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Les apports des sciences humaines et sociales au développement socio-économique

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Les apports des sciences humaines et sociales au

développement socio-économique

Agnès Florin, Sylvie Guionnet, Tung Dao, Thanh Hue Ngo, Tung van Rrinh

To cite this version:

Agnès Florin, Sylvie Guionnet, Tung Dao, Thanh Hue Ngo, Tung van Rrinh. Les apports des sciences

humaines et sociales au développement socioéconomique : Actes du colloque international Hanoï

-2011. 2012. �hal-02298961�

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Les apports des sciences humaines

et sociales au développement

socio-économique

Actes du colloque international

Hanoï - 2011

Textes réunis sous la direction de

Agnès Florin, Sylvie Guionnet,

(3)

Actes du Colloque international

tenu les 8 & 9 avril 2011 à Hanoï (Vietnam) organisé par

Université Nationale du Vietnam à Hanoï : Université des Sciences Humaines et Sociales de Hanoï & Ecole Internationale de Hanoï

Universités de Nantes, d’Angers et du Mans avec le soutien de

Agence Universitaire de la Francophonie

Pôle de Recherche et d’Enseignement Supérieur Université Nantes Angers Le Mans (PRES L’UNAM)

Comité scientifique et comité d’organisation Universités de Nantes, d’Angers et du Mans

Agnès Florin, Directrice du Collège Doctoral Nantes Atlantique

Jacques Girardeau, Vice-président du Conseil Scientifique, Université de Nantes Françoise Le Jeune, Vice-présidente des Relations Internationales, Université de Nantes Yves Perraudeau, Chargé de mission Vietnam auprès d’Yves Lecointe, Université de Nantes Jean-Louis Ferrier, Vice-président du Conseil Scientifique, Université d’Angers

Jean-Yves Buzare, Vice-président du Conseil Scientifique, Université du Mans

Michel Catala, Comité Consultatif de Recherche et du Développement Technologique, Sciences Humaines et Sociales, Université de Nantes

Mohamed Bernoussi, Ecole doctorale CEI, Université de Nantes Mathieu Detchessahar, Ecole doctorale DEGEST, Université de Nantes Guy Saupin, Ecole doctorale SCE, Université de Nantes

Yves Denéchère, Ecole doctorale SCE, Université d’Angers Didier Le Gall, Ecole doctorale CEI, Université d'Angers Brigitte Ouvry-Vial, Ecole doctorale SCE, Université du Mans Sylvie Guionnet, Ingénieur d'études, Université de Nantes

Ecole Internationale d’Hanoï

Nguyễn Trọng Do, Recteur de l’Ecole Internationale Nguyễn Hải Thanh, Vice-recteur de l’Ecole Internationale Ngô Thanh Huệ

Đào Tùng Vũ Xuân Đoàn Nguyễn Nhật Đức

Université des Sciences Sociales et Humaines d’Hanoï

Nguyễn Văn Khánh, Recteur de l’USSH Nguyễn Văn Kim, Vice-recteur de l’USSH Hoàng Văn Luân

Trần Văn La Trịnh Văn Tùng Nguyễn Văn Hiệu

Institut de Recherche pour le Développement

François Roubaud Mireille Razafindrakoto

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Le présent volume des actes du colloque est une version électronique en date de Septembre 2012. En dehors de la pagination, ce volume est identique à celui de la version papier (achevée d’imprimer en juin 2012 à l’Imprimerie centrale de l’Université de Nantes).

Pour accèder directement à un texte, cliquer sur le nom de l’auteur.

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Les apports des sciences humaines et sociales

au développement socio-économique

AGNES FLORIN ... 8

Introduction

NGUYEN VĂN KHÁNH ... 11

Allocution d’ouverture du colloque

Développement socio-économique au Vietnam : situation, modèles et enjeux

HOANG CHI BAO ... 15

Objectifs, orientations et modèle de développement pour le Vietnam des prochaines décennies

NGUYEN ANH TUAN ... 21

Réforme des modèles de croissance économique au Vietnam et développement des ressources humaines

THANH TRUONG DAO ... 25

Impacts de la restructuration du gouvernement sur le développement économique du Vietnam

JEAN-MARC LAUZANAS, YVES PERRAUDEAU & ADRIAN POP ... 31

Effets socio-économiques de la crise financière de 2007 : implications pour le Vietnam

NGUYEN THI KIM OANH & VŨ VIET PHONG ... 41

L’Assurance-Dépôts du Vietnam et le caractère de bien public de sa politique

TRINH VAN TUNG & VO THI CAM LY ... 43

Approche sociologique de la pauvreté des femmes à Vinh Nghe An

GHOZLANE FLEURY-BAHI ... 49

Les risques sanitaires et environnementaux : de leur évaluation à la définition d’outils de prévention et de gestion des crises

FABIENNE PAVIS ... 55

Analyse sociologique des relations entre « développeurs » et « développés » : l’importation en France du modèle nord-américain d’enseignement universitaire de la gestion (1960-1980)

Entreprises, mobilité, travail et consommation

JEAN-PIERRE SEGAL ... 62

Management international au Vietnam

VAN NHU TRAN & SARAH MANGILI-VINCENT ... 68

Mobilité internationale et défis de l’expatriation : étude de cas des cadres expatriés au Vietnam, de l’adaptation culturelle aux perspectives de management des ressources humaines internationales

TRINH VAN TUNG & LE DANG BAO CHAU ... 74

(6)

THIENG THI NGUYEN & HANH THI BUI ... 79

Connaissances et pratiques du Code du Travail par les employeurs et les jeunes migrants dans le secteur informel à Hanoï

MAI THANH LAN & LE QUAN ... 85

Les services de conseil en gestion : perceptions et usages par les entreprises vietnamiennes

NGOC MY DO & VAN MY DANG ... 91

Les relations coopératives entre les acteurs du canal marketing : étude exploratoire dans le secteur de la distribution des biens de grande consommation

DUC HIEU PHAM ... 98

Perceptions des dirigeants d’entreprise et des consommateurs à l’égard de la Responsabilité Sociale des Entreprises

VĂN TRANG TRAN ... 103

La perception de la carrière entrepreneuriale chez les étudiants vietnamiens

HOANG MINH DOAN ... 105

Les influences interpersonnelles : étude du comportement d’achat à travers l’approche motivationnelle

TÙNG DÀO ... 111

Le sentiment d’efficacité personnelle : adaptation au comportement d’achat des consommateurs

Enseignement supérieur et coopération scientifique en sciences humaines et sociales

DO QUANG HUNG ... 114

Changements dans les sciences humaines et sociales au Vietnam depuis le XIXe siècle

NGÔ TU LAP ... 120

Internationalisation de l'enseignement supérieur au Vietnam : les "joint-programs" comme zones académiques libres

DO NGUYEN TRONG & NGO TU LAP ... 122

Diversification de la formation universitaire au Vietnam : expériences dans la coopération internationale et l’autonomie financière à l’Ecole Internationale (UNVH)

THI HOÀNG YEN NGUYEN ... 132

Essai de mesure de la qualité de service dans l’enseignement supérieur universitaire au Vietnam

Langage, plurilinguisme et éducation

TRI DOI TRAN ... 135

Politique linguistique des minorités ethniques du Vietnam et développement durable du territoire régional

BEN THI PHAM & HANG THI PHAM ... 139

Utilisation d’un langage issu d’un mélange de vietnamien et d’anglais

HONG THU DÀO ... 141

(7)

TRINH VĂN MINH ... 143

Education aux langues pour le développement durable

AGNÈS FLORIN, ISABELLE NOCUS, PHILIPPE GUIMARD ... 145

L’impact des enseignements plurilingues sur le développement des enfants

GAËLLE LEFER, AGNES FLORIN, PHILIPPE GUIMARD ... 151

Les sois possibles en milieu scolaire

NGUYEN VĂN SANG ... 153

Politiques de lutte contre les « phénomènes négatifs » dans les concours de Hoi sous les dynasties Le-Trinh (1599 - 1786)

Culture, lecture et littérature

BRIGITTE OUVRY-VIAL ... 156

Remarques sur le rôle socioculturel des programmes de développement du livre et de la lecture

HINH TRAN ... 161

Changement cognitif dans les recherches sur les relations entre la littérature vietnamienne et française après la réforme

ALICE REIBEL ... 165

Modèles esthétiques et littéraires de la dichotomie du Bien et du Mal dans la Fantasy contemporaine pour la jeunesse

THI BAC LY LA, THI THU NGA NGUYEN & THI MINH NGUYET LÊ ... 167

La jeunesse vietnamienne et la lecture : réalité et solutions

Rapports sociaux : genre, famille et vieillissement de la population

LE THI QUY ... 170

La recherche sur le genre au Vietnam et son influence sur la réforme des lois et de la société

LUU BÍCH NGOC ... 175

Evolutions en matière d’égalité des genres au Vietnam, 20 ans après la mise en œuvre du « Renouveau » : une analyse des données de recensements

NGUYEN DUC CHIEN ... 177

Evolution du modèle amoureux et apparition de la cohabitation avant le mariage chez les jeunes

BA THINH HOANG ... 179

Mariage international dans le contexte d’urbanisation, d’industrialisation et son impact sur le développement social : étude de cas des Vietnamiennes mariées avec des Coréens du Sud

YVES DENECHERE ... 184

Les effets du développement sur les politiques d’adoption des enfants : le cas de la Corée du Sud et du Vietnam

CLAUDINE COMBIER ... 190

(8)

THANH HUE NGÔ ... 193

Pratiques parentales de communication et capacité de compréhension des concepts de base chez les enfants vietnamiens

ORIANNE COSTINI, ARNAUD ROY, SYLVANE FAURE, DIDIER LE GALL ... 196

Développement normal et pathologique des praxies chez l’enfant : une approche neuropsychologique

DIDIER LE GALL ... 198 avec F. Osiurak, F. Etcharry-Bouyx, P. Allain, E. Monfort, J. Emile, D. Salon, A. Barthelaix

Du modèle de l’utilisation de l’outil au développement d’un habitat adapté

Acculturation, patrimoine et tourisme

NGUYEN VAN KIM ... 206

Capital de connaissances et développement socio-économique

DINH VAN DUC ... 214

Acculturations et développement socio-éducatif

FRANÇOIS PAVÉ ... 218

Le péril jaune à la fin du XIXe siècle, fantasme ou réalité ?

NADINE VIVIER ... 220

Patrimoine rural et développement local

GUY SAUPIN ... 229

La base sous-marine de Saint-Nazaire : un processus de patrimonialisation

FRANCK LAURENT ... 235

(9)

Introduction

Apports des sciences humaines et sociales

au développement socio-économique

Professeur Agnès Florin

Directrice du Collège Doctoral Nantes Atlantique Université de Nantes

Cet ouvrage est issu du deuxième colloque organisé les 8 et 9 avril 2011 à Hanoï par l’Université des Sciences Sociales et Humaines (USSH), l’Ecole Internationale (EI), composantes de l’Université Nationale du Vietnam à Hanoï (UNVH), et les universités de Nantes, d’Angers et du Mans.

L’objectif était d’identifier les apports de la recherche de différentes disciplines des sciences humaines et sociales à la problématique du développement considéré à travers les changements mentaux et sociaux d’une population. De nombreux travaux d’économistes et de démographes soulignent le rôle clé du facteur travail dans les processus de croissance longue, tant sur le plan quantitatif que qualitatif. Selon certains économistes, de tels changements rendent une société « apte à faire augmenter durablement et cumulativement son produit réel global ». Les travaux historiques et sociologiques analysent également les phénomènes de transition (explosion ou vieillissement démographique, exode rural, transformation de la famille, etc.). Dans le domaine psychologique (et tout particulièrement en psychologie de l’éducation), le « capital humain », mais aussi et bien au-delà, le développement des personnes, de leurs relations, de leurs capacités d’expression et d’innovation, sont expressément liés à la formation et à l’éducation, avec des conséquences notables sur le travail et les activités professionnelles. On voit donc tout l’intérêt de croiser les approches de différentes disciplines scientifiques pour mieux comprendre en quoi la prise en compte des dimensions sociales du développement peut impacter positivement les politiques publiques et prévenir les risques sociaux liés au changement, dans une société dont l’évolution ne peut être pensée uniquement en termes économiques.

Le colloque a réuni environ deux cents participants venus principalement du Vietnam et des universités ligériennes, mais aussi du Cambodge, du Laos et du Japon.

A partir des contributions reçues, le colloque a été organisé selon deux axes donnant lieu à des conférences plénières, et des communications orales et affichées émanant d’intervenants français et vietnamiens, lors de sessions thématiques permettant l’expression de différents champs disciplinaires :

Axe 1 - Changements cognitifs et sociaux liés au développement ; rôle de l’éducation et de la formation ;

Axe 2 - Modèles et politiques de développement : le rôle des sciences sociales et humaines. Les interventions ont privilégié les observations en Asie du Sud-est et les possibles transferts d’expériences européennes vers les problématiques du développement en Asie. La diversité des disciplines représentées (sociologie, psychologie, sciences économiques et

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de gestion, management, démographie, littérature, linguistique et sciences du langage, philosophie, histoire) a permis des regards croisés et des approches diversifiées de ces deux grandes questions.

Compte tenu de la diversité des contributions, il nous a paru pertinent d’organiser l’ouvrage en sept chapitres :

- Développement socio-économique au Vietnam : situation, modèles et enjeux - Entreprises, mobilité, travail et consommation

- Enseignement supérieur et coopération scientifique en sciences humaines et sociales - Langage, plurilinguisme et éducation

- Culture, lecture et littérature

- Rapports sociaux : genre, famille et vieillissement de la population - Acculturation, patrimoine et tourisme

Dans cet ouvrage, constitué des contributions d’intervenants ayant soumis au comité scientifique franco-vietnamien du colloque un chapitre issu de leur communication, sont associées des publications de chercheurs expérimentés et de jeunes chercheurs, y compris des doctorants de nos universités françaises et vietnamiennes qui ont contribué non seulement au colloque, mais aussi à la 9ème session des Doctoriales en Sciences Humaines

et Sociales qui avait eu lieu la veille à Hanoï.

Ces journées d’études permettent aux doctorants en sciences sociales du Sud-est asiatique, qui sont en même temps des enseignants dans leur université, de présenter leurs travaux scientifiques et d’échanger avec des chercheurs confirmés. Elles sont organisées par l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD), l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF), l’Université des Sciences Sociales et Humaines (USSH-UNVH) et l’Académie des Sciences Sociales du Vietnam. Avec le rendez-vous annuel de l’Université d’été régionale en sciences sociales (« Journées de Tam Dao »), dont l’Université de Nantes est l’un des partenaires français (avec le CNRS et l’Ecole française d’Extrême-Orient), ces Doctoriales constituent un lieu d’échange entre intervenants et discutants pour tisser des liens qui faciliteront les échanges scientifiques futurs. A travers ces actions et au-delà des seuls échanges scientifiques, c’est de la convivialité, des rencontres et des amitiés qui se nouent, c’est l’avenir de la recherche scientifique dans la coopération internationale entre les pays du Nord et ceux du Sud qui se joue.

Notre avenir commun est dans le développement de la culture, de la recherche et de l’innovation, dans nos coopérations pour le développement humain et économique, et le mieux-être des populations. La recherche scientifique, par définition internationale, c’est d’abord la recherche fondamentale, qui seule permet les applications et les innovations technologiques. Ne miser que sur les applications ou sur une approche économique constitue une option à courte vue, et finalement très coûteuse, comme certains pays ont pu en faire l’expérience. Ne penser la recherche qu’en termes de sciences dites « dures » serait s’exposer à bien des désillusions, faute d’avoir pensé les besoins des personnes dans des sociétés en évolution et les risques sociaux liés au développement et aux mutations économiques.

Nous espérons que cet ouvrage permettra de mieux identifier les apports et besoins dans les différents champs de recherche explorés, qu’il permettra de mesurer la richesse de la confrontation des expériences des chercheurs du Nord et du Sud, qu’il constituera une aide pour préparer la formation des futurs acteurs de la recherche et du développement en Asie du Sud-est, et qu’il suscitera de nouvelles coopérations scientifiques entre nos laboratoires et structures de recherche.

(11)

Merci aux auteurs vietnamiens qui ne sont pas tous francophones et qui ont dû réaliser un premier travail de traduction de leur texte : nous espérons avoir respecté au mieux leurs propos.

Je souhaite remercier tous les collègues, chercheurs confirmés et jeunes chercheurs, qui ont permis la réalisation de cet ouvrage, et tout particulièrement deux d’entre eux : Trinh Van Tung, à l’Université des Sciences Sociales de Hanoï, qui a assuré la coordination des contributions au Vietnam, et Sylvie Guionnet, à l’Université de Nantes, pour la coordination des contributions ligériennes et la réalisation de l’ouvrage.

(12)

Allocution d’ouverture du colloque

Professeur Nguyễn Văn Khánh

Recteur de l’Université des Sciences Sociales et Humaines à Hanoï

Chers Docteur Stéphane Grivelet, représentant de l’Agence Universitaire de la Francophonie en Asie pacifique ; Professeur Françoise Le Jeune, Vice-présidente en charge des relations internationales de l’Université de Nantes ; Professeur Jacques Girardeau, Vice-président du Conseil Scientifique de l’Université de Nantes ; Professeur Agnès Florin, Directrice du Collège doctoral Nantes Atlantique,

Chers Professeurs représentant la délégation des universités de Nantes, d’Angers et du Maine en France,

Cher Professeur et docteur scientifique Vũ Minh Giang, Vice-directeur de l’Université Nationale du Vietnam à Hanoi,

Chers scientifiques internationaux, français et vietnamiens.

Il y a un an et demi, en décembre 2009, une conférence internationale sur « La recherche

interdisciplinaire en sciences sociales et humaines : expériences et perspectives »

organisée avec succès par l'Université des Sciences Sociales et Humaines et l’Ecole Internationale appartenant à l’Université Nationale du Vietnam à Hanoi, avec l'Université de Nantes en France, a eu un écho important dans la communauté des scientifiques vietnamiens et français. Poursuivre les relations de coopération et les réalisations engagées, est l’objectif principal de cette nouvelle conférence scientifique internationale organisée par nos universités et intitulée « Apports des sciences sociales et humaines au

développement socio-économique ». Au nom de la direction de l’Université des Sciences

Sociales et Humaines et du comité d’organisation, je tiens à adresser à nos chers invités, scientifiques internationaux, français et vietnamiens, les salutations les plus chaleureuses.

Chers invités, chers scientifiques

Dans le contexte mondial actuel redéfini ou bouleversé par de nombreux changements, on reconnait de plus en plus le rôle très important des sciences sociales et humaines dans la résolution des problèmes concrets d’un pays ainsi que dans la sensibilisation et la résolution des problématiques mondiales. Plus que tout autre domaine de la science, les sciences sociales et humaines sont un des moyens et outils efficaces pour la compréhension des évolutions politiques, économiques, sociales et psychologiques générées par les phénomènes de développement.

Dans l’opinion commune actuelle, le développement durable d’un pays ne se base pas seulement sur la croissance économique, sur le revenu moyen de chaque personne mais

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aussi sur des indicateurs de valeurs humaines, sur les relations entre l’Homme et son environnement, sur le système d’éducation et de santé, sur des indices de sécurité sociale... En termes de gestion, grâce aux résultats des recherches et des enquêtes en sciences sociales et humaines, le gouvernement à tous les niveaux peut définir des politiques, élaborer des stratégies appropriées pour le pays, donner des bases scientifiques nécessaires à la planification des politiques, à l’organisation, la gestion et l’administration d’une société.

Les sciences sociales et humaines permettent aussi le développement des expériences et connaissances sur les ressources et les capitaux, sur les comportements vis-à-vis de l'environnement naturel… elles jouent un rôle important dans le développement des valeurs humaines, dans la promotion du patriotisme et de l'esprit national, mais encore elles participent à l’élaboration des idées, des opinions, des arguments scientifiques solides pour définir une philosophie du développement national.

De manière plus large, les sciences sociales et humaines ont apporté et sont en train d’apporter des contributions essentielles pour l'évolution scientifique conduisant à la prospérité et à la coopération entre les nations. Dans le contexte du monde actuel, aucun pays ne peut survivre et se développer dans un état d'isolement. Nous devons intégrer ce flux général de l'Humanité, prendre l'initiative, partager des problèmes communs, dans l'intérêt des pays et des nations du monde. Pour ce faire, il est nécessaire de surmonter certaines faiblesses, comme la barrière de la langue, la diversité des méthodologies de recherche, la différence d’approches des questionnements... En outre, il faut prendre en compte et s’approprier les nouvelles tendances, méthodes et postures de recherche, afin de développer la recherche interdisciplinaire ; relier les sciences sociales et humaines aux autres sciences comme par exemple les sciences naturelles ; conjuguer les études approfondies, les études de cas, les approches générales et les approches locales ou régionales…

Chers représentants

Etant devenue, au cours de ces dernières années, une université vietnamienne de première importance, grâce à ses activités de recherche et de formation, l’Université des Sciences Sociales et Humaines met également l’accent sur la coopération internationale. Elle est actuellement en coopération avec plus de 110 universités, instituts de recherche et organisations internationales. La coopération internationale vise non seulement à élargir et à renforcer l'influence de l'université dans d'autres pays de la région et dans le monde, mais aussi à former les personnels, à accueillir des programmes avancés pour progressivement normaliser le niveau international des programmes de formation existants.

Actuellement, l'Université des Sciences Sociales et Humaines est fortement engagée dans la mise en place d'un réseau de coopération avec des universités étrangères prestigieuses. Pour la France, l'Université a développé et entretient une relation de coopération régulière et forte avec des universités comme l'Université de Toulouse Le Mirail, Nantes, Grenoble, Paris I, Paris VII, Aix-en-Provence, Nîmes, Montpellier III... Avec le soutien du gouvernement français et de l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF), l'Université a développé et mis en œuvre trois programmes de formation conjoints au niveau du Master :

L’organisation gestionnaire (Mado), Psychologie du développement de l’enfant et de l’adolescent (PDEA), Gestion hôtelier (MMH).

Ces expériences de coopération internationale ont aidé l'Université des Sciences Sociales et Humaines à coordonner, avec l’Ecole Internationale (appartenant à l’Université Nationale du Vietnam à Hanoi) et les partenaires français, la mise en place d’un Pôle doctoral

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franco-vietnamien visant à développer les ressources humaines hautement qualifiées nécessaires au Vietnam.

Chers représentants, Chers scientifiques

Pour préparer et organiser cette conférence, le comité d’organisation a reçu plus de cinquante propositions de communication émanant de scientifiques vietnamiens, français et internationaux, issus de divers instituts de recherche et universités. Nous espérons que cette conférence sera l’occasion d’échanges et de discussions stimulantes sur les recherches actuelles en sciences sociales et humaines, que ces échanges nourriront les réflexions sur les questions du développement socio-économique et participeront à la construction de relations de coopération solides entre enseignants et chercheurs de nos deux pays.

A l'occasion de cette conférence, permettez-moi au nom de l'Université des Sciences Sociales et Humaines et du comité d’organisation, de remercier l'Agence Universitaire de la Francophonie (AUF), l'Ambassade de France au Vietnam, l'Institut de Recherche pour le Développement (IRD), les partenaires français, notamment l'Université de Nantes, d'Angers et du Maine. Merci aux dirigeants de l'Université Nationale du Vietnam à Hanoi qui soutient, par des conditions favorables, le développement des activités scientifiques, de la formation et de la coopération internationale. En particulier, merci à l’Ecole Internationale pour son aide dans la préparation et l’organisation de cette conférence. Merci aux scientifiques vietnamiens, français et internationaux qui sont venus et se sont investis pour présenter des communications et assister à cette conférence importante.

Je vous souhaite, chers invités d'honneur, chers représentants et scientifiques, la santé et la chance. Je souhaite la réussite de cette conférence.

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Chapitre 1

Développement socio-économique au Vietnam :

situation, modèles et enjeux

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Objectifs, orientations et modèle de développement

pour le Vietnam des prochaines décennies

Hoang Chi Bao

Professeur et docteur en philosophie Conseil national des études théoriques à Hanoï

1° - Renouveau et intégration pour le développement durable

Grâce à la politique du « Renouveau », à l’essor de l’économie de marché et à l’intégration internationale, le Vietnam est sorti du sous-développement.

Face au contexte national et international, la poursuite de cette politique et de l’intégration internationale est aujourd’hui encore une nécessité incontournable pour consolider une politique de développement durable.

La politique du « Renouveau » s’est traduite par un changement des mentalités, par une prise de conscience individuelle et collective, notamment de la pensée économique. Plus précisément, les changements dans la manière de penser le développement économique ont conduit à la recherche des forces motrices de ce développement, à la conception d’un autre modèle de fonctionnement, à l’émergence d’un nouveau système de valeurs, générant une nécessaire redéfinition des institutions, des politiques et des solutions.

Les Vietnamiens et la société vietnamienne dans son ensemble se sont vite adaptés à la politique du « Renouveau » car ils en ont vite compris les bénéfices, les opportunités et les perspectives de développement.

Au Vietnam, tous les Vietnamiens se rappellent la célèbre parole de Hô Chi Minh : « Nous luttons pour l’indépendance mais si le peuple reste pauvre, arriéré, ignorant, cette indépendance ne vaut rien ». Ou encore « Le peuple ne connaît la liberté et la démocratie que quand il mange à sa faim et est bien vêtu ». La vitalité de la Révolution et du « Renouveau » émanent de ces « évidences » faussement simples.

Conscient de cela, dès les premières années de la République Démocratique du Vietnam, Hô Chi Minh a engagé avec son gouvernement une politique d’amélioration des conditions de vie (alimentation, habillement, logement, éducation). Pour beaucoup, c’était un programme d’actions réaliste, reflétant une vision et une sensibilité à la vie du peuple, à l’état d’âme de la société, aux attentes de la vie réelle pour prévenir l’avenir.

Tout au long de sa vie et parce qu’il le jugeait utile et réaliste, Hô Chi Minh a essayé de mettre en œuvre le triptyque idéologique « indépendance-liberté-bonheur » fondé au début du XXe siècle par le révolutionnaire chinois Ton Trung Son. Il s’agit là, pour lui, à la fois des

forces motrices, des objectifs de développement et des valeurs humaines à promouvoir. Changer de mentalité implique des efforts pour renoncer à ce qui est habituel et parfois dépassé, accepter ce qui est nouveau et progressiste. Autrement dit, lutter contre le conservatisme, le dogmatisme, l’inertie, le rationalisme et créer quelque chose de nouveau, d’adapté au développement, à la loi et aux attentes du peuple et non pas à l’encontre de ses idées.

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Changer la mentalité des dirigeants, du peuple, de la société constitue un processus de prise de conscience de toute la nation, sous la direction du Parti afin de révolutionner l’action, l’organisation, l’institution, l’homme et la société. Ce qui implique progressivement les changements suivants :

- séparer pour les libérer les forces productrices des rapports de production, développer des forces productrices modernes sur la base d’une production moderne ; créer des conditions de travail satisfaisantes ; passer de la propriété sociale (commune) à la diversification de ses formes ;

- passer d’une économie centralisée, planifiée, bureaucratique à une économie moderne, à une économie de marché, à une économie collective pensée comme entité ;

- passer des intérêts sociaux aux intérêts individuels considérés comme forces motrices du développement socio-économique ; passer de la pensée matérialiste à une pensée fondée sur les valeurs ; de la gestion administrative bureaucratique à une gestion reposant sur les lois et le principe démocratique ;

- passer de la distribution non équitable des richesses à une répartition en fonction du travail et à la diversification des formes de cette distribution : l’équité ne s’arrête pas à la seule question de la distribution, elle concerne aussi les chances de s’épanouir ; elle doit être liée à l’égalité ;

- passer de la séparation entre économie et société à leur articulation, à des politiques économiques et sociales pensées comme entité ; investir dans les problèmes sociaux, mettre l’accent sur les valeurs humaines dans le développement socio-économique pour accroître les bénéfices et promouvoir la croissance.

Ces diverses métamorphoses ont entraîné des changements dans les politiques et la recherche d’un modèle adapté au développement du Vietnam. Elles se déroulent tout autant dans le domaine économique, politique que social et créent ainsi une période de transition vers une économie en pleine mutation. Ces transitions devront permettre la définition d’orientations claires pour un développement durable.

Elles devront s’établir de concert avec les autres pays de la région et du monde, régis par des rapports de dépendance et d’interdépendance, par des valeurs ou problématiques communes (paix et coopération, concurrence et coexistence, dégradation de l’environnement et changement climatique...).

La politique du « Renouveau », forte de ses expériences, a éclairé les problèmes théoriques du développement dans le monde contemporain dont le Vietnam fait partie.

Premièrement, développer les forces productives est à l’origine du développement. Il n’y aurait pas de forces productives sans une économie moderne. Le passage à l’économie de marché est une évidence. Dans l’économie de marché, la coopération, la concurrence bilatérale et multilatérale s’avèrent nécessaires. Dans les échanges avec des pays étrangers, les différences idéologiques et institutionnelles ne doivent pas empêcher le développement. L’économie de marché, par certaines de ses caractéristiques économiques, peut permettre de développer la démocratie, de construire une institution démocratique civilisée avec un Etat de droit et le respect de la loi. L’économie de marché est assez puissante pour franchir les obstacles, les contraintes nuisant à son développement.

Deuxièmement, les intérêts économiques ne sont pas uniquement des problèmes de la vie individuelle, ce sont aussi ceux de la vie communautaire et nationale. Défendre les intérêts

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nationaux constitue une des premières préoccupations des pays, aussi bien dans la définition de leur politique nationale qu’internationale. Dans la vie politique nationale et internationale, il faut ainsi tenir compte de la conscience nationale et du nationalisme. Si on arrive à établir de manière saine des relations nationales et internationales, le nationalisme sera une des forces du développement.

Troisièmement, il faut engager une réforme économique et politique de manière cohérente. Pour promouvoir l’économie, il faut établir un régime démocratique, mettre l’accent sur l’efficacité d’un Etat de droit puissant et compétent, modifier les fonctions de l’Etat en privilégiant les fonctions sociales. Une politique démocratique, un Etat de droit bienveillant constituent les forces motrices du développement économique et assurent la puissance d’un régime qui doit aussi compter sur le soutien du peuple.

Quatrièmement, la politique du « Renouveau » ne peut être sans l’ouverture et l’intégration internationale. Cette dernière n’est pas purement économique, elle passe aussi par la coopération et les échanges avec l’extérieur.

Cinquièmement, cette intégration internationale génère inévitablement des phénomènes d’acculturation à maîtriser pour ne pas connaître l’annexion d’une culture par une autre (perte d’identité, disparition des traditions, etc.). La modernisation et le développement international du Vietnam doivent ainsi veiller à assurer l’unité dans la diversité, à préserver les traditions, à maintenir l’identité nationale et culturelle.

Sixièmement, le développement actuel et futur du Vietnam doit aussi reposer sur la protection de l’environnement naturel et sur une sécurisation de l’environnement socio-humain (maintien de la paix, amélioration de la qualité de vie, etc.). Il devrait s’inscrire dans l’actuelle philosophie du développement durable qui promeut un modèle de fonctionnement combinant consciemment l’économique, le social et l’environnemental, à la recherche d’une harmonie entre l’Homme et son milieu naturel mais aussi social.

L’accent doit être mis par ailleurs sur une amélioration du niveau d’instruction, d’éducation et de formation, et sur le développement d’une économie du savoir qui pourra bénéficier à une meilleure industrialisation et technologisation des moyens de production.

Septièmement, l’Homme est au centre des processus de développement car il en est à la fois l’objectif, la force motrice et le sujet. Les ressources et le capital humains sont des composantes importantes et déterminantes du développement national : améliorer la qualité des ressources humaines est une exigence pour les décennies à venir au même titre que les changements institutionnels comme les institutions de l’économie de marché et les infrastructures destinées à accélérer l’industrialisation et la modernisation sociale. Ces changements permettront de résoudre trois problèmes liés au développement : les carences du régime institutionnel, la faible qualité de la main-d’œuvre, l’insuffisance des infrastructures.

Développer l’éducation, la formation, les sciences et la technologie est jugé comme prioritaire pour entreprendre les changements. Relever l’éducation pour relever la nation et garantir le développement économique.

Huitièmement, le « Renouveau » repose sur une nouvelle philosophie basée sur les idées de libération et de créativité. Il s’agit de libérer les forces productives, de faciliter l’esprit d’initiative, d’accroître la conscience sociale. La libération des forces productives amènera au développement de la production de marchandises, au développement des marchés, à la mise en œuvre des mécanismes de l’économie de marché mais aussi à l’accélération du

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mouvement de démocratisation de la vie sociale. L’économie de marché requiert la démocratisation de l’économie, de l’Etat de droit, fruits de la démocratisation de la politique. Neuvièmement, le « Renouveau », l’intégration internationale, le développement durable et la modernisation sociale doivent aussi se construire dans un jeu d’équilibre cohérent. Il s’agit par exemple de trouver le « juste » équilibre entre les changements économiques et les changements politiques, entre la croissance économique et le progrès social, entre l’indépendance nationale et l’interdépendance des pays, entre le développement socio-économique et la protection de l’environnement, entre l’édification du potentiel de la défense nationale, de la sécurité et les relations extérieures. Réussir ces équilibres constitue l’essentiel de la théorie-pratique traduisant la vision socialiste et modernisatrice du Parti, de l’Etat et de la société dans le « Renouveau ».

Dixièmement, bâtir une nouvelle société par le « Renouveau » nécessite un système idéologique destiné à déterminer un objectif, à fixer un idéal, à poser un système de valeurs, à développer la conscience sociale, à susciter la confiance, la volonté et l’action au sein du Parti et de la société tout entière. Au Vietnam, ce système idéologique est le marxisme-léninisme et l’idéologie de Hô Chi Minh. C’est le marxisme-marxisme-léninisme purgé de son dogmatisme et de son rationalisme, pour retrouver ses valeurs à caractère scientifique et révolutionnaire légitime.

L’idéologie de Hô Chi Minh est non seulement la mise en application et en développement des valeurs légitimes de Marx et de Lénine mais encore la combinaison de la quintessence traditionnelle de la Nation et du Temps. Ce système idéologique directeur sert de base à l’idéologie et à la théorie du socialisme au Vietnam.

Tout ce qui est présenté ci-dessus peut être résumé en termes d’objectif, de direction et de modèle pour le développement du Vietnam dans les prochaines décennies.

L’objectif du « Renouveau » pour le développement national est de « rendre le peuple riche, le pays puissant, la société démocratique, équitable et civilisée ». Le socialisme vietnamien est imprégné d’esprit collectif, de solidarité nationale, de consensus social marqués par la démocratie, la souveraineté nationale. Il s’agit des forces synthétiques destinées à faire preuve d’un système de valeurs propices au développement : Indépendance-Liberté-Bonheur.

Le schéma directeur pour le développement du Vietnam est l’indépendance nationale et le socialisme (indépendance nationale liée au socialisme). C’est la voie transitoire vers le socialisme sans passer par le capitalisme : cette voie est celle du « Renouveau », ayant pour enjeu d’impulser ouverture et intégration, de saisir les opportunités, de relever les défis.

Le modèle de développement du Vietnam reflète les orientations et les tâches principales à engager en vue d’atteindre l’objectif fixé :

- construire une économie de marché à orientation socialiste, une économie moderne, indépendante, autonome ; devenir un pays industriel grâce à l’industrialisation, à la modernisation, au développement d’une économie du savoir et à l’intégration réussie dans l’économie mondiale ;

- construire une société démocratique avec un Etat de droit sur des principes d’équité et d’égalité sociales ; construire et développer une culture nationale tout en maintenant la diversité des traditions et identités vietnamiennes, et en héritant des progrès et de la quintessence de la culture de l’Humanité ;

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- assurer la puissance et la transparence du Parti au pouvoir, représentant de l’intelligence nationale de par ses forces et sa stabilité ; faire du Vietnam un pays moderne dans la communauté internationale.

2° - Promouvoir les études théoriques, faire le bilan du « Renouveau », augmenter le potentiel des sciences sociales et humaines pour construire une philosophie de développement au Vietnam

Dans l’histoire millénaire de construction et de défense nationales, à travers les dynasties féodales, nos aïeux ont tenté de mettre en œuvre leur idéologie, de mener à bien leur politique nationale, de laisser aux générations ultérieures un héritage idéologique, culturel riche et original.

Par exemple au Xe siècle, l’Ordonnance royale de transfert de la capitale de Ly Cong Uan à

Thang Long du Dai Viet millénaire a constitué une théorie directrice : elle était un message de développement adressé au peuple et à ses descendants.

Au XIIIe siècle, l’appel aux généraux, aux soldats du Général Tran Quoc Tuan a éveillé

l’esprit et la conscience sociale face à des épreuves très dures de l’histoire nationale, avec une triple victoire sur l’agression mongole. La déclaration de Ngo de Nguyen Trai était un moment historique, un bilan de la lutte contre les ennemis féodaux du Nord, de la sauvegarde de l’indépendance, de la souveraineté, de la suprématie de la culture, une stratégie très claire et souple dans les politiques diplomatiques de l’époque. Quang Trung a participé aussi à cet héritage, avec sa victoire sur le Qing grâce à ses politiques d’emploi et de traitement des hommes talentueux et vertueux.

Au XXe siècle, Hô Chi Minh a voulu mettre en œuvre sa théorie directrice : libérer le pays

pour son développement, assurer l’indépendance nationale et bâtir le socialisme. Sa théorie directrice de développement était liée à celle de la libération et sa philosophie de vie était celle de son action. Il a exprimé ses idées fondatrices avec des mots très simples : par exemple, « plutôt mourir que vivre dans l’esclavage » (1946), « construire un Vietnam pacifique, réunifié, démocratique et riche » (1951), « rien n’est plus précieux que l’indépendance et la liberté » (1965) et dans son testament « construire avec succès un Vietnam pacifique, réunifié, indépendant, démocratique, puissant et riche » (1969).

Le Parti actuellement au pouvoir a préconisé de construire un parti révolutionnaire légitime en 12 articles et 456 mots. Sa théorie directrice est de construire un parti communiste au pouvoir, une démocratie et une nation sur les bases éthiques suivantes : économie, intégrité, désintéressement, dévouement. Le Parti Communiste du Vietnam est fort de son histoire de 81 ans, de ses 66 années au pouvoir, à travers 11 congrès, avec 4 programmes politiques (celui de Nguyen Ai Quoc en 1930 rédigé par Tran Phu, celui de 1954 du IIe

congrès, celui de 1991 du VIIe Congrès et récemment celui amendé, développé en 2011 et

approuvé par le XIe Congrès). Le terme « théorie directrice » n’est jamais utilisé par le Parti

Communiste du Vietnam mais ces documents en sont porteurs. De la création du Parti à la naissance du pays, en 15 ans, à travers son programme politique, Hô Chi Minh a initié la voie de la révolution vietnamienne, la voie du développement national en marche vers le socialisme sans passer par le capitalisme grâce une période transitoire. Avec sa nouvelle théorie, son programme politique, ses stratégies, ses résolutions, le Parti Communiste du Vietnam a traduit cette théorie directrice du parti au pouvoir posée par Hô Chi Minh. Promouvoir des études théoriques et des bilans d’activités, augmenter le potentiel des sciences humaines et sociales contribuent à développer les théories du développement, et à ouvrir des pistes d’études académiques, politiques et idéologiques.

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Cette démarche est issue d’une volonté politique, d’un message de développement que le Parti Communiste du Vietnam adresse au peuple vietnamien et aux pays étrangers. C’est aussi l’orientation et l’objectif de développement pour le Vietnam en ce début de XXIe

siècle et pour les prochaines décennies.

Etudier les théories directrices du développement, bâtir une nouvelle conscience du marxisme-léninisme, de l’idéologie de Hô Chi Minh, du socialisme né de la politique du « Renouveau », des orientations et de la conception vietnamiennes du socialisme constituent les théories du nouveau socialisme nourri de modernisation et de développement durable. De plus, les changements économiques et politiques donnent une image positive du Vietnam perçu comme un pays intelligent, une société cultivée où les Vietnamiens font preuve de leur intelligence, de leur morale, de leur personnalité, de leur indulgence, où la communauté vietnamienne et internationale sont solidaires, coopératives, œuvrent ensemble pour le développement. Ce sont des éléments nouveaux dans les récentes études théoriques du développement au Vietnam.

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Réforme des modèles de croissance économique au Vietnam

et développement des ressources humaines

Nguyen Anh Tuan

Professeur associé à la Faculté de philosophie Université Nationale du Vietnam à Hanoï

Le XIe Congrès du Parti Communiste du Vietnam s’est fixé une stratégie de développement

socio-économique pour la période 2011-2020, et a défini la Plate-forme (cương lĩnh) pour la construction du pays durant la période de transition vers le socialisme. La question centrale de ces directives porte sur le changement du modèle de développement économique (voir note 1 : p. 99, 107, 191) qui se base sur la réalisation de trois objectifs stratégiques : « développer rapidement les ressources humaines, surtout celles de haut niveau ; rénover en profondeur l’éducation nationale ; lier étroitement le développement des ressources humaines au développement et à l’application scientifique et technologique » (1 : 106).

1° - Etat de la croissance économique après la Réforme (1986) et défis à venir

Depuis 1986, grâce à des solutions réalisables, le Vietnam a surmonté l’état de récession économique d’après-guerre : la croissance s'est accélérée, ce qui porte la croissance du PIB en moyenne annuelle de 2,47% (pour 1985 à 1990) à 6,12% (pour 1991 à 2000) avec une stabilité pour la période 2001-2010 (7,26% par an) (1 : 283). Grâce au développement économique, le niveau de vie de la population s’est progressivement amélioré. Bien que de nombreuses zones restent encore pauvres, la lutte contre la pauvreté au Vietnam a clairement été un succès (1 : 283). La croissance économique ne peut se penser sans l’impératif de justice sociale et ne se développe pas non plus sans tentatives coûteuses (1 : 73, 95, 187).

La réforme économique au Vietnam, visant le changement radical d’une économie de planification centralisée vers une économie de marché, a stimulé le développement et accru l’efficacité économique. Ce résultat est obtenu grâce à l’attribution et l'utilisation efficiente des ressources économiques et financières, par l'encouragement au travail, l'accès aux marchés et l’attrait du pays pour des investissements étrangers directs. Les mécanismes du marché sont appliqués, les entreprises privées sont autorisées tandis que les entreprises ayant un capital d’investissement étranger se développent (1 : 151). Cela a contribué à surmonter l'inefficacité du secteur « reposant sur un capital d’Etat » (1 : 167), ainsi la productivité globale de l'économie a progressivement augmenté.

La croissance au cours des dernières années est assez impressionnante, toutefois deux questions se posent : est-ce que le Vietnam a appliqué avec succès le décollage, et est en train de suivre la route du changement rattrapé ? Et si oui, est-ce que le Vietnam peut maintenir à long terme son taux de croissance rattrapé ?

La réponse affirmative pour la première question semble évidente. Pour la deuxième question, nous croyons que le Vietnam va maintenir son taux de croissance rattrapé. Le Parti observe lui que le « pays réunit toutes les conditions pour se développer rapidement » (1 : 99). Néanmoins, les résultats statistiques montrent que la majorité de la phase de croissance du PIB, entre 2001 et 2010, dépend des facteurs du capital et du travail brut, et compte trop sur les investissements et moins sur la croissance de la productivité.

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D’autre part, les théories de la croissance observent souvent que, dans le processus de développement, le maintien de la croissance est une phase beaucoup plus difficile que celle du déclenchement la croissance. Peu de pays ont réussi à maintenir un haut niveau de croissance sur une longue période. Sur le plan théorique, un pays qui a échappé au risque de la pauvreté, en se basant sur les avantages d’une situation économique initiale basse, maintiendra plus facilement son taux de croissance de rattrapage. Comme la plupart des pays de la région et du monde, le Vietnam est sur le point d’être dans la situation plus délicate de niveau moyen de développement : pas trop pauvre pour réformer en urgence et se développer ; mais trop faible par rapport aux principaux facteurs de croissance économique élevée dans le stade de maturité qui requière par ailleurs une actualisation des

connaissances. Cette dernière est considérée comme jouant un rôle important et amène à

la prise en compte de la qualité des ressources humaines, de leurs utilisations, de l’augmentation des connaissances et des techniques de travail efficaces pour les travailleurs.

Il faut maintenir durablement la croissance mais le plus grand obstacle ici est « la qualité des ressources humaines [...] qui peut entraver le développement » (1 : 93). La différence entre les demandes et les offres de travail dans tous les secteurs est encore grande ; la coordination entre les institutions de formation et les employeurs n'est pas encore suffisamment étroite (1 : 167-168). Pour aller plus loin, le Vietnam a besoin de ressources humaines de qualité supérieure. Jusqu’à maintenant, ces ressources semblent encore très limitées et ne correspondent pas suffisamment aux impératifs de la croissance durable ; la cause principale étant encore aujourd’hui l’inadéquation du système d’éducation.

2° - Modèle de croissance et développement des ressources humaines

Etant un pays en voie de développement, supportant les inconvénients de la crise économique mondiale, le Vietnam utilise aujourd’hui ses expériences tirées de sa lutte contre les défis passés, pour ajuster les orientations actuelles et futures du développement. La recherche d’un modèle de développement pour l’Asie de l’Est montre que (4 : 6-7) : - aujourd’hui, il n’est pas strictement nécessaire d’avoir des ressources naturelles riches

et diversifiées, car l’être humain et la culture sont des ressources actuellement tout aussi importantes et déterminantes : « L’être humain est à la fois le centre des stratégies de développement et le sujet du développement » (1 : 76) ;

- aujourd'hui, l'éducation est la base fondatrice des ressources humaines essentielles au développement : « Les connaissances engendrent les connaissances, la connaissance est une chose qui est inépuisable », par conséquent l'éducation et la formation doivent être développées et surtout anticipées ;

- il n’est pas nécessaire d’écarter les anciennes valeurs rigides, mais utile de « moduler » les nouvelles valeurs, en corrélation avec les valeurs exogènes. Les valeurs traditionnelles peuvent être transformées en forces nouvelles : sérieux, travail, cohésion et responsabilité sociale sont des valeurs qui ne vieillissent jamais. C’est pour cela, qu’il faut « avoir une stratégique nationale de construction des familles vietnamiennes contribuant à maintenir et à développer les valeurs traditionnelles de la culture et de la société vietnamiennes, à nourrir et à éduquer la jeune génération » (1 : 223). Ce sont aussi les bases du développement des quatre pays de l’Asie de l’Est : veiller à l’utilisation des ressources d’une manière efficace, valoriser les ressources internes, notamment les ressources humaines. Développer les ressources humaines est un

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processus impacté par de nombreux facteurs, et essentiellement par le niveau de développement éducatif, le niveau de croissance économique et la qualité du système de santé publique.

Au sens étroit, le développement des ressources humaines est un processus en lien avec l’éducation, la formation initiale et continue, l’actualisation des connaissances, des techniques et des attitudes nécessaires pour que chaque personne puisse avoir l’occasion de trouver un travail ou de réaliser au mieux son travail actuel.

Dans un sens plus général, la définition plus complète du développement des ressources humaines est de développer les capacités physiques, psychologiques et sociales des individus, de construire un environnement social favorable et de veiller à un environnement écologique durable, afin de travailler et vivre ensemble pour un développement durable de la société et de l’être humain. Ces trois aspects du développement des ressources humaines passent tous par l’éducation et la formation.

3° - Education et formation au Vietnam

Le Parti Communiste du Vietnam a clairement indiqué que « la qualité actuelle de l’éducation est médiocre et ne répond pas aux besoins liés à l’industrialisation et à la modernisation […]. La science et la technologie ne sont pas encore des forces motrices pour le développement, elles ne sont pas encore suffisamment liées aux objectifs, à la mission de développement socio-économique » (1 : 169). Il s’agit d’un constat très important pour le devenir de ces deux domaines liés étroitement à la culture et à l’être humain, et dont le développement est pensé comme « la première politique du pays » à engager.

Chaque vietnamien ressent cette situation. Pourtant, les facteurs positifs sur le plan culturel et humain, ceux qui participaient auparavant à certaines réalisations en matière d’éducation et de science, ont été oubliés ou utilisés de manière inappropriée pour convenir à la situation actuelle... Etre studieux est, à ce jour dans notre pays, encore une valeur, mais malheureusement cette valeur est en train d’être exploitée pour servir l'objectif de profit et les distorsions du marché... plutôt que de satisfaire le vrai but de l'éducation. De même, nous ne pouvons pas ne pas reconnaître que « la tendance de la commercialisation et de la baisse de la morale dans l’éducation est en train de devenir quelque chose d’insupportable pour la société » (1 : 168).

Les modalités de gestion éducative et scientifique sont encore inadéquates. L’Etat ne dispose pas encore de politiques permettant aux scientifiques de produire des avancées scientifiques en termes de compétences, de connaissances et de technologie. Le tableau des valeurs orientant des activités scientifiques, éducatives est en distorsion. Il faudrait reconsidérer les trois objectifs fondamentaux de l'éducation et de la formation : « augmenter les connaissances de la population, développer des ressources humaines et promouvoir les talents» (1 : 77).

Au niveau de l’éducation secondaire, la plupart des élèves manquent de qualités, de capacités en termes d’adaptabilité, de professionnalisation et d’employabilité. Cela montre l’inefficacité du système éducatif concernant les questions d’orientation professionnelle et de déséquilibre de la répartition des élèves après le lycée.

Il faut donc considérer l’orientation professionnelle comme une composante à part entière de l’éducation et de la formation. Il faut aider les élèves à élargir leurs connaissances sur le monde professionnel, donner des informations mises à jour sur les professions, aider les élèves à décliner ces informations sur leur terrain local et ses potentialités. Il faudrait ainsi « promouvoir la formation professionnelle selon les besoins de développement de la

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société, définir des politiques et des moyens pour accroître les relations entre les entreprises et les établissements de formation » (1 : 217). Et en même temps, offrir des conditions favorables pour que les élèves puissent appréhender les réalités socioprofessionnelles, définir leur voie professionnelle, évaluer leurs capacités et compétences, afin de faire un choix professionnel le plus en adéquation possible avec leurs capacités, leurs caractéristiques socio-psycho-physiologiques et ce en toute connaissance des exigences du métier envisagé.

Plus que jamais, il est temps pour le Vietnam de redéfinir les objectifs généraux de la planification du développement socio-économique ; de mettre l’accent sur la transition de la structure économique et de l’organisation du travail en direction de l’industrialisation et de la modernisation ; d’améliorer l'efficacité et la compétitivité de l'économie en vue d’augmenter rapidement et durablement la croissance. Le Vietnam considère surtout que l’éducation est un facteur spécifique et important pour le développement socio-économique du pays. Ces dernières décennies, le Vietnam a déjà engagé une réforme éducative afin de préparer le pays à poser des bases solides pour le XXIe siècle, qui est considéré comme le siècle de

la technologie informatique, de l'économie du savoir, le siècle de la civilisation post-industrielle qui apportera des changements révolutionnaires dans l’économie et dans la vie sociale.

Actuellement, dans le monde, il y a une course très active et rude : les pays développés s’efforcent de rester les numéros un de l’économie mondiale, les pays en voie de développement s’efforcent de ne pas revenir en arrière. Cette course a bien sûr conduit à la nécessité de réformer le système d’éducation et de formation pour répondre aux nouvelles exigences.

Le Vietnam ne peut pas se positionner en dehors de cette course qui exige « d’investir dans l’éducation et la formation pour le développement » (1 : 77). Le Vietnam doit « trouver des solutions pour développer et augmenter la qualité de l’éducation et de la formation ; rénover les programmes, les contenus, les méthodes d’enseignement et d’apprentissage, les méthode de validation et d’examen à partir d’une orientation moderne ; augmenter le niveau général d’instruction, en particulier améliorer les connaissances des traditions historiques du pays ; améliorer les capacités créatives, les habiletés professionnelles et la connaissance du travail industriel ; promouvoir la morale civique et la conscience de la responsabilité sociale » (1 : 216).

Bibliographie

1) Đảng Cộng sản Việt Nam (2011) : Văn kiện Đại hội đại biểu toàn quốc lần thứ XI, Nxb. CTQG, Hà Nội.

2) Lương Đình Hải (2011) : Tư duy phát triển và sự phát triển đất nước, T/c Triết học, số 1.

3) Phạm Minh Hạc (Chủ biên, 2007) : Phát triển văn hoá con người và nguồn nhân lực thời kỳ công nghiệp hoá hiện đại hoá đất nước, Nxb. CTQG, Hà Nội.

4) Hồ Sĩ Quý (2009) : Về mô hình phát triển Đông Á và Đông Nam Á: trách nhiệm của nhà nước và vấn đề sử dụng bài học kinh nghiệm của 4 con rồng, T/c Thông tin Khoa học Xã hội, số 4+5.

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Impacts de la restructuration du gouvernement sur

le développement économique du Vietnam

Thanh Truong Dao

Doyen adjoint de la Faculté de gestion

Directeur adjoint du Centre de Recherche et d’Analyse des Politiques (CEPSTA) Université des Sciences Sociales et Humaines à Hanoï

Le Vietnam est en train d’effectuer une réforme économique très importante en passant de l’économie dirigée à l’économie de marché, avec une politique d’ouverture visant à l’intégration dans le monde. Durant ces dernières années, le Vietnam n’a pas cessé d’engager des travaux pour concrétiser cette insertion au marché mondial, dessinant ainsi un environnement qui n’a jamais été aussi propice au développement.

Toutefois, cet environnement pose au Gouvernement de nouvelles problématiques en termes d’organisation et d’institutionnalisation de l’économie de marché. Il doit accepter des pressions qui n’ont jamais été si importantes et permettre le développement d’une société civile dans la mesure où les relations et les interactions internationales s’ouvrent de plus en plus. Les facteurs environnementaux avec de nouvelles opportunités et aussi de nouveaux risques contribuent pour leur part aux changements dans la structure du gouvernement.

1° - La réforme de la structure du gouvernement au Vietnam

Les facteurs environnementaux de la réforme structurelle du gouvernement Réformer la structure du pouvoir d’Etat est un élément du programme de la réforme administrative du Vietnam. Plusieurs facteurs peuvent être considérés comme conduisant à ces changements dans la structure du gouvernement :

- des facteurs internationaux : la globalisation, l’effondrement du socialisme en Union soviétique et en Europe de l’Est, la fin de la guerre froide, la réorganisation du monde après la guerre froide, la communauté de plus de trois millions de vietnamiens à l’étranger, etc. ;

- des facteurs provenant du système politique : la direction du Parti Communiste joue un rôle important dans la stabilisation politique ;

- des facteurs provenant du système économique : la naissance du marché des valeurs, la démarche de transformation des entreprises en sociétés par actions ;

- des facteurs technologiques : commerce électronique (e-Commerce), administration électronique (e-Administration), Gouvernement électronique (e-Government), société électronique (e-Society), commerce mobile (mCommerce), apprentissage mobile (mLearning), tourisme mobile (mTourism), distraction mobile (mEntertainment), services mobiles (mService), administrations mobiles (mAdministration), gouvernement mobil (mGovernment), etc.

La réforme de la structure du gouvernement au Vietnam

Le système du pouvoir au Vietnam se compose du Gouvernement (le pouvoir central), du Conseil Populaire et, au niveau local, des Comités Populaires (les autorités locales). C’est

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un système juridique publique ayant le pouvoir exécutif : un système de principes et d’organisations ayant le pouvoir d’organiser et diriger toutes les activités dans les domaines socio-économiques des organisations et des individus de la société. La réforme de l’administration du Vietnam a commencé il y a plus de dix ans, avec trois objectifs principaux : la réforme du système des institutions de l’administration, la restructuration des organes administratifs et la reconstruction du fonctionnariat, afin de construire une administration solide, moderne, capable de répondre aux demandes de l’étape du « Renouveau ». Depuis 2002, trois réformes de la structure du gouvernement ont été mises en œuvre.

Les changements au niveau des ministères et des organes équivalents

Au niveau de la quantité et de la dénomination : en 2002, à la suite des premières réunions, l’Assemblée Nationale a décidé la restructuration du gouvernement sur la base des changements suivants, par rapport à l’année 2001 :

- quatre ministères sur 23 ont changé de dénomination afin de mieux correspondre à leurs fonctions et leurs missions ;

- le changement le plus remarquable est la création de trois nouveaux ministères ou organes équivalents ;

- pour le reste, c’est-à-dire 19 des 23 ministères ou organes équivalents (82,6%), il n’y a presque pas de changements.

Ainsi, le nombre des ministères et organes équivalents est passé de 23 au 26.

Au niveau de la structure interne des ministères et organes équivalents : avec le changement de dénomination et du nombre de ministères/organes équivalents, des modifications dans la structure interne de ces organes ont aussi été engagées. Des fonctions ou des missions se sont ajoutées pour certains d’entre eux, l’étendue de la gestion s’est élargie pour d’autres. Sur ces bases, depuis 2003, la structure interne des ministères/organes équivalents a connu des changements fondamentaux. Ces changements sont posés dans des arrêtés du Gouvernement relatifs aux fonctions, missions, droits et à l’organigramme de chaque ministère/organe équivalent, promulgués en 2003 et en 2004.

Les changements au niveau des organes appartenant au Gouvernement

En 2001, il y avait 24 organes appartenant au Gouvernement. Après 2003, seulement onze (soit 45,83%) sont à l’identique, c’est-à-dire sans changements majeurs. Sur les treize autres organes (soit 54,16%) :

- deux ont changé de dénomination, afin que cela corresponde mieux à leurs fonctions et leurs missions ;

- cinq sont gérés par des ministères ;

- cinq ont été dissous pour fonder de nouveaux ministères ;

- l’organe d’audit de l’Etat appartient dorénavant à l’Assemblée Nationale et non plus au Gouvernement.

Ainsi le nombre des organes appartenant au Gouvernement a diminué, passant de 24 à 13. Ce changemet signifie aussi un changement dans l’étendue de la gestion de l’Etat et de la structure interne des ministères. Actuellement, il y a toujours treize organes appartenant au Gouvernement.

Figure

Tableau 1 - Les nouvelles exigences en fonds propres Bâle III
Tableau 2 - La solvabilité des grandes banques vietnamiennes (2005-2009)
Tableau 1 -  Proportion des jeunes migrants informés ou non   des réglementations du Code du Travail (%)
Tableau 1 - Structure du marché et des services de conseil aux entreprises vietnamiennes   (en %)
+3

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