T
T
H
H
È
È
S
S
E
E
En vue de l'obtention du
D
D
O
O
C
C
T
T
O
O
R
R
A
A
T
T
D
D
E
E
L
L
’
’
U
U
N
N
I
I
V
V
E
E
R
R
S
S
I
I
T
T
É
É
D
D
E
E
T
T
O
O
U
U
L
L
O
O
U
U
S
S
E
E
Délivré par l'Université Toulouse III - Paul Sabatier
Discipline ou spécialité : Physico-Chimie Théorique / Physique de la matière
JURY
Prof. Nicolas FERRE
Prof. Jean-François LETARD
Dr. Gabor MOLNAR
Prof. Vincent ROBERT
Dr. Nicolas SUAUD
Prof. Nathalie GUIHERY
Ecole doctorale : Ecole doctorale science de la matière
Unité de recherche : Laboratoire de Chimie et Physique Quantiques (LCPQ/IRSAMC)
Directeur(s) de Thèse : Nicolas SUAUD et Nathalie GUIHERY
Rapporteurs : Nicolas FERRE et Jean-François LETARD
Présentée et soutenue par Corentin BOILLEAU
Le 05 juillet 2011
Titre :
Etudes théoriques de propriétés magnétiques : interactions de spins S=1, phénomène de
double-échange et transition de spin
Je remercie Fernand Spiegelman de m'avoir accueilli au Laboratoire de Chimie et Physique
Quantiques pour effectuer ma thèse dans les meilleures conditions.
Un immense merci à Nicolas Suaud et Nathalie Guihéry pour m'avoir embarqué à bord de cette
équipe en me proposant ce sujet de thèse. C'est une merveilleuse opportunité que vous m'avez
offerte en me prenant sous vos ailes pour me faire découvrir un nouveau monde. Merci pour non
seulement pour votre constante disponibilité et votre patience mais également pour votre chaleur
humaine. Cela a été un réel plaisir de partager ces années avec vous et j'espère que je saurai faire
bon usage de votre leg.
Un grand merci à l'ensemble de l'équipe des éléments d&f pour leurs précieux conseils et leur
expertise concernant la DFT et la TDDFT. C'est tout un pan de l'édifice que je n'aurais pu édifier
sans eux. Une pensée toute particulière pour Fabienne Alary qui m'a soutenu quotidiennement.
Merci à Jean-Paul Malrieu pour son enthousiasme communicatif et son envie de partager son
incroyable savoir.
Je remercie également Messieurs Jean Francois Létard et Nicolas Ferré d'avoir accepté d'être les
rapporteurs de ma thèse, ainsi que Messieurs Vincent Robert et Gabor Molnar d'avoir montré de
l'intérêt pour mon travail en faisant partie de mon jury.
Je tiens à adresser ma gratitude à l'ensemble des membres du LCPQ pour ces quatre années
épanouissantes au sein du laboratoire.
Enfin, mes plus sincères remerciements vont à mes parents et à mon frère qui m'ont épaulé sans
faillir. Sans eux, je n'écrirais pas ces remerciements. A mes amis, bien sûr, qui m'ont soutenu tout le
long de ma thèse et bien avant ça. Et avant tout, à Marie. Huit ans qu'elle partage mon quotidien et
me supporte. Chaque nouvelle journée à tes côtés est une première gorgée de bière, fraîche et
délectable.
Tabledes matières 1
1 Méthodes 8
1.1 MéthodesWFT . . . 11
1.1.1 Hartree-Fo k . . . 11
1.1.2 MéthodespostHartree-Fo k . . . 14
1.1.2.1 Corrélationnondynamique . . . 15
1.1.2.2 Corrélationdynamique . . . 17
1.2 ThéoriedelaFon tionnelledelaDensité. . . 23
1.2.1 MéthodesdeKohn-Sham . . . 24
1.2.1.1 ApproximationdelaDensitéLo ale . . . 26
1.2.1.2 ApproximationduGradientGénéralisé . . . 26
1.2.1.3 Fon tionnelleshybrides . . . 27
1.3 Méthodedelafon tionnelledeladensitédépendantedutemps . . . 27
1.3.1 ThéorèmedeRunge-Gross. . . 28
2 Extra tiondesintera tionsee tivespourdessystèmespoly-métalliques dopésetnon dopés. 30 2.1 Prin ipauxhamiltoniensmodèles . . . 30
2.1.1 ModèledeHü kel. . . 31
2.1.2 ModèledeHubbard . . . 31
2.1.3 ModèledeHeisenberg . . . 32
2.1.4 ModèledeZener . . . 35
2.1.5 ModèledeAndersonHazegawa . . . 35
2.1.6 ModèledeGirerd-Papaefthymiou . . . 36
2.2 Prin iped'extra tiondesintera tions . . . 37
2.2.1 Théoriedeshamiltoniensee tifs . . . 37
2.3 Extra tiondesintera tionsdesystèmesmagnétiquesnondopésàpartirdela THE . . . 39
2.3.1 Cas onnudesystèmesdespin
s
=
1
2
. . . 402.3.1.1 Choixd'unhamiltonienmodèleadapté . . . 40
2.3.2 Casdesystèmesdespins
S
= 1
. . . 442.3.2.1 Choixd'unhamiltonienmodèleadapté . . . 44
2.3.2.2 Extra tionàpartirdesolutionsmulti-déterminantales . . . . 46
2.3.2.3 Extra tionàpartirdesolutionsmono-déterminantales. . . . 48
2.3.2.4 Evaluations de l'amplitude des intera tions dans un dimère ettrimèrede
O
2
. . . 522.3.2.5 Evaluationsdel'amplitudedesintera tionsdansdes lusters de
La
2
N iO
4
. . . 552.4 Extra tiondesintera tionsdesystèmes magnétiquesdopésàpartird'un ha-miltoniendeHubbard . . . 60
2.4.1 Modélisationduphénomènededoubleé hangeparunhamiltoniende Hubbard. . . 60
2.4.2 Extra tionàpartirdesolutionsmulti-déterminantales . . . 64
2.4.3 Extra tionàpartirdesolutionsmono-déterminantales . . . 65
2.4.4 Solutionsmono-déterminantalesàsymétried'espa ebrisée. . . 66
2.4.5 Polarisationdespin . . . 68
2.4.6 Polarisationde harge . . . 70
2.4.7 Evaluationsdel'amplitudedesintera tionsdansle asmodèlede
[N H]
+
2
71 2.5 Con lusion . . . 783 Etudethéoriquede omplexesmonométalliquesà transitiondespin pré-sentant un eetLIESST 80 3.1 Rationalisationdeladépendan edeT(LIESST)au hampdeligands. . . 86
3.1.1 Etudeméthodologiquevia desligandsmodèlesmonodentes . . . 90
3.1.2 Corrélationstru tures-propriétés . . . 96
3.1.2.1 Elongationsanisotropes . . . 96
3.1.2.2 Rationnalisationdelarelationentre
T
(LIESST )
etT
1
2
. . . 1003.1.2.3 Originede
T
0
. . . 1113.1.3 Modélisation de omplexesdelafamilledes
F e(L)
2
(N CS)
2
. . . 1173.2 Exploration DFT et WFT des mé anismes éle troniques mi ros opiques à l'÷uvrelorsdelatransitiondespinphoto-induite. . . 127
3.2.1 Etudespe tros opiquedu
[F e(bpy)
3
]
2+
. . . 1303.2.1.1 Choixd'uneméthode . . . 131
3.2.1.2 Cara térisationdusinguletphoto-ex ité . . . 132
3.2.1.3 Premièresétapesdumé anismederelaxation. . . 138
3.2.1.4 Etudedelastru tureHS . . . 153
3.2.2 Etudedes omplexes
F e(phen)
2
(N CS)
2
etF e(phen)
2
(N CSe)
2
. . . . 1553.2.2.1 Singuletphoto-ex itéettripletsimpliquéslorsdumé anisme LIESSTdans
F e(phen)
2
(N CS)
2
. . . 1563.2.2.2 Singuletphoto-ex itéettripletsimpliquéslorsdelatransition LIESSTdu
F e(phen)
2
(N CSe)
2
. . . 1623.2.3.1 Singuletphoto-ex itéettripletsimpliquéslorsdumé anisme
LIESSTdu
[F e(bpp)
2
]
2+
. . . 166
3.2.3.2 EtudeWFTduspe treénergétiquede
[F e(bpp)
2
]
2+
. . . 170A OM, fon tionsd'onde et ouplages SO 183 A.1
[F e(bpy)
3
]
2+
. . . 183A.1.1 SinguletsMCdu
[F e(bpy)
3
]
2+
. . . 183A.1.2 SinguletsMLCTdu
[F e(bpy)
3
]
2+
. . . 185A.1.3 TripletsMLCTdu
[F e(bpy)
3
]
2+
et CouplagesSO . . . 187A.1.4 QuintupletsMCdu
[F e(bpy)
3
]
2+
. . . 203A.2
F e(phen)
2
(N CS)
2
. . . 206A.2.1 Singuletsdu
F e(phen)
2
(N CS)
2
. . . 206A.2.2 TripletsMLCTdu
F e(phen)
2
(N CS)
2
etCouplagesSO . . . 210A.3
F e(phen)
2
(N CSe)
2
. . . 225A.3.1 Singuletsdu
F e(phen)
2
(N CSe)
2
. . . 225A.3.2 TripletsMLCTdu
F e(phen)
2
(N CSe)
2
etCouplagesSO. . . 230A.4
[F e(bpp)
2
]
2+
. . . 238A.4.1 Singuletsdu
[F e(bpp)
2
]
2+
. . . 238A.4.2 TripletsMLCTdu
[F e(bpp)
2
]
2+
etCouplagesSO . . . 241AIMP AbInitio Model Potential
B3LYP Be ke,three-parameter,Lee-Yang-Parr
BO Born-Oppenheimer
BS BasSpin
BT BasseTempérature
CAS Complete A tiveSpa e
CASDI Complete A tiveSpa e DIex itations
CASPT2 Complete A tiveSpa e Perturbation Theory Se ondOrder
CASSCF Complete A tiveSpa e SelfConsistantField
CC CoupledCluster
DDCI Dieren eDedi atedConguration Intera tion
DFT DensityFun tional Theory
ECP Ee tiveCorePotential
GGA GeneralizedGradientApproximation
HDVV Heisenberg-Dira -Van-Vle k HK HohenbergetKohn HF Hartree-Fo k HS HautSpin HT Haute Température IC Intera tiondeCongurations
IPEA IonizationPotential Ele tron Anity
KS Kohn-Sham
LCAO LinearCombination of Atomi Orbitals
LDA Lo al-Density Approximation
LIESST Light-Indu edEx ited-Spin-StateTrapping
LLCT Ligand-Ligand Charge Transfert
LMCT Ligand-Metal ChargeTransfert
MC MetalCentered
MLCT Metal-Ligand ChargeTransfert
MP2 MøllerPlesset perturbation theorySe ondOrder
NEVPT2 N-Ele tron Valen estatePerturbation Theory Se ondOrder
OA OrbitaleAtomique
OM OrbitaleMolé ulaire
QDPT Quasi-DegeneratePerturbation Theory
QMC Quantum MonteCarlo
RDFT Restri tedDensityFun tionalTheory
RHF Restri ted Hartree-Fo k
SCF SelfConsistant Field
S Simplesex itations
THE ThéoriedesHamiltoniensEe tifs
THI ThéoriedesHamiltoniensIntermédiaires
TIP TotalIoni Potential
TS TransitiondeSpin
UDFT Unrestri tedDensityFun tional Theory
UHF Unrestri ted Hartree-Fo k
VB Valen e-Bond
rien ouil restera quelque hose.Dans lepremier asla matièren'auraitqu'une
existen evirtuelle,danslese ond asonsepose laquestion:quereste-t-il?La
réponselapluslogique, 'estl'existen ed'élémentsréels,indivisiblesetinsé ables
appelésdon atomes.
Démo rite, vers460-370avantJC
La ommunauté s ientique s'intéresseaux propriétés des systèmes magnétiques depuis
de nombreusesannées. Cetengouementn'est pasétranger auxmultiples appli ations
envi-sageables:supra ondu teurs,ferrouides,aimantsmolé ulaireset autressystèmesbistables
pourle sto kage d'informations.Si les expérimentateurs sepen hent sur le sujet depuisle
début duvingtièmesiè le, l'impli ation des théori iensest plusré ente.En eet,lesoutils
né essairesàl'étudenumériquede espropriétésn'ontétédisponiblesqu'àpartirdesannées
1960 et lesma hinespermettantd'a éder auxamplitudes des intera tions àl'÷uvredans
des omplexesréels, qu'àlan duvingtièmesiè le. L'appro hethéoriquepermet d'étudier
l'origine mi ros opique de leurspropriétés éle troniques remarquables, orroborant les
hy-pothèsesdesexpérimentateursetjouantparfoisunrleprédi tifdansla ara térisationdes
propriétésdenouveaux omposés.
Cettethèseapourobje tifd'exploiterlesinformationsdonnéesparlesoutilsdela himie
quantique sur la stru ture éle tronique pour apporter de nouveaux éléments de
ompré-hension on ernantles mé anismes éle troniquesà l'÷uvredans les systèmes magnétiques
molé ulaireset ristallins.Dans ebut troispartiespourrontêtredistinguées.
La première est onsa rée aux outils dont dispose la himie quantique. En eet, bien
queles omposésmolé ulairesdepetitetaillesoient ompatiblesave desméthodestraitant
expli itementtousleséle trons, en'estpasle asdes omposés omportantungrandnombre
d'atomes. Il est alors possible de traiter le système par fragments à partir de méthodes
utilisantlathéoriedelafon tiond'onde(WFT) oudetraiterlesystèmedanssonensemble
ave desméthodesbaséessurlathéoriedelafon tionnelledensité(DFT).
La deuxièmepartiede emanus ritportesur l'extra tiondes intera tionséle troniques
desystèmesmagnétiquespoly-métalliquesdopésetnondopés.Ce hapitreviseàétablirune
méthodepermettantdedéterminerave pré isionlesamplitudesdesintera tionsenutilisant
im-la raison pourlaquelle expérimentateurset théori iens les ara térisentou les étudientau
moyendehamiltonienssimpliésappeléshamiltoniensmodèles.Silaformedeshamiltoniens
modèles peutparfois être anti ipée de façonphénoménologique, sur labase d'observations
expérimentales et de onnaissan es empiriques, leur dédu tion rationnelle à partir du
ha-miltonien éle troniqueexa trequiert lesméthodeset outilsdela himiethéorique. L'étude
ab initio de es systèmes reste très oûteuse en raison du ara tère multi- ongurationnel
desfon tionsd'ondedebasseénergieet durledela orrélationdynamique.C'estpourquoi
nous avons mis en pla e une méthodologie permettant une extra tion rigoureuse à partir
de al uls mono-déterminantauxtels que la DFT. Le ara tère multi- ongurationnel des
fon tionsd'ondedessystèmesfortement orrélésinterditl'attributiond'undéterminantàun
étatdespin(ex eptépourl'étathaut spin).Ilestdon né essairede al ulerl'énergied'un
nombre susant de déterminants an d'extraire les diérents paramètres du hamiltonien
modèle. Cetteméthode nousapermisd'étudier dessystèmesmagnétiquespoly-métalliques
nondopésetd'extrairedesintera tions omplexestellesqueletermeàtrois orpsetleterme
biquadratiquede système de spin
S
= 1
[1℄. Nous avonségalement onsidérédes systèmespoly-métalliquesdopésgouvernés parles intera tionsde double é hange. Noussommes
re-montésà esintera tionsàpartirdel'expressionanalytiquede ellesdumodèledeHubbard
et avons montré que les extra tions antérieures de leur intensité à partir de al uls DFT
étaienterronées[2℄.Andevaliderlaméthodeproposée,lesextra tionsréaliséesàpartirde
al ulsDFTsontsystématiquement onfrontéesauxrésultatsWFT.
Ladernièreparties'intéresseauxpropriétésdes omposésàeetLIESST. Il onvientde
soulignerladi ultéquereprésentel'étudedes omposésàtransitiondespin.Aladiéren e
dessystèmesmagnétiquespourlesquelslesfon tionsd'ondedebasseénergienedièrentque
parles degrés deliberté de spin, lesfon tions de basse énergiedièrent i i parleur partie
spatiale. Ilest en outrené essaire dedéterminerlesspe tresadiabatiquespuisque lesdeux
états fondamentaux impliqués dans la transition possèdent des géométries distin tes. Les
études méthodologiques réalisées par notre équipe ainsi que elles ee tuées par d'autres
théori iensmontrentunetrèsfortedépendan edesrésultatsauxbasesetlerle ru ialdela
orrélationdynamique. Dansunpremier temps,une étudeméthodologique réaliséesurdes
omposésmodèlesàpartirde al ulsWFTexplorel'impa tdedéformationsstru turalessur
lespropriétésdephoto-transitionde essystèmes.Moneortdere her heseporteensuitesur
la ompréhensiondespro essusderelaxationintervenantdansles omposésàeetLIESST
lors de la transition de spin photo-induite. La détermination des états impliqués dans le
mé anismeLIESST né essiteune pré isionspe tros opiqueatteinte auprix del'utilisation
deméthodestrèssophistiquéesetdontle oût al ulatoireestélevé.Diérents omposésont
étéétudiésàpartirde al ulsDFT,TDDFTetWFTand'établirleurspe tred'absorption
ave et sans solvant à partir du singulet fondamental. L'obje tif poursuivi est d'assigner
lespe tre d'absorptionexpérimental,dedéterminer lanature des singuletspeupléslorsde
Les lois physiques fondamentales né essaires à la théorie mathématique
d'unegrande partiede laphysiqueetde latotalitédela himiesontainsi
om-plètement onnues, et ladi ulté est seulementque l'appli ationexa te de es
loismèneàdeséquationsbeau ouptrop omplexespourêtrerésolues.
PaulA.M. Dira ,1929
L'idée debriques élémentaires onstituant lemonde émergeave Leu ippe et Démo rite
inqsiè lesavantJ.C.Purementmé aniste,elledénitlamatière ommeunagrégatd'atomes
(atomos :quel'onnepeutdiviser).Vingt- inqsiè lesplustard,fa eàl'é he delaphysique
lassique à dé rire l'inniment petit, apparaissentdes théories basées sur la dis rétisation
d'un monde ontinu. Laphysique etla himiequantiquedièrentdesthéories du
XIX
`
eme
siè lesurdenombreuxpoints:
Les observables sont quantiées. Elles peuvent prendre une valeur dénie dans un
ensembledis ret.
Les notionsd'onde et de parti ule ne sont plus s indéesmais dé ritespar une même
fon tiond'onde.
Un prin ipe d'in ertitude interdit la mesure exa te et simultanée de deux grandeurs
physiques onjuguées.
Lamesured'uneobservablemodie l'étatdusystèmeétudié(le hatdeS hrödinger).
Deuxobjetspeuventêtreintriquésdetellesorteque,bienqueséparésspatialement,ils
doiventêtredé ritsglobalement.
La fon tion d'onde en mé anique quantique est la représentation de l'état quantique.
Elle permet, entre autre, de onnaître la densité de probabilité de présen e des parti ules
représentéespar etétat.L'équationdeS hrödingerpermetde al uler ettefon tiond'onde.
ˆ
H
|Ψi = i~
d
dt
|Ψi
(1.0.1)où
|Ψi
est l'étatquantiqueetH
lehamiltoniendusystèmetelque:ˆ
H
=
~
2
2m
−→
∇
2
+ ˆ
V
(−
→
r
)
(1.0.2)Seules les solutions physiques, états propres de l'opérateur hamiltonien, présentent un
intérêt. Cela revient àrésoudrel'équation auxvaleurs propresouéquation de S hrödinger
indépendantedutemps.
ˆ
H
|ϕ
n
i = E
n
|ϕ
n
i
(1.0.3)E
n
est l'énergie du système dans l'état propre|ϕ
n
i
. Plusieurs états|ϕ
n
i
peuventor-respondre à une même valeur propre (niveaux d'énergie dégénérés). La détermination de
ha un des étatspropres duhamiltonien et de l'énergie asso iée fournit l'état stationnaire
orrespondant,solutiondel'équationdeS hrödinger:
|Ψ
n
(t)i = |ϕ
n
i e
−iEnt
~
(1.0.4)
Unesolutionanalytiqueexa teàl'équationdeS hrödingern'estpossiblequedansle as
de l'atome d'hydrogène oud'ions hydrogénoïdes.Dès que l'on onsidère un système
poly-éle tronique,ilestné essairedefaireappelàun ertainnombred'approximationsetd'outils
numériques.
Dansle asnonrelativiste(lavitessedeséle tronsest onsidérée ommenégligeablepar
rapportàla vitesse dela lumière),le hamiltonien molé ulaire d'unsystème à
n
e
éle tronset N noyaux de masseM et de harge Z peut s'exprimer en unités atomiques de la façon
suivante:
ˆ
H
= ˆ
T
N
+ ˆ
T
e
+ ˆ
V
N e
+ ˆ
V
N N
+ ˆ
V
ee
(1.0.5)où,
T
ˆ
N
estl'opérateurd'énergie inétiquedesnoyaux(enu.a.):ˆ
T
N
= −
1
2
N
X
k=1
∆
k
M
k
(1.0.6)ˆ
T
e
l'opérateurd'énergie inétiquedeséle trons(enu.a.):ˆ
T
e
= −
1
2
n
e
X
i=1
∆
i
(1.0.7)ˆ
V
N e
l'opérateurd'énergiepotentielled'intera tionentrelesn
e
éle tronsi
etlesN
noyauxk
(enu.a.):
ˆ
V
N e
= −
n
e
X
i=1
N
X
k=1
Z
k
r
ik
(1.0.8)V
N N
l'opérateurd'énergiepotentielle d'intera tionnoyau-noyau(enu.a.):ˆ
V
N N
=
N
X
k=1
N
X
l>k
Z
k
Z
l
r
kl
(1.0.9)V
ee
estl'opérateurd'énergiepotentielled'intera tionéle tron-éle tron(enu.a.):ˆ
V
ee
=
n
e
X
i=1
n
e
X
j>i
1
r
ij
(1.0.10)queleséle trons,beau oupplusmobiles,s'adaptentinstantanémentàlapositiondesnoyaux.
Cettehypothèseadiabatiquepermet ledé ouplagedumouvementdeséle tronsde eluides
noyaux(approximationde Born-Oppenheimer(BO) [3℄). Dans le adre del'approximation
BO,lafon tiond'ondetotales'é rit ommeleproduitdedeuxfon tionsd'ondes:
Ψ
(l)
(~r
1
, ..., ~r
n
e
, ~
R
1
, ..., ~
R
N
) = Ψ
(l)
e
(~r
1
, ..., ~
r
n
e
, ~
R
1
, ..., ~
R
N
) × Ψ
(l)
N
( ~
R
1
, ..., ~
R
N
)
(1.0.11) oùΨ
(l)
e
(~r
1
, ..., ~r
n
e
; ~
R
1
, ..., ~
R
N
)
représente la fon tion d'onde de l'état éle troniquel
etΨ
(l)
N
( ~
R
1
, ..., ~
R
N
)
lafon tiond'ondedesnoyauxasso iéeà etétatéle tronique.Cetteréé rituredel'équation deS hrödingern'estpasen oresusantepourpermettre
unerésolutiondanslaplupartdes as.Eneet,tellequ'exprimée i-dessus,dansle asd'un
système à
n
e
éle trons (n
e
> 1), la fon tion d'onde est poly-éle tronique, dépendant desoordonnéesdetoutesles harges.Uneé happatoireestde al ulerdessolutionsappro hées
danslesquelles lafon tiond'ondetotale est dé ritesouslaformed'unproduitde fon tions
monoéle troniques
ϕ
i
(~r, ξ)
dépendant, pour haqueéle troni
,de ses oordonnéesspatiales(
−
→
r
)etdelaproje tiondesonspinsurl'axedequanti ation(
ξ
)(approximationorbitalaire):Ψ
(l)
e
(~r
1
, ..., ~r
n
e
; ~
R
1
, ..., ~
R
N
) =
n
e
Y
i=1
|ϕ
i
(~r, ξ)|
(1.0.12)où les spin-orbitales
ϕ
i
(~r, ξ)
résultent du produit d'une fon tion d'espa eψ
i
(−
→
r
)
et d'unefon tiondespin
α
i
(ξ)
.ϕ
i
(~r, ξ) = ψ
i
(−
→
r
)α
i
(ξ)
(1.0.13)Dans le asd'un atome poly-éle tronique, es fon tionsmono-éle troniques
ψ
i
sontap-pelées Orbitales Atomiques (OA) et leur énergie dépend des deux nombres quantiques
n
(nombrequantiqueprin ipal) et
l
(moment inétique orbitalaire).Pourune molé ule,l'ap-proximationLinearCombinaison of Atomi Orbitals (LCAO)dénit les
ψ
i
,appeléesOrbi-talesMolé ulaires(OM), ommedes ombinaisonslinéairesd'orbitalesatomiques.
Si un nombre d'OA inni est né essaire pour dé rire exa tement es OM, en pratique
la dé omposition LCAO sefait dans une base de taille nie. La qualité du al ul dépend
don de lapertinen e du hoix dela base d'OA. Pourdes raisons te hniques, es orbitales
atomiques sont elles-mêmes ommunément représentées par des ombinaisons linéaires de
fon tionsgaussiennes.
Dans le adre des approximations établies (hamiltonien non-relativiste, approximation
BO,approximationorbitalaireetnombredefon tionsdebaseni),ilestpossiblederésoudre
numériquementleproblème.Diérentesméthodesnumériquesontvulejour.Elless'attèlent
toutesàlades riptiondelastru tureéle troniqueàpartirdediversesappro hes.
En himiequantique,onrelèveprin ipalementquatregrandes atégoriesdeméthodesde
de Schrodinger
Méthodes semi-empiriques
WFT
DFT
QMC
Huckel
(1930)
Huckel étendu
(1963)
Méthodes semi-empiriques
implicitement corrélées
Hartree-Fock
(1928)
Méthodes post Hartree-Fock
(1934)
Théorèmes de
Hohenberg-Kohn
(1964)
Fonctionnelles hybrides
(années 80)
Méthodes TDDTF
(années 80)
Figure1.0.1:Méthodesdela himiequantique
Lesméthodessemi-empiriquesutilisentdeshamiltoniensmodèlesparamétrésàpartir
derésultatsexpérimentauxoudeméthodespluspré ises.Elles netraitentqueleséle trons
devalen eet permettent,pourlesplusévoluées,une priseen ompte impli ited'unepartie
de la orrélationéle tronique. Peu oûteusesen temps de al ul, ellessontprin ipalement
utiliséespourladéterminationdestru tureséle troniquesàdesnsinterprétatives.
LesméthodesdeMonteCarloQuantique(QMC)résolventl'équationdeS hrödinger
parunesimulationprobabiliste.L'idée onsisteàutiliserune fon tiond'ondeexpli itement
orréléeetàévaluernumériquementl'énergiedesintégrales.Leséle tronssontdénis omme
des mar heurs aléatoires, obéissant à une dynamique brownienne. On al ule les valeurs
moyennes quantiques omme valeurs moyennes le long de traje toires sto hastiques. Ces
méthodes,extrêmementpré isespourle al ul del'énergietotale,nedonnentpasen orede
bonnesestimationsénergétiques pourlesspe tresverti aux,etrestentpeuemployées.
Le al uldesdiéren esd'énergiesestunproblèmeprimordialen himiethéorique.
L'en-sembledemontravaildethèseexigeunebonneestimationde es
∆E
,quantités orre temental uléesparlesméthodesissuesdelathéoriedelafon tiond'onde(WFT)et delathéorie
de la fon tionnelle de la densité (DFT). Ces méthodes WFT et DFT, exposées par la
suite,sontdon ellesutiliséesau oursdestravauxprésentésdans ette thèse.
1.1 Méthodes WFT
1.1.1 Hartree-Fo k
Cette théorie propose une résolution appro hée de l'équation de S hrödinger en
géné-ralisant le problème à une parti ule. Mono-déterminantale, elle dénit la fon tion d'onde
éle tronique
Ψ
e
ommeundéterminantdeSlater, 'est-à-direunproduitantisymétriquedeΨ
e
=
1
√
N
!
ϕ
1
(~r, ξ
1
)
...
ϕ
N
(~r, ξ
1
)
. . . . . . . . .ϕ
1
(~r, ξ
N
)
...
ϕ
N
(~r, ξ
N
)
(1.1.1)l'é hange de deux parti ules revient à permuter les deux lignes orrespondantes et don
hangelesignedudéterminant.Leséle tronsdusystèmesont onsidérés ommedé ouplés,
haqueéle tronressentantun hampmoyengénéréparles
n
e
− 1
éle tronsrestants.Le al ul variationneldelafon tiond'ondeest obtenu parminimisationdel'énergie du
déterminantdeSlater enoptimisantlesparties spatialesdesspin-orbitales:
E
= hΨ
e
| ˆ
H
|Ψ
e
i = hΨ
e
|
n
e
X
i=1
h
c
(i) +
n
e
X
i=1
X
j>i
1
r
ij
|Ψ
e
i
(1.1.2)h
c
(i)
étantlehamiltonienmonoéle troniquerelatifàl'éle troni
:h
c
(i) = −
1
2
∆
i
−
N
X
k=1
Z
k
r
ik
(1.1.3)Leproblèmerevientalorsàune résolutiondeséquationsdeHartree-Fo k:
ˆ
F ϕ
i
= ε
i
ϕ
i
(1.1.4)ave
F
ˆ
l'opérateurdeFo k:ˆ
F
(r) = h
c
(r) +
n
e
X
j=1
[J
j
(r) − K
j
(r)δ
s
]
(1.1.5)[J
j
(r) − K
j
(r)δ
s
]
représenteletermed'intera tiondel'undeséle tronsave les(n
e
− 1)
éle -tronsrestantoù
J
j
est l'opérateurdeCoulombdénissantlafor erépulsiveentrel'éle troni
et l'éle tronj
,etK
j
l'opérateurd'é hange entre es deuxéle trons, quine on ernequeleséle tronsdemêmespin.
J
j
ϕ
i
(~r
1
) =
ˆ
ϕ
∗
j
(~r
2
)ϕ
j
(~r
2
)
r
12
dr
2
ϕ
i
(~r
1
)
(1.1.6)K
j
ϕ
i
(~r
1
) =
ˆ
ϕ
∗
j
(~r
2
)ϕ
i
(~r
1
)
r
12
dr
2
ϕ
j
(~r
1
)
(1.1.7)laspin-orbitale
ϕ
i
estve teurpropreetε
i
valeurpropredel'opérateurF
ˆ
1.1.4,d'où:ε
i
= hϕ
i
| h
c
|ϕ
i
i +
n
e
X
j=1
[J
ij
− K
ij
δ
s
]
(1.1.8) ave ,J
ij
= hϕ
i
| J
j
|ϕ
i
i
(1.1.9)K
ij
= hϕ
i
| K
j
|ϕ
i
i
(1.1.10)LaméthodeSCF(SelfConsistentField)[6℄,parexemple,permetderésoudre es
Unensembledefon tionsd'essai
ϕ
0
issuesd'un al ulpréalable(Hü kelgénéraliséouautre)fournit une valeurde l'énergie moyenne
hE
0
i
et permet de al ulerF
ˆ
0
. La diagonalisationdelamatri eobtenuedénit unnouveaujeudefon tions
ϕ
1
donnanta ès àhE
1
i
,F
ˆ
1
,ϕ
2
,et ... Lepro essusitératifprenantnpourun ritèrede onvergen eprédéni.
Onpeutalorsé rirel'énergiedusystème omme:
E
e
=
n
e
X
i=1
ε
i
−
1
2
n
e
X
i=1
n
e
X
i>j
[J
ij
− K
ij
] =
n
e
X
i=1
ε
i
−
1
2
n
e
X
i=1
n
e
X
j=j
hij| |iji
(1.1.11)Bienque etteméthodepermetteengénéralderé upérerprèsde
90%
del'énergietotale,ellepeutêtre qualitativement in orre te. En eet,la théoriede HartreeFo k tient ompte
dutroudeFermi(prin ipeinterdisantàdeuxfermionsdesetrouverenmêmetempsdansla
mêmerégiond'espa edanslemêmeétatquantique)maisne onsidèrepasl'existen edutrou
de Coulomb (faible probabilité de trouverdeux éle tronsde spin opposés dans une même
régionde l'espa e).Ces deuxeets onstituentla orrélationéle tronique
1
[4℄et leurprise
en ompteestindispensableàlades riptiondenombreuxsystèmestelsque euxtraitésdans
ettethèse,àsavoirlessystèmesmagnétiques.
Dans le as d'un atome, deux éle trons peuvent s'éviter en her hant àatteindre, soit
des orbitales de même
l
mais plus diuses (den
supérieur) ( orrélation radiale), soit desorbitales de
l
diérent ( orrélationangulaire) de elui de l'orbitale initiale. La orrélationd'un éle trondonné ave ha un desautres éle tronsd'un atomepeutêtre dé omposéeen
diérentes ontributionsd'amplitudedé roissante:
1. lesdeuxéle tronssontdanslamêmeorbitale.Ils ontalorslamêmepartie d'espa e.
2. lesdeuxéle tronssontdanslamêmesous- ou hemaisnesontpasapariés.
3. lesdeuxéle tronsappartiennentàlamême ou hemaisàdessous- ou hesdiérentes.
4. lesdeuxéle tronsappartiennentàdeux ou hesdiérentes.
Dansle asdemolé ules,la orrélationestresponsablede:
1. la régulation de la u tuationde harge, qui favorise les formesneutres par rapport
auxformesioniques( orrélationgau he-droitedanslaliaison).
2. lapolarisationdynamique.
Lessystèmesréelsnesontpasrédu tiblesàleurséle tronsmagnétiquesa tifs,ilspossèdent
desorbitalesde ÷uretdesorbitalesdevalen eessentiellementdoublemento upées.Or,si
lenombred'éle trons
α
estdiérentdunombred'éle tronsβ
danslesorbitalesmagnétiques,elainduitun hampd'é hangeave leséle tronsde ÷ur,polarisantdiéremmentlesOM
de ÷ur en
α
et enβ
(Fig : 1.1.1). Ce phénomène, appelé polarisation de spin, est plusimportantpourlessolutionsdegrand
m
s
quepour ellesdepetitm
s
.1. la orrélation éle tronique représente le fait qu'un éle tron dans une région de l'espa e modie la
Figure1.1.1:Illustrationdelastabilisationénergétiquerésultantdelapolarisationdespin.
Lessolutionssymétrie-adaptéed'espa eobtenuesdansunformalismenonrestreint(partie
spatiale des spin-orbitales
α
diérente de elle des spin-orbitalesβ
) fournissentdon deuxjeuxd'OMdiérents(ex eptépourdessystèmesà ou hesfermées).
Un phénomène supplémentaire peut êtreprisen omptedans lessystèmesave ousans
symétriegau he-droite:lalo alisationde hargedessolutionsauto- ohérentesdueàla
pola-risationde hargedesorbitalesina tives.Cesmé anismesserontdétaillésetleurimportan e
sera évaluée dans le hapitre3 onsa ré à l'extra tiond'intera tions magnétiques dans les
systèmesdespin
s
= 1
et lessystèmesàdoubleé hange.1.1.2 Méthodes post Hartree-Fo k
L'énergie de orrélationest dénieparLöwdin [5℄ ommeladiéren ed'énergieentre la
solutionHFetlasolutionexa tedel'équationdeS hrödingernonrelativistedans
l'approxi-mationdeBorn-Oppenheimer.
Lafon tiond'ondeéle troniqueexa tepeutêtreé rite ommeuneIntera tionde
Con-gurations(IC), 'est-à-direla ombinaisonlinéairedetoutesles ongurationspossiblesdes
n
e
éle tronsdanslesn
orbitales.Ψ = c
0
Ψ
0
+
X
a,p
c
p
a
Ψ
p
a
+
X
ab,pq
c
pq
ab
Ψ
pq
ab
+ ... +
X
ab...n
e
,pq...n
c
pq...n
ab...n
e
Ψ
pq...n
ab...n
e
(1.1.12)où
Ψ
0
estlafon tiond'ondeHF,P
a,p
c
p
a
Ψ
p
a
orrespondàla ontributiondetouteslesmono-ex itations(ex itationd'unéle trond'uneorbitaleo upéeversunevirtuelle).
P
ab,pq
c
pq
ab
Ψ
pq
ab
permetde onsidérerlesdéterminantsdiex itésparpromotionsimultanéededeuxéle trons
etainsidesuite.Seulslesdéterminantsdemêmesymétried'espa eetdemême
m
s
que|Ψ
0
i
interagirontave lui,horseetsrelativistes.
Le meilleur al ul envisageable dansle adre des approximationsinitiales (hamiltonien
non relativiste, approximationde BO et nombre de fon tionsde bases ni) onsidère
l'en-sembledes ex itations éle troniquespossibles dansla base hoisie(Intera tion de
rélation(Fig:1.1.2).Ellespeuventêtremonooumulti-référen e.Cesméthodespermettent
detraiterdessystèmes nepouvantêtreessentiellementdé ritsparundéterminantunique.
Méthodes post
Hartree-Fock
Méthodes mono-référentielles
Méthodes multi-référentielles
corrélation non dynamique
Méthodes mono-référentielles
corrélation dynamique
perturbative
Méthodes mono-référentielles
corrélation dynamique
variationnelle
Méthodes multi-référentielles
corrélation dynamique
variationnelle
Méthodes multi-référentielles
corrélation dynamique
perturbative
Figure1.1.2:Diérentes méthodespostHartree-Fo k
La orrélation est usuellements indée en deux ontributions: la orrélationnon
dyna-mique etla orrélationdynamique.
1.1.2.1 Corrélationnon dynamique
L'approximationdeHartree-Fo ken hampmoyennepermetpasdediéren ierlespoids
desformesneutres,ioniqueset non-Hund
2
ausensValen eBond(VB)[7,8℄.En eet,dans
le as simple de
H
2
par exemple, le déterminant unique qui dé rit le système est|g¯g|
nepermet pas de retrouver
H
+ H
à la disso iation (|g¯g|
ayant un poids identique sur lesformes neutreset ioniques).Cette des ription mono- ongurationnelleest inapte àdé rire
des systèmes présentant plusieurs déterminants quasi-dégénérés en énergie. Pour résoudre
es problèmes, la fon tion d'onde doit être représentée par une ombinaison linéaire des
déterminants onstruitsdans lesOM delabase devalen e.Ladiéren e énergétiqueentre
lades riptionmono et multi-déterminantaleest dénie omme l'énergiede orrélationnon
dynamique.
Laméthode CASSCF(Complete A tiveSpa eSelfConsistant Field)[6℄ré upèreune
partiede etteénergiede orrélationnondynamique.Elles'appuiesurunepartitiondesOM
entroissous-espa es(Fig:1.1.3).
2. Etatsnerespe tantpaslarègledeHundetdon n'appartenantpasauxétatsfondamentauxatomiques
CAS
3.Occupées
2.Actives
1.Virtuelles
Figure1.1.3:Dé oupagedel'espa eorbitalairedanslesméthodesCASSCF.
1. lesvirtuelles,vides.
2. lesa tivessont onstituéesd'orbitales possèdantunnombred'éle trons omprisentre
0et2.
3. lesina tives,doublemento upées.
L'espa e a tif(CAS) orrespondàl'ensemble detoutes lesdistributions possiblesdes
éle -trons a tifsdanslesorbitalesa tives.Latotalité dela orrélationnondynamique est
ré u-péréesi l'ensemble desorbitaleset des éle tronsde valen edusystème sontdénis omme
a tifs. Cependant, ela n'est pas toujourspossible pour des raisons te hniques (dimension
tropimportante del'espa edesdéterminants).LeCASdoitdon êtrejudi ieusement hoisi
arseulslesdéterminantsde etespa esont onsidérésparun al ul CASSCF.
Cette méthode onsiste don àréaliserune intera tionde ongurations(IC)restreinte
àun espa ea tif. Elle génèretousles déterminants duCAS, e qui permet dediéren ier
les poids des formes neutreset ioniques au sens VB. Les oe ients des déterminants de
référen e,apparaissantdansledéveloppementdelafon tiond'onde,ainsiqueles oe ients
sur les orbitales atomiques (OA), intervenant dans les orbitales molé ulaires (OM), sont
optimisésvariationnellement(optimisationdelafon tiond'ondeetdesOM).LesOMpeuvent
êtreoptimiséespour haqueétat(statespe i ),ouilestpossibled'obtenirunjeu ommun
d'orbitales optimisésimultanémentpourplusieursétats(state average). Cetteméthode est
size- onsistent 3
et invarianteparrotationdesOMàl'intérieurde haquesous-espa e.
Dansle assimpled'unemolé ule entrosymétriquepossèdantdeuxéle tronsdansdeux
orbitalesmolé ulaires a tives
g
etu
(respe tivementgeradeet ungerade), lesorbitalesma-3. l'énergiede orrélation roîtlinéairementave lenombredeparti uleset,àl'inni,lafon tiond'onde
a
=
g
√
+ u
2
(1.1.13)b
=
g
√
− u
2
(1.1.14) ave1
Ψ
CAS
lafon tiond'onded'un étatsingulet:1
Ψ
CAS
= λ |g¯gi − µ |u¯ui
(1.1.15)où
λ
etµ
sontpositifs.Dans la base des orbitales orthogonales lo alisées sur ha un des atomes, la fon tion
d'ondede etétats'exprime:
1
Ψ
CAS
=
λ
+ µ
2
a¯b
+ b¯
a +
λ
− µ
2
b¯b
+ a¯
a
(1.1.16)1
Ψ
CAS
=
λ
+ µ
2
|φ
neutre
i +
λ
− µ
2
|φ
ionique
i
(1.1.17)Alorsqu'undéterminantunique
|g¯gi
(enHartreeFo k)donne50%deformesneutreset50%deformesioniques,lapriseen omptedelau tuationde hargepermetdediéren ier
le poids des formes neutres
λ+µ
2
2
de elui des formes ioniques
λ−µ
2
2
, plus hautes en énergie.LaméthodeCASSCFestimplémentéedansMOLCAS
4
[9℄[10℄[11℄, haînede al uls réée
àl'universitédeLund.
1.1.2.2 Corrélationdynamique
La orrélationnondynamique ne on ernequeleséle tronsde valen edanslabasedes
OMdevalen e.Lerestedusystèmenes'adaptepasauxdiérentesdistributions onsidérées
lorsd'unedes riptionmulti-déterminantale.Lapriseen omptedela orrélationdynamique
exige de onsidérer l'ex itation des éle tronsde ÷ur et de valen e versles OM virtuelles
ainsiquel'ex itationdeséle tronsde ÷urverslavalen e.Plusieursméthodesprennenten
ompteunepartiedela orrélationdynamiquesoitdefaçonvariationnelle(méthodesdetype
CCSD, DDCI,...) soitde façonperturbative(méthodesdetypeMP2, NEVPT2,CASPT2,
...).
Méthodesvariationnelles
Toutefon tiond'onde
|Ψi
peutêtreé rite ommeune fon tiond'onded'ordrezéro|φ
0
i
surlaquelleonfaitagirunopérateurd'ex itation
T
ˆ
.|Ψi = e
T
ˆ
|φ
0
i
(1.1.18)ˆ
T
=
X
i
ˆ
T
i
(1.1.19)ave
T
ˆ
1
l'opérateurdesmono-ex itationsˆ
T
1
=
X
i
X
r
t
r
i
a
i
a
†
r
(1.1.20)ˆ
T
2
l'opérateurdesdi-ex itationsˆ
T
2
=
1
4
X
i,j
X
r,s
t
rs
ij
a
i
a
j
a
†
r
a
†
s
(1.1.21) et ainsidesuite.Lafon tionderéféren edevientune ombinaisonlinéairedesdéterminantsdeSlater
dé-pendantdel'ordred'ex itation onsidéréetdes oe ients
t
.Lapriseen omptedetouteslesex itations(IC omplèteouFULLCI)donnelasolutionexa tedel'équationdeS hrödinger
danslabasedonnée(dansle adredesapproximations onsidérées:nonrelativiste,BO,...).
Une méthode d'IC multi-reférentielle est implémentée dans CASDI [12℄. Ce ode est
développéàToulouseparlegroupeMéthodesetoutilsdela himiequantique.Elle prend
une fon tion CAS omme fon tion d'ordre zéro et traite variationnellement la orrélation
dynamique en rajoutantune partie des ex itations. Lesdiérentsespa es d'IC traités par
CASDIsontexpli ités i-dessous.
Le pluspetit estl'espa e CAS+S(Fig:1.1.4).Il onsidèretouteslesmono-ex itations
et ertaines di-ex itations sur l'ensemble des déterminants de l'espa e CAS restreint. Ces
ex itationssontnotées:
⊲
1h(1hole):ex itationsd'unéle trondesorbitalesina tiveso upéesverslesorbitalesa tives,
⊲
1p(1 parti ule): ex itationsd'un éle tronde l'espa ea tifverslesorbitalesina tivesvirtuelles,
⊲
1h1p:ex itationsd'unéle trondesorbitalesina tiveso upéesverslesorbitalesCAS
CAS+1h
CAS+1p
CAS+1h1p
Figure1.1.4:Ex itationsprisesen omptedansun al ulCAS+S
Lesex itations1h1psonttoutesdesimplesex itationsdansl'espa eexterne
(éventuelle-menta ompagnéesd'uneex itationdansl'espa ea tif).Unepartiedes1h1psontdon des
di-ex itations.Certainesd'entreelles,parexemple,modientlapartiedespindel'éle tron
ex ité: un éle tron
α
est ex itédes orbitalesina tivesverslesa tiveset unéle tronβ
estex itédesorbitalesa tivesverslesvirtuelles.Cesdiex itationsdoiventêtreprisesen ompte
and'obtenirdesétatspropresdespin.
Laméthode onsisteàdiagonaliserlamatri ereprésentativede
H
ˆ
expriméedanslabasedesdéterminantsduCASetdesex itations onsidérées.Cependant, ettematri epeut
rapi-dementatteindre degrandes dimensionsdevenantalorsdi ilementdiagonalisable
exa te-ment.Danslamesureoùseuleslesvaleurspropreslesplusbassesenénergiesontné essaires
àlades riptiondessystèmesmagnétiquesouàvalen emixte,desméthodesnumériquestelle
queladiagonalisationdeDavidson,quipermettentjustementden'obtenirquelespremières
valeurspropresetlespremiersve teurspropresdusystème,sontutilisées.
Lapolarisationdynamiquedesorbitalesa tivessousl'eetdesu tuationsdu hamp
éle -triquedansl'espa ea tifestpriseen omptedès eniveaude al ul[13℄.Ellepermet,entre
autres,larespirationdesorbitalesetleurhybridationdynamique(dilatationou ontra tion
desorbitalesenfon tiondeleuro upationinstantanée).
L'espa e CAS+DDCI onsidère,enplusdesex itationsduCAS+S,une partiedes
di-ex itationssurl'ensembledesdéterminantsdel'espa eCAS(Fig:1.1.5).Cesdi-ex itations
peuventêtredé omposées ommesuit:
⊲
2h:ex itationsdedeuxéle tronsdesorbitalesina tiveso upéesversl'espa ea tif,⊲
2p:ex itationsdedeuxéle tronsdel'espa ea tifverslesorbitalesina tivesvirtuelles,⊲
2h1p: ex itations d'un éle trondes orbitalesina tives o upées vers l'espa ea tif etd'unéle trondesorbitalesina tiveso upéesverslesorbitalesina tivesvirtuelles,
⊲
1h2p:ex itationsd'unéle trondel'espa ea tifverslesorbitalesina tivesvirtuellesetCAS+2h
CAS+2p
CAS+2h1p
CAS+1h2p
Figure1.1.5:Ex itationssupplémentairesprisesen omptedansun al ul CAS+DDCI
Le hoix de l'espa e CAS+DDCI orrespond à la prise en ompte de l'ensemble des
ex itations parti ipant diérentiellement, au se ond ordre de perturbation, à l'énergie des
étatsduCAS.Sontrajoutées ertainestri-ex itationsdefaçonà onserverdessolutionsqui
soientétatspropresdespin.
Cette méthode ajoute la orrélation radiale
ns
2
→ ms
2
etns
2
→ (m
′
s)
1
(m
′′
s)
1
et la orrélation angulairel
2
→ (l ± 1)
2
etl
2
→ (l + 1)
1
(l + 2)
1
orrespondant aux doubles
ex itations.Celles- iontpoureetd'éloignerleséle tronsupetdown.La orrélationradiale
permetauxdeuxéle tronsd'unemêmeorbitaled'êtrel'unprèsdunoyauetl'autreplusloin.
Quantàla orrélationangulaire, ellefavorisel'évitementdes éle trons.Parexemple, pour
deuxéle trons2s,elleaugmente laprobabilitédetrouverl'éle tron
α
àgau hedunoyauetl'éle tron
β
àdroiteen onsidérantl'ex itation2s
2
→ 2p
2
.Ellepermetégalementdeprendre
en omptelarepolarisationdesdéterminantsàtransfertde harge,mé anisme ru ialdans
le asde omplexesmétalliques.
L'espa eCAS+SDajoute,auxex itationstraitéesdansCAS+DDCI,lesdi-ex itations
manquantesainsiqu'unepartiedestriet desquadri-ex itations(Fig:1.1.6):
⊲
2h2p: ex itations dedeux éle tronsdesorbitalesina tiveso upées versles orbitalesCAS+2h2p
Figure 1.1.6:Ex itationssupplémentairesprisesen omptedansun al ulCAS+SD
Les
2h2p
onsidèrentl'ex itationdedeuxéle tronsdesorbitaleso upéesverslesorbitalesvirtuellessur haquedéterminantduCAS.Touteslesex itationsintervenantause ondordre
deperturbationsontprisesen onsidération.
CAS+DDCI etCAS+SDnesontpas size onsistent maisdes orre tionssontpossibles
anderestaurer ettepropriété[14℄[15℄.
Méthodesperturbatives
L'idée de es méthodes est qu'un al ul HF ou CASSCF est une bonneapproximation
et ontient déjà une grande partie de l'information. L'énergie de orrélation ne représente
qu'unefaiblefra tiondel'énergietotaleet latraiter ommeuneperturbationest justié.
Ils'agit toujoursde résoudrel'équationdeS hrödingeroù
H
ˆ
esté rit ommelasommed'unhamiltoniend'ordrezéro
H
ˆ
0
donton onnaitlessolutionset d'unopérateurdepertur-bation
H
ˆ
′
.ˆ
H
= ˆ
H
0
+ λ ˆ
H
′
(1.1.22)ˆ
H
0
|φ
i
i = ε
i
|φ
i
i
(1.1.23) Les|φ
i
i
i=0,...,n
,ve teurspropresdeH
ˆ
0
,sontlesdéterminantsou ongurationsd'énergieε
i
.Comme
H
ˆ
′
estunepetite orre tionà
H
ˆ
0
,lessolutionsdeH
ˆ
0
seronttrèspro hesde ellesde
H
ˆ
.Lafon tiond'ondeΨ
,ve teurpropredeH
ˆ
,et l'énergieE
peuventdon s'é riredelafaçonsuivante :
|Ψi = |Ψ
0
i +
X
i
λ
i
Ψ
(i)
E
(1.1.24)E
= E
0
+
X
i
λ
i
E
(i)
(1.1.25)perturbation et
i
l'ordre onsidéré. La pré ision de ette méthode repose sur le hoix duhamiltoniendedépart
H
ˆ
0
etdel'ordrei
traité.Denombreusesméthodesutilisentuntraitementperturbatifdela orrélationdynamique.
Certainesd'entreellessontdesméthodesmono-reférentielles(MP2parexemple).Cependant,
montravaildethèseportantsurl'étudedesystèmesessentiellementmulti- ongurationnels,
seulesdesméthodesmulti-reférentiellesexpli itement orréléesserontprésentéesi i.
UnedesméthodesWFTutiliséeau oursdemestravauxestCASPT2(CompleteA tive
Spa ewithSe ond-orderPerturbationTheory)[16,17℄.Safon tiond'onded'ordrezéro
|Ψ
0
i
,multi- ongurationnelle,esttiréed'un al ul CASSCFetlehamiltoniend'ordrezéroutilisé
estdetypeMoller-Plesset.
ˆ
H
0
=
X
k
ε
k
a
†
k
a
k
Cette méthode traite perturbativement l'ensemble des mono et di-ex itations. Ilexiste
don huit lasses d'ex itations: les
1h
et2h
qui onstituentl'espa e interne; les1p
,1h1p
,et
2h1p
qui onstituentl'espa esemi-interne;les2p
,1h2p
,et2h2p
qui onstituentl'espa eexterne.La fon tiond'onde orrigéeau premierordreest développée surlabase des
déter-minantsduCAS, ainsiquesurlesfon tionsmultidéterminantalesrésultantdel'appli ation
desopérateursd'ex itation(produits d'opérateursde réationet annihilationsur les
déter-minantsduCAS orrespondantauxmonoetdi-ex itationsdepuisl'espa ea tifversl'espa e
externe). CASPT2 est dite ontra tée, 'est à dire qu'elle ne orrige pas le rapport des
oe ients dela fon tionCASSCF. L'appli ationdes opérateursd'ex itations sur la
fon -tion CAS multidéterminantale engendre des fon tions d'onde linéairement dépendantes et
né essiteuneorthogonalisationaposteriori poursupprimerlesdéterminantsredondants.
Un in onvénient du traitement perturbatif réside dans l'apparition de dénominateurs
positifs oupro hes de zérodans le développement perturbatif. Onappelle étatsintrus es
états qui se voient attribué, du fait de l'emploi d'un
H
0
monoéle tronique, des énergiesdénuéesdesensphysique.Cesartéfa tsdisparaissentquandonutiliseun
H
0
plusréaliste(H
0
biéle tronique)maisd'unemploiplusdi ile[18℄.Dansle adredeCASPT2,pourremonter
l'énergiede esétats,ilestpossibled'introduireunshifténergétiqueaudénominateur(level
shift ou imaginary shift). Un autre problème de CASPT2est lasurestimation de l'énergie
de orrélation des états à ou hes ouvertes. L'IPEA shift (Ionisation Potential Ele troni
Anity)permet dedéstabiliser esétatsenajoutantune orre tionauhamiltonien d'ordre
zéro( orrigel'énergiedesorbitalesa tivespourles ou hesouvertes).L'anitééle tronique
et le potentield'ionisation n'étant pas desgrandeurs fa ilement a essibles,l'IPEA est un
fa teuressentiellementempiriquexépardéfautà
0, 25ua
.Ilestégalementpossibled'ee tuerdes al ulsMulti-StatesCASPT2[19℄.Cetteméthode
ouplelesdiérentsétatséle troniquesobtenusause ondordredeperturbationàl'aided'un
hamiltonienee tifbâtidanslabase desétats onsidérés.Lamatri ehamiltonienne
LesméthodesWFTexpli itement orréléespermettentdedéterminerpré isément
l'éner-gie des diérents états du système à ondition d'utiliser un nombre de fon tions de base
susant.C'est ette onditionqui onstituelaprin ipalelimitationde esméthodes.En
ef-fet,letempsde al ul, roissanten
N
CAS
.m
6
(ave
N
CAS
lenombrededéterminantsduCASet
m
lenombredefon tionsdebaseutilisée),devient onsidérablepourlessystèmespossè-dantungrandnombred'atomes.Pouréviter e goulotd'étranglement,une autreappro he
existe:laThéoriedelaFon tionnelledelaDensité.
1.2 Théorie de la Fon tionnelle de la Densité
Les méthodesWFT onsidèrentunefon tion d'onde
Ψ(r
1
ω
1
, . . . , r
ne
ω
n
e
)
possèdant3n
e
variables d'espa e et
n
e
variables de spin. Le prin ipe de la Théorie de la Fon tionnelleDensité(DFT) est des'aran hir de egrandnombredevariablesentraitant,nonpasdes
éle trons, mais une densité éle tronique
n(r
1
)
dénie ommel'intégrale de|Ψ|
2
sur toutes
les oordonnéesdespinetd'espa eex eptées3(
r
1
(x, y, z)
):n(r
1
) = N
e
X
ω
1
. . .
X
ω
ne
ˆ
dr
2
ˆ
dr
n
e
|Ψ(r
1
ω
1
, . . . , r
ne
ω
n
e
)|
2
(1.2.1)ave
ω
lavariabledespinetN
e
lenombred'éle trons:ˆ
n(r)dr = N
e
(1.2.2)Toutl'eortestportésurle al ul del'énergiequiest désormaisune fon tionnellede la
densité(unefon tiondefon tion
5 ).
Cette appro hestatistiquetiresesorigines dumodèlede Thomas-Fermi(1927)qui
uti-lise la statistiquede Fermi-Dira pour déterminer ladistribution éle troniqueet le hamp
éle trique autour desnoyaux lourds. Cependant, e modèle,in apable dedé rire la liaison
molé ulaire,nepermettaitpasdetraiterdeproblèmes himiques.
C'est Hohenberget Kohn qui vontlereformuleren1964 enune théorieexa te pour un
systèmeà
N
orpspermettantd'étudierunsystèmeéle troniqueàpartirdesadensité[20℄.Ellereposesurdeuxthéorèmes:
Premier Théorème:
Pourtout système departi ules enintera tion dansunpotentielexterne
V
ext
(r)
, lepo-tentiel
V
ext
(r)
estuniquementdéterminé,àune onstanteadditiveprès,parladensitén
0
(r)
delaparti uledanssonétatfondamental :
n
0
(r) ⇔ V
ext
(r) ⇔ Ψ
0
(1.2.3)pondent.Delamêmefaçon,unedensitédénitdefaçonunivoqueunpotentieletunefon tion
d'onde.
Ψ
0
estdon unefon tionnelledeV
et unefon tionnelleden
.Ψ
0
= Ψ
0
[V ] = Ψ
0
[n]
(1.2.4)On est toujours dans l'approximation de BO. Le hamiltonien est don onstitué d'un
potentielexternedé rivantle hamp rééparlesnoyaux,del'intera tionentredeuxéle trons
et del'énergie inétiquedeséle trons:
ˆ
H
= ˆ
T
+ ˆ
V
ext
+ ˆ
V
ee
(1.2.5)Se ond Théorème:
Il existeune fon tionnelleuniverselle
E[n]
exprimant l'énergieenfon tion deladensitééle tronique
n(r)
,validepourtoutpotentielexterneV
ext
(r)
.Pour haqueV
ext
(r)
parti ulier,l'énergie del'étatfondamental dusystème estlavaleurqui minimise ettefon tionnelle, la
densité
n(r)
qui luiest asso iée orrespondàladensitéexa ten
0
(r)
del'étatfondamental.E
0
=
min
n→N
(
min
Ψ→n
hΨ| ˆ
T
+ ˆ
V
ext
+ ˆ
V
ee
|Ψi)
(1.2.6)Cetétatfondamentalest telquesa densité
n
0
(r)
minimisel'énergie.Pourrésoudrel'équationdeS hrödingerdans eformalisme,ilsutde onnaîtrelaforme
de la fon tionnelle.Si l'on trouve une expression analytique à la fon tionnellede l'énergie
inétiquepourunsystèmeà
n
e
éle tronsenintera tion,il estalorsfa ile,pourunpotentielexterne donné, de déterminer l'énergie de l'état fondamental. Le problème est lesuivant :
l'énergie inétique d'un système d'éle trons en intera tion n'est pas al ulable de manière
exa te.
1.2.1 Méthodes de Kohn-Sham
Une alternativeest présentéeun anplus tard(1965)par WalterKohn et LuSham. Ils
proposentde ontournerleproblèmeenrempla antlesystèmed'éle tronsenintera tionpar
un système supposé équivalent : des fermions de harge nulle évoluant dans un potentiel
externe [21℄. Ilest alors possiblede s inder l'expressiondel'énergie inétique enun terme
T
s
[n]
donton onnaitlasolutionexa teetenune orre tion al uléeave une fon tionnelleappro hée. L'intérêt de la reformulation introduite par Kohn et Sham est que l'on peut
maintenantdénirunHamiltonienmono-éle troniqueeté rireleséquationsdeKohn-Sham
mono-éle troniques qui, ontrairement à l'équation de S hrödinger, peuvent être résolues
analytiquement.
[−
~
2
2m
∇
2
+ V
KS
(−
→
r
)]ϕ
i
(−
→
r
) = ǫ
i
ϕ
i
(−
→
r
)
(1.2.7)orbitales
ϕ
i
vérient:n
KS
(−
→
r
) =
N
X
i=1
|ϕ
i
(−
→
r
)|
2
= n
0
(−
→
r
)
(1.2.8)où
n
s
est ladensitééle troniquedunouveausystèmeetn
0
elledusystèmeréel.L'énergie est dé omposée ommesuit en termes d'énergie inétique
T
,d'énergiepoten-tiellenoyaux-éle trons
E
N e
etéle trons-éle tronsE
ee
,toutesfon tionnellesden
.E[n] = T [n] + E
N e
[n] + E
ee
[n]
(1.2.9)Seule
E
N e
s'exprimeaisément:E
N e
[n] =
ˆ
n(−
→
r
) ˆ
V
N e
d−
→
r
(1.2.10) aveˆ
V
N e
= −
N
X
i=1
M
X
A=1
Z
A
r
iA
(1.2.11)Lesdeuxautresfon tionnellessontin onnues.
L'énergie éle trons-éle tronspeutêtres indéeendeuxparties.
E
ee
[n] = E
cl.
[n] + E
n.cl.
[n]
(1.2.12)Lapartie lassique
E
cl.
peuts'exprimersouslaformed'unerépulsiondedeux hargesn(~r)
pla éesendeuxpointsdistantsde
r
12
ommedanslemodèledeThomas-Fermi:J
[n] =
1
2
ˆ
ˆ
n(−
→
r
1
)n(−
→
r
2
)
r
12
dr
1
dr
2
(1.2.13)Ce terme n'in lut pas l'énergie d'é hange (trou de Fermi). Il est ompris dans
E
n.cl.
[n]
etdé ritunsystèmed'éle tronsnon orrélésenintera tions.
Il apparaitégalementi i unproblème on eptuel inhérent àlaDFT: tousleséle trons
parti ipentàladensitétotale.Un mêmeéle tronadon une ertainedensitéen
r
1
etenr
2
.Ilpeutdon sevoir etinteragirave lui-même equiintroduituneerreur :l'erreurdeself
intera tion.
LesorbitalesdeKohn-Sham
ϕ
i
nesontpasidentiquesauxorbitalesHF: esont ellesd'unsystème tif d'éle trons sansintera tion, mais possédant lamême densité que le système
réel.Ce i permet d'exprimersansapproximation
E
N e
etJ
.LapropositiondeK-S onsistantàréé rire
T
[n] = T
s
[n] + (T [n] − T
s
[n])
(1.2.14) aveT s
[n] = −
1
2
N
X
i=1
hϕ
i
| ∇
2
|ϕ
i
i
(1.2.15)E[n] = T
s
[n] + E
N e
[n] + J[n] + E
xc
[n]
(1.2.16) oùE
xc
= E
n.cl.
[n] + (T [n] − T
s
[n])
(1.2.17)T
s
,J
etE
N e
sont al ulablesde manièreexa te ave lesorbitales tivesφ
i
et laden-sité
n
etE
xc
, appelée fon tionnelled'é hange- orrélation,est laseule partie in onnue.Lesdeuxprin ipales tentativesd'appro hedelafon tionnelled'é hange- orrélationexa tesont
l'Approximation de la Densité Lo ale (LDA) et l'Approximation du Gradient Généralisé
(GGA).
1.2.1.1 Approximation de la Densité Lo ale
Cetteapproximationdupotentield'é hange- orrélationestsimpleetsebasesurlemodèle
d'ungazdedimensioninnied'éle tronsdedensité onstante.
E
xc
LDA
[n] =
ˆ
n(−
→
r
)ǫ
xc
[n]d−
→
r
(1.2.18)ǫ
xc
[n]
peut être dé omposée (même si ela n'a pas de sens physique) en une ontributiond'é hange
ǫ
x
[n]
et de orrélationǫ
c
[n]
.ǫ
xc
[n] = ǫ
x
[n] + ǫ
c
[n]
(1.2.19)où
ǫ
x
[n]
peutêtreexprimée omme:ǫ
x
[n] = −
3
4
3
r
3n(−
→
r
)
π
(1.2.20)Pourlapartie orrélation,ilest possibled'obtenirune expressionanalytiqueeninterpolant
desrésultatsobtenusàpartird'autresméthodesde al ul.
Cette approximationlo ale de ladensitétend àsurestimer l'énergiede orrélation et à
sous-estimerl'énergied'é hange.Ellefournitsouventd'assezbonnespropriétésmolé ulaires
(géométrie, fréquen es)mais onduitgénéralementàde trèsmauvaisesestimations
énergé-tiques.
1.2.1.2 Approximation du Gradient Généralisé
Les systèmes réels ne présententpas une densité éle troniqueuniforme et sont souvent
trèséloignésd'unmodèledegazhomogèned'éle trons.Pourtenir omptede ette variation
spatiale, uneautreapproximationaété développée :l'ApproximationduGradient
Généra-lisé.LesméthodesGGAprennenten ompte l'inhomogénéitééle troniqueenexprimantles
énergiesd'é hangeetde orrélationenfon tiondeladensitéet desadérivéepremière:
E
xc
GGA
[n
α
, n
β
] =
ˆ
D'où,
E
x
GGA
[n] = E
LDA
x
[n] −
ˆ
F
[s]n
3
4
(−
→
r
)d−
→
r
(1.2.22) aves
=
|∇n(−
→
r
)|
n
3
4
(−
→
r
)
(1.2.23)legradientdedensitéréduite.
Deux fon tionnelles
E
x
etE
c
ne peuvent être asso iées que si leur sommeE
XC
vérieun ertainnombredepropriétésphysiques ommele omportementasymptotique àgrande
distan e.
1.2.1.3 Fon tionnelles hybrides
Si les méthodes GGA orent une meilleure des ription que elle basée sur la LDA, e
n'est toujours pas susant pour dé rire les propriétés physi o- himiques de ertains
sys-tèmes.Unepartiedel'erreurfaitelorsd'un al ulDFTrésidedansl'estimationdel'énergie
d'é hange, énergie al ulable de façon exa te au niveau Hartree Fo k. Les fon tionnelles
hybrides, développées au ours des années 1990, in luent un ertain pour entagede ette
énergie d'é hange HF déterminé empiriquement an de reproduire lesvaleurs des énergies
d'atomisation(énergiesde ohésionintramolé ulaire).
B3LYP(Be ke-3paramètres-Lee,Yang,Parr)est unedes fon tionnelleshybrides les
plus ommunémentemployées enDFT.Elle est obtenuepar ombinaison linéaireentredes
fon tionnellesd'é hangeetde orrélationGGAetin lut
20%
d'é hangeHartree-Fo k[22℄.Cependant,lapriseen ompted'unepartiedela orrélationparunpour entaged'é hange
Hartree-Fo kexa txéentraineunproblèmededes riptionàgrandedistan e, notamment
danslessystèmesàtransfertde harge.Ilfautégalementnoterquel'erreurdeselfintera tion
onduit àune surestimation de l'énergie. De nouvellesfon tionnelles, appelées méta-GGA,
permettent de orriger en partie ette erreur. De plus, monodéterminantale, la DFT ne
permet d'avoira ès qu'au déterminant le plus bas en énergie dans une symétrie donnée.
Or, omme je l'ai déjà pré isé, de nombreuses études né essitent de onnaître le spe tre
énergétiquedusystème.
1.3 Méthode de la fon tionnelle de la densité dépendante du
temps
En 1984, Runge et Gross posentle formalisme d'une Théorie de laFon tionnelle de la
Densité Dépendante du Temps (TDDFT) permettant de al uler les énergies d'ex itation
[23℄. Elleest basée surlemême formalisme quelaDFT mais, ontrairementauxméthodes
présentéesjusqu'i i(quivisentàrésoudrel'équationdeS hrödingerindépendante dutemps