L'EXPLOITATION DES RANOUES DE DONNEES-TEXTES
APPORTS METHODOLOGIQUES A LA DIDACTIQUE LITTERAIRE
Arlette DELAMARE
Lvcée Victor DlJrll)
cl
PARIS
INRP - ILE
Résun,i Zère partie lillal :1'un SUl le.':; acquis d'Ui,
eXGrCICe 6E restitut rlqJeS ~btenus ~ l ' C2 ex=e à l ']jr:ie R'Cit-l2.'.1.::::1:~:· iccuments linguls-sur ];:"s
la récept.l.on des messaqes.
2éme partie Etablissement d'un ccntact ncuveau avec l'objet-texte
de sdances d'investigation lexicologique à l'crdinateur.
i1<·ql.;i:?iti:~n"le ,1-2Euristiqucs, d':JT'janisatlon et
'appré-2iation logiq~e et esth~tique.
274
-Introduction
Les banques de Données ne sont pas seulement des instruments de consulta-tion. Dans le cas des banques de textes, en particulier, elles sont
suscep-tibles d'être matière à divers traitements automatiques qui deviennent
des instruments d'analyse linguistique. L'usage de l'ordinateur contribue
à redonner au texte sa valeur ct10bjet observable, au même titre que l'est
tout objet pour la science. Les traitements automatiques livrent) du texte,
des états différents de son état i n i t i a l : liste alphabétique du contenu
lexical, liste de fréquences d'emploi, par exemple. On peut les comparer
à ces procédés d'analyse, pratiqués en laboratoire, qui font apparattre
des états différents du même objet, ou bien ses composants. Les résultats
obtenus sont susceptibles de donner lieu à des modélisations comparables.
Les états du texte, ainsi obtenus) ouvrent la voie à une autre lecture,
moins floue, plus consciente du contenu objectif, plus justifiée au plan
des iQterprétations et, plus sensible même quelquefois. A partir des
documents fournis les él~ves sont invités à exercer leur observation et
à tirer leurs conclusions.
Nul ne niera que la qualité de la lecture soit une condition préliminaire
à toute réussite dans le domaine intellectuel. Il incombe à la classe de
Français, en particulier, de fournir à l'élève des moyens de développer ses
aptitudes à une compréhension rapide et pertinente du message.
Aujourd'hui, grâce aux traitemerLts automatiques des textes, il nous est
possible d'élaborer des types nouveaux d'exercices, qui renforceront les attitudes d'observation, et les privilègieront par rapport aux attitudes
interprétatives, sources de tant de déboires ... L'équipe "Pédagogie" du
Laboratoire de Lexicologie et Lexicométrie des Textes Politiques, URL 3
de l'Institut de la Langue Française, C.N.R.S., dirigée par M. Maurice
TOURNIER, et constituée de Professeurs de Lettres du secondaire patronnés
par l 'INRP, a présenté, en Juillet 1981, à Lausanne, quelques uns des
apports de l'exploitation des Banques de Données Textes à l'enseignement
littéraire. J'exposerai ici des démarches plus simples, vues à travers
le dépouillement de 2 questionnaires d'élèves de seconde C. Ils rendent
1.'une de la lecture, l'autre des stratégies de collecte d'information. Les réponses témoignent des acquis d'une didactique renouvelée par l'informatique.
X'."PUERE
PARTIEL'exercice consiste après prise de connaissance du t~xte, un extrait d'uG livre de Harvey COX - d'environ 2 pages dactylographiées, à essayer de le reconstituer dE mémoire, aidé en cela par la liste alphabétique compl~te de son vocabulaire, fournie par l'ordinateur. On s'efforcera) à l'aide de ce document, à ne négliger aUClln des thèmes esselltiels ni des liens logiqll€s existant dans l'exposé original.
, 0
1.,.::.... Extraits du début ot de la fin de ce texte (Doc. 1)
Le propos de l'exercice est l'évaluation de la réception du message. Son t'ul : développer la vigilance) susciter des attitudes mentales plus effi-c.s.ces à. l'avenir. L'index offre un irlstrllment exceptionnel de référence pour que le lecteur se trouve en position de jauger ses capacités de lecture et de développer, à cette occasion, sa réflexion autodidactique. Mis en face de la totalité du vocabulaire il apprécie lui-même ce qu'il a assimilé et ce qu'il a négligé (extrait doc. 2).
1.3. Les questionnaires montrent: 1) une prise de connaissance des paramètre~
qui font obstacle à nos facultés de perception et d'assimilation:
- attention sélective et globalisan~ n ..•• On a simplement compris le sens général", l'Il est très difficile de rester près d'un auteur. J'arrive tout au plus à faire un han résumé", liOn peut se rendre compte de la bonne ou mauvaise compréhension du texte ... suivant ce que l'on a retenu des choses ... venues les premières à l ' esprit".
- résistance au vocabulaire nouveau - subjectivisation
l'Bien qu'on croit (sic) connaître un texte il est très difficile de le restituer, on a tendaIlce à utiliser son propre vocabulaire et à rajouter son point de vuelt, Ces hahitudes forment écran.
276
-2) La découverte des attitudes, des disposi-tions intellectuelles à développer pour parvenir au but :
- lecture volontaire : "Je crois que je suis capable de le faire correctement mais encore faut-il avoir la volonté de le faire. Si je l'avais plus étudié il aurait été sans doute meilleur".
(motivation, et mobilisation mentale, donc) - une meilleure saisie spontanée de la hiérarchisation logique "On croit tout savoir mais quand il s'agit d'émettre nos idées clairement on ne s'y retrouve pas". I l y a prise de conscience de la distance entre l'usage passif et l'usage actif de la langue.
3) Un élargissement jusqu'à des saisies de fonctionnement profond. Outre le rôle primordial de la mobilisation mentale, on perçoit le rapport de la maîtrise du vocabulaire (pourtant donné ici mais non dominé) avec le maniement d'idées claires, et même l'apport - certains philosophes diront "fondamental" - de la langue à la pensée.
"Je me suis rappelé en gros du texte (sic) et j'ai approfondi en faisant des phrases".
1.4. GrAce à l'approche par index, qui décompose le message, on dénonce la nécessité de développer des attitudes efficaces et d'en prendre les moyens: Les méthodes lexicologiques permettent d'introduire dans la pra-tique littéraire des apports de la théorie de la Communication.
1.5. Ce type de travail ne signifie pas pour autant qu'on se prive d'une réflexion de qualité sur le fond. Pour atteindre à cette réflexion nous pratiquons à la main des analyses complémentaires, comme les repérages d'ensembles notionnels, par exemple qui, dans le cas présent, dénoncent le caractère très politique de cette description historique et l'opposition culturelle voulue par l'auteur entre les pouvoirs de l'imaginaire et du temporel, ainsi que l'impJ.ication de l'idéologie chrétienne dans ce conflit. Ce travail apparaît dans le document 2 (formes signalées) et 3. On montre que ces regroupements sont essentiels pour esquisser les lignes de réflexions qui s'imposent sur le texte. Avec une certaine pratique, le lecteur acquerera
une attention plus vigilante à cet aspect des structures sémantiques
pro-fondes du texte. On mesure les bénéfices de cet acquis.
On s'est donné les moyens d'atteindre notre but qui était d'atteindre à
une interprétation la plus complète et la plus objective possible. On voit
aussi qu'on a intégré une pratique ponctuelle à un système supérieur de
fonctionnement de la langue dans tout texte, et que cette modélisation nous garantit un bénéfice qui va bien au-delà de celui de l'exercice lui-même,
- 278 -Doc. l rr]igieu~,: nés en JJrisi:~11. Doc.
Z
: c'INDEX ALPHABETIQUES
FORMES LEXICALES
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11 c.: prêtres Pl';'l}.: (Extrait ) f..2".1 ML':r. i,:CT 1 Tl'LE. ;"':J0L'? D ='ALE E0:.-'q,:JEe,.s CEl..;::B'DATI0>JS CH-I,'1S(:'~1:l1.::~~ C,ifle:-H':.T_IE'_~q5 ceEl_'~ Ci<1FPt.~JD:1E ce:JS;H..'1~~ET~ C\CL'J'IL'J" 1 0.1 (,;:<.1;r::c&E U'L7'_I?El. LEPL en,E:JT LE 'JELf::P~E [,1 FFEPE~n ~lSFHr:lTIeN Cl 'JIN [.(0!11~ ::'::';CL ES If.,.5;'T'I Gt'ES Eff0R":"S B1fECHAI Ein EtJFf..:r5- DE- C:i L3Et'R;,1':'C I::1='T<I. [5 {_.i10T..'? ;'.c:r,1 T'lAI?[ l'VICE. ~ES ('L~ LH?'t'FFe01:Jt:.!J lES CD...E.B?<>.[ CE..'~"T" CHii.:n.-'11E::r: Ci 'JlLLSH'flk?'~j C\?·M:-1L\JChIEN'T (. 0.1C.L... 1::: CCH2: Pl... ...:(:' 1 0:J l.C:J'JE:n 1{:l:lS CPITIr;'t'E C':L'7TPEl.:""E LE.1ASQ1_TE.P: CEtU S 1e:~ L('1E.'Jrd [:'>IT
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Doc. 3
EXEMPLES D'ENSEMBLES LEXICAUX
Vocabulaire politigue : didacteur-état-oppresseur-présider-prince-proscrite-Cour-radicale-rang-rois-royale- supérieurs-totalitaires-tyrans social-sociales-sociale-société-sociaux Pouvaient-pouvait-pouvoir-puissants-puisse Paillards-paillardises-parodique persiflages-ridicule-sarcasmes-jeu dérision-facéties imagination-imaginer signe-significatif occident-occidental cul ture-cul tl/rel-cul turelleFréquence 6 Fréquence 8
- 28U
-DEUXIEHE PARTIE
Ai,jt' à l'explica.tion eL 3U commentair(:::.
SlIJ" le plan scolaire~ il sragit d'Ul} entraînement aux exercices demandés a; baccalauréat. Sur le plan didactique, l~ propus de c~t exercice est
je d~fii'ir l'attitude adoptée devant t:ll outil de traitement de do~nées,
jon but est de développer des stratégies ~ reoforcer l'aptitude à llub-servation exacte ail1si que l'aptitude à la création d'hypottl0ses Explll-rôcoires.
Les participants sont invilés li. consulter à la console: 1.1[; prograrrune
re~rouparlr les divers traitements possibles
édition de :iindex alph.a:1étique - édition d~-, Ilindex hiérarchique
4 - [-ésultats statistiql_l€s 5 - recl1erche de (:o~textes
Nous Yé!1dri..Jns compte Lc'i de séances de premier contact1 sur :..H~_e oeuvre ql)e tes éF·ves avai.ent connnencé à tra-vaitler en cours n.ormal. afill que leur
soit é';il.:ée une trop grande surprise et qu'en même temps ils rnesurelLt
la distance entre ce type de CO~ltact et celui de la lecture expliquée traditionnelle. Au cours de ces SéaJ1CeS ils ont pratiqué tous les trai-tements offerts, de manière itldividuelle et libre.
2.2. Ce sont les remarques sur la nature formelle de la langue qui appa-raissent en premier : Ilécrasante majorité dt emploi de la forme "de" dans la langue française. par exemple; et la distinction d'un vocabulaire lexi-cal et d'un vocabulaire syntaxique. Sujets de surprise et d'amusement au premier abord, ces phénomènes, qui ne sont jamais perçus à la lecture,
dénoncent une nature cachée du code que chacun croit bien connaître. Il
y a là une transfürmation fondamentale du contact, visible au fait, par exemple qu'à la suite de cette constatation, certains se mettront à cher-cher des context.es de ponctuations connue le point d'exclamation ...
de son caractère monotone opposé au caractère hypothétique du lexique.
L'attention est attirée sur la réalité discutable de certains termes
fonctionnels: L'exemple du pronom est le plus typique. Opère-t-H au
niveau sémantique dans notre esprit ? Le choix de la personne
grammati-cale sélectionnée pour désigner au même être (elle/je) est-il innocent? (doc. 4).
2.3. L'examen de l'échelle des occurrences de vocabulaire fait remarquer l'existence d'un phénomène de redondance il faut se préoccuper de définir
ce phénomène par rapport à son rôle dans le texte, et donc sa
significa-tion. Nous parvenons à une définition de la redondance qui n'est pas celle
de la théorie de la communication, mais celle donnée par les linguistes
Guiraud et Greimass c'est à dire le signe d'une préoccupation majeure au
niveau du sens. Le retour au texte montre que la tête de liste hiérarchique définit de grandes lignes du texte. (doc. 5) On voit que la répétition
opère aussi connne un signe : on peut trouver les ensembles notionnels
annoncés par certaines formes d'occurrence supérieure dans le texte
envi-sagé on peut dénombrer 26 occurrences de formes désignant la notion de
souffrance sur 88 formes au total. Ainsi on isole la notion de forme
privilégiée par une caractéristique de fonctionnement. Par d'autres regrou-pements on s'aperçoit qu'il existe d'autres types de répétition/repères
qui guident notre saisie du message. Les items de même racine peuvent être
rapprochés par le phénomène d'écho qu'ils produisent. Exemple:
"aimât-aimer-amour; donne-donner-donnés ; résolu-résolution, On pourrait donc
construire une autre liste hiérarchique sur ce modèle qui s'appelle la lemmatisation. Des premières observations nous sommes passés à des techni-ques exploratoires et nous avons approché d'une idée de négociation possi-ble en face de l'objet-texte. (doc. 6)
2.4. Les recherches de contextes. Elles sont, au début, typiques d'un manque total d'objectif et même de simple bon sens. L'élève appelle
souvent ce traitement avant d'avoir pris connaissance du corpus, et
surtout il procède à l'aveuglette sans se servir de l'index pour repérer
les formes intéressantes ou même seulement existantes. Il va s'apercevoir
que: - La consultation des données doit reposer sur des perspectives
d'investigat ion,
282
-la forme isolée (polysémie, répétition par exemple),
- les renseignements peuvent se présenter sous des formes
diffé-rentes, et, dans ce cas, leur utilisation, sous l'une ou l'autre forme,
présente des avantages différents. C'est au chercheur à sélectionner la
présentation qui sert le plus clairement son objectif.
2.5. Le résultat de ce type de travail consiste à comprendre ce qu'on peut
obtenir avec un outil de traitement, apprendre à le doser suivant les
ré-sultats qu'on cherche, comprendre que la moisson est proportionnelle aux objectifs et qu'il faut se donner les moyens de les élargir. Comprendre
qu'il faut qualifier le champ qu'on aura abordé: sémantique, syntaxique,
stylistique. Il s'agit d'une didactique très progressive, très peu
direc-tive, dont les premiers résultats sont à un niveau trivial. La conclusion
n'en est cependant pas négligeable. Elle est que la forme prime: il
appa-raît qu'une sélection s'opère lors de l'écriture sur un éventail de dispo-nibilités et que l'absence est une décision, qu'un appareillage logique de
55% en moyenne corsète le texte français, que le langage dispose d'un
sur-prasystème de signaux au niveau des agencements, que ces signaux sont
per-çus à des seuils de lecture différente. C'est de quoi fournir les moyens
au candidat de chercher par lui-même où sont les choses à dire au lieu de
se limiter à lui démontrer toujours comment les dire.
3 - Analvse des guestionnaires
3.1. Un tiers des exécutants, soit 8, ont retenu de ces séances le contact
avec un instrument à la mode. La manipulation et les objectifs sont restés,
pour eux, très obscurs. Ils réclament une initiation théorique et technique,
et signalent qu'ils ont été gênés par la frappe machine.
Il est notable que la plupart d'entre eux ont une attitude mystifiée. Ils
placent mal l'ordinateur en tant que partenaire. Il revêt pour eux les
caratères d'un mythe: oracle, père ou sphinx. Cela les a beaucoup gênés
pour atteindre un stade d'autonomie de travail sur la donnée. L'instrument
L'autre tiers a donné la prime a des réflexions positives sur l'utilisation
des banques de données. Elles sont vues comme: - sources de renseignements
utiles et classés,
- offrant des aspects
simpli-fiés de la donnée, qui procurent facilité d'utilisation et gain de temps
et incitent à des manipulations ordonnées "l'ordinateur procède par
regroupements et il nous fait travailler de la même manière" ; "cette séance
m'a apporté une manière de raisonner, de classer. En effet il existe des
quantités de formes de classements possibles. ce qu'il faut c'est choisir ... "
nia machine ne peut remplacer l'esprit d'un être humain sur le plan des
idées et des sentiments, mais elle peut inculquer à l'être humain une
logique difficile à acquérir" ; "l'exercice que nous avons eu le plaisir de
faire nous a appris ... le sens de la réflexion ...1',
- exigeant aussi des
hypo-thèses, des prémisses : I~OUS n'avions pas assez de connaissances pour faire
quelque chose de vraiment intéressant. Je pense que nous pourrons faire des
travaux plus approfondis".
Les limitations citées sont les suivantes: Il n'y a pas de "discusion
pos-sible, entendu par là "avis", Ildébat" interprétatif. Ce reprochej concer-nant une consultation de données, montre que l'étudiant confond observation et compréhension avec capacité de commentaire subjectif. Dans la pratique
cela se traduit par la méconnaissance totale de faits flagrants tels que
l'absence de certains termes qu'on est persuadé avoir lus dans le texte
et sur lesquels on est prêt à gloser . . . .
Ce chapitre particulier des remarques a donné lieu à des mises au point,
sur les méthodes de travail, tout à fait nouvelles.
Sur le plan littéraire proprement dit, on signale déjà des acquis intéressants
l'examen du vocabulaire choisi par l'auteur est compris comme très instructif,
comme très utile pour servir de base au commentaire de texte, et comme indi-cateur sur l'auteur et sa manière. "L'ordinateur permet de voir le texte sous un autre jour", liCes renseignements peuvent servir pour un commentaire
de texte, bien sOr, mais aussi pour une étude psychologique de l'auteur
de cette manière elle nous aidera à connaître ses idées, son style, sa façon de voir les chosesIl ; "on peut voir la structure du texte".
L'exercice a un effet stimulant, incitant à des recherches ultérieures.
Sur le plan de la réflexion autopédagogique, la pratique de ces méthodes
he~ristiquesdénonce clIez l'élève une habitude passive, il s'aperçoit
qu'il compte d'ordinaire sur le professeur pour le faire réfléchir et juger et, dans la plupart des cas, pour lui dire ce qu'il doit trouver
et penser. A tel point que ces séances ne vont pas sans quelques
mani-festations de fruslrations bien naturelles . . . . .
4 - Un modèle de réalisation
Autour des contextes des pronoms personnels 'Iell e " et "je", qui figurent
en tête de l'index hiérarchique, au cours des séances suivants nous sorrnnes
parvenus à un tableau qui rend compte d'une mise en oeuvre du style
clas-sique le plus pur: une construction à la Mansart. Sans les moyens
infor-matiques il serait impossible à des élèves de parvenir à cette qualité
d'analyse.
CONCLUSION
L'enseignement systématique des méthodes est difficile dans le cadre d'un enseignement collectif. Les démarches souhaitables sont esquissées à
tra-vers les corrections dispersées en marge des devoirs individuels, mais elles
sont reçues trop souvent à titre de voeux pieux. Les intéressés ne se sentent
pas impliqués. Au contraire, la Lexicologie offre des instruments de travail qui permettent un entraînement individuel aux méthodes de recherche, et de réflexion sur l'observation; qui exigent une implication et aboutissent à un accomplissement, lequel pour limité qu'il soit au début - offre l'avan-tage d'être intériorisé définitivement.
Les qualités stimulées dans le domaine de la relation au message le sont également dans celui de la relation au savoir. L'accent est mis sur les processus de cérébralisation ; mais on pense avoir montré que ces qualités
"scientifiques" constituent la bse d'une partie essentielle des échanges mentaux, et ne peuvent qu'aider à l'acquisition d'une conscience esthétique
ouverte. On s'aperçoit, lorsqu'on les exerce dans le domaine littéraire,
PRINCESSE DE CLEVES TROISIEME PARTIE
(Extrait)
Edit.
BellesLettres
ELLES AVAIT JUSQU'ALORS IGNORE LES INQUIETUDES MORTELLES
DE LA DEFIANCE ET DE LA JALOUSIE; ELLE N'AVAIT PENSE QU'A SE
DEFENDRE D'AIMER M. DE NEMOURS,
F:TELLE N'AVAIT POINT
ENCORE COMHENCE A CRAmDRE QU'IL EN I\H1AT UNE AUTRE.
... IL FAUT
11'ARRi\CHER DE
LAPRESENCE
DE
HHDE
NEt~OURS; IL FAUT
I~'EN ALLER A
Li\ CA~lPAGNE,QUELQUE BIZ.ARRE QUE PUISSE PARAITRE
f'1m1VOYAGE; ET SI
MR DE CLEVES S'OPINIATRE A L'EMPECHER, QU'A EN VOULOIR
SAVOIR LES RAISONS. PEUT ETRE LUI FERAIS JE DE IML, ET ;\ MOI
t-IEt-iE AUSSI, Of LES LUI APPRENDRE
LA PRINCESSE DE CLEVES
Doc.
4INDEX HIERARCHIQUE (Extrait) Doc.
FORMES LEXTCALES
VEUX Cl. EVE.S Hl E.R PARAITRE AIMER APPRENDRE. EIZARRE C(.'1MENC& CRAINDRE DISAIT Nl:.."10t}RS DEFl ...rJClo JAL 0USlE 0 PENS~ ALLi;..R CA..'1 PI-lGNt C'dNTEIJT.l CRUELS D0NN -'5 f-IUJ ltURI;HUI FAUT t11:lRTELL ES 0 AI11hT AMI!-VR ATTi~CJ!EJ·1E.NT Ct',PhDLE G~HJTRAIRE. DEFE~JDRE D0NNE 2 2 2 1 1 1 1 1 1 1 OE aLE AVAL T IL ENDoc. 6
t8 JE 8 A 6 LES 5 LA • LEINDEX ALPHABETIQUE
FORMES LEXICALES
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C'JMMENC& l;~:NlUJTL cm.JTRAIRE
CRAINDRE GHUJ:LS 1 DEFENDRE
286
-B Doc. 7
Un exemple. de. contexte Analyse structuraleà partir
C.'''''E:'::E~ :JE:1 CP""s....LE:S "'*-"''''*'''*'''...,-$.","''''''.-4' .. ", .. ",
*'"
des contextes des pronoms féminins
H,'jE 1[''': ètl)I;E 1
i':l...L<è {,"{d'" ,J!_·,:r:·~··rJ...e?_s l'J~J('DI5oL:::C: liJ~T:I;;:7_·;:;E':: Mi?P;-S-.:..ES C'[L;, :'EYlh:JCE ;::T DE LA JiJ..l'.·SI:::; EL...!:
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