(1)HAL Id: dumas-01700947
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État des lieux des représentations et du ressenti des
internes de médecine générale de Rouen en fin de cursus
face à un patient toxicomane
Baya Kerchouche
To cite this version:
Baya Kerchouche. État des lieux des représentations et du ressenti des internes de médecine générale
de Rouen en fin de cursus face à un patient toxicomane. Médecine humaine et pathologie. 2017.
�dumas-01700947�
(2)1
FACULTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE DE ROUEN
ANNEE 2017
N°
THESE POUR LE DOCTORAT EN MEDECINE
(Diplôme d’Etat)
Par
KERCHOUCHE Baya
Née le 05 juillet 1983 en Algérie
Présentée et soutenue publiquement le 12 décembre 2017
ÉTAT DES LIEUX DES REPRESENTATIONS ET DU RESSENTI
DES INTERNES DE MEDECINE GENERALE DE ROUEN EN FIN DE
CURSUS FACE A UN PATIENT TOXICOMANE
Président du Jury : Monsieur le Professeur HERMIL Jean-Loup
Directeur de Thèse : Monsieur le Docteur THIBERVILLE Jean
Membres du Jury : Monsieur le Professeur HANNEQUIN Didier
Monsieur le Professeur JOLY Luc-Marie
Monsieur le Professeur LEVESQUE Hervé
(3)2
ANNEE UNIVERSITAIRE 2017 – 2018
U.F.R. SANTÉ DE ROUEN
---
DOYEN :
Professeur Pierre FREGER
ASSESSEURS :
Professeur Michel GUERBET
Professeur Benoît VEBER
Professeur Pascal JOLY
Professeur Stéphane MARRET
I - MEDECINE
PROFESSEURS DES UNIVERSITES – PRATICIENS HOSPITALIERS
M
. Frédéric ANSELME HCN Cardiologie
Mme Gisèle APTER Havre Pédopsychiatrie
Mme Isabelle AUQUIT AUCKBUR HCN Chirurgie plastique
M. Fabrice BAUER HCN Cardiologie
Mme Soumeya BEKRI HCN Biochimie et biologie moléculaire
M. Ygal BENHAMOU HCN Médecine interne
M. Jacques BENICH HCN Bio statistiques et informatique médical
M. Olivier BOYER UFR Immunologie
Mme Sophie CANDON HCN Immunologie
M. François CARON HCN Maladies infectieuses et tropicales
M. Philippe CHASSAGNE (détachement) HCN Médecine interne (gériatrie)
M. Vincent COMPERE HCN Anesthésiologie et réanimation
chirurgicale
(4)3
M. Jean-Nicolas CORNU HCN Urologie
M. Antoine CUVELIER HB Pneumologie
M. Pierre CZERNICHOW (surnombre) HCH Epidémiologie, économie de la santé
M. Jean-Nicolas DACHER HCN Radiologie et imagerie médicale
M. Stéfan DARMONI HCN Informatique médicale et techniques de
communication
M
. Pierre DECHELOTTE HCN Nutrition
M. Stéphane DERREY HCN Neurochirurgie
M. Frédéric DI FIORE CB Cancérologie
M. Fabien DOGUET HCN Chirurgie Cardio Vasculaire
M. Jean DOUCET SJ Thérapeutique - Médecine interne et
Gériatrie
M. Bernard DUBRAY CB Radiothérapie
M. Philippe DUCROTTE HCN Hépato gastro-entérologie
M. Frank DUJARDIN HCN Chirurgie orthopédique -
Traumatologique
M. Fabrice DUPARC HCN Anatomie - Chirurgie orthopédique et
traumatologique
M. Eric DURAND HCN Cardiologie
M. Bertrand DUREUIL HCN Anesthésiologie et réanimation
chirurgicale
Mme Hélène ELTCHANINOFF HCN Cardiologie
M. Manuel ETIENNE HCN Maladies infectieuses et tropicales
M. Thierry FREBOURG UFR Génétique
M. Pierre FREGER HCN Anatomie - Neurochirurgie
M. Jean François GEHANNO HCN Médecine et santé au travail
M. Emmanuel GERARDIN HCN Imagerie médicale
Mme Priscille GERARDIN HCN Pédopsychiatrie
M. Guillaume GOURCEROL HCN Physiologie
M. Dominique GUERROT HCN Néphrologie
M. Olivier GUILLIN HCN Psychiatrie Adultes
M. Didier HANNEQUIN HCN Neurologie
M. Fabrice JARDIN CB Hématologie
M. Luc-Marie JOLY HCN Médecine d’urgence
M. Pascal JOLY HCN Dermato – Vénéréologie
Mme Bouchra LAMIA Havre Pneumologie
(5)4
Mme Annie LAQUERRIERE HCN Anatomie et cytologie pathologiques
M. Vincent LAUDENBACH HCN Anesthésie et réanimation chirurgicale
M. Joël LECHEVALLIER HCN Chirurgie infantile
M. Hervé LEFEBVRE HB Endocrinologie et maladies
métaboliques
M. Thierry LEQUERRE HB Rhumatologie
Mme Anne-Marie LEROI HCN Physiologie
M. Hervé LEVESQUE HB Médecine interne
Mme Agnès LIARD-ZMUDA HCN Chirurgie Infantile
M. Pierre Yves LITZLER HCN Chirurgie cardiaque
M. Bertrand MACE HCN Histologie, embryologie,
cytogénétique
M. David MALTETE HCN Neurologie
M. Christophe MARGUET HCN Pédiatrie
Mme Isabelle MARIE HB Médecine interne
M. Jean-Paul MARIE HCN Oto-rhino-laryngologie
M. Loïc MARPEAU HCN Gynécologie - Obstétrique
M. Stéphane MARRET HCN Pédiatrie
Mme Véronique MERLE HCN Epidémiologie
M. Pierre MICHEL HCN Hépato gastro-entérologie
M. Benoît MISSET HCN Réanimation Médicale
M. Jean-François MUIR (surnombre) HB Pneumologie
M. Marc MURAINE HCN Ophtalmologie
M. Philippe MUSETTE HCN Dermatologie - Vénéréologie
M. Christophe PEILLON HCN Chirurgie générale
M. Christian PFISTER HCN Urologie
M. Jean-Christophe PLANTIER HCN Bactériologie - Virologie
M. Didier PLISSONNIER HCN Chirurgie vasculaire
M. Gaëtan PREVOST HCN Endocrinologie
M. Jean-Christophe RICHARD (détachement) HCN Réanimation médicale - Médecine
d’urgence
M. Vincent RICHARD UFR Pharmacologie
Mme Nathalie RIVES HCN Biologie du développement et de la
reproduction
M. Horace ROMAN HCN Gynécologie - Obstétrique
M. Jean-Christophe SABOURIN HCN Anatomie - Pathologie
(6)5
M. Guillaume SAVOYE HCN Hépato gastrologie
Mme Céline SAVOYE–COLLET HCN Imagerie médicale
Mme Pascale SCHNEIDER HCN Pédiatrie
M. Michel SCOTTE HCN Chirurgie digestive
Mme Fabienne TAMION HCN Thérapeutique
M. Luc THIBERVILLE HCN Pneumologie
M. Christian THUILLEZ (surnombre) HB Pharmacologie
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M. Gilles TOURNEL HCN Médecine Légale
M. Olivier TROST HCN Chirurgie maxillo-faciale
M. Jean-Jacques TUECH HCN Chirurgie digestive
M. Jean-Pierre VANNIER (surnombre) HCN Pédiatrie génétique
M. Benoît VEBER HCN Anesthésiologie - Réanimation
chirurgicale
M. Pierre VERA CB Biophysique et traitement de l’image
M. Eric VERIN HB Service Santé Réadaptation
M. Eric VERSPYCK HCN Gynécologie obstétrique
M. Olivier VITTECOQ HB Rhumatologie
Mme Marie-Laure WELTER HCN Physiologie
MAITRES DE CONFERENCES DES UNIVERSITES – PRATICIENS HOSPITALIERS
Mme Noëlle BARBIER-FREBOURG HCN Bactériologie – Virologie
Mme Carole BRASSE LAGNEL HCN Biochimie
Mme Valérie BRIDOUX HUYBRECHTS HCN Chirurgie Vasculaire
M. Gérard BUCHONNET HCN Hématologie
Mme Mireille CASTANET HCN Pédiatrie
Mme Nathalie CHASTAN HCN Neurophysiologie
Mme Sophie CLAEYSSENS HCN Biochimie et biologie moléculaire
M. Moïse COEFFIER HCN Nutrition
M. Serge JACQUOT UFR Immunologie
M. Joël LADNER HCN Epidémiologie, économie de la santé
M. Jean-Baptiste LATOUCHE UFR Biologie cellulaire
(7)6
M. Thomas MOUREZ HCN Virologie
M. Gaël NICOLAS HCN Génétique
Mme Muriel QUILLARD HCN Biochimie et biologie moléculaire
Mme Laëtitia ROLLIN HCN Médecine du Travail
M. Mathieu SALAUN HCN Pneumologie
Mme Pascale SAUGIER-VEBER HCN Génétique
Mme Anne-Claire TOBENAS-DUJARDIN HCN Anatomie
M. David WALLON HCN Neurologie
PROFESSEUR AGREGE OU CERTIFIE
M. Thierry WABLE UFR Communication
Mme Mélanie AUVRAY-HAMEL UFR Anglais
(8)7
II- PHARMACIE
PROFESSEURS
M. Thierry BESSON Chimie Thérapeutique
M. Roland CAPRON (PU-PH) Biophysique
M. Jean COSTENTIN (Professeur émérite) Pharmacologie
Mme Isabelle DUBUS Biochimie
M. Loïc FAVENNEC (PU-PH) Parasitologie
M. Jean Pierre GOULLE (Professeur émérite) Toxicologie
M. Michel GUERBET Toxicologie
Mme Isabelle LEROUX – NICOLLET Physiologie
Mme Christelle MONTEIL Toxicologie
Mme Martine PESTEL-CARON (PU-PH) Microbiologie
M. Rémi VARIN (PU-PH) Pharmacie clinique
M. Jean-Marie VAUGEOIS Pharmacologie
M. Philippe VERITE Chimie analytique
MAITRES DE CONFERENCES
Mme Cécile BARBOT Chimie Générale et Minérale
M. Jérémy BELLIEN (MCU-PH) Pharmacologie
M. Frédéric BOUNOURE Pharmacie Galénique
M. Abdeslam CHAGRAOUI Physiologie
Mme Camille CHARBONNIER (LE CLEZIO) Statistiques
Mme Elizabeth CHOSSON Botanique
Mme Marie Catherine CONCE-CHEMTOB Législation pharmaceutique et économie
de la santé
Mme Cécile CORBIERE Biochimie
M. Eric DITTMAR Biophysique
Mme Nathalie DOURMAP Pharmacologie
Mme Isabelle DUBUC Pharmacologie
(9)8
Mme Dominique DUTERTE- BOUCHER Pharmacologie
M. Abdelhakim ELOMRI Pharmacognosie
M. François ESTOUR Chimie Organique
M. Gilles GARGALA (MCU-PH) Parasitologie
Mme Nejla EL GHARBI-HAMZA Chimie analytique
Mme Marie-Laure GROULT Botanique
M. Hervé HUE Biophysique et mathématiques
Mme Laetitia LE GOFF Parasitologie – Immunologie
Mme Hong LU Biologie
M. Jérémie MARTINET (MCU-PH) Immunologie
Mme Marine MALLETER Toxicologie
Mme Sabine MENAGER Chimie organique
Mme Tiphaine ROGEZ-FLORENT Chimie analytique
M. Mohamed SKIBA Pharmacie galénique
Mme Malika SKIBA Pharmacie galénique
Mme Christine THARASSE Chimie thérapeutique
M. Frédéric ZIEGLER Biochimie
PROFESSEURS ASSOCIES
Mme Cécile GUERARD-DETUNCQ Pharmacie officinale
M. Jean-François HOUIVET Pharmacie officinale
PROFESSEUR CERTIFIE
Mme Mathilde GUERIN Anglais
ASSISTANT HOSPITALO-UNIVERSITAIRE
Mme Anaïs SOARES Bactériologie
ATTACHES TEMPORAIRES D’ENSEIGNEMENT ET DE RECHERCHE
Mme Anne-Sophie CHAMPY Pharmacognosie
M. Jonathan HEDOUIN Chimie Organique
Mme Barbara LAMY-PELLETER Pharmacie Galénique
(10)9
LISTE DES RESPONSABLES DES DISCIPLINES PHARMACEUTIQUES
Mme Cécile BARBOT Chimie Générale et minérale
M. Thierry BESSON Chimie thérapeutique
M. Roland CAPRON Biophysique
Mme Marie-Catherine CONCE-CHEMTOB Législation et économie de la santé
Mme Elisabeth CHOSSON Botanique
Mme Isabelle DUBUS Biochimie
M. Abdelhakim ELOMRI Pharmacognosie
M. Loïc FAVENNEC Parasitologie
M. Michel GUERBET Toxicologie
M. François ESTOUR Chimie organique
Mme Isabelle LEROUX-NICOLLET Physiologie
Mme Martine PESTEL-CARON Microbiologie
M. Mohamed SKIBA Pharmacie galénique
M. Rémi VARIN Pharmacie clinique
M. Jean-Marie VAUGEOIS Pharmacologie
M. Philippe VERITE Chimie analytique
(11)10
III – MEDECINE GENERALE
PROFESSEUR
M. Jean-Loup HERMIL (PH-PH) UFR Médecine générale
MAITRE DE CONFERENCE
M. Matthieu SCHUERS (MCU-PH) UFR Médecine générale
PROFESSEURS ASSOCIES A MI-TEMPS – MEDECINS GENERALISTE
M. Emmanuel LEFEBVRE UFR Médecine Générale
Mme Elisabeth MAUVIARD UFR Médecine générale
M. Philippe NGUYEN THANH UFR Médecine générale
Mme Marie Thérèse THUEUX UFR Médecine générale
MAITRE DE CONFERENCES ASSOCIE A MI-TEMPS – MEDECINS
GENERALISTES
M. Pascal BOULET UFR Médecine générale
M. Emmanuel HAZARD UFR Médecine Générale
Mme Marianne LAINE UFR Médecine Générale
Mme Lucile PELLERIN UFR Médecine générale
Mme Yveline SEVRIN UFR Médecine générale
(12)11
ENSEIGNANTS MONO-APPARTENANTS
PROFESSEURS
M. Serguei FETISSOV (med) Physiologie (ADEN)
M. Paul MULDER (phar) Sciences du Médicament
Mme Su RUAN (med) Génie Informatique
MAITRES DE CONFERENCES
M. Sahil ADRIOUCH (med) Biochimie et biologie moléculaire
(Unité Inserm 905)
Mme Gaëlle BOUGEARD-DENOYELLE (med) Biochimie et biologie moléculaire
(UMR 1079)
Mme Carine CLEREN (med) Neurosciences (Néovasc)
M. Sylvain FRAINEAU (med) Physiologie (Inserm U 1096)
Mme Pascaline GAILDRAT (med) Génétique moléculaire humaine
(UMR 1079)
M. Nicolas GUEROUT (med) Chirurgie Expérimentale
Mme Rachel LETELLIER (med) Physiologie
Mme Christine RONDANINO (med) Physiologie de la reproduction
M. Antoine OUVRARD-PASCAUD (med) Physiologie (Unité Inserm 1076)
M. Frédéric PASQUET Sciences du langage, orthophonie
Mme Isabelle TOURNIER (med) Biochimie (UMR 1079)
CHEF DES SERVICES ADMINISTRATIFS :
Mme Véronique DELAFONTAINE
HCN -
Hôpital Charles Nicolle
HB -
Hôpital de BOIS GUILLAUME
CB -
Centre Henri Becquerel
CHS -
Centre Hospitalier Spécialisé
du Rouvray
(13)12
Par délibération en date du 3 Mars 1967, la Faculté a arrêté, que les opinions émises
dans les dissertations qui lui seront présentées doivent être considérées comme
propres à leurs auteurs et qu’elle n’entend leur donner aucune approbation ni
improbation.
(14)13
REMERCIEMENTS
À Monsieur le Professeur Jean-Loup HERMIL, pour avoir accepté de me faire l’honneur
de présider mon jury.
Veuillez trouver en ces mots, l’expression de mon respect et de ma reconnaissance.
À Monsieur le Professeur Didier HANNEQUIN, pour avoir accepté de me faire l’honneur
de juger mon travail.
Veuillez trouver en ces mots, l’expression de mon respect et de ma reconnaissance.
À Monsieur le Professeur Luc-Marie JOLY, pour avoir accepté de me faire l’honneur de
juger mon travail.
Veuillez trouver en ces mots, l’expression de mon respect et de ma reconnaissance.
À Monsieur le Professeur Hervé LEVESQUE, pour avoir accepté de me faire l’honneur
de juger mon travail.
Veuillez trouver en ces mots, l’expression de mon respect et de ma reconnaissance.
À Monsieur le Docteur Jean THIBERVILLE, vous
m’avez fait l'honneur de me guider
tout au long de ce travail avec beaucoup de gentillesse
et de disponibilité. J’ai été
sensible à votre enthousiasme, votre soutien et votre confiance. Veuillez trouver ici
l'assurance de mes remerciements sincères ainsi que de ma profonde gratitude.
Aux internes volontaires, d’avoir accepté avec générosité de participer à ces entretiens.
Je vous suis reconnaissante du
temps que vous m’avez consacré et des efforts que
vous avez fournis pour vous livrer lors de ces échanges. Merci.
À tous mes maîtres de stages, qui ont su me donner l’envie et la passion de ce métier.
À tous les
soignants, infirmières et patients que j’ai rencontrés tout au long de mon
parcours et qui ont fait de moi le médecin que je suis aujourd’hui
.
À Djemaa, l’homme de ma vie. Merci pour ton amour, ta présence, ton intarissable
soutien et tes encouragements. Tu fais de ma vie un bonheur.
(15)14
À mes enfants Anaïs et Samy, les deux plus grandes fiertés de ma vie. Merci pour tout
l’amour que vous m’apportez.
À mes parents, qui ont toujours cru en moi, que ce travail soit une marque de toute ma
reconnaissance. Merci pour votre soutien sans faille tout au long de mes études. Sans
vous rien n’aurait été possible. Avec tout mon amour.
Au reste de ma famille, ceux qui sont toujours là pour moi et qui m’ont soutenue de près
ou de loin.
A ma belle-famille, Sur qui l’on peut toujours compter.
À mes amis. Aux bons moments que nous passons ensemble et ceux que nous
partagerons encore.
(16)15
SOMMAIRE
ABREVIATIONS.………..20
INTRODUCTION……….. 21
MATERIELS ET METHODES……… 24
A. LE CHOIX DE LA METHODE ET OBJECTIF DE RECHERCHE …………24
B. LA POPULATION ETUDIEE………...24
C. LE RECUEIL DES DONNEES………24
- LES ENTRETIENS SEMI DIRIGES INDIVIDUELS………..24
- REALISATION DU GUIDE D’ENTRETIEN………25
D. DEROULEMENT DES ENTRETIENS……….. 26
E. ANALYSE DES DONNEES……… 26
RESULTATS……… 28
1- DONNEES GENERALES………... 28
2- PERCEPTION DU TOXICOMANE PAR LE FUTUR MEDECIN
GENERALISTE………..31
A. LES CARACTERISTIQUES DE LA TOXICOMANIE……….. 31
- Une image négative……….. 31
- Une image de peur au début des rencontres……… 31
- Un patient au comportement particulier………. 31
- Une personnalité……… 32
- Un patient poly pathologique, complexe et fragile……… 32
- Des individus en souffrance………. 33
- Des patients comme les autres……….. 33
- En fonction du produit………...33
Principalement les addictions aux drogues dures…………. 33
Toutes les pathologies addictives……… 34
Le tabac, l’alcool et le cannabis : des addictions à part…... 34
Des degrés différents d’addiction ……….34
B. LES CAUSES DE LA TOXICOMANIE………..35
1-
Des histoires difficiles……….…..….…….35
2 - Ça peut arriver à tout le monde………..….…….36
(17)16
4 - Un désir de s’intégrer – de faire comme les autres……….…..…… 37
5 - Un besoin de performance……… 37
6 - Une consommation socioculturelle………...37
7- Un défaut d’information ……….38
3-
CONTEXTE DE L’EXPERIENCE DES INTERNES – LES
DIFFICULTES………38
A - STAGE DES URGENCES………. 38
B - LES AUTRES STAGES HOSPITALIERS ……….. 40
C - LES STAGES EN VILLE……… 41
1.
Redécouvrir le patient toxicomane comme n’importe quel
patient de médecine générale………..…..
41
2. Constatation du lien fort avec le médecin traitant……….…..41
3. Des bons maîtres de stages : des exemples à suivre………41
4.
L’occasion de confrontation à des difficultés variables…………...42
- Des internes en retrait ou pas toujours acceptés pendant les
consultations………..42
- Des maîtres de stages non investis dans la prise en charge
des patients toxicomanes………42
- Manque de connaissance des patients……….….42
- Difficultés liées à la relation avec le patient……….…..42
- Le sentiment d’impuissance dans la prise en charge…………..43
- La prise en charge était souvent considérée comme
coûteuse en temps………...43
D - L’EXPERIENCE DES INTERNES DANS LA SUBSTITUTION…43
. La consultation de renouvellement de traitement de
substitution……… 43
. L’initiation de la substitution………..44
E - LES INTERNES ET LES STRUCTURES SPECIALISEES
DANS LA PRISE EN CHARGE DE LA TOXICOMANIE………45
. Connaissance des structures………..…….45
(18)17
4- SOUHAIT DE PRISE EN CHARGE ET CRAINTES ULTERIEURES...47
a- SOUHAITS………47
. Rester un médecin généraliste et ne pas faire que
de l’addictologie………...…47
. Soigner tout le monde y compris les toxicomanes………...47
. Avoir une minorité de patients toxicomanes……….…....48
. Ne pas être le médecin renouveleur, « le dealer »………...48
. Le besoin de se faire confiance mutuellement……….48
. Etre exigeant avec ce type de patient pour continuer
à les prendre en charge……….48
. Assurer une bonne prise en charge………..…….48
. Initier la substitution………...…...48
. C’est difficile de refuser un patient toxicomane………49
. Travailler avec les spécialistes………...49
b- LES CRAINTES………..50
. Peur de ne pas pouvoir leur apporter une bonne prise en charge…...50
. Peur de ne pas voir une rechute………50
. Peur de ne pas être suffisamment formé pour le
suivi au long terme ………50
. Gestion des crises et le syndrome de sevrage……….……….…..50
. Peur de ne pas avoir suffisamment de temps……….…….50
. Peur de l’épuisement………50
. Peur de l’isolement………50
. Peur de la violence………51
. Peur d’être manipulé, se faire avoir………51
. Peur du regard du reste de la patientèle………...51
c- REFUS DE PRENDRE EN CHARGE………..51
5- ROLE DU MEDECIN GENERALISTE DANS LA PRISE EN CHARGE DU
PATIENT TOXICOMANE - VU PAR LES INTERNES……….52
1. Rôle central………...52
2. Le premier recours………...52
3. Une prise en charge globale………..52
4. Le couple médecin-pharmacien………...….53
5. Le dépistage - la prévention - l’incitation à la prise en charge……….…53
6.
L’accompagnement……….53
7. Construire une relation de confiance ……….….53
8. La coordination des soins………..54
9. Un rôle de prescripteur……….…..54
(19)18
6- LA FORMATION DES INTERNES DE MEDECINE GENERALE SUR LA
TOXICOMANIE………..……55
A- REGARD SUR LA FORMATION INITIALE……….…55
. Une formation faible et insuffisante………..55
. Un manque de formation pratique………....56
. Une formation/stage dépendante………..…...56
. Un manque d’intérêt et d’investissement de la part
de certains internes.……….…56
. Une formation suffisante et adaptée………...….56
. Des internes conscients de la difficulté de faire mieux……….….57
A- LES PROPOSITIONS………..57
1. Les cours………..57
2. Les stages en addictologie………58
3. Connaître et construire un réseau………59
4. Favoriser la relation avec les pharmaciens………....59
5.
L’autoformation………...59
DISCUSSION………61
A- AVANTAGES ET LIMITES DE NOTRE ETUDE……….61
1- Avantages………....61
2- Limites………..61
- Échantillonnage………...61
- Méthode……….62
B-
ANALYSE DES PRINCIPAUX RESULTATS………....62
1- PERCEPTION DE LE TOXICOMANIE………..62
Des différences de perception selon le produit et les comorbidités……62
La notion de personnalité………...64
Des patients en demande de soins………..65
Des patients en souffrance………....65
Des patients comme les autres…. MAIS………...66
2- LES CAUSES DE LA TOXICOMANIE………...67
- Le produit………..67
- La personnalité………....68
(20)19
3- LE MEDECIN GENERALISTE DANS LA PRISE EN CHARGE DE LA
TOXICOMANIE………...69
- Qui doit prendre en charge le patient toxicomane ?...69
- Une place centrale du médecin généraliste dans la prise en charge du
toxicomane……….…71
- La relation de confiance……….71
- Les difficultés de prise en charge déjà soulevées dans la littérature…....75
- L’ambivalence des futurs médecins généralistes dans leurs rôles
dans la prise en charge de la toxicomanie………...75
-
Les craintes de mésusage………....78
4- LA FORMATION DES MEDECINS GENERALISTES……….78
5- LES AMELIORATIONS POSSIBLES……….81
CONCLUSION………..83
BIBLIOGRAPHIE……….85
ANNEXE 1 : Guide d’entretien………91
(21)20
ABREVIATIONS
AFSSAPS
:
Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé.
AMM : autorisation de mise sur le marché.
BHD : buprénorphine haut dosage.
CAARUD : centre d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques des
usagers de drogues.
CIM-10 : Classification statistique internationale des maladies et des problèmes de
santé complexes.
CMP : centre médico-psychologique.
CSAPA : centre de soin, d’accompagnement et de prévention en addictologie.
DES : Diplômes d’Etudes Spécialisées.
DESC : Diplômes d’Etudes Spécialisées Complémentaires.
DSM-VI : Diagnostic and statistical manual of mental disorders.
DU : Diplôme d’Université.
DUMG : Département Universitaire de Médecine Générale.
ED : exercices dirigés.
GB : Groupe Balint.
HAS : Haute Autorité de Santé.
HTA : Hypertension artérielle.
MG : Médecine Générale.
MSO : les médicaments de substitution aux opiacés.
OFDT : Observatoire français des drogues et des toxicomanies.
OMS : Organisation Mondiale de la Santé.
PASS : les permanences d’accès aux soins de santé.
PMI : Protection maternelle et infantile.
SAMU : le Service d’Aide Médicale Urgente.
SASPAS : Stage Ambulatoire en Soins Primaires en Autonomie Supervisée.
SFB : Société Médicale Balint.
TSH : les traitements de substitution aux opiacés.
VIH : Virus de l’immunodéficience humaine.
(22)21
INTRODUCTION
Le médecin généraliste est pleinement concerné par la toxicomanie.
C’est une question importante dans sa pratique clinique tant par sa fréquence que par
les conséquences physiques, psychiques et sociales qu’il est amené à prendre en
charge, elle représente 0,14% des motifs de consultation en médecine générale. (1)
Sa position naturelle de médecin de la cité lui donne une place privilégiée (2), que les
institutions sanitaires s’attachent à présent à mettre officiellement (3) au centre d’un
dispositif de coordination des acteurs de soins (statut de médecin traitant). Les outils à
sa disposition s’étoffent au fil des ans et de la réorganisation de la filière.
Celui-ci ayant l’avantage d’être à proximité, disponible et souple dans ses prises en
charge (4), là où l’ambivalence du patient, la crainte de sa stigmatisation et la relation
de confiance tiennent une place majeure. (5)
Il existe plusieurs concepts et définitions de la toxicomanie...
Toxicomane/malade ? Toxicomane/délinquant ? (6) (7).
Même si chaque secteur de la société est censé avoir ses représentations propres et
des conduites à tenir spécifiques en face d’un problème, il semble qu’en matière de
toxicomanie, les genres se mélangent.
En plus, la société est mise en cause pour le regard moral qu’elle porte sur les
toxicomanes, mais aussi pour l’image qu’elle donne d’eux, les stigmatisant. Une étude
réalisée en 2002 auprès de la population montre que la majorité des personnes
interrogées considère les toxicomanes comme des « malades dangereux », qui
cherchent à « entraîner les jeunes », représentent un « danger pour leur entourage » et
« manque de volonté ». (8)
La rencontre médecins généralistes et toxicomanes est placée sous le signe de la
diversité :
- Diversité des toxicomanies,
- Diversité des toxicomanes,
- Diversité des demandes,
(23)22
Mais cette diversité n’est peut-être qu’apparente car il existe, dans la représentation que
les uns se font des autres, un certain monomorphisme lié à des apriorismes de part et
d’autre, et probablement à une perte supposée d’identité tant du côté du médecin que
du côté du toxicomane. (9)
Enfin, et c’est probablement l’élément capital, le médecin généraliste confronté au
problème de la toxicomanie doit à tout moment être clair avec lui-même. Il doit pouvoir
répondre aux questions: est-ce que je sais ce que je fais, pourquoi je le fais et comment
je le fais? (9)
Actuellement en France, il existe en fonction du degré de formation, trois types de
médecins généralistes face aux problèmes de la toxicomanie : (9)
- Le généraliste de base, simplement sensibilisé par sa propre expérience des
toxicomanes rencontrés dans le cours de sa carrière, et par l’information glanée
au cours d’une ou deux soirées de formation médicale continue ou de lectures
rapides de la presse médicale surabondante mais souvent trop spécialisée.
- Le généraliste ayant pour des raisons personnelles acquis une formation plus
poussée : séminaires de formation à la prise en charge des toxicomanes, diplôme
de toxicologie et d’alcoologie.
- Enfin le généraliste s’impliquant dans des réseaux de prise en charge des
toxicomanes (expérience de terrain, acquisition d’un savoir-faire et d’un savoir
être).
Cette classification volontairement simple ne doit pas occulter les caractéristiques
essentielles du médecin généraliste :
- Individualiste
-
Artiste de la médecine de l’être humain
- Utilisateur des sciences médicales
-
Respectueux de l’autre pour être fidèle à son éthique
-
Soumis aux règles qu’il a fait siennes en prêtant serment
- Viscéralement attaché à la relation duelle médecin/malade.
-
Il reste aussi citoyen à part entière, c’est-à-dire à la fois acteur et spectateur d’une
société dont les lois sont parfois contradictoires avec les siennes propres ou
n’allant pas dans le sens de ce qu’il croit être l’intérêt de son patient. (9)
(24)23
Cette situation si elle explique la diversité apparente des attitudes thérapeutiques
rencontrées ne doit pas faire oublier qu’il peut s’agir du même généraliste ayant évolué
dans l’adaptation de sa pratique à l’enrichissement de ses connaissances. (9)
Une enquête menée auprès de médecins généralistes dans quatre régions françaises
montre qu'un petit nombre de généralistes sont devenus par obligation des "spécialistes
des toxicomanes" tandis que la majorité de leurs confrères ne prennent pas en charge
les usagers de drogue. (10)
Les internes de médecine générale rencontrent, et parfois prennent en charge les
patients toxicomanes pendant leurs stages hospitaliers, mais aussi pendant les stages
chez les médecins généralistes.
Ces rencontres conditionnent-elles leur vision et leur désir de prendre en charge ces
patients qui posent problèmes aux médecins généralistes ? Sont-ils différents de leurs
futurs confrères ?
Pour cela, nous avons réalisé une étude qualitative auprès des internes de médecine
générale de l’université de Rouen, afin d’analyser au mieux leurs ressentis.
(25)24
MATHERIELS ET METHODES
A. LE CHOIX DE LA METHODE ET OBJECTIF DE RECHERCHE :
Nous avons trouvé peu d’études dans la littérature sur les représentations et les
ressentis des jeunes médecins généralistes ou des internes de médecine générale
quant à la prise en charge des patients toxicomanes. Notre objectif était de connaître
ce ressenti ; il nous fallait pour cela rencontrer des internes en fin de cursus et de laisser
exprimer leurs sentiments de la façon la plus libre possible. Nous avons donc utilisé une
méthode qualitative, en réalisant des entretiens exploratoires en partie dirigés.
B.
LA POPULATION ETUDIEE :
Le choix de réaliser un travail qualitatif correspondait à la volonté d’étudier des discours,
des ressentis et non d’obtenir des statistiques reproductibles. La représentativité de
l’échantillon d’internes n’était donc pas une condition préalable.
Nous avons récupéré du DUMG la liste et les coordonnées mails universitaires de tous
les internes de médecine générale en dernier semestre.
98 internes ont été inscrits en dernier semestre de DES de médecine générale (de mai
2016 à novembre 2016).
Il n’y avait pas de critère d’exclusion.
Un courriel commun les invitait à participer, puis à prendre contact pour donner leurs
disponibilités.
Au total, 24 internes ont accepté de participer à cette étude.
C. LE RECUEIL DES DONNEES :
-
LES ENTRETIENS SEMI DIRIGES INDIVIDUELS :
Lors d’un entretien exploratoire, l’entretien se déroule comme une conversation dans
laquelle l’enquêteur pose des questions ouvertes sur des thèmes déterminés
auparavant et relance la discussion en fonction des réponses données.
(26)25
Le but de notre travail était de recueillir le discours de l’interne en lui laissant la
possibilité de s’exprimer ouvertement sur le sujet. Le contenu des entretiens était en
partie dirigé,
car nous proposions à l’interne des thèmes que nous avions déterminés
d’après les thèmes abordés dans la littérature, mais aussi d’après notre expérience
personnelle durant les différents stages d’internat, surtout pendant les stages
ambulatoires chez les praticiens, au cours desquels, nous avons constaté que
beaucoup de médecins généralistes étaient confrontés aux toxicomanes et que leurs
avis et leurs attitudes différaient.
-REALISATION DU GUIDE D’ENTRETIEN :
Nous avions défini six questions principales :
-
Qu’évoque pour toi la toxicomanie ?
- Comment as-tu vécu les prises en charge de ces patients ?
- Quel est le rôle du médecin généraliste dans la prise en charge des patients
toxicomanes ?
- Que penses-tu des ressources locales disponibles dans la prise en charge ?
- Quel est ton sentiment sur le niveau de formation des internes en médecine
générale sur le sujet ?
-
Qu’est ce qui pourrait ou aurait pu être fait dans le cursus universitaire, afin que
cette prise en charge soit moins problématique ?
Et des sous thèmes que nous souhaitions aborder :
- Les causes de la toxicomanie selon les internes.
- Est-ce qu’ils souhaitent prendre en charge les patients toxicomanes ?
- Quelles sont leurs craintes ?
- Leurs expériences dans le domaine de la substitution.
L’entretien se terminait par la question suivante : « Souhaites-tu rajouter quelque chose
sur le sujet ? »
Il a été testé auparavant par trois internes de médecine générale en 5
ème
semestre, qui
(27)26
D. DEROULEMENT DES ENTRETIENS :
Les entretiens se sont déroulés entre les mois d’août 2016 et février 2017.
À la convenance des internes interrogés, neuf des entretiens se sont déroulés aux
domiciles des internes, trois dans un café, deux à la faculté de médecine de Rouen,
deux à l’hôpital d’Evreux et un dans un cabinet de remplacement de médecine générale.
Avant chaque entretien, nous avons reprécisé l’objet de notre travail, nous avons assuré
aux internes que nous préservions leur anonymat et que leurs réponses seraient
regroupées avec d’autres dans notre travail.
La discussion était ensuite initiée par des questions sur leurs âges, les différents
semestres effectués et leurs projets d’installation ou d’exercice.
Les entretiens se sont déroulés en suivant le guide, de manière à encadrer le sujet,
mais sans restreindre le discours, permettant ainsi l’émergence éventuelle de thèmes
non anticipés, tels que cela est permis par la méthode.
L’intégralité des entretiens a été enregistrée sur un dictaphone numérique.
Il s’agit de maximiser l’expression de la diversité au sein de l’échantillonnage.
Le nombre final d’entretien n’a pas été défini à l’avance. Les entretiens ont été arrêtés
à saturation des données, c’est-à-dire lorsque aucun nouvel élément n’a été apporté à
l’analyse du matériel.
Nous sommes arrivés à saturation au bout du seizième entretien, un dix-septième
entretien a été rajouté pour confirmer la saturation.
D. ANALYSE DES DONNEES :
Tous les entretiens ont été retranscrits sur un fichier Word par nous-même, au fur et à
mesure de leurs réalisations, afin d’y faire figurer les éventuelles émotions ressenties.
Pour chaque entretien, le nom de l’interne a été remplacé par un numéro, afin de
respecter l’anonymat.
Le vécu des internes, obtenu lors de l’entretien a été analysé selon le modèle classique
des études qualitatives : les données retranscrites appelées le Verbatim, sont analysées
selon une méthode catégorielle thématique. Un codage qualitatif des données est
réalisé, en classant chaque idée dégagée par thème. Les thèmes évoluent au fur et à
mesure des entretiens, s’enrichissant de nouvelles données recueillies. L’objectif est
d’en voir apparaître une grande variété, reflet du vécu et du ressenti des internes, et
permettant de faire émerger le plus grand nombre d’hypothèses possibles.
(28)27
Une première analyse de type longitudinale, entretien par entretien, a permis de
dégager les idées et thèmes propres à chaque interne.
Une deuxième lecture, transversale, a permis de recroiser les thèmes afin d’obtenir une
approche globale et permettre une analyse complète. Un tableau Excel à 4 colonnes a
été complété au fur et à mesure. Il comprend le thème général, les idées émergeantes
au sein du thème, la ligne du verbatim correspondant et le Verbatim lui-même.
Au final, le tableau a été réorganisé afin de faire apparaître une vision globale et
synthétique des résultats.
(29)28
RESULTATS :
1- DONNEES GENERALES :
Nous avons mené 17 entretiens d’août 2016 à février 2017.
Tous les internes ont accepté l’enregistrement.
La population était constituée de 17 internes de médecine générale en dernier
semestre.
Il s’agit de 5 hommes et 12 femmes, âgés entre 27 et 39 ans. La moyenne d’âge était
de 28 ans.
À noter, que les quatre derniers internes interrogés avaient fini leur internat, ils
exerçaient en tant que médecins remplaçants non thésés.
Trois internes ont effectué un stage en addictologie.
Une interne a effectué pendant son internat un DU d’addictologie.
Les entretiens ont été numérotés de façon chronologique.
La durée des entretiens, arrondie à la minute, varie entre 13 et 37minutes. La durée
moyenne des entretiens est de 20 minutes.
Le tableau récapitulatif de la population étudiée :
interne
Sexe
Age
Stages effectués
Désir d’installation
1
Féminin
29 ans
-urgences
-médecine polyvalente
-gynécologie
-stage à la maison
d’arrêt/PASS
-addictologie
-SASPAS
MG en milieu rural ou
semi rural
2
Féminin
28 ans
-gériatrie
-urgences
-pédiatrie
-praticiens
-pédopsychiatrie
-SASPAS
MG en milieu rural
Ou semi rural
3
Féminin
28 ans
-urgences
-médecine interne
-praticiens
-gynécologie
-pédiatrie
-SASPAS
MG en milieu rural
+ mi-temps hospitalier
(30)29
4
Masculin 30 ans
-gériatrie
-urgences
-gynécologie
-praticiens
-soins palliatifs
-urgences pédiatriques
MG en milieu semi rural
5
Féminin
28 ans
-urgences
-gériatrie
-pédiatrie
-praticien/pédiatre en
ville
-réanimation
-SAMU
Urgentiste pendant quelques
années.
Puis MG libéral
6
Masculin 27 ans
-urgences
-médecine interne
-gynécologie
-praticiens
-pédiatrie
-SASPAS
MG collaborateur
+ un poste universitaire
7
Féminin
28 ans
-médecine interne
-urgences
-gynécologie
-Praticiens
-pédiatrie
-addictologie
MG en milieu semi rural
8
Masculin 28 ans
-gériatrie
-urgences
-pédiatrie
-praticiens
-SASPAS/SAMU
-réanimation
urgentiste
9
Féminin
28 ans
-urgences
-gériatrie
-pédiatrie
-praticiens
-réanimation
-urgences
Urgentiste.
Puis faire soit de la gynécologie
ou la pédiatrie à l’hôpital
10
Féminin
28 ans
-gériatrie
-urgences
-praticiens
-pédiatrie
-SASPAS
-gynécologie
MG en semi rural
11
Féminin
27 ans
-médecine interne
-urgences
-gynécologie
-pédiatrie
-praticiens
-addictologie – DU
addictologie
MG en semi rural
+ mi-temps CAARUD OU
CSAPA
12
Féminin
28 ans
-urgences
-gériatrie
-gynécologie
(31)30
-pédiatrie
-praticiens
-SASPAS
13
Féminin
27 ans
-urgences
-médecine interne
-pédiatrie
-praticiens
-réanimation
-SASPAS/SAMU
Urgentiste quelques années.
Puis MG libéral
14
Masculin 28 ans
-gériatrie
-urgences
-gynécologie
-praticiens
-SASPAS
-pédiatrie
Plutôt en semi rural,
Remplacements pendant
quelques années
15
Féminin
28 ans
-urgences
-médecine interne
-praticiens
-pédiatrie
-SASPAS
-gynécologie
MG en milieu rural
16
Masculin 27 ans
-urgences adultes
-service de soin de suite
-pédiatrie
-praticiens
-gynécologie
-SASPAS
MG en milieu rural ou
Semi rural
17
Féminin
39 ans
-Médecine
interne/gériatrie
-urgences adultes
-gynécologie
-praticiens
-SASPAS
-psychiatrie
MG en milieu rural
(32)31
2- PERCEPTION DU TOXICOMANE PAR LE FUTUR MEDECIN
GENERALISTE :
A- LES CARACTERISTIQUES DE LA TOXICOMANIE :
1 - UNE IMAGE NEGATIVE :
À l’évocation de la toxicomanie, se sont rapidement les images négatives qui ont dominé
les discours par la plupart des internes. Le simple mot « toxicomanie » a rapidement fait
utiliser aux futurs médecins des termes tels que : précarité, exclusion de la société,
misère sociale, incurie, limite SDF…
« …bah, pour moi, surtout la précarité, quand je vois un patient toxicomane… »
« La précarité, un patient qui est mis en marge par la société ….»
« …c’est peut-être un peu négatif, mais un drogué…. »
« …j’ai une image négative, un préjugé négatif de ces patients-là »
« …le stéréotype du toxicomane qui est incurique, limite SDF. »
2 - UNE IMAGE DE PEUR AU DEBUT DES RENCONTRTES :
L’évocation de la toxicomanie a renvoyé certains internes à des images de peur surtout
au début de l’internat :
« …qui généralement plutôt fait peur, car c’est très compliqué »
« …au début de mes études oui, ça me faisait peur… rire… un patient toxicomane dans mon
bureau, hah…, mon dieu, qu’est-ce qu’il fait là…, »
3- UN PATIENT AU COMPORTEMENT PARTICULIER :
- Le patient toxicomane était perçu comme agressif. Il était aussi décrit comme
manipulateur et menteur. Cette représentation de leur comportement faisait partie de
l’imaginaire de l’interne, mais aussi transmis par les maîtres de stages, ou vécu pendant
les stages, et était responsable d’apriori et d’anxiété chez nos futurs médecins.
« …peuvent t’embobiner en tout cas, ont la capacité »
« …personne manipulatrice, c’est le premier truc qui me vient, oui manipulation »
(33)32
« …des fois un peu menteur et manipulateur pour tous ce qui est traitement de substitution, »
« ...trouble de comportement, agressivité »
« …puis si jamais tu t’opposes, tout ce qui agressivité, hétéro agressivité envers le médecin,
c’est un peu ça les principales sources de stress quand on voit ce genre de patient, surtout le
problème d’agressivité, c’est ce qui a été rappelé ou transmis par mes praticiens, vraiment c’est
ça le souci principal »
-
Mais pour certains internes, ils ne sont pas plus menteurs que les autres patients :
« …ils ne sont pas plus menteurs que les autres, pas plus que les anorexiques, pas plus que
les boulimiques, que les fibromyalgiques, pas plus que n’importe qui, après peut-être au départ
oui, ils vont sous-estimer leur consommation, mais ça fait aussi partie de leur pathologie »
- Certains internes nous ont expliqué que, si le patient toxicomane nous ment, c’est par
peur d’être jugé, honte de sa consommation :
« …quand la relation est bien sereine, bien établie, ils arrivent à dire la vérité, quoi, tant qu’ils ne
se sentent pas jugés, c’est le plus important à mon avis, c’est de ne les pas les juger. »
« Après des fois, ils nous manipulent, car ils ont honte de leur statut, et enfaite, ils ne le disent
même pas au début de la consultation »
4 -
UNE PERSONNALITE :
Plusieurs internes ont évoqué la notion de «personnalité du toxicomane», personnalité
qui était différente et difficile à appréhender :
« …peut-être il y a une personnalité un peu antisociale de base »
« …un profil psychologique assez particulier »
« …après, il y a aussi la personnalité un peu borderline…. la personnalité joue un rôle important,
je pense »
« …..qui ont envie de se trouver dans des situations no limit »
5 - UN PATIENT POLYPATHOLOGIQUE, COMPLEXE, FRAGILE :
Le patient toxicomane était perçu comme complexe, polypathologique, comorbidités
psychiatriques associées, désinsertion sociale.
Les comorbidités psychiatriques pouvaient générer des comportements violents.
« …et puis des gens fragiles, influençables, heu … avec des faiblesses, enfin … »
« …il n’y a pas que la toxicomanie en tant que telle, mais il y a vraiment autour qu’il faut prendre
en charge… »
(34)33
« Les polytoxicomanes....c’est plus difficile à soigner, et il y a vraiment derrière quasiment un
contexte social, une précarité... »
« …comorbidités, tout ce qui dit, comment dire…. Contacts sociaux compliqués, problèmes
judiciaires, …. »
6 - DES INDIVIDUS EN SOUFFRANCE :
La notion de souffrance morale a été évoquée par plusieurs internes :
« …une souffrance, voilà, c’est ça, souffrance sociale et psychique. »
« …et il y a vraiment derrière quasiment un contexte social, une précarité, et pour le coup, une
souffrance physique, sexuelle aussi associée. »
« …qui a besoin de soin,… la détresse psychologique, détresse humaine »
7 - DES PATIENTS COMME LES AUTRES :
Nous avons noté que beaucoup des internes rencontrés avaient précisé que les patients
toxicomanes étaient « des patients comme les autres » :
« …ils ne sont pas pire que les autres, ce sont des patients comme des autres, il y a des patients
avec qui l’on s’entend super bien et d’autres non, je trouve que c’est la même chose, et je ne
fais pas de distinction par rapport aux autres patients »
« D’autres sont en désir de sevrage, du coup, ce sont des patients comme les autres je dirai»
« …après aussi un patient comme un autre, tout dépend du contact que j’ai avec ce patient »
« ….enfin, pareil que les autres consultations de médecine générale »
« …ils étaient tout à fait normaux, comme un renouvellement de traitement antihypertenseur, »
8 -
EN FONCTION DU PRODUIT :
a - PRINCIPALEMENT LES ADDICTIONS AUX DROGUES DURES :
Les internes ont souligné que la toxicomanie ça leur évoque les drogues dures : les
stupéfiants, les patients qui s’injectent ou sniffent l’héroïne, la cocaïne, le cannabis et
les patients sous subutex ou méthadone.
«
C’est surtout le toxicomane à l’héroïne, sous subutex ou méthadone, enfin en première
pensée … »
« Toxicomane, patient dépendant aux drogues telles que l’héroïne, cocaïne, cannabis
« Plutôt IV, l’héroïne surtout enfaite »
(35)34
b - TOUTES LES PATHOLOGIES ADDICTIVES :
Certains internes englobent dans le mot toxicomanie toutes les drogues qui engendrent
une dépendance, même si en premier lieu ce sont les drogues injectables.
«
En réfléchissant, je pense à toutes les pathologies addictives donc que ce soit tabac,
alcool…. »
« …pour moi, c’est un peu dans le même sac …. »
c - LE TABAC, L’ALCOOL ET CANNABIS : DES ADDICTIONS A PART :
Certains internes insistent sur le fait que la toxicomanie ne peut pas englober l’alcool,
le tabac et le cannabis, car c’est différent :
« …
je n’associe pas du tout le tabac et l’alcool à la toxicomanie, oui je fais la différence….. rire »
« L’alcool et le tabac, enfin,… qui est une addiction, mais que je ne classe pas vraiment dans
les toxicomanies vraies »
« ...à mon sens, on banalise trop le tabac et l’alcool, dans ma pratique quotidienne, je ne les
inclue pas dans les toxicomanies en tout cas. »
« …je ne considère pas le shit ou le cannabis comme patient toxicomane, pour moi, plutôt les
drogues dures qui s’injectent ou se snifent. »
d - DES DEGRES DIFFERENTS D’ADDICTION :
En fonction de la substance, légale, lite ou pas, plus ou moins acceptée dans la
société :
« …après l’alcool, ce n’est pas illégal, mais ça peut aussi désocialiser également, mais comme
en France c’est assez culturel et un peu particulier, les autres types de toxicomanies comme le
tabac qui sont plus politiquement correctes en tout cas vis-à-vis de la société quoi. »
« …l’addicto tabac, alcool cannabis c’est l’addicto lite, mais comparativement à la toxicomanie,
là c’est l’addicto pure et dure, dans sa forme la plus importante, oui donc il y a une différence
quand même, parce qu’ils sont capable de faire tout et n’importe quoi pour avoir leurs drogues.
Donc pour moi la toxicomanie c’est l’héroïne et morphine, la cocaïne un peu moins …. »
« … enfin … je trouve qu’il y a quand même … enfin … dans mon ressenti, il y a quand même
des degrés je trouve dans la toxicomanie, enfin … je dirai que c’est … enfin … peut-être parce
que la société nous fait penser ça et voilà, mais … pour moi c’est … enfin … dans mon
imaginaire, c’est moins grave, on va dire alors que ce n’est pas vrai du tout, mais l’impression
que je ressens que c’est moins grave d’être dépendant par exemple … au tabac, à l’alcool,
même
le shit ou … enfin la marijuana heu … que d’être accro à la cocaïne, à l’ecstasy … heu
… à ces drogues-là quoi ».
(36)35
B -
LES CAUSES DE LA TOXICOMANIE :
1. DES HISTOIRES DIFFICILES :
Plusieurs internes ont constaté que les patients toxicomanes avaient vécu des situations
difficiles dans le passé, notamment dans l’enfance :
« …je pense que, quand on reprend les parcours de vie de ces personnes-là, c’est souvent, ils
ont eu une enfance hyper compliquée »
« …c’est leurs histoires de vie,………. c’est la difficulté de la vie, plutôt ça »
« …aussi avec des parcours de vie toujours difficiles, »
« …puis il y a les évènements de vie qu’on peut vivre enfant, dans l’enfance, dans l’adolescence
à laquelle il a été confronté. »
- la violence dans l’enfance :
Un interne a rajouté, en plus des histoires de vies difficiles dans l’enfance, on peut
retrouver des antécédents de maltraitance :
« …c’est souvent, ils ont eu une enfance hyper compliquée, soit ils étaient mal traités, soit
baladés d’un foyer à un autre, ….. »
- l’addiction parentale :
A été évoqué par nos internes, les patients toxicomanes ayant baignés dans le produit
durant leur enfance, avec une peur moindre du produit :
« …des parents, des frères ou des sœurs baignaient un peu dans la toxicomanie, donc il y
a moins de peur du produit, ils y accèdent donc plus facilement, on leur propose plus
facilement, »
« …si les enfants voient leurs parents qui sont toxicomanes, ils vont plus facilement vers ça,
parce que c’est quelque chose qui leur semble plus banal, je crois que quand même on reproduit
le schéma familial, celui des parents, et ça me semble plus normal de consommer quand on a
constaté ça chez les parents»
« …son enfance, si elle était confrontée à d’autres personnes toxicomanes, qu’elle a dans son
enfance essayé ces choses-là, elle est devenue dépendante finalement »
« …les parents eux-mêmes étaient consommateurs, donc ils copient »
- Mauvaises rencontres :
Des internes ont évoqué la notion de mauvaises fréquentations dont peuvent avoir les
patients toxicomanes dans leur enfance :
(37)36
« …des gens qui traversent des épreuves voilà… pas faciles, heu … qui font des mauvaises
rencontres aussi, parce que … enfin … ça dépend des gens que tu côtoies »
«… c’est un problème d’influence, de mauvaises fréquentations, sur des personnes assez
influençables, je ne pense pas que ça vient tout seul. Il se dit, tient, je vais fumer du cannabis
ou prendre de l’héroïne, je pense que, tout part d’un problème d’influençabilité de la
personne, »
« Sûrement par les milieux qu’ils fréquentent, du fait qu’ils ont des mauvaises fréquentations
entre guillemets, par tout, par les amis, les établissements scolaires… »
2. ÇA PEUT ARRIVER A TOUT LE MONDE :
Certains internes ont souligné que le problème d’addiction peut toucher n’importe qui,
même leurs proches :
« ...mais la toxicomanie peut toucher tout le monde, »
« …je pense que n’importe qui peut être toxicomane à diverses substances »
Certains parlent même d’un accident de parcours :
« …je pense que c’est juste un accident de parcours, plus qu’autre chose, oui, un accident de
parcours. »
Ça peut toucher même quelqu’un de leur famille :
« …ça peut être n’importe qui, quelqu’un de ma famille, au final, tout le monde peut être touché,
même les gens qu’on côtoie tous les jours »
« …ça peut concerner mes proches oui, …...oui ça peut concerner ma famille, mes amis. »
3. UNE PREDISPOSTION PSYCHIATRIQUE :
-
Beaucoup d’internes s’interrogent sur l’association de toxicomanie et pathologie
psychiatrique, comme cause ou conséquence :
« …. Est-ce qu’il n’y a pas une prédisposition aussi, comment dire… au niveau de l’état d’esprit,
tout le côté dépressif, à chercher aussi, tout le terrain… Peut-être un peu psychiatrique,
…Peut-être une fragilité au niveau psy quoi… pour moi »
« ...Est-ce que c’est l’œuf ou la poule, rire… est-ce que ça serait plutôt des gens qui, à la base
auraient une sensibilité psychiatrique, car à mon sens, l’addiction c’est plutôt une maladie
psychiatrique »
« … ils sont tombés sur les substances, ensuite ils sont devenus addictes, ils vont entraîner des
troubles psychiatriques, où est-ce que ce sont des gens qui ont une prédisposition psychiatrique
et vont plus facilement tomber là-dedans, c’est un peu compliqué, mais pour moi, c’est quand
même assez lié quand même. »
(38)37
« …après il y a aussi les patients psychiatriques, qui peuvent avoir des problèmes d’addiction,
des toxicomanies qui se surajoutent à leurs problèmes sociaux au-dessus »
- Un interne pense aussi que les patients psychiatriques peuvent consommer des
drogues à visé thérapeutique :
« …les patients psychiatriques, notamment les schizophrènes qui, eux tombent dans la
toxicomanie à visé thérapeutique, pour initialement enlever leurs voix, après ils deviennent
dépendants quoi. »
4. UN DESIR DE S’INTEGRER - FAIRE COMME LES AUTRES :
Certains internes expliquent les débuts de consommation de drogues dans un but de
s’intégrer, faire comme les autres :
« …pour faire comme les autres, en soirée ou la recherche de sensations…. Ça c’est pour le
tabac ou les drogues »
« ….puis le désir de s’intégrer, de faire comme les autres »
«….est-ce qu’au départ c’est pour faire comme les autres »
5. UN BESOIN DE PERFORMANCE :
La notion de consommation de drogues pour plus de performance, a été aussi évoquée
par les internes :
« …parfois il y a aussi des gens qui ont besoin de performances … heu … dans leur travail par
exemple … heu … je ne sais pas … des représentations…les gens de la finance, des travaux
qui sont très intenses où il y a un besoin de résultats, où l’on met la pression etc. … heu … ou
des milieux ou parfois au contraire il y a beaucoup d’argent et là, ça peut être un moyen de tenir
dans le travail. »
6. UNE CONSOMMATION SOCIOCULTURELLE :
Certains internes pensent que la consommation peut s’expliquer par une tendance
socioculturelle :
« Pour le tabac et pour l’alcool, est-ce que c’est culturel ? Est-ce que c’est sociétal comme les
jeux vidéo pour les ados, avec de plus en plus d’ados qui deviennent addictes, »
« …mais si… je pense une prédisposition socioculturelle peut être, tu es prédisposé par ton
entourage, ton environnement peut-être, »
(39)38
7. UN DEFAUT D’INFORMATION :
Un interne a évoqué aussi le manque d’information :
«
…peut-être aussi il y a un défaut d’information, ils ne se rendent pas compte quand ils
rentrent, »
3-
CONTEXTE DE L’EXPERIENCE DES INTERNES - LES
DIFFICULTES :
A - Stage des urgences :
Le stage des urgences était un terrain particulier de rencontre avec le patient
toxicomane pour plusieurs raisons :
- Où, ils ne viennent pas forcément pour leur toxicomanie :
«…aux urgences, ils viennent pour divers motifs, pas forcément liés à leur toxicomanie
d’ailleurs, ce sont des consultations comme n’importe quel motif …»
«
…la toxicomanie… .Ça peut venir compliquer les choses, mais ce n’est pas pour ça qu’ils
viennent aux urgences. »
- Où, on n’aborde pas toujours la question de la consommation :
« …Parce que l’on n’aborde pas toujours la question, ça se trouve qu’on croise, et on ne le sait
pas »
« …mais pour d’autres types de pathologie, on ne pense pas forcément à demander la
consommation de drogues, »
- Où la gestion de la douleur d’un patient toxicomane est problématique :
Soit en rapport avec un doute sur la simulation de la douleur pour obtenir des morphiniques :
« …j’ai déjà vu des patients, en étant aux urgences, qui simulaient une douleur pour avoir une
dose de morphine, des choses comme ça, et ils étaient dans des états pas possibles, voilà. »
« …aux urgences, le but c’est quand même d’évaluer s’il a une douleur ou pas, car s’il a une
douleur vraiment insupportable, c’est difficile de ne pas prescrire des antalgiques, il a le droit
d’être toxicomane et d’avoir mal quand même, »
Soit en rapport avec des difficultés de soulagement de la douleur :
« … ça posait problème surtout au niveau de la prise en charge de la douleur »
-
Où ce n’est pas l’endroit idéal pour une meilleure prise en charge :
« … ce n’est pas là … ce n’est pas l’endroit pour commencer ça et ce n’est pas là que l’on
délivre du subutex ou de la méthadone comme ça quoi »
« …la surveillance, et puis prévention du DT, mais on n’allait pas au-delà dans la pris en charge
aux urgences »