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Étude descriptive de la perception de l'état de santé chez l'enfant de 11-12 ans et facteurs socio-démographiques associés

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Academic year: 2021

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(1)

ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PERCEPTION DE L'ETAT DE SANTE CHEZ L'ENFANT DE 11 - 12 ANS ET

FACTEURS SOCIO-DEMOGRAPHIQUES ASSOCIES

par

Pierrette Lebel, inf. B.Sc.

Département des sciences infirmières

Mémoire présenté à la Faculté de médecine en vue de l'obtention du grade de

maître ès sciences (M. Sc.)

(2)

Permission bas been granted to the National Library of Canada to microfilm this thesis and to lend or sell copies of the film.

The author (copyright owner) bas reserved other

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L'autorisation a été accordée

à

la Bibliothèque nationale du Canada de microfilmer cette thèse et de prêter ou de vendre des exemplaires du

film.

L'auteur (titulaire du droit d'auteur) se réserve les autres droits de publication: ni la thèse ni de longs extraits de celle-ci ne doivent être imprimés ou autrement reproduits sans son autorisation écrite.

ISBN 0-315-61234-7

..

(3)

CHAPITRE I . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1

LE PROBLEME . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1

CHAPITRE II . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

RECENSION DES ECRITS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

Perception de l'état de santé: considérations théoriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

Mesure de la perception de l'état de santé ... 8

Etudes sur la perceptioh de l'état de santé chez l'enfant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13

Concept santé de l'enfant ... 18

Variables socio-démographiques (sexe, S.S.E. et statut marital) et la perception de l'état de santé chez l'enfant ... 23

CHAPITRE III . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30

METHODOLOGIE: . . . . . . . . . . . . . 30

Définition des variables ... 30

Devis de l'étude ... 32 Population ... 32 Echantillonnage ... 33 Instruments de mesure ... 34 L' Echelle de santé ... 34 Structure ... 35

Propriétés métrologiques de l'adaptation française ... 35

(4)

La mesure de la perception de santé chez

l'enfant (MPSE) . . . . . . . . . . 36

Structure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 7 Traduction de l'instrument ... 38

Propriétés métrologiques de la version française . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40

Pré- test . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46

Ethique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46

Déroulement de la cueillette de données ... 47

CHAPITRE IV . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49

RESULTATS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49

Profil des répondants: ... 49

Perception de l'état de santé ... 51

Influence des variables socio-démographiques 61 CHAPITRE V . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63

DISCUSSION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63

CHAPITRE VI . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81

IMPLICATIONS POUR LES INTERVENANTS EN SANTE ... 81

CONCLUSION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 7 BIBLIOGRAPHIE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89

LISTE DES TABLEAUX ... . Tableau 1 Test d'équivalence entre la version française (MPSE) et la version originale (CHSCS) ... 40

Tableau 2 Matrice factorielle, valeurs Eigen et pourcen-tage de variation. . . . . . . . . . . . . . 42

Tableau 3 Facteur I et items associés en rotation

(5)

Tableau 4 Facteur II et items associés en rotation varimax

Tableau 5 Facteur III et items associés en rotation varimax

Tableau 6 Facteur IV et items associés en rotation varimax

Tableau 7 Facteur V et items associés en rotation varimax

Tableau 8 Tableau comparatif:

Caractéristiques des répondants et des non-répondants selon le sexe, le S.S.E. et le

43 44 44 45

statut marital . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50

Tableau 9 Distribution des valeurs de l'Echelle de Santé par catégories. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52

Tableau 10 Moyennes par item et écart-type du MPSE (n

=

122) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57

Tableau 11 Items présentant une X

<

3. . . . . . . . . . . . . . . 59

Tableau 12 Items présentant une X> 3.50 ... '60

Tableau 13 Test de t pour le sexe ... 61

Tableau 14 Test de t. pour le statut marital ... 61

LISTE DES GRAPHIQUES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51

Graphique 1 Distribution des valeurs obtenues à l'Echelle de Santé (n

=

122) . . . . . . . . . . . . . . . . . 51

Graphique 2 Distribution des

X

individuelles au MPSE (n

=

118) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56 APPENDICES

A. Lettre d'information et de consentement des parents B. L'Echelle de Santé

C. Child Health Self-Concept Scale (CHSCS)

(6)

F. Consignes pour le MPSE.

G. Autorisation de l'auteure, Nancy Olson Hester, pour traduction et utilisation du CHSCS.

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ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PERCEPTION DE L'ETAT DE SANTE CHEZ L'ENFANT DE 11 - 12 ANS ET FACTEURS

SOCIO-DEMOGRAPHIQUES ASSOCIES

Pour bien planifier les interventions de promotion de santé en santé scolaire, il est essentiel de bien connaitre l'état de santé des jeunes. Les données disponibles à ce sujet nous présentent une vision externe de l'état de santé des jeunes, centrée sur les problèmes (maladies, problèmes psycho-sociaux ... ) tels que diagnostiqués ou "nommés" par des professionnels selon leurs propres critères d'évaluation. Ce type de données nous apparait peu utile pour planifier nos interventions de promotion de la santé qui sont davantage axées sur l'amélioration de la santé que la réduction des problèmes. De plus, ces données nous fournissent une vision partielle de l'état de santé de la population infantile, la majorité des enfants ne présentant pas les problèmes mentionnés. Enfin aucune de ces données ne provient directement de l'enfant ce qui nous semble peu approprié dans un optique de promotion de la santé où le principal expert ou acteur est justement l'enfant lui-même. Nous trouvons donc essentiel de recueillir de l'information sur l'état de santé de l'ensemble des jeunes tel que perçu par eux selon leurs propres critères d'évaluation. De là notre intérêt à explorer la perception de l'état de santé chez l'enfant.

(8)

Un échantillon aléatoire par grappes de 159 enfants de 6è année (11 - 12 ans) répartis dans cinq écoles primaires fut choisi. Au total, 77% des sujets (n = 122) participèrent à

l'étude. La cueillette des données se fit à l'aide de deux instruments de mesure: 1° le Health Ladder (O'Connor, 1982) où l'enfant identifie son niveau de santé sur une échelle ordinale allant de 1 à 10 et le justifie par la sui te et 2° le Child Health Self Concept Scale (CHSCS, Hester, 1985) où l'enfant à

travers 45 phrases illustrant différentes dimensions de la santé se situe sur un continuum allant de 1 à 4. Les deux instruments de mesure furent préalablement traduits et les tests métrologiques furent refaits sur les versions françaises. Trois variables socio-démographiques furent mises en relation avec la perception de l'état de santé chez l'enfant: le sexe, le statut marital des parents (présence de O - 1 ou 2 parents à la maison) et le statut socio-économique (index à trois facteurs de Green, 1970) .

L'analyse statistique des résultats démontra que les enfants avaient une perception très positive de leur état de santé et qu'ils faisaient le lien entre certains comportements (Ex.: liés à l'alimentation, à l'exercice ... ) et leur niveau de santé. Par ailleurs, certaines dimensions de la santé se sont avérées plus à risque: elles furent isolées à partir des items étant perçus négativement (x < 3) sur le continuum santé du MPSE

(version française du CHSCS). L'analyse de ces items révéla que 43%

(X=

2.66) des enfants étaient insatisfaits de leur poids et

(9)

que 30%

(X=

2.96) évaluaient qu'ils mangeaient trop ou très peu durant les repas. Une for te proportion ( 36. 9%,

X

=

2. 82) se sont dit fatigués durant la journée et autant (36.9%,

X=

2.72) considéraient qu'ils veillaient tard. Un sentiment de solitude fut exprimé par 31% des enfants

(X

=

2.94) et 38.5% ont dit n'avoir que quelques amis pour jouer avec eux. Enfin 66.4%

(X=

2.11) ont dit ne jamais utiliser de soie dentaire.

Aucune différence significative ne fut observée entre la perception de l'état de santé des garçons et celle des filles, de même qu'entre les enfants bénéficiant de la présence de 1 versus 2 parents à la maison. Par ailleurs, le statut socio-économique fut corrélé de façon significative avec la perception de l'état de santé ( r = .27,r2 =.0729, p

<

.01 pour l'Echelle de Santé; r= .33, r2 = .1089, p

<

.01 pour le MPSE).

Les résultats nous suggèrent différentes pistes d'inter-vention au niveau des programmes de promotion et/ou d'éducation pour la santé chez les jeunes. Des populations cibles sont identifiées de même que des thèmes à prioriser au niveau du contenu des programmes. La perception de l'état de santé est un indice valable et facile d'accès de l'état de santé d'une population. La reche~che devrait s'attarder à mieux cerner sa

(10)

LE PROBLEME

Les infirmières des CLSC, travaillant en santé scolaire (5 12 ans) ont à planifier des interventions qui ont pour objectif principal de promouvoir la santé des jeunes. Pour être .efficaces ces interventions doivent répondre aux besoins spécifiques des jeunes. Or l'identification de ces besoins ne peut se faire qu'à travers une connaissance approfondie de leur situation de santé actuelle (Pineault, 1986). Il est donc important en premier lieu de recueilir toutes les informations pouvant nous aider à mieux connaître cette situation de santé.

De quelles données disposons-nous actuellement pour évaluer la situation de santé des enfants du Québec?

Les données auxquelles nous faisons habituellement réfé-rence, nous proviennent de sources variées d'information. Parmi celles - ci, les pl us fréquentes sont les professionnels en contact plus ou moins direct avec l'enfant. Chacun de ces professionnels nous fournit sa vision de l'état de santé des enfants en regard de sa spécialisation. Ainsi les données fournies par le médecin nous rapportent la présence d'accidents et traumatismes, d'affections des voies respiratoires, de maladies infectieuses, de troubles de la vision et de l'audition ... (Conseil des Affaires Sociales et de la Famille, 1983). L'éducateur en milieu scolaire nous parle de retard de

(11)

langage, d'inadaptation scolaire, de problèmes d'apprentissage, de troubles de comportements (Conseil des Affaires Sociales et de la Famille, 1984). Le professionnel du système judiciaire quant à lui, signale la présence d'enfants négligés, maltraités ou victimes d'abus sexuels (Conseil des Affaires Sociales et de la Famille, 1983) .

A notre avis, toutes ces données nous présentent un aspect différent de l'état de santé des enfants du Québec et nous apparaissent, par leur complémentarité, d'une aide précieu-se pour mieux cerner, dans sa globalité, la problématique de santé de nos jeunes.

Nous remarquons toutefois que ces données sont obtenues

à partir de la manifestation extérieure de problèmes physiques ou psycho-sociaux chez l'enfant. Ces types de données centrées sur les problèmes sont utiles pour planifier des interventions de prévention qui selon les orientations du Ministère de la Santé et des Services Sociaux "vise essentiellement la réduction des problèmes de santé et des problèmes sociaux". (Ministère de la Santé et des Services Sociaux, 1989) Cependant ces données nous apparaissent moins utiles pour guider des interventions de promotion de santé qui, elles, visent davantage "l'amélioration de la santé". (Ministère de la santé et des Services Sociaux, 1989) que la réduction des problèmes.

Il appert également que ces données nous fournissent une vision partielle de l'état de santé de la population infantile,

(12)

la majorité des enfants ne présentant pas les problèmes mentionnées.

Par ailleurs, ces données nous proviennent toutes d'informateurs en contact plus ou moins direct avec l'enfant: aucune donnée ne provient directement de l'enfant. Cet état de fait qui peut sans doute se justifier dans une optique de prévention où les problèmes sont traditionnellement "diagnostiqués" ou nommés par des experts, est peu approprié dans une optique de promotion de santé où les professionnels jouent un rôle de partenaires dans une recherche de santé optimale (Hagan, 1986; Shirreff, 1978), le principal expert (et acteur) étant le client lui-même.

Ainsi les données disponibles actuellement sont peu utiles pour planifier nos interventions de promotion de santé. Nous avons plutôt besoin de données provenant directement de l'enfant et qui nous renseigneraient sur l'état de santé des jeunes, tel que perçu par eux selon leurs propres critères d'évaluation. Nous avons également besoin de données nous informant sur l'état de santé de l'ensemble de la population infantile et non pas seulement sur la partie de la population présentant des problèmes ayant nécessité une consultation à des professionnels.

Or, nous n'avons trouvé dans les documents consultés, aucune information concernant la perception que l'enfant de moins de l3 ans a lui-même concernant son état de santé. cette perception de l'état de santé a toutefois été étudiée chez les

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15 ans et plus à l'intérieur de l'Enquête Santé Québec 1987 et les résultats ont démontré une concordance entre cette mesure plutôt subjective de l'état de santé et 1' indice de santé globale (mesure objective) (Ministère de la Santé et des Servi-ces Sociaux, 1988) . La perception de l'état de santé est donc une mesure valable de l'état de santé. Cependant cette mesure est-elle valable pour le groupe d'âge qui nous intéresse, soit les 5 12 ans? Est-ce que l'enfant compte tenu de son développement cognitif est un informateur "crédible"? Possède-t-il suffisamment de capacité "d'insight" pour supposer qu'il fera davantage appel à la réalité vécue qu'à son monde imaginaire lorsqu'il évaluera son état de santé? A ce sujet Brown et Kodabeck (1987) notent une augmentation de la capacité d'insight à mesure que l'enfant vieillit, une démarcation plus importante apparaissant entre la lère et 2è année du niveau scolaire et entre la 5è et 6è année. Quant à sa capacité purement intellectuelle d'appréhender et de formuler ses idées, Natapoff (1982) signale que chez l'enfant de 12 ans, le concept santé s'apparente déjà à celui de l'adulte. Ainsi, considérant sa capacité d'insight et sa maturité intellectuelle l'enfant de 6è année (11 - 12 ans) peut être considéré comme un informateur "crédible".

Le but de cette étude est donc d'explorer la perception qu'a l'enfant de 11-12 ans (6è année) concernant sa santé. De plus, dans le but d'identifier d'éventuels groupe-cibles pour nos interventions de promotion de santé, nous sommes également

(14)

intéressés à examiner les variables socio-démographiques pouvant être reliées à la perception de l'état de santé. De récentes études dont l'Enquête Santé Québec (Ministère de la Santé et des Services Sociaux, 1988) et l' Enquête Promotion Santé Canada (Santé et Bien-Etre Social, 1988), ont mis en relation la perception de l'état de santé des 15 ans et plus avec les variables sexe, niveau de revenu et état matrimonial des individus.

De façon générale, les hommes s'estimèrent en meilleure santé que les femmes (Enquête santé Québec) bien qu'au niveau national la différence ne fut que très minime. Par ailleurs des différences furent observées selon le niveau de revenu et l'état matrimonial des individus.

Un concept très voisin de celui de la perception de l'état de santé, soit le concept santé, a été particulièrement étudié chez l'enfant de moins de 13 ans. On ne nota aucune relation entre le concept santé de l'enfant et le statut socio-économique des parents (Natapoff, 1978; Campbell, 1975) Par ailleurs des différences furent observées dans la définition de la santé selon le sexe de l'enfant dans l'étude d' o' Connor

(1982) mais non dans l'étude de Campbell (1975).

Compte tenu des résultats parfois controversés des études ci-haut mentionnées il nous semble indiqué d'explorer davantage les liens pouvant exister entre le sexe, le statut socio-économique et le statut marital des parents et la perception de l'état de santé chez l'enfant.

(15)

Nos questions de recherche sont donc:

1° Quelle perception l'enfant de 11 - 12 ans a-t-il de son état de santé?

2° Existe-t-il un lien entre le sexe, le S.S.E. et le statut marital des parents et la perception de l'état de santé chez l'enfant?

(16)

RECENSION DES ECRITS

Perception de l'état de santé: considérations théoriques.

La perception de l'état de santé fait référence ici à

une vision subjective de l'expérience de santé. Elle s'inscrit dans la philosophie d'une approche phénoménologique ou percep-tuelle. La phénoménologie s'efforce de décrire l'expérience humaine telle que vécue (Merleau-Ponty, 1945). La perception individuelle y est son centre d'intérêt et ainsi décrite par Merleau-Ponty:

Dans la perception une chose est reprise inté-rieurement par nous, reconstituée et vécue par nous en tant que lié à un monde dont nous por-tons les structures fondamentales. (1945, p. 377)

Ainsi, l'approche perceptuelle s'attarde au côté subjec-tif de la réalité comme objet de connaissance, à l'individu percevant le monde à travers ses propres expériences. Cette perception est unique en ce sens que deux individus peuvent percevoir une même situation de façon différen~e, possiblement

contradictoire mais également vraie (Gauthier, 1986).

De plus, selon Combs et Snygg (1959), le caractère de la perception est affecté par le concept que l'individu a de la situation qu'il observe. Cette dernière constatation nous amène

à supposer que la perception de la situation àe santé (état de santé) soit liée au concept santé.

7

(17)

traitant des déterminants cognitifs sur la perception de 11état

de santé mentale, Lockwood (1984) émet la même hypothèse en disant que la perception de santé d'un individu est largement déterminé par son concept ou sa définition personnelle de santé, elle-même liée à son niveau de satisfaction de besoins dans l'é-chelle de Maslow. O'Connor (1982) arrive à des considérations similaires en constatant que les enfants de son étude utilisent les mêmes critères pour décrire la santé de façon générale que pour l'appliquer à leur propre situation personnelle.

Ainsi selon cette perspective, l'individu qui observe sa propre situation de santé et qui porte un jugement sur elle, le fait en fonction de normes et de critères qui proviennent du concept santé qu'il a préalablement établi.

Le concept santé pourrait se définir selon O'Connor (1982) et Starr (1984) comme étant les idées ou images mentales que l'individu possède concernant la santé et acquises par l'information ou l'expérience en accord avec son environnement culturel et social.

Mesure de la perception de l'état de santé:

Le perception de l'état de santé fut particulièrement étudiée chez les personnes âgées et les patients cardiaques (Maddox et Douglas, 1973; Brown and Rawlinson, 1976). Sa mesure consistait en un continuum d'échelle ordinale où le client avait à identifier le point correspondant à son état de santé. Le nombre de points (ex.: 1 à 3, 1 à 5 ... ) et leur signification

(18)

correspondante (ex.: état de santé élevé, moyen, faible ... ) variaient d'une étude à l'autre.

La perception de l'état de santé fut également étudiée chez des personnes plus jeunes. Ainsi, tout récemment, des données furent recueillies sur cette perception chez les 15 ans et plus, à l'intérieur de l'enquête Santé-Québec (Ministère de la Santé et des Services Sociaux, 1988) et de l' Enquête Promotion Santé Canada (Santé et Bien Etre Social Canada, 1988) . La mesure de la perception de l'état de santé, consista, pour les deux enquêtes, en une échelle ordinale de 5 points, le 1 re-présentant une santé excellente et le 5, une mauvaise santé. Les répondants avaient à situer leur niveau général de santé par rapport à d'autres personnes de leur âge.

Garrity (1978, 1975) étudia également cette perception chez des jeunes adultes. La mesure utilisée fut un continuum de 10 points représenté par une échelle (Cantril's ladder, Cantril, H., 1965). Les répondants avaient à se situer sur l'échelle par rapport à leur état habituel de santé. Le haut de l'échelle représentait "the best your heal th could be" et la base "the worst your health could be" (Garrity, 1978, p. 78).

O'Connor (1982) reprit l'échelle de Cantril (1965) et l'adapta à son échantillon d'enfants âgés de 7 - 12 ans Elle utilisa à cet effet une affiche orange représentant une échelle (Heal th Ladder poster) à partir de laquelle l'enfant devait situer son niveau de santé. La question posée à l'enfant était la suivante:

(19)

This is a health ladder with 10 steps on it. Think about how healthy you feel you are. Now point to the step on the ladder that shows how high your health is. Why did you say it is here?

(O'Connor, 1982, p. 40)

La mesure du niveau de santé fut classée par la suite en 4 catégories: très élevé (9-10 sur l'échelle), élevé (6-7 ou 8), modéré (4-5) ou bas (1-3). L'échelle d'O'Connor fut subséquem-ment utilisée par Starr (1984), Taylor (1986) et Corinthios

(1986) dans leur étude respective.

Hester (1984) fut également intéressée par la mesure du vécu de l'enfant concernant sa santé. Elle élabora donc un ins-trument visant à recueillir cette donnée subjective chez l'en-fant: le Child's Health Self-Concept Scale (CHSCS). L'instru-ment fut construit dans le but d'y rassembler l'ensemble des perceptions de l'enfant concernant sa santé et ses comporte-ments de santé.

C'est en privilégiant une approche phénoménologique qu' Hester élabora l'instrument car son contenu fut tiré de l'expérience même des enfants auxquels l'instrument s'adressait. Ainsi elle interviewa tout d'abord 225 enfants de 6 à 13 ans (x: 8.65, S: 3.22) qui eurent à répondre aux deux questions suivan-tes:

1° Tell what you think a healthy child is like? 2° Tell what you think a child who is not

(20)

Le contenu des commentaires des enfants fut ensuite analysé et catégorisé. Initialement 34 catégories se dégagè-rent des données, pour être ensuite diminuées à 21 dont 12 ser-virent à élaborer le premier exemplaire du CRSCS. 58 items représentaient les 12 catégories. Les douze catégories étaient:

1. nutrition 7. family 2. physical health 8. play

3. sleep 9. activity and exercice 4. dental health 10. persona! grooming 5. friends 11. emotional

6. healthiness 12. non specific

(Rester 1984, p.47) Le premier exemplaire du CRSCS fut ensui te testé de façon empirique par un groupe de 22 enfants de 7 à 10 ans. La revision mena à l'élaboration d'un deuxième exemplaire du CRSCS de 11 catégories (la catégorie "play" fut éliminée) et 45 items. Enfin une étude pilote auprès de 367 enfants de 7 à 12 ans apporta, après l'analyse factorielle, les modifications sui vantes aux 11 catégories: 6 facteurs regroupant 45 items furent retenus: 1. general 2. psycho-social family 3. psychosocial friends 4. physical health 5. dental health 6. energy conservation and consumption (Rester 1984, p. 49) La version finale du CRSCS (troisième version) retint 5 facteurs et 45 items:

1. Psychosocial 4. Values 2. Physical Realth 5. Energy

(21)

Le fiabilité.

CHSCS fut testé au niveau de sa validité 940 enfants de 7 à 13 ans participèrent à processus (Hester, 1984) .

Fiabilité du CHSCS;

et ce

L'Alpha de Cronbach fut évalué à .85 (Rester, 1985) ce qui dénote un haut niveau d'homogénéité interne. La stabilité dans le temps fut mesurée par un test-retest pour un intervalle de 4 semaines. Le coefficient de corrélation de Pearson afficha les valeurs suivantes selon les facteurs identifiés par Hester (1984) pour le CHSCS: I (. 57) , II (. 58), III (. 44) , IV (. 55) et V (.46). Rester ne fournit pas de donnée pour l'ensemble de l'instrument.

Validité du CRSCS;

Selon Hester (1984), le processus par lequel fut élaboré l'instrument lui assure déjà une ce~~aine évidence de validité

de contenu. Le CRSCS fut toutefois revu et évalué au niveau du contenu par trois sources d'experts. Des modifications y furent apportées.

La validité du construit fut étudiée à partir de la matrice du Multitrait-multiméthode (MTMM). Les méthodes regrou-paient la mesure de la perception de santé chez l'enfant selon trois catégories de répondants: les enfants eux-mêmes, les pro-fesseurs et les parents. Les instruments de mesure utilisés pour les parents et les professeurs étaient similaires au Child

(22)

Health Self Concept Scale (CHSCS). Les traits furent représen-tés par les 5 catégories de la dernière analyse factorielle. Un support partiel fut apporté à la validité de convergence et la validité de différenciation ne fut pas supportée. L'instabili-té des facteurs du CHSCS et par conséquent la faible probabiliL'instabili-té qu'ils puissent mesurer des dimensions différentes d'un même concept pourrait expliquer selon Rester ( 1984) les résultats reliés à la validité de différenciation.

Le CHSCS fut utilisé par Starr (1984) , Taylor (1986) et Corinthios (1986) chez des enfants de 8 à 12 ans.

Etudes sur la perception de l'état de santé chez l'enfant:

Nous n'avons trouvé dans la littérature consultée que quatre études concernant la percept~on de l'état de santé chez

l'enfant: O'Connor, 1982; Star:r, 1984; Taylor, 1986; Corinthios, 1986. Toutes ces études étaient descriptives et avaient comme but principal de mieux cerner le concept santé de l'enfant. Cependant chacune des auteures s'intéressa également

à examiner comment l'enfant évalua:'.. t sa propre santé: cette donnée subjective leur apparais sa:'.. t être l'application du concept de santé de l'enfant à sa propre situation de santé et de ce fait elles jugèrent important de recueillir des informa-tions supplémentaires à cet égard.

L'étude d'O'Connor (1982) regroupait un échantillon non-aléatoire de 60 enfants (34 filles, 26 garçons) fréquentant une école anglophone de Montréal et répartis également (n=20) en 2è,

(23)

4è et 6è année. La cueillette des données se fit à l'intérieur d'un interview individuel avec chacun des enfants. Les enfants furent d'abord questionnés sur leur concept santé et par la suite sur l'évaluation qu'ils faisaient de leur niveau de santé. L'évaluation du niveau de santé fut recueillie à l'aide du Health Ladder représenté sur une affiche orange. L'enfant indiquait la cote (1 à 10) correspondant à son état de santé et la justifiait de vive voix. Les mesures recueillies chez les enfants s'échelonnèrent de 4 à 10. La majorité des enfants se situèrent dans la catégorie "élevé" (63%), 28% dans "très élevé" et 9% dans "modéré". La moyenne générale fut de 7.4. Les enfants plus jeunes (2è année) furent plus généreux au niveau des cotes de 10 que tous les autres enfants qui eux, ne dépassèrent pas la cote de 9 à l'auto-évaluation. Parallèle-ment, les cotes de 4 ne se retroc.vèrent que chez les enfants de

4è et 6è années. De façon globale, l' auteure conclut de ces résultats, que les enfants quest~onnés avaient une perception

plutôt positive de leur état èe santé. Elle explique la différence de cote entre les enfants plus jeunes (2è année) et les enfants plus vieux (6è année) en signalant que les enfants plus jeunes ont de la difficulté à comprendre le sens des mots qui ne sont pas concrets ou liés directement à une expérience immédiate et/ou réelle.

Par ailleurs, selon O'Cor.nor, les raisons évoquées par les enfants pour expliquer leur choix de cote ressemblaient beaucoup aux critères définis précédemment par eux pour définir

(24)

leur concept santé. L' auteure y voit une indication selon laquelle les enfants utilisent les mêmes critères pour décrire la santé de façon générale que pour l'appliquer à leur propre situation personnelle. Malheureusement, O'Connor ne rapporte pas d'exemples concrets de cette ressemblance ...

L'étude d'O'Connor (1982) possède la limite, par le choix de son échantillon non aléatoire, de ne pouvoir nous fournir de résultats généralisables à une population plus vaste. Cependant la différence de perception au niveau des groupes d'âge nous invite à la prudence quant à l'utilisation du Health Ladder chez les enfants âgés de moins de 9 ans (4è année).

L'étude de Starr (1984) s'est voulue une réplique de l'étude d'O'Connor (1982) tant au niveau des questions de recherche qu'au ni veau de la méthodologie utilisée. St arr utilisa un échantillon non-aléatoire de 18 enfants handicapés physiques âgés de 7 à 12 ans. Les résultats indiquèrent qu'à l'instar des enfants en santé d'O'Connor, les enfants handicapés physiques avaient aussi une perception positive de leur niveau de santé.

De son côté, Taylor (1986) reprit les mêmes questions de recherche de Starr (1984) et O'Connor (1982) son échantillon non-aléatoire regroupait 20 enfants asthmatiques anglophones obtenus par l'entremise de cinq pédiatres en bureau privé à Montréal. Les enfants choisis se répartissaient en deux groupes d'âge, 7-8 ans et 9-10 ans. Taylor utilisa deux instruments de mesure différents pour recueillir la perception de l'état de

(25)

santé chez les enfants. Tout d'abord, elle utilisa le Health Ladder Poster d'O'Connor (1982) lors d'une entrevue individuelle avec l'enfant à la maison. Les instructions données à l'enfant de même que la procédure d'interview furent identiques à celles d'O'Connor (1982). Par la suite, dans le but de valider cette mesure, elle utilisa le "Child' s Health Self-Concept Scale"

(CHSCS) de Hester (1984; 1985) comme deuxième instrument. Les instructions concernant le questionnaire de Hester furent données verbalement à l'enfant; chacun des 45 items furent lus à

voix haute par Taylor et l'enfant qui suivait sur son questionnaire indiquait lui-même par écrit la case de son choix. Le questionnaire fut complété en 10 ou 15 minutes.

A l'évaluation de leur niveau de santé sur l'échelle d'O'Connor, la majorité des enfants (10) donnèrent une cote élevée (6,7 ou 8 sur l'échelle), six donnèrent une cote très élevée (9-10 sur l'échelle), trois une cote modérée (4-5) et un seul une cote basse (1 à 3 inclus) . La moyenne du groupe fut de 7. 4, identique à la moyenne obtenue dans l'étude d' o' Connor (1982). Quant aux Child's Health Self-Concept Scale, les cotes possibles se situent entre 45 et 180, le plus haut score reflétant le plus haut niveau de santé. Les résultats de l'é-chantillon choisi se si tuèrent entre 112 et 1 71, avec une moyenne de 147 et indiquèrent un haut niveau de santé pour tous. ces dernières données furent comparées aux normes standards établies par Hester (1985) lors de l'élaboration de son instrument avec une population d'enfants en santé. Considérant

(26)

l'âge, le degré scolaire et le sexe, aucune différence significative ne fut observée entre l'échantillon de Taylor et celui d'Hester (1985) .

L'étude de Taylor (1986) nous apparait intéressante par l'emploi de deux instruments différents pour mesurer la perception de l'état de santé chez l'enfant. Par ailleurs, il nous semble étonnant qu'aucune différence significative ne fut observée entre les enfants asthmatiques de Taylor que l'on peut supposer plutôt malades ou de niveau de santé bas d'un point de vue "objectif" et les enfants en santé d'Hester. A cet égard, Taylor émet l'hypothèse que l'asthme et la santé puissent coexister comme concepts. Ceci rejoint d'ailleurs les résultats de l'étude de Natapoff (1978) sur le concept santé de l'enfant où l'auteur constate que chez l'enfant de 9 ans et plus, la maladie est perçue comme un événement temporaire et que la santé, vue plus à long terme, existe malgré la maladie.

Enfin, Corinthios (:986) effectua une étude identique à

Taylor avec un échantillon non-aléatoire de 20 enfants dont au moins un des parents souffrait d'une maladie chronique: l'arthrite. Les enfants se répartissaient également en deux groupes d'âge, 7 à 12 ans et 13 à 18 ans. Ils provenaient de 14 familles de la région de Montréal.

Les résultats obtenus au Health Ladder s'échelonnèrent de 3 à 10 pour les enfants de 7 à 12 ans (n=lO) avec une moyenne de groupe de 7.7 (S:2.06). Trois enfants se donnèrent une cote

(27)

très élevée, six se donnèrent une cote élevée et un enfant se donna une cote basse.

La moyenne du groupe des 7-12 ans (n=lO) au CHSCS fut de

3. 28 (S: . 23) . Elle fut comparée aux données standardisées d'Hester (1984) pour des enfants en santé du même groupe d'âge et aucune différence significative ne fut observée. Malheureu-sement, Corinthios ne commente pas davantage les résultats ob-tenus au Health Ladder et au CHSCS pour ce groupe d'âge (7 - 12 ans).

Les études sur la perception de l'état de santé chez l'enfant nous indiquent qu'en général l'enfant perçoit sa santé de façon positive et que cette perception ne semble pas être influencée par sa cond~tion physique actuelle (enfants

asthma-tiques de Taylor, enf2nts handicapés physiques de Starr ... ). Cette perception semble liée cependant au concept santé de l'enfant car les quatre auteures signalent que les enfants utilisent les mêmes critères pour définir la santé que pour l'appliquer à leur propre situation de santé. Il est à noter cependant, que les échantillons de ces études n'étant pas aléatoires et étant de très petites tailles, les résultats doivent être interprétés avec prudence.

Concept santé de l'enfant:

Le concept santé et son opposé sur un même continuum, le concept maladie sont des variables qui ont été relativement étudiées chez l'enfan:: de 4 à 12 ans: Hester, 1987; Taylor,

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1986; Corinthios, 1986; Starr, 1984; Eiser and al., 1983; O'Connor, 1982; Natapoff, 1982, 1978; Bibace, 1980; Campbell 1975 et Rashkis, 1965. Nous nous attarderons plus particu-lièrement aux études de Natapoff et O'Connor parce qu'elles sont relativement récentes, qu'elles concernent des enfants en santé et qu'elles ont une méthodologie similaire qui peut favoriser la comparaison. De plus, l'échantillon d'O'Connor (1982), a l'avantage d'être constitué d'enfants du Québec (Montréal) qui, bien qu'anglophones, peuvent ressembler davantage à la popula-tion de notre étude que les enfants américains.

A l'intérieur d'une entrevue semi-structurée, Natapoff ( 19 78) interrogea 26 4 enfants de lère (n=91) 4è (n=89) et 7 è (n=84) années provenaLt de 4 écoles d'une ville du New-Jersey. Trois questions principales furent posées à chacun des enfants: 1) Qu'est-ce que le mot santé veut dire? 2) Comment te sens-tu quand tu es en santé? 3) Est-il possible que tu sois partiel-lement "en santé" et pa:::-tielpartiel-lement "non en santé" en même temps? La formulation des questions varia légèrement d'un enfant à

l'autre mais l'ordre des questions fut respecté. dura de 20 à 30 minutes.

L'entrevue

Les résultats combinés des deux premières questions indiquèrent que la santé est définie par les enfants comme un attribut positif (feeling good: 67% de l'échantillon) leur per-mettant d'accomplir leurs activités préférées (do wanted things:

61% de l'échantillon). 48% des enfants définissent la santé en terme de "non malades" . Les résultats de la troisième question

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indiquèrent que chez les enfants de 9 ans et plus, la sanLé et la maladie étaient perçues comme faisant partie d'un même concept. La maladie était vue comme un événement temporaire, une insulte à laquelle il fallait trouver une solution dans le plus bref délai. La santé, vue plus à long terme, existait malgré la maladie et trouvait son prolongement dans le futur.

Par ailleurs, comme d'autres auteurs aussi le signalè-rent (O'Connor, 1982; Bibace, 1980; Campbell, 1975 et Rashkis, 1965), Natapoff (1978) établit une relation positive entre l'évolution du concept santé de l'enfant et la théorie du développement cognitif de Piaget. A mesure que l'enfant vieillit, la définition du concept gagne en éléments qualitatifs et quantitatifs et se complexifie, passant d'un stade plus concret à un stade plus abstrait. Ainsi, 32% des enfants de 7è année, dans l'étude de Natapoff, insérèrent le concept de santé mentale dans leur définition de la santé contre 2% en lère année et 15% en 4è. De plus contrairement aux plus jeunes, ils considèrent ne pas être capables de juger de l'état de santé d'une personne seulement en la regardant. Ils disent devoir la questionner d'abord sur ce qu'elle ressent avant de se prononcer, considérant ainsi les "qua li tés abstraites" du concept santé. Chez l'enfant de 12 ans, le concept santé s'ap-parente déjà à celui de l'adulte (Natapoff, 1982).

(30)

O'Connor (1982) s'intéressa également au concept santé de 60 enfants de 2è, 4è et 6è année*. Son étude.se voulait une réplique partielle de l'étude de Natapoff (1978). Parmi les quatre questions de recherche posées, deux d'entre elles concernaient directement le concept santé:

1) Quel est le concept de santé chez l'enfant de 7 à 12 ans?

2) Quelle relation existe-t-il entre l'âge et la nature du concept santé?

Les données· furent recueillies au moyen d'entrevues semi-structurées, comprenant des questions ouvertes et fermées. Parmi les commentaires des enfants, deux voies principales se dessinèrent: être en santé impliquait d'abord 1° de s'engager dans différentes activités spécifiques et 2° de paraître et de se sentir d'une certaine façon. La santé était ainsi conceptua-lisée à travers les actions, l'apparence et les sensations d'une personne. Pour la première catégorie, les activités les plus souvent mentionnées se concentraient autour de faire de l'exercice et bien se nourrir (100% de l'échantillon). Venaient par la suite les activités qui concernaient davantage la santé mentale et sociale (37%): la façon d'entrer en relation avec * Cette étude ayant déjà été citée dans la section concernant la

perception de l'état de santé, le lecteur peut y référer pour obtenir plus de détails sur l'échantillon.

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quelqu'un, de résoudre les problèmes, de faire de son mieux. Eviter les drogues, tel l'alcool et le tabac était la 3è activité citée en importance (28%). Enfin se protéger contre les infections, dont les activités consistaient en des mesures d'hygiène et des visites médicales, était la 4è sous-catégorie

(27%) .

Pour la catégorie paraître et bien se sentir, l'indice de santé le plus souvent mentionné fut l'apparence physique (78% de l'échantillon). L'humeur était le 2è indice le plus souvent cité (62%): se sentir bien était associé au fait d'être en santé et se sentir triste ou souffrant au fait de ne pas être très en santé. Le 3è indice rencontré pour définir la santé était le fait de ne pas être malade (27%) *. Enfin le 4è indice en importance se rencontrait uniquement chez les enfants de 7è année (8%): l'estime de soi et la confiance en soi. L'auteure note d'ailleurs à ce sujet qu'aucune étude antérieure ne signale cette notion abstraite comme faisant partie du concept santé chez l'enfant.

Les différences liées à l'âge n'étaient significatives que dans les deux sous- catégories santé mentale et sociale, estime de soi et confiance en soi. Ainsi, comme exemple, 65%

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des enfants de 6è année émettaient des idées au niveau de la santé mentale ou psychologique contre aucun en 2è et 4è année.

Les études concernant le concept santé de l'enfant nous sont d'une aide précieuse puisqu'elles nous fournissent les critères à partir desquels on peut évaluer l'état de santé de l'enfant. Ainsi nous retenons que deux éléments importants, signalés également par Natapoff (1978) et O'Connor (1982), font partie de la définition de la santé par les enfants: la santé est définie principalement en terme "d'activités" (auxquelles il est possible d'associer les comportements de santé) et en terme de "sensation" de bien-être.

Par ailleurs, il est intéressant de constater que le CHSCS (Child Health Self-Concept Scale) de Hester (1984), instrument mesurant la perception de santé chez l'enfant, contient les éléments importants du concept de santé de l'enfant tel que définis dans les études de Natapoff (1978) et O'Connor

(1982) .

Variables socio-démographigues (sexe. S.S.E. et statut marital des parents) et la perception de l'état de santé chez l'enfant:

Nous n'avons trouvé aucune étude mettant en relation les caractéristiques socio-démographiques choisies pour notre étude et la perception de l'état de santé chez l'enfant de 12 ans et moins.

Cependant certaines études concernant des adolescents ou jeunes adultes nous fournissent des données pertinentes. Ainsi,

(33)

dans l' Enquête Santé Québec (Ministère de la Santé et des Services Sociaux, 1988) , la variable sexe fut mise en relation avec la perception de l'état de santé chez les 15 ans et plus; les résultats indiquèrent qu'en général, les hommes s'estiment en meilleure santé que les femmes. Par ailleurs, au ni veau national, les résultats de l' Enquête Promotion Santé Canada (Santé et Bien Etre Social Canada, 1988) indiquèrent très peu de différence entre les hommes et les femmes de 15 ans et plus concernant leur perception de santé. Des différences infimes furent observées selon l'état matrimonial des individus et on nota que la perception de l'état de santé s'améliorait nettement avec le niveau de revenu. Enfin, dans l'étude de Garrity (1978, 1975) concernant une population de jeunes adultes de niveau collégial, le sexe et le statut socio-économique ne présentèrent aucune corrélation avec la perception de l'état de santé.

Certaines variables socio-démographiques furent mises en relation avec le concept santé et/ou maladie de l'enfant. Ainsi dans l'étude de Campbell (1975), le sexe de l'enfant ne semble pas affecter sa définition de la maladie. Cependant dans l'étude O'Connor (1982) des différences significatives entre garçon et fille sont notées dans 5 des 8 sous- catégories du concept santé: santé mentale et sociale, protection contre l'infection, apparence physique ...

Quant au statut socio-économique il ne semble pas, selon la littérature consultée, avoir d'impact sur le concept santé ou

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maladie de l'enfant. Dans l'étude de Campbell (1975), le statut socio - économique des pères, défini selon le double index éducation X occupation, ne fut pas relié au concept maladie de l'enfant. Dans l'étude de Natapoff (1978) le statut socio-éco-nomique défini en terme de "professionnel" collet blanc et collet bleu ne semblait pas influencer le concept santé.

Nous n'avons pas trouvé d'études qui mettaient en relation le statut marital des parents et le concept santé ou la perception de l'état de santé chez l'enfant de 12 ans et moins. Cependant trois études (Saucier et Ambert, 1983; Loveland-Cherry, 1986; Nolte et al., 1983) concernant soit des adolescents, soit des familles et mettant en relation le statut marital des parents et les comportements de santé des individus ou de l'ur..ité familiale nous apparaissent pertinentes à signaler.

Tout d'abord, Saucier et Ambert (1983) dans une étude effectuée auprès d'adolescents, étudièrent la relation qui pou-vait exister entre le statut marital des parents et la santé mentale des enfants ainsi qu'entre le statut marital et certains comportements à risque (fumer, boire de façon excessive, ne pas porter la ceinture de sécurité en auto). A cet effet, ils utilisèrent un échantillon aléatoire stratifié comprenant 4539 élèves, soit environ 4.4% de la population totale des adolescents francophones de Montréal. Deux indicateurs de santé mentale furent utilisés: on demanda à l'adolescent 1) s'il avait déjà eu des problèmes émotionnels et 2) s'il avait déjà consulté

(35)

un psychologue, un psychiatre ou une autre personne ressource pour ces problèmes. Le statut marital fut défini comme suit: "parents demeurant ensemble", "parents séparés ou divorcés" et "parent veuf".

Les résultats démontrèrent que les adolescents provenant de parents séparés ou divorcés rapportèrent plus de problèmes émotionnels et plus de contact avec les professionnels en santé mentale que les adolescents provenant de famille dont les parents demeuraient ensemble. Quant aux adolescents vivant avec un parent veuf, ils rapportèrent plus de problèmes émotionnels que les adolescents de parents demeurant ensemble mais moins de problèmes que les adolescents de parents séparés ou divorcés.

Au niveau des comportements de santé à risque des en-fants mis en relation avec le statut marital des parents, une différence significative fut signalée au niveau du nombre de cigarettes fumées, une différence modérée au niveau du port de la ceinture de sécurité et pas de différence au niveau du com-portement de "boire de façon excessive". Les auteurs en concluent que les adolescents de parents demeurant ensemble, ont moins de chance de s'engager dans des comportements à risque tels le tabagisme (pour les deux sexes) et la non-utilisation de la ceinture de sécurité (les garçons plus que les filles) que les adolescents provenant de parents séparés ou divorcés. Les résultats concernant les adolescents vivant avec un parent veuf, furent mitigés.

(36)

De son côté, Loveland Cherry (1986) étudia les différen-ces ou similarités pouvant exister entre les comportements de santé des familles monoparentales et ceux des familles avec deux parents. Elle utilisa un échantillon non aléatoire de 41 familles dont 21 familles monoparentales ayant à leur tête une femme et 20 familles avec les deux parents. ces familles corn-prenaient au moins un enfant entre 8 et 14 ans. Plusieurs hy-pothèses furent formulées; deux d'entre elles présentent un in-térêt particulier pour notre recherche. La première hypothèse postulait que le score moyen des comportements de santé mesurés à l'aide de 6 indices adaptés de l'instrument de Pratt (1976) soit le sommeil, l'exercice, l'hygiène dentaire, l'usage de cigarette, d'alcool et la

individuelle ou familiale,

nutrition, et obtenu de façon ne diffère pas selon le type de famille (monoparentale ou avec les deux parents) . La deuxième hypothèse postulait que les comportements de santé soient reliés au statut socio-économique. Le statut socio-économique (S.S.E.) fut mesuré par l'index à trois facteurs de Green (1970): éducation X revenu familial X occupation du principal soutien de famille.

Les résultats supportèrent la première hypothèse car aucune différence significative ne fut observée entre les moyennes obtenues par les deux types de famille à l'étude. La deuxième hypothèse concernant un lien possible entre les compor-tements de santé et le

s.s.E.

ne fut pas supportée. Aucune corrélation ne put être démontrée entre les deux variables.

(37)

Enfin, Nol te et al. (1983) s'intéressèrent au lien pouvant exister entre les attitudes des jeunes vis- à-vis certains comportements à risque, l'usage de ces comportements à risque (poids et tabagisme) et la présence de un ou deux parents à la maison. A cet effet, ils utilisèrent un échantillon non aléatoire de 5 411 élèves de 7è à 12è année (11 à 20 ans) prove-nant de 6 écoles de deux villes d'Illinois. De cet échantillon, 4, 4% des élèves ne vivaient pas avec les deux parents (les élèves vivant avec un parent ou aucun parent, furent jumelés). L'hypothèse de départ était que les élèves provenant de famille n'ayant pas deux parents à la maison, rapporteraient plus d'attitudes favorables vis-à-vis la sélection des comportements à risque et présenteraient plus de comportements à risque que les élèves provenant de famille avec les deux parents. Une partie de 1 'hypothèse fut supportée. L'analyse des résultats démontra que les élèves manquant la présence de 1 ou 2 parents présentaient plus de comportements à risque que les élèves provenant du groupe de comparaison (famille avec deux parents) . Cependant, au niveau des attitudes la différence entre les groupes ne fut pas significative.

En résumé et selon la littérature consultée nous pouvons donc dire:

1) Le sexe est relié légèrement à la perception de l'état de santé chez les 15 ans et plus selon l'Enquête santé Québec (Gouvernement du Québec, 1988) et l'Enquête Promotion

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Santé Canada (Santé et Bien Etre Social Canada, 1988) , mais non selon l'étude de Garrity (1978, 1975).

Le niveau de revenu est lié nettement à la perception de l'état de santé selon l'Enquête Promotion Santé Canada (Santé et Bien Etre Social Canada, 1988) mais selon l'étude de Garrity (1978, 1975) le S.S.E. n'est pas corrélé avec la perception de l'état de santé.

Ces variables n'ont pas été mises en relation avec la perception de l'état de santé chez l'enfant de 12 ans et moins.

2) L'analyse de la relation entre le sexe et le concept santé ou maladie de l'enfant donne des résultats différents selon Campbell (1975) et O'Connor (1982): tantôt il n'y a pas de relation, tantôt il y a une relation modérée.

3) Il n'y a pas de relation entre le S.S.E. et le con-cept santé ou maladie de l'enfant selon Campbell (1975) et Natapoff (1978) et entre le S.S.E. et les comportements de santé selon Loveland-Cherry (1986) .

4) Quant à la présence d'un ou deux parents à la maison, cette variable n'a pas été mise en relation avec laper-ception de l'état de santé chez l'enfant. Elle semble toute-fois reliée à la perception de l'état de santé mentale chez les adolescents (Saucier et Ambert, 1983) et à certains comporte-ments à risque (Saucier et Ambert, 1983; Nolte et al., 1983) mais non pas à l'ensemble des comportements de santé de la

(39)

METHODOLOGIE

Rappelons tout d'abord nos deux questions de recherche: 1° Quelle perception l'enfant de 11-12 ans a-t-il de son état de santé?

2° Existe- t-il un lien entre le sexe, le S.S. E. et le statut marital des parents et la perception de l'état de santé chez l'enfant?

Définition des variables

Perception de l'état de santé: l'évaluation que l'enfant fait concernant son état de santé telle que mesurée par:

1° l'Echelle de santé où l'enfant identifie d'abord le score correspondant à son état de santé général sur une échelle ordinale allant de 1 à 10 et le justifie par la suite.

2° La Mesure de la Perception de santé chez l'enfant (traduction française du Child Heal th Self- Concept Scale de Hester, 1981) où l'enfant, à travers 45 phrases illustrant différentes dimensions de la santé (bien-être physique, psycho-social, hygiène ... ) se situe sur un continuum-santé allant de 1 à 4. Une moyenne est ensuite calculée pour chacun des items et pour l'ensemble du test.

(40)

Variables socio-démographigues: 1° sexe,

2° statut marital des parents tel que mesuré par la pré-sence de 0 - 1 ou 2 parents à la maison,

3° niveau de scolarité du père, 4° niveau de scolarité de la mère, 5° occupation du père,

6° occupation de la mère, 7° salaire familial.

Le statut socio-économique (S.S.E.) fut calculé à partir des données pertinentes contenues dans les variables 3°, 4°, 5°, 6°, 7° pour former l'index à trois facteurs de Green (1970). La formule utilisée fut "S.

s.

E. = 0. 5 x education score + 0. 3 x incarne score + 0.3 x occupation

Tel que suggéré par Green, de

score" (Green, 1970, p. 825). la cote obtenue, nous avons soustrait une constante de 30 pour obtenir des cotes de 0 à 55. Les index recueillis furent ensuite regroupés en 5 catégories: 46 - 55, 36 - 45, 26 - 35, 16 - 25, 0 - 15. Le niveau d'éduca-tion utilisé pour l'index fut celui du parent demeurant avec l'enfant dans le cas de famille mono-parentale et celui de la mère dans le cas de famille avec deux parents. Pour la varia-ble "occupation" nous avons retenu l'occupation du parent demeurant avec l'enfant dans le cas de famille mono-parentale et celle du père dans le cas de famille avec les deux parents.

(41)

Pour les sujets dont une des deux données 11occupa tion 11

et "salaire familial" était manquante nous avons utilisé l'index

à deux facteurs de Green selon la formule suivante: "7 x educa-tion score + . 4 x income score" ou "7 x education score + . 4 occupation score" (Green, 1970, p. 825). Cet index à deux fac-teurs est pondéré de façon à être sensiblement comparable à

l'index à trois facteurs. Pour les sujets dont plus d'une donnée était manquante ou pour qui la donnée sur le niveau d'é-ducation était manquante nous n'avons pas calculé d'index.

Devis de l'étude:

Cette étude est descriptive et analytique. Population:

La population cible regroupait les enfants de 6è année ( 11-12 ans) fréquentant les groupes réguliers des écoles francophones du système éducatif public (Commission scolaire catholique de Sherbrooke) situées sur le territoire du CLSC Soc

(Sherbrooke, Québec) . Au 30 septembre 87 cette population comprenait 957 enfants répartis sur 33 classes contenant un seul degré et 7 classes jumelées (5 et 6è année) dans 19 écoles francophones.

(42)

Echantillonnage:

La taille de l'échantillon (n) fut déterminée à partir de la formule suivante:

n

=

s2 <

E

a > 2 ou e

=

e

(Rumeau-Rouquette et al., 1985, p. 53)

Nous avons utilisé la valeur de S (E.T.) fournie dans les données standardisées de Hester (1985) . Pour le groupe de 6è année (n

=

89~ l'écart-type était de .33 pour une

X

de 3.16.

Le n fut calculé à 87. Prévoyant un pourcentage de non-répondants d'environ 20%, nous avons élargi notre taille d'échantillon à 105 unités minimum.

Pour des raisons pratiques et d'accessibilité, un pro-cédé d'échantillonnage aléa taire par grappes a été utilisé: ainsi, 5 écoles furent d'abord choisies et par la suite, une classe de 6è par école. (Nous avions prévu de 20 à 30 enfants par classe, selon les écoles) . Pour assurer la taille d'échantillon minimale, les classes jumelées ont été exclues car elles ne comprenaient rarement plus de 14 sujets. La population étudiée comporta donc 873 enfants répartis sur 33 classes de 6è année dans 19 écoles. La taille de l'échantillon fut de 159 sujets, soit 54 unités de plus que la taille minimale prévue. L'échantillon représentait ainsi 16.6% de la population-cible.

(43)

Instruments de mesure:

Dans le but de mieux cerner l'objet de notre investiga-tion (la percepinvestiga-tion de l'état de santé chez l'enfant) et augmenter la fiabilité de nos résultats, (Mitchell, 1986; Jick, 1979) deux instruments de cueillette de données ont été utilisés: "L'Echelle de Santé" (O'Connor, 1982) et "La Mesure de la perception de santé chez l'enfant" (Hester, 1985).

L'échelle de santé

L'Echelle de santé est l'adaptation française du Health Ladder conçu par O'Connor (1982) et utilisé subséquemment par Starr (1984), Taylor (1986) et Corinthios (1986) pour leur population anglophone. Nous avons retenu cet instrument parce qu'il a l'avantage de nous fournir une valeur globale de la perception de l'état de santé chez l'enfant. Son échelle en 10 points nous garantit une mesure relativement précise sur le continuum santé en comparaison à l'échelle plus restreinte (Ex.: en 3 points ou 5 points) . De plus chacun des enfants doit faire appel à ses propres critères d'évaluation pour coter son niveau de santé ce qui le réfère inévitablement à son vécu personnel.

Le Heal th Ladder (version originale) a cependant le désavantage de ne pas avoir été étudié au niveau de ses qualités métrologiques.

(44)

Structure

Elle consiste en une mesure de 10 points représentée sous la forme d'une échelle: un objet concret familier aux enfants (0' Connor, 1982) (Voir appendice B) . Chacun des barreaux de l'échelle représente 1 point. Le bas de l'échelle a la valeur de 1, tandis que le haut de l'échelle a la valeur de 10. Une mesure de 9 et 10 représente un très haut niveau de perception de l'état de santé; une mesure de 6,7 et 8 représente un haut niveau, une mesure de 4 et 5, un niveau modéré et une mesure de 1, 2, 3, un bas niveau. L'enfant identifie le barreau de l'échelle correspondant à son état de santé et justifie par la suite son choix de cote. Cependant, alors que l'instrument original était reproduit sur une affiche unique de couleur orange, nous lui avons préféré une dimension plus restreinte (8 1/2 x 11) et plus facilement reproductible de façon à pouvoir disposer d'un instrument pour chacun des sujets.

Propriétés métrologiques de l'adaptation française:

Nous ne disposions pas de données sur la validité et fiabilité du Health Ladder (O'Connor, 1982). Nous avons cependant, au cours de cette étude mesuré l'indice de stabilité dans le temps de l'Echelle de Santé (test - retest) à 18 jours d'intervalle, chez 18 enfants. Le coefficient de corrélation de Pearson fut de . 94 (p

< •

01) .

(45)

La Mesure de la perception de santé chez l'enfant (MPSE)

Le M.P.S.E. est l'adaptation française du Child Health Self-Concept Scale (C.H.S.C.S.: Rester, 1985) (Voir appendice C). Nous l'avons retenu comme deuxième instrument parce qu'à l'instar de l'Echelle de Santé, il nous fournit une mesure plus détaillée de la perception de l'état de santé chez l'enfant. De plus, il a été conçu à partir du concept santé de l'enfant c'est-à-dire à partir de sa définition personnelle de santé, ce qui rejoint nos considérations théoriques. L'instrument a aussi l'avantage d'avoir été testé au ni veau de sa validité et fiabilité ce qui nous permet d'en cerner les forces et les limites: une stabilité modérée, (r.: . 44 à . 58 selon les facteurs) un haut niveau d'homogénéité interne (Alpha de Cronbach: .85), une évidence de validité de contenu (vérifiée par des experts) , une validité de construit à réévaluer. Le CHSCS (version originale) a cependant le désavantage de ne pas avoir de version française.

(46)

Structure

La mesure de la perception de santé de Rester (1984) est basée sur un continuum comprenant à un bout une perception positive de santé et à l'autre bout une perception négative.

La présentation des questions est sous la forme d'une structure alternative* qui avait été élaborée précédemment par Harter (1979) pour mesurer la perception de compétence chez des enfants d'âge scolaire primaire. Cette structure suppose un processus de décision à deux niveaux. Tout d'abord l'enfant doit choisir le groupe qui lui ressemble le plus. Par la suite, il doit décider si la description citée est partiellement ou totalement vraie pour lui. L'utilisation de cette structure a l'avantage de diminuer sensiblement le biais de désirabili té sociale (Harter, 1979).

Le CHSCS contient 45 items tous représentés de façon bipolaire. Les cotes varient de 1 à 4 pour chacun des items, le 1 représentant une perception négative de santé et le 4 une per-ception positive. Le score total s'étend de 45 à 180, la moyenne variant de 1 à 4.

* Really Sort of true

[ ] true [ ] Sorne kide feel good about their health

Sort of Really true

But Other kide do not [ ] feed good about their health.

true [ ]

Structured alternative format. Adapted with permission from the University of Denver (Colorado Seminary), Denver, Colorado.

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Traduction de l'instrument et propriétés métrologiques de la version française:

Le CHSCS n'étant disponible qu'en anglais une traduction française fut nécessaire. La procédure choisie fut celle suggérée par Spielberger et Sharma (voir Del Greco et al., 1987) et comprenant quatre étapes 1) la traduction préliminaire, 2) l'évaluation de la traduction préliminaire, 3) l'établissement de l'équivalence entre la forme anglaise et la forme française,

4) propriétés métrologiques de la version française.

1) La traduction préliminaire:

La traduction préliminaire fut effectuée par deux inter-venants bilingues, d'origine francophone, travaillant tous les deux auprès des jeunes de 5 à 13 ans. Ils reçurent le mandat de traduire le sens des phrases plus que le mot à mot.

2) L'évaluation de la traduction préliminaire:

Les deux versions françaises furent ensuite évaluées au niveau de chacun des items par une personne compétente en traduction. Sa tâche consistait à s'attarder au contenu, au sens des phrases, à la clarté des expressions tout en les comparant avec la version originale. A l'aide de ses commentaires et suggestions, les deux versions françaises furent corrigées et jumelées en une seule.

La nouvelle version fut ensuite remise à deux autres in-tervenants bilingues d'origine anglophone, qui reçurent chacun

Références

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