faut se référer à un

Les premi`eres applications concernent la preuve de l’inexistence d’auto-applications holomorphes propres pour les domaines strictement pseudoconvexes [56] et la

Former et coacher : apporter une formation tant technique que relationnelle pour aider les salariés à contribuer dans les meilleures conditions au processus de changement et,

La première est celle du Bureau régional de l’Unesco pour l’Afrique Centrale, présenté en Août 2021 dans la cadre d’un webinaire ‘’ éducation à distance post Covid-19

Dans quelle mesure sommes-nous prêts pour le changement. Moments remarquables où nous montrions notre

Cette distinction renvoie à l'opposition héritée des sciences naturelles, entre d'une part la conception darwinienne, qui présente l'évolution comme une succession